• Bonjour !

    Les jours raccourcissent, le brouillard s’épaissit, les arbres se dépouillent de leur beau feuillage, mais ne t’inquiète pas, la force de vie est à l'intérieur !  L’ancien doit mourir afin que le nouveau puisse naître.   Bel automne !

    Avec tendresse,

    Laurette

     


     

     

    vaguesPOURQUOI AS-TU PEUR ?

     

     Est-ce que je crois aux fantômes ?

    - Non, mais j’en ai peur.

    (Marie du Deffand)

     

     

    Nous vivons dans un monde de peur !  Peur de l'insécurité, des tremblements de terre, de la pollution ; peur de la grippe H1N1, du réchauffement de la planète avec tout ce que cela peut engendrer de conséquences. Que dire encore de nos peurs particulières qui vont parfois jusqu’à la phobie ?  Peur du noir, des araignées, de la foule ; peur de souffrir et d’avoir mal.  Et qui plus est, certains recherchent même la peur pour éprouver des sensations fortes : les manèges, les sports extrêmes, les films d’horreur...  L’atmosphère de ce monde est saturée de crainte et de méfiance.  Si bien qu'à l'heure actuelle, on a peur de tout: peur de mourir mais aussi peur de vivre.  Crainte pour le présent et crainte pour l'avenir !

     Mais sommes-nous donc condamnés à vivre, la peur au ventre ? Il faut savoir que nous pouvons, si nous le voulons, pénétrer dans un royaume magique à l`intérieur de nous-mêmes, animés que nous sommes par la force d’un Amour qui nous habite.  La bonne nouvelle, c’est que Quelqu’un est venu nous délivrer de nos peurs.  Ce message de paix court tout au long de la Bible.  Les mots  "n'ayez pas peur", "ne crains pas"," ne soyez pas effrayés » sont écrits 366 fois !  On en a pour chaque jour de l’année, y compris pour les années bissextiles !  

     Le seul remède à nos peurs et à nos « s’il fallait que » est souvent un pas dans la foi. Les choses vraiment puissantes commencent quand nous osons nous avancer, quand nous prenons des risques.  Comme Pierre qui saute par-dessus bord dans la tempête, à l’appel de Jésus : « Viens » !  L’amour, quand il a pris au coeur de Pierre, c’est ça qui l’a fait marcher!  L’amour, quand il nous prend, c’est ça aussi qui nous fait marcher!.. Le Seigneur nous invite peut-être tout simplement, à nous détacher de la sécurité à laquelle nous avons toujours tenu.  Nous ne saurons jamais si nous pouvons marcher sur les eaux, sauf si nous sortons de la barque.

     

    Nous vivons dans des jours où, comme sur une mer agitée, le vent est fort, peut-être plus qu’en d’autres temps.  La tentation est grande de nous concentrer sur les difficultés, sur le vent, les vagues, sur le fait qu’on ne contrôle rien.  Ne regardons ni la mer, ni le vent, mais Celui qui a dit : « Viens » et qui veut nous voir marcher sur les eaux. Cela semble terrifiant, ce n’est pas facile, mais c’est un pas de géant, accompli vers les choses que l’on peut faire dans la vie. Chaque fois que l’on quitte son  confort et sa zone de sécurité et qu’on passe à travers la peur pour s’ouvrir à la vie, au pardon, à l’autre, oui, on marche  sur la mer !  Et l’on éprouve alors que le vent se calme.  Fixons donc notre regard sur Celui qui a dit : N’ayez pas peur, c’est moi » !   Il ne nous laissera jamais seuls.  Alors, qu’attendons-nous pour marcher avec lui sur les eaux ?  

     

    Laurette

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  • Les Journées mondiales de la jeunesse ont toujours un « parfum » inédit
    Entretien avec l’évêque auxiliaire de Madrid et coordinateur de l’organisation

    logo-JMJ-Madrid-2011.gif ROME, Mercredi 29 septembre 2010 (ZENIT.org) - Moins d'un an avant la prochaine Journée mondiale de la Jeunesse (JMJ) à Madrid, Mgr César Franco, qui est l'un des trois évêques auxiliaires de la capitale espagnole, mais aussi le coordinateur général de cette Journée, revient sur les caractéristiques de cette JMJ.

    La JMJ de Madrid aura lieu du 16 au 21 août 2011 sur le thème : «  Enracinés et fondés en Christ, affermis dans la foi » tiré de la lettre de saint Paul aux Colossiens.

    Q - Monseigneur, pourquoi un jeune devrait-il assister à la JMJ ?

    Mgr Franco - Il a plusieurs raisons d'y assister. Je dirais à un jeune que par sa présence l'Eglise est plus jeune et que lui est plus Eglise. Je l'encouragerais à vivre pleinement le fait d'être catholique, universel.

    S'il est croyant, je l'inviterais à partager sa foi et sa vie avec les autres ; s'il est à demi croyant, je l'inviterais, pour qu'il sorte renforcé de cette expérience ; s'il croit peu, parce que je suis sûr que le Christ passera près de lui, le regardera et augmentera sa foi. Et s'il ne croit pas, pour qu'il ouvre la porte au Christ, qui ne cesse de nous chercher.

    Pourquoi un rassemblement de jeunes ?

    Les jeunes sont très importants pour l'Eglise. Ils sont le futur à tous les stades de la vie. Ils sont aussi l'avenir de l'Eglise. L'Eglise croit dans les possibilités des jeunes, dans leur capacité à se donner et à aimer le Christ quand ils le trouvent. Par ailleurs, ces journées sont une occasion de rencontre avec d'autres jeunes du monde, de prier ensemble, de partager sa propre foi et de la célébrer dans la joie. Ces Journées sont une manifestation de la jeunesse de l'Eglise, une fête de la foi autour du Christ ressuscité.

    Quel impact aura selon vous cette Journée sur l'Eglise en Espagne ?

    Je ne suis pas un prophète et ne peux prédire l'impact qu'elle aura sur l'Eglise espagnole, mais je pense que notre Eglise sortira renforcée et dynamisée par le témoignage des jeunes qui, malgré les difficultés ambiantes, suivent le Christ, ont foi en lui et tentent de lui être fidèles. Partout où cette Journée Mondiale de la Jeunesse a eu lieu, l'Eglise a retrouvé confiance en Elle, et de nouvelles vocations au sacerdoce et à la vie consacrée sont nées. Le mythe selon lequel les jeunes ne veulent plus rien savoir du Christ et de son Eglise s'est envolé.

    Qu'apporte chaque pays à la JMJ ? Qu'apportera l'Espagne ?

    Chaque pays apporte sa propre richesse, son histoire, sa tradition. La foi est ‘Une', indubitablement, mais chaque peuple apporte à la foi ses propres accents, sa propre façon de vivre.

    En Espagne, par exemple, la Semaine Sainte ne se vit pas uniquement dans la liturgie des cathédrales, des paroisses et des églises. Elle se vit aussi dans la rue, avec les processions. Nous avons un précieux patrimoine artistique, les ‘pasos', comme on les appelle, que nous voulons montrer dans le grand chemin de croix du vendredi qui sera présidé par le pape.

    L'Espagne est aussi un pays qui a une riche tradition eucharistique et mariale. A la veillée des jeunes, sera montrée l'Eucharistie dans l'ostensoir d'Arfe, mise aimablement à notre disposition par le Diocèse de Tolède.

    Ces exemples veulent montrer que l'Espagne apportera sa propre façon d'être, celle d'une nation de riche et féconde tradition catholique dès les origines du christianisme. Il suffit de regarder les saints patrons de la JMJ pour se rendre compte de ce que l'Espagne a fait et peut apporter.

    La JMJ demande un gros effort de préparation, au plan économique et au plan des ressources humaines. Ne serait-il pas mieux d'utiliser cette énergie dans d'autres tâches comme la construction d'églises ou le soutien au travail des vocations ou à l'évangélisation de l'Eglise ?

    Dans l'Eglise il faut faire de tout. A Madrid, ces dernières années, on n'a jamais cessé, concrètement, de construire des églises, et nous continuerons à le faire à chaque fois qu'il le faudra.

    Nous travaillons aussi dans la pastorale des vocations, dans la mission évangélisatrice en dehors et à l'intérieur de notre diocèse. Nous soutenons le travail des moyens de communication sociale, et ce que nous faisons avec la Caritas diocésaine est immense. Et ceci vaut pour les autres diocèses aussi.

    Mais ces rencontres sont nécessaires pour la mission évangélisatrice même de l'Eglise, et c'est pour cela qu'elles ont lieu avec l'aide de tous. Notre peuple est conscient de cela et aide avec grande générosité. Tout ce que l'Eglise fait pour développer sa mission est important.

    Outre l'impact spirituel sur les personnes présentes, pensez-vous que la JMJ ait un impact sur la société en général ?

    Je dirais que, là où elles ont eu lieu, les Journées de la Jeunesse ont laissé « un bon parfum du Christ ». Beaucoup ont fait l'expérience, même s'ils ne croient pas, d'être frappés par l'allégresse des jeunes.

    Les craintes initiales, quand on annonce une grande multitude de jeunes, disparaissent vite et cèdent la place à une sympathie généralisée. Naturellement ce sont des jeunes avec leurs qualités et leurs défauts, mais ils viennent en pèlerins en quête de ce qui donne un sens à la vie de l'homme : Dieu, Jésus-Christ, la vie éternelle. Et ça frappe toujours ceux qui pensent que cette vie est la vie définitive.

    Le pèlerinage regarde toujours plus loin, ne s'arrête pas au but physique. Il vise l'éternité, qui est la maison du Père. C'est cet impact là que je souhaiterais que les jeunes laissent à Madrid, celui d'une jeunesse qui avance vers Dieu laissant sur son passage le bon parfum du Christ.

     

    Source www.zenit.org


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    « Je ne te connaissais que par ouï-dire, mais maintenant mes yeux t’ont vu. » Job 42, 5


    JOB--1.jpg La rétractation de Job devant Dieu est tout à fait étonnante. Cet homme juste et bon a cumulé les épreuves au point de mettre en doute la justice et la bienveillance divines. La souffrance insensée nous pousse tous à faire des reproches à Celui qui a créé un monde d’où la justice semble cruellement absente. Job porte la plainte de l’humanité souffrante en haut lieu. Il est déçu de Dieu, de par l’idée qu’il se fait de Lui. La rencontre du Créateur renverse Job au cœur même de sa souffrance. Il avoue son impuissance devant le mystère du Dieu saint, transcendant. Certainement, Job ne comprend pas plus qu’auparavant le non-sens de la souffrance humaine. Cependant, la rencontre du Créateur a bouleversé les idées qu’il se faisait de Lui. Et cette proximité de Dieu aide Job à surmonter sa révolte et à vivre sa peine autrement. Seule la rencontre de Dieu nous libère de nos réponses toutes faites, pour nous ouvrir au mystère de Sa présence au cœur même de nos impasses.

    Rodolfo Felices Luna
    Bibliste, Université de Sherbrooke

    source www.interbible.org

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  • Le disciple repentant

    Disciple-repentant.jpg 

      La perle du jour

     

     

    avec Suzanne G Testut ofs

    en collaboration de RCF

    La Radio dans l'âme

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  • « La visite du pape au Royaume-Uni, un grand succès »
    Déclaration du chargé d’affaire du premier ministre anglais

    Lord PattenROME, Mardi 28 septembre 2010 (ZENIT.org) - « L'avis est unanime : la visite du pape Benoît XVI en Grande-Bretagne a été un grand succès », a déclaré à ZENIT Lord Christopher Patten, chargé d'affaire du premier ministre britannique pour la visite du pape au Royaume-Uni.

    « Ses quatre jours avec nous ont été un triomphe pour Sa Sainteté, pour l'Église catholique et pour les confessions chrétiennes, pour d'autres groupes religieux dans le pays et pour tous ceux qui ont aidé à organiser sa visite », a-t-il ajouté.

    Le pape a été salué par de grandes foules, catholiques ou pas. 

    « Je me souviendrai longtemps de toutes ces personnes à Edimbourg quand il est arrivé, de la foule le long du Mall à Londres alors qu'il se rendait à la veillée de prière à Hyde Park et de tous ces fidèles - jeunes, moins jeunes, de toute race et classe - présents à toutes les manifestations pastorales ».

    « Cette visite nous a rappelé, au cas où on l'aurait oublié, le rôle que les groupes de foi jouent dans notre vie », a souligné Lord Patten.

    Le pape, a-t-il ajouté, « a été manifestement frappé par la preuve que l'héritage chrétien est (ce sont ses propres paroles) 'encore fort et toujours actif à chaque niveau de la vie sociale' en Grande-Bretagne. Nous avons une tradition de tolérance et de modération qui reconnaît le rôle de la religion dans la vie publique ».

    Évoquant « la série de remarquables discours et homélies » prononcés par le pape, Lord Patten rappelle le défi qu'il leur a laissé à tous : « Tenir compte du rapport entre la raison et la religion et de l'importance d'établir une base éthique pour l'action politique ». 

    Il pense que « le discours de Benoît XVI au Westminster Hall, théâtre de tant d'histoire anglaise, aura un impact important sur le débat public pendant de longues années ».

    « La visite du pape Benoît XVI parmi nous, a-t-il conclu, a été dans le sens le plus profond du terme, une visite à ne pas oublier. Quelques uns de ses messages et des ses enseignements résonneront au cours des années »

     

    Source www.zenit.org

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  • À quelques jours de la grande fête de saint François d'Assise (4 octobre) nous proposons à ceux et celles qui le voudront bien la célébration du:

     

    Transitus de Saint François

    mort-de-St-Francois-Assise-2.jpg

    Présentation par le président ou un animateur:

     

    Ce que nous voulons refaire ce soir, c'est le mémorial du trépas de François d'Assise, tel que rapporté dans ses premières biographies. Ce rituel qui appartient à notre tradition franciscaine s'appelle Transitus, (évoquant l'idée de passage, ou ce que l'on peut appeler la Pâque de François).

    Il s'agit d'une mise en scène sacrée où le saint accueille sa soeur la mort corporelle comme le point final de sa quête du Seigneur. Nous verrons défiler sous nos yeux des fresques où il est entouré des siens et célèbre avec eux ses derniers instants. Pour bien vivre de l'intérieur son Passage en Dieu, nous nous tiendrons avec François, un peu à la manière des témoins de ce passage, reprenant leurs gestes et leurs prières.

    Le côté dramatique et théâtral pourra surprendre. Il est choisi pour nous émouvoir, mais surtout pour éveiller notre souvenir et atteindre l'expérience profondément spirituelle qui s'y cache. Nous vivrons ce transitus au coeur d'une eucharistie (dans la mesure du possible). C'est ce à quoi nous a toujours convoqué François: "chercher d'abord le Royaume de justice", contempler le Dieu très bon avec un coeur pur.

     

    L'icône du saint, sous nos yeux, dévoile les traits du petit frère conquis par l'amour de
    Dieu, dépouillé de lui-même et de tout pour entrer en Dieu.

     

    Chant: Tu es mon Dieu, Tu es mon Tout

     

     

     

    François:        Seigneur, je t'en prie,

    que la force brillante et douce de ton amour
    prenne possession de mon âme

    et l'arrache à tout ce qui est sous le ciel,

    afin que je meure par amour de ton amour,

    comme tu as daigné mourir par amour de mon amour:

     

    Président ou animateur:

    Laissons maintenant parler l' histoire. Dans le témoignage des premiers frères,

    revivons la rencontre de François avec le Dieu Vivant.

     

    Narrateur 1 :

     

    François annonça aux frères qu'il quitterait bientôt son corps,
    cette tente où son âme avait campé ...

    Il demanda à être transporté à Sainte-Marie de la Portioncule, au lieu même où, par la Mère de Dieu, il avait connu lui aussi l'esprit de grâce et de perfection.

     

    Là, le mal empirait, la faiblesse augmentait ; finalement, toutes ses forces l'ayant abandonné, il ne pouvait plus faire un mouvement.

    Un frère lui demanda s'il aurait préféré à cette longue et pénible maladie n'importe quel cruel martyre de la main d'un bourreau.

    François répondit:

     

    François:        Mon fils, ce qui a été pour moi jusqu'ici

    et continue encore d'être le plus doux,
    le plus cher et le plus agréable,

    c'est de faire ce qll'il plaît à Dieu de réaliser en moi et par moi.
    De sa volonté, la mienne reste toujours inséparable,

    et je ne désire qu'une  chose : lui obéir en tout point.

     

    Narrateur 2 :

     

    Lorsqu'il fut définitivement terrassé par la maladie qui devait mettre fin à ses maux,

    il se fit étendre nu sur la terre nue, afin qu'en cette dernière heure,

    celle où peut-être l'ennemi livrerait le suprême assaut, il puisse lutter nu, contre un adversaire nu.

    Il était là, couché sur la terre, dépouillé de sa tunique grossière, fixant des yeux le ciel comme il aimait à le faire

    et aspirant de tout son être à la gloire éternelle.

    Il tenait sa main gauche sur la plaie du côté droit pour la soustraire aux regards.

    Ses frères, que poignait une intense émotion étaient tout en pleurs. Son gardien devina les désirs du saint et courut prendre une tunique, un capuchon, des caleçons et les tendit à François, avec ces mots:

    "Sache que je te prête ces vêtements; accepte-les au nom de l'obéissance.

    Mais pour que tu sois convaincu de n'avoir sur eux aucun droit de propriété, je te défends de les donner à qui que ce soit."

     

    On dépose la bure en forme de Croix, avec le capuce et la corde, sur le plancher. On dépose aux places convenues les 5 bougies rappelant les stigmates.

     

    Narrateur 1 :

     

    François fut tout heureux d'avoir été jusqu'au bout fidèle à sa Dame la Pauvreté. Par souci de pauvreté, il avait donc voulu ne rien posséder au moment de la mort qui ne lui eût été prêté par autrui.

    Il leva les mains au ciel et glorifia le Christ pour tant de joie: s'en aller vers lui entièrement libre, débarrassé de tout.

     

    Pour être parfaitement conforme au Christ crucifié, pendu en croix, pauvre, souffrant et nu,

    il était resté nu devant l'évêque au début de sa conversion et c'est nu également qu'il voulut quitter ce monde, au moment de la mort. Pour imiter en tous points le Christ son Dieu, il aima jusqu'à la fin ses frères et ses fils qu'il avait aimés dès le début. Il fit appeler tous les frères alors présents dans la maison et, avec quelques paroles de consolation pour adoucir leur chagrin, il les exhorta de tout son coeur à aimer Dieu.

    Il ajouta quelques mots sur la patience et la pauvreté, leur recommandant le Saint Evangile avant toute autre Constitution. Enfin, sur tous les frères qui l'entouraient,

    il étendit la main droite et la posa sur la tête de chacun, en commençant par son vicaire.

    Il leur dit :

     

     

     

     

    François:        Adieu mes fils,

    restez toujours dans la crainte du Seigneur.

    La tentation viendra et la tribulation est proche; mais bienheureux ceux qui iront jusqu’au bout de ce qu'ils ont entrepris.

    Pour moi, je m'en vais vers Dieu, et vous,  je vous confie à sa grâce.

     

    Geste de bénédiction sur fond musical. ..•

     

    Narrateur 2 :

     

    Comme les frères pleuraient amèrement et se lamentaient inconsolables, François demanda du pain,

    il le bénit, le rompit

    et en donna un petit morceau à chacun.

     

    On apporte auprès de la bure une miche de pain. ..

     

    Puis, il fit apporter l'Evangéliaire et demanda lecture du passage de Saint Jean qui commence par cette phrase:

    "La veille de la Pâque, Jésus, sachant que l'heure était venue pour lui de

    passer de ce monde à son Père .... "    .

     

    Lecture du texte de Jean 13, 1-15

     

    François commémorait ainsi la dernière cène que le Seigneur avait célébrée avec ses disciples. C'est en souvenir du Seigneur qu'il accomplit tous ces rites

    et pour montrer à ses frères combien était grand son amour pour eux.

     

    Chant: La nuit qu'il fut livré ...

     

    Narrateur 1 :

     

    Après la lecture de l'Evangile, François récita comme il put le psaume: Ma voix crie vers Yahvé

    De ma voix, j'implore le Seigneur

    Je répands ma plainte en sa présence

    J'expose devant lui ma détresse ...

     

    Psalmodie du paume 141

     

    Il passa en action de grâce les moments qui lui restaient à vivre, demandant à ses compagnons les plus chers de louer le Christ avec lui. il invitait même toutes les créatures à louer, à aimer Dieu,

    leur chantant le cantique qu'il avait lui-même composé.

    Il n'est pas jusqu'à la mort, objet de peur pour tous,

    qu'il n'ait engagée à louer Dieu.

    Il se portait joyeux à sa rencontre et l'invitait chez lui.

     

    Cantique du Soleil récité (2 voix)

     

     

    Narrateur 2 :

     

    L'heure vint enfin où, les mystères du Christ s'étant réalisés en lui, son âme se dégagea de la chair

    pour être absorbée dans l'abîme de la lumière et son corps s'endormit dans le Seigneur.

     

    On éteint les lampions et on dépose sur la bure l'icône.

     

    A quarante ans révolus, ayant accompli vingt ans de parfaite pénitence,
    l'an du Seigneur 1226, le 4 octobre,

    il émigra vers le Seigneur Jésus-Christ
    que, de tout son coeur, de tout son esprit,
    de toute son âme et de toutes ses forces,

    il avait aimé d'un très ardent désir et d'une très vive affection,
    le suivant en toute perfection,

    courant avec ardeur sur ses pas

    et parvenant enfin très glorieusement à lui,

    qui vit et règne avec le Père et le Saint Esprit dans les siècles des siècles.

     

    Silence suivi du Chant répétitif :

    La ténèbre n'est point ténèbre devant toi
    La nuit comme le jour est lumière ....

     

    Offertoire en silence ....

     

    Prière Eucharistique

     

     

    Sanctus:         Tu es seul Saint Seigneur Dieu

                                        Toi qui fais des merveilles         .

     

     

    Anamnèse :    Nous t'adorons 0 Toi le Très-Saint

    Nous t'adorons, Seigneur Jésus-Christ.. ..

     

    Notre Père: Récité avec chaîne d'amitié

     

     

     

    Communion: Agnus Dei en musique

     

    Testament:

     

     Aux frères:

     

    "Qu'ils s'aiment toujours mutuellement,

    qu'ils aiment et servent toujours notre dame sainte Pauvreté et qu 'ils se montrent toujours fidèles et soumis aux prélats et à tous les clercs de la sainte mère Eglise"

     

     

    Aux clarisses:

     

    "Je vous prie et je vous donne conseil de vivre toujours dans cette très sainte vie et pauvreté".

     

    Aux laïques :

     

    "Tous ceux et celles qui feront de telles choses et persévèreront jusqu'à la fin,

    l'Esprit du Seigneur reposera sur eux.

    el fera chez eux son habitation" et sa demeure.

    Et ils seront les fils du Père céleste

    dont ils font les oeuvres,

    et les époux, les frères et les mères

    de Notre Seigneur Jésus-Christ".

     

    Prière pour la Paix: Chantée

     

    Bénédiction

     

    Musique

     

    Source les franciscains

    Autres documents franciscains et de l'OFS ici

     

     

     


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  • laurette-Lepage-r-c.jpg

     

    À 87 ans, Laurette Lepage est une battante qui refuse de baisser les bras devant la pauvreté qu'elle combat depuis toujours. À 35 ans, Matthieu Clément est cinéaste et le petit-fils de Laurette.

    Depuis 6 ans, il filme les moments importants que vit sa grand-mère dans son combat contre la pauvreté. La passion de Laurette est devenue l'inspiration de Matthieu qui prépare un documentaire sur sa grand-mère. Matthieu, le chercheur de sens, et Laurette la missionnaire laïque toujours active, l'histoire de deux démarches qui s'entrecroisent.


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  • 27ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu - 3 octobre 2010


    route-Dieu.jpgAugmente en nous la foi.


    Textes bibliques : Lire


    « Combien de temps, Seigneur, vais-je t’appeler au secours, et tu n’entends pas, crier contre la violence, et tu ne me délivres pas ! » C’était le cri de souffrance du prophète Habacuc dans la première lecture. Nous l’avons entendu s’adresser à Dieu : « Pourquoi gardes-tu le silence face à toute cette violence, ces pillages, ces disputes et ces discordes ? » Ce cri du prophète est bien souvent le nôtre. Tous les jours, les médias nous rappellent à quel point le mal et la violence sont bien présents dans le monde. Comme le prophète, nous crions vers le Seigneur : Combien de temps ? Pourquoi ? Pourquoi Dieu reste-t-il silencieux devant la violence, les prises d’otage, le racket et le mépris ?


    Mais la suite de cette première lecture nous montre que Dieu n’est pas silencieux : il répond ; il s’engage ; il annonce une promesse de salut qui viendra immédiatement et qui ne décevra pas. Cette promesse de Dieu annonce la perte de l’insolent et la vie pour le juste. Cette bonne nouvelle, il faut l’écrire pour qu’elle puisse être lue par tous. Il est urgent que chacun se mette dans une attitude d’accueil : « Aujourd’hui, ne fermons pas notre cœur, mais écoutons la voix du Seigneur. » Le psaume 94 nous invite précisément à venir, entrer, écouter. Notre Dieu reste fidèle à son alliance ; il est notre rocher, notre salut. Nous sommes son bien le plus précieux.


    Notre réponse c’est celle de la foi. Bien souvent, nous avons l’impression que le salut promis paraît tarder. Il faut toute l’énergie de l’espérance pour le croire possible. C’est pour cette raison que l’apôtre Paul recommande à Timothée et à chacun de nous de réveiller le don de Dieu ; il veut nous aider à de vaincre la peur pour témoigner avec courage de l’espérance qui nous anime. Nous ne devons pas craindre de rendre témoignage à notre Seigneur. L’évangile du Christ doit être reçu et proclamé dans le monde entier de génération en génération.


    Mais comme les apôtres, nous avons besoin de nous tourner vers Jésus pour lui adresser cette prière : « Augmente en nous la foi ! » Car c’est vrai, il faut beaucoup de foi pour continuer à entreprendre et annoncer le Salut comme une bonne nouvelle. Il y a tant d’imprévus qui tendent à nous détourner de cette mission. L’évangile nous parle de la foi comme d’une petite graine. Mais celle-ci est si minuscule qu’elle finit parfois par se perdre. Il n’est pas facile de vivre en disciple du Christ dans un monde hostile ou indifférent. Comment témoigner de l’évangile quand on ne voit que ce qui va mal dans nos communautés paroissiales ? Comment parler d’un Dieu amour à des hommes, des femmes et des enfants qui vivent dans la misère et qui sont victimes de l’exclusion et du mépris ?


    La réponse, c’est Jésus lui-même qui nous la donne par ses paroles mais surtout par toute sa vie. Tout l’Evangile nous le montre en parfaite communion avec son Père. C’est cette foi qu’il veut nous inculquer, une foi qui est confiance totale, y compris sur la croix. Rien n’est impossible avec une telle foi : elle transporte les montagnes. Elle fait surmonter tous les plus grands obstacles. Bien sûr, il n’est pas question de pouvoirs magiques. Avoir la foi, c’est donner toute sa confiance à Jésus malgré les apparences. Jésus nous parle de l’arbre qui se jette dans la mer. Dans la Bible, l’arbre est symbole de vie et la mer symbole de mort. Qu’un arbre aille se planter dans la mer, c’est bien ce que Jésus a fait : il a planté la vie dans la mort, et la mort a été vaincue. Par sa mort et sa résurrection, il nous a ouvert un passage vers la vraie vie. Nous pouvons vraiment lui donner toute notre confiance car rien ne peut nous séparer de son amour.


    L’Évangile insiste aujourd’hui sur la puissance extraordinaire de la foi ; mais en même temps, il nous rappelle que nous n’avons pas à nous en glorifier. Nous avons tout reçu de Dieu sans mérite de notre part. Si notre témoignage porte du fruit c’est parce que Dieu est là. Sans lui, rien ne serait possible. L’évangile nous dit que nous sommes « des serviteurs quelconques. » On pourrait traduire : « Nous ne sommes que des serviteurs. » La tâche qui nous est confiée, c’est quelque chose qui nous dépasse. Nous ne sommes que des subalternes. Heureusement pour nous : Qui pourrait avoir les reins assez solides pour porter la responsabilité du Royaume de Dieu ? En fait, cette responsabilité ne repose pas d’abord sur nous mais sur Dieu lui-même. Et pour nous, c’est un véritable soulagement.

    Mais ne disons pas que nous sommes inutiles. Si le serviteur était vraiment inutile, son maître ne le garderait pas. Et si Dieu nous prend comme serviteurs, c’est qu’il compte sur nous. Nous sommes quelconques, mais avec notre petit travail quelconque, il fait sa moisson. Tout cela devrait nous remplir de fierté. Nous n’avons pas à nous inquiéter. Contentons-nous d’être des serviteurs. Lui, il fera le reste. Le responsable c’est lui. Quand un prêtre contacte une maman pour faire le catéchisme, elle dit : « Je ne suis pas capable. » Et c’est la pure vérité. Aucun de nous n’est vraiment capable. Ceux qui croiraient le contraire seraient vraiment dangereux. Quand le Seigneur, nous appelle, il nous fait comprendre que le principal travail, c’est lui qui le fait.


    En ce dimanche, c’est le Christ qui nous rassemble. En participant à cette Eucharistie, nous le laissons déposer en nous sa puissance de résurrection : nous le prions : « Augmente notre foi dans la puissance de ton Esprit. Avec toi, nous devenons capables de transformer le monde dans lequel nous vivons et d’y annoncer ton Royaume d’amour et de justice. Amen


    D’après diverses sources

    Source http://dimancheprochain.org

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  • Que penser des miracles ?

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    QuestionQue pensez-vous réellement des miracles? Est-ce que les apôtres en ont réellement accomplis tels que nous les transmettent les Actes des apôtres? Est-ce qu’il y a encore des miracles? (Roddy, République démocratique du Congo)

    RéponsePermettez-moi d’abord de réagir à vos questions. L’insistance avec laquelle vous utilisez le mot « réellement » me fait penser que vous avez des doutes sur la possibilité même du miracle. Je peux le comprendre. À une époque où l’explication scientifique prend résolument le pas sur les anciennes formes d’explication religieuse du monde, il devient effectivement difficile de croire en tout ce merveilleux que rapporte le texte biblique. En même temps, vous souhaitez une opinion personnelle sur la question. Sans parler de Jésus et des miracles relatés dans les évangiles, vous vous interrogez sur les miracles que l’on attribue aux apôtres dans le livre des Actes. Procédons par étapes!

    Quel sens donner au mot « miracle »?

         L’encyclopédie libre Wikipédia de Google en donne plusieurs : Il y a d’abord le sens proprement religieux chrétien : « C'est un fait prodigieux d'ordre surnaturel survenant dans un contexte religieux qui manifeste une intervention spéciale et gratuite de Dieu adressant aux hommes un signe sensible de sa présence dans le monde. » Ainsi en va-t-il de certaines scènes évangéliques qui montrent Jésus marchant sur les eaux, calmant la tempête ou faisant sortir Lazare de son tombeau...

         Au fil du temps, le mot « miracle » a pris un sens plus courant. Toujours selon la même source, « un miracle selon l'entendement commun étant à la fois mémorable, incroyable et bénéfique, on dit d’une personne qu’elle accomplit des miracles quand elle produit un haut fait, quelque chose considéré comme très difficile ».  Ainsi l’abbé Pierre, mère Térésa ou sœur Emmanuelle ont accompli des miracles, tellement leur action auprès des plus pauvres, a marqué les esprits et paraît impossible à la plupart d’entre nous.

         Par suite d’une ultime évolution, le mot « miracle » est utilisé pour décrire une action très utile et relativement difficile. Certains changements d’attitudes, telle réussite aux examens scolaires ou toute autre réalisation inattendue tiennent du miracle, comme on le dit parfois...

    Qu’en est-il dans les évangiles?

         Remarquons, par exemple, que Jean ne parle pas de miracles, mais de « signes ». Le signe ne prouve rien par lui-même, mais peut éveiller à la foi, par l’interrogation qu’il suscite dans le cœur de celui qui en est le témoin. Comme je l’ai déjà écrit dans mon article sur le signe de Jonas, Jésus appelle ses adversaires à écouter d'abord sa parole. C’est le seul signe qu’il cherche vraiment à donner. La soif du merveilleux et le désir de voir des miracles encore plus convaincants ne l’intéressent pas. Il veut d’abord mettre en avant une Parole et celle-ci décide en dernier ressort de son identité et de l’intérêt qu’il peut y avoir à le suivre. Les « signes » ou autres gestes ne prouvent rien à son propos. Ce sont des pistes qu’il ouvre, laissant libre, celui qui bénéficie d’une guérison, par exemple, de croire ou de ne pas croire.

    Ce que je pense réellement des récits de miracles...

         En ce qui me concerne aujourd’hui, je vis au XXIe siècle et je suis marqué, comme l’ensemble de mes contemporains par ce que l’on peut appeler la Techno-Science. L’approche du monde qui nous entoure a radicalement changé. Les scientifiques décrivent de manière convaincante l’origine du monde et l’évolution qui s’est faite durant les milliards d’années. Ils nous font connaître l’infiniment grand et l’infiniment petit. Pour expliquer les grands phénomènes de la nature, on n’a plus besoin de Dieu. Les sciences offrent des explications convaincantes, ce qui ne m’empêche pas, en écoutant le discours scientifique, de continuer à me poser la question du sens de ce monde dans lequel j’habite et de tout ce que la Science nous permet de comprendre et de découvrir. Ceci posé, pour que tout soit clair entre nous, revenons à la question de départ.

         À l’époque où sont rédigés les textes du Nouveau Testament, la compréhension du monde est celle qui va prédominer jusqu’à la Renaissance. Pour tout ce que l’on ne parvient pas à expliquer, on recourt à Dieu et le langage, dans l’ensemble du bassin méditerranéen, utilise des procédés littéraires particuliers. Pour expliquer le monde, on raconte une histoire – un mythe d’origine – comme on le trouve au début du livre de la Genèse. On ne se gêne pas alors d’utiliser les récits des autres, quitte à en changer le sens en fonction de l’aspect que l’on veut souligner. Pour rendre attentif le lecteur au caractère exceptionnel d’une personne, on utilise le merveilleux qui vient enrober les récits de naissance, des épisodes de sa vie ou souligner des exploits particuliers... Les récits de miracles appartiennent à ce genre littéraire ou ce langage. L’important n’est pas à chercher dans son contenu extraordinaire, mais dans le sens que l’auteur veut mettre en valeur. Chaque récit de miracle est à décrypter en fonction des images et des symboles utilisés et des textes auxquels il se réfère.

         Prenons deux exemples. Lorsque, dans l’Exode, l’auteur raconte le passage de la mer Rouge, il le fait en utilisant le genre littéraire de tous les récits épiques. Les exploits du héros sont magnifiés en terme grandiloquents : « Il a jeté à l’eau, cheval et cavalier. » C’est parce que Dieu est intervenu et l’a pris sous sa protection que le peuple d’Israël a pu gagner sa liberté et se constituer comme peuple. Quant à la manière dont tout s’est passé exactement, personne ne peut le dire. Le récit est un poème épique qui marque l’imaginaire et rassemble un peuple dans la foi en son Dieu sauveur.

         Autre exemple. Dans l’évangile de Matthieu 11,2-6, on peut lire la question que Jean le Baptiste fait poser à Jésus : « Es-tu ce lui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre? » Tout comme beaucoup d’autres, Jean aimerait bien savoir si Jésus est vraiment le Messie. Jésus répond : « Allez dire à Jean ce que vous entendez et voyez : Les aveugles retrouvent la vue et les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés et les sourds entendent, les morts ressuscitent et la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres. » Jésus cite un texte d’Isaïe qui annonce les signes qui marqueront la venue du Messie. Celui qui en est témoin ne verra que des signes à partir desquels il peut se décider de croire en lui ou de s’en désintéresser. Jésus ne fait pas de miracle pour épater la galerie. Ses gestes interpellent et invitent le témoin à prendre position. Rien de plus. Et si l’évangéliste éprouve le besoin de faire des mises en scène particulièrement spectaculaires, c’est pour avertir le lecteur et lui dire : Dieu est à l’œuvre en Jésus.

    Et dans les Actes des Apôtres?

         Effectivement, Pierre et Paul y sont montrés accomplissant des guérisons à la manière de Jésus. L’auteur utilise encore une fois un procédé littéraire, courant à l’époque, qui nous dit tout simplement que l’œuvre de Jésus ne s’est pas terminée le jour de l’Ascension, mais qu’elle continue à travers les disciples qui annoncent sa parole ou la Bonne Nouvelle aux pauvres.

    Nous, aujourd’hui ?

         Et l’on peut ajouter, en réponse à la dernière question, que cette œuvre se poursuit à travers toutes celles et tous ceux qui ont repris le flambeau de la Parole et qui, par leur actions, remettent des gens debout, aident des aveugles à voir, s’occupent de lépreux ou de sidéens et redonnent leurs dignités aux plus pauvres qui sont très nombreux dans notre monde. Le fait que l’action de Jésus se poursuive aujourd’hui et continue à semer la vie autour d’elle, voilà qui tient du miracle. L’Esprit du Ressuscité n’en finit pas de nous travailler ainsi que le monde qui nous entoure.

    Roland Bugnon

    Source www.interbible.org

    Autres articles ICI


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    L’Annonciation ou le miracle de l’accueil

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    L'Annonciation
    Gertrude Crête, SASV
    encres acryliques sur papier, 2000
    (photo © SEBQ) 

         Le personnage de Marie occupe, dans l’imaginaire chrétien (particulièrement catholique), une place prépondérante au point qu’elle fait figure de véritable archétype féminin [1]. Le récit dit de l’Annonciation (Lc 1,26-38) l’illustre bien. Cependant ce passage biblique a souvent justifié la soumission des femmes dans l’Église et la tradition a consolidé ce portrait de Marie.

    Un regard classique

         L’interprétation classique s’est polarisée sur la soumission du personnage de Marie qui, en acceptant la proposition de l’Ange, s’est pliée à la « volonté divine » afin de réaliser le « plan de salut ». Caractérisée comme la contrepartie d’Ève, Marie a obéi. Par l’effacement et le déni de soi, elle a redonné ses lettres de noblesse au genre féminin. Par sa « maternité virginale » miraculeuse, elle a assumé pleinement sa « nature féminine » qui s’accomplit totalement dans l’enfantement.

         La difficulté avec cette interprétation réside dans le fait qu’elle ne prend nullement en compte le contexte de la naissance de Jésus. En effet, n’étant pas formellement sous le même toit que Joseph, la grossesse de Marie pouvait être perçue comme une preuve d’adultère [2]. De plus, Jésus risquait d’être considéré comme un enfant illégitime [3] Les conséquences prévues par la Loi pouvaient être la lapidation (Dt 22,22-24) et la mort (Lv 20,10). Sans doute, est-ce la raison pour laquelle le personnage de Joseph dans le récit de Matthieu opte pour une répudiation en secret (Mt 1,19). Selon la culture de l’époque, il est difficile d’imaginer comment l’arrivée d’une grossesse pouvait être une bonne nouvelle pour une femme promise au mariage!

    Une voie inédite de libération

         Le choix de Marie dénote-t-il vraiment une soumission à la volonté divine? La décision de Marie permet d’accueillir ce qui survient au cœur de son existence. Un telle décision suggère plutôt une détermination à emprunter, malgré les embûches, un chemin inédit de vie où les personnes exclues en fonction de normes et de conventions sont reconnues comme des personnes à part entière [4]. Marie révèle ainsi que des personnes marginalisées, comme elle, vivent également une spiritualité parfois loin des cadres établis.

         Après tout, Marie, tout comme Joseph, en acceptant la proposition d’un Dieu hors norme, a manifesté un amour proverbial en accueillant un enfant qui pouvait être taxé d’illégitime, donc sans droit et rejeté. Selon les mots de l’Ange, cet enfant, à l’origine plus ou moins douteuse pour ses contemporainEs, représente le messie tant attendu! Par cette voie, à tout le moins inusitée, c’est une véritable leçon de vie, de confiance et d’ouverture qui se dévoile. Il est à souligner que l’accueil, l’ouverture et la confiance en la vie constituent les éléments fondamentaux du récit de Luc et de toute foi.

         D’une mort possible et d’une naissance entraînant l’opprobre, le Dieu biblique a transfiguré cette situation en un événement de vie, de joie et d’amour. Par son « oui », Marie a créé une brèche au sein de croyances perçues comme un absolu. Elle propose ainsi, en solidarité, d’autres regards plus humanistes reconnaissant la dignité foncière de chaque personne. Cela représente en soi une véritable Bonne Nouvelle.

         D’une certaine façon, le miracle de l’Annonciation tient beaucoup moins à une conception virginale mécanique et biologique, qu’à l’accueil au-delà des craintes et qui s’ouvre sur une nouvelle espérance malgré les apparences. C’est à cette espérance de vie nouvelle, à cette image féminine de la « maternité virginale », parmi une myriade d’autres, que les femmes peuvent s’identifier comme le laisse si bien entendre Luce Irigaray :

    C’est en tant que « vierge », qu’elle [Marie] peut mettre au monde un enfant divin. Certes, « vierge » ne signifie pas, selon moi, la présence ou l’absence d’un hymen physiologique mais l’existence d’une intériorité spirituelle propre, capable de recevoir la parole de l’autre sans l’altérer. Vierge et mère voudraient alors dire : capable d’une relation à l’autre, en particulier l’autre genre, dans le respect de l’autre et de soi-même. Vierge et mère correspondraient bien à un devenir de femme, à condition d’entendre ces mots au sens spirituel et non seulement matériel-naturel. C’est avec son âme « vierge » autant sinon plus qu’avec son corps, que Marie enfante Jésus. La figure qu’elle peut représenter pour nous est celle d’une femme qui reste fidèle à elle-même dans l’amour, dans l’enfantement. [5]

         Pour conclure, voici un magnifique texte poétique de Bernise Genesse.

    La Vierge noire

    Vierge Marie
    Femme sacrée au cœur pur
    Femme debout, vierge noire
    Au bassin solide, à la terre riche
    L’enfant divin germe en ton sein
    Ton oui! Libre, courageux
    Un saut dans l’inconnu, dans l’espérance
    Un accueil et une ouverture inébranlables
    Pour cet enfant de la contradiction
    Femme entière armée de respect et de fidélité
    Tu engendres un nouveau devenir de femme et de mère.

    Poème inédit, 2010

    [1] La question complexe de l’historicité des récits de l’enfance ne sera pas abordée. L’article se centre sur l’interprétation théologique du récit de l'annonciation. Pour les personnes intéressées à la dimension historique, voir J. P. Meier, A Marginal Jew, Vol. 1 : The Roots of The Problem And The Person, New York, Doubleday, 1991, 205-252.

    [2] La notion d’adultère à l’époque diffère sensiblement de celle issue de la mentalité occidentale contemporaine, puisque l’idée de consentement mutuel est inexistant pour les femmes (qui, à l’époque biblique ne sont pas des personnes!). En d’autres termes, une femme pouvait subir une agression sexuelle et être condamnée pour adultère!

    [3] Voir la thèse audacieuse et fort intéressante de Jane Shaberg, The Illegitimacy of Jesus. A Feminist Interpretation of the Infancy Narratives, New York, Harper and Row, 1987.

    [4] Songeons simplement au fait que l’Ange s’adresse à une femme qui n’a aucune existence légale ou sociale (Dt 5,21).

    [5] Luce Irigaray, « La rédemption des femmes », dans Luce Irigaray (direc), Le souffle des femmes, Paris, ACGF, 188.

    Patrice Perreault

    Source www.zenit.org

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