• Qui est vraiment Laurette Lepage ?

     Vous la connaissez de par les écrits qu’elle nous donne à lire régulièrement et quoi d’autre ? pour en savoir plus, le journal  Sentiers de foi.info d’octobre nous offre deux articles.


    1-Laurette Lepage, défricheuse et femme libre

    Gérard Laverdure, sdf.info

     

     De la communauté religieuse au mariage, des dépotoirs de Recife au vieux mail Saint-Roch, à Québec, des Fraternités du Serviteur souffrant aux Fraternités de l’Épi, un long parcours vers une solidarité radicale avec les exclus.
     Elle est née avant même l’arrivée du médecin pendant une tempête de neige en plein mois de décembre, il y a bien longtemps (1922), au Témiscamingue. Fille des souches, des défricheurs de pays comme l’était son père, Laurette Lepage, fondatrice de la Fraternité de l’Épi, se dit née pour des aventures folles. «
    Cela vient de mes origines et de Dieu », confie-t-elle. Et des folies, elle en a fait.
     «
    Élevée dans l’eau bénite, les mois consacrés et la messe quotidienne du carême » selon son expression, à 18 ans elle dit oui à la vie religieuse chez les Soeurs de l’Assomption de la Sainte Vierge. Elle vivra ainsi 30 ans de vie communautaire consacrée principalement à l’enseignement et à une mission de 5 ans au Brésil. Puis, au beau milieu de sa vie, grâce au concile Vatican II, elle a changé de Dieu... Elle est passée du Dieu sévère qui surveille, fait la morale et punit au Dieu d’amour et de miséricorde. Étouffant dans un contexte de vie qui n’allait pas au bout de ses rêves, elle décide de quitter à 48 ans.

      La suite ICI en format pdf

    2-Un engagement radical avec les pauvres

    Normand Breault
    collaboration spéciale
     Jadis, suivre Jésus-Christ conduisait à la prêtrise ou à la vie religieuse. Laurette Lepage en est sortie pour continuer de suivre le Christ radicalement avec les exclus de la société.
     Le très beau et très touchant cheminement de vie de Laurette Lepage m’incite à livrer quelques réflexions sur des réalités fondamentales d’une vie évangélique qui ont été comme accaparées par l’institution ecclésiale (diocèses, clergé, communautés religieuses) : la vocation, la mission, le sacerdoce, le don de soi, la vie de pauvreté, etc.
    Récemment, la série
    Dieu et nous a rappelé la domination de la hiérarchie catholique au Québec ainsi que la culture institutionnelle qui s’y rattachait. On a ainsi confisqué à des personnes ou des groupes officiellement reconnus ce qui était alors et demeure toujours les caractéristiques et exigences de tous les baptisés : vivre l’Évangile dans le service des pauvres, se rassembler en communautés priantes et agissantes, présider à la vie de ces communautés rassemblées au nom de Jésus Christ.
     La suite ICI de ses deux articles en format pdf

    La source : http://www.sentiersdefoi.org
    Les articles de Laurette LepageICI


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  • NOUS AUSSI, ENVOYÉS ?

    « Allez donc et faites-moi des disciples

    de toutes les nations »

     (Mt 28, 19)

    « Allez donc ! »  Cette parole de Jésus à faire des disciples, n’est-elle pas quelque peu déplacée dans notre société qui témoigne d’une laïcité bien déclarée?  Pourtant, ce texte devrait apaiser nos craintes et renouveler notre confiance car, si on le lit d’un peu plus près, on s’aperçoit que Jésus bouscule quelque peu certaines idées toutes faites sur la religion, sur l’Église, sur l’Évangile, sur leur place dans l’espace public.

    D’abord, qui sont les destinataires de cet ordre de mission ?  « Onze disciples ». Là encore, le mot « disciple » peut évoquer l’assurance de posséder la vérité ou le zèle intempestif du missionnaire allant faire du porte-à-porte. Mais aussi, il peut donner aux Chrétiens le sentiment qu’ils ne sont pas à la hauteur d’un tel titre,  qu’il faut le réserver aux premiers apôtres, aux grands témoins de la foi ou à celles et ceux qui exercent une responsabilité ou un ministère dans l’Église. Bref de toutes sortes de manières, ce terme de « disciple » inquiète ou impressionne.   

     

    Alors regardons d’un peu plus près ce qu’il est dit de ces disciples qui suscitent tant de questions :  Pierre, impulsif et fragile, toujours prêt à se mettre en avant, pas toujours à son avantage ; Judas, de sinistre mémoire qui d’ailleurs n’est plus là ; Thomas, le précurseur de tous les sceptiques ; Jacques, Jean, Mathieu et les autres.  Mais les autres, connaissez-vous leurs noms ?  En tout cas, au moment où Jésus leur confie la mission d’évangéliser la terre, aucune célébrité ne sort du rang, aucun nom particulier n’est mentionné.  Alors, il peut bien nous envoyer nous autres aussi ?..

    Cette rencontre sur la colline qui met en route la mission ne met pas fin aux difficultés des disciples. Même là, dans ce moment extraordinaire, les questions et les doutes taraudaient leurs cœurs. Tout simplement parce que la foi n’évite pas l’empoignade avec les défis à l’espérance que la vie et l’histoire nous infligent.

    Il en est de même pour nous. C’est à chaque instant de nos existences quotidiennes, dans le concret de nos vies, que nous sommes appelés à témoigner de notre foi en Jésus.  Chacun est rejoint et envoyé par le Christ sur sa « colline de Galilée ». Et la Galilée, elle commence là où on a les deux pieds.  

     LÉglise, « maison de pierres vivantes », c’est d’abord le petit peuple anonyme de celles et ceux qui, un jour, ont rencontré le Christ et répondu à son appel.  Pendant que certains étaient et sont encore les « grandes voix de l’Église », ceux--là ont été et sont encore, dans l’ombre, ses pieds et ses mains  sur le chantier.   Nous aussi, envoyés !

    Laurette

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  • Le retour de Laurette Lepage,

     

    Rebienvenue Laurette nous attendions avec impatience ta nouvelle LETTRE, en espérant que tu as passé un bel été, encore merci pour ton partage, la présente photo fut prise à Sherbrooke lors de son passage cet été.

    Micheline, Laurette et Richard

     


     

    Bonjour !

    Eh oui, septembre est déjà là ! Espérons que les vacances, passées sous la pluie ou le soleil, ont été pour toi, repos bienfaisant.  Et voilà que « Signe de vie » te revient, avec ses rêves inachevés, ses mains ouvertes vers l’inconnu, mais dans l’espérance du Royaume déjà là et qui vient toujours.

    En regardant en avant, puissions-nous voir que dans leur cheminement d’azur ou de pluie, toutes les vies sont belles et uniques sous le regard de l’Amour !  

    Que la douce clarté de septembre t'inonde de sa beauté et de son chant!

    Avec tendresse,

    Laurette

     


     

     

    REGARDER EN AVANT !

     

    « Le  mauvais chemin  n’est pas le chemin de l’errance

    ou le chemin abrupt. Le mauvais chemin est celui de la pensée

    sans chemin, sans méandre, le chemin qui ignore le désert

    et l’horizon, le chemin sans déroute et sans piétinement ».

     

    (Olivier Capparos)

     

    Bien sûr que pour conduire en sécurité, le rétroviseur est indispensable, mais pour bien conduire, il faut surtout regarder devant soi.  Il serait dangereux d’être obsédé par le rétroviseur.  Regarder en avant, aller vers ce qui devient, c’est vivre ! C’est aussi se renouveler !

     

    Il en est ainsi dans la vie. Souvent, ce qui nous mine, ce ne sont  pas les regrets des bêtises que nous avons faites, mais les regrets de ne pas avoir fait un pas en avant, de ne pas avoir oser tenter.  Pour vivre intensément, on ne peut pas vivre dans l’arrêt, la fixité, ou en regardant en arrière.  La vie est mouvement.  Il faut même parfois, créer les conditions du changement, comme l’artiste s’impose des contraintes qui vont lui permettre d’aller plus loin.

     

     La tentation de s’opposer au changement relève de l’instinct de mort. Regarder toujours derrière soi, refuser ce qu’on ne connaît pas, n’est-ce pas prendre le risque d’être changé en statue de sel ou de devenir un mort ambulant ?   Michel Serres, philosophe, homme de sciences et académicien, disait :  «  Seuls ceux qui sont assez fous pour croire qu'ils peuvent changer le monde y parviennent et gardent toute leur vie la puissance, la force, la passion de vivre, la vraie jeunesse ».

     

    Il en est ainsi dans l’histoire. Dieu épouse l’histoire. Dieu  ne marche pas à reculons.  La Bible est  pleine de conseils, d'enseignements, d'exemples, qui sont pour nous, autant de pistes à explorer. Justement, des pistes ouvertes à notre créativité, à notre responsabilité.  Dieu ne nous demande pas de faire du " copier-coller ", comme  en informatique !  Vivre avec Dieu dans ce monde d’aujourd’hui, c’est s’ouvrir à des possibilités toujours nouvelles. Jésus n'a rien écrit… Il n’a pas donné non plus de stratégies à appliquer au pied de la lettre. Au contraire, il nous a délégué la mission de bâtir son Église, sans nous laisser dans ce domaine, une multitude de consignes précises, de dogmes établis, de modes d'emplois, de lois inaltérables.

     

    Pourquoi ? Pour laisser, tout au long des siècles, un espace sans cesse ouvert de création, d'invention, d'initiative. Les hommes et les femmes du livre des Actes sont entrés dans cet  dynamique. Serons-nous simples spectateurs de tels témoins, ou acteurs-inventeurs-constructeurs de l'Église d'aujourd'hui, et préparateurs de celle de demain ? La suite des Actes des apôtres n’a pas été écrite parce que c'est à nous  de la  continuer aujourd'hui !

     

    Laurette Lepage

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  • Le Soleil

     

    Publié le 08 juillet 2009 à 05h00 | Mis à jour le 08 juillet 2009 à 05h00

    Debout les pauvres !: le cri du coeur de Laurette Lepage

     

     

     

    Laurette Lepage a passé sa vie à relever des défis, dont celui de se faire proche des démunis.

    LE SOLEIL, ERICK LABBÉ

     

    Yves Therrien
    Le Soleil

    (Québec) Elle a 86 ans, bientôt 87. Solide comme un chêne et pleine d'énergie, elle a encore plein de rêves à réaliser et de gens à accueillir. Si, par hasard, vous la rencontrez dans le quartier Saint-Roch, où elle a fondé la Fraternité de l'épi qui y vit encore, et que vous lui demandez ce qui l'a poussée à oeuvrer auprès des pauvres, elle vous répondra : «La folie, la folie pure. C'est complètement à l'inverse de ce que j'ai vécu avant, mais je me sentais poussée dans ce chemin. J'ai des gènes de missionnaire et je ne peux pas vivre sans défi.»

    Ce sont ces défis qui l'ont poussée au Brésil dans les favelas et dans un dépotoir à João Pessoa, où elle vivait avec et comme les pauvres, jour après jour. C'est cette folie et son besoin de défis qui l'ont poussée à prendre parti pour les «sans-terres» dans cette région où elle vivait, ce qui lui a valu un refus de son visa permanent et l'a ramenée à Québec.

     

    Retour à Québec en 1989, mais pas n'importe où. Surtout pas un retour dans une grosse maison avec la piscine comme avant. Elle ira dans Saint-Roch, quartier de violences et de misères à la fin des années 80. C'est là qu'elle s'est implantée parmi les pauvres pour les écouter et les accueillir dans ce qu'ils sont et non dans ce qu'ils font.

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    Cette folie a un nom : l'amour. Un amour qui lui vient de sa foi, elle qui a été tour à tour religieuse, épouse et veuve, mais toujours et profondément en amour avec son Dieu, celui de Jésus-Christ, «celui qui s'est fait tout petit et proche des pauvres, de la crèche à la croix. Dieu n'a pas peur des crottés. Et mon amour de Dieu m'a menée vers les pauvres», ajoute-t-elle.

     


    Amour et foi, pour elle, c'est identique et fondamental. Et si l'on demande des explications, elle répond ainsi : «Je ne suis pas une dogmatique. J'aime! C'est tout. Quand on tombe en amour, ça ne s'explique pas, ça se vit. Alors, j'aime.»

     

    Et elle raconte les yeux pleins de lumière l'histoire d'hommes et de femmes avec qui elle a partagé de grands moments de vie dans ces années de la Fraternité de l'épi, à travers les tempêtes, les bouleversements, la maladie, entourée de pauvres, de malades, de drogués, d'alcooliques, de prostituées, d'ex-prisonniers, de dépravés. Que des exclus, quoi!

     


    Et elle les aime encore et encore, jour après jour, parce qu'elle demeure convaincue qu'en tout être humain il y a toujours une parcelle de beau et de bon malgré la charge de misères et de blessures. «Vous savez», raconte-t-elle en entrevue, s'exprimant comme une sage qui s'apprête à raconter la vérité profonde qu'elle a découverte, «il y a cette petite lumière qui brille dans toutes ces personnes et c'est ça qu'il faut mettre en valeur. Il n'y a rien comme l'amour pour ressusciter des gens. J'ai vu des gens arriver à la Fraternité le nez sur le nombril. Mais une fois accueillis, une fois qu'ils se sont sentis écoutés, qu'ils ont pu partager avec d'autres, je les ai vus se relever dans leur dignité et se prendre en main. C'est ce qui m'a le plus éblouie et qui m'éblouit encore. C'est ça, la force de l'amour.»

     


    La «vraie vocation»

     

    D'ailleurs, l'appel à être proche des pauvres, ce qu'elle nomme sa «vraie vocation», elle l'a perçu après la mort de son mari, en 1981. Elle qui dit avoir vécu dans l'abondance affirme : «La richesse, j'en ai bien profité, mais elle ne m'a jamais comblée comme l'expérience d'être avec les plus petits de la société.»

     


    Récemment, elle a lancé le volume Debout les pauvres!, un grand cri du coeur qui souligne en même temps les 20 ans de la Fraternité de l'épi, installée sur la rue De La Salle. Elle y raconte ses premiers pas dans cette aventure inspirée d'une communauté semblable au Brésil nommée la Fraternité du serviteur souffrant, un nom rébarbatif ici au Québec où «on ne veut pas entendre parler de souffrance, ou même la voir», poursuit Mme Lepage.

     


    Elle refuse de se donner le titre de fondatrice de cette fraternité qui tient ses soupers communautaires et ses soirées de partage tous les mardis. «Je suis une transplanteuse de la spiritualité de la Fraternité brésilienne. Et l'épi, ce sont les grains de blé rassemblés autour d'une même tige qui seront moulus pour être transformés en pain qui sera donné aux autres.»

     


    Et son Debout les pauvres!, lors du lancement, elle l'exprimait comme étant «un bonheur à l'envers, que nous propose le Christ des béatitudes, en proclamant : ?Heureux, vous, les pauvres!? Par ces paroles, il n'a pas dit aux pauvres de se résigner, mais bien plutôt : ?Relevez la tête! Debout! En marche!? Le mot heureux, en hébreu, se traduit justement par ?Debout!?, ?En marche!?»

     

    Si vous croisez Laurette Lepage dans Saint-Roch un soir de souper partage, vous verrez qu'elle se tient bien droite, toujours fougueuse et debout au milieu des siens.

     


    Bravo Laurette… Une entrevue peut être entendue ici Source: http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/vivre-ici/societe/200907/07/01-882110-debout-les-pauvres-le-cri-du-coeur-de-laurette-lepage.php

     


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  • Je vous présente un article de notre amie Laurette Lepage qui le 28 mai lançais un livre au titre évocateur, pour ceux et celles qui voudrons l'acquérir, j'ai mis au bas de l'article un lien. Ceci est une initiative personnel et non une demande de Laurette.

    Laurette, tu n'es pas franciscaine de par ton engagement dans l'OFS, mais une franciscaine dans l'âme!
    Merci beaucoup Laurette et bon succès!


    MOT DE  LAURETTE

    Lancement du livre « Debout les pauvres ! »

    28 mai 2009

     

    DIS-NOUS QUELQUES SECRETS DE CE TITRE

    « Debout les pauvres ! »...  Un titre « provocateur », dit-on !    Je n’en suis pas gênée, en pensant à Celui qui a provoqué le premier : le Christ !   Après la chanson qu’on vient d’entendre, on ne peut s’empêcher de penser à la parabole du Père qui va au-devant de son fils prodigue.  Son garçon  devait être crotté...  Ce père de la parabole, c’est Dieu  !  Dieu n’a pas peur des crottés !  Dieu n'a pas peur des drogués, des alcooliques, des divorcés remariés, des non-pratiquants, des accotés, des mal-aimés de toutes sortes.   Dieu n’a pas peur de tous ces crucifiés d’aujourd’hui !

     

    La bonté de Dieu nous étonne et nous scandalise.  Tellement que parfois, on est jaloux ou choqué, comme le fils aîné de la parabole, quand des pécheurs reçoivent plus d’attention que des gens vertueux.  Dieu est du côté des pauvres. Il a un faible pour les plus pauvres. Il sait de plus, que nous sommes tous pauvres en quelque part.  Il s’est fait lui-même pauvre, de la crèche à la croix.   Quel Dieu déroutant ! 

     

    C’est un bonheur à l’envers, que nous propose le Christ des béatitudes, en proclamant :  « Heureux, vous, les pauvres » !   Par ces paroles, il n’a pas dit aux pauvres de se résigner, mais bien plutôt : : “Relevez la tête!  Debout!  En marche!”  Le mot « heureux », en hébreu, se traduit justement par: “debout !”  “en marche !”   

     

    Mgr Fournier, dans sa préface, a su traduire tout cela, dans des mots d’aujourd’hui, en parlant de la « nouveauté à double révolution ».  Merci, Pierre-André, (excusez, j’ai bien de la misère à dire « Monseigneur»), d’avoir si bien présenté « Debout les pauvres ! ».

     

    Debout, les pauvres, les pacifiques, les persécutés!  Debout, les exclus!   Un programme vous est proposé!  La paix n’est pas donnée toute faite, il faut la bâtir !  La justice n’est pas donnée toute faite, il faut la conquérir avec l’obstination des « non-violents » et la ténacité des « résistants » !

     

    Les béatitudes feraient-elles des disciples de Jésus, des « résignés », enveloppés dans leurs guenilles de misère, sans faire le moindre effort pour s’en sortir?  Les béatitudes feraient-elles des disciples de Jésus, des masochistes qui se complaisent dans leur souffrance en attendant le bonheur du ciel?   Ce serait donner raison à Karl Marx, qui parlait de la religion comme « l’opium du peuple ».

     

     Non, le Christ n’a pas dit:

     

    -  “Heureux les chômeurs, les itinérants, les  assistés sociaux. 

    -  “Heureux ceux qui vivent sans rien faire, aux crochets de la société”. 

    -  Non, le Christ n’a pas dit: “Heureux les débiles, les tarés, les bons à rien, les malades mentaux”.... 

     

    Mais le Christ a dit, et cela, pour tout le monde:

     

    -  « Heureux les pauvres dans leur cœur ».... 

     

    -  Heureux les détachés:  ceux qui ne sont pas rongés par la maladie de l’avoir et du pouvoir... 

     

    -  Heureux ceux qui apprécient ce qu’ils ont et n’en veulent pas toujours plus... 

     

    -  Heureux ceux qui aiment les pauvres:  ceux qui peuvent donner à plus pauvres qu’eux...    

     

    -  Heureux ceux qui se penchent sur toutes les pauvretés: sur celles qui mendient la tendresse,  sur celles qui mendient l’espérance,  sur celles qui mendient une présence.

     

    C’est à ceux-là que le Royaume des cieux appartient.  Car ils sont libres et détachés dès ici-bas. Ils sont libérés de tous ces fils qui retiennent l’être humain dans son envol   vers les autres et vers Dieu, tandis que les repus sont tentés de s’agripper à leurs biens.  

     

    Frédy Kunz, le fondateur des Fraternités du Serviteur souffrant, au Brésil, et décédé en l’an 2000, adressait à Regina, lors de sa profession religieuse, à la Communauté protestante de Grandchamp, en Suisse, les paroles suivantes:

     

    “Un jour, ma petite, tu rencontreras un homme  sans beauté,

    sans rien pour attirer le regard,

    comme s’il était une ordure de l’humanité. 

    Alors là, ne te sauve pas.  N’aie pas peur.  Approche-toi.

    Mets-toi à genoux  et dis: “Parle, Seigneur”. 

    Et là, le Bien-Aimé te dira des choses ineffables,

    tellement belles... Un secret merveilleux.

    Et ce sera la grâce de ta vie”

     

     Mets-toi à genoux et dis:  “Parle, Seigneur!

    Il faudrait que nous entrions dans le monde des pauvres comme dans un sanctuaire, sur la pointe des pieds, en nous mettant à genoux.  Il faudrait que nous entrions dans le monde des pauvres, un peu à la manière de Moïse, devant le buisson-ardent, quand Dieu lui dit : “Enlève tes sandales... car la terre que foulent tes pieds est sacrée!”  (Ex 3,5).  Entrer chez les pauvres, c’est entrer sur le territoire de Dieu.  C’est là le lieu de sa Présence !

     

    La longue marche du Serviteur souffrant, qu’a été toute la vie de Frédy Kunz, notre fondateur, est une semence de fraternité qui s’est déjà multipliée dans plusieurs pays . Après le Brésil, c’est en France, en Suisse, en Espagne, en Italie, en Belgique, et ici, au Québec, sans compter les autres petites pousses en Amérique Latine et en Afrique.   Et ce soir, nous avons la joie d’avoir avec nous, deux personnes qui sont au service (de) cette grande Fraternité, pour  créer des liens et maintenir l’unité, dans la diversité de tous ces groupes : Nara Rachid, du Brésil et Michel Bavarel, de Suisse.  Merci, tous les deux, pour votre présence et votre service si attentifs à la grande famille de la Fraternité ! 

     

    Le livre « Debout, les pauvres ! », ne prétend pas être une analyse sociale de la pauvreté, mais bien, l’expérience de personnes qui vivent dans leur chair et dans leur coeur toutes sortes de pauvretés: celles du corps, du coeur et de l’esprit.  Le livre raconte tout simplement l'histoire de personnes rassemblées dans la Fraternité de l'Épi, un peu à l’image de la parabole du banquet des noces où le roi envoie chercher sur les trottoirs les aveugles, les « sans parole », les boiteux, les estropiés et fait avec eux, la fête.    

     

    La Fraternité de l’Épi est animée par la mystique du Serviteur souffrant, ces chants du Serviteur qu’on trouve aux chapitres du prophète Isaïe, dans la Bible.  Les gens se reconnaissent dans ce Serviteur défiguré, mais que Dieu a ressuscité.   

     

                -  Gaston reconnaît sa propre histoire quand il dit : « Moi aussi, comme le Serviteur souffrant, j’ai été  « foulé aux pieds comme une ordure ». 

     

                -  Micheline dit : « Comme le Serviteur souffrant, mon « visage est sans beauté », mais moi, je suis belle en dedans ! » 

     

                -  Line qui a perdu son mari, il y a quelques années, s’écrie dans sa peine : « Moi, je me reconnais quand on dit que le Serviteur souffrant, c’est « l’homme de douleur »   J’étais comme lui, à la mort de Gilles ».

     

    Ce Serviteur souffrant qui vit aujourd’hui parmi nous, on le chante comme çà, à chaque réunion  de l’Épi.   Tu veux commencer, Alberte ?

     

    Oui, notre Dieu est vivant

    Son amour, de tous les temps ! (bis)

     

    Grande victoire, ô Marie

    Annoncée aux tout-petits (bis)

     

    Tu marches encore sur nos chemins,

    C’est toi, Jésus qui nous tend la main

    Tu continues de porter la croix

    Et de changer nos douleurs en joie.

     

    Dans tous nos frères, c’est ton Visage

    Que nous voyons, Serviteur souffrant

    Pourquoi chercher dans les nuages

    Quand tu nous croises à chaque tournant.

    (Chant de l’Épi)

     

    Pourquoi chercher dans les nuages, quand tu nous croises à chaque tournant ?  Cette histoire, vous la lirez à chaque page du livre  « Debout les pauvres ! » 

     

     Et Monseigneur Couture, qui a reconnu la Fraternité de l’Épi comme une petite pousse  « valable » dans son diocèse, est ici, avec nous, ce soir et nous l’écouterons à l’instant, nous redire encore : « Mes bien-aimés ».

     

    Merci !

    Laurette Lepage

      Pour plus d’information sur le livre voir ici

     




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  • Bonjour !

    Avec les bourgeons tout gonflés de ce début de mai et les crocus qui pointent leur fragile corolle, comment ne pas croire à la vie et à ses  rebondissements, tout comme aux promesses de la semence?

    Les signes de résurrection ne manquent pas et l’éclosion du livre « Debout, les pauvres! » en est un autre que nous accueillons dans la  joie.

    Avec tendresse,

    Laurette

     

      DEBOUT, LES  PAUVRES !

     

    Heureux les pauvres,

    Debout les pauvres,

    Car le royaume des cieux vous appartient,

    Car le royaume des cieux est en vos mains.

    (Chant -  Richard Vidal)

     

    Heureux !... Mot magique derrière lequel se cachent les rêves les plus fous, les désirs les plus profonds de la nature humaine !  Qui ne rêve pas de ce royaume où il n’y aurait plus ni faim, ni guerre, ni  larmes ?  Cette folle espérance, Jésus l’avait reconnue dans les yeux de la foule qui se pressait à ses pieds.  Allait-il enfin exaucer leur désir ?  Allait-il leur dévoiler le secret de ce bonheur qui rayonnnait sur son visage ?

     

    Ce que Jésus allait leur révéler, ce que Jésus nous révèle encore aujourd’hui, c’est que cette attente en cache une autre, plus profonde encore.  Un bonheur que Dieu donne déjà ici-bas et maintenant.  Et ce bonheur, c’est lui-même!

     

    Pour faire comprendre ce grand mystère, Jésus ne donnait pas de définitions.  Il parlait en paraboles. Les paraboles, dans l'Évangile, sont des faits de vie contenant un secret : ils nous font signe.  Le Royaume, c'est une affaire de germination, de croissance, de levée progressive et non une affaire de puissance et de force.

     

    Or, être disciples de Jésus, c'est être chargés de faire entendre à la foule du dehors ce message que nous venons, pour notre part, de comprendre.  Il  s'agit en somme,  de devenir à notre tour, des paraboles du Royaume dans nos vies, par ce que nous disons et faisons et par tout ce que nous sommes.

     

    La fête des « 20 ans » de la Fraternité de l’Épi que nous célébrons en ce mois de mai,   est une occasion privilégiée pour contempler les merveilles de Dieu dans la petitesse, la vulnérabilité, la modestie.  Comment ne pas rendre grâce en chantant, comme nous le faisons chaque semaine, à l’Épi :   « Oui, notre Dieu est vivant !  Son Amour, de tous les temps » ?

     

    Tout cela s’exprime dans un livre qui va naître pour cette occasion : « Debout, les pauvres ! »    Il retrace les pas de notre histoire sacrée.  Dans toute sa fragilité, l’Épi n’a pas cessé d’écrire une aventure qui nous ramène, au fil du quotidien, à la présence du Serviteur souffrant ressuscité.  « Debout les pauvres » n’est pas « mon » livre, mais bien « notre » livre, bâti à même nos solidarités, nos luttes et nos partages.  C’est ensemble que nous nous sommes levés et que nous continuons de marcher dans les pas de Celui qui nous rassemble. 

     

    De loin ou de proche, nous serons ensemble pour que « le vingtième » de la Fraternité de l’Épi éclate en une fête aux couleurs de joie et d’action de grâce.

     

    Avec tendresse,

     

    Laurette


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  • Si vous êtes du Québec, ou de passage...

    Une invitation de Laurette Lepage

     

     

    Chère amie, cher ami,

     

    Une bonne nouvelle ! Il est né, enfin, le « fameux » livre Debout, les pauvres ! publié aux éditions Novalis.

     

    Le lancement officiel aura lieu à Québec au :

    Centre Victor-Lelièvre, le jeudi 28 mai à 19h30 et se déroulera sous la haute présidence de Mgr Pierre-André Fournier, archevêque de Rimouski et auteur de la préface.

     

    Un chant magnifique, L’Autre Visage, composé spécialement pour la circonstance par Richard Vidal, auteur reconnu, sera disponible en format CD et accompagnera le livre à un prix spécial de lancement.

     

    L’auteur lui-même interprétera la chanson durant la soirée.

     

    Un « punch » amical d’honneur, accompagné d’un léger buffet, sera offert grâce à de généreuses collaborations…et je serai sur place, bien sûr, pour dédicacer ton bouquin.

     

    Il serait grandement apprécié de confirmer ta présence au plus tard le 10 mai au Centre Victor-Lelièvre, soit par téléphone au 418-683-2371 poste 221 ou par Courriel à cvl@centrevictorlelievre.org.

     

    Avec la Fraternité de l’Épi, nous t’attendons,

    dans la joie de célébrer un événement

    significatif que certains qualifient déjà

    de « prophétique ». Pourquoi pas ?

     

    Laurette Lepage

    Bon succès Laurette avec ce lancement
    Richard

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  •  
    Joyeuses Pâques !

     

    Regarde!

    La pierre du tombeau a basculé...

    Elle laisse passer le Vivant...

     

    Entre ciel et terre,

    Déchirure de lumière

    Éclatée en millions d’étincelles...

     

    Joyeuse nouvelle portée au monde

    Comme levain, semence et feu...

     

    Dieu-passant...

    Dieu-passage...

    Dieu-Pâque...

     

    Dieu pour toujours

    Au milieu de nous!

     

    Alleluia !

     

                                                                            Laurette


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  • PÂQUES,  C’EST DANS LA VIE !

    «  La vie elle-même,
    éblouie  de rejaillir intacte.
    La vie insolente et dorée
    comme la vérité nue d’un Dieu crucifié ».  
    (Paul  Baudiquey)


    Nous aurions tort de croire que les soi-disant privilégiés, témoins de la Résurrection de   Jésus, sont des champions de la foi.  Devant la découverte aussi inattendue qu’étonnante, tout le monde ne saute pas de joie.  Regardons-les, en ce matin de Pâques, face au tombeau vide.  Les trois femmes sont saisies de frayeur et baissent le visage vers la terre.  Marie-Madeleine est tout en pleurs.  Pierre rentre chez lui.  Les disciples d’Emmaüs s’en vont, l’air sombre, en disant : « Et nous, nous  espérions » !


    En ce matin de Pâques, les gens d'autrefois et les gens d'aujourd'hui se ressemblent  étrangement.  Ils n’entrent pas brutalement dans la foi en la résurrection. Ce n'est pas dans la certitude qu'ils y arrivent, mais dans leur désarroi, faibles de toutes les questions qu'ils se posent.  Sûrement pas de grandes questions théologiques !  Leurs questions se situent au niveau de la terre: la vie à continuer, le deuil à supporter, les relations à ajuster avec les pharisiens et les Romains. C’est pour eux comme pour nous, une expérience en cours.


    Dieu a voulu que Pâques et la résurrection viennent s'inscrire dans le terre-à-terre de cette vie.  Si les femmes et les hommes de l'Évangile pouvaient revenir au milieu de nous, ils nous parleraient de la vie, de leur vie, dans ce qu'elle a de plus simple, mais aussi dans ce qu'elle a de plus désolant et de plus difficile. Ils nous parleraient à coup sûr de la manière dont cette nouvelle de la résurrection est arrivée au milieu de leur doute ou de leur chagrin. 
    Marie dirait que c’est par la porte des larmes et du deuil que la nouvelle est entrée en elle. Thomas dirait que pour lui, c'est par la porte du doute.  Pierre nous raconterait que c'est par une nuit de travail acharné, pour essayer d'oublier.  Paul nous dirait que c'est par sa lutte contre les Chrétiens. Tous situeraient Pâques au milieu de la vie de tous les jours.  Le Ressuscité n'était pas pour eux d'abord un sujet d'enseignement.  Il était le Vivant qui venait prendre place dans leur vie, pour la rendre encore plus vivante.


    C'est pour cela que Pâques est la plus grande fête des Chrétiens. Elle est plus importante que celle de Noël, même s'il n'y a ni sapin, ni guirlandes, car tout se passe au-dedans, dans le coeur. C'est le jour où Dieu place chaque nouvelle journée des humains sous le signe de sa vie et de sa présence.


     Jésus ressuscité entre dans notre vie par les moments de joie intense et par les moments de tristesse.  Il y entre pour y mettre une graine d'espérance, dans toute situation, dans toute voie sans issue.  Il est là, avec nous, pour pleurer, avec nous pour nous relever, avec nous pour nous rappeler que depuis ce jour de résurrection, il est possible de vivre debout.   Pâques, c’est dans la vie !  On ne ressuscite pas seulement après la mort, mais aujourd’hui.


    Laurette Lepage

     


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  • Bonjour !

    Encore sous la neige de ce dur hiver, mais dans la lumière qui augure le printemps, que ce petit « Signe de vie » soit présage d’un autre Printemps, attendu aussi sûrement "que le veilleur attend l’aurore" (Ps 129).

    Avec tendresse,

    Laurette

     

    SUBTILE PETITE FLEUR

     

    «  Comme une humble fleur cachée dans les prés;

     on ne la voit même pas, mais on devine sa présence

     au parfum qu’elle répand ».

     Jean XIII

     

    Il y a 50 ans, le bon pape Jean XIII expliquait que l’idée d’un concile avait germé dans son cœur « comme une humble fleur cachée dans prés ».  Invitation faite à tous les membres de la famille humaine, de participer à « ce banquet de grâce et de fraternité » !   Le Concile Vatican II sentait déjà le printemps.  Il annonçait « une Église aux fenêtres ouvertes,  une Église qui veut être pour tous et en particulier pour les pauvres.  Une Église servante et pauvre ».

     

    Un grand souffle d’espérance avait traversé l’humanité !  Plutôt que de condamner, l’Église s’ouvrait aux joies et aux espoirs, aux tristesses et aux angoisses de notre monde, ce monde que Dieu aime. Tout, vraiment tout, devait trouver écho dans son cœur : la miséricorde avant la sévérité !  On parlait de l’Église comme d’un peuple, avant d’être une hiérarchie.  La Bible était remise dans toutes les mains.  L’eucharistie était célébrée face au peuple et les prières de la messe, en langue française, enfin compréhensible pour les fidèles qui pouvaient s’unir au prêtre, au lieu de réciter leur chapelet   Avec le Concile, un retour à la source donnait le goût de l’eau vive. Une inspiration de fraîcheur évangélique soulevait un grand enthousiasme et des espoirs immenses. 

     

    Mais ce programme audacieux et prophétique a vite fait de s’essouffler. Après une période d’euphorie, la déception a pris le pas.  La petite fleur vivace, mais encore fragile, est battue en brèche par les vents de la peur, des faux-pas, des interdits, des condamnations, de la résistance à la nouveauté.  Elle a  bien du mal à se frayer un chemin, mais elle tient bon et, dans la certitude qu’elle est née de l’Esprit, elle continue de se faufiler subtilement contre vents et marées, dans le cœur et dans la vie de beaucoup de chrétiens. 

     

    Nombreux sont les moins de 40 ans qui n'ont pas connu l'Église d'avant le Concile. Ils ne peuvent pas toujours mesurer l'ampleur de cet événement qui a transformé l'Église et qui a marqué l'époque.  Ce concile n'appartient pas seulement au passé. Il est encore très actuel et il indique le chemin à parcourir pour faire de l'Église une vraie communion où tous et toutes sont responsables de leur baptême et de l'annonce de la Bonne Nouvelle du Christ ressuscité.  Le peuple de Dieu n'a pas fini de faire mémoire de Vatican II ni d'en épuiser les ressources. Pourquoi ne pas reprendre les textes du Concile et nous mettre à l'écoute de l'Esprit qui nous fera entendre des appels pour le monde d’aujourd'hui ?

     

    L’humble petite fleur de Jean XXIII, toujours cachée, n’a pas fini de hanter nos rêves.  Dans la force de l’Esprit qui fait toute chose nouvelle, elle ne cesse  de rallumer nos cœurs et de nous entraîner sur des chemins d’espérance.  C’est ainsi qu’en nous regardant vivre, le monde ne pourra pas dire uniquement :« Voyez comme ils sont sages et disciplinés », mais bien : « Voyez comme ils s’aiment ».

     

    Laurette Lepage

    Du même auteure
    M'aimes-tu
     Guetteur d'aurore
      Au delà des apparences
    Quelle mission? Pour quel monde?
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