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    (CECC-Ottawa)… Tous les stocks du document intitulé La Parole de Dieu dans l’Écriture : Comment la lire et l’interpréter étant écoulés, la Commission de théologie de la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC) vient de publier à nouveau ce guide populaire à l’occasion du Synode des évêques sur « La Parole de Dieu dans la vie et la mission de l’Église », qui aura lieu à Rome, cet automne.  Le document est maintenant disponible en forme numérique sur le site web de la Conférence.

     

    Ce guide d’une vingtaine de pages souligne d’abord l‘importance et la place de la Parole de Dieu écrite dans l’ensemble de la vie chrétienne.  Il présente les conditions d’une une lecture fructueuse, un plan de lecture et une série d’instruments qui facilitent l’étude.  Le guide propose aussi des critères fondamentaux d’interprétation, l’Écriture sainte étant indivisiblement parole humaine et Parole de Dieu.  « L’Écriture sainte, est-il précisé dans le mot de présentation, s’adresse à la foi et se lit en Église. »

     

    Depuis sa première publication en 1999, ce guide a  été largement utilisé par des gens de tous âges et de tous horizons dans des écoles, des universités, des paroisses, des familles et d’autres institutions.  L’approche claire et pratique du guide en fit un instrument d’utilisation facile et agréable.

    Les quatre parties du guide sont agencées de manière à répondre directement et avec clarté aux questions les plus courantes : 1) La Parole de Dieu; 2) Comment lire la Bible, Parole de Dieu; 3) Comment interpréter la Bible; 4) L’Écriture sainte dans la vie de l’Église.

     

    La Parole de Dieu dans l’Écriture : Comment la lire et l’interpréter (Format PDF)


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  • Mes amiEs je vous invite à relire cet article qui fut publié en novembre 2008, celui-ci est très souvent consulté mois après mois.


    Mon ami Thierry, blogueur sur (http://le-jardin.over-blog.net/ ce blogue n'existe plus-malheureusement) nous donne un bon article pour nous aider à y voir clair dans ce débat de la violence chez les très jeunes.
    En tant que franciscain nous devons dans la mesure de nos possibilités faire connaître aux politiciens notre position en faveur des personnes les plus vulnérables de notre société.

    Merci Thierry pour ta prise de position, excellent article comme toujours.

    Paix et joie, Richard
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    Samedi 29 novembre 2008

    Une seule solution à la violence des jeunes

     

     

    Une seule solution à la violence des jeunes :

    L’espérance et l’exemplarité des adultes

     

    Le système judiciaire semble s’emballer face à ce que l’opinion ressent comme une menace grandissante : la violence des jeunes.

     

    « Il faudrait leur inculquer le respect des valeurs ! » entend-on parfois. Mais à quoi sert-il de se référer à des valeurs si nous ne les mettons pas en pratique nous-même ?, si nous ne nous montrons pas digne de l’espérance et de la confiance ?

     


    Un rapport, qui doit être remis à la garde des Sceaux Rachida Dati le 3 décembre prochain, préconise - parmi 70 propositions - de fixer la responsabilité pénale à 12 ans. La commission à l’origine de ce rapport justifie cette proposition "au regard de la réalité actuelle de la délinquance juvénile".

     


    Faire subir l’humiliation du tribunal à un jeune, le condamner à la prison – et lui imposer de côtoyer des délinquants aguerris dont l’influence, n’en doutons pas, sera tout à fait positive - sont des choix collectifs qui ne peuvent qu’aggraver le mal qu’ils sont censé combattre. Lorsque l’on connaît la dureté relationnelle de l’univers carcéral et les sévices de toutes sortes que les détenus se font parfois subir les uns les autres, on ne peut que frémir à l’idée que des enfants et adolescents soient ainsi abandonnés à leur sort, par des adultes bien pensants et sûrs de leur « justice », dans des conditions aussi destructrices. Bien sûr, il est nécessaire de se protéger de la délinquance juvénile, mais comment ?

     

    La critique de l’univers carcéral a déjà été faite ( Moins de prisons, davantage d’amour ! ) et là n’est pas mon propos aujourd'hui. Je veux attirer l’attention sur autre chose : Derrière ce durcissement de la répression exercée sur les enfants et les adolescents apparaît un fait de société peut-être sans précédent historique, la rupture progressive de l’occident avec sa jeunesse.

     

    La violence punitive exercée contre les enfants par les institutions juridiques n’est pas une nouveauté en soi et il suffit de s’informer des conditions de détention des mineurs au siècle dernier pour s’en convaincre. Par contre, ce qui est nouveau, c’est la nature du fossé en train de se creuser insidieusement entre les générations. Les données sociologiques, démographique et économiques illustrent, chacune à leur manière, l’isolement des générations les unes par rapports aux autres. Mais au delà de ses données chiffrées l’on perçoit une difficulté grandissante à intégré les différents âges de la vie dans une complémentarité heureuse, et plus particulièrement une difficulté des adultes à intégrer la jeunesse dans la société et à proposer à cette jeunesse un « sens à l’existence » qui lui donne envie de participer et de trouver sa place dans le monde.

     


    Qu’une société en vienne ainsi à se montrer incapable d’apporter une réponse à la demande de sens non formulée de sa jeunesse, qu’elle se désintéresse de la souffrance et de la détresse profonde de ses enfants - s’exprimeraient-elle par la violence - et choisisse de répondre par les tribunaux, la rigueur de la loi, la répression, doit nous inquiéter profondément. Les adultes n’auraient-ils plus rien d’autre à proposer pour permettre à leurs gamins de se construire et construire l’avenir que le code pénal, l’enfermement, le châtiment « pour l’exemple » ?

     

    A vrai dire les adultes ont peur de la violence, du chaos qui semble monter à travers une jeunesse sans repères crédibles et enthousiasmants. On peut le comprendre. Moi aussi j’ai peur. Mais nous devons comprendre surtout que ce chaos manifeste notre propre vide et notre propre impuissance. Aucune dureté légaliste ne parviendra jamais à masquer l’incapacité éducative grandissante de notre société.

     

    La violence des enfants n’est que le reflet de la défaillance humaine des adultes qui font ce monde : nous tous ! Où les jeunes vont-ils chercher l’inspiration et le modèle de leur agressivité, de leur déviance, de leur cruauté gratuite parfois, sinon chez les adultes qui les entourent et qui se posent en références du vrai, du beau et du bien ? Pourquoi les jeunes croiraient-ils à la douceur, à la fraternité, au pardon, alors que les adultes qui les éduquent ont presque cessé d’y croire et les incitent à la peur de l’autre, à l’égoïsme, au calcul, au cynisme ?

     

    Pourquoi les enfants croiraient-ils au dépassement de l’impulsivité, à l’élévation personnelle, à la vertu, puisque les adultes qui les entourent n’y croient pas – ou fort peu – et donnent souvent un contre-exemple en la matière. Où trouveraient-t-ils des raisons de devenir sans cesse meilleurs, plus patients, plus généreux, plus attentifs, si nous, les adultes, ne leur montrons pas cette voie par l’exemple de notre propre effort quotidien ? Où trouveraient-t-ils des raisons d’espérer et de faire confiance si nous ne leur donnons pas ces raisons ?

    Notre société n’apporte pas de réponse à la demande de sens non formulée de sa jeunesse, lui offre peu de raisons solides de croire en elle-même, de croire en l’avenir et de s’y investir positivement. Faut-il s’étonner que ce vide débouche sur une crise, sur la violence, sur une forme de barbarie parfois ?

     


     

    Sérieusement, que proposons nous à notre jeunesse ? Quelles perspectives d’avenir lui offrons-nous, quel idéal qui puisse la soutenir et la guider ? La société de loisir et de consommation ? La carrière professionnelle ? Mais peut-on donner sens à sa vie à travers les seules perspectives matérielles et à travers la seule ambition de réussite personnelle ? Et encore, lorsque cela est envisageable… Quel type de « réussite » proposons nous aux jeunes ? Du rêve, du mythe ? Beaucoup de jeunes sont élevés "hors sol" comme certaines cultures légumières ou certains élevages industriels. Ils évoluent dans l'abstraction et le rêve, ne sachant que faire de la puissance qui les traverse. L'homme a été conçu par le Père de l’univers pour s’épanouir dans la puissance créatrice. Lorsque l'on maintient des individus dans l'impossibilité de créer, à commencer par l'impossibilité de se créer eux-mêmes et qu'on leur enlève jusqu'à la conscience de cette vocation, ils finissent naturellement par "péter un plomb", ce n'est qu'une question de temps et de contexte. L'homme ne peut exister sans la puissance, liée à "l'image et ressemblance". La destruction est une forme de puissance, elle donne en tout cas la sensation de la puissance, de la maîtrise sur les choses, elle donne la sensation de façonner la réalité. Ce dont ont besoins les jeunes, c'est d'une direction de certitude pour orienter leur puissance dans un sens créateur. Au lieu de cela, on les maintient dans une vie par procuration et sans signification... Comment s'étonner que cela explose?

     


    L’homme n’est pas qu’un consommateur, un producteur, un jouisseur… il est bien davantage ! L’homme est profondément spirituel, capable de transcendance, c'est-à-dire capable de s’auto-créer en permanence. Faisons-nous sentir à notre jeunesse – à travers nos enseignements et surtout notre vie - qu’elle est profondément créatrice de sa propre humanité et capable d’évolution sublime ?

     

    Quelle participation effective à la société proposons nous à la jeunesse – autrement que comme débouché commercial - ? L’aidons nous à trouver sa place dans le monde à travers une implication réelle, par laquelle elle puisse se responsabiliser, se former et se valoriser humainement. Les jeunes sont tout à la fois « rois » et marginalisés. Leur énergie considérable – qui ne peut trouver de débouché créateur dans les seuls loisirs ou le sport – tourne en rond et finit par devenir explosive et incontrôlée, par manque de perspective et d’engagement fécond.

     

    Face à la violence des jeunes, certains réclament davantage de répression. Bien sûr, il est nécessaire d’assurer la sécurité publique, mais nous devons comprendre que la seule solution à la violence juvénile est dans l’exemple d’amour fraternel et de bonté des adultes ainsi que dans l’espérance qu’ils transmettent à leurs enfants - tous les enfants! De cela, nous sommes tous responsables. Et si nous proposions aux jeunes d’investir leur énergie pour changer et recréer ce monde, chercher activement les voies d’une humanité enfin heureuse, non selon notre modèle – qui n’est vraiment pas une réussite et est d’ailleurs en train de se casser la gueule - , mais selon leur propre audace créatrice ? Bien sûr, la jeunesse à besoin d’être accompagnée, guidée même, mais cela ne veut pas dire gavée de vérité toutes faites et de conformisme. Au lieu de les mettre en prison, ouvrons leur la porte de l’avenir !

     

    e-x-o-d-e  - Novembre 2008

     


     

     

    par e-x-o-d-e

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  • Bonjour ! 

    Dans le climat survolté des préparatifs de Noël, des partys de bureau, de la course aux cadeaux, il n'est pas évident de faire de l'Avent « le temps du long désir », si bien exprimé dans la liturgie des heures.

    Pourtant, au cœur de ce monde de notre temps, notre regard devrait se porter à l'affût de tout ce qui est beau, bon et vrai dans ces Noëls qu'on dit commerciaux.  Ce Dieu qui marche avec nous, au pas de notre histoire, n'est-il pas capable de faire toute chose nouvelle ?  Mais il a besoin de nos mains ! Que la joie des veilleurs d'aurore remplisse le monde d'espérance !

                                       Avec tendresse, Laurette

     GUETTEURS D'AURORE

     

    La fête de Noël pointe déjà à l'horizon.  Qui que nous soyons au fond, l'important est bien sûr, de mettre notre cœur en contact avec ce grand mystère de l'amour de Dieu  révélé dans la crèche de Noël.  Laissons donc ce mystère choquer notre vie, notre être :  « Dieu se fait homme ».   

     

    Nous sommes tellement habitués de répéter : « Dieu s'est fait homme à Noël », que nous ne mesurons plus l'immense portée de ce que nous affirmons : « Dieu a planté sa tente parmi nous ».  Dieu nomade, Dieu itinérant. Sa préférence s'oriente vers les cœurs de chair, les tabernacles humains, ces caravanes ambulantes que nous sommes, livrées aux chaos et aux dangers de tous les chemins. Le « sacré », il ne faut pas désormais le chercher seulement dans les églises.  Il est inscrit sur le front de toute  personne.  Image et  ressemblance de Dieu, ce lieu est saint.  Il est son œuvre et sa demeure.

     

    Le temps de l'Avent est un rendez-vous à ne pas manquer, car Celui qui vient à notre rencontre est un Dieu abandonné à la paille de son étable. Le reconnaîtrons-nous dans la personne de l'itinérant, du sidatique, du marginal, du rejeté de l'élite, là où il surgit, très peu ressemblant à ce que nous imaginons?  Il est même chacun d'eux.    « Ce que vous avez fait à l'un de ces petits, c'est à moi que vous l'avez fait » (Mt 25, 40).

     

    La liturgique nous invite à enjamber le temps pour porter notre regard sur les siècles écoulés, mais aussi sur ceux qui sont à venir, pour bâtir ensemble, en permanence, un monde d'amour, de justice, de paix.  Nous voici donc mobilisés !  Arrachons-nous de nos fauteuils confortables, retroussons nos manches et mettons nos mains à la pâte.  Sortons de nos habitudes sclérosées et de nos lamentations stériles.  Enlevons les obstacles pour qu'il puisse passer et que nous puissions le rejoindre.

     

    Il s'agit avant tout, de veiller.  Non pas comme un soldat qui monte la garde, mais comme un veilleur d'aurore qui attend la levée du jour pour se réjouir et l'annoncer. L'Avent nous garde debout, la lampe allumée, l'œil vif comme celui de la vigie sur sa tour de garde.  Lorsque la paupière devient lourde ou que la tête bascule, encombrée par mille soucis, l'exhortation de Jésus nous tire du premier sommeil : « Veillez ! »

     

    Veillez, non pas comme des gens "tannés", écrasés, à bout de souffle, mais comme des personnes vivantes, habitées d'espérance et de joie, croyant profondément que Dieu est à l'oeuvre dans notre monde.  On ne dort pas au volant de sa vie!  Celui qui vient sans s'annoncer est déjà là, incognito  Car Jésus vient à tout instant de notre vie.  Sa venue est si simple, si fréquente, qu'elle nous paraît toujours inattendue.  Si nous y pensons bien, Noël est déjà là!  "Dieu-avec-nous"  tous les jours.

                                                                          

     Laurette Lepage


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  • Frère Richard
    Paix et Bien,

    Voici quelques infos sur la vie de l'Église, famille de Dieu au Togo.



    MANIFESTATION DE LA FÊTE DE CHRIST, ROI DE L'UNIVERS

     

     

    Au Togo et dans la plus part des pays de l'Afrique de l'Ouest, les Chrétiens Catholiques manifestent leurs joies et leurs affections au Christ Roi de l'Univers par une grande procession avec le Très Saint Sacrement à travers les artères des villes et villages dans tout le pays.

     

    A Lomé de 14h30 à 18h30 au-delà toutes les routes de la capitale  sont ploquées par une foule immense des catholiques dans leur uniforme de grande fête. Se joignent à eux certains membres des autres confections religieuses et des curieux. Ils acclament leur Roi, l'Unique du monde par des chants et danses. « HOSANNA AU FILS DE DAVID, GLOIRE AU CHRIST RESSUSCITE, CHRIST ROI, CHRIST VICTOIRE. ALLÉLUIA, ALLÉLUIA, ALLÉLUIA . AMEN

     

    Suivons en image la procession de ce dimanche à Lomé de la Cathédrale à la paroisse Saint Augustin d'Amoutivé ( 3 km ).

     

                                        Adolph ASSAGBA, ofs-Togo

     
       
       
       
     

     

    Merci Adolph ASSAGBA ofs

     


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  • AU DELÀ DES APPARENCES

     

     

    Avoir les yeux fermés

    ne veut pas toujours dire qu'on dort,

    ni les avoir ouverts qu'on voit.

     (Bill Cosby)

     

     

    Il ne faut pas se fier aux apparences, on l'entend dire depuis la tendre enfance !  Et pourtant, le monde moderne ne fait qu'amplifier le « ne pas aller au-delà ».  Tout va si vite, trop vite.  Nous vivons comme étourdis par la double religion de la vitesse et du temps présent.  Dès lors, peu ou pas de recherche ou, sans exagérer, peu de profondeur, obsédés que nous sommes, à aller de moment en moment, comme en naviguant sur les vagues tranquilles de la surface.

     

    Nous sommes des êtres d'émotions et d'apparence. Qu'on dise ce qu'on voudra, nous ne pouvons faire semblant que le look ne compte pas, même si l'essentiel est relié à nos valeurs, notre âme, notre être intérieur.  Qui ne surveille pas son poids, son apparence, sa coupe de cheveux, les rides sur ses yeux ?  

     

    Notre société définit les critères culturels de la beauté. La publicité et les autres formes de communication de masse nous disent de quoi nous devrions avoir l'air et ce que nous devrions acheter pour atteindre cette image.  Lorsque l'on considère le lien entre l'estime de soi, l'apparence physique et les attitudes sociales, on peut comprendre comment les personnes sont influencées, à différents degrés, par les images de perfection qui nous entourent au quotidien. Celles qui ne correspondent pas à l'image idéale sont souvent l'objet de jugements négatifs et haineux qui font qu'il est plus difficile pour elles de s'aimer et de s'accepter telle qu'elles sont.

     

    La personne humaine est un peu comme un iceberg. La partie invisible sous l'eau est énorme par rapport à celle, visible, à la surface de l'eau.  Gare à qui ne voit  pas au-delà des apparences !  Gare à qui ne voit que la partie superficielle des gens !  L'important, c'est ce qu'on est, moralement, humainement, et non pas notre physique, notre apparence qui est appelée à se dégrader plus ou moins vite de toute manière. 

     

    Laurette Lepage

     


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  • Professant la règle de l'OFS,

    nous nous consacrons au service du Royaume de Dieu

    Stjepan Lice, OFS

    (2008)

    La  spiritualité franciscaine séculière

     

    La spiritualité franciscaine séculière n'est pas une spiritualité qui prend ses distances du monde, une spiritualité peu sociable ou cachée, mais bien une spiritualité qui s'affiche dans le monde, une spiritualité qui s'implique dans le monde. La dimension fondamentale de la spiritualité franciscaine séculière est justement d'être séculière par ses responsabilités concrètes dans le monde; des responsabilités qui commencent par l'attention à porter à la vie de famille, à la recherche  et la diffusion d'une atmosphère familiale dans le monde et dans l'Église, jusque dans le dialogue oecuménique et interconfessionnel.

     

    La spiritualité franciscaine séculière est l'une des nombreuses bonnes voies conduisant à Dieu et l'humanité qui furent tracées au cours de l'histoire du Christianisme et de l'Église. Cependant, cette voie ne s'arrête pas à l'Église, mais traverse le monde de manière telle qu'elle doit être continuellement revue pour s'adapter de façon précise à chaque période et chaque environnement par un engagement de vie, tant personnel que communautaire. Même s'il devait arriver que l'engagement communautaire soit insuffisant, l'engagement personnel ne peut manquer car l'Évangile invite chacun de nous à se consacrer au service du Royaume de Dieu.

     

    La spiritualité franciscaine séculière est une spiritualité d'Évangile. Elle se voudrait spiritualité qui  vive littéralement l'Évangile, car l'Évangile n'est pas réservé à des occasions ou moments particuliers. Nous devons vivre l'Évangile totalement et en profondeur. Se satisfaire d'une vie partiellement évangélique serait le trahir. Une vie évangéliquement médiocre est une vie non-évangélique.

     

    Il ne peut y avoir de spiritualité franciscaine séculière vécue avec tièdeur car elle présuppose une confiance totale en Dieu, un don total de soi à Dieu. La spiritualité franciscaine séculière ne peut être vécue que dans l'enthousiasme. Seul un cœur enthousiaste, un esprit enthousiaste, peut la comprendre et l'aimer.

     

     

     

     

    Découverte personnelle et familiale de la spiritualité franciscaine séculière

     

    Quand, avec ma femme Ruzica, j'ai commencé à connaître la spiritualité franciscaine au début des  années quatre-vingts (et, je n'exagère pas, avec enthousiasme)  je me suis demandé quel était le sens de la Profession de vie évangélique car, depuis l'âge de raison, je m'étais toujours efforcé de vivre tant que possible selon le saint Évangile.

    Je découvris fort vite qu'être engagé à vivre selon l'Evangile est une chose et faire Profession de vie évangélique en est une autre. La spiritualité franciscaine séculière m'a aidé à comprendre mieux que l'Évangile est vie avec les autres, vie avec Dieu et avec les hommes et les femmes. Je compris que faire Profession de vie évangélique, devant d'autres et devant Dieu, n'était pas une formalité mais un acte essentiel sur lequel est fondée l'identité du Franciscain séculier.

     

    Bien que j'aie toujours été chrétien, c'était vraiment le franciscanisme qui a donné visibilité et identité à mon christianisme en ajoutant une dimension qui m'a rendu la vie et Dieu plus clairs comme je suis devenu plus clair à moi-même. C'est une dimension sans laquelle je ne peux plus vivre. J'ai eu de la chance, une bienheureuse bonne chance, car je suis entré dans le monde franciscain,  dans la spiritualité franciscaine, avec ma femme Ruzica. Et donc la spiritualité franciscaine est devenue la spiritualité de notre famille.

     

    Le fait que j'aie fait cette Profession de vie évangélique avec ma femme et quelques vingt frères et sœurs, en majorité jeunes, alors qu'il n'y avait depuis longtemps eut que peu de Professions dans l'OFS de mon pays, a rendu cette Profession plus marquante et plus exigeante pour chacun de nous. Je me rappelle la ferveur avec laquelle fut dit chaque mot du cérémonial.

     

    Avec le temps, j'ai compris et continue à comprendre mieux la valeur de notre acte. Plus tard, comme responsable de formation initiale, j'ai découvert combien de richesse, combien de stimulation il y a dans l'expression simple de la Règle de l'OFS.

     

    Ma femme Ruzica et moi avions vécus précédemment notre christianisme avec zèle et grand engagement, mais cependant avec un certain malaise. Nous ressentions toujours une difficulté de l'exprimer, à nous-mêmes et aux autres (parfois contre les autres). Essentiellement, le franciscanisme nous a aidés à vivre notre christianisme de façon plus sereine et aussi plus engagée, sans besoin d'une évaluation continuelle, mais avec attachement et confiance dans le Seigneur qui compensera nos limites.

     

    C'était au temps où le communisme était au pouvoir en Croatie et que, par conséquent, la foi et les pratiquants étaient suspectés, méprisés et discrédités. Mais vivre la foi était beaucoup plus important pour mon épouse et moi que tout ce que le monde de cette époque pouvait offrir. D'autres difficultés sont survenues du fait que nous travaillions tous deux, comme c'est encore le cas, dans l'enseignement et la formation. Ma femme Ruzica était institutrice dans une maison d'enfants. J'étais, quant à moi, secrétaire à l'Université. Ma femme a été, en certaines occasions, considérée comme personne douteuse: l'on considérait, à l'époque, impossible d'être à la fois éducateur et lié à une religion. Dès mon entrée à l'école secondaire j'avais publié sous mon propre nom des articles dans des magazines religieux. Cela m'a créé quelques problèmes et m'a fermé des portes, mais ma femme m'a toujours soutenu.

     

    Notre engagement s'est accru lorsque nous sommes entrés dans la Famille franciscaine. Nous avons participé et participons encore à beaucoup de projets franciscains ou d'Eglise. Quand Emanuela Mattioli, alors Ministre générale de l'OFS, vint en Croatie en 1986 et visita la Bosnie et l'Herzégovine, une photo, où

     j'apparaissais avec quelques-uns des frères et sœurs OFS, fut publiée en notre bulletin « Frère François ». A la Faculté, la question fut alors posée de pouvoir me conserver au travail, bien que membre d'une organisation religieuse ou secte. En ce qui me concerne, j'ai toujours essayé de vivre l'Évangile et de travailler sans trop de paroles. Ma présence à l'université n'a pas été discutée.

     

    Après l'instauration de la république en Croatie, ma femme Ruzica, ressentant le besoin d'enrichir sa foi, étudia la théologie et la catéchétique à la Faculté de théologie de Zagreb pour, par après, devenir catéchiste dans l'école primaire où elle travaille encore aujourd'hui. Elle commença aussi à préparer des adultes à recevoir les sacrements et à mener une vie de foi dans l'Église. Moi, j'ai de 1994 à début 1998 travaillé au Ministère de la Culture et des Sports du gouvernement croate. De plus, j'ai, en 1994  commencé à collaborer à la station de radio "Pensée Spirituelle".

     

    Nous avons trois enfants que nous n'avons jamais, d'aucune façon, forcés à entrer dans la Jeunesse Franciscaine. Ma fille en a toutefois été membre, puis a fait Profession de vie évangélique dans l'OFS l'année dernière (j'étais son responsable de formation). Un de mes fils, membre de la JeFra, y a rencontré sa femme, ils ont deux enfants. Le plus jeune fils se prépare au mariage avec une autre membre de la JeFra.

     

     

    Spiritualité franciscaine séculière et courage évangélique

     

    Je me demande parfois ce qui rend difficile la vie selon l'Évangile. Est-ce vouloir vivre selon la spiritualité franciscaine ? Est-ce le chantage et les menaces du temps du communisme, ou est-ce l'indifférence et le relativisme du capitalisme? Je crois qu'il n'y a pas de réponse unique. Chaque époque à ses propres défis, parfois évidents et parfois voilés. Les changements sont dans la manière, non dans la substance. Et toujours, ce sont la famille et l'individu qui courent les plus grands risques.

     

    En toute époque, le meilleur appui pour vivre selon l'Évangile est le courage. L'Évangile aide à la croissance de la personne en âge, sagesse et grâce. Et la famille, humaine et spirituelle, est le berceau de la personnalité, l'endroit le plus approprié pour sa croissance.

     

    Tout ce qui menace et sape la famille menace et sape par conséquent la personne. Dans un monde où l'individualisme prédomine, il n'y a pas d'espace de rencontre, de vie avec les autres, de vie en communion. Dans un monde dépersonnalisé, l'Évangile devient une belle histoire, sans influence sur la vie.

     

    Les Franciscains séculiers sont donc appelés à s'engager à une vie évangélique particulière dans le monde. Vivre l'Évangile signifie s'engager dans des chemins différents de ceux du monde. Réussir, au sens évangélique, est par conséquent différent de réussir au sens du monde. Si ces deux logiques peuvent, parfois, coïncider, elles ne se rencontrent le plus souvent pas. Quiconque vit l'Évangile et dirige sa vie suivant les idéaux évangéliques ne recueille pas forcément les "applaudissements" du monde et pourtant sa vie est toute bénédiction.

     

    En professant la Règle de l'OFS, les Franciscains séculiers savent qu'ils sont appelés, tant comme individus que comme Fraternité, à promouvoir la justice de façon réaliste, dans la vie publique, par leur témoignage de vie et des initiatives courageuses. Ils ne seront vraiment eux-mêmes que si tout ce qu'ils entreprennent est conforme à l'esprit évangélique et au charisme de François d'Assise; si, ne se limitant pas à dénoncer les fautes et omissions des autres, ils contribuent  par leur engagement personnel et communautaire à la construction d'un monde meilleur. Un désengagement commun, s'il devait se produire, ne peut cependant pas justifier un désengagement personnel. 

     

    Le Franciscain séculier, si il/elle veut vraiment suivre Jésus à l'exemple de saint François d'Assise, si il/elle vit l'Évangile, sait que la vie est un service, un service d'amour. Il/elle n'accepte donc pas un engagement minimaliste, mais cherche quelque chose de plus, de plus exigeant et plus noble: offrir la Bonne Nouvelle dans toutes les circonstances de la vie.

     

    Être au service du Royaume de Dieu, tout en étant conscient de nos limites et de la faiblesse de nos efforts, c'est faire circuler la Parole évangélique par les chemins du monde et préparer un avenir meilleur, transmettant en héritage l'Evangile vécu en notre vie de tous les jours.

     

    Source: http://www.ciofs.org/Koinonia/bka8fr03.doc


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  • QUELLE MISSION?  POUR QUEL MONDE ?

    Colloque « Laïcs en Église »

    7-9 novembre 2008 (Québec Canada)

     

    En vieille maîtresse d'école, me souvenant qu'avant de parler à Pierre, je dois connaître Pierre, j'inverserais d'abord la question.  « Pour quel monde ? » ,  avant « quelle mission? ».

     

    POUR QUEL MONDE ?

     

    a)  Un  monde à la fois beau et troublant.  Un monde capable du meilleur et du pire.   Un monde en pleine ébullition, que nous avons vu, nous les vieux, évoluer à une vitesse vertigineuse. Et c'est pas fini !  Aujourd'hui, avec la crise financière planétaire, on se demande si on n'est pas devant une nouvelle Tour de Babel.

     

    Pourtant, il ne faut pas décrocher !  Sans rejeter les acquis positifs de la modernité, c'est  avec une espérance folle, qu'il faut croire qu'un autre monde, plus harmonieux, plus humain et plus juste est  possible. « Yes, we can !», comme nous le dit Obama.  Parce que, au fond, ce monde est ancré dans le divin, il y a ses racines, son ADN : « Créés à l'image de Dieu ».

     

    b)  Un monde qui ne marche pas à reculons.  Ce qui doit accrocher notre regard vers le passé, c'est, avant tout, l'événement fondateur « Jésus ».   « Repartir du Christ », de l'Évangile, oui, mais en vérité!  L''Esprit-Saint n'est sûrement pas en panne dans le chemin de l'histoire.  Il n'est pas accroché au concile de Trente, ni aux années '40.  C'est lui qui nous fait comprendre et  vivre aujourd'hui, dans ce monde en changement constant, ce que le Christ nous a dit, il y a 2000 ans.  L'Église sera toujours de son temps si elle s'ouvre à son Souffle qui souffle aussi dans le peuple de Dieu, à la base.

     

    Décrivant les événements troublants annoncés dans l'Évangile, le Christ nous propose de les regarder comme un printemps, comme l'éclosion d'un monde nouveau  en train de naître. La comparaison joue autour de la floraison du figuier.  La montée de la sève du figuier, dans la Bible, signifie celle de l'amour. 

     

     

    QUELLE MISSION ?

     

    a)  Mission du grand large. .  Au cœur de l'Évangile, l'opposé de la foi, ce n'est pas l'athéisme, ni la non-foi, c'est la peur !  Parce que la peur fait voir tout en noir. Parce qu'elle détruit toute vision lumineuse.  Quand Jésus apparaît dans la tempête sur le lac, il dit :  « N'ayez pas peur, c'est moi, croyez-en moi ». Croire, c'est affirmer qu'il y a du sens à la vie et non de l'absurde.  C'est affirmer que la parole de Jésus possède la lumière et non les ténèbres, la vie et non la mort.

     

    Ce n'est pas en s'accrochant à des formulations périmées, ni à des structures inadaptées que l'on rallumera le feu.  Aussi, les tensions que nous vivons de ce temps-ci ne sont pas une maladie honteuse, mais un signe de santé, de vitalité, une crise nécessaire à un changement authentique de structures.  

     

    b) Mission incarnée dans l'aujourd'hui.  On touche ici le mystère de l'Église.  Le Christ l'a voulue humaine, dirigée par l'Esprit-Saint, mais comme institution, elle est appelée à s'incarner dans l'histoire en marche.  Le monde de 2008 n'est plus celui de 1930.  Le changement est une attitude normale dans l'Église-institution et même une attitude nécessaire pour que le message intouchable de l'Évangile soit audible dans le monde de ce  temps. 

     

    Dans cette foulée, nous devrions retrouver la vision positive de Jean XXIII sur l'être humain.  Il était si désireux que les Chrétiens ne vivent pas dans le passé. Il était attentif aux signes des temps. Avec courage, il a invité l'Eglise à être pleinement présente au monde d'aujourd'hui, et cela dans une fidélité sans faille à la grande tradition. Pour lui l'Eglise ne pouvait pas être hors du temps.  Il voulait qu'elle vive l'aujourd'hui de Dieu. 

     

    En parlant du bon Pape Jean XXIII, le frère Roger, de Taizé, disait : « Quand inlassablement l'Église écoute, guérit, réconcilie, elle devient ce qu'elle est au plus lumineux d'elle-même : une communion d'amour, de compassion, de consolation.  Elle devient reflet limpide du Christ ressuscité. Jamais distante, jamais sur la défensive, libérée des sévérités, elle peut rayonner l'humble confiance de la foi jusque dans nos cœurs humains. » (Fin de la citation).

      

    Envisagée ainsi la présence de l'Église au monde est une voie d'avenir et certainement l'une des plus prometteuse.  Une mission où tous les membres de l'Église, tous sont envoyés pour représenter Jésus et communiquer Sa Présence. Nous sommes tous, tous envoyés, autant que le pape, autant que les évêques, autant que les prêtres, tous envoyés, tous vicaires du Christ, autant que le pape, mais autrement, dans une autre fonction. 

     

    Allez, allez, proclamer au  monde ;

    Christ est vivant, il habite parmi nous.

    Allez, allez, proclamez au monde

    C'est maintenant le royaume de l'amour.

     

    Laurette Lepage


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  • Bonjour à tous,

    Le 15 novembre s'ouvrait en Hongrie le Chapitre général de l'OFS. voici un document que les délégués avaient en main pour se préparer à cette importante rencontre.
    Source: CIOFS




                           ===================
    DOCUMENT PRÉPARATOIRE

    POUR AFFRONTER LES THÈMES DU PROCHAIN CHAPITRE GÉNÉRAL

    « LA PROFESSION[1] DU FRANCISCAIN SÉCULIER ET  SON SENS D’APPARTENANCE »

     

     

    Introduction

     

    Qu’est-ce que l’Ordre Franciscain Séculier ? Quelle est sa nature ecclésiale ?

    Qui est le Franciscain séculier, que fait-il ?

    Quelle est son identité la plus profonde et quelle est la nature de son appartenance à l’Église et à la Famille Franciscaine ?

    Comment le Franciscain Séculier et l’Ordre se posent-ils dans leur ensemble face au monde et quel est leur rôle ?

     

    Il s’agit là de questions importantes qui sont fréquemment posées mais qui, souvent, émergent aussi en nous-mêmes, et dont la réponse détermine de façon vitale l’auto affirmation de notre « être » et qualifie notre « agir ».

     

    Sur presque 800 ans d’existence, pendant plus de 500 ans (jusqu’en 1978 et au delà), l’histoire de l’Ordre a été caractérisée par une vie « diminuée », par une impossibilité pratique de s’autodéterminer et d’assumer des responsabilités propres en qualité d’Ordre.

    On a en effet empêché à l’Ordre de « faire son histoire », de donner sa contribution comme Ordre dans son ensemble, pour assumer pleinement le rôle providentiel qui lui revenait, dans le contexte de la Famille Franciscaine, d’après la mission confiée à François d’Assise par le Crucifix de Saint Damien.

     

    Aujourd’hui, cette possibilité est devenue réalité et dépend en grande partie de nous !

     

    L’Eglise, à la lumière des enseignements du Concile Vatican II, a de façon providentielle réfléchi à notre existence et a voulu reconnaître à notre Ordre l’unité et l’autonomie dans une structure mondiale et centralisée. Notre histoire a su démontré comment de tels éléments, déjà existants  in nuce à l’origine, ont été essentiels pour réaliser pleinement le projet que Dieu a confia à François pour nous, en faveur de l’Église en tout temps.

     

    Mais sommes-nous vraiment prêts ?

    Dans quelle mesure et de quelle façon avons-nous mûri en nous-mêmes le sens d’appartenir à un « Ordre » ?

    Quelle est la conscience réelle et concrète que chaque Franciscain Séculaire a d’appartenir à un véritable Ordre, qui a finalement après huit siècles une structure unitaire et centralisée ?

     

    « … (François) institua un véritable Ordre, celui des Tertiaires, qui n’est pas astreint par des vœux religieux, comme les deux précédents, mais de la même façon conformé à la simplicité de mœurs et à l’esprit de pénitence. Ainsi conçut-t-il en premier et réalisa-t-il avec succès, avec l’aide de Dieu, ce qu’aucun fondateur de réguliers n’aie jamais imaginé auparavant, c’est-à-dire de rendre commune à tous la teneur de vie religieuse. » (Benoît XV, Encyclique « Sacra Propediem » 6 janvier 1921)

     

    « Vous, vous êtes un Ordre : Ordre laïc, mais véritable Ordre. Ordo veri nominis, comme l’appela  Notre Prédécesseur de s.m. Benoît XV (Sacra propediem, 6 janvier 1921). Vous ne serez pas, c’est évident, une assemblée de parfaits ; mais vous devez être une école de perfection chrétienne. Sans cette volonté ferme il est impossible de faire convenablement partie d’une si choisie et glorieuse milice. » (Pie XII, 1er  juillet 1956, Discours aux Tertiaires à Rome)

     

    « …vous êtes aussi un « Ordre », comme l’affirma le Pape (Pie XII) : « Ordre laïc, mais véritable Ordre » ; et du reste, Benoît XV avait déjà parlé d’ « Ordo veri nomini »”. Ce terme antique – nous pouvons dire médiéval – d’« Ordre » n’a d’autre signification que notre étroite appartenance à la grande Famille Franciscaine. Le mot « Ordre » signifie la participation à la discipline et à l’austérité propre à cette spiritualité, même dans l’autonomie propre de votre condition laïque et séculaire, laquelle comporte entre autres souvent des sacrifices qui ne sont pas mineurs que ceux qui se vérifient dans la vie religieuse et sacerdotale. » (Jean Paul II, 14 juin 1988, au Chapitre Général OFS)

     

    Ainsi, récemment, de nombreux Papes ayant une grande autorité spirituelle ont parlé de notre Ordre Franciscain Séculier !

     

    Nous sommes un Ordre, un Ordre laic mais un veritable Ordre, Ordo veri nominis  !

     

    Il est étonnant comme au cours des siècles on a toujours parlé d’Ordre même quand l’Ordre n’existait pas comme entité structurée et autonome. Mais après 1471 et jusqu’en 1978 l’Ordre avait vécu dans un état de substantielle infériorité, de division et d’assujettissement pratique. Pratiquement, il n’existait que des Fraternités locales qui étaient, à tous les effets, des appendices des ordres religieux respectifs qui les guidaient.

    Cependant, cette conscience d’être une seule chose et d’opérer de façon virtuellement unitaire et concordante n’avait jamais manqué, ni dans la conscience de chaque « tertiaire » ni dans celle de l’Église.

     

    Le désir ardent d’unité et d’autonomie était né avec le mouvement laïc de la pénitence de saint François et, pour ceux qui connaissent l’histoire de l’OFS, on sait au contraire que de telles aspirations ont été dès le début frustrées.

     

    Nous, Franciscains Séculaires d’aujourd’hui, nous pouvons affirmer que nous sommes privilégiés : nous sommes les protagonistes d’un moment historique où s’avère le rêve de tous nos prédécesseurs. Il est absolument essentiel d’en prendre conscience et d’entrer avec responsabilité et sens de l’histoire dans notre rôle.

     

    L’OFS est encore une créature fragile. L’Ordre doit se consolider, il doit créer ex novo des structures et des modus operandi nouveaux et originaux pour permettre à l’Ordre de faire face aux défis que le monde nous présente, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur, pour jouer efficacement son rôle dans le troisième millénaire de l’histoire chrétienne.

     

    Les défis sont immenses

     

    Il faudra « inventer », « créer » une façon d’être et de gérer correspondant aux exigences d’un Ordre Séculier, principalement composé de laïcs, totalement immergés dans les choses du monde et dans les activités ordinaires de la famille, du travail, de la société.

     

    Il faudra être capable de conjuguer les exigences de coordination et d’intime connexion de toutes les parties du corps sans que l’Ordre perde pour autant sa capacité d’être, partout, semblable et différent, pour exprimer le charisme commun dans les diverse et multiples situations présentes dans tous les coins du monde, avec l’agilité, les capacités d’adaptation et l’intarissable poussée charismatique qui seules peuvent permettre d’avoir une véritable incidence dans le vital tissu social du monde.

     

    Il est possible de gagner ces défis, mais il est aussi possible de les perdre et les résultats ne sont pas tout à fait certains.

     

    Structure centralisée

     

    La structure centralisée était, et est, nécessaire dans le but de permettre d’occuper sa place dans la Famille Franciscaine et dans l’Église et d’être la projection apostolique efficace du charisme  franciscain dans le monde séculaire.

     

    La Novitas de François est caractérisée par une mission dont le champ d’action est le monde entier et cette mission nous est confirmée, depuis toujours, de la part du Pontife lui-même.

     

    Nous sommes un corps formé de plus de 430.000 profès qui, avec plus de 150.000 religieux et religieuses franciscains, doit faire progresser dans le temps et dans l’histoire la mission que le Crucifix de saint Damien a confiée à saint François.

     

    Tout cela pourra se réaliser pleinement en acquérant, en vivant et en faisant grandir en chacun de nous, dans chaque partie du monde, un très profond Sens d’Appartenance et une conscience vive et opérante de la Grâce de la Profession qui a fait de nous des Franciscains, en réalisant notre vocation baptismale dans la plénitude, et en nous insérant intimement dans le corps de l’Ordre Franciscain Séculier et de toute la Famille Franciscaine.

     

    Profession et Sens d’Appartenance

     

    Profession et Sens d’Appartenance sont deux éléments fondamentaux et dont il faut tenir compte pour réaliser ce que nous venons de dire et sans lesquels l’Ordre n’existe pas, ni peut exister.

     

    Quelle conscience authentique avons-nous du fait que la Profession nous a constitués dans l’état de Profès en nous donnant le caractère franciscain, en nous insérant de façon vitale et indissolublement dans le corps de l’Ordre Franciscain Séculier ?

     

    Ce sens d’absolue corporéité de l’appartenance dépasse les frontières des états, des langues, des classes sociales, des cultures pour faire de nous un corps unique, invincible, pour la diffusion de l’Évangile et la restauration de l’Eglise en Jésus-Christ et la restitution d’un monde à Dieu le Père délivré ?

     

    Le Chapitre Général

     

    Le prochain Chapitre Général a pour thème ces deux aspects fondamentaux de notre vie.

     

    Il est indispensable que toutes les Fraternités nationales réfléchissent sur ces deux aspects afin que les importantes contributions que nous recevrons de la part des Rapporteurs ne s’étouffent pas sous le silence et dans l’embarras dus au manque de préparation des Capitulaires, au terme de leurs présentations.

     

    Les Conseillers Internationaux

     

    Il est donc essentiel que les Conseillers Internationaux viennent au Chapitre bien préparés et avec le poids de leur expérience, et de la réflexion qui jaillira des débats suscités dans chaque pays pour faire de cette réflexion capitulaire fondamentale, un moment authentique de grâce, un kairòs, un coup de fouet de sainteté et de saintes résolutions qui donnent force et vitalité à notre Ordre dans son ensemble et non plus seulement comme de simples individualités de personnes engagées.

    Nous suggérons donc aux Fraternités nationales, constituées ou émergentes, d’organiser des moments de réflexion qualifiée pour raisonner sur ces thèmes. Les pistes sont offertes dans ce document.

     

    Les formateurs

     

    Les formateurs, à tous les niveaux, doivent s’engager pour approfondir avec tous leurs frères et leurs soeurs la nature de la Profession, ses effets concrets d’incorporation à l’Ordre, et les effets d’appartenance que cette incorporation produit.

     

    Ils doivent recueillir les fruits de ce travail et les remettre au Conseiller International afin que le Chapitre puisse, à travers les Rapporteurs Intervenants et les Capitulaires, fournir des réponses, des encouragements, des mis au point, des projets et des engagements pouvant faire grandir notre Ordre et nous tous, individuellement et collectivement, pour assumer pleinement notre rôle dans l’Église et dans le monde.

     

    Conclusion

     

    Nous attendons de la part de chacun une réaction à cette lettre et nous sommes impatients de connaître les initiatives qui seront prises dans chaque Fraternité Nationale constituée ou émergente.

     

    À titre purement indicatif, nous faisons suivre, sous forme de questionnaire, d’autres pistes possibles de discussion et de réflexion, en laissant bien entendu à chacun la liberté de procéder à ce travail préparatoire à sa discrétion.

     

    1.    Dans quelle mesure le fait d’être Franciscain Séculier est une partie essentielle de votre vie? Votre vie de Fraternité est-elle une rencontre comme tant d’autres ?

    2.    Comment pourriez-vous faire pour être plus impliqués dans la vie de l’OFS ?

    3.    La Profession est pour sa nature un engagement permanent. Est-ce ainsi que vous le vivez?

    4.    Pourquoi, d’après vous, la Fraternité locale est-elle si importante dans la vie de l’OFS ? Quelle évaluation donneriez-vous à votre Fraternité comme lieu qui vous aide à réaliser ce que votre Profession exige de vous ?

    5.    La Fraternité vous aide-t-elle à rester fidèle à votre Profession et à vous donner un sens d’appartenance ? Dans quelle mesure opérez-vous vous-même afin qu’il se réalise pour les frères et les sœurs de votre Fraternité ?

    6.    Pourquoi avez-vous voulu entrer dans l’Ordre Franciscain Séculier ? Quelle contribution donnez-vous à l’OFS par le biais de votre Profession et de votre présence ?

    7.    Dans quelle mesure pensez-vous que la nouvelle Règle a opéré des changements qui se sont produits dans notre façon de « sentir » et d’ « être » dans l’Ordre ?

    8.    Pensez-vous que le sens d’appartenance que vous vivez aujourd’hui, correspond authentiquement à ce que l’Ordre est vraiment, à sa « nature » et à sa mission ? Ou s’agit-il de quelque chose d’autre qui appartient au passé ou à une conception personnelle de l’Ordre ?

     

    Au cas où vous penseriez qu’il n’y a pas un suffisant sens d’appartenance dans l’Ordre, quelles en sont, d’après vous, les motifs ?

     

    1.    Manque de formation ?

    2.    Manque de communication ?

    3.    Manque d’apports et de partage ?

    4.    Autre ?



    [1] Les mots “Profession”, “Engagement”, “Promesse de Vie Evangélique” sont équivalents.


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  • Qui est-elle?Novembre- Réflexion de Laurette Lepage-- auteure engagée

    Laurette Lepage

     

    Femme de terrain, a œuvré au Brésil à l'occasion de deux séjours : l'un en formation d'animateurs et d'animatrices de communautés de base; l'autre, en partageant la vie des plus pauvres dans un dépotoir.

     

    De retour au pays, elle passe quinze ans au milieu des exclus du quartier Saint-Roch, à Québec, où elle met sur pied la Fraternité de l'Épi. 

     

    Auteure de cinq ouvrages : quatre sur la méditation de la Parole de Dieu et un sur son cheminement personnel, publiés aux éditions Anne Sigier. Un autre, à paraître : « Debout les pauvres ! »

     

    Et en ce mois de novembre 2008 elle accepte généreusement de nous partager ses réflexions.

    ====
    Merci beaucoup Laurette

    Richard Chamberland ofs

    ========================================= 

     

    NOVEMBRE

     

    Un mois de novembre par année, ça suffit !  Je n'ai encore entendu personne s'exclamer : « Novembre, quel beau mois »!  Les  arbres dépouillés, la pluie, la grisaille, puis la fête liturgique du 2 novembre, appelée « commémoration des fidèles défunts ». Tout contribue à perpétuer l'appellation de novembre, « mois des morts ».  En plus, l'Halloween se plaît à nous présenter des décors macabres combien mortifères!

     

    Novembre, mois des morts !..  Pourquoi pas plutôt, le mois des vrais vivants ?  Inutile de le nier; la mort fait peur et même si la religion perd du terrain de nos jours, cette peur est encore nettement inscrite dans notre société. Quand on voit le lot de morts violentes de l'actualité quotidienne, le trépas de nos proches, sans oublier la fragilité et l'usure inscrites dans nos propres corps, comment croire que la vie surgira de nouveau de nos tombes et que les ferments de mort n'auront pas le dernier mot ?

     

    Ne faudrait-il pas élargir notre vision étriquée de la mort, pour parvenir un jour à lui associer un sentiment de joie ? Joie de comprendre que le changement de plan est un plus et non une fatalité ?  Les autochtones pourraient nous en apprendre sur le culte des ancêtres dans une communication intime avec la mort.  Pour eux, les défunts sont omniprésents et il importe de les respecter et de les honorer.  Les mânes des morts reviennent annuellement et dans chaque famille, on prend soin de leur offrir fruits et encens en manifestant de la joie et de la reconnaissance. 

     

    Et pourquoi ne pas s'inspirer de l'Évangile pour apprivoiser cette re-naissance de la mort ? « L'homme ne naît pas pour mourir. Il meurt pour ressusciter », dit Léonardo Boff.  Jésus ressuscité en est la confirmation convaincante.  C'est lui-même qui affirme que « le Seigneur n'est pas le Dieu des morts, mais des vivants » (Lc 20, 38).   N'avait-il pas dit à Marthe, soeur de Lazare : « Je suis la résurrection. Qui croit en moi, même s'il meurt, vivra; et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais » ?

     

    En attendant, avec le vieux Job, je me plais à chanter :

    « Le jour viendra, Seigneur,

    où je m'éveillerai en ta présence ».

     

    Laurette Lepage


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  • Catholiques et musulmans défendent la vie, la femme, les pays pauvres

    Première déclaration conjointe du Forum catholico-musulman
    Source : http://www.zenit.org/

    ROME, Jeudi 6 novembre  2008 (ZENIT.org) - L'égalité homme-femme, la liberté religieuse, un système financier éthique, le refus de toute violence ou terrorisme au nom de la religion : ce sont quelques uns des points auxquels souscrivent les membres du premier séminaire catholico-musulman qui s'est achevé aujourd'hui à Rome.


    Dans sa déclaration finale (en anglais) ce premier séminaire du Forum catholico-musulman, qui s'est tenu du 4 eu 6 novembre, précise que les travaux se sont déroulés « dans un esprit chaleureux et convivial ». Ils se sont concentrés sur deux grands thèmes : « Fondements théologiques et spirituels » et « Dignité humaine et Respect mutuel ».


    Les signataires envisagent la mise en place à terme d'un « comité catholico-musulman permanent » de façon à « coordonner les réponses aux conflits et aux autres situations d'urgence » et organiser « un second séminaire dans un pays à majorité musulmane, encore à déterminer ».


    La déclaration présente d'abord une vision de ce que les deux religions entendent par amour de Dieu et amour du prochain, et se mettent d'accord sur 14 autres points, à commencer par la protection de la vie humaine en tant que « don très précieux de Dieu à chaque personne ».


    Il en découle une conception de la « dignité humaine » dotée de la « raison » et d'un « libre-arbitre », et donc « capable d'aimer Dieu et les autres ».


    D'où son « droit » à une « pleine reconnaissance de son identité et de sa liberté par les individus, les communautés et les gouvernements, appuyée par une législation civile qui garantisse des droits égaux et une entière citoyenneté », spécialement lorsqu'il s'agit de l'égale dignité des hommes et des femmes.


    A propos de la liberté de conscience et de religion, le document affirme « le droit des individus et des communautés à pratiquer leur religion en privé et en public », et les droits des « minorités religieuses » à des lieux de culte et au respect de leurs fondateurs et de leurs symboles. Ils réaffirment en effet l'importance d'une vie de prière « dans un monde qui devient de plus en plus sécularisé et matérialiste ».


    « Aucune religion ni ses disciples ne peuvent être exclus de la société », affirment les signataires qui ajoutent : « chacun doit être en mesure d'apporter sa contribution indispensable au bien de la société, spécialement au service des plus nécessiteux ».


    Ils affirment que la « pluralité de cultures, de civilisations, de langues et de peuples » vient de Dieu et constitue « une source de richesse » qui « ne doit jamais devenir une source de conflit ».


    Ils recommandent une « solide éducation de leurs membres respectifs dans les valeurs humaines, civiques, religieuses et morales » et une information exacte « sur la religion de l'autre ».


    Ils affirment en outre leur refus de « toute oppression, toute violence agressive, tout terrorisme, spécialement lorsqu'il est commis au nom de la religion » et celui de « la justice pour tous ».


    En pleine actualité, le n. 12 est un appel en faveur d'un « système financier éthique dans lequel les mécanismes régulateurs prennent en considération la situation des pauvres et des désavantagés », individus ou nations « endettées ».


    Ils mentionnent spécifiquement les victimes de « la crise actuelle de la production et de la distribution de nourriture », et demandent un travail conjoint pour « soulager la souffrance de ceux qui ont faim et pour en éliminer les causes ».


    A propos des jeunes, outre la bonne formation religieuse, il est demandé pour eux une information exacte sur la religion de l'autre.

    Anita S. Bourdin


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