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Par Serviteur-ofs le 4 Décembre 2023 à 00:26
Être reconnu sans condition, c’est commencer à exister !
Je suis éducateur spécialisé. Ma spécificité ainsi que celle de mes adjoints est de travailler dans le rue. Notre pratique éducative, je la nomme " pratique de désinstitutionalisation ". Nous sommes amenés à rencontrer les jeunes les plus marginalisés parmi ceux qui vivent dans la rue : ce sont ceux qui refusent, n’osent pas, ne peuvent plus aborder les institutions, y compris celles qui pourraient leur venir en aide.
Cette " désinstitutionalisation " signifie : c’est en tant qu’individu que je vais au devant d’eux, sans masque, sans me réfugier derrière ma fonction d’éducateur. Ce n’est pas parce que je suis mandaté pour m’occuper d’eux. Je travaille avec eux sur le principe de la libre adhésion, de la disponibilité, et une forte éthique qui vise à créer une relation de confiance.
La disponibilité signifie que la galère ne s’arrête pas à 19 heures pour reprendre à 8 heures le lendemain, mon action non plus. Cela signifie que galère et coups durs peuvent arriver le week-end !
La relation de confiance est primordiale, base constitutive de la relation éducative qui permet au jeune de progresser. Cette relation de confiance en rue, doit être totale. C’est pour cela que dans le temps passé avec un jeune, il ne s’agit pas d’une relation d’un éducateur avec ses " clients ". C’est la rencontre d’un homme adulte avec un garçon ou une fille désemparé ( e ), victime de son comportement de violence et de son rejet des autres. C’est une relation entre deux êtres humains, entre deux noms, entre deux reconnaissances de l’autre. Ce qui détermine l’évolution des actes éducatifs, ce sera la relation entre deux amis, seul type de relation qui vaille la peine d’être vécue pour celui ou celle qui doute de tout.
Nous sommes loin des éternels débats sur : " Faut-il dire ou non que nous sommes éducateurs ? ... cacher que nous touchons un salaire ? ". Quand la relation de confiance est née, elle balaie ses préoccupations qui ne sont souvent que prétextes à ne pas s’engager. Même problème avec les débats : Vie privée, vie professionnelle ou disponibilité, jusqu’où ?.
Souvent, il nous faut des mois pour entrer en contact avec les jeunes, tant est grande leur méfiance, tant est solide leur système bien compréhensible de défense. Par notre présence quotidienne, discrète, par notre absence de questions, par notre acceptation de ce qu’ils sont, la relation se crée à l’étonnement des jeunes et de nous-mêmes. Ce n’est pas avec un jeune délinquant , un jeune toxicomane que je parle, que je mange, que je bois un coup ou que j’invite à une fête entre amis, c’est à Pierre, Paul, Alim.
Ces actes éducatifs peuvent paraître simples quand on parle à l’heure actuelle de réinsertion, travail, de cette normalité, but suprême à atteindre dans notre société. Mais ces actes éducatifs simples sont primordiaux, ils sont là avant le reste ( par exemple l’entrée dans un dispositif de réinsertion ) et garantissent peut-être sa réussite.
Ce travail éducatif simple, c’est le partage vécu, la création de souvenirs positifs, bêtement heureux, la constitution d’une autre histoire qui ne sera pas faite que d’échecs. C’est la valorisation des capacités du jeune, surtout celles les plus endormies. Il s’agit de casser les barrières faites de peur et de méfiance, souvent légitimes, ne serait-ce qu’en montrant qu’un adulte " normal " peut casser les siennes pour aller au devant de lui sans s’arrêter aux étiquettes qui jalonnent le discours du travail social.
Notre présence active c’est la reconnaissance de l’autre, c’est ce qui fait grandir un être qu’il ait douze ou trente ans. Il faut aller au devant d’eux, se mettre en situation difficile de déséquilibre, de violence d’où surgira la réflexion à deux, adulte et jeune. Cette reconnaissance intégrale des jeunes, je la vis au quotidien depuis plus de 36 ans. Elle devrait règner partout où les relations humaines semblent amputées par des tabous, des silences malsains, des situations inextricables de ressentis etc...Elle n’est pas la spécialisation officielle de l’éducateur. Cette reconnaissance de l’autre est une façon de vivre en acceptant et surtout en intégrant les différences. Toutes les différences qui pourraient gêner notre bonne conscience.
Demain sera la société du rejet ou de l’acceptation inconditionnelle de l’autre à la seule condition que cette relation soit basée sur le respect. Accepter ne signifie pas tout accepter mais se mobiliser pour que la tolérance ne demeure point un vain mot dans un vieux dictionnaire. Nous sommes responsables des relations que nous entretenons avec autrui et notamment les jeunes. Lorsque nous aurons compris cela, nous aurons tout compris ! Les éducateurs n’ont pas le monopole de la prise en considération des jeunes, c’est l’affaire de tous, là où nous vivons, de porter un autre regard sur leur réalité et leur univers afin de mieux nous intégrer. Oui, il s’agit de nous intégrer à leurs paradigmes sinon, nous sommes les inadaptés sociaux qu’ils n’attendent plus et qu’ils ne veulent pas reconnaître. L’insertion n’est pas toujours là où on l’attend puisqu’il s’agit aux adultes de faire le premier pas pour leur accorder de la reconnaissance. Car être reconnu sans condition, c’est commencer à exister !.
Bruno LEROY.
source http://brunoleroyeducateur-ecrivain.hautetfort.com/
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Par Serviteur-ofs le 9 Octobre 2023 à 15:20
Se mettre à la suite de Jésus
Le Royaume ne reste pas seulement une espérance inouïe ; il se concrétise déjà dans la pratique de Jésus. En effet, ses miracles et ses guérisons font plus que démontrer sa divinité : ils manifestent que son annonce libératrice s'enracine déjà dans l'histoire au milieu des opprimés, interlocuteurs privilégiés de sa prédication et premiers bénéficiaires de sa pratique. Le Royaume est un don de Dieu offert gratuitement à tous. Mais on y rentre par un processus de conversion, et celle qu'exige Jésus ne signifie pas seulement un changement de convictions ( de théorie ), mais surtout une modification d'attitudes ( de pratique ) dans les relations personnelles, sociales et religieuses qu'entretiennent les hommes.
La liberté exercée par Jésus vis-à-vis de la Loi et des coutumes de son temps, ses exigences radicales concernant le changement de comportement dans la ligne des Béatitudes finirent par provoquer un conflit grave qui engageait les différentes instances du pouvoir d'alors. Jésus a connu la diffamation et le dénigrement, la persécution et les menaces de mort. Son arrestation, ses souffrances sous la torture, sa condamnation en justice ne se comprennent que comme conséquences de sa pratique et de sa vie. Dans un monde qui refuse d'adhérer à ses propositions et de s'engager sur le chemin de la conversion, l'unique alternative laissée à Jésus, pour rester fidèle à son Père et à son propre message, était d'accepter le martyre. Si la croix exprime bel et bien le rejet humain, elle signifie également l'acceptation sacrificielle de Jésus.
La résurrection dévoile le sens absolu du message du Royaume, de la vie et de la mort de Jésus. Elle est le triomphe définitif de la Vie et de l'Espérance en un Royaume réconcilié où la paix universelle est fruit de la justice divine et de l'intégration en Dieu de toutes choses. La résurrection se présente, dès lors, comme la libération en plénitude de tous les obstacles qui s'opposent à la souveraineté de Dieu et à la pleine réalisation de tous les dynamismes de Vie et de gloire placés par Lui dans la création et l'être humain. La résurrection donne en particulier son sens à la mort de l'innocent, de celui qui est rejeté parce qu'il proclame une justice plus grande ( celle de Dieu ), de tous ceux qui, à l'image de Jésus, succombent pour une cause digne et sont anonymement éliminés. Ce n'est pas un César à l'apogée de son pouvoir qui est ressuscité, mais un crucifié au corps disloqué sur le Calvaire. Ceux qui ont souffert une mort injuste pour le bien participent à sa résurrection.
Se mettre à la suite de Jésus implique que l'on adopte sa cause, que l'on soit disposé à souffrir les persécutions qui en découlent et à partager courageusement son sort, dans l'Espérance de recevoir en héritage la pleine libération apportée par sa résurrection.
Ce projet Universel de Dieu nous aide à comprendre le lien qui unit la création et la rédemption, le temps et l'éternité. Le Royaume de Dieu représente plus que les libérations historiques, toujours limitées et ouvertes à des perfectionnements ultérieurs, mais il est anticipé, concrétisé temporellement en elles, il y prépare sa pleine réalisation dans l'irruption du ciel nouveau et de la terre nouvelle.
Nous ne serons des imitateurs de Jésus et de véritables chrétiens que dans la mesure où nous serons solidaires avec les pauvres et où nous vivrons l'évangile de la libération. Au sein des luttes syndicales, dans la lutte des droits de l'homme et d'autres formes d'engagement, la même question doit revenir toujours : quelle est la collaboration du christianisme aux pratiques et aux motivations de la libération des opprimés ?.
L'engagement pour la libération des millions d'opprimés de notre monde rend à l'évangile une crédibilité qu'il possédait à ses débuts, et aux grands moments de sainteté et de prophétie. Le Dieu de Tendresse des humiliés et le Jésus-Christ libérateur des opprimés sont annoncés avec un nouveau visage et une image nouvelle aux hommes d'aujourd'hui. Le salut éternel qui nous est offert passe par des libérations historiques, celles qui restaurent la dignité des enfants de Dieu et rendent crédible l'impérissable utopie du Royaume de liberté, de justice, d'amour et de paix, du Royaume de Dieu au milieu des hommes.
Bruno LEROY.
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Par Serviteur-ofs le 20 Septembre 2023 à 18:14
Témoins au sein de notre humanité.
Ce travail qui nous attend dans le monde ; toutes ces énergies que nous sommes en train d'accumuler pour mettre le feu à la terre ; toute cette vie intérieure, qui croît en nous pour déborder bientôt sur ceux qui nous entourent, tout cela s'écroulera vertigineusement dans le vide honteux de l'inactivité, si vient à nous manquer l'Amour des uns pour les autres.
Tu veux que je me taise ? Mais comment supporter tant d'ignominies sociales ? L'hécatombe que le monde subit aujourd'hui ne cessera que par l'avènement de l'amour. L'Amour, dur, fort, positif, y a-t-il quelque chose de plus positif qu'aimer ? Nous l'avons réduit en courtoisie, en pure politesse : à ne pas calomnier, à ne pas refuser le salut, à ne pas offenser, à ne pas dire non, quand il s'agit de porter aide en cas de grave nécessité.
L'Amour, allons-nous le vivre, lui aussi, par omission et par refus ? Vous, les riches, vous observez scrupuleusement la tradition, par pure politesse, mais vous annulez bel et bien le commandement d'Amour de Dieu pour observer votre tradition, celle que vous vous êtes transmise.
Celui qui n'aime pas dans le sacrifice est mort. Ris, toi, avec celui qui rit et ne t'éloigne pas de celui qui pleure. Pleure avec qui pleure. Ne soyons pas envieux ; nous finirions par nous haïr et nous serions fratricides. Plus que donner notre vie pour un autre chrétien à un moment donné, ce qui est facile, l'amour consiste à lui donner un peu de ta vie durant toute sa vie. Un cadeau de sourires ; ton aide dans le travail, ton encouragement dans la douleur, ta joie dans sa joie, ton amitié sincère, tes délicatesses, tout ce qui peut contribuer à rendre plus agréable la vie des autres.
L'Amour fort et surnaturel que Dieu réclame de nous, c'est l'amour de l'ennemi. Mais ce commandement, nous n'en finirons jamais de le comprendre, si nous ne pratiquons pas d'abord l'amitié et l'intimité surnaturelle et humaine avec nos amis de toujours.
On nous dit d'avoir peu d'amis, mais de bons. Cette consigne, n'en doute pas, est bonne pour la foule et pour les enfants. Cette consigne reste valable pour tous ceux qui ne peuvent surmonter le milieu qui les entoure.
Pour toi, homme vaillant, décidé, apôtre, la consigne est celle-ci : beaucoup d'amis et de mauvais. Que d' hommes mauvais et surtout en manque de spiritualité retourneront au Christ grâce à la sincère amitié et au Témoignage de vie d'un aventurier de Dieu, qui indiquera implicitement par la Puissance de l'Esprit qui l'habite, le chemin qui mène vers davantage de force intérieure.
Les Aventuriers que nous voulons être, au service de Dieu, seront seuls capables de combattre les Injustices, selon l'esprit révolutionnaire des Évangiles. Notre monde a besoin de ces aventuriers de Dieu qui sont prophètes et changeront les mentalités, uniquement par Amour, car rien ne peut se faire sans les charismes donnés par l'Esprit-Saint. Puissions-nous désirer devenir ces Aventuriers que Dieu appelle inlassablement pour lui servir de Témoins au sein de notre humanité.
Bruno LEROY.
source http://brunoleroyeducateur-ecrivain.hautetfort.com/
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Par Serviteur-ofs le 14 Septembre 2023 à 21:49
S'aimer soi-même, aimer les autres.
Dans la relation, je dois être véritablement moi-même, me montrer tel que je suis et pour cela, il convient d’avoir conscience de ce que l’on est. Cela devrait être la résultante d’un travail sur soi, de connaissance et d’acceptation de soi. En effet, la parole exprimée doit être en concordance avec mes expériences et une certaine vérité afin de ne pas fausser cette relation dès son éclosion. Mes problèmes personnels ne doivent pas entraver ce lien fraternel, d’empathie, d’écoute, d’accueil de la personne accompagnée. Cela est une question de respect envers l’autre permettant d’accueillir la parole de l’accompagné, de lui porter toute mon attention tout en gardant une distance suffisante pour ne pas être dans la fusion relationnelle.
Encore cette notion de respect de l’autre, de sa personnalité, de ses appartenances sociales, de sa manière d’agir, de réagir ou de résister. Ce positionnement implique un non-jugement de la personne dans ce qu’elle est. Ainsi, avoir conscience de ce que l’on est et l’être pleinement, avoir conscience de ce qui se joue dans la relation, pouvoir le verbaliser, accueillir et accepter l’autre dans sa différence, ne pas porter de jugement de valeur, s’immerger dans le monde de l’autre sans s’identifier, me paraît relever d’un travail sur soi, d’une vigilance, d’une attitude réflexive, d’un questionnement sur sa relation à autrui.
Bruno LEROY.
source http://brunoleroyeducateur-ecrivain.hautetfort.com/
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Par Serviteur-ofs le 13 Août 2023 à 19:46
Aimons les jeunes tels qu'ils sont sans les juger !
Aidons les jeunes à construire leurs rêves, cela leur évitera de détruire par la violence, tout et n’importe quoi. Soyons à leur écoute dans une totale compréhension de leur être en devenir. Certains ( nes ) ne se sentent ni compris, ni aimés.
Le grand drame de notre société est de ne plus comprendre ses jeunes. Je ne peux m’empêcher de me remémorer une histoire survenue. Un père de famille étant Directeur dans une multinationale, avait un Fils auquel il faisait de nombreux cadeaux. C’était une façon pour lui de montrer sa Tendresse.
Le fiston, je l’ai vu arriver un jour dans mon bureau et m’occupant essentiellement de délinquants, je ne comprenais pas sa présence en ces lieux. Il resta une après-midi avec moi sans parler. Puis vint la fin de la journée et je lui demandais ce qu’il voulait. Il me répondit qu’il désirait simplement parler car son père, pris par ses affaires ne l’écoutait pas. Je l’écoutais jusque tard dans la nuit.
Le lendemain, Je décidais d’inviter le père pour lui dire que son Fils manquait d’écoute en dehors de tous les cadeaux offerts. Ce fameux Directeur prit son agenda et tous les arguments pour me convaincre et justifier ses absences. Je lui répondis que ce n’était pas à moi d’évaluer sa présence auprès de son fils mais, qu’il serait bon qu’il lui en parla. Le père ne fit rien de ce que j’avais conseillé et continua sa vie tumultueuse d’homme d’affaires.
Je le revis plusieurs mois après, en larmes. Il venait d’enterrer son fils qui s’était suicidé en laissant ce mot :" tu m’as toujours acheté mais jamais écouté. Je ne suis pas un compte en banque. Je ne peux plus vivre sans ton amour. Adieu papa, moi je t’aimais." Et je pourrais vous en donner de cruelles expériences de ce type que je vis au quotidien. Les écouter, les comprendre, les aimer. Voilà le grand combat que nous devons mener auprès de nos Jeunes.
Nous pensons souvent, à tort que ce sont les familles défavorisées les plus atteintes par ce manque affectif. La blessure du manque d’Amour se montre plus discrète dans les familles riches. Je vous prie de croire que ce père le regrette encore et cela s’est passé, il y a plus de dix ans. Les ados ou enfants sont des personnes et nous n’avons pas le droit d’ignorer leur Humanité.
Nous croyons Aimer et nous n’écoutons pas assez, ou ne comprenons pas ou dévalorisons leurs moindres prétentions à réaliser leurs rêves. Aidons les jeunes à construire leurs rêves, cela leur évitera de détruire par la violence, tout et n’importe quoi. Soyons à leur écoute dans une totale compréhension de leur être en devenir. Certains ( nes ) ne se sentent ni compris, ni aimés.
Brisons ces murs de mutisme et d’indifférence. Je vous laisse, il me faut rejoindre les Jeunes blessés de la Vie pour écouter leurs violences, leurs cris, leurs angoisses face à une société qui les considère, juste comme de potentiels consommateurs, pas encore des êtres humains à part entière. Si les éducateurs de rue n’existaient pas, Frères et Sœurs, la police ne suffirait pas à temporiser leurs colères. Il nous faudrait une panoplie de guerrier pour sortir dans la rue. Aimons-les, tels qu’ils sont, et essayons ensemble de comprendre leurs incivilités, non pour les excuser.
Mais, pour agir sur les racines du mal, plutôt que nous lamenter sur leurs violences. Essayons de les Aimer en gestes avec la distance nécessaire qui leur permettra de grandir pour devenir des hommes et des femmes matures.
Notre prière nous aidera à trouver les justes attitudes.
Bruno LEROY.
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Par Serviteur-ofs le 22 Juillet 2023 à 18:58
Éloge de l'Amitié.
L’amitié est brûlure dans tous les sens du terme. Elle nous brûle lorsque nous l’éprouvons et qu’une autre personne nous donne son amitié. Elle est brûlure lorsque celle-ci n’est plus que pure trahison. Elle fait parfois plus mal que l’amour lui-même. Elle est plus belle et plus pure que l’amour car, elle n’attend rien en retour.
Je parle de l’amour au sein d’un couple, évidemment. L’amitié comporte sa part de gratuité. Elle est nécessaire dans un monde matérialiste où tout semble s’acheter. L’amitié est part de cristal dans le cœur des hommes. Elle ne comporte aucune composante sexuelle.
Elle demeure notre mystérieuse union avec d’autres personnes qui nous aident à nous relever lorsque nous tombons. Elle est cœur de la convivialité déclarée. Les jeunes meurent d’un manque d’amitié. Chez eux, elle devient parfois tellement fusionnelle qu’une simple entorse peut les mener au suicide. Davantage que l’amour pour une fille. Notre monde est en recherche constante d’une amitié authentique qu’il ne faut point confondre avec la simple camaraderie.
Elle nous aide à respirer dans les jours étouffants. Elle nous met sur le chemin de la lutte quand l’Ami souffre ou pleure. Comme disait Jacques Brel : Bien-sûr, il y a les guerres d’Irlande et les oiseaux assassinés. Bien-sûr tout ce manque de tendre...Mais voir un ami pleurer !
C’est dans un cercle amical que nous construisons un microcosme de Tendresse qui peut s’étendre plus loin encore...Par mimétisme et recherche de cette amitié infaillible. Un dicton affirme que nous reconnaissons nos vrais amis lorsque nous sommes dans la peine ou le besoin, rien n’est plus vrai. Tant de faux amis s’en vont avec nos ennuis lorsque ceux-ci demeurent.
L’amitié est précieuse dans le cœur de Dieu sinon la Bible n’en parlerait même pas. Elle est précieuse et mystérieuse car, qu’elle est l’alchimie qui fait se rencontrer souvent à vie deux ou plusieurs êtres ? Grande question et faut-il d’ailleurs une réponse. L’amitié est la plus belle fleur cueillie dans le jardin du cœur à condition que son parfum soit mature.
Mais, lorsque nous vivons l’amitié à fond toutes ces questions s’estompent. C’est à nous d’en savourer les effets bienfaisants avec détachement.
L’amitié se vit avant de se penser. C’est ce que les grands poètes nous ont toujours dits avec de sublimes métaphores. Découvrons l’amitié chaque jour avant que la mort nous redonne nos amis perdus. Essayons de vivre en bon commerce avec autrui et le monde changera.
La racine de notre monde est l’amitié indéfectible entre les humains dans les bons et moins bons moments. C’est le soleil de la Vie quand notre ciel est dans l’obscurité. L’amitié est la sève de tous rapports humains dignes de ce nom.
Sans elle nous ne serions que des loups guettant d’autres loups. Elle est régulation sociale des relations humaines.
Bruno LEROY.
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Par Serviteur-ofs le 6 Juillet 2023 à 03:43
Les vacances peuvent durer toute l'année.
Je ne sais plus quel écrivain disait que partir c'était mourir un peu. Si je n'ai guère retenu son nom cela est probablement dû au fait que je considère cette maxime complètement idiote. En effet, je pense tout à fait le contraire. Pour moi, partir c'est revenir vers Soi.
Vous allez me dire et alors revenir, c'est quoi exactement ?
Revenir, c'est se retrouver dans un autre décor tout en gardant son Moi intègre et spirituellement stabilisé.
Revenir, c'est revoir les autres avec un nouveau regard, celui de l'intérieur.
Comment des Vacances peuvent à ce point transformer, métamorphoser l'homme d'autrefois ?
C'est la façon dont nous vivons nos Vacances qui est essentielle pour l'aventure spirituelle.
Et le retour est-il un retour vers la routine, les habitudes ?
La personne qui sait vivre l'instant présent s'aperçoit rapidement que les secondes se suivent sans se ressembler.
Les gestes meurent dans l'espace dès qu'ils sont formés.
Les paroles aussi, seuls les écrits demeurent figés dans la mémoire pour la modifier.
La vie est mouvement, tempêtes, vents, soleils, rires, larmes, cris, apaisements, marche en avant.
Que nous soyons loin de notre habitation où logent les fausses habitudes.
Nous devons inspirer la Vie à pleins poumons telle une énergie intarissable.
Ou bien les forces de mort viendront remplacer ce que nous ne sommes pas capables de remplir.
Oui, je reviens avec d'autres destins à m'inventer sur les chemins de l'Humanité.
Les vacances peuvent durer toute l'année, c'est une question de spiritualité.
La nostalgie du temps qui passe est faite pour ceux qui s'amusent à le regarder passer.
Je suis dans le temps au centre, dans l'oeil de son cyclone.
Je passe avec lui. J'habite dans ses entrailles. J'en suis ravi...
Puisse votre Amour de la Vie vous donner chaque jour cette puissance d'exister pleinement !
Mais comment être en Vacances toute l'année ?
Voici, une petite "recette " chrétienne ou simplement de bon sens :
Si être en vacances,
ce n'est pas courir toute la journée comme un dingue,
Si être en vacances,
c'est savoir regarder vivre ses enfants
et jouer avec eux,
Si être en vacances,
c'est savoir réduire l'abus de télé ou de radio,
Si être en vacances,
c'est prendre un peu de distance par rapport aux soucis,
Si être en vacances,
c'est savoir regarder l'oiseau qui vole,
ou le bout de bois qui flotte le long d'un fil d'eau,
Si être en vacances,
c'est savoir prendre un livre et le lire calmement,
Si être en vacances,
c'est pouvoir être enfin soi-même,
Alors pourquoi ne pas se mettre en vacances toute l'année ?
Car c'est toute l'année qu'il faudrait ne pas courir, regarder vivre ses enfants, s'écouter entre époux, etc...
Bref, les vacances étant par définition le temps propice à la qualité de la Vie, il serait dommage de se résigner à n'être un humain que quatre semaines par an.
C'est-à-dire pendant le douzième de sa Vie !
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* Je dédie ce texte à ceux et celles qui n'ont pas eus l'opportunité de partir en vacances afin qu'ils comprennent que nous pouvons les vivre chaque jour de l'année sans pour autant bouger.
Ce qu'il faut et ce qui est fondamental dans l'existence d'un être, c'est d'avancer dans sa spiritualité pour avancer vers Dieu.
Bruno LEROY.-------------------------------------------1 commentaire
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Par Serviteur-ofs le 18 Juin 2023 à 15:48
Votre père est dans la Lumière votre présent sera prière.
Bien-sûr, je n’ai jamais caché ma Foi sous le boisseau. Cependant, des larmes coulent dans mon cœur telles des gouttes de rosée. Elles alimentent une source intérieure qui rejaillit au gré des événements…
Une source souvent apaisée par une spiritualité de la Résurrection. Alors, ses éclats deviennent couleurs d’une Espérance forgée par la prière. Les verts, les bleus, les rouges et mauves se côtoient et s’épousent. Et mille autres teintes donnent à mon horizon des raisons de continuer à vivre, respirer, rigoler, travailler pour mon devenir.
Et puis certaines Fêtes arrivent tel un grand livre ouvert sur les blessures refermées.
C’est la Fête des Pères !
Je sais, en tant que « chrétien », que cette Fête est aussi et surtout celle de Saint Joseph.
Peu le savent…Mais la Fête des pères est d’origine chrétienne. Elle glorifie celui qui vécut dans le silence de son âme la présence de Jésus et son Éducation faite de tolérance, de respect, d’amour pour les autres, tous les autres sans exclusive.
Un amour aux racines essentiellement humaines et qui devinrent Divines jusqu’à donner sa vie pour ceux qu’il Aime.
Alors que j’en suis à me demander où se trouve la Lumière dans laquelle mon père est parti.
Alors que souvent le sens même de cette existence me pose questions.
Alors que j’ai cette impression qu’un ressort s’est brisé en moi et ne me donne plus cette force de savourer la beauté des choses.
La semaine dernière une Journaliste me téléphona pour me demander s’il m’arrivait de douter de ma Foi. Je lui répondis spontanément que je n’avais jamais douté ne serait-ce qu’un instant de l’existence de Dieu. Et j’ajoutais « s’il m’arrivait de douter ne serait-ce qu’un millième de seconde, je me suiciderai » Elle resta quoi au téléphone. Et j’enchaînais sur ma mission éducative parfois à la limite du possible, sur mes amiES disparus ainsi que les membres de ma Famille et surtout sur les combats à mener face aux injustices de cette société.
Elle eût cette réponse délicieuse : Donc, vous vous suicideriez pour les autres, pas pour vous !
J’avoue que je n’avais pas envisagé cette problématique sous cet angle.
Inconsciemment, il ne fit que renforcer ma vocation missionnaire auprès des défigurés de cette putain de vie.
Bien-sûr, j’ai une peine immense que mon père soit mort de puis plusieurs Mois. Je suis Humain et peut-être trop Humain.
Mais, la spiritualité christique me fait aller de l’avant depuis mes 9 ans. J’Honore la Fête des pères comme étant une immense prière invoquée à St Joseph.
Si vous êtes comme moi, avec le visage balafré par les accidents imprévus d’une existence qu’il faut pourtant continuer à mener. Priez Joseph et votre cœur s’ouvrira sur la fenêtre de la joie absolue.
Lorsque je me relis, je me dis qu’il est formidable de croire en une transcendance qui s’appelle l’Amour. Nous le sèmerons jusqu’à la fin des jours.
BONNE et HEUREUSE FÊTE DES PÈRES VÉCUE DANS LA PAIX et LA JOIE !
Afin que la storgé ( Amour Familial ) devienne réciproque et s’épanouisse dans chaque cœur tel un parfum de fleurs.
Bruno LEROY.
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Par Serviteur-ofs le 3 Juin 2023 à 22:37
À toutes les mamans de la France, je me joins à Bruno - Richard
(Au québec c'était le 14 mai)
Maman habite le Paradis de votre coeur.
C'est la Fête des Mères, ces femmes choisies par Dieu et qui nous donnent Vie. La mienne est partie, jeune pour rejoindre la Tendre Lumière. J'ai construit mon existence à la fois dans sa mémoire et surtout, la rencontre de témoins qui sont devenus exemples pour moi.
Je m'unis à tous ceux et celles qui n'auront rien à offrir, ce jour là, sinon quelques souvenirs qui les hantent. La mort des autres est toujours une perle de cristal qui ressemble à quelques larmes.
Le plus grand Hommage que nous puissions rendre à nos mamans, c'est d'Aimer la Vie, toute la Vie même avec ses blessures. Aimons nos parents tant qu'ils sont vivants après, ce sera beaucoup trop tard. Les regrets sont des gestes d'Amour que nous n'avons pas commis. Je ne regrette rien, ma mère est Vivante pour Toujours et à Jamais !
Bonnes Fêtes à toutes les mères dont le sang coule dans nos veines comme une appartenance certaine, une source d'Amour aux éclats du soleil de notre Vie !
Bruno LEROY.
source http://brunoleroyeducateur-ecrivain.hautetfort.com/
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Par Serviteur-ofs le 26 Mai 2023 à 04:07
Insurgeons-nous contre la misère humaine.
Le Père Pedro est un homme de terrain. Il est à la fois la joie de vivre, de jouer au foot avec les enfants de la misère et, la révolte dans l’âme, il s’insurge contre nos renoncements.
Il n’est pas utile de prendre les armes pour modifier les mentalités. L’insurrection est à l’intérieur de chaque être Humain blessé par la misère des uns et l’absolue indifférence des autres. Cette action de s’élever contre ceux qui se contentent de bavarder et de promettre des solutions sans jamais rien donner est devenue pressante.
Le Monde doit réagir aux discours hypocrites, populistes et mensonger par une insurrection de révolte fraternelle dans cette apathie ambiante.. La misère est une plaie purulente pour ceux qui la subissent et veulent être acteurs de leur vie. Donnez-leur la possibilité de s’assumer en tant que frères et sœurs en humanité. Au lieu de passer votre temps à vous noyer dans les flots de l’argent qui génère plus de malheur que de bonheur.
Nous sommes tous et toutes égoïstes face au désœuvrement des opprimés. Et nous écoutons, voire attendons que nos politiciens au langage creusé par le vide trouvent une solution dans le désert de leurs cœurs.
Heureusement que Pedro s’est insurgé avant nous sinon, il serait envahit par des monceaux de cadavres dont les enfants seraient les premiers. La colère est parfois bienfaisante pour remuer les consciences assoupies. Dans le chapitre 25 de Matthieu le père Pedro trouve le sens de son combat. Mais, que nous soyons chrétien ou non l’urgence est une évidence comme un cri de révolte. Il faut nous lever contre l’insipidité des politiciens qui ne font que nous mentir dans leur langage en bois d’ébène. Il faut que la justice dépasse la loi. Une loi injuste n’a aucune raison d’être appliquée à la lettre. L’esprit avant la lettre. Voilà ce que nous devons vivre concrètement chaque jour. Notre légendaire insouciance doit laisser place à l’action solidaire afin de transformer notre cœur de pierre en cœur de chair.
Il faut changer le visage de ce monde replié sur sa surconsommation d’objets et de bouffe à outrance et sans significations. Il faut que nous éprouvions la souffrance des autres comme étant la nôtre. Ainsi, nous nous lèverons ensemble pour donner à notre terre un équilibre dans la répartition des richesses. Si les riches donnaient davantage ils ne seraient pas les criminels des exploités de leur système égocentrique. Pour les chrétiens, agir pour un monde meilleur rend de la crédibilité aux évangiles et une force révolutionnaire originelle.
La révolution par l’amour voilà ce que Pedro ce prêtre lazariste slovène a offert aux familles de Madagascar. Aimer les pauvres tels qu’ils sont sans détester les riches. Et pourtant, se mettre en position de combattant de la paix pour un monde habitable. Nous devons suivre son exemple pour nous inspirer de cette solidarité sans mesure en occident pour retrouver nos sources profondes et existentielles.
Avec Pedro, insurgeons-nous contre la misère qui est loin d’être une fatalité.
Lisez ce livre, il mettra le feu à votre corps pour ne plus vous laisser écraser par le destin.Bruno LEROY.
source http://brunoleroyeducateur-ecrivain.hautetfort.com/
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