• La naissance de Jésus illustrée sur un jeton

    Sylvain CampeauSYLVAIN CAMPEAU

    Les boutiques de souvenirs des grands centres de pèlerinage n’ont rien inventé : dès l’époque byzantine, il était possible pour les pèlerins qui visitaient les lieux saints de retourner à la maison avec un souvenir religieux comme en témoigne ce jeton qui évoque la naissance de Jésus.

    En décembre dernier, le Musée d’Israël a dévoilé ce jeton qui représente la naissance de Jésus à l’intérieur de l’église de la Nativité de l’époque byzantine [1]. Au centre, on voit le berceau et l’enfant entouré par l’âne et le bœuf. L’intérieur de l’église est représenté par les deux colonnes et la lampe du sanctuaire (en forme de goutte). Le style architectural de l’église de la Nativité représentée sur l’objet permet une datation approximative entre les 6e et 7e siècle (époque byzantine).

    Le jeton provient d’une collection léguée au musée par l’archéologue Dan Barag, un professeur de l’Université hébraïque de Jérusalem décédé en 2009. L’objet, de la taille d’une pièce de monnaie, a été repéré par Morag Wilhelm, conservatrice adjointe du musée.

    Selon elle, il était fréquent à l’époque que les pèlerins venus en Terre sainte rapportent des objets de dévotion comme ce jeton. Ces objets représentaient souvent des scènes importantes de la vie de Jésus comme sa naissance, son baptême ou sa crucifixion. Ces objets portent le nom d’eulogies, un terme dérivé du grec qui désignent des objets ayant fait l’objet d’une bénédiction. Le terme peut donc aussi s’appliqué aux ampoules en terre cuite qu’on remplissait d’eau du Jourdain ou d’huiles saintes.

    Malgré sa patine, sa forme et sa taille, le jeton n’est pas en métal. Il a plutôt été fabriqué à partir de la terre prélevée des lieux saints. Et selon le communiqué du musée, on lui prêtait « des vertus prophylactiques et de guérison ». Si ce n’est pas déjà fait, le jeton devrait être exposé dans la section « collections des pèlerinages » du Musée d’Israël, avec des bagues, des fioles, des pendentifs et des petites croix.

    Diplômé en études bibliques (Université de Montréal), Sylvain Campeau est responsable de la rédaction.

    [1] L’adoration des mages est représentée sur des jetons semblables, de la même époque, conservés au British Museum. Voir à ce sujet : Gary Vikan, Early Byzantine Pilgrimage Art, Washington, Dumbarton Oaks Research Library and Collection, 2010, p. 32.

    SOURCE http://www.interbible.org/

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  • Bonjour mes amis-es, je vous fais suivre une invitation qui pourrait vous intéresser.

    Comment lire la Bible sans être d'accord avec elle ? - SOCABI Comment lire la Bible
    sans être d'accord avec elle ?

     

    Chers amis de SOCABI,

    C'est avec plaisir que nous vous informons que notre prochain Séminaire connecté aura lieu le 24 mai à 14h, heure de Montréal (20h, heure de Paris). Nous recevrons alors Antoine Paris, docteur en études bibliques (Université de Montréal) et en études grecques (Sorbonne-Université), qui s’intéressera au problème posé par les réactions négatives que nous pouvons avoir en lisant certains passages de la Bible.

    On peut être en désaccord avec un texte de différentes façons : ne pas aimer la manière dont une histoire se termine, trouver un personnage détestable alors que le texte le valorise, refuser le message qu’un texte semble transmettre. Qu’est-ce qui explique ces réactions? Quelles relations entre les lecteurs.trices et le texte révèlent-t-elles? Que faire de ces rejets ou refus quand le texte concerné est la Bible? Lire la Bible sans être d’accord avec elle peut-il ouvrir des chemins de méditation, de prière, de vie?

    Les Séminaires connectés sont offerts gratuitement et on y participe via son ordinateur.

    Pour se connecter, il suffit de se rendre, le 24 mai peu avant 14h, heure de Montréal (20h, heure de Paris), au : 

    https://ulaval.zoom.us/j/9581530478

    Pour toute question, n’hésitez pas à communiquer avec nous en écrivant à directeur@socabi.org ou en téléphonant au 514 677-5431.

    Au plaisir de vous accueillir à cette activité!

     
     
     
     
    Pour nous joindre:

    Société catholique de la Bible
    2000, rue Sherbrooke Ouest
    Montréal (Québec)
    H3H 1G4
    Téléphone : 514 677-5431
    (directeur@socabi.org)

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  • Les icônes chrétiennes dans les Amériques

    Luc CastonguayLUC CASTONGUAY | 25 AVRIL 2022

    Nous savons tous que les Amériques ont été colonisées par des vagues immigrantes de plusieurs nations devant fuir parfois des situations difficiles de guerre ou d’oppression religieuse dans leur pays. Ces immigrants sont venus espérant trouver ici une terre de fortune et de liberté et ont emporté dans leurs bagages leur culture et leur croyance. Et c’est dans ce contexte de multiculturalisme religieux que les icônes se sont faites connaître ici et que s’insère notre icône de Kateri Tékakwitha. Il ne faut pas oublier que la question de la liberté religieuse joue un rôle important et déterminant dans l’histoire du Canada, des États-Unis, des pays de l’Amérique centrale et de l’Amérique du Sud, pour et dans le respect de tous.

    Au début de la chrétienté, l’Église ne faisait qu’une et la théologie et la tradition iconographique aussi. Après le grand schisme qui a divisé l’Église d’Orient et d’Occident au XIe siècle, l’Église orthodoxe a toujours voulu garder jalousement cette tradition dans l’écrin de ses canons sans trop vouloir la partager hors de ses croyances. Ce qui a eu comme effet positif de la conserver dans son milieu d’origine chaste et inaltérée. Mais les icônes, présentes depuis le début, se sont propagées dans toute la chrétienté. À travers l’histoire et le temps, les catholiques sont restés proches de cet art religieux ancien et certains fidèles d’Églises réformées s’en sont rapprochés pour fin de dévotions. En Occident cette art est resté longtemps méconnu ou mal connu et était apprécié que par certains initiés.

    Mais, depuis quelques décennies, l’iconographie a connu une vague de popularité. Les icônes anciennes et nouvelles aussi sont devenues pour les collectionneurs des œuvres d’art prisés, recherchés. Sa technique ancienne et sa théologie connaissent un engouement. Le pape Jean Paul II a écrit dans une lettre adressée aux artistes que d’une manière analogue à ce qui se réalise dans les sacrements, elle [l’icône] rend présent le mystère de l’Incarnation dans l’un ou l’autre de ses aspects [1]. » Nous devons savoir que dans la théologie orthodoxe, l’icône écrite dans le respect de ses canons et de sa tradition, devient présence.

    Le Québec a vu, dans les années 90, émerger des ateliers spécialisés pour offrir cette formation. Des associations d’iconographes et iconophiles se sont formées pour les appuyer. Tout en restant adeptes des icônes traditionnelles, les iconographes ont créé pour fin de dévotion les icônes de leurs nouveaux saints canonisés : prenons l’exemple de celle du frère André. D’autres voulaient que les représentations des icônes traditionnelles soient plus proches de leur culture respective : pensons ici à celle de Notre-Dame de la Guadeloupe, très populaire en Amérique centrale. Il est légitime pour les fidèles de ce Nouveau Monde de vouloir des icônes plus proches de leur culture religieuse et sociale.

    Pour lire la suite voir ICI

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  • Quelle joie de pouvoir vous partager cette vidéo offerte par SOCABI.

    Jésus, le rabbi de Nazareth
    Enregistrement de la conférence du 14 avril
     


    Chers amis de SOCABI,
     

    Nous avons eu droit à une conférence extrêmement intéressante le 14 avril dernier. Guylain Prince nous a en effet fait part des plus récentes découvertes au sujet du Jésus de l'histoire. Ces nouvelles révélations sont étonnantes, mais nous permettent de mieux comprendre qui était ce prédicateur galiléen.

    Pour les personnes qui n'auraient pas eu la possibilité de participer à l'activité en direct, ou pour celles qui aimeraient réécouter la présentation, il est possible de le faire en se rendant au: www.youtube.com/watch?v=dxetwbreJiI&t=1757s.

    Et pour soutenir SOCABI, il suffit de se rendre au: www.socabi.org/financement-2021-2022 où se trouvent toutes les informations pour faire un don par la poste, par carte de crédit ou par téléphone.

    Toute l'équipe de SOCABI profite de ce message pour vous souhaitez une heureuse période postpascale!

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    Un monde nouveau est déjà né

    Alain FaucherALAIN FAUCHER | 4E DIMANCHE DU CARÊME (C) – 27 MARS 2022

    La parabole du fils retrouvé : Luc 15, 1-3.11-32
    Les lectures : Josué 5, 10-12 ; Psaume 33 (34) ; 2 Corinthiens 5, 17-21
    Les citations bibliques sont tirées de la Traduction liturgique officielle.

    En ce quatrième dimanche du Carême, nous contemplons qui est Dieu pour nous et qui nous sommes pour lui. Nous constatons alors qu’« un monde nouveau est déjà né »…

    • Nous le constatons dans la générosité un peu folle du père de la parabole. Elle nous raconte qui nous sommes pour Dieu. Selon les mots de la deuxième lecture, nous devenons justes de la justice même de Dieu…
    • Nous le constatons dans l’autonomie vécue jadis lors de l’entrée en Terre promise : le peuple hébreu put enfin trouver par lui-même ce qui était nécessaire pour sa subsistance quotidienne…
    • Nous le constatons dans la sérénité du psaume, « sans ombre ni trouble au visage » quand on regarde vers le Seigneur…
    • Nous le constatons dans la réconciliation avec Dieu vécue par la grâce du Christ, selon l’insistance de saint Paul…

    La Bonne Nouvelle de ce dimanche provoque donc une prise de conscience fondamentale : Dieu nous croit dignes d’une insertion bienfaisante et féconde dans la famille de ses bien-aimés. Cette appartenance fonde notre autonomie en nous faisant goûter aux bons fruits de la réconciliation. Cette appartenance se consolide pour toute personne qui prend Dieu au sérieux.

    La saison du Carême nous invite à renouer avec notre identité profonde. Cette démarche de centration s’accompagne d’une joie du cœur durable et constructive, car elle est fondée sur les comportements de Dieu à notre égard. Nommer notre appartenance à Dieu nous ouvre sur l’éternité du don de Dieu et sur l’infinie nouveauté d’un monde transformé par ses soins affectueux. À mi-chemin du parcours de Carême, les lectures bibliques de ce dimanche viennent alimenter ce processus identitaire et cette joie à contre-courant.

    À l’évidence, dans la célèbre parabole des deux fils, l’évangile met en lumière les largesses du Père éternel. Mais il y a aujourd’hui au menu plus que cette parabole bien connue. Les autres éléments du parcours biblique évoquent les effets des dons constants du Père éternel. Ainsi sont décrites l’autonomie des bénéficiaires dans la conduite de leur vie et dans leur activité de louange (première lecture et psaume), puis la réconciliation possible au-delà des péchés du passé (deuxième lecture et évangile).

    Il était perdu et il est retrouvé

    Le récit de Jésus est devenu une icône du Carême. Sa représentation en image ou en peinture marque l’imaginaire chrétien depuis bien longtemps. Le père de famille est le personnage central du récit. Bafoué par les prétentions de son plus jeune fils, il attend activement son retour. Il dépasse toutes les limites de la dignité proche-orientale dans ses manifestations de bonté. Son fils aîné a raison de s’étonner devant un tel déferlement de générosité. Selon les critères du temps, le père se déshonore et agit dans l’incohérence la plus complète par rapport à sa dignité de père!

    Pourtant, le père a ses raisons d’agir ainsi. La réponse du père au fils aîné donne le ton de notre dimanche. Il faut porter une grande attention au verset 32 : « Il fallait bien festoyer et se réjouir : car ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé. » Au terme de notre parcours de lecture, cette déclaration du père de la parabole oriente notre regard vers la personne retrouvée. Même si la générosité appartient au père, le fils perdu et retrouvé est un personnage important : il est le déclencheur de la joie du père. Le fils aîné, morose et revendicateur, est également important dans l’équation. Il provoque la clarification véhiculée dans la déclaration du père. La mauvaise humeur du bon fils permet d’affirmer, en contraste, la joie profonde causée par le retour du frère dépravé. Les gestes extravagants du fils rebelle mettent en valeur le service quotidien assumé par le bon fils.

    Il est fascinant de nous entendre dire qu’aux yeux de Dieu nous sommes réconciliés et réinsérés dans la famille de Dieu. Nous sommes voués à l’autonomie par notre dignité aux yeux de Dieu, car nous sommes réconciliés et réinsérés dans la famille de Dieu. Parce que nous nous découvrons désirés par Dieu, attendus, réconciliés, réinsérés, nous savons davantage vers quelle bonne situation nous nous dirigeons au terme de nos journées, au terme de notre vie. Cette touche de certitude heureuse est bienvenue en ce quatrième dimanche de Carême centré sur la joie du cœur vécue dans le monde morose… renouvelé par Dieu.

    Une nouvelle existence      (LA SUITE EST ICI)

    Source http://www.interbible.org/

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  • 9. Ce que Paul apprend aux missionnaires d’aujourd’hui

    ROLAND BUGNON, CSSP | 21 FÉVRIER 2022

    Cette série s’inspire de l’invitation pressante faite par le pape François à tous les baptisés : devenir des disciples missionnaires de l’Évangile de Jésus Christ. Dans ce texte, l’auteur met en relief deux attitudes missionnaires de saint Paul : l’égalité et la dignité accordées à tous les membres de la communauté. Il souligne également la primauté de la foi en Jésus, Christ et Seigneur.

    En ce jour où j’écris ces lignes, l’Église célèbre « la conversion de Paul » (25 janvier). C’est une fête, car ce moment unique, quelques années après la mort de Jésus, aura une importance capitale pour la vie d’une jeune Église cantonnée jusqu’alors à Jérusalem, toujours étroitement liée à la Loi mosaïque et aux rituels du Temple.

    La rencontre de Paul avec Jésus sera pour lui, jeune pharisien fraîchement sorti de l’école de Gamaliel, le point de départ d’une aventure extraordinaire qui commence vraiment le jour où Barnabé vient le chercher à Tarse pour lui demander de venir l’aider à Antioche, la ville administrative la plus importante et le grand port commercial de la côte syrienne. Grâce à sa foi nouvelle, ses connaissances des Saintes Écritures et son dynamisme spirituel, il s’attache, avec Barnabé, à enseigner et à former la communauté qui s’est mise en place. Très vite, il n’exige rien d’autre que la foi en Jésus Christ, de la part des gréco-romains que l’évangile de Jésus Christ intéresse au plus haut point.

    La première caractéristique des futures églises pauliniennes est donnée là : elles sont ouvertes à tous. Juifs et Grecs y trouvent leur place, hommes et femmes, hommes libres et esclaves. Paul a fait sauter les barrières qui séparent généralement les humains, les uns vis-à-vis les autres, en raison de leurs cultures, de pratiques religieuses ou d’organisations sociales différentes. S’asseoir à la même table et manger ensemble la nourriture qui a été préparée, sans avoir peur de consommer quelque chose d’impur… c’est désormais possible. À Antioche, la jeune communauté chrétienne vit dans la liberté de l’Esprit. Ce ne sont plus les formes rituelles ou la pratique stricte de la Loi qui sont essentielles pour le salut de l’être humain, mais la foi en Jésus, Christ et Seigneur.

    Cette conviction prendra de plus en plus d’importance au cours des futurs voyages missionnaires de Paul et sera largement développée dans les lettres qu’il écrira, aux Galates et surtout aux Romains. Par sa pratique et dans ses paroles, Paul libère une population vivant sous le régime de la peur de la divinité et ouvre l’avenir en suscitant dans les cœurs une espérance très forte et un amour sans faille. L’autre, le différent considéré comme un ennemi, l’esclave aux yeux de son maître, deviennent tous des frères en Jésus-Christ. C’est ce que l’on découvre dans un billet que Paul envoie à Philémon en même temps qu’il demande à Onésime, devenu chrétien lui aussi, de retourner chez son maître. Voici le contenu principal de ce billet :

    J’ai quelque chose à te demander pour Onésime, mon enfant à qui, en prison, j’ai donné la vie dans le Christ… Je te le renvoie, lui qui est comme mon cœur.  Je l’aurais volontiers gardé auprès de moi…Mais je n’ai rien voulu faire sans ton accord, pour que tu accomplisses ce qui est bien, non par contrainte mais volontiers.S’il a été éloigné de toi pendant quelque temps, c’est peut-être pour que tu le retrouves définitivement, non plus comme un esclave, mais, mieux qu’un esclave, comme un frère bien-aimé : il l’est vraiment pour moi, combien plus le sera-t-il pour toi, aussi bien humainement que dans le Seigneur. Si donc tu estimes que je suis en communion avec toi, accueille-le comme si c’était moi.  (Phm 11-17).

    À l’époque où Paul écrit ces lignes, l’esclavage fait partie de la structure sociale et personne LA SUITE ICI

    SOURCE http://www.interbible.org/

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  • ODETTE MAINVILLE | 14 FÉVRIER 2022

    Découvrir Luc : une série d’articles où Odette Mainville examine l’œuvre de Luc (évangile et Actes) pour en présenter les grands thèmes. L’importance de la prière dans l’œuvre de Luc est soulignée dans ce qui suit.

    La prière de Jésus est un thème caractéristique du troisième évangile. Non seulement Luc nous présente-t-il un Jésus qui prie, mais il nous montre aussi un Jésus qui enseigne et exhorte à prier.

    Dans quelle circonstance et à quel endroit Jésus prie-t-il ?

    Dans l’évangile de Luc, c’est à la suite de son baptême que l’on retrouve Jésus en prière pour la première fois. Alors que Marc (3,9-11) et Matthieu (3,13-17) apportent des précisions sur le lieu et les circonstances du baptême de Jésus par Jean, Luc ne fait qu’informer qu’à l’instar de « tout le peuple (qui) était baptisé, Jésus baptisé lui aussi, priait » (3,21). Bien qu’implicites, ces précisions sont effectivement absentes en Luc. L’information voulant que Jésus soit priant dès qu’il fût baptisé ne manque toutefois pas d’intérêt considérant que son baptême marquera le début de sa mission (4,14), ce, après qu’il aura vaincu Satan au désert (4,1-13).

    La deuxième occasion où on retrouve Jésus en prière, c’est dans la montagne à ce moment crucial où il s’apprête à appeler ses disciples (6,12-16). À noter d’ailleurs l’insistance de Luc pour souligner l’importance de cet appel : « Jésus s’en alla dans la montagne pour prier et il passa la nuit à prier Dieu » (6,12). Or, dans les deux autres synoptiques, il n’est pas question de prière de Jésus précédant l’appel des Douze.

    Un autre moment où on retrouve Jésus priant sur la montagne est juste avant la transfiguration. Cet épisode relaté par les trois évangiles synoptiques informe unanimement que Jésus s’y était retiré avec Pierre, Jacques et Jean, mais Luc est le seul à faire mention de la prière de Jésus. Cette fois encore, son insistance est remarquable : « Jésus (…) monta sur la montagne pour prierPendant qu’il priait, l’aspect de son visage changea et son vêtement devint d’une blancheur éclatante » (9,28-36). Il se peut qu’en introduisant le motif de la prière de Jésus, Luc ait voulu faire état de sa prédisposition psychologique à l’évènement qui va suivre, mais qu’il ait voulu aussi, par le sceau de la transfiguration, attester de son union parfaite à Dieu dans la prière.
               
    L’Évangile de Luc comporte cinq autres occurrences qui lui sont propres montrant un Jésus priant. Tout d’abord, dans un endroit indéterminé, il prie juste avant d’enseigner aux disciples à prier, eux-mêmes, selon les paroles du Notre Père (11,1). Il s’agit d’un épisode émanant de la Source que Luc partage avec Matthieu (6,9-13) et pourtant ce dernier ne le fait pas précéder de la prière de Jésus.

    À la Cène, lors de ce dernier repas pris en compagnie de ses disciples, Jésus informe Pierre qu’il a prié pour lui « afin que (sa) foi ne disparaisse pas » (22,32). Or, cette parole adressée à Pierre précède immédiatement l’avertissement au sujet de son reniement (v. 34); comme si Jésus avait voulu lui signifier que cette horrible faute ne lui sera pas impardonnable.

    Luc insistera encore sur l’importance de la prière de Jésus dans le cadre de la Passion. Tout d’abord, au Jardin des Oliviers, après avoir exhorté ses disciples à prier pour ne pas entrer en tentation, il se retire à l’écart, « se met à genoux et prie : ‘Père si tu veux écarter de moi cette coupe… mais que ce soit ta volonté et non la mienne qui se réalise’ (…) Pris d’angoisse, il priait plus instamment » (22,41-42.44). Et enfin, sur la croix, il pria pour ses bourreaux : « Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font » (23,34). Puis au moment de rendre le dernier souffle, Jésus adresse cette dernière prière au Père : « Je remets mon souffle entre tes mains » (23,46).

    Ainsi, dans l’Évangile de Luc, chaque moment important de la vie de Jésus est précédé ou accompagné de la prière, ce qui révèle la relation étroite qu’il entretient avec le Père. Certes, l’exemple du Jésus priant se fait en soi enseignement sur la manière et la nécessité de prier; mais à cet enseignement implicite de la part du Maitre s’ajoutera encore celui explicite à l’intention de ses disciples et des foules qui l’écoutent.

    L’enseignement de Jésus sur la prière

    Si les épisodes relevés plus haut au sujet de la prière de Jésus sont exclusivement de l’évangéliste Luc, les suivants concernant son enseignement aux disciples sont en majorité traditionnels, c’est-à-dire qu’ils se retrouvent également dans l’un ou l’autre des évangiles synoptiques ou même dans les deux autres.

    Le premier exemple de cet enseignement sur la prière s’inscrit dans le prolongement du discours sur les béatitudes alors que Jésus exhorte les auditeurs à aimer même leurs ennemis : « Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient » (6,27-28). Ces exhortations qui préconisent de rendre le bien pour le mal pourraient, de prime abord, sembler contre nature. Elles se basent pourtant sur un principe à double volet, celui voulant que le mal engendre le mal et que le bien engendre le bien. Ainsi, rendre le mal pour le mal ne contribuerait qu’à perpétuer le courant destructeur, alors que rendre le bien pour le mal peut non seulement freiner ce courant destructeur, mais aussi susciter une réflexion positive, voire réparatrice, dans le cœur du malfaiteur, possiblement désarçonné par l’accueil bienveillant de l’offensé. Autrement dit, le fait de rendre le bien pour le mal peut se faire initiateur d’un courant susceptible d’orienter sur une voie constructive.

    Les autres exhortations à la prière sont à la fois nombreuses et diversifiées quant aux intentions qui les sous-tendent. On se limitera ici à les énumérer :  Pour lire la suite c'est ICI

    source http://www.interbible.org/

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