• Même si je ne te dis pas tous les jours


    "Je t'aime",


    l’amour a mille  et un visages


    et un langage qui peut traduire


    toute la confiance et l’affection que je te porte.

     


    Avec tendresse,

     


    Laurette

    p.s. les images sont de  Richard qui se joint à notre amie Laurette


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  • Bonjour!

    Dans la froidure de notre hiver, l’investiture d’Obama a été comme une brise de printemps. Pour prolonger le rêve et réfléchir à la vie, ce petit « signe de vie » pose la question incontournable de l’engagement : « M’aimes-tu ? »

    Avec tendresse,

    Laurette

     

     

    M’AIMES-TU ?

     

    Avec ce titre, je pense moins à la fête de saint Valentin  qu’à cette triple question de Jésus à Pierre :  « M’aimes-tu »?  La réponse de Pierre, d’abord assurée, se fait peu à peu tremblante, au souvenir de sa fragilité :  « Seigneur, tu sais bien que je t’aime ».  Une parole venue du cœur.

     

    La fragilité de Pierre, comme celle de l’Église, comme celle de nous tous, c’est que nous pleurons de ne pas aimer à la hauteur de nos désirs.  Nous ne  connaissons que trop, nos obscurités, nos refus, nos paresses à aimer.  Et pourtant : « Seigneur, tu sais bien que nous t’aimons ».

     

    Que se passe-t-il quand l’Église s’interroge sur sa capacité à aimer ?  Rien de sa vie n’a de sens, sinon son amour, la seule chose qui fait vivre les chrétiens.  Ces chrétiens, les reconnaîtrons-nous alors, uniquement dans leurs églises à moitié vide, ou bien en les regardant vivre leur engagement en plein monde?  Frustrante est la vie de l’Église, si elle passe son temps à compter ceux qui la quittent.  Oui, triste est-elle, comme un temple vide, comme un clocher qui s’effondre!   Mais dans le passage désertique que nous vivons, aurions-nous oublié que Dieu n’est pas dans les briques et que le feu d’un grand amour brûle encore dans le cœur de ses fils et de ses filles?   

     

    Après avoir vécu une époque de grand pouvoir, dans un monde discipliné où les puissants courbaient la tête et les foules venaient se réfugier, les chrétiens se trouvent aujourd’hui dans une Église qui ne peut plus se présenter en habit de puissance et de gloire.  Elle scandaliserait !  Jésus veut que le berger soit humble et qu’il ne regarde pas son troupeau comme du haut d’un piédestal, mais plutôt, qu’ensemble, pasteur et chrétiens, soient en habit de service. C’est au ras du sol que doit se vivre un Évangile de joie, de liberté, de compassion et d’amour, comme un levain caché dans la pâte.  C’est le visage de Dieu que nous avons à donner au monde.  Le visage d’un Dieu d’amour, si bien que les chrétiens pourraient répondre à qui les interrogerait :   « Seigneur, tu sais bien que nous t’aimons ».

         

    Au fait, le grain a besoin d’être enfoui pour grandir.  Ce n’est pas très drôle, mais c’est la condition du bonheur promis par Jésus à ceux qui le servent : nouer le tablier, se mettre à genoux, laver les pieds de ceux qui ont marché dans la poussière et soulager les blessures de la route.  Et cela, pas seulement le Jeudi saint, mais quotidiennement.  Bonheur âpre et profond qui s’installe peu à peu et qui  se renouvelle.

     

    C’est le Christ qui fonde l’Église, et non les chrétiens.  Il n’a qu’un besoin, mais il est de taille.  Il a besoin que des hommes et des femmes répondent à sa question;  « M’aimes-tu » ?    Ni triomphe, ni gloire.  Une réponse tremblante de fragilité, comme celle de Pierre :  « Seigneur, tu sais bien que je t’aime ».

     

    Laurette Lepage


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  • Bonjour,

    À l’aube de cette nouvelle année, c’est sous le signe de l’étoile de l’Épiphanie que t’arrive ce petit « Signe de vie ». Que cette étoile nous mette en route comme les Mages, vers un matin tout neuf, semblable aux autres, mais complètement inédit. Un chemin où l’on ose s’aventurer.

    Avec tendresse,

    Laurette

                                                                                        QU'EN SERA-T-IL?

     

    « L'histoire est maîtresse de vie. 

     Elle nous conduit ailleurs

    et il faut éviter d'avoir une attitude

     basée sur la crainte d'une catastrophe ».

    (Jean XXIII)

     

    Le passage à 2009 s'est fait dans la neige, la poudrerie, le grésil, la pluie et le verglas.  Malgré le mauvais temps, les gens disaient :  « On garde le moral » !    Garder le moral, c'est bien l'attitude à prendre, si l'on se fie à ce que nous présage l'avenir. Quand on envisage le lot de bouleversements que nous apporte la crise financière, alimentaire, écologique, ce n'est pas trop de s'accrocher à des valeurs qui aident à vivre dans le présent, pour se lancer au-devant de chaque vague  et  espérer contre toute espérance.

     

    Qu'en sera-t-il de l'année qui vient ? L'essentiel, ce n'est pas de savoir de quoi demain sera fait, mais surtout ce que nous allons faire aujourd'hui pour demain.  Tous les jours, à la télé, nous regardons comme un spectacle habituel, les annonces de réchauffement planétaire, de pays sans eau, de famines, de catastrophes naturelles et  de guerres pour le pouvoir et l'argent.  Et nous oublions que Nous sommes partie prenante de ce qui advient.  Nous sommes aussi liés à notre environnement qu'à un cordon ombilical.  Nous faisons corps avec la nature.  Nous ne sommes pas au-dessus d'elle.

     

    Alors demain ?  Il serait si facile de nous prendre tous par la main, au lieu de créer des murs, des frontières entre nous.  Il serait si vital de gérer les ressources de notre planète pour l'ensemble du monde, au lieu de permettre à quelques-uns de vivre dans la démesure en asservissant des milliers d'autres.  Il serait si utile de prévoir notre devenir à long terme en respectant la nature, au lieu de la piller sans discernement.

     

    Comme le disait si bellement Jean XXIII, « l'histoire est maîtresse de vie ».  L'histoire n'est pas une fatalité qui nous charrie comme des objets inertes et le monde n'est pas livré au hasard avec toutes ses fragilités.  Nous sommes des acteurs responsables de notre destin, capables d'agir sur le cours des événements.

     

    Ce monde demeure mystérieusement dans les mains de Dieu.  Un monde qu'il a créé et confié à notre propre effort pour le parfaire.  Il nous faut labourer le champ, moudre le grain et partager le pain.  Dieu ne le fait pas à notre place, mais il marche discrètement avec nous à l'intérieur de l'histoire profane parfois chaotique et déconcertante, avec ses violences et ses guerres.   Un Dieu qui nous semble loin, voire absent, mais dont les dernières paroles du Christ ressuscité nous entraînent :   "Et moi, je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin des temps" (Mt 28:20).  Dans le brouillard de l'incertitude qui nous entoure, ces paroles nous inspirent particulièrement à l'heure de l'effort créatif.

     

    Laurette


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  •  

     

    Merci Laurette de nous partager cette importante réflexion de Fred Vargas et je profite de l'occasion pour te souhaiter une Très Bonne Année 2009 
    Richard xxx

     

    Bonjour,

     

    À la fin de cette année, je ne puis que partager ce beau texte, en nous souhaitant d'entrer avec audace et sérénité dans cette 3e Révolution,"celle que la mère nature a décidée".  

     

    Bonne année 2009 !

    Laurette

     


    =========================================================
    La 3e Révolution, «celle que la mère nature a décidée»
    ============================================
    Nous y sommes

     

     

    Nous y voilà, nous y sommes. Depuis cinquante ans que cette tourmente menace dans les hauts-fourneaux de l'incurie de l'humanité, nous y sommes.

     

    Dans le mur, au bord du gouffre, comme seul l'homme sait le faire avec brio, qui ne perçoit la réalité que lorsqu'elle lui fait mal. Telle notre bonne vieille cigale à qui nous prêtons nos qualités d'insouciance.  Nous avons chanté, dansé.

     

    Quand je dis « nous », entendons un quart de l'humanité tandis que le reste était à la peine.  Nous avons construit la vie meilleure, nous avons jeté nos pesticides à l'eau, nos fumées dans l'air, nous avons conduit trois voitures, nous avons vidé les mines, nous avons mangé des fraises du bout monde, nous avons voyagé en tous sens, nous avons éclairé les nuits, nous avons chaussé des tennis qui clignotent quand on marche, nous avons grossi, nous avons mouillé le désert, acidifié la pluie, créé des clones, franchement on peut dire qu'on s'est bien amusés.

     

    On a réussi des trucs carrément épatants, très difficiles, comme faire fondre la banquise, glisser des bestioles génétiquement modifiées sous la terre, déplacer le Gulf Stream, détruire un tiers des espèces vivantes, faire péter l'atome, enfoncer des déchets radioactifs dans le sol, ni vu ni connu.

     

    Franchement on s'est marré.  Franchement on a bien profité.  Et l’on aimerait bien continuer, tant il va de soi qu'il est plus rigolo de sauter dans un avion avec des tennis lumineuses que de biner des pommes de terre.  Certes.

     

    Mais nous y sommes.  À la Troisième Révolution.  Qui a ceci de très différent des deux premières (la Révolution néolithique et la Révolution industrielle, pour mémoire) qu'on ne l'a pas choisie.  « On est obligés de la faire, la Troisième Révolution ? » demanderont quelques esprits réticents et chagrins.  Oui.

     

    On n'a pas le choix, elle a déjà commencé, elle ne nous a pas demandé notre avis.  C'est la mère Nature qui l'a décidée, après nous avoir aimablement laissés jouer avec elle depuis des décennies.  La mère Nature, épuisée, souillée, exsangue, nous ferme les robinets.  De pétrole, de gaz, d'uranium, d'air, d'eau.  Son ultimatum est clair et sans pitié :  Sauvez-moi, ou crevez avec moi (à l'exception des fourmis et des araignées qui nous survivront, car très résistantes, et d'ailleurs peu portées sur la danse).  Sauvez-moi, ou crevez avec moi.

     

    Évidemment, dit comme ça, on comprend qu'on n'a pas le choix, on s'exécute illico et, même, si on a le temps, on s'excuse, affolés et honteux.  D'aucuns, un brin rêveurs, tentent d'obtenir un délai, de s'amuser encore avec la croissance. Peine perdue.

     

    Il y a du boulot, plus que l'humanité n'en eut jamais.  Nettoyer le ciel, laver l'eau, décrasser la terre, abandonner sa voiture, figer le nucléaire, ramasser les ours blancs, éteindre en partant, veiller à la paix, contenir l'avidité, trouver des fraises à côté de chez soi, ne pas sortir la nuit pour les cueillir toutes, en laisser au voisin, relancer la marine à voile, laisser le charbon là où il est, – attention, ne nous laissons pas tenter, laissons ce charbon tranquille – récupérer le crottin, pisser dans les champs (pour le phosphore), on n'en a plus, on a tout pris dans les mines, on s'est quand même bien marrés.

     

    S'efforcer. Réfléchir, même. Et, sans vouloir offenser avec un terme tombé en désuétude, être solidaire.  Avec le voisin, avec l'Europe, avec le monde.  Colossal programme que celui de la Troisième Révolution.  Pas d'échappatoire, allons-y. Encore qu'il faut noter que récupérer du crottin, et tous ceux qui l'ont fait le savent, est une activité foncièrement satisfaisante. Qui n'empêche en rien de danser le soir venu, ce n'est pas incompatible.

     

     À condition que la paix soit là, à condition que nous contenions le retour de la barbarie –une autre des grandes spécialités de l'homme, sa plus aboutie peut-être.  À ce prix, nous réussirons la Troisième révolution.  À ce prix, nous danserons, autrement sans doute, mais nous danserons encore.

     

    Fred Vargas

    (Archéologue et écrivain)

     

     

     


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  • Ces bergers oubliés

    Qui vivent seuls dans les champs

    C'est toute l'humanité

    Et sa somme de tourments

     

    C'est pour le rappeler

                                                        Qu'à chaque temps de l'Avent

                                                        J'aime tant réinstaller

                                                        Ma crèche du Dieu Vivant
                                                                 (Robert Casanova)

     

    Noël 2008

     

    À toi, cher parent, ami(e ), complice,

     

    Noël encore, et ses lumières rouges, vertes, bleues et ses boules qui font des étoiles ! Noël encore et ses débordements de fêtes qui nous font croire qu'un monde meilleur est possible !  Noël encore et les jours qui s'enfuient...

     

    Mais en aval, du fond des temps, un cri a surgi de la terre : « Ah ! si tu déchirais les cieux et si tu descendais » (Is 63, 19).  Et Dieu n'a pas manqué de répondre. Il répond par l'inimaginable : Il plante sa tente dans le cœur de chaque être humain, inventant une présence inattendue, folle, totale : l'Incarnation.  L'Amour qui va jusqu'au bout, de la crèche à la croix.  Une merveilleuse nouvelle qui renverse les sombres structures périmées et trace les plans d'un monde renouvelé dans la fraternité ! 

     

    Devant les événements actuels et leurs cortèges d'horreurs, de paix ratées, d'économie en faillite, de chômage, de coût exorbitant de la vie, d'exclusion des plus pauvres, nous nous demandons parfois anxieusement, si nous sommes bons, encore aujourd'hui, pour annoncer cette renversante nouvelle.

     

    La réponse est dans ces pousses nouvelles que nous voyons surgir au ras du sol et même à travers les fissures de l'asphalte, sur la terre fatiguée de notre monde et parfois, de notre Église.  Malgré tout, les signes d'espérance n'ont pas manqué, cette année, pour relever la tête et reprendre souffle.  

    Pour moi, ce ne fut pas banal de prendre part au projet de « La nuit des sans-terre », avec Développement et Paix et à celui d'une table ronde, lors du Congrès eucharistique, en juin dernier.  Que de bons moments de fraternité et de rêve collectif !

     

    J'ai vécu aussi à cette époque, une expérience inédite, avec le projet « Têtes rasées » de Leucan.  Geste couronné par la fête du rasage, à Cardinal-Vachon,  sous le signe du souvenir des êtres chers que le cancer a emportés et celui de l'espoir qu'on pourra bientôt vaincre cette maladie. En somme, un geste fou qui a engendré des résultats inespérés : une solidarité qui a porté l'objectif de 500$ à  3521$.  Un geste joyeux et rassembleur, misant sur le regard qui dépasse les apparences. Et depuis, mes cheveux ont repoussé !

     

    C'est dans une euphorie encore frissonnante, que nous venons de vivre deux grands rêves, dans l'éloquence poignante de la musique et de la parole : la Grand-messe de Gilles Vigneault et la victoire d'Obama. Les deux nous appellent à l'espoir : « Oui, nous le pouvons ! », « Yes, we can ! »

     

    Enfin, il y a ce livre « Debout les pauvres », rédigé pour le 20e anniversaire de la Fraternité de l'Épi, que nous célébrerons en 2009, et dont le projet de publication vient d'être approuvé à Novalis, justement le 12 décembre, jour qui a sonné mes 86 ans.  Magnificat !

     

    Et la vie continue, étonnamment active, malgré les ralentis de la vieillesse, les genoux rouillés et les jambes chancelantes.  Le vieux cœur, lui, n'est jamais assez grand pour répondre à tout ce qui  le sollicite. Alors, il y a ce vendredi de poustinia, où la prière peut englober toutes les aspirations et toutes les soifs, puisqu'elle s'arrime au rêve de Dieu.

     

    C'est dans cette veine que je nous souhaite un Noël  plein d'amour et de lumière, incarné dans  chaque jour de l'année nouvelle.

     

    Avec tendresse,

     

                                Laurette  

     


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  • Bonjour ! 

    Dans le climat survolté des préparatifs de Noël, des partys de bureau, de la course aux cadeaux, il n'est pas évident de faire de l'Avent « le temps du long désir », si bien exprimé dans la liturgie des heures.

    Pourtant, au cœur de ce monde de notre temps, notre regard devrait se porter à l'affût de tout ce qui est beau, bon et vrai dans ces Noëls qu'on dit commerciaux.  Ce Dieu qui marche avec nous, au pas de notre histoire, n'est-il pas capable de faire toute chose nouvelle ?  Mais il a besoin de nos mains ! Que la joie des veilleurs d'aurore remplisse le monde d'espérance !

                                       Avec tendresse, Laurette

     GUETTEURS D'AURORE

     

    La fête de Noël pointe déjà à l'horizon.  Qui que nous soyons au fond, l'important est bien sûr, de mettre notre cœur en contact avec ce grand mystère de l'amour de Dieu  révélé dans la crèche de Noël.  Laissons donc ce mystère choquer notre vie, notre être :  « Dieu se fait homme ».   

     

    Nous sommes tellement habitués de répéter : « Dieu s'est fait homme à Noël », que nous ne mesurons plus l'immense portée de ce que nous affirmons : « Dieu a planté sa tente parmi nous ».  Dieu nomade, Dieu itinérant. Sa préférence s'oriente vers les cœurs de chair, les tabernacles humains, ces caravanes ambulantes que nous sommes, livrées aux chaos et aux dangers de tous les chemins. Le « sacré », il ne faut pas désormais le chercher seulement dans les églises.  Il est inscrit sur le front de toute  personne.  Image et  ressemblance de Dieu, ce lieu est saint.  Il est son œuvre et sa demeure.

     

    Le temps de l'Avent est un rendez-vous à ne pas manquer, car Celui qui vient à notre rencontre est un Dieu abandonné à la paille de son étable. Le reconnaîtrons-nous dans la personne de l'itinérant, du sidatique, du marginal, du rejeté de l'élite, là où il surgit, très peu ressemblant à ce que nous imaginons?  Il est même chacun d'eux.    « Ce que vous avez fait à l'un de ces petits, c'est à moi que vous l'avez fait » (Mt 25, 40).

     

    La liturgique nous invite à enjamber le temps pour porter notre regard sur les siècles écoulés, mais aussi sur ceux qui sont à venir, pour bâtir ensemble, en permanence, un monde d'amour, de justice, de paix.  Nous voici donc mobilisés !  Arrachons-nous de nos fauteuils confortables, retroussons nos manches et mettons nos mains à la pâte.  Sortons de nos habitudes sclérosées et de nos lamentations stériles.  Enlevons les obstacles pour qu'il puisse passer et que nous puissions le rejoindre.

     

    Il s'agit avant tout, de veiller.  Non pas comme un soldat qui monte la garde, mais comme un veilleur d'aurore qui attend la levée du jour pour se réjouir et l'annoncer. L'Avent nous garde debout, la lampe allumée, l'œil vif comme celui de la vigie sur sa tour de garde.  Lorsque la paupière devient lourde ou que la tête bascule, encombrée par mille soucis, l'exhortation de Jésus nous tire du premier sommeil : « Veillez ! »

     

    Veillez, non pas comme des gens "tannés", écrasés, à bout de souffle, mais comme des personnes vivantes, habitées d'espérance et de joie, croyant profondément que Dieu est à l'oeuvre dans notre monde.  On ne dort pas au volant de sa vie!  Celui qui vient sans s'annoncer est déjà là, incognito  Car Jésus vient à tout instant de notre vie.  Sa venue est si simple, si fréquente, qu'elle nous paraît toujours inattendue.  Si nous y pensons bien, Noël est déjà là!  "Dieu-avec-nous"  tous les jours.

                                                                          

     Laurette Lepage


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  • AU DELÀ DES APPARENCES

     

     

    Avoir les yeux fermés

    ne veut pas toujours dire qu'on dort,

    ni les avoir ouverts qu'on voit.

     (Bill Cosby)

     

     

    Il ne faut pas se fier aux apparences, on l'entend dire depuis la tendre enfance !  Et pourtant, le monde moderne ne fait qu'amplifier le « ne pas aller au-delà ».  Tout va si vite, trop vite.  Nous vivons comme étourdis par la double religion de la vitesse et du temps présent.  Dès lors, peu ou pas de recherche ou, sans exagérer, peu de profondeur, obsédés que nous sommes, à aller de moment en moment, comme en naviguant sur les vagues tranquilles de la surface.

     

    Nous sommes des êtres d'émotions et d'apparence. Qu'on dise ce qu'on voudra, nous ne pouvons faire semblant que le look ne compte pas, même si l'essentiel est relié à nos valeurs, notre âme, notre être intérieur.  Qui ne surveille pas son poids, son apparence, sa coupe de cheveux, les rides sur ses yeux ?  

     

    Notre société définit les critères culturels de la beauté. La publicité et les autres formes de communication de masse nous disent de quoi nous devrions avoir l'air et ce que nous devrions acheter pour atteindre cette image.  Lorsque l'on considère le lien entre l'estime de soi, l'apparence physique et les attitudes sociales, on peut comprendre comment les personnes sont influencées, à différents degrés, par les images de perfection qui nous entourent au quotidien. Celles qui ne correspondent pas à l'image idéale sont souvent l'objet de jugements négatifs et haineux qui font qu'il est plus difficile pour elles de s'aimer et de s'accepter telle qu'elles sont.

     

    La personne humaine est un peu comme un iceberg. La partie invisible sous l'eau est énorme par rapport à celle, visible, à la surface de l'eau.  Gare à qui ne voit  pas au-delà des apparences !  Gare à qui ne voit que la partie superficielle des gens !  L'important, c'est ce qu'on est, moralement, humainement, et non pas notre physique, notre apparence qui est appelée à se dégrader plus ou moins vite de toute manière. 

     

    Laurette Lepage

     


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  • QUELLE MISSION?  POUR QUEL MONDE ?

    Colloque « Laïcs en Église »

    7-9 novembre 2008 (Québec Canada)

     

    En vieille maîtresse d'école, me souvenant qu'avant de parler à Pierre, je dois connaître Pierre, j'inverserais d'abord la question.  « Pour quel monde ? » ,  avant « quelle mission? ».

     

    POUR QUEL MONDE ?

     

    a)  Un  monde à la fois beau et troublant.  Un monde capable du meilleur et du pire.   Un monde en pleine ébullition, que nous avons vu, nous les vieux, évoluer à une vitesse vertigineuse. Et c'est pas fini !  Aujourd'hui, avec la crise financière planétaire, on se demande si on n'est pas devant une nouvelle Tour de Babel.

     

    Pourtant, il ne faut pas décrocher !  Sans rejeter les acquis positifs de la modernité, c'est  avec une espérance folle, qu'il faut croire qu'un autre monde, plus harmonieux, plus humain et plus juste est  possible. « Yes, we can !», comme nous le dit Obama.  Parce que, au fond, ce monde est ancré dans le divin, il y a ses racines, son ADN : « Créés à l'image de Dieu ».

     

    b)  Un monde qui ne marche pas à reculons.  Ce qui doit accrocher notre regard vers le passé, c'est, avant tout, l'événement fondateur « Jésus ».   « Repartir du Christ », de l'Évangile, oui, mais en vérité!  L''Esprit-Saint n'est sûrement pas en panne dans le chemin de l'histoire.  Il n'est pas accroché au concile de Trente, ni aux années '40.  C'est lui qui nous fait comprendre et  vivre aujourd'hui, dans ce monde en changement constant, ce que le Christ nous a dit, il y a 2000 ans.  L'Église sera toujours de son temps si elle s'ouvre à son Souffle qui souffle aussi dans le peuple de Dieu, à la base.

     

    Décrivant les événements troublants annoncés dans l'Évangile, le Christ nous propose de les regarder comme un printemps, comme l'éclosion d'un monde nouveau  en train de naître. La comparaison joue autour de la floraison du figuier.  La montée de la sève du figuier, dans la Bible, signifie celle de l'amour. 

     

     

    QUELLE MISSION ?

     

    a)  Mission du grand large. .  Au cœur de l'Évangile, l'opposé de la foi, ce n'est pas l'athéisme, ni la non-foi, c'est la peur !  Parce que la peur fait voir tout en noir. Parce qu'elle détruit toute vision lumineuse.  Quand Jésus apparaît dans la tempête sur le lac, il dit :  « N'ayez pas peur, c'est moi, croyez-en moi ». Croire, c'est affirmer qu'il y a du sens à la vie et non de l'absurde.  C'est affirmer que la parole de Jésus possède la lumière et non les ténèbres, la vie et non la mort.

     

    Ce n'est pas en s'accrochant à des formulations périmées, ni à des structures inadaptées que l'on rallumera le feu.  Aussi, les tensions que nous vivons de ce temps-ci ne sont pas une maladie honteuse, mais un signe de santé, de vitalité, une crise nécessaire à un changement authentique de structures.  

     

    b) Mission incarnée dans l'aujourd'hui.  On touche ici le mystère de l'Église.  Le Christ l'a voulue humaine, dirigée par l'Esprit-Saint, mais comme institution, elle est appelée à s'incarner dans l'histoire en marche.  Le monde de 2008 n'est plus celui de 1930.  Le changement est une attitude normale dans l'Église-institution et même une attitude nécessaire pour que le message intouchable de l'Évangile soit audible dans le monde de ce  temps. 

     

    Dans cette foulée, nous devrions retrouver la vision positive de Jean XXIII sur l'être humain.  Il était si désireux que les Chrétiens ne vivent pas dans le passé. Il était attentif aux signes des temps. Avec courage, il a invité l'Eglise à être pleinement présente au monde d'aujourd'hui, et cela dans une fidélité sans faille à la grande tradition. Pour lui l'Eglise ne pouvait pas être hors du temps.  Il voulait qu'elle vive l'aujourd'hui de Dieu. 

     

    En parlant du bon Pape Jean XXIII, le frère Roger, de Taizé, disait : « Quand inlassablement l'Église écoute, guérit, réconcilie, elle devient ce qu'elle est au plus lumineux d'elle-même : une communion d'amour, de compassion, de consolation.  Elle devient reflet limpide du Christ ressuscité. Jamais distante, jamais sur la défensive, libérée des sévérités, elle peut rayonner l'humble confiance de la foi jusque dans nos cœurs humains. » (Fin de la citation).

      

    Envisagée ainsi la présence de l'Église au monde est une voie d'avenir et certainement l'une des plus prometteuse.  Une mission où tous les membres de l'Église, tous sont envoyés pour représenter Jésus et communiquer Sa Présence. Nous sommes tous, tous envoyés, autant que le pape, autant que les évêques, autant que les prêtres, tous envoyés, tous vicaires du Christ, autant que le pape, mais autrement, dans une autre fonction. 

     

    Allez, allez, proclamer au  monde ;

    Christ est vivant, il habite parmi nous.

    Allez, allez, proclamez au monde

    C'est maintenant le royaume de l'amour.

     

    Laurette Lepage


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  • Qui est-elle?Novembre- Réflexion de Laurette Lepage-- auteure engagée

    Laurette Lepage

     

    Femme de terrain, a œuvré au Brésil à l'occasion de deux séjours : l'un en formation d'animateurs et d'animatrices de communautés de base; l'autre, en partageant la vie des plus pauvres dans un dépotoir.

     

    De retour au pays, elle passe quinze ans au milieu des exclus du quartier Saint-Roch, à Québec, où elle met sur pied la Fraternité de l'Épi. 

     

    Auteure de cinq ouvrages : quatre sur la méditation de la Parole de Dieu et un sur son cheminement personnel, publiés aux éditions Anne Sigier. Un autre, à paraître : « Debout les pauvres ! »

     

    Et en ce mois de novembre 2008 elle accepte généreusement de nous partager ses réflexions.

    ====
    Merci beaucoup Laurette

    Richard Chamberland ofs

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    NOVEMBRE

     

    Un mois de novembre par année, ça suffit !  Je n'ai encore entendu personne s'exclamer : « Novembre, quel beau mois »!  Les  arbres dépouillés, la pluie, la grisaille, puis la fête liturgique du 2 novembre, appelée « commémoration des fidèles défunts ». Tout contribue à perpétuer l'appellation de novembre, « mois des morts ».  En plus, l'Halloween se plaît à nous présenter des décors macabres combien mortifères!

     

    Novembre, mois des morts !..  Pourquoi pas plutôt, le mois des vrais vivants ?  Inutile de le nier; la mort fait peur et même si la religion perd du terrain de nos jours, cette peur est encore nettement inscrite dans notre société. Quand on voit le lot de morts violentes de l'actualité quotidienne, le trépas de nos proches, sans oublier la fragilité et l'usure inscrites dans nos propres corps, comment croire que la vie surgira de nouveau de nos tombes et que les ferments de mort n'auront pas le dernier mot ?

     

    Ne faudrait-il pas élargir notre vision étriquée de la mort, pour parvenir un jour à lui associer un sentiment de joie ? Joie de comprendre que le changement de plan est un plus et non une fatalité ?  Les autochtones pourraient nous en apprendre sur le culte des ancêtres dans une communication intime avec la mort.  Pour eux, les défunts sont omniprésents et il importe de les respecter et de les honorer.  Les mânes des morts reviennent annuellement et dans chaque famille, on prend soin de leur offrir fruits et encens en manifestant de la joie et de la reconnaissance. 

     

    Et pourquoi ne pas s'inspirer de l'Évangile pour apprivoiser cette re-naissance de la mort ? « L'homme ne naît pas pour mourir. Il meurt pour ressusciter », dit Léonardo Boff.  Jésus ressuscité en est la confirmation convaincante.  C'est lui-même qui affirme que « le Seigneur n'est pas le Dieu des morts, mais des vivants » (Lc 20, 38).   N'avait-il pas dit à Marthe, soeur de Lazare : « Je suis la résurrection. Qui croit en moi, même s'il meurt, vivra; et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais » ?

     

    En attendant, avec le vieux Job, je me plais à chanter :

    « Le jour viendra, Seigneur,

    où je m'éveillerai en ta présence ».

     

    Laurette Lepage


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