• La foi et la rencontre du Christ (24/32)

    La Samaritaine.
    Un espace de liberté pour croire.

    La foi et la rencontre du Christ (24/32)Le premier contact de Jésus avec la Samaritaine annonce que leur rencontre bousculera les conventions. Jésus est bien conscient d’être homme et que, en conséquence, il ne doit pas, dans un lieu public, converser avec une femme en l’absence de son mari. Il sait aussi qu’un Juif ne peut s’adresser à cette femme de Samarie, car leurs peuples respectifs sont divisés depuis des siècles pour des raisons politiques et religieuses. Les contraintes ne manquent donc pas pour empêcher le Verbe de Dieu de prendre la parole. Elles apparaissent même comme un obstacle qui se dresse en travers de l’accomplissement de la volonté du Père, sur la route que Jésus s’est obligé de parcourir en Samarie.

    Arrive une femme de Samarie, qui venait puiser de l'eau. Jésus lui dit : «Donne-moi à boire. » (...) La Samariataine lui dit : « Comment ! Toi, un Juif, tu me demandes à boire, à moi une Samaritaine ? » - En effet, les Juifs ne fréquentent pas les Samaritains. Jésus lui répondit : « Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : 'Donne-moi à boire', c'est toi qui lui aurais demandé, et il t'aurait donné de l'eau vive » (Jean 4, 7-10).


        Il n’y aura de rencontre possible avec la Samaritaine que dans la mesure où Jésus créera un espace de liberté, en secouant les conventions sociales et les interdits religieux que la Samaritaine ne manque pas de lui rappeler, comme pour se libérer d’une situation gênante. L’autorité de Jésus est telle que la Samaritaine se laisse entraîner dans la « désobéissance ». Elle y prend même goût puisqu’elle alimentera la conversation en puisant de plus en plus profondément dans son expérience de vie. Celle-ci est pleine de besoins, de manques et de questions qui deviennent des chemins d’accès à la rencontre du Christ, l’envoyé du Père, au fur et à mesure qu’avance le dialogue : le labeur de l’approvisionnement en eau, les échecs de ses relations amoureuses, les divergences religieuses. Comme ce fut le cas entre autres pour l’aveugle de Jéricho, de Zachée, de la Cananéenne, du centurion romain ou du paralytique, la Samaritaine est habitée par l’espoir d’une vie meilleure que Jésus viendra combler.

        Jésus est en effet sensible à son expérience de vie. Il commence par se mettre à son niveau : il a besoin de boire comme elle-même doit venir chaque jour au puits pour refaire sa provision d’eau. Il n’y a pas de meilleure entrée en matière pour que la Samaritaine en arrive à discerner qu’elle se trouve en présence de quelqu’un qui peut étancher ses propres soifs. Car elle en a des soifs, certaines étant beaucoup plus importantes que son rêve de ne plus avoir à se déplacer pour puiser de l’eau. Ses soifs émergent de ses insatisfactions amoureuses et religieuses.

        Jésus et la Samaritaine sont très modernes dans leur manière d’agir. Jésus démontre notamment un grand respect pour cette femme en tant que sujet dont l’identité a été façonnée par l’histoire de son peuple, les traditions religieuses et les coutumes sociales. Mais son identité ne peut pas être exclusivement commandée par un tel cadre, aussi valable soit-il. Elle est plus que ce que son environnement a fait d’elle. Elle a des idées, des opinions, des convictions qui s’enracinent dans son expérience de vie et qui vont émerger au gré de la conversation. Jésus, en lui donnant la parole, va lui permettre de trouver progressivement sa place dans la maison de Dieu où le véritable culte est l’adoration du Père dans l’Esprit de vérité.

        De même que, de nos jours, « la parole de quelqu’un gagne en autorité dans la mesure où elle est authentique et sincère, dans la mesure où elle correspond à une expérience » (Assemblée des évêques catholiques du Québec, Annoncer l'Évangile dans la culture actuelle du Québec, Montréal, Fides, 1999, 34 p.), la liberté que Jésus manifeste, dans ses actions et ses paroles, témoigne de son expérience du Dieu de l’alliance qui a pour toujours associé son nom à la libération de toutes les servitudes qui détruisent l’être humain. La Samaritaine l’avait bien saisi quand elle s’est faite missionnaire de l’Évangile en annonçant à ses compatriotes qu’elle avait rencontré le Sauveur du monde.

     

    Yves Guillemette, ptre

     

    Source: Le Feuillet biblique, no 2370. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

    Source www.InterBible. org

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  • L'intégrité cette fidélité à ses propres vérités.

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    Elle consiste à s'accrocher en tout temps à son sens le plus élevé de la vérité et à sa propre vision, quel qu'en soit le coût. Elle consiste à résonner avec la fibre la plus profonde de notre être, qui nous pousse à ne pas céder un centimètre de terrain, quel que soit le prestige ou l'autorité de la personne ou de l'institution qui s'oppose à nous. Et cela, non pas par obstination, mais à cause du courage tranquille d'une voix intérieure qui nous dit: " Ceci par-dessus tout : sois fidèle à toi-même... "

    Être intègre signifie suivre à tout moment sa plus haute idée de ce qui est juste, quelles que puissent en être les conséquences, aussi solitaire que soit le sentier, et aussi fortes que soient les railleries et les moqueries de la foule et des pharisiens.

    Être intègre, c'est encore " oser proclamer la vérité à tout pouvoir " quand le silence avantagerait mieux tes intérêts. C'est s'accrocher au pouvoir de la vérité quand tous ceux qui t'entourent acceptent des compromis ou prétendent: " Ce n'est pas vraiment important ". C'est rester intrépide et ferme quand les autres disparaissent dans les abris souterrains de leurs peurs et de leur timidité.

    L'intégrité, c'est encore refuser de diluer son sens intérieur de la véracité, serait-ce même pour satisfaire, apaiser ou gagner l'approbation d'un bien-aimé ou d'une bien-aimée.

    Par-dessus tout, l'intégrité consiste à refuser de tricher avec soi-même, mentir à soi-même, ou demeurer dans la pénombre des demi-vérités. On peut mentir à d'autres, voire les tromper - et se faire pardonner. Mais quand tu te mens à toi- même, qui est là pour te pardonner ? Et après une défaite de ce type-là, qui t'aidera à te mettre debout ? Même si tu es assez ignorant pour te laisser aller à cette absurdité suprême consistant à te tromper toi-même, ta force intérieure ne quittera-t-elle pas le vaisseau de celui qui le coule volontairement de cette façon? Dans de tels moments, la grâce seule peut te sauver.

    Se tromper soi-même tue le discernement qui est à la base du vrai jugement et d'un choix valable. Éviter consciemment ce que l'on sait être vrai ou se mentir à soi-même est le péché contre l'esprit qui réside au fond de chacun de nous. L'intégrité, en tant que centre le plus intime de l'essence de notre être, constitue la moelle de notre identité, la fondation de toutes nos qualités, à commencer par l'amour. Elle est la trame sur laquelle nous tissons leurs textures exquises sur la tapisserie de notre existence. Pas de trame, pas de tapisserie. Quand elle est mariée à l'amour dans la danse joyeuse de celui dont l'existence est une célébration de la vie, elle forme le couple parfait.

    Alors, quand les vents et les tempêtes hurlent ou que le tentateur murmure: " Une compromission est de rigueur " et cherche à nous faire éviter les défis dont nous avons besoin pour grandir et rester éveillés, tenons-nous fermement, amie, ami, quel que puisse en être le coût, à cette fontaine intérieure qu'est notre véritable intégrité - car en elle réside la vie.

    Bruno LEROY.

    source http://brunoleroyeducateur-ecrivain.hautetfort.com

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  • À quelques jours de la grande fête de saint François d'Assise (4 octobre) nous proposons à ceux et celles qui le voudront bien la célébration du:  

     

    Transitus de Saint François
    (Cette célébration est faite habituellement le 3 octobre en soirée)

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    Présentation par le président ou un animateur:

     

    Ce que nous voulons refaire ce soir, c'est le mémorial du trépas de François d'Assise, tel que rapporté dans ses premières biographies. Ce rituel qui appartient à notre tradition franciscaine s'appelle Transitus, (évoquant l'idée de passage, ou ce que l'on peut appeler la Pâque de François).

    Il s'agit d'une mise en scène sacrée où le saint accueille sa soeur la mort corporelle comme le point final de sa quête du Seigneur. Nous verrons défiler sous nos yeux des fresques où il est entouré des siens et célèbre avec eux ses derniers instants. Pour bien vivre de l'intérieur son Passage en Dieu, nous nous tiendrons avec François, un peu à la manière des témoins de ce passage, reprenant leurs gestes et leurs prières.

    Le côté dramatique et théâtral pourra surprendre. Il est choisi pour nous émouvoir, mais surtout pour éveiller notre souvenir et atteindre l'expérience profondément spirituelle qui s'y cache. Nous vivrons ce transitus au coeur d'une eucharistie (dans la mesure du possible). C'est ce à quoi nous a toujours convoqué François: "chercher d'abord le Royaume de justice", contempler le Dieu très bon avec un coeur pur.

     

    L'icône du saint, sous nos yeux, dévoile les traits du petit frère conquis par l'amour de
    Dieu, dépouillé de lui-même et de tout pour entrer en Dieu.

     

    Chant: Tu es mon Dieu, Tu es mon Tout

     

     François:        Seigneur, je t'en prie,

    que la force brillante et douce de ton amour
    prenne possession de mon âme

    et l'arrache à tout ce qui est sous le ciel,

    afin que je meure par amour de ton amour,

    comme tu as daigné mourir par amour de mon amour:

     

    Président ou animateur:

    Laissons maintenant parler l' histoire. Dans le témoignage des premiers frères,

    revivons la rencontre de François avec le Dieu Vivant.

     

    Narrateur 1 :

     

    François annonça aux frères qu'il quitterait bientôt son corps,
    cette tente où son âme avait campé ...

    Il demanda à être transporté à Sainte-Marie de la Portioncule, au lieu même où, par la Mère de Dieu, il avait connu lui aussi l'esprit de grâce et de perfection.

     

    Là, le mal empirait, la faiblesse augmentait ; finalement, toutes ses forces l'ayant abandonné, il ne pouvait plus faire un mouvement.

    Un frère lui demanda s'il aurait préféré à cette longue et pénible maladie n'importe quel cruel martyre de la main d'un bourreau.

    François répondit:

     

    François:        Mon fils, ce qui a été pour moi jusqu'ici

    et continue encore d'être le plus doux,
    le plus cher et le plus agréable,

    c'est de faire ce qll'il plaît à Dieu de réaliser en moi et par moi.
    De sa volonté, la mienne reste toujours inséparable,

    et je ne désire qu'une  chose : lui obéir en tout point.

     

    Narrateur 2 :

     

    Lorsqu'il fut définitivement terrassé par la maladie qui devait mettre fin à ses maux,

    il se fit étendre nu sur la terre nue, afin qu'en cette dernière heure,

    celle où peut-être l'ennemi livrerait le suprême assaut, il puisse lutter nu, contre un adversaire nu.

    Il était là, couché sur la terre, dépouillé de sa tunique grossière, fixant des yeux le ciel comme il aimait à le faire

    et aspirant de tout son être à la gloire éternelle.

    Il tenait sa main gauche sur la plaie du côté droit pour la soustraire aux regards.

    Ses frères, que poignait une intense émotion étaient tout en pleurs. Son gardien devina les désirs du saint et courut prendre une tunique, un capuchon, des caleçons et les tendit à François, avec ces mots:

    "Sache que je te prête ces vêtements; accepte-les au nom de l'obéissance.

    Mais pour que tu sois convaincu de n'avoir sur eux aucun droit de propriété, je te défends de les donner à qui que ce soit."

     

    On dépose la bure en forme de Croix, avec le capuce et la corde, sur le plancher. On dépose aux places convenues les 5 bougies rappelant les stigmates.

     

    Narrateur 1 :

     

    François fut tout heureux d'avoir été jusqu'au bout fidèle à sa Dame la Pauvreté. Par souci de pauvreté, il avait donc voulu ne rien posséder au moment de la mort qui ne lui eût été prêté par autrui.

    Il leva les mains au ciel et glorifia le Christ pour tant de joie: s'en aller vers lui entièrement libre, débarrassé de tout.

     

    Pour être parfaitement conforme au Christ crucifié, pendu en croix, pauvre, souffrant et nu,

    il était resté nu devant l'évêque au début de sa conversion et c'est nu également qu'il voulut quitter ce monde, au moment de la mort. Pour imiter en tous points le Christ son Dieu, il aima jusqu'à la fin ses frères et ses fils qu'il avait aimés dès le début. Il fit appeler tous les frères alors présents dans la maison et, avec quelques paroles de consolation pour adoucir leur chagrin, il les exhorta de tout son coeur à aimer Dieu.

    Il ajouta quelques mots sur la patience et la pauvreté, leur recommandant le Saint Evangile avant toute autre Constitution. Enfin, sur tous les frères qui l'entouraient,

    il étendit la main droite et la posa sur la tête de chacun, en commençant par son vicaire.

    Il leur dit :

     

    François:        Adieu mes fils,

    restez toujours dans la crainte du Seigneur.

    La tentation viendra et la tribulation est proche; mais bienheureux ceux qui iront jusqu’au bout de ce qu'ils ont entrepris.

    Pour moi, je m'en vais vers Dieu, et vous,  je vous confie à sa grâce.

     

    Geste de bénédiction sur fond musical. ..•

     

    Narrateur 2 :

     

    Comme les frères pleuraient amèrement et se lamentaient inconsolables, François demanda du pain,

    il le bénit, le rompit

    et en donna un petit morceau à chacun.

     

    On apporte auprès de la bure une miche de pain. ..

     

    Puis, il fit apporter l'Evangéliaire et demanda lecture du passage de Saint Jean qui commence par cette phrase:

    "La veille de la Pâque, Jésus, sachant que l'heure était venue pour lui de

    passer de ce monde à son Père .... "    .

     

    Lecture du texte de Jean 13, 1-15

     

    François commémorait ainsi la dernière cène que le Seigneur avait célébrée avec ses disciples. C'est en souvenir du Seigneur qu'il accomplit tous ces rites

    et pour montrer à ses frères combien était grand son amour pour eux.

     

    Chant: La nuit qu'il fut livré ...

     

    Narrateur 1 :

     

    Après la lecture de l'Evangile, François récita comme il put le psaume: Ma voix crie vers Yahvé

    De ma voix, j'implore le Seigneur

    Je répands ma plainte en sa présence

    J'expose devant lui ma détresse ...

     

    Psalmodie du paume 141

     

    Il passa en action de grâce les moments qui lui restaient à vivre, demandant à ses compagnons les plus chers de louer le Christ avec lui. il invitait même toutes les créatures à louer, à aimer Dieu,

    leur chantant le cantique qu'il avait lui-même composé.

    Il n'est pas jusqu'à la mort, objet de peur pour tous,

    qu'il n'ait engagée à louer Dieu.

    Il se portait joyeux à sa rencontre et l'invitait chez lui.

     

    Cantique du Soleil récité (2 voix)

     

     Narrateur 2 :

     

    L'heure vint enfin où, les mystères du Christ s'étant réalisés en lui, son âme se dégagea de la chair

    pour être absorbée dans l'abîme de la lumière et son corps s'endormit dans le Seigneur.

     

    On éteint les lampions et on dépose sur la bure l'icône.

     

    A quarante ans révolus, ayant accompli vingt ans de parfaite pénitence,
    l'an du Seigneur 1226, le 4 octobre,

    il émigra vers le Seigneur Jésus-Christ
    que, de tout son coeur, de tout son esprit,
    de toute son âme et de toutes ses forces,

    il avait aimé d'un très ardent désir et d'une très vive affection,
    le suivant en toute perfection,

    courant avec ardeur sur ses pas

    et parvenant enfin très glorieusement à lui,

    qui vit et règne avec le Père et le Saint Esprit dans les siècles des siècles.

     

    Silence suivi du Chant répétitif :

    La ténèbre n'est point ténèbre devant toi
    La nuit comme le jour est lumière ....

     

    Offertoire en silence ....

     

    Prière Eucharistique

     

    Sanctus:         Tu es seul Saint Seigneur Dieu

                                        Toi qui fais des merveilles         .

     

     

    Anamnèse :    Nous t'adorons 0 Toi le Très-Saint

    Nous t'adorons, Seigneur Jésus-Christ.. ..

     

    Notre Père: Récité avec chaîne d'amitié

     

    Communion: Agnus Dei en musique

     

    Testament:

     

     Aux frères:

     "Qu'ils s'aiment toujours mutuellement,

    qu'ils aiment et servent toujours notre dame sainte Pauvreté et qu 'ils se montrent toujours fidèles et soumis aux prélats et à tous les clercs de la sainte mère Eglise"

     

     

    Aux clarisses:

     

    "Je vous prie et je vous donne conseil de vivre toujours dans cette très sainte vie et pauvreté".

     

    Aux laïques :

     

    "Tous ceux et celles qui feront de telles choses et persévèreront jusqu'à la fin,

    l'Esprit du Seigneur reposera sur eux.

    el fera chez eux son habitation" et sa demeure.

    Et ils seront les fils du Père céleste

    dont ils font les oeuvres,

    et les époux, les frères et les mères

    de Notre Seigneur Jésus-Christ".

     Prière pour la Paix: Chantée

     Bénédiction

     Musique

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  • Sucre amer aux Philippine

    <p>Police arrest members of the fact finding mission in Tarlac (photo courtesy of Anakpawis party list)</p>

    Les religieuses peuvent être décidément de terribles "empêcheuses de tourner en rond." La preuve est l’arrestation la semaine dernière aux Philippines de Patricia Fox, une religieuse australienne des soeurs de Sion, avec Fernando Hicap, un membre du congrès, un avocat défendant les petits agriculteurs et huit autres personnes.

    Une arrestation qui est à mettre en lien avec les enquêtes que mènent ces opposants sur la redistribution des terres au sein d’une énorme propriété foncière qui appartient … à la famille du président Benigno Aquino. En effet, la Cour suprême du pays avait ordonné la redistribution de plus des 6000 ha du site à près de 6000 paysans de la région.

    Mgr Broderick Pabillo, à la tête du secrétariat des actions sociales de la Conférence des évêques du pays, a rappelé que ce petit groupe d’opposants cherchait simplement à vérifier si les petits agriculteurs de la région étaient bien concernés par les accords en cours de signature.

    Une action de démocratie locale qui n’a pas plu, visiblement, vu la dureté des conditions d’arrestation. Pour Kilusang Madbubukid, membre du Mouvement paysan philippin, cette violence en dit long, là aussi, de "l’état de terreur" qui règne dans ces énormes "haciendas", riches notamment de leurs cultures de cannes à sucre.

    DL

    Source : Ucanews

    http://ecologyandchurches.wordpress.com

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  • Le sacrement n'est pas un rite magique
    Homélie du matin, 24 septembre 2013

    Anne Kurian

    Le sacrement n'est pas un rite magique - Le PapeROME, 24 septembre 2013 (Zenit.org) - Le sacrement n’est pas « un rite magique » mais une « rencontre avec Dieu », déclare le pape François, qui invite à « faire l’histoire » avec Dieu.

    Lors de la messe qu’il a célébrée à Sainte-Marthe, ce 24 septembre 2013, le pape a commenté le psaume 122 de la liturgie : « Quelle joie quand on m'a dit : ‘Nous irons à la maison du Seigneur !’ ».

    Faire l’histoire avec Dieu

    Dans l’histoire du peuple de Dieu, il y a de « beaux moments qui donnent de la joie » mais aussi de mauvais moments « de douleur, de martyre, de péché ». Mais « dans les mauvais moments comme dans les beaux moments, une chose est toujours la même : le Seigneur est là, Il n’abandonne jamais son peuple ».

    Le psaume exprime donc la « joie » de l’homme qui sait que Dieu « l’accompagne », qu’Il est « avec [lui] », qu'Il se fait « compagnon de marche ».

    Dieu « marche avec l’homme » dans l’histoire, mais aussi dans « la vie personnelle », avec « les sacrements » : en effet, « le sacrement n’est pas un rite magique : c’est une rencontre avec Jésus-Christ », qui est « à côté de [l’homme] et l’accompagne ».

    « Le Seigneur, au jour du premier péché, a pris une décision, Il a fait un choix : faire Histoire avec son peuple. Et Dieu, qui n’a pas d’histoire, parce qu’il est éternel, a voulu faire Histoire, cheminer près de son peuple. Et plus : se faire l’un de nous et comme l’un de nous, marcher avec nous, en Jésus. Ceci parle de l’humilité de Dieu ».

    Si Dieu « est entré dans l’Histoire », le pape a encouragé les croyants à « rentrer aussi un peu dans son Histoire », ou au moins à demander la grâce « d’écrire l’Histoire avec Lui: qu’il écrive notre Histoire. C’est plus sûr ».

    Même les cœurs orgueilleux

    Dieu « a voulu cheminer avec son peuple ». Et quand son peuple « s’éloignait de Lui par le péché, par l’idolâtrie », « Il était là », à attendre.

    Jésus aussi vient « avec cette attitude d’humilité » : il veut « cheminer avec le Peuple de Dieu, marcher avec les pécheurs; marcher avec les superbes ». Lors de sa vie terrestre, il « a tant fait pour aider les coeurs superbes des pharisiens ».

    « L’Esprit-Saint aussi accompagne, enseigne, et rappelle tout ce que Jésus a enseigné ». Et ainsi il « fait sentir la beauté de la bonne route ». 

    « Dieu, Père, Fils et Esprit-Saint, sont compagnons de route, ils font Histoire » avec l’homme. Ainsi le pape a célébré un Dieu qui « attend toujours », qui est « à côté » de l’homme, qui « marche avec l’homme », en définitive qui est « humble » : « Et l’Eglise chante avec joie cette humilité de Dieu qui accompagne, comme dans le psaume ».

    Source www.zenit.org

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  • Rencontre des Groupes de Vie Evangélique

    Perpignan 22 septembre 2013

    « Vivre sa foi »

     

     « Vivre sa foi » - Susanne G TestutPourrait-il y avoir meilleur sujet en cette année de la foi ? Si nous sommes ici, ensemble, c’est que nous avons le désir de nous exercer à vivre notre foi. Nous avons le désir de vivre l’évangile à la suite du Christ, non seulement « à la suite » mais « avec » le Christ.

    Jésus, lors de sa prédication en Galilée, (départ vers la croix) fait bien la différence entre ceux qui viennent l’écouter mais sans l’accompagner et les disciples qui se distinguent nettement. En effet, la caractéristique du disciple est d’être « en chemin » « avec » Jésus. (Lc 9, 18-27).

     

    A cette fin, posons-nous quelques questions

    1. 1.      Nous reconnaissons que Dieu est Dieu, mais acceptons-nous que Dieu soit Dieu en nous ?

    En un mot, sommes-nous suffisamment déterminés pour entrer dans cette dynamique spirituelle, exigeante, certes, mais dont le seul critère est la foi.

    Nous croyons Dieu parce qu’il est Vérité et Vie. Nous croyons « en » Dieu quand nous l’accueillons dans notre propre vie, car sa place, dans notre vie, c’est d’occuper le tout de notre être : Il est le Tout. Pour entrer dans cette dynamique spirituelle, il nous faut devenir hospitalité.

    2        Voulons-nous que le Christ soit le Maître de notre vie ?

    Si dans un acte de foi, nous laissons le Christ s’établir en nous, et qu’alors il habite en nous comme en sa demeure, de quoi pouvons-nous avoir besoin que nous n’ayons point déjà ? En effet, nous avons fait le vrai choix, celui de communier librement à la vie divine : écouter le Christ et se laisser écouter par lui.

    Dans un acte de foi, suivre le Christ et marcher « avec » Lui avec un cœur résolu, c’est entrer, puis demeurer sur un chemin de confiance qui peut durer toute la vie. Cependant, cette confiance doit toujours demeurer humble car, si la foi devenait une prétention spirituelle, elle ne conduirait nulle part.

    Le souffle de la confiance peut être retenu par les tourments suscités par nos souvenirs proches ou lointains, par les évènements auxquels nous sommes confrontés, par les choix du monde dans lequel nous vivons, par l’opinion des gens. L’évangile suggère de ne pas regarder en arrière, de ne pas nous attarder à nos échecs, de ne pas nous laisser emporter par les courants, par les modes, de ne pas entrer dans les polémiques et dans ces bavardages qui encombrent notre personne et l’éloignent de la confiance du cœur.

    La joie de l’évangile, l’esprit de la louange, supposent toujours une décision intérieure : Vivre de la vie du Christ. Opposons à l’opinion des gens, la connaissance du disciple qui s’exprime dans la confession de foi.[1] Plus que jamais, en ce moment, ayons confiance et accueillons l’espérance.

    Avoir confiance c’est donc choisir et poser un acte libre : faire le passage de la confiance à l’espérance. Grâce qui nous fait aller bien au-delà du découragement qui la détruirait. Ainsi, dans la lumière de la foi, jaillit en nous la force de cette vertu : je pose ma vie, je la re-pose en Dieu. Qu’il soit béni. Tout chrétien est appelé à manifester sa confiance en Dieu, la joie et le sourire en témoignent.

    3        Avons-nous le désir de nous laisser agir par l’Esprit de Dieu ?

    A travers son expérience intime du sacré, François d’Assise, dans son Cantique des Créatures, nous fait découvrir comment les réalités  cosmiques, frère vent, frère soleil … peuvent nous conduire à la profondeur de notre intimité.

    S’exposer au vent : Offrons-nous de l’intérieur au souffle qui va balayer toutes nos installations, bousculer nos cloisons et faire sauter nos barrières. Laissons l’Esprit de Dieu se joindre à notre esprit, non dans un souci de renoncement à notre personnalité mais au contraire pour la conquérir par la restauration de notre âme. Nous pouvons accueillir notre humanité et tout ce qui la compose avec le désir de nous laisser agir par l’Esprit de Dieu.

    S’exposer au soleil : Laissons-nous façonner par les mains de Dieu – son Fils Unique et l’Esprit-Saint – comme une boule de cire afin qu’il fasse fondre la croûte d’endurcissement qui nous recouvre et que peu à peu l’image reprenne forme à travers les précieux dons qu’il a mis en nous. Ces dons manifestent tous l’expérience réelle de la Présence.

    S’exposer au feu : Laissons-nous brûler par le feu purificateur qui va nous apprendre à changer d’attitude et à entrer dans une transparence devant Dieu. Quand l’âme est touchée par le feu de l’Esprit, elle s’élance.

    S’exposer aux astres : Apprenons à voir la lumière dans la face nocturne des choses. Cette lumière qui nous donne la force d’affronter le monde et d’oser notre foi et va donner sens à notre vie.

    S’exposer à l’eau : Consentons à nous laisser conduire là où la vie se manifeste dans sa Source. Jésus se manifeste à la Samaritaine comme l’eau vive à laquelle l’homme aspire dans sa soif la plus profonde, la soif de vie, de « vie en abondance ». Croire en Jésus, c’est boire la vie qui n’est plus menacée par la mort. Je peux dire alors sans peur : « J’irai là où l’amour de Dieu me conduira » (Mgr Valdimir Ghika – prêtre roumain, mort martyr – sera béatifié le 31 août à Bucarest)

    S’exposer à la terre : Descendons en nous-mêmes dans une démarche de profonde humilité. Brûlons les ombres de la terre au feu de la prière et de l’Esprit. Ne nous laissons pas affaiblir par la tiédeur, l’indifférence, le manque de pardon. Ainsi, notre terre deviendra un ancrage sûr qui nous permettra de nous tourner vers le ciel sans chanceler.

    Les pieds dans l’eau, solidement ancrés en terre, s’élançant vers le ciel, exposés à tous les vents, les palmiers du désert sont une belle image de l’homme spirituel. Le palmier est le symbole de l’espérance. Les tempêtes passent, il est toujours là, tourné vers le ciel. [2]

    Apprenons à sortir de nos ténèbres, pour laisser danser notre vie, pour laisser brûler notre cœur, pour laisser jaillir son Amour. Que tout en nous chante sa gloire. Devenons témoin de l’image que nous contenons.


     

    Dieu nous invite à le suivre

    -          Vivre sa foi ne peut s’accomplir que dans un désir

    Dans cette invitation il y a le désir de Dieu et le nôtre. Dieu se révèle et cherche l’homme inlassablement, non pour le convaincre et l’asservir mais pour le « rencontrer » au cœur d’une vraie relation. Il cherche l’homme avec une intensité d’amour infinie. Mais, dans son immense respect pour sa créature, il attend d’elle le signe de son désir et il assume jusqu’au bout la liberté qu’il nous a donnée. Un seul regard de notre part et son regard en retour nous enveloppe de sa lumière, un seul appel et il est là, un seul mot d’amour et il nous prend dans ses bras.

    -          Vivre sa foi : entrer dans une fidélité et répondre à la grâce qui nous est donnée par Dieu

    La fidélité est un appui solide duquel vient notre consolation. Plus forte que le doute, que le ressentiment et la colère, elle est exigeante et ne doit pas céder à la facilité. Dans la fidélité, c’est la liberté de Dieu qui s’exprime. C’est pourquoi, confions-nous en nous appuyant  sur la fidélité, sur la solidité de Celui qui nous écoute, le Christ. Cela implique aussi de notre part, écoute sincère, fidélité, réciprocité d’amour.

    Reconnaître ce qui peut se réclamer de l’Esprit du Christ, vivre sa foi, consiste à faire usage de notre loyauté, à utiliser les évènements de notre existence pour faire naître une fidélité et demeurer dans l’amour. Cela demande aussi de l’audace. Ayons soif de vérité, pas d’opinions ! Ayons soif de ce qui Est, pas de ce qui meurt. Si nous n’osons pas avancer et persévérer dans nos désirs ou nos projets, notre frilosité nous enferme et nous prive de « l’avis » de Dieu et donc de son réajustement salutaire qui nous convertit à son désir. Nous passons à côté de la grâce.

    Au cœur même de l’épreuve, Dieu reste présent et sa fidélité travaille déjà à notre relèvement.

    -          Vivre sa foi : demeurer dans l’amour

    Le fruit que le Seigneur attend de nous est l’Amour qui accepte avec lui le mystère de la Croix, l’Amour qui nous fait participer à son don de soi pour devenir la vraie justice.

    C’est le fait de se tenir patiemment dans la communion avec le Seigneur au milieu des vicissitudes de l’existence, ce que les Pères appellent persévérance.

    C’est marcher avec constance sur les chemins monotones du désert que nous sommes appelés à parcourir dans la vie. Avancer patiemment pour ne laisser que l’adhésion profonde et pure à la foi. (Benoit XVI Jésus de Nazareth p 288-289) L’amour prend alors la place de la croix.

    C’est l’Amour qui nous fait devenir « un » avec Jésus. L’homme vit de la vérité et du fait d’être aimé, d’être aimé par la vérité. Il a besoin de Dieu. Certes, nous avons des besoins humains, nous avons besoin de la nourriture pour le corps mais, plus profondément,  nous avons aussi besoin de la parole, de l’amour, de Dieu lui-même. La vie en abondance, voilà ce que chacun désire.

    -          Où la trouvons-nous ? Quand et comment avons-nous la « vie en abondance » ? 

    « Moi je suis venu pour que les hommes aient la vie, pour qu’ils l’aient en abondance » (Jn 10, 10)

    Jésus, le Verbe de Dieu incarné, n’est pas seulement le pasteur, mais il est aussi la nourriture. Il donne la vie en se donnant lui-même, lui qui est la vie (cf. Jn 1,4 ; 3, 36 ; 11, 25) Dieu ne donne pas quelque chose, il se donne.

    Ainsi, communier au Corps et au Sang du Christ, libère les forces grâce auxquelles nous pouvons trouver pour nous-mêmes et pour les autres, les biens qu’on ne peut avoir que dans le partage.

    « S’étant approchée de la Lumière, l’âme devient lumière » (Grégoire de Nysse IVè s.)

     

    Beaucoup parmi nous, sont engagés en Eglise. Je vais rappeler les paroles de notre Ministre de Fraternité Franciscaine, Claude Gaston.[3]

    « La communion eucharistique est loin d’être un geste anodin. Le convive, en mangeant le pain de la Pâque de Jésus-Christ, rappelle à Dieu qu’il s’est engagé et qu’il a besoin de ce pain pour aller plus loin dans son engagement.

    L’Eglise rappelle clairement aux chrétiens qu’ils ont à renouveler les engagements du Baptême (sacrement qui agit en permanence) lors de la veillée pascale. Nous pouvons dans nos cœurs les renouveler à chaque eucharistie.

    -          Je reçois, gratuitement, j’ai obligation d’apporter, de témoigner gratuitement, dans la joie.

    -          Je descends, je remonte avec le Christ, dans la joie. La joie c’est la marque de l’Esprit Saint.

    -          Je descends avec mon frère pour l’aider à remonter dans la joie. Etc.

    Enfin, et ce sera ma conclusion

    -          Vivre sa foi : pour vivre l’esprit de fraternité.

    La foi procure la force de se déposséder soi-même et de se sentir responsable de son prochain comme de la société.

    Saint François d’Assise nous invite à une fraternité universelle enracinée dans la personne de Jésus.

    «Tout homme est mon frère. Et il y a lieu de le servir pour le porter à l’amour de Dieu en toute joie et allégresse. »

    Notre monde actuel crève de faim et de soif. Montrons le chemin qui conduit à la Source !

    -          Pour vivre sa foi … Il faut que l’amour l’emporte … en moi !

    Une prière

    Cette prière de Sören Kierkegaard[4] est un appel à la miséricorde. Miséricorde de Dieu envers nous-mêmes et miséricorde que nous devons à notre prochain … « Aime-ton prochain comme toi-même » !

    Père céleste, ne sois pas avec nos péchés contre nous,

    Mais avec nous contre nos péchés ;

    Afin que ta pensée, quand elle s’éveille en nous,

    Chaque fois ne nous rappelle pas nos fautes commises, mais ton pardon,

    Ni comment nous nous égarâmes,

    Mais comment tu nous sauvas.

    … Ne condamne pas ton frère mais les passions qui l’habitent.

     

    Suzanne Giuseppi-Testut  -  ofs

     

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    [1] Cf Benoit XVI – Jésus de Nazareth – p 321

    [2] « Le vent souffle où il veut, et tu en entends le bruit ; mais tu ne sais jamais d’où il vient, ni où il va. Il en est ainsi de tout homme qui est né de l’Esprit » (Jn 3,8)

    [3] Fraternité  « Les alouettes de saint François » Perpignan-France

    [4] Philosophe chrétien, Danois


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  • La foi et la rencontre du Christ (23/32)

    Le parcours de foi de la Samaritaine.
    Une mise en contexte (Jean 4)

    La foi et la rencontre du Christ (23/32)Dans cette série consacrée à l’expérience de la rencontre du Christ comme fondement de la foi, la rencontre de Jésus avec la Samaritaine est un incontournable. Il n’y a pas de présentation plus lumineuse de cheminement vers la foi au Christ que ce récit de l’Évangile selon saint Jean qui, avec ceux de la guérison de l’aveugle-né et la résurrection de la Lazare, fait partie de l’étape ultime de la préparation des catéchumènes au baptême durant le carême. Je vous propose donc en quatre articles de découvrir le cheminement de la Samaritaine vers la foi. Nous allons commencer par une mise en contexte pour mieux comprendre la démarche théologique de l’évangéliste.

    La perspective de Jean

        D’entrée de jeu précisons la différence entre le 4e évangile et les évangiles synoptiques. Ceux-ci sont un recueil de la prédication apostolique centrée sur l’annonce du Christ mort et ressuscité (le kérygme) et sur la catéchèse qui lui fait écho comme actualisation de l’Évangile dans la vie des disciples. Quant à l’évangile johannique, son intention est d’approfondir le contenu de la révélation de Dieu et la dynamique de la réponse de foi que consent la personne humaine. La personne de Jésus, en tant que Parole de Dieu faite chair, Messie et Fils de Dieu est au cœur de la révélation et de la réponse de foi. Nul ne peut rester indifférent devant l’enseignement et l’agir de Jésus qui exigent un discernement et un choix : croire en Jésus comme on croit en Dieu, ou ne pas croire. Il en sera toujours ainsi au fil des siècles.

    Croire ou ne pas croire

        Jean illustre ce partage entre le croire et le non croire en recourant au potentiel symbolique de la lumière et des ténèbres. C’est ainsi qu’il établit une première équation entre le jour, la lumière, la connaissance et la foi et une autre entre la nuit, les ténèbres, l’ignorance et la non foi. La rencontre de Jésus et de la Samaritaine, en étant campée en plein midi, annonce que nous sommes en présence d’un parcours de foi accomplie : Il arrive ainsi à une ville de Samarie, appelée Sykar, près du terrain que Jacob avait donné à son fils Joseph,et où se trouve le puits de Jacob. Jésus, fatigué par la route, s'était assis là, au bord du puits. Il était environ midi (Jn 4, 5-6).

        À l’inverse la visite de Nicodème avait eu lieu durant la nuit et s’était terminée sans qu’il y ait eu adhésion de foi; il faudra attendre à la fin de l’évangile pour connaître l’entrée de Nicodème dans la foi. Dans le cas de l’aveugle né, on a le passage de la cécité totale à la vue, symbole du passage des ténèbres à la lumière, de la non foi à la foi.

    L’initiative de Jésus

        De même que la révélation du Fils unique relève d’une volonté libre, gracieuse et aimante de Dieu, ainsi en est-il de Jésus qui conserve l’initiative de répandre au moment opportun la vie et l’amour de Dieu en faveur des hommes, en suscitant toujours le désir du don de Dieu. L’adhésion de foi n’est possible que s’il y a le désir du don et un acte libre de la volonté (la participation active de la personne). Dans le cas actuel, on voit donc Jésus engager la conversation avec la Samaritaine, en se mettant lui-même en situation de soif pour susciter rapidement chez la femme l’intérêt de poursuivre le dialogue et éveiller ainsi sa propre soif, son désir de connaître Dieu, la source d’eau vive, dont le besoin d’eau quotidien est le signe: Jésus lui répondit : « Quiconque boit de cette eau aura de nouveau soif ; mais celui qui boira de l’eau que moi je lui donnerai n’aura plus jamais soif ; et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau jaillissant pour la vie éternelle. » La femme lui dit : « Seigneur, donne-moi de cette eau, que je n’aie plus soif, et que je n’aie plus à venir ici pour puiser » (Jn 4, 13-15).

     

    Yves Guillemette, ptre

    Source: Le Feuillet biblique, no 2369. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

    Source www.InterBible. org

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  • Le chaos du tohu-bohu

    le chaos

    Le chaos
    Gravure selon la description d'Ovide, Les Métamorphoses
    dans : Michel de Marolles, Tableaux du temple des muses
    Paris, Antoine de Sommaville 1655

      La Bible commence avec ce verset : « Commencement de la création par Dieu du ciel et de la terre. La terre était tohu-bohu, et la ténèbre à la surface de l’abîme » (Gn 1,1-2). La traduction de « tohu-bohu » est difficile. Le tohu-bohu tente de décrire l’état de l’univers avant la création de Dieu. Le monde est chaotique. On n’y retrouve pas de vie. Au contraire, avec le tohu-bohu on retrouve la ténèbre et l’abîme c’est-à-dire une masse informe d’eau primordiale. Le souffle de Dieu plane sur à la surface de ces eaux, puis il se met à créer par sa parole. « Dieu dit que la lumière soit et la lumière fut. » (Gn 1,3).

         On va retrouver « tohu » ailleurs dans la Bible. Parfois c’est pour marquer l’aspect terrifiant et sauvage du désert (Dt 32,10). D’autres fois, c’est pour indiquer qu’une terre retournera en friche et sera déserte (Is 24,10). Finalement, « tohu » est utilisé pour évoquer le néant (Is 29,13).

         Le tohu-bohu avant la création n’est pas synonyme de vide ou de néant absolu. Cette expression évoque une vaste étendue à la fois déserte et inhabitable. C’est un chaos que Dieu va organiser en créant. Il représente la confusion initiale, indifférenciée et informelle de la matière et des éléments, antérieurs à l’organisation du monde par l’intervention de Dieu.

         Dans la mythologie grecque, selon Hésiode, le chaos précède non seulement l’origine du monde, mais celle des dieux. Ovide dans ses Métamorphoses donna au chaos la signification en usage jusqu’à ce jour, en le décrivant comme une masse grossière inorganisée et informe.

         Le chaos se caractérise dès lors par deux éléments principaux : le gouffre sans fond où l’on fait une chute sans fin et le milieu sans orientation possible où l’on chute dans tous les sens. La Terre s’oppose radicalement au Chaos puisqu’elle offre une assise stable.

         Le récit de création du livre de la Genèse montre que Dieu va mettre de l’ordre dans ce chaos pour créer le monde tel qu’on le connait.

         Aujourd’hui, dans le monde scientifique, la théorie du chaos est une théorie mathématique et physique dédiée à l’étude des systèmes dynamiques. Elle s’applique à toutes sortes de sciences : astrophysique, météorologie, sciences humaines, biochimie moléculaire. Mais je vous avoue que c’est loin d’être mon domaine d’études… Par contre, la vie quotidienne va à un rythme si rapide qu’elle peut rapidement devenir chaotique. On se sent alors complètement désorganisé et on perd le contrôle. Lorsque cela m’arrive, je prends quelques secondes pour respirer et pour prendre conscience du geste créateur qui a organisé tout un monde à partir du tohu-bohu. Cela m’inspire à faire comme Dieu, c’est-à-dire d’être créatif pour m’en sortir.

    Sébastien Doane

    www.interbible.org

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  • Homélie du 29 septembre : 26ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu 

     

    « La bande des vautrés… »

     

    Textes bibliques : Lire

    La liturgie de ce dimanche nous fait entendre la voix du prophète Amos. Il se fait caustique pour dénoncer « la bande des vautrés ». Ces anciens nomades sont devenus un peuple prospère. Mais cette prospérité ne profite qu’à quelques privilégiés. Le prophète Amos ne mâche pas ses mots pour dénoncer le luxe insolent des riches face à l’indigence des pauvres. Quand le droit et la justice sont à ce point bafoués, le prophète sait que le pays court à sa perte. Si Amos revenait, imaginons un peu ce qu’il dirait sur notre monde et notre société. II dénoncerait le gaspillage qui est une gifle à tous ceux et celles qui n’ont pas de quoi survivre. Nous le savons bien, les situations de précarité sont de plus en plus criantes dans le monde et même tout près de chez nous.

     

    L’Evangile que nous venons d’écouter met en scène un riche qui vivait dans le luxe et un pauvre qui restait couché devant son portail. La parabole ne parle pas d’un mauvais riche ni d’un bon pauvre. Lazare peut très bien être le dernier des bons à rien, crasseux et même violent quand il est sous l’emprise de l’alcool. Le riche peut très bien être un bon mari, un bon père, un bon patron. Il peut être engagé dans une association humanitaire et signer des chèques pour le téléthon. Le véritable problème est ailleurs.

    Comme il le fait souvent, Jésus part de ce qu’il voit. De son temps, comme au temps d’Amos, l’extrême richesse côtoie l’extrême pauvreté. Et de nos jours, cela n’a pas changé. Dieu ne peut tolérer cette situation dramatique. Le pauvre est aussi son enfant bien-aimé. Il faut savoir que le nom de Lazare signifie « Dieu aide ». Le riche n’a pas de nom. En fait, c’est une manière de dire qu’il peut être chacun de nous.

    Cela ne veut pas dire que la richesse est un mal ni que le riche est un pécheur. Dans le monde de la Bible, c’est même le contraire. Etre riche et en bonne santé c’est un signe de bénédiction divine. Tout réussit à celui qui est ami de Dieu. Par opposition, les pauvres, les malades, les lépreux sont forcément des réprouvés. Rappelons-nous la question des disciples au sujet de l’aveugle-né : « qui a péché pour qu’il soit né ainsi ? » Jésus répond : « Personne. » La question est ailleurs.

    La richesse peut être bonne en soi. Mais elle peut devenir un péché quand elle rend sourd et aveugle. Le péché du riche c’est d’avoir transformé la clôture de son rang social en frontière infranchissable à l’autre. Il n’a rien fait de mal. Son problème c’est qu’il n’a pas vu. Ses richesses lui ont fermé les yeux, bouché les oreilles et fermé le cœur. Du coup, c’est lui le riche qui se trouve enfermé ; c’est lui qui est prisonnier ; c’est lui qui est aliéné par sa richesse.

    Et c’est dramatique parce que c’est son avenir éternel qui est en jeu. Il n’y aura pas de séance de rattrapage ; un jour, il verra clair parce que la mort lui aura enlevé les richesses qui l’aveuglaient. Ce jour-là, il ne pourra plus repartir à zéro. L’Evangile nous parle d’un grand abime entre lui et Lazare. Cet abime infranchissable, c’est lui, le riche, qui l’a creusé. Cette solitude dans laquelle il se trouve, c’est lui qui l’a organisée. Il s’y est complètement enfermé. Maintenant, personne ne peut rien pour lui.

    Cet évangile est donc pour nous un appel pressant à nous convertir. Il est urgent que chacun de nous ouvre ses yeux, ses oreilles et surtout son cœur à tous les Lazare qui sont sur notre route. Un jour, un pauvre mendiant avait affiché devant lui : « Au moins, n’ayez pas peur de me regarder ! » Ce regard qu’il attendait des passants était bien plus important pour lui que la pièce qu’on pouvait lui donner. A travers celui qui est dans le besoin, c’est Jésus qui est là. Un jour, il nous dira : « j’avais faim, j’étais malade, en prison, étranger… et vous êtes venus à  moi ». Dimanche dernier, le Christ nous recommandait de nous faire des amis avec « l’argent trompeur. Ces amis valent bien plus que toutes les richesses que nous aurons accumulées. Et surtout, ils seront là pour nous accueillir dans les « demeures éternelles ».

    Nous ne devons pas attendre qu’une apparition vienne nous dire qui est Lazare et où le trouver. Il est à notre porte, même s’il habite à l’autre bout du monde. Si nous ne le voyons pas, c’est que nous sommes aveuglés. Il est urgent de combler les ravins d’indifférence, de raboter les montagnes de préjugés, d’abattre les murs d’égoïsme. La grande priorité c’est de jeter des ponts, de tracer des routes, d’aller à la rencontre de l’autre. Le Christ est là pour nous accompagner car il sait bien que c’est au-dessus de nos forces personnelles. Sa mission a été de réconcilier les hommes avec le Père mais aussi entre eux. Il ne cesse de nous unir à lui mais aussi entre nous dans l’amour mutuel.

    Dans la seconde lecture, saint Paul nous rappelle précisément que nous serons jugés sur nos actes. A travers son disciple Timothée c’est aussi à nous qu’il s’adresse. Il nous invite à garder le commandement du Seigneur. Il s’agit pour nous de vivre « dans la foi et l’amour, la persévérance et la douceur ».

    Par ton Eucharistie, Seigneur, vient nous transformer pour que chacun de nous te voie dans ses frères quels qu’ils soient. Tu nous renvoie à Moïse et aux prophètes ; tu nous interpelles par ton Évangile mais aussi par la voix de celui qui crie sa détresse. Ouvre nos yeux et nos cœurs, libère-nous de nos égoïsmes car c’est dans le partage que nous pourrons être fidèles à ta parole. Amen.

    Sources : revues Feu Nouveau, Signes et Dimanche en Paroisse, Lectures bibliques des dimanches C (Albert Vanhoye), Pour la célébration de l’Eucharistie (Feder et Gorius), Saisons Bibliques 2, Le Nouveau Testament commenté (C. Focant et D. Marguerat)

    http://dimancheprochain.org

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  • Je n’ai pas été élevé dans la religion de la culpabilité, mais de l'Amour.

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    J’entends encore souvent cette question ; pourtant, j’avoue avoir un peu de mal à la comprendre car je n’ai pas été élevé dans la « religion de la culpabilité ».

    Je sais bien qu’autrefois, on disait aux enfants – et aux adultes aussi, qu’on traitait alors un peu comme des enfants – que Dieu, « le Père Tout-Puissant », voyait tout du haut du grand balcon du ciel et qu’il notait dans un grand livre tous nos péchés pour mieux nous faire expier nos fautes au grand jour du « Jugement dernier »


    C’était le temps où les prêcheurs parlaient davantage de l’enfer que de l’amour et où Dieu ressemblait davantage à un « garde chiourme » qu’à un Père plein de tendresse ! J’ai connu un vieux monsieur qui, pendant des années, n’a pas osé lever la tête au moment de l’élévation de l’hostie par le prêtre, lors de la consécration.


    On lui avait appris que c’était une faute très grave. Il ne fallait pas regarder la mystérieuse transformation du pain… Un jour, pourtant, cet ami, s’est rebellé : il a levé le front, regardé le pain eucharistique et les foudres ne lui sont pas tombées dessus !

    Je crois que cet homme a eu raison d’agir ainsi ce jour-là car, en brisant la fausse image d’un Dieu « gendarme », il a commencé son chemin de libération et sa marche vers un Dieu de l’Amour ! Pour être tout à fait franc : je crois que Dieu se fiche éperdument de noter la liste de nos péchés dans son vieux registre ! Car, pour lui, le mot « péché » ne s’écrit pas au pluriel, mais toujours au singulier. La liste de nos fautes ennuie prodigieusement Dieu ! Le seul « péché » qui le touche et l’attriste, c’est notre lenteur à aimer, notre désinvolture devant la seule grande affaire de notre vie : l’Amour !


    Nous faisons si souvent le même constat que St Paul : « Ce que je veux, je ne le fais pas ; et ce que je ne veux pas, je le fais » ! Je ne crois pas que le rôle de la religion catholique soit de nous culpabiliser : un Dieu qui, sans cesse, nous plongerait dans les ornières boueuses de notre culpabilité (culpabilité inhérente à notre condition humaine, comme l’a très bien montré la psychanalyse) serait un Dieu pervers… Dieu ne veut pour nous qu’une chose : notre bonheur !

     
    Et Jésus, pendant sa vie terrestre, a passé son temps à tendre la main aux pécheurs, aux prostituées, aux collecteurs d’impôts… La seule religion qui vaille est celle qui propose le visage d’un Dieu qui relève, qui met debout, qui « sauve » ; pas un Dieu qui condamne, pas un Dieu « très haut » et hautain mais un Dieu « très bas » (selon la belle expression de Christian Bobin) c’est à dire un Dieu toujours proche de l’homme et de ses fragilités ; un Dieu qui nous aime : qui que nous soyons et quoi que nous ayons fait. « Dieu est assez grand pour faire de nos erreurs mêmes, une vocation ! » disait Emmanuel Mounier…

     

     Bruno LEROY.

    Source http://brunoleroyeducateur-ecrivain.hautetfort.com/

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