• De la Sainteté

    De la Sainteté - Élisabeth

    Nous allons bientôt célébrer la Toussaint, la fête de tous les saints, célébration instituée par l’Eglise catholique au VIIe siècle pour honorer ses martyrs. Chaque jour, dans la liturgie de l’Eglise, un saint est célébré. Souvent, sa vie et son témoignage nous sont résumés en quelques lignes en introduction aux lectures du jour dans les missels. La vie de ces saints constitue une véritable catéchèse pour les fidèles. Ces hommes et ces femmes nous sont proches par leur cheminement qui souvent ne fut pas simple ni exempt d’épreuves. Ils témoignent en leur vie en Christ, de l’amour de Dieu pour toute ses créatures.


    Selon nos besoins ou l’écho qu’ils trouvent en nos cœurs, nous nous attachons à certains d’entre eux plus qu’à d’autres. Nous les prions, et nous leur demandons d’intercéder pour nous auprès du Père, auprès du Christ. Souvent nous prions tel ou tel saint selon la cause à laquelle il est associé. Pour exemple, on se tourne vers sainte Rita pour les causes désespérées, saint Antoine de Padoue pour retrouver des objets perdus, Sainte Cécile pour les maladies des yeux…. Par la suite, l’Eglise, pour honorer la mémoire des fidèles défunts, a choisi tout naturellement la date du 2 Novembre afin d’accorder un bénéfice général de prières à ceux, parmi ces défunts qui n’en avaient pas.


    Cette pratique n’a rien de suspect ou d’incongrue. Le dogme dela communion des saints, établi au concile de Nicée-Constantinople, enseigne en effet dans le Credo, qu’il y a une solidarité entre les morts et les vivants. Cette communion se vit au plus près dans l’eucharistie qui rassemble chaque fidèle par l’Esprit saint en un seul corps. Un corps vivant, corps mystique du Christ, qui bien que composé à la fois de saints et de pécheurs est tout entier saint par la grâce du baptême. Une sainteté donc effective mais à acquérir.
    Mais qu’est-ce que la sainteté ?
    Durant des siècles, il nous a été dit, dans le monde religieux aussi bien que laïc, que seul est saint, celui qui est parfait : seul l’homme paré de toutes les vertus est saint. Challenge si impossible à relever que beaucoup l’ont laissé être le lot d’âmes singulières, particulièrement élevées. Quantaux téméraires qui ont exprimé le désir et l’ambition de s’y essayer, on les a souvent raillés en les traitant au mieux de fou, au pire d’orgueilleux.

     
    Il n’en est pas de même aujourd’hui. Depuis Vatican II, voici ce que l’Eglise nous dit de la sainteté :
    « Elle caractérise en premier la nature de Dieu et par extension l’état de vie de ceux qui par leur exemple et leur union au Christ sont des modèles pour les autres. La sainteté c’est union au Christ à laquelle tous les baptisés sont appelés. C’est la charité vécue pleinement, c’est-à-dire l’amour de Dieu par-dessus toute chose et l’amour du prochain. Elle est un caractère essentiel de ceux qui veulent être des témoins de Dieu aujourd’hui. L’appel universel à la sainteté fut rappelé par le Concile Vatican II (Lumen gentium 40) »
    Quand dit la Bible, à savoir la Torah « le Pentateuque ». Qu’en disent les fils d’Israël, ceux que l’Eglise nomme « frère aîné dans la foi ».


    Il est écrit dans le livre du Lévitique : « Soyez saints, car Je suis saint, moi, l’Eternel votre Dieu. »(Lv 19,2). Injonction qui fut clairement adressée par Dieu à tout un chacun : homme, femme, enfant, sans acception de personne. Dans le judaïsme être « saint » ce n’est pas être « parfait » tam, en hébreu ni « vertueux ou juste » tsadiq en hébreu. C’est être qadosh seul mot qui signifie « saint » en hébreu.
    Dans la Bible, Dieu, Israël à savoir le peuple et la terre, le coh en sont qualifiés de qadosh, saints. Par cette injonction : « soyez saint ! » chacun d’entre nous est invité, c’est-à-dire qu’il le peut, ce n’est pas réservé à une élite, à le devenir.

    Le mot qadosh a plusieurs sens : « sanctifier », « consacrer », « séparer ».
    Séparer : pour quoi faire ?
    Tout simplement pour une « mise à part », « une mise à distance » de la communauté des hommes, non pas pour s’en exclure, la négliger ou la mépriser mais pour mieux revenir à elle, après avoir rencontré dans la solitude, le silence et la prière, celui qui habite au milieu de nous, dans l’intime de notre intime. Une « mise à part », pour révéler l’étincelle divine unique que Dieu a mise en moi qui fait de moi un être unique : cette couleur, cette forme, cette vibration, cette note singulière. Je me dois dela dévoiler, de la déployer pour l’offrir à mes frères et sœurs en humanité, car elle est une facette de Son amour, un de Ses visages à incarner en mon visage, dans ce monde.  


    Il s’agit de délivrer de sa gaine le « je serai » qui vit au dedans de moi ; le « Je serai qui Je serai », Son Nom, en devenir en chacun de nous, à advenir, à mettre au monde, christ-messie, en nous : c'est cela la sainteté.
    « Je serai » est un des noms que Dieu a donné à Moïse au buisson ardent.( Exode3,14).
    C’est ainsi qu’ont procédé ceux que l’on appelle des saints. Ce n’étaient pas des êtres parfais mais des hommes et des femmes qui ont tous dévoilé, mus par un fervent amour de Dieu, cet unique qui vivait en eux, défrichant dans la jungle de leur histoire personnelle, creusant dans leurs blessures et leurs manques, des voies nouvelles pour adorer et aimer celui qui est tout amour, construisant pour eux et pour leurs frères en humanité, ces sentiers, ces chemins qui conduisent tout droit au cœur de la Très Sainte Trinité. Voies devenues des feux lumineux clignotant sur la route de nos vies pour orienter et soutenir ici-bas, le pèlerin en marche que nous sommes.


    Quelle est ma sainteté ? Ma façon unique de percevoir la Trinité Une, le monde, l’autre et de l’aimer ?
    Le Christ fut reconnu par ceux qu’on nomme « les disciples d’Emmaüs » à la fraction du pain. Il avait une manière qui n’appartenait qu’à lui de rompre le pain, et quel qu’ait été le visage qu’il pouvait emprunter, c’est à cela qu’on savait que c’était lui et pas un autre.
    De la même manière quand un être cher nous quitte, ce dont on se souvient ce n’est pas tant ce qu’il disait mais la manière unique qu’il avait de s’assoir, de tenir sa tasse de thé, de marcher, de poser sa main sur notre épaule, ou tout autre attitude.

    Sanctifier : c’est quoi ? C’est « Sanctifier Son Nom », le mettre à part, l’exalter, lui donner du « poids », kavod , en hébreu, mot qui signifie aussi « honorer ». Donner du poids à Dieu, c’est le faire exister dans le monde par nos actions, nos louanges : témoigner de Sa présence en étant canal de cette présence. C’est ainsi que dans le même temps, on se sanctifie :"Soyez saints car je suis Saint moi l’Éternel votre Dieu" (Lv 19).
    Consacrer : comment ? Ce mot signifie : « se donner », « se vouer à ». La plus belle consécration n’est-ce pas celle des noces ? Le « mariage » se dit qidouchim, en hébreu, même racine que le mot qadosh. L’être humain a une vocation d’épouse, il est convié, qu’il soit homme qu’il soit femme, aux noces mystiques divines. Dieu est saint, Il est même trois fois saint nous dit le prophète Isaïe. C’est Sa nature. Comme il y a une nature minérale, végétale, animale, humaine, il y a une nature divine et nous savons que seules les créatures de même nature peuvent s'unir, c'est pourquoi, Il nous demande de changer notre nature pour que cette union soit possible.


    Elisabeth Smadja

    -----------------------------
    Articles récents

    votre commentaire
  • Fête de Pentecôte
    Fête de l’effusion de l’Esprit saint

     

    Voici un nouvel article sur la Pentecôte, composé d'extraits aménagés de mon livre Méditer au Temps du Covid.  - Élisabeth.


    Introduction

    50 jours après Pâques, alors qu’ils se trouvaient réunis tous ensemble, les disciples du Christ reçurent l’effusion de l’Esprit saint : « ….Ils virent apparaître comme une sorte de feu qui se partageait en langues et qui se posa sur chacun d’eux. Alors ils furent tous remplis de l’Esprit Saint. Ils se mirent à parler en d’autres langues, et chacun s’exprimait selon le don de l’Esprit. (…) Lorsque les gens entendirent le bruit, ils se rassemblèrent en foule. Ils étaient dans la stupéfaction parce que chacun d’eux les entendait parler sa propre langue. » (Act 2)

    Depuis cet évènement fondateur, chaque baptisé, en revêtant le Christ, en devenant chrétien, le reçoit aussi. Pur ceux qui se demanderaient à juste titre : « Qu’en est-il de ceux qui ne sont pas baptisés ? Ont-ils eux aussi accès au Saint Esprit ? »
    Jésus répond : « L’esprit souffle là où il veut… » ( Jn 3) Le « souffle de sainteté » comme son nom l’indique, est souffle, haleine, vent. Il est impalpable, invisible. Une fois répandu sur le mondeIl s’introduit là où il veut, chez qui il veut, nul ne peut le capturer ou l’arrêter, fort heureusement.
    Car, s’il est vrai que cet Esprit Saint a été donné en un lieu et à un moment particulier de l’histoire d’Israël à seulement un petit groupe de personnes, dans le même temps il a été donné au monde entier : de la même manière que les 10 Paroles reçues au mont Sinaï furent ensuite reçues et entendues au fil des siècles par tous.
    Pour que s’accomplisse le projet divin d’une terre où Dieu résiderait, il a bien fallu commencer quelque part. Dieu s’est choisi une famille, un peuple avec lequel il contracte une Alliance ; de ses entrailles naitra le messie, celui qui étendra cette alliance à tous les hommes : le projet d’amour de Dieu est universel.
    Ce processus est comparable à la petite flamme d’une bougie solitaire qui en allume d’autres, encore et encore et de flamme en flamme c’est finalement un incendie d’amour qui embrase la terre tout entière.
    Cet Esprit Saint c’est la circulation du souffle d'amour du Père vers le fils, du Fils vers le Père ; et par le Fils, le nôtre, celui de ses frères. En un mot c’est un esprit de famille !


    A ) Effets de l’Esprit saint en nous

    1)nous fait prier
    Sans lui nous ne serions que chair muette car lui seul prie en nous, « en d’ineffables gémissements » nous dit Saint Paul. Il est prière.
    Une prière incessante qui dilate et travaille nos cœurs jusqu'à les rendre cœurs de chair, cœurs brisés, cœur du Christ, pain rompu donné en nourriture pour le Salut du monde.

    2)Lui seul nous rend libre et nous permet de dire au créateur « Père »
    « L’Esprit que vous avez reçu ne fait pas de vous des esclaves, des gens qui ont peur, c’est un esprit qui fait de vous des fils ; poussés par cet Esprit, nous crions vers le Père en l’appelant Abba".( Rom 8) Abba est un mot hébreu qui signifie « papa ».

    3) Il fait de nous des « baptistes »
    Après sa Résurrection, le christ Jésus s’adresse à ses apôtres leur disant : "Allez enseignez toutes les nations les baptisant au nom du Père du Fils et du Saint Esprit".(Mt28,19). C’est-à-dire « Plongez chaque homme ou femme qui le demande dans une nouvelle matrice qui leur fait prendre conscience que le créateur est leur Père, qu’ils sont ses fils et que le prochain qu’ils côtoient est leur frère !
    Cela ne signifiait aucunement, à mon humble avis, entrainez les dans une religion nouvelle. Juste et c’est une révolution de tout leur être, apprenez-leur une nouvelle façon d’être homme, à être des « adam », des êtres qui passe de l’image divine, du genre humain, à celui de la ressemblance (Dieu créa adam à son image et à sa ressemblance), de fils. Une ressemblance à acquérir par nos actions : être, si je puis l’exprimer ainsi sans que l’on se prenne pour Dieu, « dieu » sur terre, c’est-à-dire un christ rédempteur, tout entier don d’amour et de vie pour le prochain.

    4) Il nous fait renaitre
    L’identité de fils du Père et frères de Jésus, de filialité et de fraternité universelle dans laquelle l’Esprit nous fait renaitre est une vraie recréation, nous sommes une œuvre nouvelle de Dieu : à nous de rendre effectif ce nouveau potentiel, de mettre en œuvre cette re-naissance. :« Nul, s'il ne renaît de l'eau et de l'Esprit, ne peut entrer dans le royaume de Dieu.(Jn 3,5) »

    5) Il nous fait parler
    Cette onction fait de nous des « parlants ». Elle nous révèle que l’Esprit et le Verbesont intimement et intrinsèquement liés.
    Ce souffle si particulier nous fait parler en « langue », c’est-à-dire en de multiples langages : du plus simple au plus élaboré. Nous parlons toutes les langues tout en ne parlant que la nôtre puisque nous sommes compris par tous. La langue de l’intériorité, du cœur.
    Tu nous donnes, toi Esprit saint, de parler de cet amour du Père pour chacun d’entre nous, et de propager dans le monde entier, la Bonne Nouvelle de cette invitation qu’y nous est faite de devenir des fils pour devenir des frères.L’eau vivifiante de l’Esprit qui s’échappe du côté blessé du corps du Christ, Temple de Dieu, fait naître en nous, à notre niveau, le Verbe, le Messie, le Fils que nous sommes. Nous vivons comme un nourrisson qui tète le lait de sa mère, de cette communication incessante et continue de vie, d’amour du Père pour le Fils, du Fils pour le Père.
    Le jour de la Pentecôte, jour de l’effusion de l’Esprit saint, les apôtres se sont mis à parler en « langue » de telle manière que ceux qui les entendaient les comprenaient dans leur propre langue, la langue dite « maternelle » : langue des entrailles de la mère, du sein maternel nourricier, de celle qui console et berce. Bienheureuse sonorité des premiers jours, plus encore des jours avant le compte des jours, ceux du temps de la gestation, leur formation dans le secret en ce lieu des entrailles maternelles appelées en hébreu ré’hem , mot qui, lu ra’hem signifie « miséricorde ».
    Une parole miséricordieuse qui donne la vie, qui met au monde.

     

    Esprit saint, j’ose le dire, j’ose l’écrire et le confier en ces pages, certains jours, certains soirs, tu viens à moi comme une mère. Tu es une mère, tu es ma mère.
    Certaines fois, au cœur de la nuit, tu me réveilles avec une infinie délicatesse, tu m’appelles : je sens sur ma joue la légère caresse du duvet de ton aile, aussitôt un sourire intérieur illumine mon cœur.
    Tu es la mère parce que seule toi, tu peux me montrer le Père : seule la mère peut dire qui est le père de l’enfant qu’elle a mis au monde. Alors seulement, le cœur gonflé de joie je peux crier : « abba » !
    Tu es la mère parce que tu es cet esprit de famille qui se préoccupe de réunir tous les enfants dans la maison familiale, le Beit hamiqdash, « la maison de sainteté » à savoir le Temple, à construire en nos corps.
    Tu es la mère parce que tu es la seule à te préoccuper de réconcilier les frères entre eux, de ramener les fils au Père pour le pardon.


    B Qualités de cet Esprit que Jésus nous envoie :

    « En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Quand viendra le Défenseur, que je vous enverrai d’auprès du Père…(Jn, 15), l’Esprit de Vérité. (Jn,16).
    Un esprit qu’il ne peut nous donner que s’il s’en va, s’il remet le sien au Père : « Il est bon pour vous que je m’en aille, car si je ne m’en vais pas, vous ne recevrez pas l’Esprit Saint ». (Jn 16).
    C’est une parole forte, voire choquante que leur adresse le Christ. Il leur dit que son absence sera pour eux plus « présence » que sa réelle présence.
    En accueillant cette parole « coup-de poing » qui ébranle tout mon être, je comprends, combien le Bien-aimé de mon âme a raison. Quand il était là, tout échappait à ses disciples. Ils ne le comprenaient pas. Par cet Esprit-souffle, son souffle, il habite corporellement à l’intérieur de chacun d’entre nous ; à nous de demeurer en lui, de respirer de ce souffle, de baigner tout entier dans son esprit, de cultiver cette intimité jusqu’ à la rayonner.
    Mon Christ, tu me donnes en héritage ton souffle. Ce souffle bienheureux d’affection filiale et paternel : par lui, toi et le Père vous demeurez en moi.

    Prière :
    Esprit de Vérité, mon Défenseur, mon consolateur, souffle du Christ, souffle d’une vie toute donnée, tout offerte, ton amour, ton attention, ta présence de tous les instants, me confond et blesse mon cœur de pierre plus surement qu’aucune arme.
    Chaque jour, comme une mère, tu te places tel un rempart devant moi, pour me protéger de moi-même : je suis mon propre accusateur
    Je m’accable, je culpabilise, incapable de me pardonner mes fautes, mes erreurs, mes échecs, mes manques d’amour, je me punis : je m’empêche de vivre cette vie extraordinaire qui m’est donnée. Je me ferme à ce don d’amour : de mon vivant, je me meurs.
    Alors, toi mon sublime Défenseur, tu viens, dans ta robe immense d’avocat, tu loges dans ses plis, tous mes cris, mes larmes, mes regrets et tu les présentes devant le trône divin. Au son crucifiant de cette infini douceur de ta voix, tu éveilles sa Miséricorde : je suis pardonné.
    Esprit consolateur, ta bienveillance et ta tendresse, me sort de mes mauvais souffles : mes démons personnels, mes regrets et mes peines . Tu viens et tu souffles en moi un vent puissant qui les chasse tous. Mon esprit s’allège, tu déploies des ailes à l’intérieur de mon être, et je m’envole haut, haut dans le ciel : là, tu me déposes, avec la douceur d’une mère dans les bras aimants du Père.

     

    Bonne fête, Élisabeth

    -----------------------------------------------------------
    Articles récents

     

     

     


    votre commentaire
  • Voici un extrait aménagé de ''Prier le Verbe'' du dernier livre d'Élisabeth qu'elle nous offre, Merci...

    Publié une première fois le 

     

    Mois de mai, mois de Marie

     

    Qui es-tu Marie ?

    Nous te prions, nous te vénérons, nous ne tenons la main, tu es dans notre vie, tu es notre maman. Mais que savons-nous de toi ? Qui es-tu Marie ?

    Marie, Myriam

    Marie est la transcription en français du prénom hébreu Myriam porté pour la première fois par la sœur de Moïse et d'Aaron qui était prophétesse. Ce nom peut signifier : mar(goutte) yam(mer), goutte de la mer latinisée en stella maris« étoile de la mer » ; ou mar(amère) maïm(eaux) « eaux amères » préfigurant les souffrances de son cœur de mère, ou encore ram(élevé), yam (mer) qui symbolise les eaux élevées ; les eaux d'en haut, du monde invisible qui furent séparées d'avec les eaux d'en bas par Dieu au second jour de la création. (Gn1,7)

    Marie, fille d’Israël

    Myriam est une fille d’Israël. La séparer de son peuple, de ses parents, de ses racines et de son Dieu, c'est passer complètement à côté de la profondeur et de la réalité historique de son être, c'est la trahir.

     

    Marie vierge de Sion

    1.  Sion

      Pour les Pères de l’Église, elle est la fille de Sion. Ce nom, est le nom donné par les prophètes à la communauté d'Israël en son entier. Sion, c'est le mont Moriah, lieu de la ligature(sacrifice) d'Isaac, appelé aussi mont du Temple, lieu que Dieu a choisi entre tous pour y résider, car là Abraham lui a montré sa parfaite fidélité, sa foi et sa confiance. Là, Isaac s'est abandonné à la volonté de son père qui abandonnait la sienne à celle de son Dieu ; c'est un haut lieu d'amour filial et théologal. Les psaumes nous disent : « De Sion on dira, tout homme est né là-bas ». (Ps 86).

      Le prophète Céphonia (3, 14, 17) s’écrie : « Entonne de joie fille de Sion...L’Éternel ton Dieu est au milieu de toi !» Au milieu se dit bequirbe’h qui peut aussi se traduire par, à l'intérieur de toi. Réjouis toi fille de Sion, réjouis toi Marie, l’Eternel ton Dieu, YHVH Elohim, est à l'intérieur de toi, dans tes entrailles.

    2. Vierge

    Vierge physiquement mais pas seulement…ce qui nous donne la possibilité de suivre son chemin en nous « virginisant ».

    Ce que j'appelle se « virginiser », c'est faire un travail d'enquêteur pour traquer et trouver les milliers de mots que nous avons entendus, lus, dits et qui nous ont formés, informés, que nous employons pour nous construire et pour entrer en relation. En mesurer l'action positive ou négative, en nommer les auteurs, peser la portée d'ombre ou de lumière qu'ils ont mis dans nos vies, repérer leurs empreintes dans sa chair et se dés- imprimer. Sur la page gommée, n'écrire désormais que des mots venant du Très haut ou de soi-même dans le Souffle de l’Esprit.

    Marie, servante de YHVH.

    C'est le titre qu'elle se donne. Le plus grand, le plus beau entre tous, celui que Dieu donne à Abraham qui marchait avec lui, à Moïse avec qui Il parlait face à face, et à David, le chantre bien aimé.

    Marie, mère du Verbe de Dieu.

    Marie est mère du verbe incarné, mère de celui qui accomplira totalement la volonté du Père, en manifestant l'étendue de son amour pour l'humanité.

    Elle est l'Arche de la nouvelle alliance qui n'annule pas la première mais l'étend à tousDans l'Arche de l'Alliance du désert et du Temple il y avait les Tables des 10 paroles et la manne. Dans Marie, en son sein, bat le cœur du Verbe et prend corps le Pain vivant descendu du ciel.

    Devenir, à notre tour, « mère du verbe », mettre au monde ce « grain de blé », planté en nos terres intérieures, par le fruit de « l’arbre de la Croix » ; semence messianique s'égouttant de la divine blessure. Se mettre à l'école de la mère du verbe incarné, s'asseoir aux pieds de Marie.

    Marie, mère de tout baptisé.

    Son fils, notre Seigneur, sur la croix nous a donné l'un à l'autre en héritage :

    - « Jésus donc voyant sa mère et, se tenant près d'elle le disciple qu'il aimait dit à sa mère : « Femme, voici ton fils ». Puis il dit au disciple : « Voici ta mère ». Dès cette heure-là, le disciple l'accueillit chez lui » (Jn 19, 25 à 27).

    Telle une maman, elle se tient toujours présente au côté de ses enfants. Elle est là aux noces de Cana pour nous dire : « Tout ce qu'il dira, faites-le !», elle est là au pied de la croix, présente au jour du sacrifice, au jour de la douleur, elle est là au Cénacle pour recevoir le souffle du Saint Esprit, le Paraclet consolateur qui vient prier en nous. Elle nous accompagne, nous soutient, nous reçoit dans tous nos chemins de croix, de meurtrissures et d'élévation pour le grandir, pour mourir à l'ancien, pour renaître. Une présence silencieuse et attentive, elle nous tient la main, nous lui donnons la nôtre. Les perles du chapelet s’égrènent une à une, main dans la main, nous marchons sur le chemin.

    La prendre dans nos maisons, devenir son enfant, c’est aussi boire la sève de ses racines ; c’est dans le même temps s’abreuver à l’eau de la Torah et s’enivrer du vin de la Bonne nouvelle du Royaume de Dieu. La venue de l’Imanou El (Dieu avec nous) dans notre histoire, la grande et la petite pour le Salut du monde.

     

    Élisabeth 

    ------------------

    vous avez visité...

    Paix et Joie
     

    votre commentaire
  • Bonjour mes amis, en ce temps de pandémie je vous propose la réflexion suivante..

    Méditer au temps du Covid: et en sous titre;
    Mettre son souffle dans le souffle de l'Esprit Saint

    Changer notre vision, notre ressenti..... voici donc un autre EXTRAIT 

    -----------------------

    MORT 

    *toutes les notions sont touchées*

    Avec la Covid 19, la mort a frappé soudainement et brutalement à bien des portes. Des portes qui nous étaient chères, parents, amis, ou connues, voisins, collègues.

    Nous en sommes restés comme tétanisés : nous avions presque oublié que nous étions mortels, que la mort pouvait toucher à tout moment chacun d’entre nous.

    Nous avions tout fait pour écarter sa mémoire de notre quotidien : on ne la nomme plus, aucun signe ne suggère sa venue comme au temps de mon enfance où un rideau noir était mis à l’entrée des maisons tandis qu’un vêtement noir revêtait l’endeuillé, le noir d’ailleurs n’est plus sa couleur.

        Comment avons-nous pu l’oublier ?Comment avons-nous pu penser qu’elle nous oublierait ? Affolés, nous avons redressé la barre mais si brutalement que nous avons chaviré dans la peur. Une peur qui nous fait trop souvent voir notre prochain comme un ennemi potentiel susceptible du seul fait de sa présence de nous contaminer : sur son front clignote en lettres incandescentes imaginaires le mot « Covid 19 .

          Tous les hommes en responsabilité et de bonne volonté se mobilisent, chacun dans leur domaine de compétence pour trouver le remède, à défaut du vaccin,  qui nous délivrera de ce virus quitte à en oublier de vivre !

        Les hommes de toutes confessions ou spiritualités cherchent des réponses pour apporter des paroles d’espérance, accompagner les malades, les endeuillés, les familles pour tenter à défaut de pouvoir poser sinon un sens du moins du sens à cette pandémie mondiale. Certains croient y voir le signe de la venue des temps apocalyptiques ou messianiques mais beaucoup, dans le silence et le recueillement, se recentrent sur la prière et l’étude ou sur leur souffle pour une respiration consciente qui lave de tous les stress.

       Pour le chrétien, la situation parfois peut se doubler d’une interrogation oubliée ou mise de côté : « Le Christ n’a-t-il pas vaincu la mort ! Alors pourquoi est-elle encore là ? » 

       Murmurer, gémir, roucouler, émettre des sons…Nous savons bien que méditer sur un tel sujet n’est pas chose aisée et que ces quelques lignes que nous donnons à lire, ne pourront ni consoler ni combler le vide insupportable causé par l’absence de celui qui s’en est allé. Juste tenter de percer la nuit de nos deuils, la prison de nos douleurs, de soulever le couvercle de nos interrogations et le tournis de nos doutes en rappelant notre espérance : la mort est passage,  il y a une vie après cette vie. C’est la foi d’Israël, du Christ et de tout chrétien. Vie, mort et résurrection, tout est « rou’ah » « souffle ».

    ---------------------

    Articles récents

    votre commentaire
  • Bonjour mes amis, en ce temps de pandémie je vous propose la réflexion suivante..

    Méditer au temps du Covid: et en sous titre;
    Mettre son souffle dans le souffle de l'Esprit Saint

    Changer notre vision, notre ressenti..... voici donc un autre EXTRAIT
     

     

                        

      Nous y sommes : en ce début de rentrée scolaire de l’année 2020 - 2021,  le port du masque est rendu obligatoire dans l’espace public. Il l’était dans les espaces clos, il le devient dans la rue. Un nouveau slogan du salut est lancé :« Protégeons-nous les uns les autres, sortons masqués. » . Cette règle d’hygiène publique est en passe de devenir une règle éthique : sortir masqué c’est « aimer son prochain comme soi-même ».

    Le port de ce masque qui cache nos visages , qui gênent, lui aussi, notre respiration, qui rend notre élocution moins audible, en chagrine et impatiente plus d’un ! De plus, derrière ce bout de tissus opaque, impossible de deviner si la personne qui nous fait face est gaie ou triste, soucieuse ou peinée, en colère ou enthousiaste, si elle rit, ricane ou fait la grimace…

    On ne voit plus que des yeux, et des oreilles !

        La bonne nouvelle : le fait de ne plus voir avec évidence, de ne plus savoir, nous permettra peut-être de de mieux écouter, être présent à celui qui me fait face et peut-être, verrons-nous se révéler, par-delà tous ces visages voilés, celui qui en nous, est visage: le fils, le christ et par-delà, le Père. 

        Le mot visage en hébreu se dit panim, il est toujours pluriel parce que le visage n’est jamais unique, il se perçoit sous forme de multiples facettes. Toutes les espèces animales ont le même faciès, tandis qu’aucun homme n’a le même visage: ils sont tous différents parce que tous sont à l’ image de Dieu. Cela signifie que nous pouvons capter quelque chose de notre créateur dans la singularité du visage de l’autre, comme du nôtre.

    Nous oublions cette réalité ontologique tant ce visage divin est enfoui sous tous les masques dont nous le recouvrons consciemment ou non, pour diverses raisons en notre personne. Le substantif français « personne » dérive du latin « persona » qui signifie « masque de théâtre ». Il laisse à penser que chaque personne se sert d’un masque, d’un écran dans son rapport à l’autre, un écran qu’on ne voit généralement pas soi-même tant on s’y identifie, confondant notre être profond et notre « persona ». Chacun est un étranger pour l’autre et peut être aussi pour lui-même s’il ne prend pas le temps du « face à face », du panim el panime en hébreu.

    Élisabeth

    ---------------------------------

    Articles récents

    votre commentaire
  • Il est né le divin enfant 

     « Il est né le divin enfant »

    C’est le refrain d’une chanson, l’expression d’une foi vibrante pleine d’espéranceCe peut-être aussi l’objet d’une interrogation, d’un étonnement : pourquoi dit-on de cet enfant qu’il est divin ? Chaque naissance n’est-elle pas en elle-même un miracle, une grâce ? Qu’a donc cet enfant de si singulier ? Il est si particulier que l’Église donne à sa maman, une fille d’Israël qui s’appelait Myriam, Marie, le nom de : « mère de Dieu ».

    Il faut savoir que cette appellation a suscité, en son temps, dans le monde de la chrétienté, bien des polémiques avant d’être approuvée définitivement au concile d’Éphèse en 431. J’avoue qu’elle heurte mes oreilles de juive chrétienne aussi je ne l’emploie jamais. Lorsque je prie, je dis : « Marie, mère du verbe incarné ou mère du christ, du messie. Je ne l’emploie jamais par ce que je ne sais pas ce que l’on met sous ce terme de Dieu ; j’ai besoin qu’il soit défini. J’ai remarqué cependant que cela ne posait de problème pour personne.

        Je vais cependant tenter de dire ici ce que cette appellation « Marie, mère de Dieu », si je devais la dire, signifierait pour moi. En aucun cas, mère du créateur du ciel et de la terre et de toutes les créatures qui se meuvent ici-bas car c’est ainsi que j’entends le mot Dieu.

    Pour moi elle est la mère de l’anthropos, c’est-à-dire de l’être humain totalement achevé, qui a intégré en lui l’humain et le divin, ces deux dimensions ontologiques qui le fondent. Comme il est écrit : « Dieu fit l’homme à son image et à sa ressemblance » (Gn 1).
    Dieu crée l’homme adam à partir de la poussière de la terre ; le peuple d’Israël, l’épouse, la mère, reçoit en son sein, au Sinaï,  la parole de l’époux, du Père, de Dieu, comme une semence. Après des siècles de gestation Israël met au monde en une de ses filles, Marie, « bénie entre toutes les femmes », celui qui est tout à la fois fils de l’homme et fils de Dieu : un adam engendré dans la chair, travail de l’homme et de Dieu,  et non plus créé. C’est ainsi que je comprends le dogme de la foi chrétienne : Marie est mère du christ, vrai Dieu, vrai homme.

    Nous avons tous à notre tour, à l’échelle individuelle, à la suite de Marie, à mettre au monde « ce divin enfant » que nous sommes. Le projet divin de l’avènement de Dieu dans l’homme et de l’homme dans Dieu est pour tous les hommes. Toute réalité humaine se doit d’être pour s’accomplir le lieu d’une union avec le divin : Dieu est dans la matière. C’est pourquoi, nous sommes tous appelés à cet enfantement. C’est à cela que le Christ, fils ainé d’une humanité renouvelée de fils d’un même Père, nous appelle et nous conduit. Si Israël, en Marie, donne naissance au christ dans son histoire singulière, le corps du christ, son église, doit lui donner naissance à son corps de gloire dans l’Histoire universelle, en donnant naissance à cette semence christique qu’il a mis en nous par le sang de la Croix. 

    1. « Il est né le divin enfant » 

    Qui est-il ? Quel est son nom ?  D’où vient-il ? Ce « divin enfant », c’est celui qu’on appelle le christ, il porte le nom hébreu de Yéhoshoua, « Josué » en français, yésus en grec devenu Jésus en français. Ce nom signifie « Dieu sauve ».Il est né en terre de Judée dans la ville de Bethlehem  « la maison du pain ».

    Christ n’est ni un nom de famille, ni un prénom, c’est un mot grec qui traduit le terme hébreu mashia’h,  « messie » qui dit une fonction, une vocation.

    Le mot mashia’h vient du verbe masha’h  «oindre ». Trois personnes en Israël reçoivent l'onction: le prêtre, le roi et le prophète. Cette onction faite avec de l’huile d’olive pure consacrée attirait sur celui qui la recevait pour un temps plus ou moins long, l’Esprit saint. Seul le roi David bénéficia de cette visitation tous les jours de sa vie:  «Et Samuel prit la corne à huile et il l' oignit au milieu de ses frères et depuis ce jour-là l'esprit divin ne cessa d'animer David ».(Samuel 16 ,13). C’est de sa maison que doit naitre le messie.

    Nombreux sont les noms que la Torah, à savoir la Bible, donne au messie : « le consolateur », « le conseiller », « le prince de la Paix » « le rejeton de justice » « le sauveur » « le rédempteur », l’Immanuel « Dieu avec nous » : il m’arrive de penser que le terme Noël pourrait dériver de ce nom quand on le dit de plus en plus rapidement, en finissant par avaler les mots !

    Le messie est considéré comme le « fils de Dieu » : « Je raconterai un décret, l'Éternel m'a dit : tu es mon fils, moi aujourd'hui je t'ai engendré ». (Ps 2, 7). 

    On appelle messianisme l'attente en Israël d'un roi oint qui viendra sur le trône de David pour apporter une ère de paix. Ce messie est évoqué à plusieurs endroits dans la Bible. Nous ne citerons ici que deux exemples parce qu’ils font sens par rapport à cette fête de la nativité : 

    Dans le livre de la Genèse, chapitre 49, verset 10, le patriarche Jacob avant de mourir rassemble ses fils pour leur révéler ce qui arrivera à la fin des temps, il leur dit: « Le sceptre n'échappera pas de Judas jusqu'à ce que vienne shilo ».

    Les rabbins s’accordent à dire que le mot shilo désigne le messie, il vient des halit qui signifie « nouveau-né » comme dans le verset: veshiliata et « envers son nouveau-né »(Dt 28, 57) .Jacob nous dit que le sceptre n'échappera pas de Judas jusqu'à ce que vienne le nouveau-né. On peut s’interroger : pourquoi employer un terme si singulier, si peu usité,  si ce n’est pour nous donner une indication bien particulière. 

    Le psaume 72 précise à propos du messie : « Son nom sera à jamais devant le soleil, yinon , son nom ». Le mot hébreu Ynon est traduit dans toutes les Bibles par « se perpétue ». Ce terme vient du verbe ninon« se perpétuer », « durer », de la racine nin qui signifie « descendant », « fils ». On pourrait lire ainsi ce verset:  « Son nom sera à jamais devant le soleil, « le descendant » ou « le fils » est son nom ». 

    Elisabeth 

    ------------------------------------

    Articles récents

    votre commentaire
  • Bonjour mes amis, en ce temps de pandémie je vous propose la réflexion suivante...
    Méditer au temps du Covid: et en sous titre;
    Mettre son souffle dans le souffle de l'Esprit Saint

    Changer notre vision, notre ressenti..... voici donc un autre EXTRAIT 

    Distanciation 

        La distanciation est notre nouveau modèle relationnel. Peut-on accueillir autrement que par une grimace, une impatience, une désolation, « cette distanciation » qu’il nous est demandé de respecter pour nous protéger les uns les autres d’une éventuelle contamination au corona virus ? Peut-on envisager de considérer comme un bien cette impossibilité à nous embrasser, à nous chérir tendrement, à nous tenir les mains? Peut-on s’en saisir, dans le souffle de l’esprit, pour transformer cette contrainte, opérer un travail d’alchimiste, donner un nouveau souffle à toutes nos relations et à notre manière de regarder, d’écouter l’autre ainsi que toutes les situations qui se présentent à nous ? 

        Distanciation : espace relationnel sacré de l’Esprit saint.

      Le mot roua’h » » souffle » « esprit » lu réva’h’, signifie  « intervalle » « espace » ce qui renvoie à l’idée de distanciation. Peut-on trouver cette manière d’être en relation dans les Écritures ? Voyons comment se réalisait la relation entre Dieu et Moïse :

    « Lorsque Moïse entrait dans la tente d’assignation pour parler avec l’Éternel, il entendait la voix qui lui parlait du haut du propitiatoire placé sur l’arche du témoignage, entre les deux chérubins. Et il parlait avec l’Éternel. » (Nb 7, 89) Dieu, nous dit explicitement le texte, parlait entre les deux chérubins qui se faisaient face et se regardaient, c’est là dans cet « entre-deux » qu'il parle à Moise, que se fonde le dialogue entre Dieu et l'homme.

    Le souffle de sainteté, le Saint esprit est cette distance, cet intervalle du plus large au plus étroit, qui permet non seulement la relation mais la juste relation, la relation ajustée qui donne de l’espace à chacun des deux interlocuteurs pour qu’ils puissent s’exprimer en vérité. Sans cet « entre-deux »,  il y a danger de confusion, de fusion ou d’annulation de soi dans le rapport à l’autre, à Dieu, tout autant que dans notre relation à une situation donnée.

      S’il y a deux lettres , deux lettres qui disent le souffle, l’espace, dans le nom divin YHVH c’est afin que le Père et le Fils dans le souffle de l’Esprit, puissent communiquer et communier sans être ni confondus, ni annulés 

        Nous écrivons nos histoires avec des mots que nous alignons les uns à côté des autres et afin que le texte soit lisible, compréhensible, nous insérons des blancs, « un intervalle » entre eux, plus même, au moyen de la ponctuation, nous incluons du rythme, autre sorte d’espace. De la même manière, n’ayons pas peur de mettre du souffle, des temps de respirations, d’arrêts, de l’espace dans nos relations.

    Élisabeth

    ---------------------------

    Articles récents

     


    1 commentaire
  • Bonjour mes amis, en ce temps de pandémie je vous propose la réflexion suivante...

    Méditer au temps du Covid: et en sous titre;
    Mettre son souffle dans le souffle de l'Esprit Saint


    Changer notre vision, notre ressenti..... voici donc un EXTRAIT
     

    Élisabeth
    Paix et joie


    PREMIERE MEDITATION 

    En hébreu « l’Esprit saint » se dit roua’haqodesh.

     

    EXTRAIT (1) du LIVRE - Méditer au temps du Covid: - ElisabethLe mot roua’h signifie « souffle », « vent », « esprit » et » âme »La traduction latine de ce terme n’a hélas retenu que le mot esprit, perdant à la fois par ce choix l’âme et le souffle. 

    1. L’âme

    Cinq mots désignent l’âme en hébreu,  Nefech, Roua’h, Nechama, 'Haya et Ye'hida. Chacun d’entre eux exprime, dans l’ordre croissant, un état de conscience et de communion avec Dieu. Les trois premiers appartiennent au champ lexical de la respiration et participent à la création de l’homme adam, mais cela ne s’entend que lorsqu’on lit le texte de la Genèse en hébreu :« YHVH Elohim forma adam, poussière de la terre, il insuffla vaypa’h dans ses narines, nishmat « âme » de vie, et adam devint une nefesh« âme » vivante » (Gn 2). Ces trois niveaux constituent une même unité à unifier, nous accèderons alors aux deux autres : nous serons ‘haya « vivants » et yé’hida, unis à Dieu. 

    Nefesh vient de nafashqui signifie « animer », « réanimer », « se reposer » « âme », « vie », « respiration ».

    C’est le souffle vital qui anime toutes les créatures. Elle se situe dans le sang, raison pour laquelle, on ne doit pas le consommer (Lv 17, 14). Elle désigne également toute la personne, le « sujet ». Dans la prière du schéma Israël, nous disons : « Tu aimeras l’Eternel ton Dieu de tout ton nefesh », ce mot est traduit par  « âme » mais cela signifie plus justement « de toute ta personne », avec tout ce que tu es. 

    Roua’hsignifie« vent »,« esprit », « souffle », « âme ».  C’est l’ensemble des émotions, pulsions et autres forces intérieures qui nous poussent en avant et nous font exister. Elle loge dans le cœur et éveille l’amour et la crainte de Dieu. Les sages du Talmud en parlent donc comme du « labeur du cœur ».

    Le roua’h est associé à la parole. Le targuomOnkelos, en effet, traduit le verset « Il devint un être vivant » par « Il devint un souffle parlant »(Gn 2).

    Nechama vient de la racine Nashem qui veut dire « respirer » c’est l’âme proprement dite.Pour la Kabbale elle est véritablement une partie de Dieu. Elle est appelée « fille » du Père. Rabbi Shimon Bar Yo'haï, auteur du Zohar, déclare à son sujet: « Mon âme est une avec Lui, comme une flamme attachée à Lui. 

    C’est la dimension la plus intellectuelle. Elle loge dans le cerveau. La respiration se dit neshima en hébreu, « nashem » « respirer » yah, un autre nom de Dieu : respirer c’est se nourrir de son Nom.

    La langue de la Bible, l’hébreu,  langue dite sainte, établie, d’une manière indéniable, dans ses mots une corrélation entre le souffle, la respiration, l’âme et la parole offrant à tout croyant, à tout homme en quête d’une recherche existentielle et spirituelle, la possibilité d’inscrire en confiance, son processus de guérison physique dans la prière et l’étude, la méditation et la respiration consciente : pour elle, la vie de l’âme et la vie du corps sont intrinsèquement liées ensemble.

    Apprenons à respirer c’est-à-dire à concilier sinon réconcilier en nous ces deux souffles, physique et spirituel, qui nous animent : l’un se nourrit de l’air et l’autre du verbe de Dieu, mais c’est la même source qui les fait vivre.

    Mon souffle, ma parole, ma respiration touchent au sacré. Tout mon être est pétri de fini et d’infini. Le Nom, la Trinité Une, est inscrit dans mon corps physique, ma matière. Que je sois canal de ce souffle, de ce feu, de cette eau, de ce Nom qui est tout amour.

    (autres à venir) 

    Élisabeth 

    Pour commander le livre c'est ICI

    ------------------------------

    Articles récents

    votre commentaire
  • Bonjour mes amis, en ce temps de pandémie je vous propose la réflexion suivante...

    Méditer au temps du Covid: et en sous titre;
    Mettre son souffle dans le souffle de l'Esprit Saint


    Changer notre vision, notre ressenti.....
     

    Élisabeth
    Paix et joie

    Extraits de l’ouvrage
    Méditer avec le Covid

    Méditer

    Il me parait important d’explorer tout d’abord, le sens voir les sens du mot « méditer » en hébreu , afin dans nos méditations, de nous laisser bousculer par eux,
    d’aérer nos terres intérieures pour laisser surgir d’autres pousses.
    « Méditer » se dit hégué mot qui signifie également : murmurer, gémir, roucouler, proférer des sons. Entrer dans l’imaginaire de chacun d’entre eux, se laisser porter au plus haut, au plus loin qu’ils puissent nous conduire. Soyons tour à tour murmure du chant de l’eau et des arbres agités par le vent ; gémissement d’une prière priée en nous par l’ Esprit saint ; colombe de paix posée sur le faîte du monde.
    La première occurrence de ce mot se trouve en Josué : « Ce livre de la Torah( le Pentateuque) ne doit pas quitter ta bouche, tu le méditeras jour et nuit afin d'en observer avec soin tout le contenu; car alors seulement tu prospéreras dans tes voies, alors seulement tu seras heureux »(Josué 1, 8) . La seconde occurrence de « hégué » est dans le livre des psaumes, au second verset du premier des psaumes.: « Heureux l’homme qui ne suit point les conseils des méchants… » (Ps 1, 1-2)
    Le mot achré, « heureux » en hébreu, vient du verbe achar qui signifie « marcher ». Tout travail méditatif de la parole de Dieu, de notre parole, est donc une « béatitude », une marche qui nous met en mouvement pour marcher le « Chemin ».
    Si dans la dialectique juive l’homme heureux est un homme en mouvement, c’est parce que la vie est un perpétuel devenir pour advenir à ce que nous sommes, comme l’exprime un des Noms de Dieu qui nous accompagne sur notre route, le « Je serai qui Je serai ».

    Dans ce psaume, Le roi David compare l’homme heureux à un arbre planté auprès des cours d’eau. Le mot « cours d’eau » se dit pélèg en hébreu. Ce mot vocalisé palag signifie « diviser », « opposer », « partager ». Un homme heureux est un homme qui reste debout, bien droit, au milieu des eaux contraires, au cœur des tensions. Ce roi nous dit : « Quand tu es au milieu des eaux tumultueuses, ne lâche pas, ne crains rien, ne désespère pas car tu es sur le chemin du bonheur. Il te faut tenir, jusqu'à ce que le fruit mûrisse « en son temps ».
    Méditons sur cette image étonnante du bonheur qui ne ressemble en rien à l’idée que l’on s’en fait normalement, à savoir, celle d’un long fleuve tranquille.

    Élisabeth 

    Pour commander le livre c'est ICI

    -------------------------------

    LIVRE -  Extrait (présentation) Méditer au temps du Covid: - ElisabethDossiers que vous pourriez apprécier

    votre commentaire