• COVID-19 «comme une véritable Pâques» - Élisabeth

    COVID-19 «comme une véritable Pâques» - AliceChers amis, en ces jours extrêmement difficiles, voire douloureux que le monde entier traverse comme une véritable Pâques, chacun se demande ce qu’il peut faire pour aider, accompagner, consoler, soutenir, donner, donner sans cesse : aimer en un mot, pour le salut du monde.

    Je propose une réflexion, une méditation sans prétention, sur ce virus qui nous terrasse ; virus qui attaque principalement notre système respiratoire, bloquant nos poumons, entravant notre souffle.

    Nous sommes touchés dans ce qu’il y a de plus vitale, de plus naturel aussi : notre respiration physique.

    Peut- être le moment pour nous de se brancher à une autre respiration, plus essentielle car originelle, pour soutenir la nôtre, la revivifier : celle que Dieu insuffla dans les narines du premier homme, Adam, dont nous descendons tous, et aussi dans celui que le Christ, notre Pâques, nous a généreusement donné, le Saint Esprit.

    Le premier verset du Cantique des cantiques s’ouvre sur ces paroles de feu que la Bien-aimée, (vous ou moi, chacun d’entre nous) murmure à son Bien-aimé (Dieu, le Christ).

    « Qu'il me baise des baisers de sa bouche :

     Mon Dieu, quand Tu insufflas dans les narines de mon ancêtre, cette haleine de vie puisée au creux de Tes « entrailles », re’hem en hébreu, lieu de Ta « miséricorde » ra’hem, Tu me donnas un espace pour que je puisse dire « je », que je puisse naitre.

    Depuis, Ton souffle, l’intime de Ton intime, ton « expire »ne cesse de déplier dans le secret, nos êtres recroquevillés, afin qu'ils se déploient et se redressent dans ce bienheureux mouvement qui, dans nos corps, te mettra en marche dans ce monde.

    Je l’oublie trop souvent, je t’oublie ! Oh mon Père, laisse-moi m’abreuver à ton haleine, qu’elle m’irrigue tout entière,  déployant bien grand mes poumons ainsi que ceux du monde entier : mes frères.

    Qu’il me baise des baisers de sa bouche :

    « Viens que je me délecte de Ton haleine de vie jusqu'à mon dernier souffle qu’en Christ je Te remettrai. Ton expiration d'amour, oh mon Dieu,  est ma respiration de vie . 

    50 jours après Pâques, les apôtres reçurent l’effusion du Saint Esprit, promis par le Christ. Depuis, chaque baptisé, en revêtant le Christ, le reçoit aussi.

    Nous le recevons et nous l’oublions. Il demeure caché, assoupi, quelque part à l’intérieur de nous.

    Il est temps, car le monde perd son souffle, sa vie, de l’éveiller, de le solliciter, de l’appeler, de lui faire de la place en nous, en dehors de nous,  jusqu’à ce qu’il devienne notre poumon, celui de notre humanité.

    Le saint Esprit se dit rouah aquodesh en hébreu. Roua’h signifie souffle, vent, esprit.

    Ce mot a été traduit en grec par les Septante par le mot pneuma « souffle » et en latin par spiritus, »esprit »...En passant du grec au latin, il a malheureusement pris une connotation mentale, perdant son souffle.

    Il est temps de le retrouver ! 

    Mais qu’est-ce que l’Esprit saint ?

    L’Eglise enseigne : c’est la circulation du souffle d'amour du Père vers le fils, du Fils vers le Père ; et par le Fils, le nôtre, celui de ses frères. En un mot c’est un esprit de famille ! 

    Saint Paul nous dit: «… L’Esprit que vous avez reçu fait de vous des fils ; poussés par cet Esprit, nous crions vers le Père en l’appelant Abba» ( Rom 8).

    Le Saint-Esprit est une circulation incessante d'amour paternel, filial et fraternel. « Il ne faut pas le contrister » (St Paul), c’est-à-dire empêcher ou gêner cette communication par nos « nos manques d’amour » car celui qui blesse le frère, blesse le fils, et celui qui blesse le fils, blesse le Père.

    Respirons tous de cette respiration d’amour. Insufflons la dans le monde.

    Saint Paul nous dit encore qu’il prie en nous en d’ineffables gémissements : Il est prière. 

    Certains, soucieux de leurs frères en humanité pourraient se demander à juste titre : « mais qu’en est-il de ceux qui ne sont pas baptisés ? Ont-ils eux aussi accès au Saint Esprit ? »

    Jésus leur répond : « L’esprit souffle là où il veut… »( Jn3)

    Le « souffle de sainteté » comme son nom l’indique, est souffle, haleine, vent. IL est impalpable, invisible. Il s’introduit là où il veut, chez qui il veut, nul ne peut le capturer ou l’arrêter et c’est tant mieux, et c’est une grâce.

    Car, s’il est vrai que cet Esprit Saint a été donné en un lieu et à un moment particulier de l’histoire d’Israël à seulement un petit groupe de personnes, dans le même temps il a été donné au monde entier : de la même manière que les 10 Paroles reçues au mont Sinaï furent ensuite reçues et entendues au fil des siècles par tous.

    Pour que le projet divin d’une terre où Dieu résiderait s’accomplisse, il a bien fallut commencer quelque part. Dieu s’est choisi une famille, un peuple avec lequel il contracte une Alliance ; de ses entrailles naîtra le messie, celui qui étendra cette alliance à tous les hommes : le projet d’amour de Dieu est  universel.

    Ce processus est comparable à la petite flamme d’une bougie solitaire qui en allume d’autres, encore et encore et de flamme en flamme c’est finalement un incendie d’amour qui embrase la terre tout entière.

                                                                                                                                       Elisabeth Smadja

     

    ----------------------------------

    Articles récents
    « Homélie DIMANCHE DES RAMEAUX - 5 avril 2020 La pause du dimanche (d'autrefois) -et d'aujourd'hui ? »

    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    1
    Marie-Josée
    Mercredi 1er Avril 2020 à 12:04

          Quelle grâce que cette Elisabeth!

         Et que le poumon de  l'humanité se fortifie à la source de la Vie!

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :