• Les Saints au quotidien.

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    Les saints ne sont pas des noms figés sur nos calendriers. Ils n'excellent pas en vertus sur les chemins de la pureté. Ils boivent, se défoncent, insultent les bourgeois et meurent dans l'indifférence absolue.

    Peu m'importe que tel bonhomme appelé François, Emmanuel, Guy ou même Térésa furent représentatifs d'une symbolique de sainteté à un moment donné, dans un contexte bien précis. 

    Ils firent leurs devoirs de chrétiens en aimant l'infini de l'amour à travers l'Homme. Ces saints-là ne font que nourrir mon cheminement. Ils me permettent de mieux rencontrer Johnny, Ahmed, Quentin dans la sérénité. Même s'ils sont défoncés au point de ne pas me reconnaître et de vouloir me tuer. 

    Je m'en moque éperdument. Ils sont le miroir d'une société qui déconne à plein tubes. Cette Société qui ne respire que le fric même si l'argent n'a pas d'odeur. Méphitiques senteurs qui remontent des entrailles.

    Pour moi, les Saints sont les casseurs, les violents, les ados consumés de désespérances. Ce sont les prostituées déjà tuées par des mains odieuses. 

    Les saints, sont ceux et celles qui pleurent un amour perdu,  comme cette femme qui va sur la tombe de son fils fauché par un chauffard ivre. Le Saint est aussi et surtout le SDF qui crève sur le bord de la route, parce que toute sa vie il ne fut jamais reconnu tel un Citoyen sur notre terre. Le Saint est l'enfant abusé et qui dénonce sans haine celui qui l'a tué vivant. Le saint est le Jeune qui me marche un peu trop sur les pieds auquel je fiche mon poing dans la gueule pour qu'il comprenne que des repères existent. Le saint est le vieillard que personne n'est venu visiter aujourd'hui.

    Les saints sont dans la rue ou près de nous. Ils nous tendent la main, veulent être reconnus et aimé. Si nous fermons notre regard sur ces réalités, alors nous ne serons jamais saints. Dans ce cas, inutile de prier. 

    Vous ne feriez que déranger Dieu pour rien. Il doit s'occuper de ceux et celles qui souffrent, gémissent d'effroi. Il doit vous remplacer dans cette tache que vous n'assumez pas. Sachez qu'il n'y parviendra pas sans votre présence spirituelle. Alors cessez de prier pour ces abysses que vous construisez. Il ne vous écoutera plus ! Votre foi de confort est morte. Alors retroussez votre cœur et aimez tendrement tout ce qui n'est pas aimable. 

    Embrassez votre ennemi même si vous avez envie de lui cracher dessus. Il faut se transcender au quotidien, plutôt que clamer sans cesse un monde plus fraternel. C'est nous qui le construirons avec les petits pas de l'amour. Nous sommes tous saints et saintes. Encore faut-il l'observer dans les yeux des autres. Je sais, c'est difficile d'être saint.

    Demandons de l'aide aux figurants du calendrier. Ils nous donneront le temps de nous améliorer en Dieu, toujours en Dieu. C'est Lui le matin de notre Amour à partager avec les autres. 

     

    Bruno LEROY.

    source http://brunoleroyeducateur-ecrivain.hautetfort.com/

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  • Quand Jésus apostrophe les pharisiens

    Le Christ et les pharisiens

    Le Christ et les pharisiens
    Anthony van Dyck, début du 17e siècle
    Esquisse au crayon et à  l’encre, 15,2 x 21,5 cm
    MET Museum, New York

    Les citations bibliques sont tirées de la Traduction liturgique officielle.

    Le début du chapitre 23 de l’Évangile selon Matthieu permet une très belle réflexion sur l’humilité et le danger de l’hypocrisie religieuse. Cependant, la suite de ce chapitre part de ces exhortations adressées aux pharisiens pour verser dans l’insulte et la malédiction. Pour comprendre les paroles surprenantes de Jésus au chapitre 23, il est nécessaire de situer l’Évangile selon Matthieu dans son rapport complexe avec le judaïsme.

    Le rapport complexe à Israël

    Matthieu a souvent été qualifié d’évangile « le plus juif ». En effet, le premier chapitre s’ouvre avec une liste d’une quarantaine de noms de personnages de l’histoire d’Israël. Le récit de l’origine de Jésus est en fait une synthèse de l’histoire d’Israël. Puis, dans le récit de sa naissance, on retrouve cinq citations qui indiquent comment les événements accomplissent les paroles des prophètes. La suite de l’évangile révèle le lien étroit entre cet écrit et la tradition juive.

    En même temps, il y a des versets qui distancient l’auditoire de Matthieu des personnes qui fréquentent « leurs synagogues ». On retrouve même des passages qui ont donné lieu à des interprétations antisémites comme les insultes violentes de Jésus proféré contre les scribes et les pharisiens au chapitre 23 : Serpents, engeances de vipères, comment pourriez-vous échapper au châtiment de la géhenne? (Mt 23,33) Comment comprendre ce rapport paradoxal entre Israël et l’Évangile selon Matthieu?

    Qui forme la communauté de Matthieu?

    Traditionnellement, les exégètes affirmaient que la communauté de Matthieu était composée de Juifs devenus chrétiens. Cette façon de présenter les choses n’est pas fausse, mais elle est un peu anachronique. Au premier siècle, le mot « chrétien » n’était pas encore utilisé et le mot « Juif » était une référence plutôt nationale que religieuse. Les découvertes de Qumrân ont montré que l’identité juive était très fragmentée à cette époque. Tout laisse croire que les premiers auditeurs de l’Évangile selon Matthieu suivaient Jésus comme Christ et se considéraient comme faisant partie d’Israël. En fait, ils se considéraient même comme le véritable Israël puisqu’ils ont su reconnaître le Messie de Dieu.

    Avec son interprétation créative des traditions théologiques d’Israël, la communauté de Matthieu affirme qu’ils sont les seuls garants légitimes de ces traditions. La caractérisation d’Hérode dans le récit de la naissance de Jésus, celle des scribes et des pharisiens au cours du ministère de Jésus ainsi que celle des autorités juives de Jérusalem lors de la passion mène les lecteurs à développer un regard négatif sur ceux-ci. En quelque sorte, l’ecclésiaremplace les autorités d’Israël.

    L’usage des Écritures par Matthieu est un moyen par lequel sa communauté s’identifie avec l’histoire d’Israël. Indirectement, ce processus dépouille ses adversaires juifs de cette identité puisqu’ils ne partagent pas la conviction que Jésus est le Messie, le point culminant de l’histoire de la relation entre Dieu et son peuple. Ce renversement permet à la communauté de Matthieu de relire le passé à la lumière d’un présent qui a radicalement changé avec la mort et la résurrection de Jésus.

    Un conflit entre frères

    C’est justement parce que la communauté de Matthieu se considère comme Israël qu’ils sont en conflit avec les autres façons « d’être Israël ». Le récit de Caïn et Abel (Gn 4) est une excellente métaphore pour montrer que la violence est potentiellement plus grande entre des personnes qui sont si proches qu’on pourrait dire qu’ils sont frères. Le sang d’Abel est justement évoqué à la fin du chapitre 23 pour associer les scribes et pharisiens au meurtre de Caïn.

    De quels pharisiens parle-t-on?

    Matthieu présente les pharisiens de façon extrêmement défavorable. Ils sont décrits comme des hypocrites demandant aux autres de suivre des observances minutieuses qu’eux-mêmes contournent. Ils semblent inflexibles dans leur application de la Loi. On y souligne aussi leur cupidité et leur orgueil.

    Toutefois, historiquement il est probable que Jésus ait été proche de ce mouvement. Plusieurs ressemblances existent sur le plan de la foi entre Jésus et les pharisiens. Par exemple, ces derniers croyaient à la résurrection, à la vie éternelle et au retour du Messie, alors que d’autres Juifs, comme les sadducéens, n’y croyaient pas. Aussi, comme les pharisiens, Jésus était en conflit avec les autorités qui contrôlaient le Temple et qui participeront à sa condamnation à mort.

    Après la destruction du Temple en 70, les pharisiens, au cœur du système des synagogues, prennent en charge le monde religieux juif. Au moment de l’écriture de l’Évangile selon Matthieu, sa communauté est prise dans un conflit avec ce groupe. Les pharisiens expulsent des synagogues les juifs suivant Jésus, et ainsi, enclenchent ce qui mènera à deux religions distinctes. Les auteurs des Évangiles ont été touchés par cette tension. Ainsi, dans leurs récits, ils projettent sur les pharisiens des années 30 les tensions avec les pharisiens des années 70-90.

    D’ailleurs, la description que fait le Nouveau Testament de l’interprétation sèche et minutieuse de la Loi par les pharisiens est réfutée par le vaste corpus de littérature juive qui montre, au contraire, que ceux-ci portaient un souci réel de l’interprétation de la Torah dans la vie de tous les jours. Malheureusement, la mauvaise réputation des pharisiens est restée, et leur nom a servi à désigner les hypocrites religieux, ce qui n’a aucun lien avec le véritable esprit pharisien.

    Scribes et pharisiens du 21e siècle

    Le chapitre 23 de Matthieu interpelle les personnes qui lisent et entendent ce texte aujourd’hui à garder certaines exigences éthiques. Il est fréquent que les politiciens cherchent à se faire voir et d’avoir les premières places dans les événements publics. Sont-ils au service de leurs concitoyens ou au service de leur image? La réflexion vaut aussi pour notre Église. Alors que les textes de l’Antiquité montrent qu’entre eux, les chrétiens s’appelaient frères et sœurs en prenant les indications de l’Évangile de façon plus littérale, nous n’avons pas de problème de nos jours à donner une série de titres honorifiques qui ont été créés à la cour pontificale du Moyen Âge et de la Renaissance. Ces différents titres sont une façon pour l’Église de récompenser les bons et loyaux services. L’important n’est pas de dénoncer ces titres en appliquant littéralement les paroles de Jésus, mais plutôt de veiller à construire une communauté fraternelle dans notre Église. Bien entendu, la meilleure façon de le faire est sans doute de commencer par veiller à remettre en question nos propres hypocrisies.

    Je termine par une note personnelle. J’aime beaucoup le chapitre 23 de Matthieu. Loin des catéchèses des années ‘80 qui présentaient un Jésus aseptisé comme mon « ami », ce chapitre permet de prendre conscience de la radicalité d’un Jésus qui dérange. Si Jésus meurt crucifié, c’est parce qu’il a osé dénoncer les pratiques qu’il jugeait inacceptables. Au lieu d’être surpris par la colère de Jésus, peut-être que nous devrions nous inquiéter de notre difficulté à nous indigner?  

    Quand Jésus apostophe les pharisiens - InterBible

     

     

     

    Source : Le Feuillet biblique, no 2549. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Diocèse de Montréal.

    source www.interbible.org

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  • Homélie du 31ème dimanche tu temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu

    « Dieu avant tout… » 

     

     Textes bibliques : Lire

    Dans la première lecture et dans l’Évangile de ce jour, chacun en prend pour son grade, les prêtres, le peuple, les scribes et les pharisiens. Le prophète Malachie reproche aux prêtres de son temps de « pervertir l’alliance ». Ils ont pour fonction de se consacrer à Dieu et de chercher sa gloire. Ils doivent enseigner la loi qui leur a été confiée par Moïse. Or voilà qu’au lieu de penser à la gloire de Dieu, ils ne font que rechercher leur seul intérêt. Mais en leur montrant leur péché, le prophète les appelle à la conversion. Il leur rappelle que Dieu est un Père qui aime chacun de ses enfants. 

    Ce rappel à l’ordre s’adresse aussi à nous tous, prêtres et laïcs. À travers ces paroles du prophète, c’est Dieu qui nous parle aujourd’hui. Il nous invite à accueillir son amour et à nous laisser transformer par lui. Ce qui est premier, c’est précisément cet amour de Dieu pour chacun de nous. Quand nous nous en sommes écartés, il ne cesse de nous appeler à revenir vers lui de tout notre cœur. Son amour va jusqu’au pardon. Quels que soient nos torts, il n’a jamais cessé de nous aimer. Il ne veut que notre bonheur. Nous sommes donc invités à recentrer notre vie sur Dieu et à retrouver son amour.

    Dans l’Évangile, Jésus nous montre les pièges de l’autorité. S’adressant à la foule, il dénonce les comportements des scribes et des pharisiens. Mais ce qu’il dit pour eux vaut aussi pour chacun de nous. Qu’il s’agisse des autorités religieuses, politiques ou parentales, ces pièges sont les mêmes.

    Premier piège : « Ils disent et ne font pas ». Nous reconnaissons tous le décalage entre nos belles paroles et notre vie de tous les jours. Il est important que chacun pratique ce qu’il enseigne. Un jour, Jésus a dit : « Il ne suffit pas de dire seigneur, Seigneur pour entrer dans le Royaume des cieux, il faut faire la volonté de mon Père. » Nous sommes envoyés pour annoncer l’Évangile du Christ, mais il importe que toute notre vie soit ajustée à cette Parole.

    Deuxième piège : pratiquer l’autorité comme une domination et non comme un service. Jésus reproche aux scribes et aux pharisiens de lier « des fardeaux pesants » et d’en charger les épaules des gens ; mais eux-mêmes « ne veulent pas les remuer du doigt ». Ils ont l’avoir, le savoir et le pouvoir. Cela pourrait être un merveilleux moyen de servir les autres. Au lieu de cela, ils ne pensent qu’à dominer.

    Troisième piège : vouloir paraître : « Ils agissent toujours pour être remarqués des hommes ». Nous connaissons tous cette tentation d’aimer paraître, de rechercher la considération et l’intérêt. Dans le sermon sur la montagne, Jésus nous recommande de n’agir que par amour pour Dieu et par amour pour nos frères sans chercher les louanges des hommes.

    Quatrième piège : se croire important, avoir le goût des honneurs.« Ils aiment les places d’honneur dans les repas, les premiers rangs dans les synagogues, ils aiment recevoir le titre de Rabbi (Maître). L’orgueil vient les détourner de Dieu et des autres. Jésus vient leur rappeler la valeur de l’humilité. Les titres et les honneurs ne sont pas mauvais en eux-mêmes. Mais le fait de les porter implique une responsabilité, un témoignage à donner, une mission à accomplir. On ne se grandit qu’en se mettant au service des autres. Cet humble service nous grandit aux yeux de Dieu comme au regard de nos frères.

    Dans la seconde lecture, l’apôtre Paul nous donne un merveilleux exemple d’une attitude authentiquement chrétienne et authentiquement apostolique. Plutôt que de se présenter comme apôtre du Christ et d’insister sur l’autorité qui lui vient de Dieu, il adresse aux chrétien un message plein de douceur et d’humilité. Il manifeste envers tous un amour plein d’affection. Sa générosité est extrême. Elle ira jusqu’à offrir sa vie pour les chrétiens. L’attitude de Paul correspond à ce que nous recommande l’Évangile de ce jour. Elle s’inspire de l’amour qui vient de Dieu.

    En ce dimanche, les textes bibliques nous provoquent à une véritable remise en question. Le Seigneur nous appelle à revenir vers lui et à nous ajuster à son amour. Il est notre compagnon de route et il chemine avec nous. En célébrant cette Eucharistie, nous le remercions de remettre en l’endroit ce qui était à l’envers dans nos vies.

    Télécharger cette homélie : Dieu avant tout

    Sources : L’intelligence des Écritures (Marie Noëlle Thabut) – Lectures bibliques des dimanches (Albert Vahoye) – C’est dimanche (Emmanuel Oré)

    source  http://dimancheprochain.org

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  • RENCONTRE DE TROIS FRATERNITÉS 

    Pour fraterniser...

    Le 31 août dernier, des membres des trois fraternités de la Régionale OFS de Sherbrooke, soit : St-Elzéar de Windsor, St-Esprit et Ste-Colette de Sherbrooke se rencontraient pour échanger ensemble autour d’une épluchette de maïs. La rencontre se déroulait chez deux des membres, Micheline et Richard Chamberland. Nous profitions aussi de la présence du frère Henri Ethier, notre assistant spirituel régional. 

    Dès notre arrivée en après-midi, nous avons pu commencer à échanger entre nous. Par la suite, ensemble, ce fut la préparation des épis pour la cuisson.

     C’est autour d’une grande table, que nous avons célébré notre rassemblement. Quelques per- sonnes avaient aussi apporté d’autres éléments pour agrémenter notre repas, lequel fut suivi au salon d’un échange profond, chaleureux et fraternel bien apprécié.

     Donc, c’est dans la joie, la paix et le partage que cette rencontre festive entre trois fraternités a été vécue.

    Jean-Guy Dupuis
    Fraternité Ste-Colette

    source  Écho de la famille franciscaine n° 96

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  • Jésus, maître de l’essentiel

    Les pharisiens questionnent Jésus

    Les pharisiens questionnent Jésus
    James Tissot, entre 1886 et 1894
    Brooklyn Museum, New York 
    (photo : Wkipedia)

    Le premier de tous les commandements : Matthieu 22, 34-40

    Les lectures : Exode 22,20-26 ; Psaume 17 (18) ; 1 Thessaloniciens 1,5c-10
    Les citations bibliques sont tirées de la Traduction liturgique officielle.

    Avec ses 613 commandements, la Loi de Moïse était compliquée à mettre en pratique pour les membres du peuple de l’alliance. C’est pourquoi il n’était pas rare de consulter les maîtres religieux juifs du temps afin d’obtenir d’eux le secours de principes pouvant simplifier leur observance de la Torah. Les maîtres entre eux s’adonnaient volontiers et longuement à ces exercices de « mise en ordre » et de « hiérarchisation » des commandements. « Maître, dans la Loi, quel est le grand commandement? », la question du docteur de la Loi posée à Jésus est donc un classique du genre, le cas typique du rabbi qui en consulte un autre pour comparer, valider, consolider ses propres positions. Ces discussions d’érudits de la Loi constituaient d’ordinaire un exercice bienveillant marqué par une recherche d’édification et de croissance spirituelle. Toutefois ici, le climat est hostile. Ce n’est pas par souci d’édification que l’on questionne Jésus, mais bien pour le prendre au piège, comme l’évangéliste prend la peine de nous le préciser.

    Un contexte hostile

    Mais pourquoi cette hostilité envers Jésus? Pour mieux la comprendre, resituons l’extrait dans l’ensemble de l’évangile de Matthieu. Peu avant sa mort, Jésus est à Jérusalem, la Ville Sainte où il vient, quelques jours auparavant, d’entrer triomphalement (Mt 21,1-11). Les foules avaient reconnu en lui le Messie humble monté sur un ânon annoncé par le prophète Zacharie (Za 9,9), scandant joyeusement à son endroit des titres messianiques.  Avait suivi immédiatement l’épisode du Temple duquel Jésus chassa les vendeurs (Mt 21,12-17). Coup sur coup, ces deux évènements eurent tôt fait d’irriter les autorités religieuses de la ville (prêtres, scribes et anciens, pharisiens et sadducéens) avec lesquels Jésus se verra immédiatement confronté (Mt 21,23). Après tout, ne leur appartient-il pas à eux, plutôt qu’au simple peuple, le rôle d’authentifier l’identité du Messie quand il viendrait ? On sent déjà se profiler la passion de Jésus. On demande des comptes à Jésus qui, en réponse, leur servira trois paraboles de « rendez-vous manqués » qui les visent directement, les faisant mal paraître [1]. Par la suite, ses adversaires, cherchant matière à condamnation, riposteront en lui tendant trois pièges dont l’évangile de ce dimanche constitue le troisième. Voilà où nous en sommes dans notre lecture dominicale de l’Évangile selon Matthieu.

    La Loi et les prophètes !

    Évidemment, Jésus ne tombe pas dans le piège! Se hissant au dessus de la mêlée, il sait toujours, en toute liberté, ramener ses interlocuteurs à l’essentiel, au cœur de Dieu. Aussi, à ses détracteurs versés dans l’Écriture, c’est avec l’Écriture qu’il répond ! D’abord avec un verset tiré du fameux Shema Israël, cette exhortation donnée par Moïse à son peuple (Dt 6,4-9), devenue une sorte de leitmotiv ou de profession de foi que le juif pieux récite chaque jour, à son lever et à son coucher. Le verset du Shema cité par Jésus enjoint à aimer Dieu, le Dieu unique, de tout son cœur, de tout son esprit et de toute sa force. En prenant ainsi un joyau de la foi juive pour en faire le grand, le premier commandement, Jésus s’inscrit dans la sagesse d’Israël à laquelle ne pourront certes pas s’opposer ses adversaires attachés à la Loi.

    Mais c’est aussi par ce second commandement qui lui est semblable que Jésus respecte et honore la Loi d’Israël. En effet, ce second commandement, Jésus le prend aussi dans l’Écriture, au livre du Lévitique C’est ainsi que tu aimeras ton prochain comme toi-même. C’est moi le Seigneur (Lv 19,18). C’est n’est pas une nouveauté qu’apporte Jésus, la Loi de Moïse et la prédication des prophètes juifs liaient déjà l’amour de Dieu à l’obligation d’aimer son prochain pour vivre à la hauteur de la dignité d’appartenir au Seigneur, de vivre en alliance avec Lui. La première lecture (Exode 22,20-26) de ce dimanche nous offre un bel exemple de l’attitude de charité concrètement exercée envers les plus pauvres que le Seigneur attend de ses enfants au nom de leur appartenance au peuple de l’alliance. « Peuple d’Israël, tu as été libéré de l’oppression d’Égypte par le Dieu libérateur qui t’a aimé; deviens toi-même ce libérateur aimant, à ton tour et en Son Nom, auprès de tes semblables », telle serait la logique sous-tendant les paroles de la Loi que Moïse transmet ici à son peuple; l’esprit de la Loi, en somme.

    Les prophètes de l’Ancien Testament ne diront pas autrement. Leur prédication lie aussi très souvent amour de Dieu et amour du prochain. De la façon la plus éloquente, Isaïe nous rappellera cette cohérence exigée entre ces deux amours par ce célèbre plaidoyer du « jeûne que Dieu préfère » (Is 58) : la miséricorde  et libération des jougs doivent précéder ou accompagner tout geste religieux, par ailleurs légitime (jeûne, prière, repos du sabbat).

    Jésus, maître inspirant

    La Loi et les prophètes, c’est-à-dire toute la Bible hébraïque, se trouvent ainsi résumés par ces deux commandements égaux en importance, nous dit Jésus. Loin de tomber dans le piège tendu par ses adversaires, Jésus, fidèle à son habitude, subjugue par une réponse qui atteint deux cibles à la fois. Puisant dans  le trésor d’Israël, elle contentera ses contemporains juifs, fidèles à Moïse, qui y trouveront un aide-mémoire pratique facilitant leur observance de la Loi. Mais c’est aussi au cœur du nouveau peuple de Dieu, l’Église, que cette parole résonne comme un condensé extraordinairement inspirant de l’Évangile à venir.

    La leçon des deux commandements nous convainc de la stature magistrale de Jésus. Car il n’est pas de maître plus inspirant que celui qui pratique parfaitement ce qu’il enseigne!

    [1] La parabole des deux fils (Mt 21,28-32), celle des vignerons révoltés (Mt 21,33-46) et celle du banquet nuptial (Mt 22,1-14).

    Patrice Bergeron

    Source : Le Feuillet biblique, no 2548. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Diocèse de Montréal.

    source http://www.interbible.org/

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  • Notre croissance spirituelle.

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    Notre existence spirituelle se construit, peu à peu, malgré les tempêtes qui nous submergent. Le dialogue constant avec Dieu est nécessaire à cette lente et sereine construction de notre être.

    Nous vivons dans une société qui nous fait marcher au rythme de l’éclair. Éblouis que nous sommes par nos performances ou envahis de remords par notre passivité, ce sont ces violences sournoises qui régissent notre existence. Notre spiritualité s’en trouve atrophiée ou reléguée au second plan. 

    En fait, nous sommes les pâles reflets dans notre vie spirituelle, des attentes de ce monde. Et nous voilà, toujours en retard d’un voyage intérieur. C’est ce que nous pensons, malheureusement, souvent. La vie spirituelle avec Dieu-Amour est d’un autre ordre, heureusement. Une longue et solide paix intérieure vient nous habiter, lorsque nous suivons les enseignements d’Amour de Christ. Le temps est son Royaume et Il se laisse approcher dans ce silence habité que nous entretenons dans la prière. 

    Nous puisons notre Force à la source essentielle de Son regard. Notre existence spirituelle se construit, peu à peu, malgré les tempêtes qui nous submergent. Le dialogue constant avec Dieu est nécessaire à cette lente et sereine construction de notre être. Lorsqu’un jeune me demande, je crois en Dieu mais je ne prie pas. Je lui réponds, aimes-tu tes parents ou un membre de ta famille ou simplement un ami. Il me rétorque, souvent, j’aime telle personne, et moi de lui dire, donc tu ne lui parles jamais ! 

    Il me regarde interloqué et je lui dis, tu m’affirmes aimer Dieu et tu ne lui parles jamais, non plus. Dis Lui, simplement que tu l’aimes ainsi ta vie sera remplit de Sa présence. Voyez-vous, nous sommes tous sur le même bateau, nous affirmons haut et fort que nous aimons Christ et ne Lui réservons pas même quelques temps de silence profond pour être en communion avec Lui. 

    Cette croissance spirituelle ne viendra que dans un silence d’Amour entretenu. Ensuite, nous serons plus forts, plus fermes pour assumer les adversités de l’existence. Que Dieu nous apprenne, chaque jour à retrouver cette qualité de silence qui habite nos cœurs et enflamme de joie notre Vie. C’est ce que nous pouvons nous souhaiter, en tant que chrétiens qui veulent vivre constamment dans les bras d’Amour de Christ. 

    Laissons les autres courir, nous les rattraperons par notre croissance spirituelle qui nous rendra indéfectiblement confiants envers tout événement qui nous parvient, puisque nous vivrons main dans la main avec Christ !

    Bruno LEROY.

    source http://brunoleroyeducateur-ecrivain.hautetfort.com

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  • Le pape exhorte à témoigner de l’Evangile là où l’on vit

    Appel à l’angélus pour la Journée missionnaire mondiale

    Angélus, capture CTV

    Angélus, Capture CTV

    Pour la Journée missionnaire mondiale, ce 22 octobre 2017, le pape a exhorté à témoigner de l’Evangile dans son milieu de vie.

    Il a en effet évoqué la célébration de cette 91e journée, sur le thème “La mission au cœur de l’Eglise”, après la prière mariale de l’angélus qu’il a présidée place Saint-Pierre. « J’exhorte tous, a-t-il déclaré, à vivre la joie de la mission en témoignant de l’Evangile dans les milieux où chacun vit et oeuvre ».

    Il a également appelé « à soutenir les missionnaires partis pour annoncer le Christ à ceux qui ne le connaissent pas encore, par l’affection, l’aide concrète et la prière ».

    Le pape a rappelé son intention de promouvoir un « Mois missionnaire extraordinaire en ottobre 2019, afin d’alimenter l’ardeur de l’activité évangélisatrice de l’Eglise ad gentes ».

    « Au jour où l’on célèbre la mémoire liturgique de saint Jean-Paul II, pape missionnaire, confions à son intercession la mission de l’Eglise dans le monde », a-t-il conclu.

    source ZENIT.org

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  • « IL N’Y A PAS D’ÉTRANGER SUR CETTE TERRE »

    Testes bibliques : Lire

    « Il n’y a pas d’étranger sur cette terre. » Ce slogan de la CIMADE voudrait nous provoquer. Dans un langage très actuel, le livre de l’Exode (1ère lecture) nous donne des consignes très concrètes : « L’immigré, tu ne l’exploiteras pas, ainsi que la veuve et l’orphelin ; tu ne prendras pas en gage le manteau de ton prochain : il n’a que cela pour se couvrir quand il fait froid. » C’est ainsi que Dieu attire notre attention sur les personnes fragiles qui dépendent de la bienveillance des autres. Il se désolidarise des agissements coupables en déclarant qu’il répondra au cri des humbles.

    En écoutant ce texte biblique, nous pensons tous aux immigrés d’aujourd’hui qui ont fui la guerre. Nous pensons aussi à tous ceux qui sont réduits à l’esclavage et à la misère. Dans certains pays, les gens n’ont qu’un maigre repas par jour. Le livre de l’Exode vient nous rappeler que l’alliance avec Dieu passe par l’amour des frères et spécialement des plus fragiles. Si nous les oublions, notre vie deviendra un contre témoignage. En Dieu, tout homme devient un frère à aimer.

    La lettre aux Thessaloniciens (2ème lecture) nous parle d’accueil. L’apôtre Paul congratule les chrétiens de cette ville pour l’accueil qu’ils ont réservé à sa prédication et à sa personne. Ils sont désormais appelés à devenir pour tous ceux qui les entourent des modèles de foi et d’amour. Étant libérés des idoles aliénantes, ils pourront travailler activement à l’avènement du Royaume de Dieu. C’est important pour nous aussi : nous vivons dans une société qui cherche à mettre Dieu en dehors de sa vie. De nombreux chrétiens y sont tournés en dérision. D’autres sont victimes de persécutions : c’est dans ce monde tel qu’il est que nous avons à témoigner de l’amour qui est en Dieu.

    Dans l’Évangile, nous trouvons des pharisiens qui cherchent à mettre Jésus à l’épreuve. Leur question est vraiment théorique. Ils savent parfaitement qu’aimer Dieu est le commandement suprême ; tous les juifs pieux ont l’habitude de prier chaque jour avec ce passage de l’Écriture : « Écoute, Israël, tu aimeras le Seigneur ton Dieu, de tout ton esprit et de toute ta force » (Dt 6,4). Le piège tendu à Jésus visait son enseignement et ses actes. Ses adversaires le voyaient accomplir chaque jour des œuvres de miséricorde ; il était très proche des blessés de la vie, des malades et des égarés. Il guérissait le jour du Sabbat. On lui reproche d’en faire trop au détriment de la loi de Dieu.

    Dans sa réponse, Jésus lui rappelle ce qui est dit dans le livre du Deutéronome : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit (versets 37-38). Il aurait pu s’arrêter là, mais il ajoute quelque chose qui n’avait pas été demandé par le docteur de la loi : « le second commandement lui est semblable… Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Jésus met ces deux commandements ensemble pour nous révéler qu’ils sont inséparables et complémentaires. On ne peut aimer Dieu sans aimer le prochain. Et on ne peut aimer le prochain sans aimer Dieu.

    Pour vivre cet Évangile, c’est vers Dieu que nous nous tournons. Ce qu’il nous demande, il l’a vécu jusqu’au bout. Au soir du jeudi saint, il disait : Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres. » Il ne s’agit plus s’une simple loi écrite mais d’une personne qui se donne. Le Christ continue à insuffler son Esprit Saint à ses fidèles pour animer leurs pensées, leurs paroles et leurs actes. Il s’identifie à notre prochain et il nous appelle à le reconnaître dans les autres. Ce que nous avons fait au plus petit d’entre les siens c’est à lui que nous l’avons fait.

    Cet appel à aimer Dieu et le prochain nous rejoint actuellement dans un monde dur et violent. Tous les jours, on nous parle de guerres, de violences et d’exécutions sommaires. Tout cela est absolument intolérable. La première lecture nous parlait de respect de l’immigré. À travers lui, c’est aussi le Christ qui est là. Nous pensons aussi à de nombreux jeunes et même des enfants qui commettent des actes qui empoisonnent la vie des autres. Nous nous sentons bien démunis face à toutes ces situations. Mais un jour, Mère Teresa de Calcutta nous a donné son témoignage : une sœur lui venait de lui faire part d’un problème difficile. Mère Teresa décide alors que la communauté passerait une heure de plus en adoration devant le Saint Sacrement. C’est auprès du Seigneur que nous apprenons à aimer comme lui et avec lui.

    Nous faisons monter vers le Seigneur cette prière de Saint François :
    « Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix,
    Là où est la haine, que je mette l’amour.
    Là où est l’offense, que je mette le pardon.
    Là où est la discorde, que je mette l’union.
    Là où est l’erreur, que je mette la vérité.
    Là où est le doute, que je mette la foi.
    Là où est le désespoir, que je mette l’espérance.
    Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière.
    Là où est la tristesse, que je mette la joie. »

    Télécharger cette homélie : 30ème dimanche du Temps ordinaire

    Sources : Fiches dominicales, Feu Nouveau, François selon saint Matthieu, Ta Parole est ma joie (Homélie Année À de Joseph Proux)

    source http://homelies.livehost.fr

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    Sa vision de la fraternité est inséparable de la mission - Revue MESSAGE (octobre 2017)Sa vision de la fraternité est inséparable de la mission

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    Coup de théâtre, un odéon retrouvé au pied du Mur Occidental


    par Christophe Lafontaine |  17 octobre 2017

    Vestige de l'odéon romain (IIe-IIIe siècle) découvert au pied du Mur Occidental (Photo du 16/10/2017). ©Yonatan Sindel/Flash90

    Des archéologues israéliens ont présenté lundi 16 octobre 2017 un nouveau pan du Mur des Lamentations à Jérusalem récemment mis au jour, ainsi qu'un bâtiment public romain, ressemblant à un petit théâtre. Inédit.


     

    Après deux ans de fouilles, des archéologues israéliens ont présenté lundi leurs dernières trouvailles lors d’une conférence de presse. Ils ont récemment mis à la lumière une partie du Mur Occidental (dit des Lamentations) vieux de 2000 ans. Les archéologues font état de pierres très bien conservées et de grande qualité bien que l'ensemble soit resté sous terre pendant 17 siècles. Ensevelie sous une couche de terre de 8 mètres, dans les tunnels du Mur occidental, cette section du mur est large de 15 mètres et haute de huit mètres. Le Mur des Lamentations est le seul vestige d'un mur de soutènement du deuxième Temple juif détruit par les Romains en l'an 70. Pour mémoire, une autre section du Mur des Lamentations avait été révélée en 2007.

    Lors de ces fouilles, les archéologues de l’Autorité des Antiquités d’Israël (AAI)  sont aussi tombés à leur grande surprise sur les vestiges d’un édifice public romain de forme circulaire. Il aurait été érigé au IIème ou IIIème siècle après J-C près du Mont du Temple (Esplanade des Mosquées pour les musulmans). « Du point de vue de la recherche, c’est une découverte sensationnelle », s’émeuvent les archéologues du site, Joe Uziel, Tehillah Lieberman et Avi Solomon dans un communiqué, alors qu’ils s’attendaient à trouver une rue romaine à la base du mur. C’est la première fois qu’un tel bâtiment public romain est mis au jour au pied du mur dans la vieille ville de Jérusalem. Dans son communiqué, l’Autorité des Antiquités a précisé qu’il n‘était pas possible de déterminer si ce bâtiment était voué à organiser des réunions de l’administration romaine ou servait comme lieu de spectacles. Sa taille « relativement petite » et « son emplacement, sous un espace couvert (…), nous amène à penser qu’il s’agit d’une structure connue dans le monde romain sous le nom d’Odéon », est-il indiqué dans le communiqué. De fait, les chercheurs du site font état d’un espace de 200 places. Une envergure plutôt modeste par rapport aux théâtres romains de Césarée, Beit She'an ou Beit Guvrin. Dans la plupart des cas, de telles structures étaient utilisées pour des représentations acoustiques, comme les structures connues sous le nom de « bouleutérion », l'ancêtre du siège du conseil municipal. Enfoui dans la terre pendant des siècles, ce petit auditorium est situé sous l'Arche de Wilson du nom de Charles Wilson, un archéologue britannique ayant effectué des fouilles au XIXe siècle dans cette partie de la Vieille ville. L’arche - un pont qui reliait l’esplanade du temple d’Hérode à la ville haute - est l'un des éléments restés intacts de l'époque du Second Temple.

    Cependant, même si la destination finale de l’auditorium n’est pas complètement connue, cette découverte confirme des écrits historiques décrivant un théâtre près du Mont du Temple. Les références se retrouvent dans les textes de Flavius Josèphe et dans les écrits de la période qui a suivi la destruction du Second Temple, lorsque Jérusalem est devenue une colonie romaine appelée Ælia Capitolina. Mais l’odéon avait jusque-là échappé aux fouilles de Jérusalem pendant environ 150 ans depuis  l’époque des premières fouilles modernes. Dans les années 1860, l'archéologue britannique Charles Wilson fut le premier à chercher un tel théâtre dans les environs du Mur occidental. « Beaucoup de théories ont été avancées quant à l’emplacement de ces complexes, mais ils étaient sans fondement archéologique jusqu’à cette dernière découverte », explique le communiqué de l’Autorité des Antiquités d’Israël. Inachevé, la construction de l’odéon a probablement été interrompue au moment  d'une révolte des Juifs contre les Romains, la fameuse révolte de Bar Kokhba (vers132-136 après JC). Il s’agissait de la seconde insurrection des juifs de la province de Judée contre l'Empire romain. Des constructions inachevées de cette période ont été d’ailleurs découvertes par le passé lors des fouilles du site archéologique du Cardo.

    Crapauds d’outre-tombe à la lumière du jour

    Ces découvertes seront présentées au public le 18 octobre 2017 lors d’une conférence intitulée « Nouvelles études dans l’archéologie de Jérusalem et sa région » qui se tiendra à l’Université hébraïque. Parmi les récentes fouilles, l'Autorité des Antiquités d'Israël présentera également ses recherches sur les coutumes funéraires durant la période cananéenne suite à la découverte de restes de crapauds retrouvés à Jérusalem dans une tombe datant de 4 000 ans. Dans un communiqué en date du 25 septembre 2017, l'Autorité des antiquités avait en effet indiqué que neuf batraciens décapités avaient été retrouvés dans une jarre bien conservée à l’intérieur d’une tombe datant de la période cananéenne de l'âge du bronze moyen. Selon les deux directeurs de recherche, Shua Kisilevitz et Zohar Turgeman-Yaffe, le fait d’avoir trouvé des tombeaux intentionnellement scellés est un « trésor inestimable » qui permet aux archéologues d’étudier des objets quasiment dans leur état d’origine et de mettre en lumière les coutumes funéraires de l'époque D'après les chercheurs, les squelettes des crapauds retrouvés en contexte sépulcral, feraient partie d'une offrande pour un défunt qui devait les utiliser dans l'au-delà. Ce cas de figure expliquerait pourquoi les crapauds auraient été décapités. Habituellement, pour retirer la peau toxique du crapaud, on lui coupe la tête et les orteils. La présence de ces crapauds d’outre-tombe porterait aussi une valeur apotropaïque – comme c’est le cas dans les civilisations gréco-romaines plus récentes - c’est-à-dire qui conjure le mauvais sort et vise à détourner les influences maléfiques. Il est possible également que le crapaud rappelle la renaissance ; lui qui hiberne au fond d’un terrier pendant l’hiver, puis réapparaît au printemps. Cette interprétation est couramment privilégiée par les auteurs souhaitant expliquer la présence d’amphibiens tétrapodes (grenouilles, crapauds, salamandres) en contexte funéraire.

    Palmiers et buissons de myrtes

    Les fouilles ont débuté en 2014 avant l'expansion du quartier de Manaḥat, près du zoo biblique de Jérusalem. Selon Shua Kisilevitz et Zohar Turgeman-Yaffe, la section du bassin de Nahal Rephaim, où la tombe a été découverte, était autrefois un terrain fertile, en particulier pendant la période cananéenne. Les fouilles ont ainsi permis d’apporter la preuve de la culture de palmiers et de buissons de myrtes, éventuellement dans le cadre de rituels funéraires. Des pollens ont été retrouvés les pots sortis de terre. « Avant que les jarres ne soient installées dans la tombe, elles semblent avoir été en contact avec des plantes qui n'étaient pas originaires de la région, ce qui suggère que ces dernières ont été plantées spécialement pour la réalisation des rituels funéraires », a expliqué le Dr Dafna Langgut de l'institut d’archéologie de Tel-Aviv. De fait, la myrte provenait du nord du pays et les palmiers-dattiers de la vallée du Jourdain. « Au cours de cette période, le palmier dattier symbolise la fertilité et le rajeunissement, ce qui pourrait expliquer pourquoi les anciens cultivent les arbres dans cet environnement, où ils ne poussent pas naturellement » explique Dafna Langgut.

    A noter aussi qu’au cours des dernières années, « des fouilles dans la région ont permis de découvrir deux sites de peuplement, deux temples et plusieurs cimetières, qui donnent un aperçu de la vie de la population locale à cette époque », ont déclaré les chercheurs dans le communiqué.

    source http://www.terrasanta.net/

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