Le rythme du "dialogue théologique" entre catholiques et orthodoxes est lié à la complexité des thèmes, qui exigent un "effort extraordinaire d’étude et de réflexion", a déclaré Benoît XVI, le 28 juin 2011, lors de la réception d’une délégation du Patriarcat œcuménique de Constantinople, à la veille de la fête des saints Pierre et Paul. Pour le pape, la "communion" entre catholiques et orthodoxes doit croître jusqu’à la "pleine unité visible".

Dans son discours, le pape a expliqué qu’il suivait avec grande attention le travail de la Commission mixte pour le dialogue théologique entre l’Eglise catholique et l’Eglise orthodoxe. Si le Vatican juge officiellement le climat entre catholiques et orthodoxes positif, comme en ont témoigné les Journées de spiritualité orthodoxe russe au Vatican en mai 2010 et le voyage de Benoît XVI à Chypre, les 4 et 6 juin de la même année, le dialogue théologique, censé améliorer les relations entre les deux confessions chrétiennes, semble piétiner.

Lors de la dernière assemblée plénière de septembre 2010 à Vienne (Autriche), la Commission mixte n’était pas parvenue à se décider sur la publication d’un document commun sur le rôle du pape dans la communion de l’Eglise, au premier millénaire. Elle veut désormais se recentrer sur des questions essentiellement théologiques.

 

Des thèmes compliqués
"Au regard purement humain, on pourrait avoir l’impression que le dialogue théologique a du mal à progresser, a avoué le pape. En réalité, le rythme du dialogue est lié à la complexité des thèmes en discussion, qui exigent un effort extraordinaire d’étude, de réflexion et d’ouverture réciproque". Le souverain pontife a invité catholiques et orthodoxes à continuer ce cheminement ensemble et dans la charité. Devant la délégation conduite cette année par le Métropolite de France, Emmanuel Il, le pape a encore souligné que la communion non complète, qui unit déjà les deux Eglises, doit croître jusqu’à atteindre la pleine unité visible.

Selon Benoît XVI, dans un contexte historique de violence, d’indifférence et d’égoïsme, beaucoup d’hommes et de femmes se sentent égarés. Le témoignage commun de la vérité de l’Evangile permettra à l’Homme de "retrouver le chemin qui le conduit à la vérité". Le pape a rappelé que la recherche de la vérité est toujours aussi recherche de la justice et de la paix. Il a relevé l’important engagement, avec lequel le patriarche œcuménique orthodoxe de Constantinople, Bartholomée Ier, se dépense pour ces ouailles.

 

Une prochaine rencontre à Assise
Le pape a finalement évoqué la prochaine rencontre entre "les frères chrétiens, les représentants des autres traditions religieuses et des personnalités du monde de la culture et de la science", qui aura lieu à Assise, le 27 octobre 2011. Il s’est dit convaincu que ce rassemblement serait "le signe de la volonté de continuer à parcourir le chemin du dialogue et de la fraternité".

apic/imedia