• Homélie de Benoît XVI : vêpres clôturant la semaine de prière pour l'unité des chrétiens

     

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    Le 27 janvier 2011 - (E.S.M.)- Homélie du pape Benoît XVI lors des vêpres de la Conversion de Saint Paul, présidées dans la basilique romaine de Saint Paul hors les murs, en conclusion de la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens.

    Le pape Benoît XVI  

    Homélie de Benoît XVI : vêpres clôturant la semaine de prière pour l'unité des chrétiens

    Le 27 janvier 2011 - E. S. M. - Dans le dialogue œcuménique “il faut vaincre la tentation de la résignation et du pessimisme, qui s’avère un manque de confiance dans la puissance de l’Esprit Saint”. C'est ce qu'a déclaré le pape Benoît XVI dans l’homélie des vêpres de la Conversion de Saint Paul, présidées dans la basilique romaine de Saint Paul hors les murs, en conclusion de la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens.

    Chers frères et sœurs,

    Suivant l'exemple de Jésus, qui à la veille de sa passion pria le Père pour ses disciples « afin que tous, ils soient un » (Jn 17, 21), les chrétiens continuent sans cesse d'invoquer de Dieu le don de l'unité. Cette requête devient plus intense au cours de la Semaine de prière, qui se conclut aujourd'hui, alors que les Eglises et les communautés ecclésiales méditent et prient ensemble pour l'unité de tous les chrétiens. Cette année, le thème offert à notre méditation a été proposé par les Communautés chrétiennes de Jérusalem, auxquelles je voudrais exprimer mes vifs remerciements, accompagnés de l'assurance de mon affection et de ma prière, ainsi que de la part de toute l'Eglise. Les chrétiens de la Ville Sainte nous invitent à renouveler et à renforcer notre engagement pour le rétablissement de la pleine unité en méditant sur le modèle de vie des premiers disciples du Christ réunis à Jérusalem : « Ils étaient fidèles - lisons-nous dans les Actes des Apôtres - à écouter l'enseignement des apôtres et à vivre en communion fraternelle, à rompre le pain et à participer aux prières » (Ac 2, 42). Telle est la description de la première communauté, née à Jérusalem le jour même de la Pentecôte, suscitée par la prédication que l'Apôtre Pierre, rempli de l'Esprit Saint, adresse à tous ceux qui étaient arrivés dans la Ville Sainte pour la fête. Une communauté qui n'est pas refermée sur elle-même, mais, dès sa naissance, catholique, universelle, capable d'embrasser des personnes de langues et de cultures différentes, comme en témoigne le livre des Actes des Apôtres lui-même. Une communauté qui n'est pas fondée sur un pacte entre ses membres, ni le simple partage d'un projet ou d'un idéal, mais sur la communion profonde avec Dieu, qui s'est révélé dans son Fils, sur la rencontre avec le Christ mort et ressuscité.

    Dans un bref sommaire, qui conclut le chapitre commencé par le récit de la descente de l'Esprit Saint le jour de la Pentecôte, l'évangéliste Luc présente de manière synthétique la vie de cette première communauté : ceux qui avaient accueilli la parole prêchée par Pierre et avaient été baptisés, écoutaient la Parole de Dieu, transmise par les Apôtres ; ils restaient volontiers ensemble, se chargeant des services nécessaires et partageant librement et généreusement les biens matériels ; ils célébraient le sacrifice du Christ sur la Croix, son mystère de mort et de résurrection, dans l'Eucharistie, en répétant le geste de la fraction du pain ; ils louaient et rendaient grâce sans cesse au Seigneur, invoquant son aide dans les difficultés. Mais cette description, n'est pas simplement un souvenir du passé, ni même la présentation d'un exemple à imiter ou d'un objectif idéal à atteindre. Elle est plutôt une affirmation de la présence et de l'action de l'Esprit Saint dans la vie de l'Eglise. Elle est une attestation, pleine de confiance, que l'Esprit Saint, unissant tous en Christ, est le principe de l'unité de l'Eglise et fait des croyants une seule chose.

    L'enseignement des Apôtres, la communion fraternelle, la fraction du pain et la prière sont les formes concrètes de vie de la première communauté chrétienne de Jérusalem réunie par l'action de l'Esprit Saint, mais dans le même temps ils constituent les caractéristiques essentielles de toutes les communautés chrétiennes, de chaque époque et de chaque lieu. En d'autres termes, nous pourrions dire qu'ils représentent également les dimensions fondamentales de l'unité du Corps visible de l'Eglise.

    Nous devons être reconnaissants car, au cours des dernières décennies, le mouvement œcuménique, « né sous l'effet de la grâce de l'Esprit Saint » (Unitatis Redintegratio, 1) a accompli des progrès significatifs, qui ont permis de parvenir à des convergences et des consensus encourageants sur divers points, développant entre les Eglises et les Communautés ecclésiales des relations d'estime et de respect réciproques, ainsi que de collaboration concrète face aux défis du monde contemporain. Toutefois, nous savons bien que nous sommes encore loin de cette unité pour laquelle le Christ a prié et qui se reflète dans la description de la première communauté de Jérusalem. L'unité à laquelle le Christ, à travers son Esprit, appelle l'Eglise ne se réalise pas seulement sur le plan des structures organisationnelles, mais se configure, à un niveau beaucoup plus profond, comme unité exprimée « dans la profession d'une seule foi, dans la célébration commune du culte divin, dans la concorde fraternelle de la famille de Dieu » (ibid., n. 2). La recherche du rétablissement de l'unité entre les chrétiens divisés ne peut donc pas se résoudre à une reconnaissance des différences réciproques et à l'obtention d'une coexistence pacifique : ce à quoi nous aspirons est l'unité pour laquelle le Christ lui-même a prié et qui, par sa nature, se manifeste dans la communion de la foi, des sacrements, du ministère. Le chemin vers cette unité doit être ressenti comme un impératif moral, la réponse à un appel précis de Seigneur. C'est pourquoi il faut vaincre la tentation de la résignation et du pessimisme, qui est un manque de confiance dans la puissance de l'Esprit Saint. Notre devoir est de poursuivre avec passion le chemin vers cet objectif, grâce à un dialogue sérieux et rigoureux pour approfondir le patrimoine théologique, liturgique et spirituel commun ; grâce à la connaissance réciproque ; grâce à la formation œcuménique des jeunes générations et, surtout, grâce à la conversion du cœur et à la prière. En effet, comme l'a déclaré le Concile Vatican II, « ce projet sacré, la réconciliation de tous les chrétiens dans l'unité d'une seule et unique Eglise du Christ, dépasse les forces et les capacités humaines » ; ainsi notre espérance doit donc être tout d'abord placée « dans la prière du Christ pour l'Eglise, dans l'amour du Père à notre égard, et dans la puissance du Saint-Esprit » (ibid., n. 24).

    Sur ce chemin de recherche de la pleine unité visible entre tous les chrétiens nous sommes accompagnés et soutenus par l'Apôtre Paul, dont nous célébrons aujourd'hui solennellement la Fête de la conversion. Avant que le Ressuscité n'apparaisse sur le chemin de Damas en lui disant : « Je suis Jésus, celui que tu persécutes » (Ac 9, 5), celui-ci était l'un des adversaires les plus acharnés des premières communautés chrétiennes. L'évangéliste Luc décrit Saul parmi ceux qui approuvèrent la mort d'Etienne, au cours des journées où éclata une violente persécution contre les chrétiens de Jérusalem (cf. Ac 8, 1). Saul partit de la Ville Sainte, pour étendre la persécution des chrétiens jusqu'en Syrie et, après sa conversion, il y revint pour être introduit auprès des apôtres de Barnabé, qui se fit le garant de l'authenticité de sa rencontre avec le Seigneur. Dès lors, Paul fut admis non seulement comme membre de l'Eglise, mais également comme prédicateur de l'Evangile avec les autres Apôtres, ayant reçu, comme eux, la manifestation du Seigneur ressuscité et l'appel spécial à être un « instrument élu » pour apporter son nom auprès des nations (cf. Ac 9, 15). Au cours de ses longs voyages missionnaires, en pèlerinage dans des villes et des régions différentes, Paul n'oublia jamais le lien de communion avec l'Eglise de Jérusalem. La collecte en faveur des chrétiens de cette communauté, qui très vite eurent besoin d'être secourus (cf. 1 Co 16, 1), occupa une place importante dans les préoccupations de saint Paul, qui la considérait non seulement comme une œuvre de charité, mais comme le signe et la garantie de l'unité et de la communion entre les Eglises qu'il avait fondées et cette communauté primitive de la Ville Sainte, un signe de l'unité de l'unique Eglise du Christ.

    Dans ce climat d'intense prière, je désire adresser mon salut cordial à toutes les personnes présentes : au cardinal Francesco Monterisi, archiprêtre de cette basilique, au cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens, et aux autres cardinaux, aux frères dans l'épiscopat et dans le sacerdoce, à l'abbé et aux moines bénédictins de cette antique communauté, aux religieux et aux religieuses, aux laïcs qui représentent toute la communauté diocésaine de Rome. Je voudrais saluer de manière particulière les frères et les sœurs des autres Eglises et Communautés ecclésiales représentées ici ce soir. Parmi eux, je suis particulièrement heureux d'adresser mon salut aux membres de la Commission mixte internationale pour le dialogue théologique entre l'Eglise catholique et les Eglises orientales orthodoxes, dont la réunion se déroule ici, à Rome, ces jours-ci. Nous confions au Seigneur le succès de votre rencontre, afin qu'elle puisse représenter un pas en avant vers l'unité tant souhaitée.

    Puis le pape a dit en allemand :

    Je salue également les membres de l'Eglise unie évangélique luthérienne allemande, qui sont venus à Rome accompagnés par l'évêque de leur diocèse de Bavière.

    Et en italien :

    Chers frères et sœurs, confiants dans l'intercession de la Vierge Marie, Mère du Christ et Mère de l'Eglise, nous invoquons donc le don de l'unité. Unis à Marie, qui le jour de la Pentecôte était présente au Cénacle avec les Apôtres, nous nous adressons à Dieu source de chaque don, afin que se renouvelle pour nous le miracle de la Pentecôte et que, guidés par l'Esprit Saint, tous les chrétiens rétablissent la pleine unité dans le Christ. Amen. ( trad ZF11012602)

    Source http://eucharistiemisericor.free.fr/

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  • 5ème dimanche du temps ordinaire – 6 février

    Abbé Jean Compazieu - 6 février 2011


    Journée chrétienne de la communication.


    Textes bibliques : Lire

     

    ordinateur.jpgCe premier dimanche de février, c’est la 45ème journée des communications sociales. Le pape Benoît XVI nous invite à réfléchir sur l’expansion de la communication à travers le réseau Internet. Certains ne se sentent peut-être pas concernés. Mais on ne peut pas fermer les yeux sur ce qui est en train de se passer, ne serait-ce que pour interpeller les jeunes générations. Avec les nouvelles technologies, on peut non seulement « échanger des informations mais aussi partager une vision du monde, ses espérances et ses idéaux ». Le « phénomène » Internet est présent dans toutes les couches de la société : enfants, jeunes, adultes, aînés. Des personnes malades ou isolées trouvent là un moyen pour sortir de leur solitude et rencontrer des amis. L’important, c’est de mettre tout cela « au service du bien intégral de la personne et de l’humanité entière.


    C’est ainsi que des hommes, des femmes et des enfants ont trouvé là un nouveau moyen de communiquer avec le monde entier. On peut même communiquer l’Évangile, la vie de l’Église, les événements, les projets, les fêtes. Avec Jésus, l’Église est soucieuse de la catéchèse, de la connaissance de l’Évangile, de la culture religieuse, de la vérité. Nous connaissons tous des chrétiens qui sont devenus très compétents dans divers domaines, mais pour ce qui concerne les connaissances religieuses, ils n’ont pas progressé. C’est pour cette raison que l’Église utilise aussi les moyens actuels. C’est une chance de plus qui lui est donnée pour rejoindre le plus grand nombre.


    Mais la communication n’est pas automatique. Elle a besoin de la technique ; oui, bien sûr, mais il lui faut aussi des oreilles qui écoutent, des yeux qui regardent, des cœurs qui s’émerveillent, des volontés qui s’engagent : cela peut se résumer en quelques mots : « Communiquer c’est aimer ». L’amour devrait animer tous les moyens de communication. C’est vrai pour notre relation avec Dieu mais aussi avec tous nos frères. On ne peut pas communiquer sans aimer.


    L’évangile de ce dimanche nous apporte un éclairage nouveau : pour vraiment communiquer, il nous faut être « le sel de la terre » et « la lumière du monde ». Et cela ne sera possible que si nous sommes réunis autour de Jésus. Le Christ est comme une saveur qui donne à chaque être humain un goût qui vient de l’intérieur. Nous devons veiller à ne pas la laisser s’affadir et à ne pas laisser d’autres saveurs (amertume, acidité, âpreté) prendre le dessus. L’important c’est de tout faire pour donner à notre vie le goût de Dieu. C’est pour répondre à cet appel que nous nous rassemblons le dimanche dans les églises. C’est lui qui nous invite pour puiser à la source de l’amour qui est en lui.


    Le sel et la lumière sont des éléments indispensables à la vie. Ils n’existent pas pour eux-mêmes mais pour les services qu’on leur demande. Quand Jésus nous dit que nous sommes le sel de la terre et la lumière du monde, ce qui est important c’est la terre et le monde. Cela signifie que nous sommes appelés à nous mettre en situation de missionnaires. Notre présence est indispensable mais il ne faut pas oublier que l’Église n’existe que pour le monde. Voilà qui devrait nous remettre à notre juste place.


    Le sel et la lumière sont des révélateurs ; le sel met en valeur les aliments. La lumière fait connaître la beauté des êtres et du monde. Les aliments existent avant de recevoir le sel. Les êtres et le monde existent avant d’être éclairés. Cela en dit long sur la mission que Jésus confie à ses disciples et à nous-mêmes. Personne n’a besoin de nous pour exister. Mais nous avons tous un rôle particulier à jouer. Le Seigneur compte sur nous.


    En tant que sel de la terre, en communion avec le Christ, nous avons à révéler aux hommes la saveur de leur vie. Ils ne nous ont pas attendus pour vivre des gestes d’amour et de partage très beaux. Nous en voyons qui s’engagent à la banque alimentaire et dans diverses associations à but humanitaire. Certains y laissent même leur vie. Notre mission c’est de témoigner que Dieu est là dans tous ces gestes et ces paroles d’amour. Notre rôle c’est de révéler le nom de Celui qui agit à travers eux. Dieu est présent partout où il y a de l’amour.


    « Vous êtes la Lumière du monde », nous dit encore Jésus. Naître c’est venir au jour, c’est voir la lumière. Personne ne peut vivre dans le noir, pas plus les humains que les plantes. Le noir fait mourir ; la lumière c’est la vie et la joie de vivre. En tant que lumières du monde, nous sommes là pour mettre en valeur la beauté du monde. C’est le regard d’amour qui révèle le vrai visage des personnes et des choses. Mais cela ne peut se faire que dans la discrétion. Trop de sel finit par rendre les aliments répugnants. Une lumière trop vive peut provoquer des accidents sur la route. Pour être sel et lumière, il faut d’abord aimer. L’évangélisation n’est pas une conquête ; c’est l’annonce d’une bonne nouvelle. Cela ne peut se faire que dans une présence d’amour.


    Le Christ nous met en garde contre le sel qui s’affadit. Un chrétien qui s’éloigne de Dieu finit par perdre le goût de la foi. Il ne vit plus de la sagesse du Christ. Il n’est plus bon à rien. Pour retrouver la saveur évangélique, nous devons sans cesse revenir à celui qui en est la source. Ainsi, nous pourrons la transmettre à d’autres autour de nous. L’Évangile est une bonne nouvelle à laquelle il nous faut sans cesse revenir pour nous en nourrir. Nous ne pouvons pas nous contenter de ce que disent les médias chaque jour. L’important c’est que notre vie témoigne chaque jour de l’amour qui est en Dieu.


    Oui, Seigneur, garde-nous unis à toi. Tu es notre seule lumière. Donne-nous de la rayonner par toute notre vie.


    D’après diverses sources

    Source http://dimancheprochain.org

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  • Bientôt le 25e anniversaire de la ‘’Journée mondiale de Prière pour la Paix d’Assise’’ du 27 octobre 1986.

     

    Tau-spe-Fam-Franc.png      Conférence de la Famille franciscaine

     

    Chers frères et soeurs,

     

    Le Seigneur vous donne la paix !

     

    Depuis plus d’une année la Conférence de la Famille Franciscaine (CFF) cherche le moyen de célébrer dignement la Journée mondiale de Prière pour la Paix qui avait eu lieu à Assise le 27octobre 1986. Suite à cet évènement, le Pape Jean-Paul II a rendu populaire l’idée de l’Esprit d’Assise, et, dans le quart de siècle écoulé, ce concept a inspiré bien des efforts pour promouvoir la paix et le dialogue. Notre intention est de renforcer ces efforts pour encourager toute la Famille Franciscaine à célébrer cet anniversaire important. Dans la phase préparatoire de l’évènement nous avons voulu inclure non seulement nos directeurs responsables pour la Justice, la Paix et la Sauvegarde de la Création, mais toute personne intéressée à la question.

     

    En tant que Franciscains nous sommes conscients que depuis 25 ans le monde a changé. Notre engagement sur divers niveaux s’est toujours basé sur la fidélité de prêcher la Bonne Nouvelle de Jésus Christ dans le dialogue avec d’autres traditions religieuses. En ce moment de nouvelles circonstances menacent l’unité, le bien-être et même l’existence de l’humanité. Elles défient la capacité de l’Eglise et de notre famille Franciscaine à être des signes efficaces de l’unité. Les déplacements massifs de populations en dehors des limites de leurs pays d’origine sont sources de conflits et menacent la stabilité des sociétés. Par la suite ces mouvements ont augmenté la pression globale. La pauvreté généralisée a aussi exacerbé toutes ces conditions. Il est donc urgent de créer de nouvelles voies de dialogue interculturel et de renforcer celles qui existent afin de promouvoir la justice, la réconciliation, la préoccupation pour la Création et le développement humain intégral surtout chez les plus pauvres.

     

    Dans ce contexte nous invitons la famille Franciscaine à célébrer cet important anniversaire de l’Esprit d’Assise. Sachant que beaucoup d’entre vous le font chaque année, nous vous encourageons à continuer à le faire. Nous sommes heureux de vous annoncer que pour cette célébration des propositions concrètes sont déjà à l’étude. Sous peu vous allez recevoir une documentation qui vous permettra d’organiser cet évènement dans votre propre pays, dans votre Congrégation, votre région, votre communauté, dans les écoles et paroisses et tout autre lieu de présence franciscaine. Vous pouvez programmer cet anniversaire pour le 27 octobre 2011 (une erreur c'était glissée dans la date maintenant corrigée) ou un autre moment adapté à votre situation locale. La documentation contient des suggestions de prières, du matériel didactique, des propositions de textes appropriés, etc. Nous invitons aussi les artistes locaux à créer des oeuvres originales concernant le thème du dialogue pour la paix qui devront être sources d’inspiration pour tout un chacun au vue de la thématique à laquelle nous sommes confrontés dans le monde actuel pour pouvoir trouver les moyens de faire progresser un dialogue interculturel capable de surmonter les affrontements.

     

    Nous sommes en contact avec le Saint-Siège et l’évêque d’Assise pour une célébration à Assise même. Dès que possible nous vous tiendrons au courant.

     

    Chers frères et soeurs, c’est grâce à St. François et Ste Claire que le Saint Père, dès le début, a choisi Assise pour cette célébration qui devint par la suite l’évènement qui lui donna le nom d’Esprit d’Assise. Prions pour que grâce aux célébrations de cet anniversaire nous puissions tous être inspirés à renouveler l’esprit de nos saints fondateurs pour pouvoir guérir les plaies de notre monde actuel. Que la célébration de 25me anniversaire de l’Esprit d’Assise nous aide à revitaliser notre vie et notre ministère afin de donner un témoignage vibrant au service de la construction d’un monde plus juste et plus pacifique, à l’exemple de St. François et Ste Claire.

     

    Fr. José Rodríguez Carballo, OFM

    Ministro General

    Fr. Marco Tasca, OFMConv.

    Ministro General

    Fr. Mauro Jöhri, OFMCapp

    Ministro General

    Fr. Michael Higgins TOR

    Ministro General

    Fr. James Puglisi, SA

    Presidente CIF-TOR

    Encarnación del Pozo OFS

    Ministra General

     

    Source http://www.ciofs.org/fr.htm

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    Le carrefour des païens

    Première prédication de Jésus : Matthieu 4, 12-23
    Autres lectures : Isaïe 8, 23b - 9, 3; Psaume 26(27); 1 Corinthiens 1, 10-13.17

     

    envoie en mission 1,0 Jésus déménage! De son village d’enfance dans les montagnes, Nazareth, il descend à Capharnaüm, sur la rive nord du lac de Galilée. Un bon huit heures de marche, paraît-il. Son nom veut dire « village de compassion », un nom tout à fait approprié à la mission que Jésus compte déployer à partir de cette bourgade. Voie navigable, le lac sert de pont géographique vers la Décapole, les dix villes païennes aux confins du territoire d’Israël. Si la Galilée était le « carrefour » des païens, Jésus, en s’installant à Capharnaüm, village frontalier en quelque sorte, où il y avait un poste de douane, choisit de plonger au cœur de la mêlée des ethnies, des cultures et des valeurs. L’homme de Nazareth ne va pas se réfugier dans sa judaïté : il expose plutôt sa foi sur la place publique, en territoire juif certes, mais au carrefour des nations…

         Jésus choisit de prendre la parole publiquement. Il se met à proclamer, à faire connaître à tous les passants un message. Il communique donc ouvertement une conviction, avec courage, avec audace, sachant que l’homme qui l’a baptisé est déjà en prison pour avoir indisposé le roi Hérode par ses paroles. Jésus livre un message assez énigmatique pour nous, lecteurs modernes : Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est tout proche. Qu’est-ce que cette chose qu’un Royaume qui se déplace? Et à qui, à quoi ou pourquoi faudrait-il se convertir? Abordons une question à la fois.

    La terre et le ciel se rencontrent

         Si nous prenons l’expression « Royaume des cieux » au sens spatial, c’est comme si Jésus annonçait la venue du ciel sur terre. La séparation entre le haut et le bas va être abolie. Le ciel imposera sa logique sur terre. Cette dernière deviendra un lieu divinement habitable. Capharnaüm, « village de compassion » deviendra-t-il la porte du ciel sur terre? Ou serait-ce plus largement la Galilée, « carrefour des païens », qui serait le point de chute du ciel sur terre? Comment un pauvre territoire cosmopolite et frontalier pourrait-il revêtir une aussi grande importance?

    S’abandonner à la miséricorde de Dieu

         C’est là que l’appel à la conversion entre en jeu. Il faut « se retourner » (sens premier du mot conversion), se déplacer, changer de point de vue, pour voir les choses autrement. Bien évidemment, la conversion est affaire d’attitude dans la vie, affaire de disposition intérieure. Cela prend de l’humilité, de l’ouverture, un acquiescement à  remettre en question ses acquis, à changer de cap, en remettant sa destinée dans les mains de Dieu. La conversion exige la foi au sens de l’abandon de soi à la miséricorde de Dieu. Lorsque nous y parvenons, des choses étonnantes se produisent.

         Jésus invite ses voisins et les gens de sa région à en faire l’expérience. L’évangéliste nous dit qu’il parcourait à pied la Galilée et qu’il guérissait toute maladie et toute infirmité dans le peuple. Sans doute le retour à la santé des malades de sa contrée était une bonne nouvelle, mais ces guérisons étaient rendue possibles par la foi, par la conversion des personnes, par le changement de leur regard sur Jésus, ses compagnons, leur village et leur région. Le « carrefour des païens » devenait le « carrefour des nations », là où Dieu révélait aux humains sa compassion et sa capacité à transformer les situations. De bourgade au bout du monde juif, Capharnaüm devenait le lieu où le ciel s’approchait de la terre et la transfigurait.

    Faire confiance à Jésus pour le suivre

         La foi de Jésus devait être contagieuse. Simon et André, Jacques et Jean en savent quelque chose. Approchés par Jésus, interpellés par lui, ils laissent là leurs filets de pêche, leurs barques, leur métier, leurs compagnons. Ils ne se voient plus comme des simples pêcheurs, mais bien comme des pêcheurs d’hommes. La conversion a eu lieu! Leur pauvre père doit avoir été terrassé de les voir partir ainsi, à l’aventure, dans une insouciance troublante, fascinés par les paroles et le pouvoir d’attraction de leur nouveau maître : ce Jésus de Nazareth, devenu maintenant Jésus de Capharnaüm. Bientôt il sera Jésus le Galiléen et ensuite Jésus le Christ. Sans trop le savoir, Simon et André, Jacques et Jean, par leur geste audacieux de tout quitter sur le champ pour suivre ce Jésus, sont entrés dans l’aube d’un jour nouveau pour Capharnaüm, la Galilée, le Judaïsme et les païens. Une lumière se lève à l’horizon. Le Royaume des cieux est tout proche. Et ils ont choisi d’y entrer.

         Nous connaissons la suite de l’histoire et l’émergence d’un christianisme deux fois millénaire. Mais aujourd’hui, le monde a changé de nouveau. Aux yeux de beaucoup, il redevient le carrefour des païens; Jésus est de plus en plus méconnu. Alors il n’en tient qu’à nous de nous laisser atteindre par le message bouleversant de ce Jésus en qui nous croyons : Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est tout proche. Le carrefour des païens qui nous entoure se transformera en carrefour des nations. Et nous aussi, à notre façon, nous deviendrons pêcheurs d’hommes.

    La lumière d’un jour nouveau se lève
    Isaïe 8, 23b-9,3
    Il a couvert de gloire la route de la mer, le pays au-delà du Jourdain, et la Galilée, carrefour des païens (Isaïe 8,23)

         L’évangéliste Matthieu a lui aussi vécu une conversion du regard. L’espérance du prophète Isaïe était de voir un jour libérées les tribus du nord d’Israël du joug des envahisseurs étrangers, en occurrence, les Assyriens. Pour ces tribus de Zabulon et Nephtali, l’oppression étrangère ressemblait aux ténèbres, à l’ombre et à la mort. Elle les couvrait de honte. L’avènement d’un roi libérateur serait comme le lever d’un jour nouveau, jour de réjouissances. En relisant ce passage d’Isaïe, Matthieu se rend compte que Jésus a couvert de gloire les bourgades de Galilée, le carrefour des païens, accomplissant de façon tout à fait inattendue l’espérance du prophète Isaïe. Sans couronne et sans armée, entouré de pêcheurs d’hommes, Jésus a brisé le joug qui pesait sur les épaules de ses compatriotes. Il a fait grandir la joie et diminuer la honte, prodiguant l’allégresse autour de lui. C’est lui, Jésus, la lumière qui devait se lever et que les gens ont accueillie avec foi.

    Annoncer l’Évangile d’abord et avant tout
    1 Corinthiens 1,10-13.17
    D’ailleurs, le Christ ne m’a pas envoyé pour baptiser, mais pour annoncer l’Évangile (1 Corinthiens 1,17)

         Les chrétiens de Corinthe veulent aller aussi loin que possible dans leur cheminement spirituel. Chacun, chacune, cherche à trouver son maître personnel, son « modèle » dans la foi : pour les uns c’est Pierre, pour les autres, Paul, pour d’autres encore, il s’agit d’Apollos. L’Apôtre des Nations leur rappelle que la seule chose qui compte vraiment, c’est l’annonce de l’Évangile, sur les routes, les ports et les carrefours.

     

    Rodolfo Felices Luna, Bibliste

    Source www.interbible.org

     

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  • Myriam et la libération d’Israël

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    Myriam
    Gertrude Crête, SASV
    encres acryliques sur papier, 2000
    (photo © SEBQ) 

    Dans le Premier Testament, un trio a marqué les événements de l’Exode. Il s’agit de Moïse, Myriam et Aaron. L’étymologie du nom de Myriam apparaît fort complexe et peut se relier étroitement à la mission de Moïse, qu’il s’agisse de l’enfant bien-aimé ou souhaité ou bien d’une allusion aux eaux.

         Quoi qu’il en soit, le personnage de Myriam représente une figure fondatrice d’Israël. L’importance de son rôle peut se laisser deviner puisqu’elle est mentionnée dans les généalogies (Mi 6,4; 1 Ch 5,29). Dans une société patriarcale, il est exceptionnel que des femmes soient nommées dans des généalogies. Cela indique, en particulier pour une femme, qu’elle a marqué l’imaginaire populaire.

         D’ailleurs la mention des trois noms des leaders d’Israël n’est pas innocente. Elle dévoile que Moïse n’est nullement isolé dans son œuvre de libération. Celle-ci est d’abord une action collective plutôt qu’individuelle :

    La fonction de ces noms [comporte] au moins trois directions de sens : celle de signifier que le Dieu des Hébreux s’exprime par les actions d’hommes et de femmes; celle de garder de l’idolâtrie (et de l’égolâtrie) chacun des trois leaders, en marquant sa place de frère ou de sœur d’un autre, homme ou femme, et de plus en les situant comme des pairs; enfin de souligner que, au-delà de cette collaboration humaine, l’organisateur de la délivrance et celui qui en donne la force, c’est Yahvé, et non pas Moïse, comme une partie de la tradition ultérieure pourrait nous le laisser entendre par son insistance sur ce nom. Non seulement Moïse n’était pas seul mais, parmi les trois, il y avait une femme. Le projet de salut originaire n’évince donc pas les femmes, même au niveau des leaders [1].

    Le sauveur sauvé par une femme

         Ce rôle prépondérant débute dès la naissance de Moïse. En effet, dans le récit d’Exode 2, il est intéressant d’observer le rôle de Myriam. À la suite d’un ordre du pharaon, tous les enfants mâles sont exécutés en les jetant au fleuve (Ex 1,22). Si la mention de la sœur de Moïse en Ex 2,1 correspond à Myriam [2],  le futur libérateur d’Israël est sauvé des eaux par sa sœur qui, par une discussion avec la fille du pharaon, dirige le nouveau-né vers une nourrice qui n’est autre que la propre mère de Moïse!

    Une prophétesse à l’œuvre

         Myriam est surtout connue pour son hymne chanté à la gloire de Yahweh (Ex 15,20-21). Au verset 20 de cet hymne, Myriam est explicitement considérée comme une prophétesse au même titre que son frère Aaron (Ex 7,1). À ce titre, elle révèle le sens profond de la sortie d’Égypte. Il s’agit bien plus que d’une simple fuite. C’est plutôt la mise au monde d’un nouveau peuple qu’Aaron, Moïse et Myriam ont contribué à faire naître. En d’autres termes, Moïse, Aaron et Myriam constituent de véritables sages-femmes pour Israël.

         De plus, il s’avère important de mentionner que dans cet hymne, Myriam saisit l’initiative sans demander une autorisation à ses frères. Elle crée son propre langage et regroupe un chœur féminin. Ce qui dans le contexte, indique qu’elle jouit d’une grande liberté par rapport aux conventions sociales de l’époque.

    La « châtiment » subie par Myriam

         Dans le livre des Nombres, au chapitre 12, le personnage de Myriam est au centre d’une controverse. Elle et Aaron ont récriminé contre Moïse parce que ce dernier a épousé une femme étrangère. Selon une lecture traditionnelle, Yahweh punit Myriam pour avoir osé questionner les décisions et gestes de son frère Moïse. Elle contracte la lèpre et doit se purifier pendant sept jours afin d’être réadmise au sein de la communauté. De facture sacerdotale, ce passage biblique ne dit aucun mot quant à un quelconque châtiment destiné à Aaron. Est-il possible que des rédacteurs de la tradition sacerdotale aient omis volontairement une mention du châtiment d’Aaron afin de ne pas l’associer à une femme? Cela peut apparaître plausible dans le contexte d’une relecture sacerdotale.

         Une autre interprétation du texte s’avère possible. Il s’agit de centrer l’attention non sur le personnage de Moïse, mais sur les motifs de récrimination. Dans cette perspective, il est possible de voir la maladie de Myriam non comme un châtiment, mais comme un processus de transformation et d’ouverture à l’altérité. En effet, elle découvre que d’autres peuples peuvent être associés au salut d’Israël et devenir membre de la même famille. C’est ainsi qu’il est possible de réinterpréter ce passage : il inviterait plutôt à l'ouverture, à l'accueil de l'altérité et à la solidarité avec toute personne peu importe son appartenance ethnique, sociale, religieuse ou de genre [3].

    Une figure inspirante pour aujourd’hui

         Par son exemple, son courage et sa détermination, Myriam représente une figure toujours inspirante pour les femmes et les hommes d’aujourd’hui. Certes, à la différence de son époque, nos esclavages sont plus subtils. Au cœur d’un monde désormais globalisé, elle nous rappelle qu’il importe de quitter l’esclavage du sexisme pour créer un monde nouveau où l’égalité, la solidarité et la vie sont au cœur des relations interpersonnelles.

         Cette pâque se déroule déjà sous nos yeux. Au moment où notre monde vit des transformations majeures où les représentations, les relations et les images changent radicalement, la figure de Myriam révèle que la liberté, la création et l’accueil de l’inédit sont toujours porteurs de vie, de joie et d’espérance.

    [1] Michelle Bolli, « Le geste et le chant d’une prophétesse » dans Luce Irigaray, Le souffle des femmes, Paris, ACGF, 1996, p. 30.

    [2] Cette interprétation peut se justifier puisqu’il n’y a aucune mention d’autres sœurs de Moïse. Voir Alice L. Laffey, An Introduction to the Old Testament. A Feminist Perspective , Philadelphia, Fortress Press, 1988, p. 52.

    [3] Nous nous inspirons du commentaire d’Alice L. Laffey, op.cit. p. 54.

    Patrice Perreault

    source www.interbible.org

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  • Message de Benoît XVI pour la 85e Journée missionnaire mondiale
    « Comme le Père m'a envoyé, je vous envoie »

    Journee-missionnaire.jpg ROME, Jeudi 27 janvier 2011 (ZENIT.org) - L'annonce de l'Evangile est « le service le plus précieux que l'Église puisse rendre à l'humanité et à chaque personne à la recherche des raisons profondes pour vivre son existence dans la plénitude », déclare Benoît XVI.

    « Comme le Père m'a envoyé, je vous envoie » : c'est le titre du message de Benoît XVI pour la 85e Journée missionnaire mondiale, qui sera célébrée le 23 octobre prochain. Un message en date de l'Epiphanie, le 6 janvier dernier, et publié par le Saint-Siège le 25 janvier (cf. Zenit du 25 janvier 2011). Nous publions ci-dessous le texte intégral du message dans la traduction de l'agence vaticane Fides.

     

     

    Message de Benoît XVI

    À l'occasion du Jubilé de l'an 2000, le Vénérable Jean-Paul II, au commencement d'un nouveau millénaire de l'ère chrétienne, a affirmé avec force la nécessité de renouveler l'engagement d'apporter à tous le message de l'évangile « avec le même élan que celui des chrétiens de la première heure » (Lettre apostolique Novo millenio ineunte, 58). C'est le service le plus précieux que l'Église puisse rendre à l'humanité et à chaque personne à la recherche des raisons profondes pour vivre son existence dans la plénitude. Voilà pourquoi cette invitation résonne chaque année lors de la célébration de la Journée missionnaire mondiale. En effet, l'annonce incessante de l'évangile vivifie l'Église, mais aussi sa ferveur, son esprit apostolique, renouvelle ses méthodes pastorales afin qu'elles soient toujours plus adaptées aux situations nouvelles - celles qui demandent aussi une nouvelle évangélisation - et animées de l'élan missionnaire : « En effet, la mission renouvelle l'Eglise, renforce la foi et l'identité chrétienne, donne un regain d'enthousiasme et des motivations nouvelles. La foi s'affermit lorsqu'on la donne ! La nouvelle évangélisation des peuples chrétiens trouvera inspiration et soutien dans l'engagement pour la mission universelle (JEAN-PAUL II, Redemptoris missio, 2).

     

    Allez donc et annoncez

    Cet objectif est continuellement ravivé par la célébration de la liturgie, spécialement de l'eucharistie, qui se termine toujours par l'évocation du mandat de Jésus ressuscité aux apôtres : « Allez donc... » (Mt 28,19). La liturgie est toujours un appel « du monde' et un nouvel envoi ‘dans le monde' pour rendre témoignage de ce que l'on a expérimenté : la puissance salvifique de la parole de Dieu, la puissance salvifique du mystère pascal du Christ Tous ceux qui ont rencontré le Seigneur ressuscité ont ressenti le besoin d'en donner l'annonce aux autres, comme le firent les deux disciples d'Emmaüs. Après avoir reconnu le Seigneur à la fraction du pain, « à cette heure même, ils partirent et s'en retournèrent à Jérusalem. Ils trouvèrent réunis les Onze et leurs compagnons » et racontèrent ce qui était arrivé en chemin (Lc 24, 33-34). Le Pape Jean-Paul exhortait à être « vigilants et prêts à reconnaître son visage et à courir apporter la bonne nouvelle à nos frères : « Nous avons vu le Seigneur ! » (Lettre apostolique Novo millenio Ineunte, 59).

     

    À tous

    Tous les peuples sont destinataires de l'annonce de l'évangile. L'Église, « par nature est missionnaire, puisqu'elle-même tire son origine de la mission du Fils et de la mission du Saint-Esprit, selon le dessein de Dieu le Père (Concile Vatican II, Ad Gentes, 2). Telle est « la grâce et la vocation de l'Église, son identité la plus profonde. Elle existe pour évangéliser » (Paul VI, Exhortation apostolique Evangelii nuntiandi, 14). De ce fait, elle ne peut jamais se replier sur elle-même. Elle s'établit dans des lieux déterminés pour aller au-delà. Son action, conformément à la parole du Christ et sous l'influence de sa grâce et de sa charité, se fait pleinement et actuellement présente à tous les hommes et à tous les peuples pour les mener à la foi en Christ (Cf . Ad gentes, 5).

     

    Ce devoir n'a rien perdu de son caractère pressant. Et même, la mission du Christ Rédempteur, confiée à l'Eglise, est encore bien loin de son achèvement. ... Un regard d'ensemble porté sur l'humanité montre que cette mission en est encore à ses débuts et que nous devons nous engager de toutes nos forces à son service Jean-Paul II » (Encyclique Redemptoris missio, 1). Nous ne pouvons être tranquilles à la seule pensée que, après deux mille ans, il y a encore des peuples qui ne connaissent pas le Christ et n'ont pas encore entendu son message de salut.

    Non seulement, mais le nombre de ceux qui, bien qu'ayant reçu le message de l'évangile, l'ont oublié et abandonné et ne se reconnaissent plus dans l'Église ne cesse de grandir, et de nombreux milieux, même dans des sociétés traditionnellement chrétiennes, sont aujourd'hui réfractaires à s'ouvrir à la parole de la foi. Un changement culturel est en marche, renforcéaussi par la mondialisation, des mouvements de pensée et le relativisme dominant, un changement qui conduit à une mentalité et à un style de vie qui ignorent le message évangélique, comme si Dieu n'existait pas, et qui encouragent la recherche du bien-être, du gain facile, de la carrière et du succès comme but de la vie, même au détriment des valeurs morales.

     

    La coresponsabilité de tous

    La mission universelle implique toutes les personnes, tout et toujours. L'évangile n'est pas un bien exclusif de celui qui l'a reçu, mais est un don à partager, une bonne nouvelle à communiquer. Et ce don-engagement est confié non seulement à certains, mais à tous les baptisés, qui sont « une race élue, ...une nation sainte, un peuple acquis (par Dieu) » (1 P 2,9), afin de proclamer ses œuvres merveilleuses.

    Toutes les activités sont donc impliquées. L'attention et la collaboration à l'œuvre évangélisatrice de l'Église dans le monde ne peuvent être limitées à certains moments ou à certaines occasions particulières, et ne peuvent pas être considérées non plus comme une des nombreuses activités pastorales : la dimension missionnaire de l'Église est essentielle et doit donc être toujours présente. La Journée missionnaire elle-même n'est pas un moment isolé au cours de l'année, mais elle représente une occasion précieuse pour s'arrêter et réfléchir afin de savoir si et comment nous pouvons répondre à la vocation missionnaire, une réponse essentielle pour la vie de l'Église.

     

    Évangélisation globale

    L'évangélisation est un processus complexe, qui comprend différents éléments. Parmi ceux-ci, l'animation missionnaire a toujours accordé une attention particulière à la solidarité. Cela constitue aussi un des objectifs de la Journée missionnaire mondiale qui, par l'intermédiaire des Œuvres pontificales missionnaires, sollicite l'aide pour l'accomplissement des tâches d'évangélisation en terre de mission. Il s'agit de soutenir des institutions nécessaires en vue d'établir et de consolider l'Église par les catéchistes, les séminaires, les prêtres et de donner également sa contribution en vue de l'amélioration des conditions de vie des personnes dans les pays où les problèmes de pauvreté, de malnutrition surtout infantile, de maladies, de carence des services de santé et d'instruction sont les plus graves. Tout cela rentre également dans la mission de l'Église. En annonçant l'évangile, elle a à cœur la vie humaine au sens le plus complet. Le Serviteur de Dieu, Paul VI, affirmait que dans l'évangélisation, il n'était pas acceptable que l'on néglige les thèmes concernant la promotion humaine, la justice, la libération de toute forme d'oppression, tout en respectant, évidemment, l'autonomie de la sphère politique. Se désintéresser des problèmes temporels de l'humanité reviendrait à « oublier la leçon qui vient de l'évangile sur l'amour du prochain souffrant et nécessiteux » (Exhortation apostolique Evangelii nuntiandi, 31.34), car cela ne serait pas conforme avec le comportement de Jésus, qui « parcourait toutes les villes et les villages, enseignant dans leurs synagogues, proclamant la bonne nouvelle du Royaume et guérissant toute maladie et toute langueur » (Mt 9,35).

     

    Ainsi, par la participation coresponsable à la mission de l'Église, le chrétien devient constructeur de la communion, de la paix, de la solidarité que le Christ nous a données et collabore à la réalisation du plan salvifique de Dieu pour toute l'humanité. Les défis à relever appellent les chrétiens à cheminer avec les autres et la mission est une partie intégrante de ce cheminement avec tous. Nous portons en nous, même si c'est seulement dans des vases d'argile, notre vocation chrétienne, le trésor inestimable de l'évangile, le témoignage vivant de Jésus mort et ressuscité, rencontré et vénéré dans l'Église.

    Que la Journée missionnaire ranime en chacun le désir et la joie « d'aller » à la rencontre de l'humanité en apportant le Christ à tous. En son nom, je vous impartis de tout cœur la bénédiction apostolique, plus particulièrement à ceux qui peinent et souffrent davantage pour l'évangile.

    Du Vatican, 6 janvier 2011, Solennité de l'Epiphanie du Seigneur. Benedictus PP XVI

    (Agence Fides 25/01/2011)

    Source www.zenit.org

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  • Élie le prophète (4/6)

    La rencontre de Dieu à l'Horeb

    Horeb.jpg (Image sur le Web)

    Après sa victoire sur les prophètes de Baal, Élie subit cette fois les foudres de la reine Jézabel : Le roi Achab avait rapporté à Jézabel comment le prophète Élie avait réagi et comment il avait fait égorger tous les prophètes de Baal. Alors Jézabel envoya un messager dire à Élie : « Que les dieux amènent sur moi le malheur, et pire encore si demain, à cette heure même, je ne t’inflige pas le même sort que tu as infligé à ces prophètes. » Devant cette menace, Élie se hâta de partir pour sauver sa vie (1 Rois 19, 1-3).

     

         Élie quitte donc la Samarie, traverse la Judée et s’arrête à Bershéba, dans le désert de Juda. Le prophète est pris de découragement. Il se trouve isolé dans une société qui rejette son appel à la conversion. Alors qu’il fuit pour sauver sa vie, le voilà qui préfère mourir plutôt que de s’acharner à faire entendre une parole qui n’est pas écoutée : Il marcha toute une journée dans le désert. Il vint s’asseoir à l’ombre d’un buisson, et demanda la mort en disant : « Maintenant, Seigneur, c’en est trop! Reprends ma vie : je ne vaux pas mieux que mes pères. » Puis il s’étendit sous le buisson, et s’endormit (1 Rois 18, 4-5). Que veut dire Élie quand il constate qu’il n’est pas meilleur que ses pères? Il se compare à la génération des Hébreux qui a parcouru le désert vers la terre promise et qui n’a cessé de murmurer contre le Seigneur. Cette génération s’est éteinte au désert sans jamais voir la promesse se réaliser (Nombres 14, 22-23). Élie souhaite donc pour lui-même le destin qu’a connu cette génération.

     

         À deux reprises, un messager du Seigneur le réveille, le force à manger et lui ordonne se lever et de se remettre en route : L’ange du Seigneur le toucha et lui dit : « Lève-toi, et mange! Autrement le chemin serait trop long pour toi. » Élie se leva, mangea et but. Puis, fortifié par cette nourriture, il marcha quarante jours et quarante nuits jusqu’à l’Horeb, la montagne de Dieu (1 Rois 18, 7-8). Telle est la réponse du Seigneur qui engage son prophète dans un nouvel exode. Ce temps de pèlerinage en sera un de mise à l’épreuve, de purification et de formation en vue d’une étape nouvelle de sa vie et de sa mission. Élie met donc ses pas dans ceux de Moïse. Son chemin le conduira jusqu’à l’Horeb, la montagne sainte, là où le Seigneur s’était manifesté à Moïse et avait conclu l’alliance avec son peuple.

    La voix d’un fin silence

         Une fois arrivé à l’Horeb, Élie entre dans une grotte, celle où selon la tradition le Seigneur cacha Moïse quand il passa devant lui (Ex 33,21-23) : Là, il entra dans la caverne et y passa la nuit. Et voici que la parole du Seigneur lui fut adressée. Il lui dit : «Que fais-tu là, Élie ?» Il répondit : «J’éprouve une ardeur jalouse pour toi, Seigneur, Dieu de l’univers. Les fils d’Israël ont abandonné ton Alliance, renversé tes autels, et tué tes prophètes par l’épée ; moi, je suis le seul à être resté et ils cherchent à prendre ma vie.» Le Seigneur dit : «Sors et tiens-toi sur la montagne devant le Seigneur, car il va passer» (1 Rois 19, 9-11). 

     

         Il est intéressant de noter la manière divine d’entrer en contact avec Élie. Le Seigneur n’est pas sans savoir quel motif a conduit Élie jusque là. Loin de le juger, il l’aborde plutôt par une question. Il permet ainsi à Élie de prendre conscience de ce qu’il est venu chercher dans le désert. Élie a besoin de sortir de son désarroi, de détourner son regard de lui-même pour se recentrer sur le Seigneur dont il prétend être le serviteur fidèle et jaloux. Mais l’est-il réellement puisqu’il a fui le terrain de sa mission? N’a-t-il pas encore besoin de devenir fidèle? Le Seigneur invite Élie à sortir de la grotte, à sortir de lui-même pour attendre son passage.

     

         Élie fera la rencontre du Seigneur non pas dans la violence du vent, du feu ou du tremblement de terre, mais dans la voix d’un fin silence. Le Seigneur ne s’impose pas mais il se laisse découvrir. Pour le rencontrer, l’être humain doit se tenir en éveil et opérer un discernement. Une fois le Seigneur passé, le même dialogue se répète mais, cette fois, c’est pour renouveler l’envoi en mission : Le Seigneur lui dit : « Repars vers Damas, par le chemin du désert. Arrivé là, tu consacreras par l’onction Hazaël comme roi de Syrie ; puis tu consacreras Jéhu, fils de Namsi, comme roi d’Israël ; et tu consacreras Élisée, fils de Shafath, comme prophète pour te succéder » (1 Rois 19, 15-16).

     

    Yves Guillemette, ptre

    Source www.interbible.org

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  • Proclamez mon message sans crainte

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      La perle du jour

     

     

    avec Suzanne G Testut ofs

    en collaboration de

    RCF

    La Radio dans l'âme

     

    Autres articles de Suzanne ICI


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  • Thaïlande : Une Eglise née d’une graine de moutarde
    Interview d’un évêque rédemptoriste sur la charité et la mission dans ce pays

    Mgr-George-Yod-Phimphisan.jpgROME, Lundi 24 janvier 2011 (ZENIT.org) - Les chrétiens représentent moins de 1% des 67 millions d'habitants de Thaïlande. Et pourtant, l'Eglise contribue largement à l'éducation du pays - même le roi et la reine ont fréquenté les écoles catholiques - et à l'assistance aux Thaïlandais malades et à ceux qui souffrent : enfants atteints du sida, victimes du trafic d'êtres humains, pauvres.

    Mgr George Yod Phimphisan est rédemptoriste et évêque émérite de Udon Thani.

    Dans cette interview accordée à l'émission de télévision « Là où Dieu pleure », le prélat, âgé de 77 ans, parle du travail accompli par l'Eglise en Thaïlande - et de son espérance que les asiatiques deviennent les missionnaires du troisième millénaire chrétien.

    Q : En Thaïlande, on dit qu'un vrai Thaïlandais est bouddhiste. Qu'en est-il pour vous ? Vous êtes né en Thaïlande, comment se fait-il que vous soyez à la fois chrétien et thaïlandais ?

    Mgr Phimphisan : Mes origines sont diverses - écossaise, allemande, portugaise, japonaise et thaïlandaise. Je suis né dans une famille catholique. Mon père était d'origine portugaise et thaïlandaise et le père de ma mère, mon grand-père maternel, était écossais. Mes parents se sont connus en Thaïlande, et c'est ainsi que je suis né catholique.

    Vous-même êtes missionnaire. L'êtes-vous parce que vous avez été conquis par le travail missionnaire ?

    Je suis rédemptoriste et les rédemptoristes sont arrivés en Thaïlande il y a 60 ans. Il y avait à l'époque un prêtre missionnaire français de la Société des missions étrangères qui nous enseignait le catéchisme, et je lui ai dit un jour que je voulais être prêtre plus tard. Il m'a répondu que j'étais le genre de personne qui aime la compagnie des autres, et que je devrais donc entrer dans un ordre religieux pour pouvoir vivre en communauté.

    Il m'a suggéré l'ordre salésien ; pendant un certain temps, ils avaient été en Thaïlande. J'ai répondu que cet ordre ne me plaisait pas parce que je ne voulais pas enseigner. Il m'a alors conseillé un autre ordre religieux qui venait juste d'arriver depuis deux à trois ans : les rédemptoristes. Il m'a emmené chez eux, et j'ai été conquis, surtout lorsqu'ils m'ont parlé de l'esprit de leur fondateur, saint Alphonse. J'ai été envoyé aux Philippines pendant deux ans au petit séminaire et un an au noviciat. Après mes vœux, on m'a envoyé en Amérique du Nord, parce que les premiers rédemptoristes venaient des Etats-Unis. Vous aurez sûrement remarqué mon accent américain. J'ai été ordonné prêtre aux Etats-Unis pour le dixième anniversaire de l'arrivée des rédemptoristes en Thaïlande. Je suis donc missionnaire par choix.

    Vous vous sentez missionnaire dans votre propre pays ?

    Oui, et le Saint-Siège a confié le diocèse de Udon Thani aux rédemptoristes. Mon prédécesseur, Mgr Duhart, a été le premier évêque du diocèse.

    Durant la guerre du Vietnam, le président des Etats-Unis Eisenhower a mis en garde contre la « théorie du domino » que les communistes avaient mise en place dans les pays du Mékong. La Thaïlande devait être la prochaine cible, mais cela n'est jamais arrivé. C'est alors que tous les évêques de l'époque, dont la majorité était des étrangers, durent présenter leur démission et laisser place à des prêtres locaux - des prêtres thaïlandais.

    La raison pour laquelle, selon moi, le communisme n'a jamais pris racine en Thaïlande relevait d'une tactique très efficace du gouvernement. Ils étiquetèrent les communistes comme « colonisateurs » et rallièrent le peuple thaïlandais en leur déclarant que la Thaïlande n'avait jamais été colonisée par personne et que les communistes voulaient la coloniser. C'était tout ce que le gouvernement avait à dire, le peuple prit les armes et combattit les communistes, catalogués comme des « colonisateurs ». Je pense que nous sommes le seul pays du sud-est asiatique à n'avoir jamais été colonisé.

    Ensuite, le fossé entre riches et pauvres en Thaïlande est en train d'être « comblé » par sa Majesté le roi et la famille royale. Ils sont toujours du côté des pauvres. Donc, l'influence communiste est négligeable et lointaine, même si nous avons eu des infiltrations. Mais nous n'avons jamais connu de prise de pouvoir et nous rendons grâce à Dieu pour cela. La partie thaïlandaise du Mékong se trouve donc là où le communisme s'est arrêté, et il n'a jamais pris pied en Thaïlande.

    Les rédemptoristes ont également un net amour préférentiel pour les pauvres. Que faîtes-vous pour les pauvres dans votre diocèse ?

    Une des choses que nous essayons de faire est de contribuer aux programmes de développement. Nous avons plusieurs projets sociaux pour les pauvres, et avant de les aider, nous explorons des pistes pour qu'ils s'aident mutuellement. Dans le passé, les gens des villages, par exemple - la culture du riz est très répandue en Thaïlande et les gens cultivent leur propre riz - se réunissaient durant la récolte de riz pour s'entraider, et le producteur de riz qui avait besoin d'aide offrait le repas. C'est une pratique très courante dans les villages. Il n'y avait pas besoin d'embaucher des travailleurs temporaires. Il existait un bel esprit d'entraide. Nous faisons en sorte qu'il se maintienne.

    Un autre projet concerne notre travail auprès des enfants handicapés ; dans le passé, les familles qui comptaient un handicapé enchaînaient cet enfant à l'intérieur de la maison pendant qu'ils travaillaient aux champs, parce qu'ils ne voulaient pas qu'on découvre qu'ils avaient un enfant handicapé. Si vous avez un enfant handicapé, on pense que vous avez vécu ou fait quelque chose de mal dans votre vie antérieure et, selon leur croyance, que c'est une forme de châtiment. Nous avons constitué un groupe de soutien pour ces familles ayant des enfants handicapés et nous les encourageons à se réunir et s'entraider au moment de la récolte.

    Actuellement, nous avons mis en place un programme très important pour les enfants dont les parents ont le sida. Nous disposons de deux centres, dont l'un compte environ 160 enfants.

    Pourquoi le sida est-il si répandu en Thaïlande ?

    Il se propage vraiment beaucoup. Les gens ont recours aux services des prostituées dans les bars et ne savent pas trop comment le sida se contracte et se transmet.

    S'agit-il d'un problème de la société thaïlandaise en général ou a-t-il à voir avec les touristes ?

    Les deux, mais le problème vient des Thaïlandais ; ils ne prennent pas au sérieux la menace du sida. A une époque, le taux de sida était très élevé, mais il recule à présent parce qu'ils ont vu les résultats. Les gens ont maintenant tellement peur du sida que lorsqu'un enfant nait de parents atteints du sida, cela devient une disgrâce sociale. Dans mon diocèse, la plupart des gens viennent des villages et disposent de beaucoup de temps libre en raison de l'emploi saisonnier dans les fermes, ou tout simplement parce qu'ils n'ont pas assez de travail. Ils vont dans les grandes villes pour travailler. Les hommes, surtout après le travail, utilisent les services des prostituées et contractent le sida. Ces mêmes hommes reviennent ensuite chez eux et ont des relations sexuelles avec leurs femmes ; un enfant naît avec le sida.

    Quand ils découvrent que leur enfant a le sida, ils craignent que cet enfant en contamine d'autres. Ils rejettent ces enfants et nous les envoient.

    Etes-vous les seuls à les accueillir ? Les bouddhistes n'en font-ils pas autant ?

    Il y a un grand monastère et un moine en Thaïlande qui accueillent les personnes atteintes du sida. Mais ils ne sont pas dans notre région. Nous sommes dans le nord-est de la Thaïlande et nous avons un seul prêtre rédemptoriste américain, père Michael Shea, qui prend en charge 160 enfants atteints du sida. Il a construit trois maisons séparées pour les garçons adultes, les filles et les plus jeunes. Il fait cela depuis plus de 15 ans. Certains de ces enfants ont survécu. Ils ne sont pas morts. Avec les survivants, au bout de la troisième année on peut savoir s'ils ont le sida ou non. Le père rédemptoriste Michael Shea dirige la Maison Sarnelli pour enfants atteints du sida. [La Maison Sarnelli, un hospice et orphelinat situé dans le village de Donwai, près de la ville de Nong Khai, fournit un environnement sûr, sain et aimant pour les enfants de 8 mois à 15 ans tout au long de leur vie.]

    Il existe un autre problème lié au sida : le trafic de femmes et d'enfants. Le pape lui-même a évoqué ce problème.

    Le trafic n'est pas seulement intérieur, mais est également le fait de gens venant de l'extérieur, par exemple du Laos, du Cambodge et du Myanmar. Ils viennent et se lancent dans la prostitution. C'est notre plus gros problème.

    En tant qu'Eglise catholique en Thaïlande, avez-vous un projet particulier pour cela ?

    Oui, nous en avons. Nous essayons de leur donner un traitement et une assistance, car beaucoup d'entre eux sont des réfugiés et, le plus souvent, en situation d'illégalité. Beaucoup de ces personnes sont des victimes et on profite d'eux, et beaucoup des trafiquants sont des Thaïlandais. Récemment, on en a arrêté un grand nombre, aussi on enregistre un recul. Il reste maintenant à obtenir des autorités qu'ils s'assurent que cela ne continuera pas. Nous les encourageons et faisons ce que nous pouvons, mais les autorités doivent s'impliquer.

    L'Eglise catholique est une minorité et, pourtant, elle semble mener à bien des projets comme l'éducation, l'aide aux femmes et aux enfants ainsi que l'assistance aux malades du sida, et cela au nom de la société thaïlandaise ?

    Effectivement. Quand les communistes ont pris possession du Laos, de nombreux Laotiens ont traversé le Mékong pour gagner la Thaïlande comme réfugiés. Ils sont arrivés par milliers et dizaines de milliers. Un grand nombre de nos religieuses ont proposé de les aider. Les religieuses préparaient sans interruption un repas par jour pour ces réfugiés. Au bout d'un certain temps, ces réfugiés ont demandé aux religieuses : « Pourquoi faites-vous ceci ? Vous voulez que nous devenions catholiques comme vous ? » Les religieuses ont répondu : « Non ce n'est pas pour cette raison que nous le faisons. Si nous vous aidons, c'est parce que notre religion nous enseigne à aimer notre prochain, vous êtes notre prochain et donc nous vous aidons. »

    Finalement, certains de ces réfugiés ont été accueillis dans d'autres pays, d'autres se sont établis en Thaïlande. C'est là un bon exemple de l'aide que fournissent les catholiques.[...]

    Que peut apporter l'Eglise catholique thaïlandaise à l'Eglise universelle ?

    Nous avons encore de bonnes vocations en Thaïlande. Pour vous donner une idée ; sur 65 millions d'habitants, il y a 350 000 catholiques, soit moins de 1%. Nous possédons 150 séminaristes dans notre grand séminaire national pour prêtres diocésains. Nous avons aussi des ordres religieux masculins et féminins dans tout le pays. Quand je suis devenu évêque il y a 34 ans, vu le nombre de vocations, j'ai proposé la création d'une société de missions en Thaïlande. Trois ou quatre ans après, l'idée a fait son chemin, et nous avons maintenant notre propre société de missions.

    Vous pouvez donc nous envoyer des prêtres ?

    Oui, le cas échéant, mais pour le moment, nous les envoyons dans nos pays voisins, Laos, Cambodge etc., qui ont plus ou moins la même culture. Nous commençons par là. Quand, au début, j'ai fait cette proposition, mon idée était celle-ci : lorsque les missionnaires sont venus d'Europe pour propager la foi, ils ne sont pas venus parce qu'ils avaient trop de missionnaires, non, ils avaient besoin de ces prêtres, mais ils se sont sacrifiés pour nous apporter la foi. Aussi nous devrions à notre tour faire ce sacrifice. Récemment, nous avons célébré les 350 ans de la Société des missions étrangères de Thaïlande, le premier pays d'Asie, je crois, où sont arrivés ces missionnaires, aussi notre foi en Thaïlande date de 350 ans environ. Ils ont été les premiers à le faire.

    Si vous pouviez l'exprimer en une phrase, quelle serait votre espérance ?

    Au train où vont les choses à présent, j'espère en tant que missionnaire, grâce notamment à notre société des missions, que nous pourrons contribuer à envoyer des missionnaires dans d'autres pays. J'ai assisté au synode des évêques pour l'Asie, et j'ai contribué à la traduction en thaïlandais du document « Ecclesia in Asia ». Je suis membre également du conseil post-synodal pour l'Asie et je viens à Rome tous les ans pour cela.

    Je me souviens d'une phrase de ce document : au cours du premier millénaire, l'Eglise s'est répandue en Europe. Au cours du second, en Europe, en Amérique et dans une partie de l'Afrique. Au cours du troisième millénaire, ce sera en Asie. L'Asie est l'avenir.

    Il s'agit plus ou moins d'un défi pour nous et, en même temps, d'une prophétie, que, peut-être maintenant en Asie, nous sommes en mesure d'envoyer des missionnaires en Europe, en Amérique et en Afrique. C'est notre espérance et nous rendons grâce à Dieu pour cela.

    Propos recueillis par Marie Pauline Meyer, pour l'émission télévisée « La où Dieu pleure », conduite par la Catholic Radio and Television Network (CRTN), en collaboration avec l'association Aide à l'Eglise en Détresse (AED).

    Sur le Net :

    - Aide à l'Eglise en détresse France

    www.aed-france.org

    - Aide à l'Eglise en détresse Belgique

    www.kerkinnood.be

    - Aide à l'Eglise en détresse Canada

    www.acn-aed-ca.org

    - Aide à l'Eglise en détresse Suisse

    Source www.zenit.org

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  • Marche pour la vie 2011 Version imprimable Suggérer par mail
    Écrit par CeC   
    23-01-2011

    L'édition 2011 de la « Marche pour le respect la Vie » a une nouvelle fois été un franc succès.


    A l'appel du collectif « En marche pour la Vie ! » 40 000 à 45 000 personnes, selon les organisateurs, ont défilé cet après-midi (dimanche)à Paris, de la place de la République à la place de l'Opéra.


    MARCHE POUR LA VIE 2011 - REPORTAGE CEC
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