Lors de son voyage pénitentiel au Canada en juillet dernier, dans ce pays qui est aussi l'une des plus grandes provinces de la Compagnie de Jésus, le Pape François a mis l’occasion à profit pour rencontrer et discuter avec ses frères jésuites. À la suite des séries de questions qui lui ont été posées par les membres de cette compagnie, le Saint-Père est revenu sur la situation des autochtones, affirmant avoir constaté une certaine familiarité entre les évêques et ces peuples.

«Ce sont les miracles qui peuvent se produire lorsque l'Église est unie», a dit François, évoquant certaines personnes qui travaillent contre la guérison et la réconciliation, dans la société, comme dans l'Église. «Je sais seulement que l'un des pires ennemis de l'unité de l'Église et des épiscopats est l'idéologie», a affirmé le Pape qui a aimé la devise du voyage: «Marcher ensemble».

Une vision synodale de l’Église ?

À ce sujet, le Saint-Père ne conçoit pas que l'adjectif «synodale» soit utilisé comme s'il s'agissait d'une recette de dernière minute pour l'Église. «Quand on dit Église synodale, l'expression est redondante : l'Église est synodale ou n'est pas Église. C'est pourquoi nous sommes venus à un Synode sur la synodalité, pour réaffirmer cela», a dit François. Il estime qu’il n’est ni une réunion politique, encore moins une commission de décisions parlementaires.

Pour lui, «c'est l'expression de l'Église dont le protagoniste est l'Esprit Saint. S'il n'y a pas de Saint-Esprit, il n'y a pas non plus de synode. Il peut y avoir une démocratie, un parlement, un débat, mais il n'y a pas de synode», a affirmé le Saint-Père, invitant les jésuites présents à lire le livre des Actes des apôtres, qui pour lui est le meilleur livre de théologie sur le synode. «On peut y voir clairement que le protagoniste est le Saint-Esprit. C'est ce qui est expérimenté dans le synode : l'action de l’Esprit», a-t-il ajouté, rappelant que l'Église en Occident avait perdu sa tradition synodale, contrairement à celle d'Orient qui l'a conservée.

La liturgie

Abordant la question sur la liturgie, le Pape François entend suivre la ligne adoptée par Jean-Paul II et Benoît XVI qui avaient admis l'ancien rite pré-conciliaire et avaient demandé une vérification ultérieure. Pour lui, la vérification la plus récente a mis en évidence la nécessité de discipliner la question, et surtout d'éviter qu'elle ne devienne une question de mode, tout en restant une question pastorale. «La liturgie est la louange publique du peuple de Dieu», a poursuivi le Saint-Père.

Haïti

Le processus de réconciliation nationale en cours en Haïti peine à aboutir, et les Haïtiens commencent à perdre l’espérance. Répondant à la préoccupation d’un jésuite haïtien sur la situation dans son pays, François dit craindre que le peuple ne tombe dans un gouffre de désespoir, s’interrogeant sur l’aide a apporté à Haïti à grandir dans l’espoir. Conscient de la situation que vit le pays, le Pape qui suit de très près la situation, invite l’Église à la prière et à faire pénitence. La rencontre s’est clôturée par une prière et une bénédiction du Saint-Père.  

source https://www.vaticannews.va/

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