• LA METANOÏA : VOIE DE LIBERATION

     

    suzanne-Christ-XI-siecle-6.jpg La fête de Pâques est précédée du Carême. Période au cours de laquelle l’accent est particulièrement mis sur la prière, la lutte contre le péché, sur le repentir et la conversion, c’est-à-dire, la métanoïa en tant que voie de libération du péché.

     

    Nous le savons, nous faisons tous l’expérience du péché, individuellement, personnellement. Non seulement chacun la fait mais encore, la répète. Chacun la subit, la croise sur son chemin.  Le péché est donc une expérience universelle pour l’homme vivant en ce monde.

    Cette expérience commune à l’humanité, nous montre que le mot « péché » ne relève pas de la morale, de l’éthique ou de la philosophie mais plutôt de l’existence de l’homme. Cela met en évidence les difficultés que nous avons de vivre de la vie de Dieu dans notre vie d’hommes et de femmes. Nous « manquons la cible », nous nous fourvoyons, nous ne marchons pas comme il faut, là où il faut, c’est-à-dire à côté de Dieu. Nous nous retrouvons prisonniers de nous-mêmes, préférant notre égo, notre enfermement en nous-mêmes, à l’ouverture à la vie et à la communion. Au lieu de choisir la vie, nous choisissons la mort. Nous connaissons alors le péché de séparation d’avec Dieu.

     

    Il y a donc une réalité du péché dont le caractère mortifère est une terrible menace qui pèse sur l’homme. Ce qui menace l’homme, plus encore que la mort physique qui en dépend, c’est la mort spirituelle. Celle-ci engage entièrement la personne par delà même toute représentation mentale, consciente ou inconsciente. C’est cette mort spirituelle qui révèle le salut comme urgence absolue.

    Nul ne peut donc vivre sans connaître l’expérience du péché. L’important est ce que nous faisons de cette expérience, c’est ce que nous enseigne la Bible.

     

    Quel est le personnage que l’Evangile met en évidence ?

    Ce n’est pas le sage, ce n’est pas l’homme des vertus donneur de leçons, ni l’humaniste qui nous propose par l’éducation au bien, de nous rendre meilleurs. Non, c’est le pécheur, c’est-à-dire celui qui a échoué, qui a raté sa vie, qui a trahi, qui a trompé, qui a fait des choix contestables…

    C’est celui qui crie au secours : Seigneur, Jésus, aie pitié de moi, pécheur ! C’est le publicain qui se sait pécheur mais qui vient se déposer devant Dieu. C’est Zachée qui, considéré comme un traitre par son peuple, monte sur son arbre pour ne pas rater le passage de Jésus. Nous retrouvons ici la grandeur et la liberté de l’homme qui, se retournant sur lui-même dans une prise de conscience, sait qu’il est dans un processus de mort et dit : « Seul je ne peux pas m’en sortir. Par moi-même, je resterais dans la mort. »

    Cette prise de conscience, cette reconnaissance, s’appelle la métanoïa, le repentir, la conversion, le retournement du cœur, le retournement de l’homme vers Dieu. Véritable renversement de situation issu de la grâce. En effet, si l’homme a le sentiment que ce mouvement vient de lui, sachons toutefois que c’est Dieu qui suscite ce retournement de l’homme vers Lui. C’est la métanoïa elle-même, c’est-à-dire la prise de conscience provoquée par Dieu - prise de conscience du « péché » comme un retour à Dieu - qui est en elle-même libératrice.

    Dès lors, l’homme qui accepte de suivre le Christ dans sa dynamique de vie, qui accomplit une métanoïa et entre en conversion, est déjà en grande partie guéri. Il est capable de se situer en vérité, de nommer et déposer sous le regard de Dieu ses pensées, sa faute, sa faiblesse, ses torts. Mais c’est aussi et surtout un homme libéré du poids du fardeau de la faute parce qu’il reconnaît que, en vérité, sur la croix, Jésus-Christ se tournant vers le Père, a pris sur lui une fois pour toutes, tous les péchés du monde. Par ce don du Christ, il sait que le péché et la mort n’ont plus de force.

    Ainsi, cette façon de prendre conscience n’a rien à voir avec une appréhension d’ordre moral, ni un sentiment psychologique de culpabilité. Provoquée par le Christ, la métanoïa est une voie de libération, de guérison et de vie.

     

    En ce temps de carême propice à la conversion, nous pouvons apprendre à nous libérer du diable - le diviseur - à passer sur l’autre rive c’est-à-dire à sortir de la terre du péché, de l’esclavage des passions pour aller vers la terre promise de la divinisation, à passer de la communion à la vie divine. Au sein de ce passage libérateur, de cette pâque, nous pouvons expérimenter la portée des sacrements de l’Eglise et la force de la prière. Nous apprenons à nous tourner vers Dieu. Nous comprenons mieux à quel point la communion avec le Saint Esprit que le Christ a restauré une fois pour toutes, est vitale pour nous et pour le salut du monde.

     

    Que doit faire l’homme pour se tourner vers Dieu ?

    Il doit d’abord éviter deux grands dangers :

    Le premier est l’insensibilité au péché, l’incapacité à comprendre ce qu’est le péché, la négation du péché en quelque sorte qui participe souvent de l’indifférence même à Dieu, de l’impossibilité de reconnaître un ordre plus grand, c’est-à-dire un ordre transcendant. C’est ce qu’a vécu David qui, non seulement vole Bethsabée à son mari, mais encore envoie ce mari mourir à la guerre lorsqu’il apprend que Bethsabée est enceinte et qu’il veut à tout prix garder l’enfant comme sa propriété. Sans l’intervention du prophète Nathan, David ne se serait jamais libéré de ce péché dans un acte de repentir.

    Le second est une sorte d’alanguissement sur soi-même se manifestant sous forme de la tristesse ou même du désespoir. Il peut prendre aussi la forme de la culpabilité.

     

    Pour se tourner vers Dieu, il faut monter comme Zachée sur l’arbre pour voir le Christ. Il faut s’accrocher à sa tunique comme la femme hémorroïsse. Il faut oser comme la Samaritaine, parler avec lui et lui offrir de l’eau. Il faut crier vers lui comme le publicain, comme Bartimée et bien d’autres. Il faut oser rencontrer des moines ou des moniales ou se mettre en quête d’un accompagnateur spirituel, de ces personnes qui ont reçu de l’Esprit Saint le charisme du discernement et peuvent nous aider à entrer dans un chemin de purification du cœur et de reconnaissance de l’amour miséricordieux de Dieu.

     

    Au fait, qu’est-ce que l’amour miséricordieux ? « C’est cette façon ineffable qu’a l’amour qui ne compte pas, de se répandre, de se déverser comme une huile, comme un parfum. C’est cette façon surabondante qu’a Dieu de nous oindre malgré tout, en dépit de tout. Cette façon qu’a l’amour divin de nous accueillir, sans égard pour le péché. »

     

    Suzanne Giuseppi Testut  ofs


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    - Session sur "les passions" - Abbaye Bénédictine ND de Maylis du 14 au 21 mars

    - Week-end de formation franciscain et conférence les 17 et 18 avril à Saint Maurice en Suisse (invitée par  Brigitte Gobbé)

    - Rencontre avec l'aumônier de la prison de Genève sur "la déposition" le 19 avril (Je suis la correspondante d'un prisonnier ... qui fait une pub terrible et offre la déposition à plein de gens!)

    - Poursuite de la formation du groupe d'Orthez (Landes) les 30 avril - 1er et 2 mai

    - Conférence sur la déposition à Bordeaux le 6 mai

    - Conduite et animation du Pèlerinage à Assise avec le groupe de la Vallée de la Cèze du 23 au 31 mai

    - Partage sur la déposition avec les Clarisses Françaises d'Assise, début juin

    - Au Québec en Octobre 2010, plus de détails dans un proche avenir.

     


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  • AVANCER SUR LE CHEMIN VERS PÂQUES

     

    A l’écoute de la pédagogie divine.

    chapitre-des-nattes.jpgComprendre et accepter que nous sommes tous des petits enfants et des pèlerins en chemin, nous permet de sentir à quel point Dieu est attentif à nos possibilités et à quel point il prend soin de nous.

    Chaque moment de notre vie, chacun de ses détails est un appel que nous adresse le Christ, un moyen pour le laisser vivre davantage en nous. Le jour où nous comprenons et intégrons dans notre vie ce qu’est la pédagogie divine, nous savons dire à Dieu : « Seigneur, tous les évènements que tu m’as permis de vivre, y compris les plus douloureux ; toutes les ‘corrections ‘ que tu m’as infligées, y compris les plus humiliantes ; tous les regards que tu as portés sur moi, y compris les plus sévères, étaient nécessaires pour me permettre de grandir. Je te rends grâce. Je te bénis car je prends conscience, maintenant, que si tu n’avais pas permis cela, si tu n’avais pas été là, je me serais perdu. »

     

    Grâce à cette compréhension de notre passé, nous sommes en mesure d’accueillir la pédagogie divine au quotidien … même si nous ne comprenons pas toujours très bien ni immédiatement ce que Dieu est en train de nous signifier, même si de nombreuses questions restent sans réponse, même si notre humanité nous tenaille viscéralement. Nous entrons dans l’indispensable vigilance qui nous confronte à nos limites et va nous permettre de nous interroger : notre aveuglement, notre surdité sont-ils le fait de notre propre refus ? Avons-nous atteint  la maturité  spirituelle nécessaire pour entendre ou voir ce qui nous est signifié ? Certainement pas encore. Mais le Seigneur est en train d’entrouvrir une porte par laquelle il nous invite à regarder et à passer.

     

    Un moine de l’Eglise d’Orient – Extrait de « Amour sans limites » (édition de Chevetogne)

    « Moi Jésus, je te vois et je t’aime…

    Mon enfant, tu n’as pas connu ce que tu es.

    Tu ne te connais pas encore.

    Je veux dire :

    Tu ne t’es pas vraiment connu comme l’Objet de mon Amour.

    Et, par suite, tu n’as pas connu ce que tu es en Moi

    Et tout le possible qui est en toi.

     

    Eveille-toi de ce sommeil et des songes mauvais.

    Tu ne vois de toi-même, à certaines heures de vérité,

    Que les échecs et les défaites, les chutes, les souillures,

    Peut-être les crimes.

    Mais tout cela, ce n’est pas toi.

    Ce n’est pas ton vrai « moi », ton « moi » le plus profond.

     

    Sous tout cela, derrière tout cela, sans ton péché,

    Derrière toutes tes transgressions et tes manques,

    Moi, je te vois. Je te vois et je t’aime.

    C’est toi-même que j’aime.

    Ce n’est pas le mal que tu fais,

    Ce mal qu’on ne doit pas ignorer, ni nier, ni atténuer…

    Il n’est en aucun homme et aucune femme,

    Aucune possibilité de beauté intérieure et de bonté

    Qui ne soit en toi aussi.

    Il n’est aucun don divin auquel tu ne puisses aspirer,

    Car tu les recevras tous ensemble si tu aimes avec Moi et en Moi.

     

    Quoi que tu aies pu faire dans ton passé, je romps les liens.

    Et si je romps tes liens,

    Qui t’empêche de te lever et de marcher ? »

     

    « Moi,  je te vois. Je te vois et je t’aime »

    Si tu ne peux pas te centrer sur Dieu, surtout ne t’arrête pas à ton incapacité. Ose quand même te mettre devant lui pour qu’il se centre sur toi. Car, se laisser regarder, c’est se laisser toucher pour que s’opère notre propre changement de regard, afin d’entrer dans le dépassement du visible.

    Se laisser contempler par Dieu, c’est exister devant lui et se souvenir, sans pour autant s’attarder sur le passé, mais en accomplissant un véritable « retournement » du regard. Grâce à cette métanoïa, nous pouvons faire de tous les évènements de notre vie, quels qu’ils soient, une expérience et une richesse.

    « … Quoi que tu aies pu faire dans ton passé… »

    Si, jusqu’alors, au regard de notre passé, nous entretenions un véritable processus de destruction par la peur ou la honte, par la culpabilité, par les regrets ou les remords, grâce à ce retournement, dans cette nouvelle perspective, nous savons que nous pouvons bâtir.

    Riches de notre passé, de ce qu’il nous a enseigné et de ce qu’il nous permet de discerner dans le présent face aux nouveaux évènements que nous vivons ; riches de nos projets, de nos objectifs ou de nos désirs, retournons-nous et osons regarder vers le Seigneur.

     

    « … Qui t’empêche de te lever et de marcher ? »

    Déposons devant le Christ tout ce qui nous tient à cœur, re-posons-nous en Lui avec une volonté sincère d’avancer en union de désir.

    … Sous ton regard Seigneur, je viens déposer ma vie …

    Je te bénis, Seigneur, pour tout ce que tu m’as permis de vivre …

    Pardon, Seigneur, je re-pose ma vie en Toi. Apprends-moi….

    Seigneur, j’ai le désir d’avancer par Toi, et avec Toi. Viens à mon secours.

     

    Suzanne Giuseppi Testut  ofs


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  • DECOUVRIR L’IMPORTANCE DU QUOTIDIEN

     

     

    Suzanne2.JPG Pour beaucoup d’entre nous, le quotidien est synonyme de routine, de tâches sans intérêt et même parfois de désagréments incontournables. Comment, avec une vision pareille, accueillir  vraiment le quotidien dans notre vie sans tomber dans la résignation ou la lassitude ? Comment parler librement, ouvertement et sans détour ? Comment faire confiance et preuve d’audace ? Comment dès lors faire preuve d’assurance et vivre l’instant selon la Parole du Christ.

     

    Si nous faisons l’effort d’élargir notre regard, nous constatons que c’est dans le quotidien que se révèlent toutes nos forces et nos faiblesses. Il est le point de rencontre de tout ce qui a marqué notre vie, parfois de façon indélébile. Il contient notre passé, notre présent et prépare notre devenir. Le quotidien n’est donc pas synonyme de routine ni de désagréments. Bien au contraire, c’est dans le quotidien que nous allons pouvoir laisser Dieu donner à notre vie toute sa dimension  spirituelle. Et, par la déposition, le quotidien peut devenir le lieu de nos renaissances successives. Pigeon-d-Assise-art-4-Suzanne.JPG

     

    L’accueil du quotidien doit faire appel au courage. Il exige de ne pas craindre la rencontre mais de se laisser visiter par ce qui advient et d’entrer ainsi dans l’écoute attentive de notre vie. Il est alors possible de passer de la routine, de la récrimination, de la discussion ou même de l’obligation et du devoir, au désir de bien faire. Il est possible de passer du sentiment de dévalorisation ou d’inutilité, à la joie d’exister. En un mot, de choisir la vie.

     

    Thérèse de L’Enfant Jésus conseille de faire du quotidien : « Notre chant d’aujourd’hui » c’est-à-dire : « Agir dans la pensée de Dieu sur les petites choses, ne rien laisser passer, pour l’offrir »

     

    Terrain privilégié d’entraînement, le quotidien est donc le lieu où s’accomplit notre changement d’état d’esprit et de mentalité. Il est incontournable pour pouvoir laisser Dieu donner à notre vie toute sa plénitude. C’est aussi dans le quotidien que nous pouvons replacer l’écoute au sein du message biblique et que nous apprenons à expérimenter la pédagogie divine et à nous laisser pétrir par la grâce.

    Ainsi, le quotidien est le lieu où nous apprenons à vivre selon la Parole de Dieu. Les actes que nous  posons, les réponses que nous donnons face aux sollicitations et aux évènements journaliers sont très révélateurs de l’état de notre âme. Dès lors, les détails de notre vie quotidienne doivent nous apparaître comme le moyen le plus sûr de mettre le Christ de plus en plus en nous.

    Les actes posés au cœur du quotidien sont donc décisifs, ils nous engagent sur le plan humain et sur le plan spirituel.

     

    La vie de saint François et celle de sainte Claire d’Assise sont précieuses car elles nous donnent de merveilleux exemples. Elles nous enseignent que leur chemin de sainteté s’est accompli dans le quotidien de leur expérience et, parce qu’ils sont notre frère, notre sœur, ils nous montrent que l’homme et la femme ont la capacité d’accueillir la grâce dans le quotidien. Ils ne sont pas nés saints, ils le sont devenus.

     

     

      C’est pourquoi, pour donner à notre quotidien une orientation réfléchie, nous avons besoin :

     

    -         D’hommes et de femmes dont l’objectif est de nous faire découvrir les chemins dans lesquels nous pouvons rencontrer le Christ.

    -         D’hommes et de femmes dont la joie est de nous prendre par la main afin de progresser avec eux sur le chemin de la vie, guidés par Celui qui, seul, peut tout porter et tout écouter, tout partager et tout guérir.

    -         Nous avons besoin d’hommes et de femmes prêts à s’engager dans un dialogue d’amour.

    -         D’hommes et de femmes qui osent ouvrir des chemins d’évangélisation pour, comme le dit Ezéchiel :

    « Fortifier les brebis chétives, soigner celles qui sont malades, panser celles qui sont blessées, ramener celles qui s’égarent, chercher celles qui sont perdues. »

     

    La déposition ne peut prendre sa véritable dimension que si nous faisons du quotidien notre terrain d’entraînement permanent.

     

    En accueillant le passé nous entrons dans la connaissance de nos mécanismes et faisons de notre vécu, une vraie richesse. Prendre conscience de cette richesse contribue à nous conduire vers la liberté et la paix intérieure. Accueillir le passé ne consiste pas à ignorer  les évènements douloureux. Les ignorer ne guérit pas la souffrance. Accepter de les déposer, nous conduit vers une libération et même une paix retrouvée.

     

    En consentant à l’avenir nous croyons en une infinie promesse de vie et avançons avec confiance à travers les bouleversements de l’existence. Nous apprenons à risquer notre vie à l’imprévu de Dieu. Nous ne pouvons consentir à l’avenir en trichant, c’est-à-dire en désertant le présent et en nous réfugiant dans le rêve, car l’insatisfaction et le découragement sont alors inévitables.

     

    Pour accueillir le passé et consentir à l’avenir, appliquons-nous à être présents et attentifs. Toute dérobade, toute tentative d’échapper au présent nous empêche d’avancer et de considérer nos profondeurs, non seulement notre part obscure, mais surtout ce qu’il y a de  beau en nous.

    Tout ce qui reste dans l’ombre engendre des problèmes. Alors, disons « oui » au Seigneur, non pas en nous évadant de la vie où il nous a placés mais en disant « oui » dans les cadres mêmes de cette vie.

     

    « Je reconnaîtrai que ma décision rejoint la volonté de Dieu si je peux dire qu’elle me rend libre ; c’est-à-dire si elle introduit dans ma vie cohérence et sens, si elle unifie mon passé en lui ouvrant un avenir. » (Michel Rondet)

     

    Suzanne Giuseppi Testut  ofs

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  • VIVRE LA RELATION DE DIEU A L’HOMME

     

    Franc-feu-P-Chartrand-sfa.jpg Quand l’homme veut vivre sa relation à Dieu, il tente de ramener Dieu à sa dimension. C’est oublier que Dieu est au-delà de tout ce qui existe et en particulier de toute forme intelligible. C’est le risque du théologien, au sens académique du terme, de celui qui veut justifier le dogme par les moyens de la raison.

    C’est aussi le grand danger du « riche » qui dit : « J’ai compris, riche de ma connaissance, je peux entrer en relation avec Dieu ». Comme l’exprime Vladimir Lossky : « L’excès de connaissance supprime l’ignorance qui est la seule voie pour atteindre Dieu en lui-même. » C’est pourquoi, relativisons le prestige de l’intelligence et des connaissances, soyons pauvres de Dieu afin de « vivre la relation de Dieu à l’homme » et devenir des théologiens de l’amour.

     

    Mais alors, que fait « le pauvre » ? Il dit : « je n’ai pas l’intelligence suffisante, je n’ai pas le cœur assez ouvert, ton mystère est si grand mon Dieu ! Viens à mon aide. » Celui-là, Dieu va le ramener à sa dimension. Il va se révéler à lui. C’est Dieu alors qui s’approche du pauvre pour entrer dans son cœur et dans sa chair par sa Parole. C’est Dieu qui éveille en nous l’intelligence du cœur qui nous prépare à l’accueillir.

    Si nous enfermons Dieu dans une connaissance rationnelle, si nous sommes riches de notre intelligence, cela risque de nous suffire. Si nous sommes pauvres de Dieu, il nous rend riches de lui car Dieu veut combler le pauvre parce que c’est son enfant.

    Ainsi, ce qui importe, c’est Dieu qui est en nous, ce n’est pas notre prétendue capacité d’aller vers Dieu.

     

    S’engager dans un dialogue d’amour :

    Nous avons une idée de la prière de Claire d’Assise et de son dialogue d’amour et de sa relation avec Dieu, à travers le témoignage de Benvenuta, l’une de ses sœurs de Saint-Damien : « Elle était tout embrasée de l’amour de Dieu, adonnée à l’oraison et à la contemplation continuelles ».

     Nous remarquons que l’accent y est mis sur la durée, sur la permanence de la contemplation. Le regard d’amour sur Dieu n’est pas épisodique, il est permanent : Dieu est fascinant.

    C’est à travers l’épaisseur du temps, jour après jour, que le cœur et l’esprit se transforment. Peu à peu, sous la conduite de Dieu, ils deviennent capables d’accueillir son amour.

     

    Vivre la réalité du partage :

    Dieu ne veut pas contraindre l’homme à l’aimer mais l’exigence de son amour est telle qu’il va mettre en œuvre toutes ses énergies pour que sa créature L’aime. Par la puissance de son amour, il nous enveloppe de ses bras et nous fait sentir la plénitude de sa Présence. Par sa Parole, il nous fait expérimenter sa douceur et nous apprend à L’aimer comme un Père. Par l’Esprit Saint qui nous vivifie et par ses énergies, il pose en nous son amour et nous rend capables de témoigner de sa Présence.

    C’est ainsi que la grâce sauve dans une rencontre d’amour. Dieu s’unit à nous pour que nous nous unissions à lui. Manifestement, il n’y a pas de relation de Dieu à l’homme sans partage au sein d’une rencontre d’amour. Mais il est essentiel de comprendre que Dieu respecte trop notre liberté pour ne pas désirer notre consentement.

     

    « Père, tu es là et je sens ta présence parce que tu as le désir de me prendre dans tes bras et que j’ai le désir de m’y blottir. Ton regard et ton sourire me transfigurent.

    La voie d’initiation à la vie spirituelle qu’est « la déposition » nous apprend et nous aide à nous approcher du Christ dans un dialogue d’amour pour « vivre la relation de Dieu à l’homme ». Nous expérimentons alors que le cœur à cœur avec Dieu existe, que Dieu parle et qu’il sait aussi écouter. C’est un Dieu de dialogue ! En ouvrant le dialogue, Dieu nous rend capables de lui répondre mais, étant libre et nous ayant créés libres, il nous laisse le pouvoir de choisir notre destinée et la possibilité d’user de son conseil et d’y adhérer sans être contraints par lui. En un mot, de nous convertir.

    Le Christ nous convie à le suivre et dirige tous ceux qui, librement et avec amour, acceptent de le suivre. Dieu nous appelle à entrer en communion avec lui, c’est-à-dire : déposer pour se convertir », se re-poser pour se sanctifier, en fonction d’une position absolue de Dieu en nous.

     

    Où déposer ?

    Nous pouvons nous placer sous le regard du Seigneur et accomplir un acte de déposition dans le secret de notre cœur, en tout lieu, en toutes circonstances, y compris dans l’urgence d’une situation. Mais il est ensuite important de re-poser cet acte dans le recueillement et le silence afin d’entrer dans l’écoute profonde de ce qui doit nous être signifié.

    Nos églises nous invitent et nous offrent des espaces de silence, de prière et d’adoration propices à la déposition.

    Nous pouvons aussi consacrer chez nous un espace à la prière afin d’en faire notre lieu de rencontre et de recueillement personnel : Une petite table, une étagère ou un tabouret suffisent pour y installer avec amour et délicatesse, une croix que nous aimons ou une icône qui a touché notre cœur.

    Nous trouverons toujours un temps de solitude pour déposer et ce « lieu » nous y aidera parce que Dieu nous y attirera. Nous constaterons alors très vite que nous occupons cet espace d’une manière particulière.

    Aussi petit et simple soit-il, il est « notre lieu », celui du dialogue personnel avec le Christ et de l’écoute, du regard qui cherche et qui s’offre. Il suffit de s’y présenter avec simplicité, humilité et vérité et d’entrer dans un cœur à cœur avec Celui qui peut tout entendre.

     

    « Ce n’est pas la voix mais le désir de l’âme. Ce n’est pas le cri mais l’amour. Ce n’est pas l’extérieur mais le cœur que Dieu reçoit comme une louange. Que la langue s’accorde donc avec l’âme et que l’âme s’accorde elle-même avec Dieu » (Inscription dans la chapelle du monastère San Damiano à Assise)

     

    Suzanne Giuseppi Testut  ofs

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    - Au Québec en Octobre 2010, plus de détails dans un proche avenir.

     


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  • L’ÉCOUTE DU CŒUR 

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    « Jamais nous ne devons désirer être au-dessus des autres ; mais nous devons être les serviteurs et les sujets de toute créature humaine à cause de Dieu » (François d’Assise L1 – A tous les fidèles)

     

    Pour François d’Assise, le destin des hommes se joue sur le terrain des relations humaines, de l’écoute et de la paix entre les hommes. Sa propre conversion s’est jouée dans sa relation aux autres, plus particulièrement en s’ouvrant à tous ceux dont il se tenait éloigné auparavant, les lépreux par exemple.

    François nous engage à traverser le monde en empruntant le chemin du cœur afin de cultiver nos dispositions naturelles qui peuvent nous rendre sensibles à ce que vit l’autre et ainsi devenir, au sens évangélique du mot, le prochain de tout homme.

     

    Mais, qui est mon prochain ?

    Cette question est essentielle pour pouvoir comprendre le grand commandement d’amour de Dieu.

     « Voici le premier : Ecoute, Israël, le Seigneur, notre Dieu, est l’unique Seigneur ; et : tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée, et de toute ta force. Voici le second : tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas d’autre commandement plus grand que ceux-là. » (Mc 12, 28-31 ; Dt 6, 4)

     

    Si mon frère est un autre moi-même, mon prochain, lui, est un autre que moi, un autre qui, pour moi, peut devenir « autrui », mais qui peut aussi devenir un frère en vertu de l’amitié ou de l’amour.

    Jésus, en consacrant le commandement de l’amour « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » confirme que le prochain qu’il faut aimer, c’est « autrui » qu’il soit ou non un frère. Par là, Il nous montre aussi les conditions et les difficultés de cet amour. Il nous fait sentir combien l’acceptation de nous-mêmes tels que nous sommes est essentielle pour pouvoir aimer l’autre tel qu’il est. Jacques qualifie ce commandement de « loi royale » (Jc 2, 8)

     

    Ainsi, dès que deux hommes se rencontrent, ils sont l’un pour l’autre, le « prochain », indépendamment de leurs relations de parenté ou de ce qu’ils pensent l’un de l’autre. L’homme en difficulté, fut-il notre ennemi, nous invite à devenir son prochain. Dès lors, l’amour universel doit se manifester vis-à-vis de tout homme que Dieu met sur notre chemin.

    Ce n’est donc pas à nous de décider qui est notre prochain mais c’est à nous de choisir d’aimer. Nous rejoignons ainsi, le premier commandement qui est d’aimer Dieu : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée et de toute ta force. »

     

    Par ces deux commandements, Dieu nous donne la clef du bonheur (Ps 4, 7) ce que confirme saint Antoine le Grand : « Qui aime Dieu s’aime soi-même » et « Qui sait s’aimer soi-même aime aussi les autres »

    Il est clair que si l’homme s’aime dans ce qu’il est fondamentalement, il peut aimer son prochain spirituellement en tant que frère créé lui aussi à l’image de Dieu et appelé à lui ressembler.



    L’écoute est donc la première épreuve d’amour :

    Mais, savons-nous écouter ? L’écoute, bien connue des sciences humaines comme technique de communication, est incontournable mais il est nécessaire, pour répondre au premier commandement : « Ecoute Israël … » de donner à cette écoute la dimension supplémentaire d’amour qui lui permettra de dépasser le psychologique pour atteindre l’intelligence spirituelle. En un mot, l’intelligence du cœur.

     

    Lorsque nous écoutons, c’est la plupart du temps avec notre suffisance. Pleins de nous-mêmes, nous ne savons ni être simples, ni être pauvres, encore moins humbles. Ecouter avec son cœur, nécessite de laisser son intelligence se recueillir à l’intérieur d’elle-même, devenir plus petite, plus libre, afin de se débarrasser de ce qui fait obstacle à la relation et laisser la grâce descendre en nous.

    Le cœur est ce « lieu » au plus profond de notre être, il est le centre qui unifie et intègre toutes les autres parties : le corps, l’âme et l’esprit. C’est dans ce lieu que l’homme fait l’expérience de Dieu. Plus nous diminuons, plus nous déposons, plus il se révèle.

    Sans un travail de purification du cœur et de restauration de l’intelligence, nous prenons le risque d’une écoute déformée selon notre caractère passionnel. La passion déforme les paroles et nous n’entendons plus les choses comme elles sont, mais comme cela nous arrange. Si notre écoute reste une écoute purement intellectuelle, prisonnière de nos perceptions personnelles du monde ou des mouvements intérieurs de notre âme, elle fait alors obstacle à l’émergence de la véritable intelligence, celle qui ouvre les portes du cœur.

     

    Déformer les paroles de l’autre c’est, non seulement ne pas l’écouter et ne pas être attentif à l’esprit dans lequel il les prononce mais bien pire, c’est ne pas l’aimer, voire le mépriser.

    Déformer la Parole de Dieu, c’est refuser de nous laisser agir de l’intérieur par son Esprit. C’est ne pas l’aimer, voir le repousser.

    Aimer est un long et dur apprentissage qui demande une certaine disposition du cœur. L’amour ne tolère  ni partialité, ni partage. Il exige la pureté. C’est pour cela que la purification du cœur est si importante. Elle passe par diverses étapes : purification de nos croyances ou idolâtries, purification des sentiments humains, des liens charnels ou de nos penchants, de nos émotions et de nos passions, en fait, de tous nos sens. Ce n’est que lorsque le cœur est en état de vérité, que la Parole de Dieu y surgit et que notre pensée devient pure.

     

    « Dans la sainte charité qu’est Dieu, je prie tous mes frères, ministres et autres, de s’employer du mieux  qu’ils pourront, après avoir supprimé  tout empêchement, rejeté tout souci et tout tracas, à servir, à aimer, adorer et honorer le Seigneur dans la pureté de leur cœur et de leur esprit : car c’est la ce que lui-même désire par-dessus tout. » (François d’Assise – 1Reg. 23)

     

    Suzanne Giuseppi Testut ofs

    Article précédent de Suzanne ICI

     

    Information sur son dernier livre LA DÉPOSITION ici

    Pour votre information voici où vous pourriez rencontrer Suzanne dans les prochaines semaines.

    - Week-end de réflexion et de formation - OFS MIDI PYRENEES - Abbaye Bénédictine d'En calcat les 13 et 14 février

    - Animation du projet pastoral - Diocèse de Clermont Ferrand le 28 février

    - Temps de mission - Parcours spirituel (depuis un an) - Diocèse de la Vallée de la Cèze - les 7 mars et 25 avril

     Rencontre avec les Clarisses d'Orthez sur "la déposition"  et animation d'un groupe en "formation" OFS les 12-13-14 mars

    - Session sur "les passions" - Abbaye Bénédictine ND de Maylis du 14 au 21 mars

    - Week-end de formation franciscain et conférence les 17 et 18 avril à Saint Maurice en Suisse (invitée par  Brigitte Gobbé)

    - Rencontre avec l'aumônier de la prison de Genève sur "la déposition" le 19 avril (Je suis la correspondante d'un prisonnier ... qui fait une pub terrible et offre la déposition à plein de gens!)

    - Poursuite de la formation du groupe d'Orthez (Landes) les 30 avril - 1er et 2 mai

    - Conférence sur la déposition à Bordeaux le 6 mai

    - Conduite et animation du Pèlerinage à Assise avec le groupe de la Vallée de la Cèze du 23 au 31 mai

    - Partage sur la déposition avec les Clarisses Françaises d'Assise, début juin

    - Au Québec en Octobre 2010, plus de détails dans un proche avenir.

     


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  • Voilà chers lecteurs-lectrices le premier d'une série d'article, qui dans la mesure du possible, sera hebdomadaire.

     

    Grand MERCI Suzanne !

    Richard

     

    TU ES ! SEIGNEUR

    APPRENDS-MOI A DEVENIR

     

    cloître de Saint Damien à Assise-copie-1Comme un pèlerin qui ne s’encombre pas de fardeaux inutiles, pauvre d’elle-même, Claire d’Assise écrit à Agnès de Prague :

    « Hâte-toi et cours d’un pas léger, sans achopper aux pierres du chemin, sans même soulever la poussière qui souillerait tes pieds ; va, confiante, allègre et joyeuse … sur le chemin du bonheur. » (LA 2 12-13)

    Et à propos de la contemplation du Christ, elle lui dit aussi :

    « Pose ton esprit … Pose ton âme … pose ton cœur … et transforme-toi tout entière, par la contemplation, dans l’image de sa divinité. »

     

    Claire d’Assise, par ces paroles, invite Agnès, ses sœurs mais aussi nous-mêmes, à accomplir un acte de « déposition » dans l’humilité et la confiance. Elle nous invite à rencontrer Celui qui peut tout porter et à nous déposer dans Ses bras. 

     

    L’incitation est claire et sans équivoque quand le Christ nous dit : « Venez à moi vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de coeur ; et vous trouverez le repos pour vos âmes. Car mon joug est doux et mon fardeaux léger » (Mt 11, 28-30) Sommes-nous sûrs d’avoir bien entendu cet appel du Christ et savons-nous réellement y répondre ?

     

    Le Christ nous dit : « Viens ».

    Par cet appel, il se pose comme « Je » face à un « Tu » et laisse ainsi chacun libre de sa réponse. Nous pouvons oser comme l’apôtre Jean lors de la dernière cène, une rencontre intime, un cœur à cœur et poser notre tête sur sa poitrine en lui confiant nos questions, nos projets, ou nos sentiments (Jn 13, 23-26) Par les battements de son cœur nous entendrons alors sa prière monter pour nous au Père : « C’est pour eux que je prie. Je ne prie pas pour le monde, mais pour ceux que tu m’as donnés, parce qu’ils sont à toi… Sanctifie-les par ta vérité : ta parole est vérité » (Jn 17, 9 ; 17)

     

    Se placer sous le regard bienveillant du Christ, au rythme des battements de son cœur, nous invite à déposer nos joies, nos désirs, nos attentes, notre soif de bonheur mais aussi nos blessures, nos chutes, nos indécisions, nos préoccupations essentielles et nos questions, parfois douloureuses.

    Cela nous aide à oser nous dire, nous nommer et  nous montrer  tels que nous sommes devant l’Ami qui seul peut tout entendre, tout porter et tout partager.

     

    Par la déposition nous découvrons au cœur de la rencontre la douceur de l’oubli de soi, de l’abandon, de la confiance mais aussi la proximité du Père, car il n’est jamais loin. Ressentir en un instant, l’allègement de notre fardeau et la complicité d’amour, de joie ou même de souffrance, nous fait goûter la force de la Relation.

    Dire au Christ, « Je viens » et déposer notre fardeau, simplement, en le lui confiant, marque le début d’un nouveau départ, d’une étape importante sur le chemin spirituel qui nous ouvre à la dimension vivante du partage.

    Déposer, c’est aussi louer Dieu et lui rendre grâce. C’est chercher sa volonté de tout notre cœur et assumer pleinement notre liberté.

    Au cœur de l’épreuve, de la souffrance, un cri : « ça suffit ». Au cœur du désir et de l’attente, une louange. L’homme se prépare à accomplir un acte de déposition.

    Ainsi, la déposition est un chemin spirituel dans l’épreuve, un acte d’espérance et de confiance. Essentielle pour la vie de tout être, elle permet d’aller au-delà des faits, pour leur donner un sens. Elle occupe une place centrale car, ancrée dans un acte même que le Christ a vécu.

     

    Lorsque nous nous interrogeons sur le sens de la vie, nous sommes immédiatement confrontés au mystère de notre existence. Le « mystère » dans la Bible est une vérité révélée que l’homme n’arrive pas à saisir car elle le dépasse. Si notre désir est de contribuer et de coopérer au projet du Christ, il va nous faire participer à cette révélation : « Je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi » (Jn 14, 6) Qu’il est doux alors de nous laisser conduire par lui.

     

    La démarche qu’implique l’acte de déposition est donc fondée sur l’écoute du cœur, sur l’accueil de la grâce et de la pédagogie divine. Elle exige de la part de chacun, confiance, effort d’honnêteté et de sincérité envers soi-même.

    Déposer n’est pas une finalité, c’est répondre à l’appel du Christ et lui dire : « Me voici ». C’est lui confier notre fardeau pour qu’il l’offre au Père afin qu’il nous donne sa grâce. Il s’agit d’un acte réfléchi, responsable qui s’accomplit en invoquant le Nom du Seigneur.

     

    Au sein de l’épreuve, de la difficulté ou des prises de décision qui engagent notre vie, la descente de l’Esprit Saint illumine alors notre cœur et notre intelligence et nous permet d’entrevoir d’autres horizons. Là où tout paraissait compromis, l’espérance va guider nos actes et nos paroles. Le Seigneur va nous aider à nous comporter en enfants de Dieu appelés à la liberté. Il va mettre sur nos lèvres la parole qui sauve.

    L’acte de déposition fait alors de nous des « priants », conscients de la Présence. Si nous le pratiquons régulièrement, cet acte peut devenir, par la grâce de l’Esprit Saint, prière des profondeurs de l’âme.

     

    « Unis-toi de cœur à celui qui est l’incarnation de l’essence divine et, grâce à cette contemplation, transforme-toi tout entière à l’image de sa divinité. Tu arriveras ainsi à ressentir ce que seuls perçoivent ses amis ; tu goûteras la douceur caché que Dieu lui-même a, dès le commencement, réservé à ceux qui l’aiment. » (Claire d’Assise, LA 3- 13-14)

     

    Alors, libre, tu pourras « Aimer totalement Celui qui, par amour pour toi, s’est donné tout entier… nous arrachant au pouvoir du Prince des ténèbres, et nous réconciliant avec Dieu le Père. »

    Suzanne Giuseppi Testut ofs

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    Elle est l'auteure de La Déposition voir ICI


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