L’Australie n’est pas la meilleure élève en ce qui concerne la mobilisation sur les urgences climatiques. Peut être est-ce pour cela que le pape François a rajouté son petit verset dans le courrier qu’il vient d’envoyer à Tony Abbott, le premier ministre australien qui va accueillir le 15 et 16 novembre prochain le sommet du G20 à Brisbane ?
« Il serait malheureux que ces discussions s’arrêtent à des déclarations de principe. De par le monde et au sein même de vos pays, trop de personnes souffrent de malnutrition, d’un chômage croissant, notamment chez les jeunes, d’une exclusion sociale en augmentation au point de favoriser la criminalité voire le terrorisme. Ce sont des phénomènes qui vont de pair avec l’agression constante des milieux naturels que favorise un consumérisme effréné. Toutes choses qui mettent en danger l’économie mondiale. J’espère donc que vous parviendrez à un consensus réel sur les sujets traités, sans limiter vos évaluations à des indices généraux mais en prenant en compte l’amélioration réelle des conditions de vie des plus pauvres et la lutte contre des injustices inacceptables. Mes voeux prennent place dans le sillage de l’Agenda post 2015 de la session en cours de l’Assemblée des Nations-Unies qui, à la question du travail digne pour tous devrait ajouter celle des mutations climatiques… »
Tony Abbott est un libéral, catholique et monarchiste, qui défend par exemple le statut des aborigènes australiens, tout en assumant son scepticisme sur le dérèglement climatique en cours. Une petite citation pour donner le ton :
I mean in the end this whole thing is a question of fact, not faith, or it should be a question of fact not faith and we can discover whether the planet is warming or not by measurement. And it seems that notwithstanding the dramatic increases in man made CO2 emissions over the last decade, the world’s warming has stopped. Now admittedly we are still pretty warm by recent historical standards but there doesn’t appear to have been any appreciable warming since the late 1990s.
Enfin, toute cette histoire est une question de faits et non de foi. Ou plutôt, elle devrait l’être. Et nous devrions donc être capables de découvrir si la planète se réchauffe ou pas par des mesures appropriées. Et il semble que, malgré l’augmentation importante des émissions anthropiques de CO2 durant la dernière décennie, le réchauffement climatique s’est arrêté. On peut admettre que nous sommes dans une phase plutôt « chaude », selon des références historiques récentes, mais il semble bien qu’il n’y ait plus eu de réchauffement notable depuis la fin des années 90.
Extrait d’un entretien avec Alan Jones, décembre 2009
On retrouve donc là cet argument récurrent dans les milieux climato-sceptiques. Un argument qui en dit long de la lecture « politique » qui est faite de la science. On peut signaler enfin que le cardinal Pell, qui fait partie du G9 entourant le pape, est, lui aussi, un climato-sceptique avéré, malgré l’avis contraire de l’Académie pontificale des Sciences…
DL
source http://ecologyandchurches.wordpress.com