• En visite dans son pays natal, Benoît XVI n’a fait aucune concession

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    2011-10-01 apic/imedia

    En visite dans son pays natal, Benoît XVI n’a fait aucune concession

    pape Ench Benoît XVI a joué la carte de la franchise, en annonçant la couleur de son voyage en Allemagne: il n’est pas venu dans son pays pour faire un show et les réformés ne devaient pas s’attendre à un « don œcuménique » de sa part. A 84 ans, le pape a choisi de piquer au vif le peuple allemand, appelant sans cesse au dialogue et à l’unité, mais sans aucune concession.


    Durant son voyage, Benoît XVI a su aussi surprendre: il s’est reposé non sans habileté sur Martin Luther, pomme de la discorde entre réformés et Rome, pour étayer son message. Pour lui, seule compte la foi, qu’il faut au besoin débarrasser des lourdes structures de l’Église. Dans son discours au Bundestag, Benoît XVI a aussi démontré aux députés écologistes qui avaient choisi de le boycotter, qu’un pape peut faire l’éloge de l’écologie allemande des années 1970. Chose qu’ils n’auraient jamais imaginée.

     

    Dialogue sans concession
    Le pape a également choisi de rencontrer une énième fois des victimes de prêtres pédophiles, après avoir confié qu’il comprenait que l’on puisse s’éloigner de l’Église en réaction au scandale des abus sexuels.

    Avec force, Benoît XVI a réaffirmé l’importance du dialogue avec les juifs et les musulmans, tout en faisant des orthodoxes les plus proches alliés de Rome. Le pape ne s’est pas privé de critiquer sans détours les travers de l’Église catholique elle-même, et particulièrement celle de la puissante Église allemande.

     

    « Les premiers seront les derniers », dit l’Évangile. L’image de bon élève que peut donner une Église dont le laïcat est extrêmement engagé et l’action caritative exemplaire ne suffisent pas à Benoît XVI qui, une fois encore, se fait l’écho des critiques formulées cinq siècles plus tôt par Luther: non à une Église « mondaine », à des chrétiens « tièdes », trop sûrs d’eux. Presque suffisants, pour un pape qui fait de l’humilité une vertu.

    Devant les 80 000 fidèles venus l’écouter pendant la messe à Fribourg, Benoît XVI va même jusqu’à affirmer qu’un agnostique en proie au doute est plus proche du Royaume de Dieu qu’un fidèle « de routine ». Aux yeux du pape, qui a loué le caractère torturé de Luther, c’est finalement dans l’adversité que la foi des chrétiens est la plus authentique: sous les « pluies acides » du nazisme et du communisme, durant les vagues de sécularisation galopante.

     

    Attaché à l’Église allemande
    On pourra se poser la question si Benoît XVI n’en demande pas trop aux chrétiens allemands - catholiques et luthériens -, qui attendaient du concret de ce troisième voyage dans son pays. Certes, la joie des fidèles a été évidente lorsque le pape allemand a fait sa première apparition publique à bord de la papamobile dans le stade olympique de Berlin ou dans les rues de Fribourg. Mais il est probable qu’une confrontation quotidienne avec les pratiques plus libérales de leurs compatriotes protestants ait rendu les 25 millions de catholiques allemands peu perméables à des requêtes aussi exigeantes.

     

    Difficile pour eux de participer d’une part au « processus de dialogue » entamé depuis quelques mois avec un épiscopat qui se cherche sur des questions très concrètes et de s’en tenir, d’autre part, à la quête de la foi et de Dieu épurée de tout « fardeau matériel et politique ».

    De façon paradoxale, on a vu Benoît XVI, à la tête d’une Église hyper institutionnalisée, vanter un retour à la mentalité des petites communautés des premiers temps de l’ère chrétienne. Le pape a mis en garde les fidèles assoiffés de réformes face à leurs « rêves » d’une Église qu’ils rendraient « superficielle ». C’est donc avec l’Église de son pays que le pape s’est montré le plus exigeant, peut-être parce qu’il y est encore très attaché en dépit d’un séjour romain de près de 30 ans.

    apic/imedia

    Source http://www.radiovm.com

     

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