• Compte rendu de la rencontre d'Héritage Franciscain- 17 nov.2012

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    (Irène Brouillette) Je me suis présentée au couvent des sœurs Missionnaire de Notre-Dame des Anges un peu avant le diner pour rencontrer la famille franciscaine et participer aux entretiens de l’après-midi.


                Le frère Jacques Bélanger demanda aux participants : «  Qui est le lépreux aujourd’hui? » Ceux-ci en ont nommé une liste en cinq colonnes ou en cinq champs : économique, social, culturel, éthique et religieux puis autres. Citant Thérèse de Lisieux, il évoque sa passion nous invitant à mener ce combat de l’amour universel « jusqu’à la consommation des siècles. » Donnant un exemple personnel, il affirme que la peine, l’inquiétude de sa vie c’est qu’il y ait une personne  d’exclue de la famille éternellement. Chacun a droit d’être ce qu’il est. Un enfant est baptisé dans le désir de ses parents. Sainte Claire souhaitait ardemment que les sœurs croissent dans l’amour de Dieu et la charité mutuelle.


    Voici quelques perles recueillies cet après-midi tout au long de l’exposé du frère Jacques Bélanger. La première exclusion c’est celle de soi à soi-même. En cours d’exposé, il nous a lu un texte de Laguna de Ortices, de Colombie, intitulé : « Reboiser le cœur ». Le voici.

    «  L’Intérieur de l’être humain contemporain est soumis jour après jour à un processus semblable à celui dont souffre la terre et on constate clairement l’érosion spirituelle qui transforme son cœur en désert. À l’intérieur du cœur humain l’écosystème naturel s’est brisé. Le bosquet de sa sensibilité a été émondé. Le fleuve de l’espérance s’est asséché. Toutes ces attaques ont produit des modifications profondes dans son environnement spirituel.


         La déforestation de son cœur a causé une perte considérable de l’eau de ses vallées spirituelles jadis verdoyantes et vigoureuses.


               Par le maniement erroné de cette terre intérieure, celle-ci court à son épuisement définitif. Toutefois le cœur de l’être humain est l’unique terre capable de donner la vie à l’espèce qui sauvera la planète de la catastrophe. Afin que soit possible ce sauvetage, il est indispensable de reboiser le Cœur ».


                Puis, à une personne qui allait se marier sans être un pratiquant cultuel, Jacques lui a dit : Je te souhaite d’avoir deux blessures dans ta vie: Une blessure de justice à revendiquer continuellement et une blessure d’eucharistie c’est-à-dire, d’action de grâce.

    Alors que les pressions sociales, médiatiques nous poussent à passer par tel chemin, il est nécessaire de se rappeler que chacun a droit d’être ce qu’il est et que, bien qu’on  soit différent, on a à se parler, à se repenser à partir des milieux fragiles tel que Jean Vanier le mentionne dans ses écrits. Une société fraternelle qui met ses ressources en commun et qui s’entraide est-ce possible à faire?


                Les valeurs évangéliques tissent nos journées dans notre coin de pays car elles sont passées dans l’esprit de nos contemporains qui se mobilisent et qui bougent particulièrement parmi les jeunes qui savent dire ce qu’ils ne veulent pas et qui nous invitent à la simplicité volontaire. On ne veut plus d’une religion à l’esprit dominateur. Bien que nos repères éthiques ont bougé, aujourd’hui, on met l’accent sur le respect de la création, de l’environnement, sur la cohabitation pacifique avec les espèces qui nous entourent. L'important c'est de ne pas rompre la relation avec les humains qui nous entourent, mais protéger plutôt le lien, peu importe ce que l’on voit, c’est l’intention du coeur qui compte.  Cela nécessite d’ajuster notre regard. La jeunesse est rejointe par ces valeurs issues de l’évangile; elle a une mission d’agent de changement.


                 Jacques a touché le cœur des personnes qui ont déjà vu le film Des hommes et des dieux lorsqu’il nous a remémoré une séquence du film : l’image des oiseaux sur la branche, alors qu’un citoyen répondant au prêtre lui dit : Nous sommes les oiseaux et vous êtes la branche. Si vous partez, nous tombons. Des cinéphiles se souviendront qu’après cette réplique, les membres de la communauté religieuse ont choisi de rester sur place au lieu de retourner dans leur pays d’origine sachant très bien que leur vie était en danger. Nous sommes invités à pratiquer la courtoisie chevaleresque : c’est fondamental, nous assure le frère Bélanger.


                Si tu penses que tu n’as pas toujours été à ton meilleur, fais ton possible. Le jugement, ce n’est pas de nos affaires.


                Comme exercice d’intégration, on nous a fait écrire sur un carré de couleur le nom d’une personne que nous avons plus de difficulté à accepter et le pas que nous nous engageons à faire pour favoriser un rapprochement, une écoute, une reprise de dialogue.


    Nous avons déposé ce carré, écriture contre le tableau noir afin de favoriser la confidentialité. Après avoir fixé chacun d’eux sur le tableau, celui-ci était exposé en face des participants et toute personne, désireuse de commenter ce qu’elle percevait, était invitée à le faire : Par la démarche personnelle de chacun, les exclus sont maintenant inclus dans notre amour.


                Le chant-thème a été repris à la fin comme tout au long de la journée. Voici les paroles du refrain composé par Noël Colombier :

    Ne ferme pas la porte à l’étranger

    Tu risquerais de la fermer sur l’ange du Seigneur

    Sur l’ange du Seigneur venu te visiter

    Sur l’ange du Seigneur qui passe dans ta vie.

     

                                                                                    Par Irène Brouillette

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    Héritage printemps 2013 : François chez le sultan … et les musulmans chez nous. -- Héritage automne 2013 : Cantique de frère Soleil, chemin de réconciliation… et les Premières Nations -- Héritage printemps 2014 : François pèlerin et étranger en ce monde… et les personnes immigrantes.


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