• L’huile : de l’alimentation au salut

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    Pour le peuple de la Bible, l’huile employée est celle qui est obtenue en pressant les olives des nombreux oliviers de la région. Elle est très importante dans la vie quotidienne.

     

         D’abord, l’éclairage se fait par l’utilisation de lampes à l’huile (Ex 25,6; Mt 25,3). Tout comme aujourd’hui, l’huile sert à la préparation des aliments (Ex 29,23). Elle sert d’onguent thérapeutique pour soigner les plaies (Lc 10,34). Elle protège le cuir des boucliers des soldats (2 S 1,21). L’huile parfumée est employée pour sur le visage, la tête et les cheveux (Ps 103,6). Il était bien vu de parfumer la tête des hôtes accueillis chez soi (Lc 7,46). Enfin, l’huile était employée lorsqu’on voulait consacrer quelque chose à Dieu comme les objets de culte (Lv 8,10) où quelqu’un comme un roi ou un prêtre. Avec tous ces usages, on comprend que l’huile était une denrée commerciale très importante qui était exportée aux pays voisins. 

     

         Symboliquement, l’huile est un signe de la bénédiction de Dieu (Dt 7,13), de richesse (Qo 7,1), de joie (He 1,9) et de fête (Qo 9,8). Par opposition, le manque d’huile est un signe de deuil (Es 61,3) ou d’une grande misère (1R 17,12). 

         Les mots messie en hébreu et christ en grec désignent littéralement celui qui a reçu l’onction d’huile. Lors de l’époque de la royauté, ces mots désignaient le roi qui avait été consacré en recevant l’onction d’huile pour mener son peuple. Après l’exil à Babylone et la fin des rois, le peuple espère qu’un messie puisse à nouveau rétablir l’indépendance du peuple. Les premiers chrétiens vont reconnaître en Jésus un messie pour Israël et pour l’humanité. Ils vont comprendre que Jésus est le messie, le christ attendu par Israël. Par ailleurs, bien qu’on lui attribue le titre de Christ (celui qui a reçu l’onction d’huile) aucun récit ne montre Jésus recevant une onction d’huile. On peut en comprendre que le symbole de ce que représente le Christ est beaucoup plus important que l’onction concrète.

    Sébastien Doane

     

    Source www.interbible.org

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  • Et si personne ne connaît bien la Bible?

     

    atelier reunion Il est tout à fait compréhensible qu’on craigne qu’un groupe biblique dans lequel personne n’a de connaissance biblique particulière s’égare, les interprétations subjectives ou fantaisistes ne pouvant être contrôlées. Pourtant, dans notre définition d’un groupe biblique, nous avons inclus « sans la présence nécessaire d’un expert ». Autrement, il y aurait bien peu de groupes bibliques!

     

         En réalité, il faut absolument que le groupe puisse compter sur un expert. Mais ce dernier n'a pas besoin d'être un membre du groupe. On peut s'assurer du soutien extérieur d'une personne compétente, qui accepte d'aider le groupe en cas de difficultés spéciales. La plupart des personnes qui connaissent bien la Bible seront heureuses d’assurer cette consultation qui peut se faire par téléphone entre les réunions. On doit se servir aussi avec profit des experts écrits : il s’agit en premier lieu des notes et des introductions des bonnes éditions de la Bible, puis des livres ou cahiers écrits par des spécialistes et de site web comme www.interbible.org

     

         Les risques de voir le groupe s’égarer sont donc réduits par le recours à un expert, qu’il soit dans le groupe, à l’extérieur du groupe ou imprimé. De toute façon, la participation à un groupe biblique est un bon moyen de réduire au minimum le risque d’interprétation incorrecte : en soumettant son point de vue aux autres, chacun s’expose à le voir corrigé ou contesté. Celui qui n’est pas prêt à confronter son opinion au jugement des autres ferait mieux de rester chez lui et de chercher à résoudre seul ses problèmes.

     

    Paul-André Giguère, bibliste et théologien

     

    Source www.interbible.org

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    Paul-André Giguère


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  • « Je suis venu trois fois »

     

    « Jésus parlait à ses disciples de sa venue; il leur disait cette parabole : ... Veillez donc, car vous ne savez ni le jour, ni l'heure » (Mt 25, 1-13).

     

    éveque 2Il y avait un curé de petit village qui se sentait bien seul. Un jour, il supplia le Seigneur: «Viens me faire une visite!»

          - D'accord, dit le Seigneur, je viendrai demain.


    M. le curé se leva très tôt pour bichonner son âme et son presbytère. Vers 8 heures on sonna. C'était le petit Antoine.

        - Ma grand-mère va pas bien, elle veut vous voir.

    Ennuyé, M. le curé dit à Antoine qu'il irait le lendemain parce que aujourd'hui il était trop pris. À midi, on sonna. C'était Gustave le clochard.

         - Je peux manger avec toi?

    M. le curé lui donna rapidement du pain puis ferma très vite la porte.

         - J'attends de la visite.

    À 8 heures du soir, enfin un coup de sonnette le fit bondir de joie. Mais c'était le maire qui venait le voir pour un problème personnel. Il l'écouta distraitement: «Qu'est-ce qu'ils ont tous aujourd'hui?» Le maire partit, étonné et déçu. À minuit, M. le curé soupira :

        - Seigneur, tu n'es pas venu!

        - Mais si, dit le Seigneur, je suis venu trois fois (A. Sève, 365 matins, p. 143).

     

    LIEN : L'évangile de Mathieu offre trois paraboles successives sur la vigilance: le serviteur qui attend son maître, les dix vierges, les talents. Même si le fond de scène se situe dans les «temps derniers», les paraboles nous ramènent vite au temps présent. Dans cette parabole les dix vierges se préparent à aller à la rencontre de l'époux; devant son retard, elles finissent par s'endormir. La rencontre est ratée.

         Dieu se présente ainsi à l'improviste au jour où l'on n'y pense plus, au moment où l'on ne l'attend plus. Dieu semble tarder ou apparemment absent; et on finit par se lasser et tomber dans la tiédeur, la routine, l'engourdissement. Puis la lampe faiblit, vacille et s'éteint...

    Source www.interbible.org

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  • L’apport des femmes à l’exégèse et à la théologie

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    Lorsque des femmes ont pu avoir accès aux études en théologie, elles ont voulu, comme dans d’autres secteurs, pousser plus loin leurs réflexions concernant leur place et leur rôle, avoir des réponses à leurs interrogations, comprendre le statut inférieur qu’elles avaient dans l’Église. Certaines sont devenues spécialistes de la Bible et de la théologie. Elles se sont mises à poser des questions sur ce qui les concernait. Elles se sont rendu compte que l’ignorance fréquente de leurs paroles et de leurs gestes dans les textes ne voulait pas nécessairement dire leur absence dans les enjeux importants de la vie de la communauté, que ce silence n’était pas le signe de la volonté de Dieu/e [1]. Il fallait apprendre à lire leur présence à travers des petits signes, des traces et rappeler que Dieu/e avait créé hommes et femmes en toute égalité, tel qu’il est écrit dès les premières pages du livre de la Genèse.

    Pourquoi une théologie et une exégèse féministes?

         Les femmes ont transformé la façon de faire de la théologie. Elles ont agi de telle sorte que ce ne soit plus uniquement une affaire d’hommes, une affaire de clercs. Des femmes détiennent maintenant des doctorats dans le champ de la théologie et des sciences religieuses. J’en ai répertorié plus de cent au Québec et au Canada français. Des femmes sont devenues très compétentes dans la théorie comme dans la pratique de la théologie et de l’exégèse. Elles ont apporté une façon différente de travailler les textes à cause des questions qu’elles se posaient. Elles se disaient en lisant certains textes bibliques : « Ça ne se peut pas que Dieu/e infériorise ainsi les femmes! » Après s’être formées en théologie et en études bibliques, elles se sont mises au travail pour traduire et interpréter des textes. Certaines biblistes ont développé des stratégies de travail dans leur recherche de sens de certains écrits bibliques.

    Comment s’articulent-elles?

         Comment tout ceci s’est-il articulé? Les femmes chercheures dans ces domaines se sont mises à porter une attention particulière au fait que les auteurs des textes bibliques pouvaient avoir eu des idées préconçues, que ces présupposés avaient pu influencer leur façon d’écrire ce qu’ils voulaient transmettre et qu’il fallait les déceler pour comprendre le sens du texte. Elles ont également cherché à connaître l’influence qu’avaient eue les textes bibliques sur la légitimation de l’infériorisation des femmes. Elles ont ainsi pris conscience que certains textes bibliques étaient sources de discrimination envers les femmes et que ça ne devrait pas exister si la Bible est parole de Dieu/e [2]. Car ceux qui ont écrit la Bible, comme par la suite les exégètes, les biblistes, les professeurs et les prédicateurs, étaient jusqu’à très récemment des hommes et peu d’entre eux étaient sensibles à la question des femmes; ils avaient des présupposés induisant la supériorité des hommes. Les prédicateurs n’hésitaient pas, par exemple, à s’adresser à un groupe de femmes en disant : « Mes bien chers frères… » Et ceux qui reconnaissaient l’égalité des hommes et des femmes se centraient sur une complémentarité mal comprise qui, dans les faits, limitait les possibilités des femmes. On retrouve dans cette catégorie les nombreux textes figeant le rôle de la femme dans une fonction maternelle physique, psychologique et/ou spirituelle, fonction qui limite l’ouverture possible à l’ensemble des responsabilités dans l’institution ecclésiale.

     

         Les femmes théologiennes et exégètes ont donc peu à peu développé une attitude de soupçon devant les traductions des textes bibliques et ont adopté des stratégies pour provoquer des changements et faire évoluer la question. Elles se sont mises à l’œuvre pour retracer les mauvaises traductions ou les mauvaises interprétations issues du contexte patriarcal dans lequel elles avaient été produites.

     

         Elles ont ainsi adopté des stratégies visant à épurer le sens qui avait été donné jusque-là aux textes sans tenir compte alors du paramètre « femme ». Elles souhaitaient rejoindre la vérité des textes et en offrir une interprétation plus juste. J’en évoque quelques-unes [3]. Il s’agit d’abord de bien traduire le texte. Parfois, le texte original a un sens qui inclut les femmes et les hommes et les traductions privilégient le masculin; c’est souvent le cas lorsqu’on traduit du grec au français, par exemple. Cette situation contribue ainsi à rendre les femmes invisibles des textes, ce qui est une manière de les rendre invisibles dans la société et dans l’Église. Il est donc nécessaire d’être vigilants en ce qui a trait aux traductions. Il est également important de mettre l’accent sur les textes au pouvoir libérateur pour les femmes. Certains textes, par exemple, permettent de montrer le rôle important joué par des femmes à l’origine de la chrétienté. Il est donc utile d’aller chercher ces textes et d’attirer l’attention sur ces passages où les femmes sont représentées de façon dynamique; que l’on pense aux passages qui évoquent la Samaritaine, Marie de Magdala, Phœbé, par exemple. Rendre les femmes visibles là où elles sont sous-entendues dans les textes bibliques est une autre des stratégies à utiliser pour rendre justice aux femmes. Quand on parle de l’humanité, par exemple, on se doit de préciser s’il s’agit d’hommes et de femmes. Une autre stratégie consiste à voir au-delà de ce que le texte livre dans une première lecture, à le situer dans son contexte. Ainsi, l’ordre des noms a son importance dans la Bible et le fait que Prisca, collaboratrice de Paul, soit nommée avant son mari Aquila peut indiquer qu’elle aurait joué un rôle plus important que lui dans l’animation de la communauté. Il importe évidemment d’être vigilants pour éviter les interprétations fausses; par exemple, Marie Madeleine n’était pas une femme de mauvaise vie, telle qu’on nous l’a généralement présentée. J’y reviendrai plus loin.

     

         Comme vous pouvez le constater, cette façon de faire de la théologie et de l’exégèse en se préoccupant des femmes permet une meilleure compréhension des écrits bibliques. Connaître la façon dont la Bible a été écrite est déterminant pour sa compréhension.

    [1] NDLR : L'orthographe du mot Dieu/e n'est pas ici une erreur mais une manière de refléter le fait que la divinité biblique n'est pas sexuée. Pour marquer cette altérité de la divinité et tenir compte des textes qui parlent de Dieu comme une mère, certains milieux féministes utilisent cette graphie.

    [2] Sandra M. Schneiders. Le texte de la Rencontre (trad. : Jean-Claude Breton & Dominique Barrios-Delgado). Paris, Cerf, 1995 (1991 pour l'original).

    [3] Ibidem.

    Pauline Jacob

    source http://www.interbible.org

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  • balado Un exorcisme assez particulier

    audioCapsule audio : 22 min. |  cliquez ici

    Tout dans ce récit nous déroute et nous surprend. Jésus rencontre un possédé et le libère par l’exorcisme d’une légion de démons qui se réfugient dans un troupeau de porcs qui se suicide alors dans la mer. Ce récit parle de l’identité de Jésus. Il nous révèle sa force plus grande que les forces du mal. Est-ce que des gens souffrent encore aujourd’hui comme le possédé du récit?

    Série « Récits insolites de la Bible » diffusée sur les ondes de Radio Ville-Marie (Montréal).
    Première diffusion le 19 avril 2011 • Réalisation et animation : Sébastien Doane • Lectrice invitée : Marie Laferrière • Technicien : Alain Primeau •  Extraits musicaux : Loreena Mckennit, Bach, Prélude en Si mineur BWV 578, BBC Philharmonic.

    Sébastien Doane, bibliste, est l'auteur de Mais d'où vient la femme de Caïn? Les récits insolites de la Bible (Novalis/Médiaspaul, 2010) dont la série s'inspire.

    Index des balados de la série Récits insolites de la Bible »

     

    Source : http://www.interbible.org

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  • Les prophètes : Moïse

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    Capsule vidéo de 12 min. avec Pierre-René Côté, prêtre, exégète et professeur associé
    Faculté de théologie et de sciences des religions, Université Laval

    ou vous rendre : http://www.interbible.org/medias/2011/PV201-Moise.html

      Le prophète est une personne saisie par Dieu. Son message subit l’épreuve du temps avant d’être reconnu « Parole de Dieu ». Moïse, l’un des premiers médiateurs, est l’un des plus importants prophètes du judaïsme. Yahvé le choisit comme libérateur de son peuple et témoin privilégié pour transmettre sa Loi et son nom.

    Chronique « Les prophètes » dans le cadre de l'émission Parole et vie diffusée sur Vox (Vidéotron) et Cogéco
    Première diffusion le 25 septembre 2011 • Réalisation : Lise Garneau • Production : Auvidec

    Index des vidéos de la série Les prophètes »

    Lire aussi

    audioMoïse et son appel (Jean Duhaime)

    Le bâton de Moïse (Frédéric Manns, OFM)

    Les idées suicidaires de Moïse (Sébastien Doane)

     

    Source http://www.interbible.org

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    Madame, Monsieur...


    Tu aimeras le Seigneur ton Dieu ... et ton prochain comme toi-même (Matthieu 22, 37-39)


    pain-unit--2.gifÀ Montréal, dans les années 80, un soir de novembre, une foule de priants quittent une église du centre-ville. Ils étaient venus entendre un prédicateur charismatique renommé leur parler de charité, d'amour, de pardon.

         Par couples ou par grappes les gens se disaient leur admiration pour la beauté de ce qu'ils venaient d'entendre.

         Au coin de la rue un itinérant tend la main avec insistance: «Madame, monsieur, la charité s'il vous plaît». Les gens passent indifférents ... la plupart. À un moment donné deux personnes doivent faire le détour pour éviter l'homme qui se tient là.

         « Pourquoi la ville ne fait-elle rien pour nous enlever ces bums-là de dans les rues? » commente l'une des deux.

          «Tu as bien raison, si on les laisse faire on les aura sur nos perrons bientôt (Témoignage).


    LIEN : « C'est dans les gestes et les attitudes que se vérifie la qualité de notre amour pour les autres.

         Par sa vie et ses paroles, Jésus nous apprend à agir en tenant compte de trois points de repère: l'amour de Dieu, de soi-même et de son prochain. Jamais l'un sans l'autre. Une recette de vie éternelle!» (André Tiphane, Prions en Église, vol. 3.1, no 10).

         Regardons notre vie, enlevons tout le fla-fla des convenances, des apparences, pour ne garder que l'éclairage de «Tu aimeras...» que Jésus nous dit dans l'évangile d'aujourd'hui. Ne soyons pas trop surpris d'y retrouver des occasions où nos gestes et nos attitudes ne s'accordent pas avec le discours de Jésus.

     

    Source www.interbible.org

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  • chronique du 14 octobre 2011


    Une Église peut-elle détenir la vérité ?

    foi.jpgQuestion   Je suis une ex-témoin de Jéhovah et j'ai du mal à me situer... Une Église peut-elle vraiment détenir la vérité? Je lis la Bible et découvre que Jésus est appelé la vérité. Une Église qui prétend être la seule vraie détiendrait donc Jésus? Peut-on posséder Jésus? (Karine)

    Réponse  Les premiers mots qui me viennent à l’esprit, c’est la question que pose Pilate à Jésus lors de son interrogatoire : « Qu’est-ce que la vérité? » (Jn 18,38), ce à quoi Pilate, représentant du pouvoir impérial, ne trouve aucune autre réponse que celle de le faire fouetter et torturer. La vérité dont nous parlons n’est pas celle imposée par l’empire, la vérité qu’on défend à coups d’interventions militaires, la vérité unique, celle du dieu Argent. Une telle vérité écrase les gens et détruit les sociétés.

         Jésus a été un paysan de Galilée à une époque troublée et violente, dans un pays occupé militairement par les Romains, sous la férule cruelle d’Hérode et des grands prêtres du sanctuaire de Jérusalem. Il s’est solidarisé avec les laissés-pour-compte de ce système qui maintenait dans la misère la plus grande partie des populations. Jésus a remis en question la manière de croire des pharisiens et des Légistes qui étaient les interprètes officiels de la Loi divine. Les gens ont mis leur confiance en lui, ils l’ont suivi malgré les dangers jusqu’à Jérusalem. Jésus, le charpentier de Nazareth était l’envoyé de Dieu; on pouvait se fier sur lui. Il ne mentait pas, il ne cherchait pas son intérêt, il était animé d’une immense compassion, éveillant et relevant les malades, les marginaux, les appauvris, les sans-voix et sans-statuts. Les femmes ont senti qu’il n’était pas un homme comme les autres, machiste et dominant. Les étrangers ne se sont pas vus mis de côté par une attitude nationaliste et sectaire. « Qui me voit a vu le Père. » (Jn 14,9) Son amour et sa compassion pour l’humanité souffrante révèlent totalement la Vérité de Dieu Père.

         Prendre le chemin de Jésus, c’est le suivre sur ce chemin de la praxis. « Ce ne sont pas ceux qui répètent ‘‘Seigneur! Seigneur! ’’ qui entreront dans le règne des cieux, mais uniquement celui qui aura fait la volonté de mon Père dans les cieux. » (Mt 7,21) « Nous, nous aimons parce qu’il nous a aimés le premier. Celui qui dit "J’aime Dieu" et déteste son frère ment. » (1 Jn 4,20) C’est alors que nous sommes dans la vérité.
    Église et vérité

         C’est en ce sens qu’à travers Jésus nous voyons le Père : « Ne soyez pas bouleversés, vous faites confiance à Dieu, faites-moi aussi confiance… C’est moi le chemin, la vérité, la vie… Qui me voit a vu le Père. » La communauté des disciples a voulu suivre Jésus sur son chemin. Comme Pierre et tous les apôtres, nous avons souvent renié le Christ. Nous avons cessé de le voir présent dans les opprimés, les affamés, les affligés. Divisions, excommunications, disputes sur la personnalité de Jésus, sur les doctrines échafaudées à travers plus de deux millénaires nous ont détourné de l’essentielle vérité. L’Église est divisée alors que Jésus nous demande d’être unis. Dans ce contexte, la question est très pertinente : « Une Église peut-elle vraiment détenir la vérité? » On ne parle pas ici d’une vérité abstraite, d’adhérer à tels dogmes ou à telle règle morale; il s’agit de savoir si nous sommes sur le chemin du Christ, si nous sommes vraiment sur son chemin, avec les déshérités de ce monde, solidaires jusqu’à donner notre vie pour qu’ils et elles « aient la vie en abondance. » (Jn 10,10)

         Personne ne peut posséder Jésus, aucune Église ni même le christianisme. Souvent on prétend parler en son nom, interpréter ses paroles, dire quel est le chemin à suivre. Mais nous le faisons à tâtons, dans l’obscurité de notre monde, comme ces astronomes qui ont trouvé un petit enfant dans une maison de Bethléem en suivant une étoile dans la nuit. (Mt 2,13) Les Églises et les religions doivent montrer beaucoup d’humilité et d’ouverture quand elles parlent de Dieu et de Jésus. Avec sagesse, les Juifs ont l’habitude de ne jamais prononcer le nom de Dieu, car prononcer le Nom, c’est s’approprier la personne et la mettre à son service. Dieu est l’Innommable, qu’on découvre en cheminant, qu’on perçoit par intuition, il est le Tout Autre. Dans le Coran, Allah a quatre-vingt dix-neuf noms et le centième nous est inconnu. « Dieu, personne ne l’a jamais contemplé. » (1 Jn 4,12) Bien arrogant qui prétend avoir le dernier mot sur Dieu et sur Jésus.

         Toutes les Églises cherchent de leur mieux à suivre Jésus et souvent maladroitement, le chemin, la vérité et la vie; c’est ensemble, en nous mettant au service des pauvres de notre monde, en soulageant la souffrance, en dénonçant les injustices sociales, que la Vérité apparaîtra et que le Père de Jésus et notre Père sera connu. Et Dieu s’est engagé à nous soutenir sur ce chemin de vérité en étant avec nous jusqu’à la fin des temps. « Je ne vous laisse pas orphelins, je vous reviendrai » (Jn 14,18)

         Pour aller plus loin, je vous suggère un texte très lumineux d’Yves Guillemette sur le mot vérité dans la Bible.

    Claude Lacaille

    Source www.interbible.org

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    Terre Sainte, me voici !

    J’ai eu l’opportunité de voyager en Terre sainte cet été. J’avais beaucoup lu et étudié sur le sujet, mais il n’y a rien comme de marcher là-bas pour mieux comprendre la Bible.

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    Le voyageur devant la tour d'une mosquée et le dôme du Saint-Sépulcre

         J’ai d’abord été frappé par la diversité de la ville de Jérusalem. Bien entendu, on y retrouve des juifs, des chrétiens et des musulmans. Mais en plus, chaque groupe a des dizaines de confessions particulières. Et, chacun a sa façon se de s’habiller, ses langues, ses rites particuliers. Pour ajouter à la diversité, il y a aussi tous les pèlerins et touristes venus du monde entier. Tout ça, dans les petites rues d’une ville ayant environ 3000 ans d’histoire.

         Dans ce pays, l’archéologie est à l’honneur. On dit ici que les pierres parlent. Elles racontent l’histoire d’un peuple. Et des pierres, il y en a partout! J’ai pu découvrir les ruines de Qumrân, de Massada, de Megiddo, de Jéricho. J’ai aussi visité les villages de pêcheurs de Capharnaüm, nagé dans la mer de Tibériade, prié au mont des Oliviers et au mur des Lamentations… La prise de contact avec mes racines bibliques m’a ému.

    Le nord du Lac de Galillée et le mont Arbel

    Le nord du Lac de Galilée et le mont Arbel

         Les expériences les plus spirituelles pour moi étaient dans le contact avec la nature. Je crois avoir senti la présence de Dieu en me promenant sur le rivage du lac où Jésus a appelé ses disciples, dans le calme et les paysages du mont Tabor ou lors d’une éprouvante expédition dans les montagnes désertiques de la Judée.

    Mike devant l'arbre de Zachée

    Mike devant l'arbre de Zachée

         Au-delà de ces lieux visités, ce sont les rencontres qui m’ont bouleversé. Par exemple, en Palestine, j’ai pu discuter pendant une heure avec Mike, un petit bonhomme de 12 ans qui doit travailler tous les jours pour aider sa famille. Il vit à Jéricho au pied de l’énorme sycomore sur lequel on dit que Zachée (Lc 19,1-10) a grimpé pour voir Jésus passer. Mike grimpe à cet arbre pour récolter ses fruits et les revendre aux touristes. Il sait bien que l’arbre ne peut avoir plus de 200 ans, mais il ne le dit pas aux touristes pour pouvoir continuer à travailler. À son âge, il est inquiet de la situation financière et politique de son peuple, mais rêve quand même d’un monde meilleur.

    Une icône de la Vierge est peinte sur le mur de sécurité

    Une icône de la Vierge est peinte sur le mur de sécurité
    (photo © Marie-Armelle Beaulieu)

         À Bethléem, j’ai rencontré Youssef, un professeur d’école secondaire, qui travaille aussi comme chauffeur de taxi pour payer les études de ses sept fils. Il m’a fait visiter le camp de réfugiés Aïda entouré du mur de sécurité érigé par Israël. Je n’ai jamais été aussi fier d’être catholique que lorsqu’il me parlait du pape. Pour ce musulman, notre pape est un saint homme puisqu’il est venu au camp de réfugiés et qu’il a prié pour la justice devant le mur en attirant l’attention internationale sur leur situation difficile. J’ai marché avec lui sur le bord du mur pour y découvrir l’art des graffitis qu’on y retrouve. Imaginez-vous qu’on y retrouve même une icône de Marie! Des groupes de religieuses vont d’ailleurs prier le chapelet au bord de ce mur chaque semaine.

    Soldats devant le mur Occidental

    Soldats devant le mur Occidental

         J’ai aussi rencontré des Juifs. Je suis allé au mur des Lamentations pour célébrer le sabbat avec eux. On y retrouvait une atmosphère très particulière remplie de prière fervente et de joie. Pendant que certains récitent des psaumes face au mur, d’autres chantent et dansent de toute leur force. J’avoue que les centaines de jeunes soldats armés jusqu’aux dents dans ce lieu de prière m’ont un peu déconcerté...

         L’an prochain à Jérusalem! J’ai bien l’espoir d’y retourner et peut-être de vous rencontrer là-bas...

    Sébastien Doane

     

    Source www.interbible.org

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  • La parabole qu’il ne faut pas comprendre

     

    balado.jpg Vous savez que Jésus utilisait souvent les paraboles pour s’exprimer. Et plusieurs sont très intéressantes puisqu’elles favorisent la réflexion. Mais, il y en a un passage dans l’Évangile selon Marc où Jésus semble ne pas vouloir que s’est auditeurs comprennent se qu’il raconte en parabole. Qu’est-ce qu’une parabole?

    À la première écoute, on penserait que Jésus ne veut pas qu’on comprenne les paraboles. Une première explication était de voir que Jésus cite un texte d’Isaïe pour expliquer pourquoi la majorité des juifs n’ont pas reconnu Jésus comme Messie. Une deuxième serait que ce passage est aussi une explication de l’échec des disciples à comprendre le message de Jésus, avant sa mort-résurrection.

     audioCapsule audio : 22 min. ici

     

     

    Série « Récits insolites de la Bible » diffusée sur les ondes de Radio Ville-Marie (Montréal).
    Première diffusion le 12 avril 2011 • Réalisation et animation : Sébastien Doane • Lectrice invitée : Marie Laferrière • Technicien : Alain Primeau •  Extraits musicaux : Loreena Mckennit; An die Musik, Shubert, Joseph Cooper; Le Cygne, Saint Saëns, Varda Nishry.

    Sébastien Doane, bibliste, est l'auteur de Mais d'où vient la femme de Caïn? Les récits insolites de la Bible (Novalis/Médiaspaul, 2010) dont la série s'inspire.

    Index des balados de la série Récits insolites de la Bible »

     

    source: http://www.interbible.org

     

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