• Une Parole toujours vivante

    http://www.partenia.org/images/200802/Jesus-et-disciples.jpgAdieu et paroles d'encouragement: Jean 14, 23-29
    Autres lectures : Actes 15,1-2.22-29; Psaume 66(67); Apocalypse 21,10-14.22-23

    Avant son arrestation et sa mise à mort, Jésus prépare ses disciples à vivre sans lui. Sans doute l’homme de Nazareth a-t-il glissé quelques mots d’encouragement et de mise en garde à ses douze compagnons, entrecoupés de ses propres inquiétudes, voyant d’après la tournure des événements survenus à Jérusalem qu’il ne survivrait pas à la confrontation avec les autorités. Néanmoins, les récits d’adieux dans le quatrième évangile sont tellement longs, sereins et élaborés, qu’ils témoignent d’un approfondissement des événements après coup. Au lieu d’être le procès verbal des dernières volontés du Christ, les versets concernés nous permettent de voir comment les premières communautés chrétiennes ont apprivoisé l’absence de leur Seigneur et le sens qu’elles y ont découvert.

    Fidélité à la Parole de Jésus

         Bien évidemment, les disciples aiment leur maître et ils souffrent de son départ inopiné. Endeuillés, ils peinent à voir comment vivre cet amour au-delà de la mort. Une voie s’ouvre alors devant eux : demeurer fidèles à l’enseignement de celui qu’on a crucifié, malgré tout. Rester fidèles à la parole du maître, c’est certainement la meilleure preuve d’amour des disciples.             
                                                
         Se remémorer les enseignements de Jésus, méditer dans leur cœur les paroles du Christ, tâcher de s’y conformer tout au long de leurs vies, voilà comment les disciples tentent d’aimer Jésus et de lui rester fidèles, en dépit de son absence. Or, les paroles du Christ viennent ultimement de Dieu, puisque c’est Dieu qui nous l’a envoyé. En demeurant fidèles à la parole du Fils, les disciples manifestent aussi leur amour au Père qui l’a envoyé.

         Cet exercice de fidélité n’est pas vain, loin de là. Les disciples vont se sentir « habités » par le Père et par le Fils. Eux qui seront « demeurés » fidèles à la Parole, deviendront la « demeure » de celle-ci dans le monde. Leur témoignage ne sera pas seulement basé sur leurs dires, mais bel et bien sur la Parole du Seigneur demeurant en eux. De même que la parole du Fils ne venait pas de lui, mais du Père qui l’avait envoyé, ainsi la parole des disciples ne vient plus d’eux, mais du Père et du Fils qui demeurent en eux. Si les disciples pouvaient se sentir petits et inaptes à la tâche, ils sont fortifiés et rassurés par la présence de l’Esprit Saint, que le Père leur envoie au nom du Fils.

    La promesse de l'Esprit

         Ainsi, les disciples ne sont plus vraiment seuls ou abandonnés. Malgré le départ de Jésus, ils sentent qu’ils ont un puissant Défenseur auprès d’eux. Ils ne sont plus bouleversés ou effrayés, ils sont réconfortés par la paix du Christ qui les envahit à présent, une paix à l’épreuve de toutes les difficultés qu’ils peuvent rencontrer dans le monde. Jésus est parti, certes; mais il revient à eux autrement. Jésus n’est plus là pour tout décider à leur place; mais sa parole les inspire de l’intérieur dans toutes leurs prises de décision.

         Désormais, les disciples peuvent se souvenir des paroles du maître disparu et apprendre davantage que de son vivant, car son Esprit les habite et les guide, dans la joie!

    L'Esprit Saint et nous-mêmes avons décidé... (Actes 15, 28)

         Les disciples ont eu à prendre des décisions au sujet de problèmes que Jésus n’avait pas prévu de son vivant. Lorsque des païens ont adhéré en grand nombre à la foi chrétienne, certains chrétiens d’origine juive ont prétendu qu’il leur fallait devenir d’abord des bons juifs. Selon eux, pour faire partie de la « nouvelle » alliance, il fallait bien commencer par l’ancienne! Jésus et les Douze n’avaient-ils pas été des juifs circoncis? Puisque la circoncision était le rite d’entrée dans l’ancienne alliance avec Dieu, certains étaient donc d’avis qu’il fallait circoncire avant de baptiser.

         D’autres chrétiens, comme Paul de Tarse, étaient d’avis que la nouvelle alliance rendait caduques les prescriptions de la première, de sorte que, circoncis ou pas, tous pouvaient aspirer au baptême en Jésus Christ.

         Comment parvenir à prendre la bonne décision, maintenant que Jésus n’était plus là pour les guider? Les apôtres se sont concertés. Ils se sont réunis et ils ont entendu les arguments des uns et des autres. Ils ont prié et ils ont discerné la volonté de Dieu à même les fruits portés par les gens. Les chrétiens d’origine païenne n’étaient pas moins croyants ou fidèles juste parce qu’ils n’avaient pas appartenu à la première alliance. Si l’Esprit de Jésus se manifestait aussi bien chez eux que chez les chrétiens d’origine juive, pourquoi les surcharger du poids des traditions juives? Les Douze décident donc de ne pas imposer la circoncision aux païens, mais ils demandent à ces derniers de respecter les tabous de leurs frères et sœurs juifs. Et cette décision, ils la croient inspirée du Saint Esprit. C’est pourquoi ils disent : L’Esprit Saint et nous-mêmes avons décidé…

    La Cité de Dieu

         La muraille de la cité reposait sur douze fondations portant les noms des douze Apôtres de l’Agneau (Apocalypse 21,14). Jean de Patmos voit une nouvelle Jérusalem qui descend du ciel. Cette cité idéale est éclairée par la lumière du Christ, mort et ressuscité : l’Agneau égorgé et vivant. Or, même si elle descend du ciel, la cité possède douze fondations portant le nom des douze apôtres. Elle compte également douze portes d’après les noms des douze tribus d’Israël.

         La vision nous montre la double origine de l’Église du Christ : à la fois don de Dieu qui descend du ciel… et construction humaine, fondée sur le témoignage des douze apôtres, eux-mêmes des juifs héritiers des douze tribus d’Israël. Impossible d’avoir une Église idéale, toute pure, impeccable, céleste. Elle est enracinée dans la réalité, les traditions et les limites des hommes qui l’ont façonnée. Ce serait tout aussi faux de s’imaginer qu’elle n’est qu’une invention humaine, contraire aux vues de Dieu. Elle ne pourrait pas alors descendre du ciel dans la vision de Jean.

         C’est inspiré par l’Esprit de Dieu que les apôtres ont bâti l’Église. C’est parce qu’ils ont cherché à demeurer fidèles aux paroles du Christ qu’ils ont pu accueillir l’Esprit que le Père leur envoyait à l’heure même où le Fils leur était enlevé. Les apôtres ont dû faire preuve de courage, de détermination, mais aussi de discernement. Ils ont été fortifiés et guidés par l’Esprit, mais l’Esprit n’a pas tout fait à leur place. Ils ont fait confiance à Dieu, mais Dieu aussi leur a fait confiance. Et nous, à qui ferons-nous confiance?

     

    Rodolfo Felices Luna, bibliste

     

    Source: Le Feuillet biblique, no 2229. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

    Source www.interbible.org

    Autres articles d'Interbible ICI


    votre commentaire
  • Le surplus de l'espoir

    «Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts? » (Luc 24, 5).


    http://mandatsti.com/images/Reseau%20de%20Contacts.jpg     Michel qui revient d'Amérique Latine me parlait récemment des communautés de chrétiens qu'il a rencontrées partout, dans les banlieues misérables des villes, dans le dénuement des villages de campagne. On dit qu'il y a environ 60 000 de ces « communautés de base » dans le sous-continent. Peu importe la précision relative de l'évaluation. Ces hommes et ces femmes se rassemblent. Pour partager la pauvreté ou la misère. Pour nourrir les enfants. Pour lutter contre l'alcoolisme. Pour apprendre à lire. Pour équiper un centre de soins. Pour protester contre les arrestations arbitraires, contre l'expropriation brutale des terres. Ils se rassemblent aussi pour prier, pour préparer un baptême, pour célébrer une fête. Mon ami me disait la joie de tous ces pauvres.

     

    Jusque dans les situations qui semblent sans issue, ils cherchent et s'efforcent de créer le monde nouveau annoncé par Jésus; celui de la justice, de la paix, de l'amour. Ces hommes et ces femmes sont souvent le jouet de la spéculation financière internationale et des bouleversements économiques planétaires, et ils ne renoncent pas, alors même que l'avenir semble implacablement bouché. Je pense au mot du philosophe et théologien Ricoeur à propos de la foi des chrétiens : « Nous sommes dépositaires du surplus de l'espoir ... »

     

    LIEN: Ce penseur faisait cette déclaration dans un congrès international, au Canada, il y a douze ans. Il reconnaissait que d'autres hommes, qui ne sont pas chrétiens, exercent aussi la poussée de l'espoir à l'encontre des pesanteurs inhumaines de l'histoire. Mais il faisait remarquer que les chrétiens ont des raisons particulières d'être ce levain et ce ferment. Car ils affirment que Jésus mort et enseveli est ressuscité: ils attestent « le surplus du sens sur le non-sens ». La vie est plus forte que la mort ... Le théologien concluait : « Le chrétien, c'est l'adversaire de l'absur-de, le prophète du sens. » (G. Bessière, Journal étonné, pp. 90-91).

    Je ne mourrai jamais

         Des enfants demandaient au professeur ce que c'était que de mourir. Le professeur leur dit que mourir c'était comme s'endormir sans se réveiller.

         Alors un des enfants dit : « Moi je ne mourrai jamais car c'est ma mère qui me réveille tous les matins. » (J. Monbourquette, Mourir en vie).

     

    LIEN: Parole d'enfant naïve peut-être, mais qui étonne par sa confiance sans faille. Elle peut très bien se transposer au réveil qu'entraîne la résurrection de Jésus. Être éveillé, chaque jour de notre vie et à l'heure de notre mort par le cœur maternel de Dieu qui s'exprime en Jésus ressuscité, c'est traverser avec lui les morts de la vie et la nuit de notre mort. Réalité à la fois vibrante et « intouchable »approchée pour la première fois par Marie.

     

    Source www.interbible.org

    Autres articles de Interbible ici


    votre commentaire
  • Génial!


    Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres (Jean 13, 35).

        
    http://ekladata.com/oa375Ywrol1F7hw7iQIDbmLXfts.jpg     Un enfant surdoué était tellement envahi dans ses pensées qu'il s'était un peu déconnecté de la réalité. Arrive un jour la fête des Mères. Pour lui cette fête n'est qu'un prétexte commercial pour acheter des cartes, des fleurs, des articles de cuisine, et je ne sais quoi encore! Mais comme il a appris que sans ses géniteurs il ne serait pas là il décide d'offrir à sa mère un cadeau très original. Il demande à sa mère de lui démontrer avec le plus de rigueur possible, les raisons pour lesquelles le lien entre lui (l'enfant surdoué) et sa génitrice (sa mère!), comporte une dimension qui mérite de s'y attarder.

     

         La mère un peu peinée, s'avança vers son fils. Les yeux un peu mouillés, elle le serra dans ses bras et l'embrassa sur le front en disant: Mon gars... je t'aime! L'enfant surdoué, tout ébranlé par ces propos se leva en pleurant en disant : Maman!

    LIEN: L'enfant surdoué refusait en quelque sorte l'amour de sa mère. Il refusait même de reconnaître en cette femme, sa mère. Bien qu'elle en soit triste, la mère n'a pas forcé son fils à l'aimer. Son enfant a découvert, sans discours ou démonstration scientifique, que lui aussi aimait sa mère, peut-être même un peu comme elle.

     

         Dieu ne nous impose pas son amour. Mais son amour est toujours là. Lorsque nous nous aimons, même imparfaitement, nous offrons la possibilité à notre entourage de découvrir Dieu. Pas besoin de faire de grands discours. L'amour entre nous suffit.

     

    Source www.interbible.org

    Autres articles d'Interbible ICI


    votre commentaire
  • Halte-là!

    Le Seigneur dit : Ne vous souvenez plus d'autrefois, ne songez plus au passé. voici que je fais un monde nouveau : Il germe déjà, ne le voyez-vous pas? (Isaïe 43, 18-19).


    Voici un fait vécu par un dominicain, le Père Brian Pierce.

      (image source:http://sentinelles-et-prophetes.over-blog.com)

      lapidation2.jpg Il y a plusieurs années, je célébrais l'Eucharistie dans une maison qui accueillait des personnes atteintes du sida. Au moment de la communion, plusieurs des patients se placèrent en ligne pour recevoir le Corps du Christ. Mais voici qu'une responsable de la maison se précipita et fit sortir un jeune homme de la file en le tirant par le bras. J'étais sidéré! Plutôt que d'interrompre la communion, j'attendis après la célébration pour parler à cette personne. Quand je m'informai au sujet de l'incident, elle répondit comme si ça allait de soi : « Il n'est pas prêt pour communier ». C'était tout. Elle parlait comme si elle avait pu voir au plus profond de l'âme de cet homme et juger de sa capacité à recevoir l'amour inconditionnel de Dieu. Je restai là, incapable de dire un seul mot. Bien des jours après, je revoyais souvent le visage de cet homme qui criait silencieusement : « Je suis perdu et épuisé. Je veux rentrer à la maison! »

     

    LIEN: Avec les meilleures intentions du monde, nous tentons de limiter l'amour inconditionnel de Dieu : qui est digne et qui ne l'est pas; qui est correct et qui doit être condamné, comme les scribes et les pharisiens à l'égard de « la femme adultère ». (Mais où donc était passé « l'homme adultère »?)

         « Aujourd'hui le message est clair. Ne laissez pas le péché vous absorber. Non. Pas le vôtre. Celui des autres. Le fait est que nous avons beaucoup à nous occuper avec les nôtres. Bien sûr l'Évangile d'aujourd'hui dit que nous aussi, nous avons péché. Nous le savons déjà trop bien au fond de notre cœur. Mais ce qui nous est dit réellement aujourd'hui, c'est peut-être ceci : si le monde va mal, ce n'est pas le fait des autres. Ce qui manque, c'est la qualité d'amour et d'écoute nécessaire pour que le monde soit relancé en une existence sainte, saine et heureuse. Cela, aucune dose de force et de peur ne pourra jamais l'accomplir » (Soeur Joan Chittister, Go Ahead! Throw the First Stone).

    Source www.interbible.org

    Autres articles Interbible


    votre commentaire
  • Le ressuscité est là sur nos rivages

    http://www.expo1.ch/bigpics/55-La%20peche%20miraculeuse-Geneve.GIF

    Le Seigneur ressuscité apparaît au bord de la mer de Tibériade : Jean 21,1-19
    Autres lectures : Actes 5, 27b-32.40b-41; Psaume 29(30); Apocalypse 5, 11-14

     

    La rencontre des disciples avec le Seigneur, sur le rivage, à l’aube, est un pur moment de grâce. La pêche et le repas sont des signes de la présence du  Ressuscité, de cette présence dont nous sommes comblés tous les dimanches. Pour Pierre surtout, c’est le moment décisif d’une profonde adhésion de foi et d’un acte d’amour intense. Désormais, il suivra le Seigneur jusqu’au don du martyre. Pourquoi, aujourd’hui, ne pas faire mémoire de nos moments d’engagement à la suite du Christ? Pourquoi ne pas entrer dans l’émerveillement et dans une louange à l’Agneau immolé avec les millions de vivants de tous les âges?

    Un récit riche en images et en symboles

         Le récit évangélique de ce dimanche pascal se caractérise par un grand nombre de réminiscences et de reprises, de contrastes et de symboles, et il surabonde de sens. Répertorions lieux, temps, action et personnages. On n’est plus à Jérusalem, mais bien en Galilée, près du lac où les disciples ont repris leur  activité habituelle, la pêche. Le temps! on passe de la nuit, où la pêche a été infructueuse, à l’aube, avec une pêche prodigieuse, surabondante : 153 poissons. Cette pêche miraculeuse en  rappelle une autre, racontée en Luc 5, 10, qui est signe de la mission de Jésus.

         Les disciples ne sont pas trois, comme à la transfiguration, mais sept, nombre qui évoque la perfection, la totalité et la présence, il va sans dire, de toute la communauté croyante. Quant au personnage principal, Jésus, il manifeste sa présence (vv. 1 et 14), invite à déjeuner (v. 12), entre en dialogue, exerce son action bienfaisante et salvifique.

         Le repas post-pascal, rappelle aux convives la multiplication des pains, le repas de la cène (13, 1-20), et rejoint également le repas pris avec les disciples d’Emmaüs dont les yeux et le cœur s’ouvrent au moment du partage du pain.

         N’oublions pas que ce qui est relaté ici superpose différentes expériences. Il s’agit, d’une part, d’un moment qui se déroule un certain temps après la résurrection; d’autre part, des décennies après, on se trouve à une époque où l’Église vit vraisemblablement des heures difficiles, peut-être un travail apostolique infructueux, qui rencontre revers et oppositions. Il s’agit également de nous, les disciples d’aujourd’hui.

    Des détails riches de sens

    • Après l’observation du disciple bien-aimé, Pierre passa un vêtement, car il n’avait rien sur lui. Les commentateurs découvrent dans ce détail un rappel de Genèse  3, 7 où la nudité exprime la faiblesse et la pauvreté de l’homme pécheur, ou encore la misère humaine. Ce détail indiquerait que Pierre expulse sa honte et redécouvre sa dignité grâce à sa reconnaissance du Ressuscité.
    • Le matin rappelle l’aube de la résurrection.
    • 153 poissons! Ce chiffre 153 constitue la somme de tous les chiffres compris entre 1 et 17 et, selon les cogitations et les représentations graphiques d’initiés, ces chiffres renvoient à un triangle et évoquent la multitude et l‘universalité. La pêche fructueuse symbolise évidemment les largesses du Seigneur, ses dons, ainsi que le travail apostolique et missionnaire. Le filet non déchiré, évoque l’unité de l’Église naissante, composée de Judéo-chrétiens et de Gentils de différents pays, partageant une même foi. La barque où ont pris place les disciples renvoie à l’Église.
    • Le pain et le poisson sont deux symboles qui représentent le Christ dans l’Église primitive. Le poisson peut aussi évoquer les chrétiens nés, par le baptême, à la vie en Christ

    Reconnaître le Ressuscité

         Le disciple bien-aimé qui décode les signes est le premier à reconnaître le Ressuscité (v. 7). Au tombeau, il avait déjà saisi le mystère de Jésus vivant et, par sa foi clairvoyante et intense, il deviendra le modèle de la communauté croyante.  Mais, sur le chemin de la foi, de nombreuses expériences se croisent. Thomas est celui qui exprime son doute avec force mais, peu après, de façon fulgurante, il proclame sa foi dans un cri, repris par une multitude de croyants à travers les âges : Mon Seigneur et mon Dieu (20, 24-29). Marie de Magdala, fut prompte à reconnaître le Maître (20, 11-18). Quant à Pierre, son attachement, qui deviendra indéfectible un certain temps  après son triple reniement (18, 25-27), transparaît parfaitement lorsqu’il se lance à l’eau, sur l’ordre de Jésus.

    Vivre du Ressuscité
    par et dans la foi, l’amour et  l‘émerveillement

         Pour les sept disciples présents lors de cette troisième apparition du Ressuscité, ainsi que pour les autres, tout recommence après la résurrection. À la déception et au doute succède un nouvel élan.  Une grâce inattendue, imprévisible, réchauffe leur cœur et éclaire leur esprit. Sous l’inspiration de l’Esprit, l’acte de foi jaillit, ainsi que l’attachement, l’agapè. Jadis, face aux murmures de la foule et à l’éloignement de certains des disciples, Jésus avait demandé aux Douze : Et vous, n’avez-vous pas l’intention de partir? Pierre s’écrie : Seigneur, à qui irions-nous? Tu as des paroles de vie éternelle (6, 68). Ici, sur le rivage, face au Ressuscité  qui offre le pain et le poisson, la question incisive et poignante de Jésus, reprise trois fois, laisse au renégat d’une nuit ténébreuse, la possibilité d‘exprimer son attachement avec vigueur, un attachement plus vrai, plus solide et plus humble : Simon, fils de Jean, m’aimes-tu plus que ceux-ci (vv. 14.16.17)? Seigneur, tu sais tout : tu sais bien que je t’aime.

         Dans cette question, Jésus ne fait pas de reproches à Pierre; il l’aime et suscite chez lui un engagement définitif en l’établissant guide de ses frères et sœurs dans la foi. Il invite Pierre à être comme lui le bon pasteur de l’Église. La suite du Christ le conduira à supporter souffrances et humiliations (vv. 18-19), à donner sa vie jusqu‘au bout. C’est dire à quel point le service d’autorité confié à l’apôtre Pierre est lié d’une façon définitive à l’attachement qu’il porte au Christ. Au fil des années, l’apôtre découvrira jusqu’où l’amour et la présence du Ressuscité le gardent fidèle à sa mission.

    La joie s’exprime en louange
    (Apocalypse de saint Jean 5, 11-14)

         Dans un moment d’extase, dans un élan mystique, Jean voit le rassemblement de centaines de millions de vivants chantant l’amour de Dieu, créateur du cosmos et des humains (4, 1-11), et l’immense dignité de l’Agneau immolé. Cette louange de gloire, enthousiaste et vivante, met l’accent sur l’unité de l’infinie profondeur et de l’insondable mystère de la mort et de la résurrection de Jésus.

     

    Julienne Côté, CND

     Julienne Côté

    Source: Le Feuillet biblique, no 2226. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

    Source www.interbible.org

     

    Autres articles sur Interbible ICI


    votre commentaire
  • « Amen, amen, je te le dis : Personne, à moins de renaître, ne peut voir le règne de Dieu. » Jean 3,3

     

    Rodolpho.jpg

    Par ces mots, Jésus révèle à Nicodème l’horizon ultime de la foi qu’il annonce. Le règne de Dieu dont Jésus parle s’incarne dans ce monde, se goûte dans ce monde, se vit dans ce monde, mais ce règne n’est pas de ce monde. Naître, croître, aimer, créer, construire, enfanter… tout ce beau projet qu’est la vie nous vient de Dieu et nous conduit certes au bonheur. Mais notre soif de bonheur ne saurait se satisfaire de l’échec, de la corruption, du mal et de la mort présents dans notre monde. Nous sommes appelés à grandir au-delà de ce monde et cet au-delà nous appelle irrésistiblement vers lui, dès ici-bas. C’est pourquoi il nous faut renaître : d’ailleurs, d’en haut, d’au-delà de ce monde, du mystère de cette insatiable soif, de Dieu. Renaître pour mieux voir l’agir rédempteur de Dieu en ce monde. Renaître pour dépasser le point de vue terrestre, la dimension visible, charnelle. Renaître pour voir le règne de Dieu prendre d’assaut ce monde – amoureusement – et constater que rien de précieux ne se perd, mais se retrouve ultimement dans la lumière de sa présence bienveillante. Renaître, c’est d’ores et déjà ressusciter. Joyeux temps pascal!

    Rodolfo Felices Luna
    Bibliste, Université de Sherbrooke

     

    Source www.interbible.org

     

    Autres articles sur Interbible ICI


    votre commentaire
  • http://www.benedictinesjoliette.org/IMAGES/609Saint-Esprit.jpgLe péché contre l’Esprit Saint

    Question« Qu'est-ce que le péché contre l'Esprit et pourquoi est-il impardonnable? » (Valérie, Moncton)

    RéponseAh! ce terrible péché impardonnable, mais dont on ne connaît pas la nature… Pire encore, on ne sait même pas si on l’a déjà commis. Si grave, ce péché, que trois des quatre évangélistes (Mc 3,29, Mt 12,32 et Lc 12,10) nous mettent en garde à son sujet. C’est cependant en compagnie de Luc qu’on a probablement le plus de chance d’y voir clair, parce que cet évangéliste nous offre une suite sur le sujet dans les Actes des Apôtres.

     

    Mais d’abord, quelques informations préalables.

     

         Luc met en opposition le péché pardonnable contre le Fils de l’homme et celui impardonnable contre l’Esprit Saint. Or Jésus est identifié, durant son ministère terrestre,  au Fils de l’homme, alors que l’Esprit Saint est, dans le langage biblique, propriété de Dieu. En fait, la traduction littérale du vocable latin spiritus (en hébreu ruah et en grec pneuma) est tout simplement souffle. Parler de l’Esprit de Dieu, ou plus précisément de son Souffle, c’est une façon imagée de désigner sa puissance agissant dans le monde. En fait, le Souffle est l’instrument par lequel Dieu exerce son règne sur l’univers. Cela n’empêche toutefois pas que, dans la Bible, cette puissance, sans être une entité distincte de Dieu, ait souvent été personnifiée; tout comme l’ont d’ailleurs été la sagesse et le péché.

     

         Dans le Premier Testament, on dira donc régulièrement que Dieu met son Souffle dans un personnage dans le but de lui faire accomplir une action en faveur de son peuple. Mais cet octroi du Souffle est toujours temporaire et spécifiquement lié à l’action visée. Signalons également cette autre fonction attribuée au Souffle de Dieu : celle de principe à l’origine de la vie. Ainsi croyait-on que Dieu plaçait son Souffle dans l’être humain, qui demeurait vivant tant et aussi longtemps qu’il ne lui était pas retiré.

     

         Quand on constate que Jésus est ressuscité et qu’il agit avec grande puissance au sein de la communauté primitive, on tire la conclusion que Dieu lui a donné son Souffle et ce, à double titre. Comme principe de vie : Jésus a désormais la vie en plénitude et la mort n’a plus d’empire sur lui; comme puissance d’action : Jésus est récipiendaire en permanence de la force divine qui lui permet maintenant d’exercer son règne messianique. Ainsi, Luc affirmera, en Ac 2,32-33, que Dieu a ressuscité Jésus et qu’il l’a fait Christ et Seigneur (= Messie) en lui donnant son Souffle Saint. Dans les Actes, parler du Souffle Saint, c’est donc parler de Jésus, Christ, ressuscité, exerçant le règne avec puissance. Or, du point de la communauté primitive, les œuvres du Christ sont si éclatantes que le fait de les nier relève de l’aveuglement volontaire ou de la mauvaise foi.

     

         Revenons maintenant à Lc 12,10 où on lit : Quiconque dira une parole contre le Fils de l’homme, cela lui sera pardonné; mais qui aura blasphémé contre le Saint Esprit, cela ne lui sera pas pardonné. Pour évaluer correctement la portée de cette proclamation, il faut d’abord comprendre que l’évangile ne concerne pas seulement l’activité de Jésus de Nazareth durant sa mission terrestre, mais il concerne également ce que la communauté a saisi du Christ, dans l’exercice de son règne messianique, au fil des décennies postpascales. Car l’évangile n’est pas une biographie de Jésus mais bien un portrait où sont superposés les traits de Jésus de Nazareth et ceux du Christ ressuscité. La parole citée plus haut (Lc 12,10) fait donc référence, elle aussi, aux deux niveaux d’existence de Jésus, Christ. C’est pourquoi on pouvait dire qu’une parole contre le Fils de l’homme, c’est-à-dire contre Jésus de Nazareth, est pardonnable, parce que de son vivant, on ne savait pas encore qui il était et qui il allait devenir; alors que blasphémer contre le Saint Esprit est impardonnable, parce que c’est refuser de reconnaître les œuvres accomplies par le Messie au cœur de l’Église primitive, lesquelles seraient évidentes, aux dires de la communauté. Le coupable se refuserait donc à lui-même le pardon. Cette situation est d’ailleurs clairement illustrée dans le récit d’Ac 4,5-22. Il faut aller relire ce passage en écho avec Lc 12,10-12. On aura alors tout compris.

     

         Enfin, cette façon imagée des évangélistes de parler du péché contre l’Esprit reflète une situation contextuelle qui met en scène un problème particulier vécu par la communauté postpascale. Il est probablement inutile, voire stérile, de chercher à identifier ledit péché dans notre vie de foi actuelle.

    Michel Proulx

     

    Source www.interbible.org


    Autres article de Interbible ici


    votre commentaire
  • (retouché le 28/12/14)

    Une synagogue du premier siècle découverte à Magdala

    Il y a quelque mois, les agences de presse ont annoncé la découverte d’une des synagogues les plus anciennes de Galilée, celle de Magdala où la tradition chrétienne a conservé le souvenir de Marie de Magdala, une femme qui eut le privilège d’être la première témoin de la résurrection de Jésus.

    Pierre richement sculptée

    Pierre richement sculptée (photo © IAA)

         Les fouilles archéologiques dirigées par Dina Abshalom sur le terrain des Légionnaires du Christ ont permis de retrouver un bâtiment de 100 m2 qui, à n’en pas douter, est une synagogue. Une pierre blanche surélevée par quatre petites colonnettes est richement sculptée. Un chandelier à sept branches est entouré de deux amphores. D’autres rosaces ornent la partie supérieure de la pierre. Aux quatre angles de la pierre, on voit clairement l’emplacement d’autres colonnettes qui étaient appuyées sur cette pierre. Soutenaient-elles la table qui servait pour dérouler le rouleau de la loi lors de l’office synagogal ? De nombreuses questions restent en suspens.

         Selon le témoignage des poteries et des monnaies, l’édifice ne serait pas postérieur à l’an 70. Des colonnes de basalte enduites de plâtre qui fut peint aux couleurs vives soutenaient l’édifice.

    Vue aérienne du site

    Vue aérienne du site (photo © IAA)

         La découverte la plus remarquable est celle de mosaïques sur une partie du plancher. Des dessins géométriques, dont l’interprétation reste discutée, décorent la partie avant du plancher. Et des sondages récents ont permis d’entrevoir une partie importante de l’agora, une voie romaine dallée, ainsi qu’un canal.

         Grâce à l’historien Flavius Josèphe et aux textes rabbiniques l’histoire de la ville de Magdala est bien connue. La ville aurait compté jusqu’à 40 000 habitants qui vivaient en grande partie de l’industrie de la pêche. Entraînée dans la révolte juive, la ville fut prise par Titus.

         Tous souhaitent que les fouilles puissent continuer pour permettre une meilleure connaissance de ce centre urbain de Galilée et du milieu du Nouveau Testament.

         D’après une tradition tardive Marie de Magdala serait partie à Marseille pour évangéliser la partie sud de la Gaule. Elle se serait retirée dans la grotte de Sainte-Baume et serait morte à Saint-Maximin. Les fantaisies du romancier Dan Brown dans son Da Vinci code (JC Lattès, 2004) ont rendu Marie de Magdala célèbre dans le monde entier. Les fouilles archéologiques vont nous ramener des fantaisies à la réalité.

    Frederic Manns

    Source : Blog de l'auteur (avec permission).

     Source www.interbible.org

    Voir également ceci sur Magdala ici

    Autres article de Interbible ici


    votre commentaire
  • Le disciple et le maître

    Jésus était dans le désert, conduit par l'Esprit, pendant quarante jours, et il était tenté par le diable » (Lc 4, 1-2).


    http://clarte.eu.com/articles/inde2_fichiers/image023.jpg

     

    Un homme désireux d'atteindre le stade de l'illumination décida de se mettre sous la direction d'un grand maître spirituel. Celui-ci l'invita d'abord à prendre le thé avec lui. Le néophyte en profita pour lui décliner ses grades universitaires et lui décrire ses expériences spirituelles.

         Pendant qu'il parlait, le maître continuait de lui verser du thé, même lorsque sa tasse se mit à déborder. Étonné de ce geste étrange, le futur disciple lui demanda ce qu'il faisait. Et le maître de lui répondre : « Ne voyez-vous pas qu'il n'y a plus de place en vous pour mes enseignements? » (Jean Monbourquette, À chacun sa mission, Ottawa, Novalis, 1999, p. 59).


    LIEN: Tu pars à la recherche de Dieu. Tu ne sais pas sous quel visage il se montrera à toi. Il n'aura probablement aucun visage, il n'aura pas de nom, tu ne pourras trouver aucune définition qui puisse s'appliquer à lui quand tu le verras... Pars plein d'un immense désir, mais libre de tous ces noms, représentations, définitions, visions... Dieu est Dieu, il est au-delà de tout ce qu'on peut en dire ou en penser, au-delà de tout ce qu'on peut en voir. Nous l'appelons Dieu, mais en fait il n'a pas de nom. Quand Moïse lui demanda son nom, il ne donna pas son nom, il dit simplement : « Je suis ». [...] C'est dans ce lien de l'être que tu le saisiras... au-delà de ce qui se peut concevoir et dire, dans l'être, dans la communication qu'il te fait de son être (Yves Raguin, Chemin de contemplation. Éléments de vie spirituelle).

     

    Source www.interbible.org

    Autres articles d’Interbible ICI


    votre commentaire
  • Le début des temps nouveaux

    Jésus apparaît à ses disciples : Jean 20, 19-31
    Autres lectures
    : Actes 5, 12-16; Psaume 117(118); Apocalypse 1, 9-11a.12-13.17-19

     

    http://artbible.net/3JC/-Joh-20,19_Vision_Doubt_Apparition_Doute/20%20AURORE%20JESUS%20APPARAIT%20A%20SES%20DISCIPLES.jpgAu fil des siècles, l’Esprit a peu intéressé les croyants et les croyantes. Cependant, surtout dans la famille protestante, l’intérêt  pour l’Esprit a augmenté à  partir des années 1960. De nombreux faits attestent cette préoccupation. Un mouvement spirituel, le Renouveau charismatique, désormais implanté dans plusieurs familles chrétiennes insiste sur le rôle de l’Esprit dans la vie chrétienne. Plusieurs chansons et prières sur la troisième  personne de la Trinité ont été composées  par des membres du Renouveau. Des communautés chrétiennes connues sous la dénomination de « communautés nouvelles » (communauté des Béatitudes, communauté du Lion de Juda, etc.) ont émergé de ce courant spirituel. Cette effervescence a suscité une réflexion théologique plus soutenue autour de l’Esprit. Et cette théologie a pris racine dans l’Écriture. Il serait approprié d’explorer les textes de cette liturgie de la Parole et de dégager ce qu’ils nous enseignent sur l’Esprit.

    Une communication                                                                                                                                        

         L’Évangile de cette liturgie nous indique que le Christ est à l’origine du don de l’Esprit. Il le communique aux apôtres réunis le soir du Premier jour de la semaine. L’Esprit peut donc se transmettre et cette transmission est un don. Les gens ne peuvent pas acheter l’Esprit. Le Christ distribue la grâce sans condition aux gens qui l’acceptent. Dans l’épisode relaté durant cette célébration, les apôtres qui accueillent l’Esprit représentent aussi l’humanité qui est aussi conviée à partager le cadeau reçu par les disciples. La première lecture confirme les propos de l’Évangile. Les gens suivent Pierre pour être guéris.  Et les premiers dépositaires de l’Esprit seront suivis par d’autres témoins au fil des siècles.

    Les effets individuels                                       

         Le souffle divin transforme toutes les dimensions de l’être humain. Il transforme sa dimension intellectuelle. La deuxième lecture de cette célébration atteste de ce fait. Jean perçoit le réel d’une manière différente lorsque l’Esprit s’empare de son intellect. En effet, Jean précise au début du livre de l’Apocalypse qu’il considère la situation des communautés croyantes de son époque à la lumière de l’Esprit : C’était le jour du Seigneur; je fus inspiré par l’Esprit, et j’entendis derrière moi une voix puissante, pareille au son d’une trompette. Elle disait : « Ce que tu vois, écris-le dans un livre et envoie-le aux sept Églises qui sont en Asie mineure (Apocalypse de Jean 1, 10-11). Il peut percevoir le monde à la façon du Christ à cause de son Esprit.

         L’Esprit du Seigneur transforme le cœur des gens qui l’acceptent. Et cette transformation prend la forme d’une guérison. Dans le domaine de la foi, ce rétablissement prend aussi le nom de pardon. En  donnant son Esprit, Jésus répare dans la conscience des personnes le lien rompu par le péché entre le Père et son enfant. Dans l’Évangile proclamé aujourd’hui, ce sont les apôtres qui reçoivent le mandat de pardonner, de transmettre l’Esprit qui guérit : Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. Jésus leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie »Jean 20, 22-23). Jésus charge aussi ses envoyés de juger si l’être humain est en mesure d’accueillir la grâce. Ils ont le pouvoir de ne pas réconcilier si le cœur du pardonné résiste à l’action du souffle divin. Cette mission délicate a été prise avec grand sérieux dans la famille catholique. La réconciliation individuelle est la norme habituelle pour tous les catholiques qui doivent adresser leur demande de pardon au ministre ordonné, une personne qui a reçu la responsabilité de dispenser ce sacrement. (

    L’unité                                                      

         La première lecture (Ac 5, 12-16) présente un effet communautaire de l’Esprit : l’unité. L’auteur des Actes des Apôtres souligne que les baptisés, qui se réunissaint dans le Temple de Jérusalem, s’y tenaient « d’un seul cœur ». Une force unique habitait la conscience des gens qui avaient décidé de suivre le Ressuscité : l’Esprit. Il faut remarquer que le don de la grâce s’accompagne toujours d’une mission. Les enfants du Père sentent qu’ils ne doivent pas garder le cadeau du Fils pour eux. Les apôtres ont reçu la charge de pardonner. Les autres chrétiens et chrétiennes de Jérusalem ont reçu la tâche de témoigner. Leurs assemblées dans le Temple sont publiques. Les gens sont impressionnés par la qualité de leur rassemblement. Ils font l’éloge de ces personnes qui adressent leur louange à un Crucifié. Plusieurs décideront aussi, en voyant ces témoins, de suivre le Seigneur.

    La science et l’Esprit                              

         Aujourd’hui les critiques pleuvent sur le phénomène religieux. Les gens qui adhèrent à un culte organisé seraient des individus superstitieux qui croient à des balivernes issues d’un temps où les connaissances scientifiques étaient rudimentaires. Les institutions religieuses sont considérées comme des reliques d’une ère révolue. Le discours éthique de ces institutions serait sans valeur puisque les gens chargés de proclamer certains principes moraux ne les respectent pas. Toutes ces critiques virulentes oublient l’essentiel : la spiritualité, la vie intérieure des croyants et des croyantes. Les athées, les agnostiques et les autres critiques ont rarement écrits des textes dénonçant l’Esprit car sa réalité ne peut pas être mesurée par la science. La grâce agit dans notre monde puisqu’elle habite l’intériorité des baptisés. L’Esprit appartient au Royaume des cieux, un monde radicalement différent de notre univers matériel qui peut être quantifié, mesuré. On connaît les exigences de Thomas qui a voulu comme les scientifiques observer de ses propres yeux le Christ. Mais il a compris devant le Christ ressuscité, qui s’était plié à sa demande pour devenir un sujet d’observation, que l’expérimentation s’avère inutile devant les réalités issues du Royaume. L’Esprit a envahi le cœur du disciple incrédule et, ainsi, il a eu accès à une compréhension profonde du mystère chrétien. Il a découvert que cet homme revenu à la vie est aussi Dieu. Ce saut de l’observation scientifique à la foi est aussi le défi de tous les êtres humains de notre époque fortement imprégnée par la science. Comme Thomas, il reste à espérer que les hommes et les femmes de bonne volonté de notre temps sauront, sous la mouvance de l’Esprit, faire cette déclaration de foi à propos du Christ : Mon Seigneur et mon Dieu.

     

    http://www.interbible.org/interBible/images/collaborateurs/Benoit_Lambert.jpg

     

    Source: Le Feuillet biblique, no 2225.

     

    Source www.interbible.org


    Autres articles de Interbible ICI


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique