• En la fête de saint François - homélie du frère Boris ofm

    Frères et sœurs, PAX ET BONUM, Paix et Bénédiction à vous!

    Saint François aimait souhaiter aux gens qu’il rencontrait paix et bonheur. Je crois queFrere-Boris-ofm.jpg vous pouvez souhaiter à votre voisin ou voisine la même chose ou toute autre parole de bénédiction que vous avez sur le cœur en ce moment.

    Saint François le faisait parce qu’il vivait en profonde communion avec Dieu qui est un Dieu de Paix, qui communique la vie en surabondance (cf. Jn10,10) et qui par conséquent nous bénit.

     

    Saint François tout comme sainte Claire dont je tiens également à vous parler quelque peu car l'année 2012 est une année sainte Claire, se sont consumés d’un unique désir, parce que vraiment ils aimaient Dieu de tout leur être : ils ont vécu l’Évangile de Jésus-Christ dont ils ont goûté toute la saveur. Et je dis bien toute, y compris celle de la croix. Chez Claire, comme chez François, la contemplation du mystère de Dieu humble pauvre et crucifié ne se réduit pas à ce qu'on pourrait appeler une simple considération intellectuelle, mais c'est une contemplation qui engage tout son être c'est-à-diere la personne entière dans toutes ses dimensions: physique, spirituelle, intellectuelle, affective, sensitive, émotionnelle. «Son amour rend amoureux» écrit Claire à Agnès de Prague. Tout comme François, elle a le coeur constamment tourné vers le Seigneur ; l’expression est de saint François et elle est reprise telle quelle par Claire dans une de ses lettres à cette même Agnès (cf. 1R 22, 19; 4 LAg 15)  Comme François, par amour, elle se transformera en image vivante du Bien aimé . La contemplation franciscaine, loin d’être une forme de piétisme, est un chemin d’identification avec le Seigneur. Celui qui assume une attitude contemplative et aimante dans sa vie se transforme en «nouvelle créature» nous dit saint Paul (cf. Ga6, 15) et peut ensuite dire en toute vérité: «Pour moi vivre, c’est le Christ» (Ph 1, 21). C’est la logique de l’amour qui conduit, par sa nature même, à une transformation de son être profond et souvent, par conséquence, à une forme d'action adaptée parce que discernée dans la prière. Une laïque franciscaine nous exhortait, nous les frères, réunis en chapitre il y a quelques années à oser vivre cette expérience, de Naître en Christ, disait-elle, c’est-à-dire à être tellement transformé par cette contemplation du Crucifié que ça s’apparente à quelque chose qui est de l’ordre d’une  nouvelle naissance.

    Une nouvelle naissance qui doit nous conduire aussi à offrir le Christ à nos contemporains ; c’est même le plus cadeau qu’on puisse leur faire. Elle nous invitait à passer du discours à l'expérience en disant que ceci doit nous occuper tous. Ce qui compte c’est ce fil rouge : rencontrer intimement le Christ, et cela tant personnellement que communautairement, avec d'autres qui sont mes frères et mes soeurs.

    Il découle de ces affirmations disait-elle que nos communautés devraient être des communautés ferventes, priantes, accueillantes, authentiques et missionnaires par le fait même de cette authenticité. Elles sont des lieux de formation initiatique qui prennent en compte les ressources profondes de l’individu, faisant advenir les ressources de chaque être, faisant apparaître le joyau du Christ en chaque personne.

    Elle nous invitait aussi à faire ressortir ce qu’elle a appelé l’Evangile de la bonté. Ou bien la bonté transpire, ou bien elle ne transpire pas, disait-elle : on ne peut pas tricher. Elle traduit le Christ qui se livre en nous, et non un vague cocooning fraternel ; Rayonner de la paix et de la bonté ; deux éléments qui font partie de ce que Saint Paul appelle le fruit de l’Esprit.

     

    Ces trois points sont des dénominateurs communs à toutes les communautés. Nous, franciscains, avons toujours à revisiter ces trois axes disait-elle. Et je rajouterai et de montrer que l’Evangile est un chemin de béatitude, de bonheur ; de bonheur d’avoir un tel Dieu et Père et jubiler dans l’action de grâce comme le Christ aujourd’hui dans cet Evangile.

    Mes amis, mes frères, mes sœurs, le témoignage de notre amour des hommes et de la communion entre nous est profondément évangélique mais aussi évangélisateur (c'est moi qui le rajoute). Soyons en bien convaincus. Car à ce signe tous vous reconnaîtront pour mes disciples disait Jésus (Jn 13,35). Sainte Claire incarne de manière exceptionnelle cet amour pour les autres ; toutes ses sœurs en ont témoigné au moment du procès e sa canonisation

    Et François, que l'on identifie tellement avec la pauvreté fera assez vite l'expérience que le renoncement aux biens n'est pas la pauvreté la plus radicale. La richesse dont l'homme est le plus encombré, c'est... l'attachement à son cher moi, à sa volonté propre. C'est de cela qu'il doit finalement s'exproprier. C'est en ce retranchement de son être qu'il doit porter l'effort de sa conversion : ce lieu où l'homme persiste à se faire Dieu en se croyant, au bout du compte, maître de sa vie, s'y accrochant comme s'il avait quelque pouvoir de la conserver. Au creux de ce drame essentiel, tout est bon alors pour se rassurer, pour camoufler ses angoisses et son néant : possession, pouvoir, séduction... et les violences que cela finit par générer. C'est là encore la contemplation du Christ pauvre et crucifié qui va l'aider à gravir des pas de géants dans sa vie spirituelle. Sa vis spirituelle qui sera bien balisée : c'est d'abord le Christ de saint Damien, la rencontre du lépreux et l'Evangile de l'envoi en mission qui ont plongé François dans un tout autre univers. Devant le Christ, et dans son regard, il devient possible pour François de se réconcilier avec son existence pauvre et blessée parce que coupée de sa source, mais néanmoins toujours aimée, tellement aimée, follement aimée. De la folie d'amour de noter Dieu. Et la pauvreté assumée devant Dieu nous situe dans la relation juste à nous-mêmes et aux autres et du coup cela rend vraiment possible la fraternité, qui cesse alors d'être un slogan.

    Alors les missionnaires de la paix, armés de leur faiblesse-même, envoyés en pâture "comme des agneaux au milieu des loups" peuvent annoncer l'évangile de la paix. Ils se formeront sur la route, au gré des rencontres et des événements. Leur consécration va les rendre libres pour les audaces les plus risquées.

    Puisque vraiment Dieu est "Notre Père", il ne reste plus qu'à vivre en frère avec les autres hommes, et même avec toute créature, y compris avec frère loup. Voilà la foi de François et sa logique. Le "poverello" (le petit pauvre) est quelqu'un de simple. Il n'est pas un militant. A bien y regarder, il n'a pas fait beaucoup. Il passait même la majeure partie de son temps en ermitage. En tout cas, il n'a pas organisé de croisade de la paix. Mais il s'est situé dans son époque comme un croyant qui vit de l'Évangile en en assumant les risques. Et le peu qu'il a fait a touché juste.

    C'est encore plus éclatant pour Claire : sans jamais sortir de son couvent, elle a rayonné de la splendeur de l'evangile vécu en communauté au point que les papes se sont incliné devant sa ténacité à obtenir le privilège de la pauvreté

     

    Dans l’Amour du Christ, François et Claire ont découvert la beauté du Don du Père et la merveilleuse joie d’être aimé. Cette révélation a poussé François à partir à la rencontre  de tout homme qui est un frère. Jésus-Christ a rempli toute sa vie et toute sa vie fut une réponse d’amour.

    Et donc ce qu'on peut dire pour conclure c'est que sont heureux, celles ceux pour qui la foi ou la religion est d'abord une rencontre avec une personne vivante. Leur vie sera comme une fête perpétuelle, même au milieu des épreuves. C’est la grâce que je vous souhaite en cette fête de notre Père et frère St. François.

    Frère Boris ofm

    Source http://www.chapelledesbuis.org/home

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