• 5ème dimanche du temps ordinaire - 5 février 2017

    5ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu

    Le sel de la terre 

    Textes bibliques : Lire

    Les textes bibliques de ce dimanche nous adressent un appel à partager et à donner le meilleur de nous-mêmes. Dans la première lecture, Isaïe s’adresse aux habitants de la Judée. Alors qu’ils ont jeûné et se sont mortifiés, ils constatent que Dieu ne semble pas tenir compte de leur observance scrupuleuse. En fait, ils n’ont rien compris. C’est vrai qu’ils jeûnent et personne ne le leur reproche ; le problème vient du fait qu’ils poursuivent leurs affaires en exploitant leurs ouvriers. Aux yeux de Dieu, le plus important, c’est que nous nous aimions les uns les autres. Cela ne sert à rien de chercher Dieu si nous ne faisons pas disparaître de chez nous les gestes accusateurs et les paroles malfaisantes. 

    La prière du psaume 111 rejoint l’appel du prophète : « l’homme de bien a pitié, il partage. À pleine mains, il donne au pauvre. » En agissant ainsi, le fidèle peut être confiant : « Sa puissance grandira, et sa gloire ». Ils sont nombreux ceux et celles qui ont suivi ce chemin. Demandons au Seigneur qu’il nous apprenne à suivre leur exemple. Ce n’est que par nos gestes d’amour, de partage et de solidarité que nous serons crédibles.

    Dans la seconde lecture, saint Paul nous parle précisément de l’amour fou d’un Dieu qui se, laisse crucifier. L’apôtre croit et il en vit. Dans une société qui préfère la sagesse humaine et les beaux discours, ce message a du mal à passer. Mais Paul ne se laisse pas déprimer. Il ne cherche pas à convaincre par des stratagèmes ou par l’éloquence de sa parole. Il s’efface derrière le pur message. Il fait confiance à l’Esprit Saint qui agit avec puissance au cœur des auditeurs.

    L’Évangile de ce dimanche fait suite à celui des béatitudes qui a été proclamé dimanche dernier. Jésus s’adresse à des disciples rassemblés autour de lui pour leur annoncer : « Vous êtes le sel de la terre… Vous êtes la lumière du monde. » Quand saint Matthieu écrit son Évangile, il s’adresse à des chrétiens qui sont peut-être trop tièdes et trop éteints. Beaucoup ont peur et se cachent car ils redoutent la persécution.

    L’évangéliste vient leur rappeler qu’ils ne doivent pas garder cette étincelle pour eux seuls. Il nous faut absolument partager notre découverte, témoigner de notre foi. Le don reçu provoque à la mission, tant personnellement que communautairement. C’est là tout l’enjeu d’une Église « en sortie » dont nous parle le pape François. C’est ainsi que nous répondons à l’interpellation de Jésus : « Vous êtes le sel de la terre… Vous êtes la lumière du monde. »

    Le sel et la lumière n’existent pas pour eux-mêmes mais pour le service qu’on leur demande. Quand Jésus nous dit que nous sommes le sel de la terre et la lumière du monde, ce qui est important c’est la terre et le monde. Cela signifie qu’il nous met tous en situation missionnaire. Notre présence est indispensable, mais nous ne devons pas oublier que l’Église n’existe que pour le monde. Nous, disciples du Christ, nous sommes au service du monde.

    Nous nous plaignons souvent de la baisse du nombre de pratiquants. Nous nous lamentons du fait que nos églises se vident. L’Évangile de ce jour voudrait nous inviter à réviser nos critères. Nous ne devons pas voir en termes de quantité mais de qualité. Quand nous préparons un plat de lentilles, nous mettons une infime quantité de sel par rapport aux lentilles. Jésus nous dit que nous sommes le sel, pas les lentilles. Il aimerait que nous nous concentrions sur notre capacité à donner de la saveur au monde.

    En tant que sel de la terre, nous sommes envoyés pour révéler aux hommes la saveur de leur vie. Ils ne nous attendent pas pour avoir des gestes de partage très beaux. Nous en avons chaque jour de magnifiques illustrations. Nous pensons aussi à tous ceux et celles qui se dévouent sans bruit au service des autres. Notre rôle est de révéler le nom de Celui qui agit à travers eux. Dieu est présent partout où il y a de l’amour.

    Il y a un danger que nous devons éviter. Trop de sel dénature les aliments et les rend immangeables. Une lumière trop vive écrase ceux qu’elle veut éclairer. Elle peut provoquer des catastrophes. Pour être sel et lumière, il faut d’abord aimer. C’est indispensable. L’évangélisation n’est pas une conquête mais une annonce de la Bonne Nouvelle. Et surtout, n’oublions pas le plus important : Jésus s’adresse à des disciples réunis autour de lui. C’est avec lui que nous pourrons être sel et lumière. Sans lui, rien n’est possible.

    « Dieu notre Père, Jésus ton Fils nous appelle à être sel de la terre et lumière du monde. Que la lumière de ta justice brille dans nos vies; alors nos gestes et nos paroles pourront apporter au monde une saveur d’Évangile et nos vies seront le reflet de Jésus, Lumière du monde. »

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    source http://dimancheprochain.org/

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