• INTERNATIONAL

    Quand des milliers de Coréens prient pour leurs prêtres

    Vous êtes-vous déjà demandé à quoi ressemblait une cérémonie d'ordination en Corée du Sud ? Découvrez-le en vidéo !
    ARTHUR HERLIN 27 FÉVRIER 2016 

    La rédaction d’Aleteia puise dans ses fils de dépêches et vous offre ses plus belles vidéos, sans commentaire. À apprécier, juste pour le plaisir.

    En forte progression depuis 1985, le christianisme est pratiqué par plus de 30% de la population coréenne, se plaçant devant le bouddhisme qui réunit 24% des habitants de la péninsule. Comme en témoignent ces images. En 2016, ce sont 20 nouveaux prêtres qui ont été ordonnés.

    SOURCE http://fr.aleteia.org/
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  • Homélie du 4ème dimanche du Carême

    Abbé Jean Compazieu

    Goûtez et voyez comme est bon le Seigneur

    fils_prodigue  Textes bibliques : Lire

    En ce 4ème  dimanche du carême, nous sommes tous appelés à la joie. Le prophète Isaïe nous y invite : « Réjouissez-vous avec Jérusalem. Exultez avec elle vous tous qui l’aimez. Avec elle, soyez dans l’allégresse, vous qui portez son deuil. » La raison de cette joie, c’est la découverte progressive du monde de Dieu, le monde dans lequel Dieu nous appelle tous à vivre. 

    Le livre de Josué (première lecture) nous rappelle que ce n’est pas un monde d’esclavage, mais un monde d’hommes libres et solidaires. Après la libération d’Égypte et la longue traversée du désert, on arrive à la terre que Dieu avait promise à son peuple. Cette entrée dans la terre promise donne lieu à une grande fête. Dieu ne supporte pas de voir ses enfants esclaves sur une terre étrangère. Le monde où Dieu nous appelle à vivre, c’est un monde où chacun peut vivre en homme libre et heureux. Il pourra ainsi se découvrir responsable de lui-même et de ses frères : « Goûtez et voyez comme est bon Le Seigneur ! »

    Nous aussi, nous sommes en marche vers le monde de Dieu. C’est le message de Saint Paul dans la seconde lecture : « Dès maintenant, le monde ancien s’en est allé, un monde nouveau déjà né. » Le monde ancien c’est celui où l’on est esclave de ses égoïsmes et de l’amour de l’argent, celui de l’indifférence et de la violence. C’est un monde où l’on est esclave de ses caprices et de ses instincts. Nous reconnaissons que nous avons tous à lutter contre les traces de ce monde ancien. Mais la question n’est pas de SE transformer mais de SE LAISSER transformer par le Seigneur. Ce combat que nous avons à mener n’est pas le nôtre mais le sien.

    Le monde nouveau est déjà né. Ce monde c’est celui de la réconciliation et de la paix ; c’est le monde du pardon mutuel et de la tolérance ; c’est le monde du partage fraternel. Tel est le monde de Dieu. Pour y entrer, Le Seigneur nous invite à nous laisser réconcilier avec lui et entre nous. Dieu qui nous manifeste sa miséricorde nous demande d’être miséricordieux avec tous ceux et celles qui nous entourent. Nous sommes sauvés en Jésus et nous travaillons à ce salut qui vient.

    Mais pour cela, il nous faut encore redécouvrir le vrai visage de Dieu. L’évangile de ce jour va nous y aider. C’est la parabole du fils prodigue. Nous avons entendu l’histoire de ce garçon qui réclame à son père sa part d’héritage. Un fils qui part loin de sa famille et qui coupe toute relation avec elle, c’est un drame. Il ne peut plus participer aux joies et aux peines des siens parce qu’on ne sait plus où le joindre. Nous connaissons tous des familles qui vivent ce drame.

    Ce fils dont nous parle l’Évangile part donc pour un pays lointain. Il dépense toute sa fortune dans une vie de débauche. Il finit par la pire déchéance pour un juif : garder les cochons, ces animaux impurs d’après la loi. Nous pensons aujourd’hui à tous ceux et celles qui se retrouvent à la rue ou en prison. Ce fils prodigue décide donc de revenir vers son père. Ce retour n’est pas dû à une vraie contrition mais à la faim qui le tenaille. Comme le père de la parabole, Dieu fait le premier pas vers nous. Il nous offre son pardon gratuit. Tel est le monde de Dieu, un Dieu qui nous accueille tels que nous sommes, avec nos lèpres et nos souillures, sans nous juger. Il est absolument bouleversé par le mal que nous nous faisons à nous-mêmes.

    La grande joie de notre Dieu c’est de nous guérir et de nous accueillir. Il est incapable d’en vouloir à ses enfants, quoi qu’ils aient fait. Dieu est miséricorde. Il n’est que miséricorde, même pour le pire des hommes, ou plutôt celui qui a commis le pire. Nous sommes tous aimés de Dieu. Son Royaume est offert à tous. Il nous appartient de le dire et le redire à ceux qui ne le savent pas.

    Il est urgent pour nous d’entrer dans ce monde de Dieu, monde de la miséricorde, de la gratuité et du pardon. Nous ressemblons trop souvent au fils aîné qui se contente de servir son père comme un simple salarié. Au lieu d’accueillir son frère il le juge et le condamne. Au premier abord il a raison : ce frère a fauté ; il a déshonoré sa famille ; il doit assumer les conséquences de ses actes.

    Mais Dieu ne voit pas les choses ainsi. Sa grande joie c’est d’abord de retrouver son enfant : « il était mort, il est revenu à la vie. Il était perdu et le voilà retrouvé ! Entre donc dans la joie de ton père ! » Ce carême de l’année jubilaire nous est proposé comme un temps fort pour expérimenter et célébrer la miséricorde de Dieu. Entrons dans la joie du pardon et de la réconciliation où l’on oublie le passé. Puissions-nous accueillir cette joie que Dieu nous offre et nous ouvrir à son Royaume.

    Sources : revue Feu nouveau – célébrerons dimanche – missel des dimanches et fêtes 2016 – au service de la parole (Bernard Prévost).

    TÉLÉCHARGER  Homélie du 4ème dimanche du Carême

    Chant de ce dimanche: Goûtez et voyez comme est bon le Seigneur

    SOURCE http://dimancheprochain.org/
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  • J’ai prié un chemin de croix sur le Chemin de Croix

    Invitation à découvrir cette dévotion si salutaire sur la Via Dolorosa.

    Christian pilgrims carry a cross along the Via Dolorosa (Way of Suffering) in Jerusalem's Old City during the Good Friday procession on March 29, 2013. Thousands of Christian pilgrims took part in processions along the route where according to tradition Jesus Christ carried the cross during his last days. AFP PHOTO/GALI TIBBON / AFP / GALI TIBBON

    © GALI TIBBON / AFP

    « Le chemin de croix est la meilleure prière après la Sainte Messe », nous dit en 1874 la religieuse qui se trouve au Purgatoire, dans Le Manuscrit du Purgatoire du sanctuaire de Montligeon (reconnu par l’Église). J’ai fait mon premier chemin de croix lors d’une retraite de saint Ignace, et à chaque station que je découvrais pour la première fois, j’avais envie de pleurer tant je réalisais que pouvais m’approprier la Passion. Toutes les croix de notre existence, nous devons les vivre avec Jésus et les Lui offrir, car Il les a toutes souffertes en pire avant nous.

    La Via Dolorosa de Jérusalem : le chemin qui a porté la Passion du Christ

    À Jérusalem, la Via Dolorosa commence 100 m après la porte des Lions : l’une des deux portes qui mènent au mont des Oliviers (la deuxième porte, la Porte dorée, a été fermée au XVIe siècle par Soliman de Magnifique car il connaissait la prophétie biblique enseignant que le Messie doit venir, ou revenir, par cette porte là). Quelle émotion de voir « Via Dolorosa » en nom de rue, et réaliser que l’on est réellement sur le point précis de la Terre où Jésus a vécu sa Passion.

    • Station I et II – Jésus est condamné à mort – Jésus est chargé de sa Croix : Ces stations se situent sur deux bâtiments voisins. L’un est le vestige du palais d’Antonia, l’endroit où résidait Ponce Pilate. Lors du chemin de croix organisé par les franciscains tous les vendredi après-midi, on peut y monter. Il ressemble au reste d’un palais en pierre écrue, et abrite au fond de sa cour une école primaire coranique. Le second est la chapelle de la Flagellation. C’est dans la cour de cette chapelle qu’ont eu lieu la flagellation, le couronnement d’épines et le chargement de la Croix. La coupole de la chapelle représente une couronne d’épines, sur un fond doré. Une très sainte relique de cet endroit est conservée dans la basilique du Saint-Sépulcre : un morceau d’environs 70 cm de la colonne à laquelle Jésus était attaché pendant la flagellation.
    • Station III – Jésus tombe pour la première fois : 50 m plus loin, Jésus tombe sous le poids de nos péchés. Cette station se situe dans la cour de l’église catholique arménienne. Une peinture impressionnante y décrit la scène : Jésus à terre, et tous les anges du Ciel assistent à la tragédie, le visage vert de honte, la tête dans les mains, l’air malades de douleur et de consternation.
    • Station IV – Jésus rencontre sa mère :En imaginant notre pauvre Sainte Vierge, c’est l’une des stations les plus touchantes. Elle se situe dans le sous-sol de l’église catholique arménienne. On y voit une peinture de taille presque nature de la rencontre entre Jésus et Marie, et sur le sol sont gravées des traces de pied, qui marquent l’endroit précis où Jésus se trouvait. Notons qu’avec les mouvements terrestres, beaucoup de reliques se trouvent en sous-sol. Cette église est merveilleuse, car le Saint Sacrement y est exposé toute la journée. N’est-ce pas merveilleux d’avoir la présence physique de Jésus, à un endroit où Il s’est physiquement trouvé ?
    • Station V – Simon de Cyrène aide Jésus à porter sa Croix : Cette station se trouve au coin d’une rue. Il est dit de l’une des pierres, qui est encadrée, que Jésus y a posé la main pour se soutenir. On peut être sceptique, mais pensons au nombre énorme de personnes ayant assisté à la scène, dont de nombreux disciples, au moment de l’année où tout Israël se rendait à Jérusalem pour la fête de Pessah. Les témoins ne manquent pas !
    • Station VI – Véronique essuie la face de Jésus : Cette station se situe au milieu d’une rue très passante, dans laquelle beaucoup de magasins portent un nom faisant référence à Véronique. Véronique, Vere Icona, sur le linge de laquelle Jésus a imprimé sa Sainte Face en remerciement.
    • Station VII – Jésus tombe pour la deuxième fois : La septième station se trouve au bout de la rue des stations de Simon de Cyrène et de Véronique, et abrite une minuscule chapelle, qui n’est ouverte que par les moines lors du chemin de croix du vendredi.
    • Stations VIII et IX – Jésus console les filles d’Israël – Jésus tombe pour la troisième fois : Deux stations quasiment impossibles à trouver si on ne fait pas le chemin de croix avec les franciscains. Elles se trouvent à quelques mètres du sommet du Calvaire, en dehors de la basilique. Pensons à la charité et au désir d’évangéliser qu’a eu Jésus alors même qu’il était dans un moment de souffrance inimaginable. Mais aussi à la Croix qui l’a fait tomber trois fois, et dans le poids de laquelle nous voyons le prix qu’ont coûté nos péchés, et l’immensité de l’amour de Dieu. 
    • Station X – XI – XII – XIII – Jésus est dépouillé de ses vêtements – Jésus est cloué à la Croix – Jésus meurt sur la Croix – Jésus est remit à sa Mère : Ces stations se trouvent sur le Calvaire, on pouvait s’y attendre. Le Calvaire est très orné, avec un mélange tout hiérosolymitain d’arts latin, grec, russe, et arménien. Mais la chose la plus époustouflante que l’on peut y admirer c’est la vraie roche du Calvaire, protégée par une vitre, et que l’on peut toucher en de nombreux endroits. « Toucher la roche du Calvaire », un geste si simple, réel et concret, et qui semble pourtant inimaginable, même au moment où on le fait. 
    • Station XIV – Jésus est mis au tombeau : Au milieu de la basilique du Saint-Sépulcre se trouve bien évidemment le Saint Sépulcre lui-même, le tombeau du Christ. Une petite pièce protégée par un abri très haut et magnifiquement orné, dont l’entrée est gardée par des anges en bronze. C’est sur ce lieu, le point géographique le plus important du monde, le centre du monde en réalité, que se termine le chemin de croix franciscain du vendredi, avec des Notre Père et des Je vous salue Marie à l’intention du Pape.

    Pour ceux qui ne peuvent se rendre à Jérusalem, le chemin de croix a lieu tous les vendredi à 15 h en hiver. Une heure de décalage nous sépare d’Israël, alors si vous désirez méditer le chemin de croix en même temps que les franciscains pendant le Carême, c’est à 16 h qu’il faudra régler votre montre !

    Source http://fr.aleteia.org/
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  • « NOUS ÉTIONS DES GENS SIMPLES… »


    « NOUS ÉTIONS DES GENS SIMPLES… » - RMFQuand je vivais avec quelques frères dans la communauté de La Grotte, à Lachute, les gens de la région avaient l’habitude de parler des franciscains en disant « les p’tits pères ». Les occasions de présence et de contact étaient liées à la prière, la pratique sacramentelle, à l’accompagnement spirituel, à la volonté de nourrir des liens d’amitié. Que de défis de mort et de vie ont été partagés au fil des rencontres de tous les instants. Quelqu’un m’a confié un jour : « Quand on a pu de place où aller, on va chez les p’tits pères.» C’est une bonne manière de découvrir et d’exprimer le nom que François d’Assise a voulu donner aux frères que le Seigneur lui avait donnés : Frères Mineurs! Avouons que si l’expression frères est comprise tout de suite, même trop vite, c’est beaucoup moins évident pour l’autre partie du titre Mineurs. Un peu partout dans le monde, les gens trouvent eux-mêmes les symboles et les paroles pour traduire ce qu’ils voient et comprennent du style de vie des franciscains. Les gens de Lachute avaient saisi quelque chose de la vie et de la vocation des franciscains dans leur milieu. Cette perception aurait procuré beaucoup de joie à saint François.

    Nous étions des gens simples…

    DES GENS SIMPLES!

    À la veille de mourir, le petit pauvre d’Assise écrit son Testament. Il ramasse ses souvenirs, pense à ses compagnons de la première heure et explique d’où ils venaient et ce qu’ils ont découvert et voulu vivre ensemble. Il présente cette fraternité nouvelle avec un aveu touchant : « Nous étions des gens simples, et nous nous mettions volontiers à la disposition de tout le monde. » (Testament 19)

    Il évoque d’abord la question de leur provenance sociale. À part quelques exceptions, la plupart des frères viennent des classes sociales humbles. Cette origine sociale et économique est aussi une finalité, une vocation. Simples et petits quant au milieu d’origine, les frères le seront aussi par choix évangélique et par orientation missionnaire. Par vocation, les frères seront petits, c’est-à-dire mineurs, situés délibérément parmi les humbles de la culture et de la société. « Se mettre à la disposition de tout le monde » évoque une volonté et une manière de bâtir des relations, d’être présent et serviable. Une présence qui offre et réalise la paix. C’est la salutation des frères à l’égard de tout le monde. Paisibles, certes, mais serviables sans miser sur des positions enviables et des postes de domination. De là viennent les avis du saint d’Assise sur le travail, les relations, les privilèges et le logement. Les frères ne possèdent pas et ne s’approprient rien ni personne. Ils passent en ce monde en approfondissant sans cesse un passage de la Parole de Dieu : en toute condition de vie se comporter comme « des hôtes de passage, des pèlerins et des étrangers. » (Testament 24, 1 P 2, 11)

    UN PROJET SIMPLE!


    Même sensibilité et même pratique de simplicité quant au projet de vie des frères : « Alors je fis rédiger un texte en peu de mots bien simples, et le seigneur Pape me l’approuva. » (Testament 15) Écrite sobrement, simplement, la règle de vie demande aussi une compréhension et une pratique semblables : «…de même que le Seigneur m’a donné de dire et d’écrire la Règle et ces paroles purement et simplement, de même vous aussi, simplement et sans glose, vous devez jusqu’à votre dernier jour les comprendre et les mettre en pratique par de saintes actions. » (Testament 39) À une inspiration simple, conviennent seulement une compréhension et une mise en pratique simples.
    La minorité n’est pas seulement le fait d’être pauvre parmi les pauvres ou d’occuper toujours la dernière place. Être humble implique de refuser la duplicité et le mensonge. Être authentique et cohérent. François, ayant refusé les détours et les égarements, poursuit son chemin avec un coeur simple, dépouillé et unifié. Plus de calcul et de retour en arrière, finalement qu’un amour sincère. Pas d’hypocrisie dans la recherche comme dans l’accomplissement : ne pas se servir de Dieu ni rechercher son intérêt, seulement être présent et servir avec audace. Aucune disponibilité ni habileté pour le mal, un regard simple qui se trouve quand il rencontre Dieu et sa volonté. Une intention pure parce que toute sa vie est illuminée par Celui avec qui l’on chemine. François pouvait s’identifier aux paroles du prophète Michée : « Homme, le Seigneur t’a fait savoir ce qui est bien, ce qu’il réclame de toi : rien d’autre que pratiquer la justice, aimer la miséricorde et marcher humblement avec ton Dieu. » (6,8)

    « NOUS ÉTIONS DES GENS SIMPLES… » - RMF

    Seulement être présent et servir avec audace


    UN COEUR SIMPLE!


    Si quelqu’un va à Assise, il trouvera dans l’un des corridors de la Basilique Sainte Marie des Anges une statue de François d’Assise entourée de colombes. Elles se relaient pour habiter et vivre près de cette représentation muette du pauvre et de l’humble. La colombe était toujours l’offrande des pauvres dans le culte de la première alliance. Elle représente aussi toute une manière d’être et de vivre dans les situations les plus adverses, du martyre à la maladie : « Voici que moi, je vous envoie comme des brebis au milieu des loups; soyez donc rusés comme les serpents et candides comme les colombes. » (Mt 10,16) La vie de François est presque terminée. Les joies et les peines du chemin sont à la veille d’être déposées. Celui qui livre ses paroles de sage et de pauvre bénit une dernière fois les siens. Il a atteint la simplicité originelle et finale. Il libère son âme comme un enfant de Dieu et du monde, enfin innocent, un éprouvé de la souffrance et du mystère. François, comme Job, réduit à rien vit de l’essentiel, passe en Dieu, simplifié et simple. Une colombe, un simple, un petit, un juste selon le coeur de Dieu : « Car où est ton trésor, là aussi sera ton coeur. » (Mt 6,22)
     

    Gilles Bourdeau, OFM

    Source http://missionsfranciscains.blogspot.ca/
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  • Le nom de Dieu : « Je suis celui qui suis ».

    Invitation à la conversion

    Figuier avec ses fruits, tel qu'espère le vigneron

     La conversion est urgente : Luc 13, 1-9
    Autres lectures : Exode 3, 1-8.10.13-15; Psaume 102(103); 1 Corinthiens 10, 1-6.10-12

    Après l'évocation de la vocation d'Abraham (au 2e dimanche), c'est la figure de Moïse, impressionnante et déterminante, et la révélation majeure de Dieu saint proche des humains, qui sont présentées à notre réflexion. Quant au texte évangélique, il relate  le récit de deux faits dramatiques, suivis d'une parabole évoquant  l'agir patient de Dieu.

    Deux malheurs et une interprétation

         Quand arrivent  les catastrophes, nous réagissons fortement; les malheurs de toutes sortes qui frappent des populations civiles nous heurtent, les souffrances que des enfants innocents, des personnes handicapées, des personnes âgées  subissent nous scandalisent. Nous refusons le mal, certains iront jusqu'à se révolter contre Dieu. Pendant des siècles, des gens ont cru que le malheur s'abat sur celui qui est coupable. Les malheurs de Job conduisent sa famille, ses amis, les spécialistes religieux de l'époque, à croire qu'il a offensé Dieu. En Jean, l'histoire de l'aveugle-né reprend cette conception courante à l'époque. En effet, les disciples demandent: Rabbi, qui a péché pour qu'il soit né aveugle, lui ou ses parents?(9, 2-3).  Dans le récit de Luc, en ce dimanche, on rencontre le même schéma de pensée. Ce qui arrive à des Galiléens dévots, en pèlerinage à Jérusalem, et aux 18 Judéens, près de la colonne de Siloé, prouverait qu'ils sont de grands coupables. Jésus demande alors à ceux qui rapportent les faits : Pensez-vous que ces Galiléens étaient des plus grands pécheurs que tous les autres... pour avoir subi un tel sort?... qu'ils (les Judéens) étaient plus coupables que tous les autres habitants de Jérusalem (13, 2.4)?

         La réponse de Jésus est limpide, il rejette cette mentalité que certains ont de se croire plus exemplaires que ceux sur qui le malheur s'acharne, comme si en étant épargnés, ils étaient rassurés sur leur droiture et leur justice. Les événements tragiques frappent les gens indépendamment de leur valeur morale. Et Jésus passe à un autre registre, Il saisit l'occasion pour renvoyer à eux-mêmes ceux qui l'écoutent. Tous, sans exception, sont également menacés s'ils se livrent au péché: Eh bien... je vous le dis; et si vous ne vous convertissez pas,vous périrez tous de la même manière (v. 5).

    L'urgence de la conversion

         Jésus invite donc ses interlocuteurs à une prise de conscience, à regarder ce qu'ils sont à l'intime d'eux-mêmes, à juger de la nature de leurs actes, en somme à percevoir le sens de leur existence sous le regard aimant de Dieu qui est source de vie, puissance de vie et de bonheur. C'est un appel à la conversion, à se rendre compte de ce qui se passe dans le moment présent, à discerner, à bien juger, selon l'étymologie grecque (12, 56-57). Ces malheurs ont valeur d'avertissement, sont destinés à nous servir d'exemples, comme le mentionne Paul, dans sa Première lettre aux Corinthiens, (10, 6 deuxième lecture). La mort est imprévisible pour  qui que ce soit, et les fidèles doivent se tenir prêts à affronter le jugement (Luc 12, 58-59). Lorsque le redressement s'impose, le fidèle doit de toute urgence, se mettre résolument à la tâche, sinon, le mal spirituel qu'est le péché le guette et le conduit à la mort.

         La conversion! Cet appel à un changement de mentalité et de direction, il en a déjà été mention en Luc 5, 32 : Je suis venu appeler non pas les justes mais les pécheurs à la conversion.Jean le Baptiste a proclamé un baptême de conversion en vue du pardon des péchés (3, 3). Une partie du peuple avait reconnu alors la justice de Dieu en se faisant baptiser (3, 12); d'autres, des Pharisiens, des légistes ont refusé (7, 30). Et lorsque Jésus proclame, par le biais des paraboles (8, 8-10) et par ses guérisons, que le Règne de Dieu est arrivé, certains l'accusent de chasser les démons par Béelzébub (11, 15) et ils s'opposent fermement (5, 27- 6, 5; 11, 14 - 12, 59). Cette opposition ira s'accentuant jusqu'à la confrontation finale, à Jérusalem.

         Cet  épisode s'inscrit dans un contexte portant sur la réalité du jugement (chapitres 12 et13). Si, face au jugement perverti de l'homme, la conversion est possible, c'est grâce à l'action bienveillante et bienfaisante de Dieu qui donne en surabondance (chapitre 12). Par contre, si le règne de Dieu est refusé,  la personne marche vers la mort. Toutefois, et l'histoire du peuple hébreu le prouve, l'amour de Dieu est toujours offert. Mais pour tout humain lié à sa nature mortelle, le temps de la conversion est limité.

    Le vigneron imprévisible et patient

         Comment ne pas apprécier la sollicitude du travailleur à l'égard du plant improductif pour lequel il intercède auprès du propriétaire de la vigne! Après trois ans, le sort du figuier est réglé. Pourquoi épuiser inutilement la terre? Mais non. Le paysan propose un délai inattendu, une dernière chance : Maître, laissez encore cette année. Peut-être donnera-t-il du fruit, à l'avenir (3,  8). Cette parabole nous situe alors en pleine espérance. Dans notre aujourd'hui, avec la présence de Dieu en nous, nous pouvons vivre l'insatisfaction face à ce que nous ne comprenons pas de la souffrance, de la mort, face à nos fragiles retournements à recommencer sans cesse. Dans ces humbles efforts, toutefois,  s'exprime notre espérance  en Dieu qui fait passer du côté de la vie.

     « Je suis celui qui suis »

         La première lecture présente l'un des  plus importants personnages de la Bible: Moïse. Élevé à la cour de Pharaon, il fuit l'Égypte, à la suite du meurtre d'un égyptien qui maltraitait des Israélites (Exode 2, 12). Réfugié, il garde le troupeau de son beau-père, prêtre de Madiane, jusqu'au jour où il est appelé par Dieu à libérer son peuple de l'esclavage. C'est par-delà le désert, à l'Horeb, la montagne sainte (3, 1-15)  que le Seigneur le rejoint. Moïse est intrigué par un feu qui sortait d'un buisson... qui brûlait sans se consumer (3, 2), un feu qui a valeur de signe, car cet élément accompagne la plupart du temps les manifestations de Dieu (19, 18).

         Moïse! Moïse!, dit la voix de l'Ange qui initie la relation. Une interpellation qui dit la proximité. Puis, Dieu s'identifie, il est fidèle aux patriarches: Je suis le Dieu de ton Père, Dieu d'Abraham, Dieu d'Isaac, Dieu de Jacob (3, 4.6), le Dieu qui a protégé son peuple. Il voit, Il entend, Il connaît, Il sait: J'ai vu, oui, j'ai vu la misère de mon peuple... et j'ai entendu ses cris sous les coups des chefs de corvée. Oui, je connais ses souffrances... (3, 7). Et Dieu veut agir, Il a besoin d'un collaborateur qui sera son instrument de salut : Je t'envoie chez Pharaon: tu feras sortir d'Égypte mon peuple, les fils d'Israël (I3, 10). Que fera  Moïse face à cette  « annonciation » inattendue? Au départ, il est intrigué par le feu et fait un détour pour voir cette chose extraordinaire (3, 3). Rapidement, il éprouve, sinon un effroi, du moins une crainte révérencielle, une attirance aussi  devant le mystère d'une Présence. Devant la mission confiée, celle d'être porte-parole de Dieu vis-à-vis de son peuple à la nuque raide, et qui se croit abandonner, Moïse reconnaît sa pauvreté: Que suis-je pour aller trouver le Pharaon (3, 11)? Et Yahvé l'encourage, le soutient, le convertit à son projet, avant même de se nommer: Je suis avec toi une présence agissante et pleine de force(3, 12; Juges 6, 16)). Tu diras aux fils d'Israël : Je suis... Yahvé, le Dieu de vos pères... m'a envoyé vers vous (3, 14-15; Jérémie 1, 19). Puis, à la demande explicite de Moïse, Dieu dévoile son nom, tout en le  voilant : Je suis celui qui suis (3, 14; Je suis qui je serai... C'est là mon nom à jamais. (3, 15 dans la TOB). Il est  celui qui fait exister les Fils d'Israël, qui les fera sortir de leur prison, qui va cheminer avec eux jusqu'à la terre ruisselant de lait et de miel (3, 8). La fidélité, la patience et l'amour miséricordieux de Dieu n'ont pas de limites, sa présence aimante traverse les âges.

    Dans  cette histoire de figuier, qui es-tu, Seigneur : le propriétaire de la vigne ou le vigneron? Quant à moi, je me sens plutôt figuier... Parce que j'ai expérimenté la patience de tes vignerons et la confiance qu'ils mettent en moi, je voudrais être aussi, pour d'autres, le vigneron qui se refuse à condamner avant un dernier effort, celui qui fait confiance malgré les apparences et les déceptions, celui qui met du sien pour que d'autres donnent du fruit. (Edmond Vandermeersch)

     

    Julienne Côté, CND

     Source : Le Feuillet biblique, no 2479. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

    source http://www.interbible.org/
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  • L'esprit du Bénévolat.

    Du latin benevolus, le mot bénévole a pour sens étymologique: bienveillant. Le bénévole est celui qui nous veut du bien. Le bénévole est comme un ange qui veille sur nous, un ange gardien. Mais cet ange-là est fait de chair et d’os. On associe bien volontiers le bénévolat au temps libre. C’est parce qu’il a du temps libre que le bénévole est bénévole. Il offre de son temps à autrui, il donne du temps aux autres.

     Peut-être parce qu’ils n’ont pas assez de temps, peut-être aussi que le bénévole, lui, en a trop? Mais une journée fait vingt-quatre heures pour tout le monde, même pour le bénévole. Et puis, pour un bénévole, le temps passe plus vite que les autres. Il y a tant de choses à faire avec les autres. Il y a tant à donner que le bénévole, en fin de compte, a moins de temps que les autres.

     Ce n’est donc pas une question de quantité de temps à donner qui fait un bénévole. Le temps qu’il donne, il le vit avec les autres, pour les autres. C’est un temps vécu ensemble.

     Vivre quelque chose ensemble: c’est ce qui fait la qualité et la richesse du temps donné par le bénévole. Sa bienveillance, il la porte sur la qualité de ce qui est vécu ensemble: c’est un facilitateur de la relation sociale harmonieuse. On oppose, parfois à tort, le bénévolat au travail rémunéré. Il est vrai que le travail professionnel est marqué de la dure nécessité. Le sentiment de sa liberté disparaît. Les tensions chez les collaborateurs naissent et il n’est plus question de bienveillance sur le lieu du travail.

     Pourtant, le travail rémunéré ne doit-il pas avoir pour but un mieux-être pour soi, pour l’autre, pour le bien de tous? En y réfléchissant bien, toute tâche professionnelle ne met-elle pas en place des relations humaines au moyen desquelles le travail s’accomplit? Et pour que cette tâche pénible à faire ne le soit pas autant, ne faut-il pas que ces relations humaines soient des plus harmonieuses?

     Autrement dit, le travail professionnel ne doit-il pas s’inspirer de l’esprit du bénévolat? En effet, le travail gagnerait beaucoup d’humanité à emprunter l’esprit du bénévolat, et le bénévolat ne serait plus considéré comme un sous-travail. Donner de son temps à faire ensemble une tâche nécessaire et éprouver en la faisant sa liberté d’hommes et de femmes, telles sont les conditions d’un travail idéal et tel est l’esprit du bénévolat. Utopique me direz-vous? Mais le propre du bénévole est d’être de bonne volonté. Et nous savons que tout beau projet commence par la bonne volonté bienveillante, laquelle n’est jamais utopique.

      Bruno LEROY.

    source http://brunoleroyeducateur-ecrivain.hautetfort.com/
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  • Homélie du 3ème dimanche du Carême

    Abbé Jean Compazieu

    Que tes œuvres sont belles !

    que tes oeuvres sont belles

    Textes bibliques : Lire

    Tout au long de ce temps du carême, nous continuons notre marche vers Pâques. Et nous le faisons à la lumière de la Parole de Dieu. Le livre de l’Exode (première lecture) nous conduit à la deuxième étape du salut : c’est la révélation de Dieu à Moïse, au buisson ardent. Ce Dieu a vu la souffrance de son peuple réduit en esclavage. Il est avec tous ceux qui sont exploités, ceux qui sont réduits par la misère. Il est avec eux pour les délivrer. Mais il ne veut pas le faire sans vous. Il appelle des hommes, pas nécessairement les meilleurs ni les plus saints. Avec des petits moyens, il peut faire des grandes choses. 

    Dans la seconde lecture, Saint Paul s’adresse à la jeune communauté de Corinthe. Il s’y trouve des esprits forts qui se croient à l’abri des tentations. Il leur recommande d’être prudent et de se défier d’eux-mêmes. Saint Paul les invite à une relecture de l’histoire du peuple hébreu autant de Moïse. La plupart n’ont fait que déplaire à Dieu et ils sont tombés dans le péché. Beaucoup sont morts par ce qu’ils s’étaient écartés de Dieu. Cette lecture est un appel à nous convertir : prendre garde à ne pas tomber même si l’on se croit solide ; cela commence par un appel à ne pas juger les faibles. Comme Moïse et bien d’autres, nous sommes envoyés pour leur annoncer la sollicitude et la miséricorde de Dieu.

    Dans l’Évangile de ce jour, Jésus nous recommande de vraiment nous engager sur le chemin de la conversion. Pour nous y aider, il part des événements de la vie : l’accident absurde, les catastrophes, les guerres fratricides qui ne provoquent que destruction est mort. À l’époque, on pensait que tous ces malheurs étaient une punition de Dieu. Jésus refuse cette interprétation encore aussi répandue. Nous avons tous entendu cette question : « qu’est-ce que j’ai fait au Bon Dieu pour souffrir ainsi ? » Le Christ précise que le malheur est un avertissement pour nous tous et non le signe d’une culpabilité particulière.

    Dans cet Évangile, Jésus nous adresse un message important : c’est nous qui avons à nous remettre en cause. Les événements de la vie sont le signe que Dieu nous parle pour nous appeler à la conversion. Ce n’est pas le péché qui entraîne la condamnation mais le refus de se convertir : « si vous ne vous convertissez pas, vous périrez comme eux. » Non, ce n’est pas une menace, ce n’est pas Dieu qui va vous faire périr, c’est nous qui allons à notre perte. C’est pour cela que le Christ nous demande de ne pas remettre à demain notre conversion.

    La violence de Jésus, c’est celle de son amour miséricordieux. Il ne peut supporter que les hommes arrivent à leur perte. Il dénonce ce qui est le vrai mal de l’homme. Il nous rappelle à temps et à contretemps qu’il ne peut y avoir de compromission entre Dieu et le péché. Rester dans le péché c’est se condamner à une mort bien plus grave que celle qui est donnée par le glaive des soldats de Pilate. Mais le Christ Jésus est toujours là : il est celui qui a été envoyé par le Père pour guérir et sauver tous les hommes. Supplions-le de nous guider sur le chemin d’ une vraie conversion durant ce carême.

    Cet évangile se termine par la parabole du figuier : ce dernier ne porte pas de fruit et son maître envisage de l’arracher. Jésus condamne le fruit pourri mais aussi l’absence de fruits. Mais le vrai vigneron est un passionné qui aime vraiment sa vigne. C’est encore plus vrai pour Jésus : il n’est pas venu pour les justes mais pour les pêcheurs. Tout au long de l’Évangile selon saint Luc, nous pouvons lire les paroles de la miséricorde ; elles nous disent toutes qu’il aime les pêcheurs ; il nous aime tous. Il ne faut pas opposer la miséricorde et l’exigence. Le carême est toujours le temps de la sincérité du cœur, le temps de l’amour vrai, de l’amour pour la vie.

    Face à ce mal qui accable notre monde, nous voulons choisir l’amour, nous voulons changer notre cœur, le retourner, le convertir. La Vigne c’est le peuple d’Israël, c’est nous aujourd’hui. Sans l’amour, sans la conversion, nous sommes comme le figuier qui ne porte pas de fruit. Mais quand nous ne portons pas de bons fruits, Jésus ne nous dit pas : « il n’y a rien à faire ! Je t’abandonne ! » Jésus prend patience. Il veut nous aider à porter leurs fruits nouveaux. Il s’engage à tout faire pour nous y aider. Il fait sans cesse le premier pas vers nous, mais rien n’est possible si nous ne répondons pas à cet amour libérateur.

    En ce jour, nous faisons notre la prière du psaume 94 : « Aujourd’hui ne fermons pas notre cœur, mais écoutons la voix du Seigneur. »

    Télécharger : 3ème dimanche du carême

    Sources : Revue Signes – Feu Nouveau _ Missel des dimanches et fêtes des 3 années (Michel Wackenheim) – Homélies pour l’année C (Amédée Brunot) – Célébrons dimanche (Assemblées de la Parole des dimanches et fêtes) – parole de Dieu pour chaque dimanche (Noël Quesson).

    source http://dimancheprochain.org/
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  • Bonjour

    En cette année de la Miséricorde annoncée en fin d'année 2015 par notre bon pape François, écoutons le fr Roger Poudrier ofm lors d'une retraite au Cap de la Madeleine - durée 29 mn. Le frère (père) Roger prêche la MISÉRICORDE depuis plusieurs années. (mon appréciation, excellent)

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  • Alors, saint François serait en admiration devant ces beautés!

    Dix minutes de bonheur et d'émotions!!!Relaxez vous!!  

    Pendant ces 10 minutes tu vas voir des choses fabuleuses

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    Dossiers

     

     


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  • Citoyens des cieux, point final!

    La Transfiguration

    Mosaïque byzantine de la Transfiguration - Monastère Sainte Catherine au Sinaï

    La Transfiguration de Jésus : Luc 9, 28-36

    Nous sommes encore sous le choc. Des citoyens de pays instables voient leurs vies et leurs droits bouleversés par des vagues de barbarie sans précédent à notre époque. Des familles fuient en perdant tout, y compris leur appartenance plus que millénaire à la terre de leurs ancêtres. La vague des réfugiés qui balaie la Méditerranée secoue notre indifférence. Le problème de citoyenneté bafouée qu’on croyait « lointain » nous concerne tous. Il nous révèle l’importance d’être « citoyen quelque part »...

         Le déni de citoyenneté, répété à des milliers d’exemplaires, nous apprend aussi quelque chose d’important pour notre vie de foi. On nous demande souvent (avec mépris) : « Qu’est-ce que ça donne de croire aujourd’hui? » Aujourd’hui, nous entendons avec intérêt la réponse de saint Paul : nous, nous sommes citoyens des cieux(Philippiens 3, 20). Ce langage de saint Paul décrit la portée de l’alliance offerte à notre bénéfice par le Dieu de Jésus Christ. Notre langage aurait avantage à intégrer ce « chemin citoyen » qui enthousiasmait les premiers chrétiens. Le beau titre de « citoyens des cieux » confirme les bienfaits de l’alliance conclue jadis par Dieu avec Abraham, le père des croyants.

    L’alliance à l’infini
    Genèse 15, 5-12. 17-18

         Au sortir de nos torpeurs, comme Abraham (Genèse 15, 12) nous prenons conscience des splendeurs de l’alliance où Dieu nous a fait entrer. Dieu s'est engagé envers Abraham à devenir son pourvoyeur de biens supérieurs: une descendance, un pays...  Bref, des indicateurs certains d’une prospérité bienvenue dans un environnement aux ressources limitées. Cet engagement de Dieu est scellé au moment où Abraham lâche prise, dans un sommeil profond. Cette alliance, confirmée avec brasier et torche fumante, fait des flammèches, c’est le cas de le dire!

         L’appartenance à Dieu peut être définitive. Il s’agit désormais de vivre en s’ajustant aux exigences du Dieu très saint, à l’exemple de notre ancêtre dans la foi : Abraham eut foi dans le Seigneur, et le Seigneur estima qu’il était juste (Genèse 15, 6).  Dans l’évangile, Jésus transfiguré tient conversation avec les deux envoyés par excellence de Dieu, Moïse et Élie. Cette discussion au sujet de la montée de Jésus vers Jérusalem démontre que Jésus continue l'action des messagers divins de jadis. Il offre un statut d’alliance permanent, un lien définitif avec Dieu.

    La transfiguration sans entraves
    Luc 9, 28b-36

         La saison bénie du Carême est un moment de retour aux sources de la foi. Il convient d’y revenir en nous laissant guider par l’expérience de la Transfiguration de Jésus. Car, c’est bien vrai, le terrible quotidien est souvent opaque. Malgré la grande noirceur qui semble envahir nos cœurs, nous sommes invités à voir la vie autrement. Telle fut l’expérience de Pierre, de Jean et de Jacques (Luc 9, 28). Notre quotidien s’illumine quand nous prenons conscience des effets de la relation unique que Jésus vit avec le Père éternel, le Dieu de toutes les miséricordes. Malgré les obscurités du quotidien, l’appartenance profonde de Jésus finit par transparaître dans notre vécu. Elle offre des issues lumineuses au-delà de tous les obstacles. Nous vivons alors l’expérience spirituelle positive et réconfortante dont témoigne l’évangile, quand il raconte que le visage de Jésus apparaît tout autre!

         Pour les croyants sensibles à l’identité réelle de Jésus, les moindres détails de la description du Transfiguré sont un motif de joie. Même ses vêtements s’avèrent dignes d’un roi (Luc 9, 29)! En noble Fils de son Père (Luc 9, 35), Jésus est tellement plus que ce que les yeux des disciples pouvaient normalement percevoir. Il est porteur de la même gloire que Dieu (Luc 9, 32).  On comprend alors l’exclamation enthousiaste de Pierre: Maître, il est heureux que nous soyons ici… (Luc 9, 33). Puisse cette grande émotion trouver écho dans la discrétion de notre silence intérieur! C’est du moins une étape stratégique, tant que la transfiguration définitive, la résurrection, n'aura pas eu lieu : Les disciples gardèrent le silence… (Luc 9, 36).

    La citoyenneté qui transfigure
    Philippiens 3, 17 – 4, 1

         La résurrection du Fils de Dieu marque le début d'une ère historique absolument différente de tout ce qui l'a précédé. En effet, désormais, nous sommes citoyens des cieux! Il y a « quelque chose » au-delà des limites physiques et biologiques du corps humain. Le passage de Jésus dans notre histoire humaine a libéré nos corps de la perspective d'une destruction totale : Nous attendons comme sauveur le Seigneur Jésus Christ, lui qui transformera nos pauvres corps à l'image de son corps glorieux, avec la puissance qui le rend capable aussi de tout dominer (Philippiens 3, 20b-21).

         Nous bénéficions déjà d'une appartenance indéniable à la famille de Dieu, avec les avantages d'un statut que seul Dieu peut conférer. À l'époque de Paul, ce n'est pas la seule richesse qui était le critère de classification des gens. C'était la place dans le groupe, le statut social. De toute évidence, Paul croit que la transformation vécue par Jésus (d'un corps de chair à un corps de gloire) va bénéficier à ceux et celles qui le suivent.  Cette foi transforme notre identité. Nous appartenons à la maison de Dieu, nous sommes citoyens des cieux(Philippiens 3, 20).  Déjà, nous percevons autrement le terme de l’aventure humaine.  La foi donne à toute chose une perspective nouvelle. On se surprend à rêver : que cela dure longtemps…

    Une citoyenneté à partager

         Revenons à notre époque. La perte du statut de citoyens vécue par les réfugiés est vraiment grave. Dès le début de son pontificat, le pape François a sonné l’alarme. Il se révélait déjà comme le pape de la miséricorde lorsqu’il osa sonner l’alarme sur ce problème. Dans sa première visite en dehors de Rome, le pape visite Lampedusa, un des points d’arrivée en Italie des personnes déracinées par la guerre et la haine. Le pape qualifie de «honte» le manque d’accueil et d’intégration subi par des milliers de migrants. Le pape propose un autre comportement : l’intégration qui doit être offerte à des citoyens déracinés de leur patrie contre leur volonté.

         Petit à petit, les pays d’Europe, puis nos pays ont été touchés par la vague. Vague d’indignation d’abord, puis vague de compassion active. Plusieurs personnes se sont portées volontaires pour intégrer des réfugiés avec toute la dignité qui convient à des êtres humains. Un des ingrédients du succès de cette intégration réside dans la capacité des nations à reconnaître rapidement la qualité de citoyens à ces nouveaux venus.

         Nous pouvons nous engager dans cette vague de solidarité pour toutes sortes de raisons. Nous serons sensibles à la présence, parmi les réfugiés, de croyants et de croyantes qui sont les héritiers directs des promesses faites à Abraham. Les chrétiens des Églises orientales, déracinés dans ce tsunami sociétal, trouveront-ils auprès de nous un accueil fraternel? Une autre raison valable consiste à nous souvenir qu’en plus de notre citoyenneté territoriale, nous participons à la vie de la maison de Dieu. Nous sommes inclus dans l’alliance donnée à Abraham.  « Nous sommes citoyens des cieux ».  C’est immense.  C’est tout un programme de solidarité!

         Les événements actuels nous démontrent que les progrès de la conscience trouvent un appui fondamental dans les certitudes du christianisme. Les valeurs de démocratie, de pacifisme, d'écologie, de respect des personnes sont hautement compatibles avec notre conscience d'être enfants de Dieu. Que ce Carême nous incite à partager cette appartenance commune imaginée par Dieu pour notre bénéfice!

     

    Alain Faucher, ptre

    Source : Le Feuillet biblique, no 2478. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

    source  www.interbible.org
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