• De l’eau bénite dans le gaz

    trappistLes communautés monastiques ne s’engagent pas sur les questions écologiques uniquement sur le versant de la biodiversité ou des pratiques écoresponsables.

    Les enjeux sont aussi sociaux et économiques.

    Le dernier exemple en date est celui de deux communautés américaines du Kentucky, les trappistes de l’abbaye de Gethsemani, dans le comté de Nelson, et les religieuses de Lorette, dans le comté de Marion, qui ont refusé récemment de céder leur terrains pour permettre le passage d’un pipeline de gaz naturel en provenance de Pennsylvanie.

    Le combat juridique qui va s’en suivre risque d’être dur, puisque les industriels gaziers ont des outils juridiques leur permettant de passer en force, comme l’autorise les lois de l’Etat.

    Les deux communautés possèdent plus de 300 ha et sont localisées dans une région très catholique, réputée parfois comme une "terre sainte" locale, où beaucoup de fidèles viennent vivre des retraites spirituelles. Les sites sont aussi occupés par une maison de retraite pour les religieuses et une ferme agricole. Soit près d’une centaine de personnes résident sur le site des religieuses par exemple. "Tout ceci n’est que de l’argent immédiat pour des conséquences à long-termes, potentiellement dangereuses", rappelle la mère supérieure du monastère.

    Soeur Claire McGowan, une religieuse dominicaine, directrice des "Nouveaux pionniers pour un futur durable à Springfield", souligne que le projet "menacerait beaucoup de ce qui fait le charme de cette région du centre du Kentucky : la beauté de nos paysages, l’abondance de bonne eau, la santé de l’air, la sérénité paisible des régions rurales et le sens général de sécurité menaçé par des désastres imprévus.". Soeur Claire est aussi membre de la communauté des Soeurs dominicaines pour la paix dans le Comte de Washington, au sud du tracé du pipeline.

    DL

    Source : Article de Catholic culture et Louisville Courier-Journal.

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  • Hommages à Jean Bastaire

    © Stéphane OUZOUNOFF/CIRICPlusieurs articles dans la presse catho ont rendu hommage à Jean Bastaire. Voici ceux de La Croix et de La Vie. On lira aussi particulièrement l’hommage que rend Jean Claude Noyer à son ami.

    Jean Bastaire, précurseur de l’écologie chrétienne

    Agnès Chareton  - 26/8/13 Son rêve était de voir les jeunes générations reprendre le flambeau de l’écologie chrétienne, qu’il avait allumé. Jean Bastaire est décédé samedi 24 août 2013 chez lui, « entouré de Jean-Louis, un voisin généreux qui l’a pris en charge dans ses derniers jours, et de Michel Péguy », petit-fils de Charles Péguy, écrit Fabien Revol, un de ses amis proches. Ces dernières années, l’intellectuel vivait retiré, mais continuait à écrire des lettres passionnées à ses amis, grâce à sa vieille machine à écrire.Né en 1927 à Chamalières (Puy-de-Dôme), cet amoureux des lettres se passionne pour Claudel et Péguy. En 1946, il est journaliste cinématographique à Paris. Malade, il rencontre au sanatorium, Hélène, médecin de dix ans son aînée, qu’il épouse en 1950. Converti à l’écologie par sa femme, engagée de la première heure dans les réseaux écologistes, Jean Bastaire prône la défense de la Création par un renouveau de la spiritualité franciscaine – s’inspirant notamment du Cantique des créatures de saint François – dans plus d’une dizaine d’ouvrages.  « Des petits textes incisifs très stimulants, écrits d’une belle plume », relève le P. Dominique Lang, assomptionniste et journaliste à l’hebdomadaire Pèlerin, spécialisé sur les questions d’écologie chrétienne. « Il a beaucoup interpellé les franciscains sur ces questions », rappelle le P. Lang.Dans une lecture renouvelée de l’Épître aux Romains, il pose les fondements d’une « théologie de l’engagement écologique », analyse le journaliste Patrice de Plunkett, avec qui il a entretenu une correspondance dans les dernières années de sa vie. « Jean Bastaire a joué un très grand rôle dans la redécouverte de la dimension cosmique de la théologie. Pour lui, la promesse de salut n’est pas destinée à l’homme seul, mais à l’ensemble de la Création dont il est responsable. » « Il a mis l’accent sur un aspect de la foi qui est complémentaire de la mise en valeur de la personne humaine », appuie Mgr Marc Stenger, évêque de Troyes, proche de cet homme « pour qui la foi était le nœud de toute son existence ».Fidèle à ses engagements, Jean Bastaire vivait dans une grande proximité avec son épouse. Après la mort d’Hélène en 1992, il continue à cosigner ses ouvrages avec le nom de sa femme, dans « une collaboration indicible mais réelle, qui pour (lui) s’apparente à ce que l’on nomme la communion des saints », confiait-il à La Croix le 21 novembre 2012. Homme discret et fidèle, Jean Bastaire ne s’est jamais mis en avant. C’est peut-être en partie la raison pour laquelle son message n’a pas reçu l’écho qu’il espérait au sein de la communauté catholique. « Je rame depuis près d’un quart de siècle sur l’océan de l’écologie chrétienne dont on commence seulement à pressentir l’immensité temporelle et spirituelle », écrivait-il à Patrice de Plunkett. « J’ai dû me convaincre que ce que j’avançais était vraiment nouveau, tant je recueillais peu d’échos. » Jean Bastaire portait l’espoir de susciter une congrégation consacrée aux questions écologiques, les « Petits frères et petites sœurs de la Création ».

    Hommage à Jean Bastaire – Jean Claude Noyer

    Je n’aurai pas eu le temps de lui faire la joie d’une visite à son domicile, à Meylan, par amitié pour lui. Je n’ai pas su assez tôt que son heure était venue. Lors de son dernier appel téléphonique à mon domicile, il n’avait certes pas caché qu’il avait maintenant du mal à se concentrer sur ses travaux d’écriture et qu’il ne pouvait que difficilement se déplacer d’une pièce à l’autre de sa maison. Déjà, en novembre 2011, il n’avait pu honorer de sa présence nos Assises chrétiennes de l’écologie. C’était le grand absent de cet évènement sur lequel le père Jean-Luc Souveton et moi-même, assistés d’Elise Bancon (Scouts de France), avions travaillé d’arrache-pied. A défaut de l’avoir parmi nous, je lui avais passé commande d’un texte que j’avais lu en ouverture. « Je mesure le chemin parcouru depuis quarante ans, lorsque nous prenions notre première inscription, ma femme et moi, au WWF », écrivait-il. « Parmi nos camarades écologistes, nous faisions figure d’OVNI. Des chrétiens s’intéressant à la sauvegarde de la nature ? Cela paraissait étrange. Le plus curieux était que nous ne nous contentions pas d’être comme un petit nombre de personnes qui s’inquiétaient du sort de la planète pour des raisons humanitaires. Le souci que nous éprouvions était également dicté par notre foi en Christ ». Et de souligner, avec le lyrisme qui le caractérisait, que « l’écologie chrétienne, c’est le retour au Père d’une humanité dissipatrice des biens que Dieu lui a confiés. Le Créateur a consenti que sa créature le bafoue par une débauche aveugle. Le résultat est qu’elle n’aura même plus accès bientôt à l’auge aux cochons et qu’elle périra en masse comme une espèce nuisible ». Puis de conclure, dans le même registre : « Je souhaite un excellent déroulement à ces Assises. Qu’elles soient comme le festin où le père tue le veau gras pour célébrer la conversion du fils prodigue. » Avec 1700 entrées, son vœu a été largement exaucé et il en fut très heureux. C’est qu’il voyait dans cette assistance nombreuse, ainsi que dans le cercle de plus en plus large de ses admirateurs – dont de jeunes théologiens et des universitaires travaillant sur l’articulation entre écologie et spiritualité – la confirmation que son travail portait enfin du fruit. La discrétion de cet écrivain prolixe, éloigné des cercles parisiens, fit sans doute de l’ombre à son envergure réelle d’essayiste aux accents prophétiques. Puisse son talent de plume, au service d’une dénonciation constante de l’hérésie consumériste-productiviste, ravir des cercles toujours plus larges. Ce « mécontemporain » (Charles Péguy), poète et mystique amoureux de la beauté du monde, rêvait de la fondation d’une congrégation de Petits frères et de petites sœurs de la Création dont la mission eût été d’agir concrètement pour la défense des milieux naturels et la protection des animaux, dans le cadre de la sauvegarde de l’œuvre de Dieu. En s’appuyant sur une théologie et une spiritualité ad hoc. Celles-la mêmes qu’il n’a eu de cesse de promouvoir. Gageons encore que ce rêve inabouti se concrétisera tôt ou tard. Adieu donc cher Jean. Et plutôt que de te pleurer, réjouissons-nous de tes retrouvailles « au ciel » avec Hélène. L’épouse trop tôt « disparue » dont tu n’as jamais cessé de dire qu’elle t’accompagnait chaque jour dans l’intime de ta vie et de ton travail.

    Décès de Jean Bastaire, pionnier de l’écologie chrétienne

    Olivier Nouaillas  – La Vie – 26 aout 2013 (crédit photo : © Stéphane OUZOUNOFF/CIRIC )

    Philosophe discret, Jean Bastaire nous a quittés le samedi 24 août. Portrait de cet humble penseur de l’écologie chrétienne. C’était en octobre 2010, à l’auditorium du Monde, boulevard Blanqui dans le 13e arrondissement de Paris. A l’invitation de notre hebdomadaire et de la revue Prier, Jean Bastaire était venu donner une conférence sur le thème de « l’Ecologie, expression de la fragilité de la Terre ». Citant les grands penseurs qu’il affectionnait depuis toujours – François d’Assise mais aussi Charles Péguy et Hildegarde de Bingen – il réitéra son ambition intellectuelle de lier engagement écologique et démarche spirituelle. Pour lui « la lutte contre le changement climatique et la préservation de la biodiversité sont inséparables de la prise de conscience que nous sommes tous des créatures de la Création ». Et de préciser : « Il nous faut donc unir, en tant qu’ écologiste chrétien, dans tous nos gestes et nos actions, le Ciel et la Terre ». Il avait d’ailleurs publié dans la revue Prier, en décembre 2008, un long texte intitulé « Priez pour la Terre ». D’ un niveau théologique élevé – ce que ne le rendait pas toujours accessible au grand public – Jean Bastaire a écrit de nombreux livres de référence sur ce thème. Parmi la vingtaine d’ouvrages, les plus marquants sont, sans conteste, Le chant des créatures (Cerf, 1996), Pour une écologie chrétienne (Cerf, 2004) et Pour un Christ Vert (Salvator, 2009). Très liée à sa femme Hélène, médecin homéopathe décédée en 1992, il continuera à signer ses livres les plus récents de leur deux noms, revendiquant avec elle « une communion des saints ». Très proche de la spiritualité franciscaine, Jean Bastaire collabora également à la revue Esprit de 1952 à 1981 et n’hésita pas pour autant à s’engager, dès les années 70, au WWF, une association de protection de l’environnement. Un engagement qu’il expliquait ainsi dans Les Essentiels de La Vie, publié le 26 novembre 2009 à la veille du sommet de Copenhague : « Nous voulions apporter une voix chrétienne aux écologistes et une voix écologique parmi les chrétiens ». Très discret (trop ?) il est décédé, samedi 24 août, à l’age de 86 ans, à Meylan, près de Grenoble. Sur le site du journaliste Patrice de Plunkett, qui lui rend hommage, le père Cardine, curé de la paroisse de Meylan confie : « J’ai donné vendredi soir à M. Bastaire le sacrément des malades. Il était si discret que j’ignorais sa présence sur ma paroisse ». Dans un de ses livres, très joliment titré Court traité d’innocence (Lethielleux 1977), Jean Bastaire n’ écrivait-il pas déjà ceci : « Il n’y aurait de triste que la mort du printemps, si le printemps devait mourir ».

    Compilation : DL

    Source http://ecologyandchurches.wordpress.com

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  • Bali pas ballot

    <p>Recyclage des huiles usag&eacute;es</p><br /><p><sup>(Photo: Caritas Suisse)</sup></p><br />Du côté de la solidarité aussi, la prise en compte des défis environnementaux progresse. Un exemple parmi beaucoup d’autres : la Caritas Suisse s’est engagée à Bali dans un projet de recyclage des huiles des restaurants et hôtels de cette ville touristique d’Indonésie. Une initiative qui répond aussi à un besoin vue les grandes quantités d’huiles de fritures utilisées chaque jour dans ces lieux. Des huiles qui jusque là étaient jetées dans la nature ou revendues à des petits commerçants… Autant de danger potentiels donc pour la santé et dont les plus pauvres sont les premières victimes. C’est donc à ce défi que la Caritas à tenté de répondre :

    En février 2013, l’entreprise sociale Lengis Hijau a été créée spécialement pour le recyclage des huiles végétales usagées. Les huiles usagées des hôtels et restaurants balinais sont récupérées par des camionnettes, amenées et traitées dans l’entreprise située dans la ville de Denpasar. Avec ces huiles, Lengis Hijau fabrique du diesel bio d’un degré de pureté de 99%. Le diesel bio ainsi récupéré est vendu et la recette sert à couvrir les coûts d’exploitation de l’entreprise. Ce diesel bio est acheté par des hôtels qui produisent ainsi leur eau chaude ou le courant électrique de manière respectueuse du climat.  Grâce à ce procédé, ces hôtels peuvent réduire leur empreinte de CO2 et montrent qu’ils prennent au sérieux leurs responsabilités sociales et écologiques tout en restant compétitifs. La réduction de CO2 qui en résulte est vendue sous forme de certificats d’émissions à l’organisateur de voyages Kuoni qui peut ainsi améliorer son bilan de CO2. Les recettes de ces ventes permettent de rembourser les investissements initiaux. Durant le second semestre 2013, Caritas va transmettre entièrement la responsabilité du recyclage des huiles à Lengis Hijau. Il faudra toutefois encore compter du temps avant que l’entreprise sociale soit économiquement solide et stable. Pour le moment, elle ne peut traiter que 50% de la quantité d’huile nécessaire à une exploitation économique viable. La raison ? Même si beaucoup d’hôtels et restaurants se déclarent officiellement intéressés par cette coopération, les structures informelles de reprise des huiles par la chaîne alimentaire des populations pauvres continuent de fonctionner, déplore Caritas. Caritas et Lengis Hijau se sont donc engagés avec les autorités locales pour renforcer la conscience des populations locales et des collaboratrices et collaborateurs des hôtels et restaurants des dangers pour la santé que représentent les huiles usagées.

    DL

    Source : Apic

    (Photo: Caritas Suisse)

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  • Régime sans pétrole pour les fonds de pension

    united chruchUne première. L’Eglise Unie du Christ (une Eglise américaine réformée d’environ 1 millions de membres) est devenue le premier organisme religieux aux Etats-Unis à avoir décidé de sortir ses fonds de pensions et ses investissements de toute opération liée à des compagnies industrielles exploitant des ressources énergétiques naturelles non renouvelables.

    C’est par un vote  le 1er juillet par les membres du Synode général que cette Eglise a  manifesté ainsi son soucis concernant le changement climatique en cours. L’opération est valable pour les 5 années à venir, avec quelques aménagements si les compagnies respectent certains critères précis (les "best in class" qui seront évalués en 2015). Pour autant les débats ont été par moments houleux, notamment sur l’aspect économique d’une telle décision, pour des délégués issus d’Etats particulièrement liés aux industries pétrolières ou aussi sur la faisabilité d’une telle opération, vu l’impact plus ou moins direct de ces industries dans la vie quotidienne (par exemple du côté de la production d’électricité…) L’opération est directement liée au mouvement 350.org, très actif aux Etats Unis et n’est qu’une décision parmi d’autres pour prendre à bras le corps cette urgence. Il a été demandé ainsi que les bâtiments de cette Eglise deviennent plus neutres en terme de dépenses carbonées, à partir d’audits énergétiques à mener rapidement. DL Source : United Church ; New York Times et AP

    Source http://ecologyandchurches.wordpress.com

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  • L’autre écologie humaine

    tipi_alois_bob5-360L’homme à droite, -l’avez-vous reconnu ?-, c’est frère Aloïs, l’actuel prieur de la communauté de Taizé. Il est assis à côté d’un responsable Lakota, une des populations indiennes du Dakota du Sud, devant un tipi.

    Cette rencontre inattendue n’est pourtant pas le fruit du hasard. Il a fallu sept années de visites, une participation d’un groupe de jeunes du Dakota à la rencontre européenne à Rome, et un pèlerinage à travers l’Etat et les sept tribus de l’Etat durant le mois de mai pour que cette rencontre puisse enfin voir le jour. Ce sont en fait 500 pèlerins venus de toute l’Amérique du Nord et de l’Europe qui se sont rassemblés du 24 au 27 mai dernier à Red Shirt Table dans cette "réserve" amérindienne. Une rencontre œcuménique où épiscopaliens, catholiques, luthériens, presbytériens ont participé chacun à sa mesure.

    Ce rassemblement témoigne du patient travail de réconciliation qu’un tel pèlerinage de la confiance peut opérer sur des terres meurtries. Le souvenir du massacre de Wounded Knee en 1890 n’est pas loin, tout comme les brimades ou les méfiances en tout genre qui existent encore entre communautés amérindiennes et les autres habitants de l’Etat.

     

    Au cours des soirées, des sessions de groupe se tenaient sous une grande tente, comprenant des réflexions données par des responsables amérindiens ou par frère Alois, ainsi que des présentations de la culture Lakota. Un soir, frère Alois a présenté une pièce de poterie de Taizé, fabriquée uniquement à partir de matériaux de cette région de Bourgogne. « Nous avons voulu vous apporter une poterie de notre terre vers votre terre », a-il dit. « Mais ce pot est vide – c’est à vous de le remplir. Nous ne sommes pas venus vous apporter un message ou vous donner des conseils. Nous voulons partager nos dons et écouter vos paroles, et ainsi construire une relation. »

    DL

    DL


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  • Drôle de climat pour Obama

    Obama-energ.jpgAu cours de sa visite à l’université catholique de Georgetown, le président Obama s’est exprimé très clairement sur sa responsabilité à prendre désormais des décisions pour faire face au changement climatique en cours. Il a détaillé ainsi son plan d’action qui passe par la limitation des émissions de gaz à effet de serre et l’amplification de la production d’électricité par des sources d’énergie renouvelable. Cela passe aussi par une amélioration des normes d’efficacité électrique dans les maisons et les bâtiments, une réduction des émissions des HFC, une amélioration des infrastructures de transport et des services d’urgences répondant aux catastrophes naturelles. Tout en soulignant qu’une telle transition énergétique demandera du temps et qu’on ne se débarrasse pas du jour au lendemain des habitudes énergétiques basées sur le pétrole… "Mais ce qui est encore plus vrai, c’est que nous ne pouvons pas tracer notre route sans tenir compte des défis climatiques et énergétiques qui nous font face ! (…) Et je n’ai pas beaucoup de patience avec ceux qui réfutent la réalité de ces crises !"

    Un plan qui est accueilli avec intérêt par la Coalition catholique sur le changement climatique, un mouvement œuvrant pour d’avantage de justice environnementale. 

    "Un plan ambitieux dont le ton semble juste, rejoignant plusieurs critères moraux que les évêques américains avaient déjà exprimés", souligne Dan Misleh, le directeur exécutif de la Coalition. "Mais le vrai signal sera de voir si l’administration américaine pourra exécuter un tel projet sans rajouter un fardeau supplémentaire sur les épaules de plus pauvres. (…) Pour nous catholiques, la question est la suivante : un tel plan promeut t-il les biens économiques de certains ou les biens communs pour tous ?" 

    Une question que porte aussi Patrick Carolan, directeur exécutif du Réseau d’Action franciscain à Washington. S’il se réjouit de voir que le président américain prend bien en compte la dimension morale des changements climatiques, il reste attentif à ce que le leadership américain sur la question porte aussi sur l’impact social de telles mesure. "Le plan que propose le président Obama pour réduire les émissions de CO2 et de mercure issus des générateurs au charbon est un grand pas dans le sens du respect des droits humains, particulièrement des enfants et des nourrissons, tout en prenant soin de la Création de Dieu", souligne le F. Jacek Orzechowski, vicaire paroissial à la paroisse St Camille, un frère franciscain très impliqué dans les question environnementales. Pour le bureau Justice et Paix des religieux colombans, il reste des questions pourtant à suivre dans ce plan. En effet, celui-ci s’appuie notamment sur l’usage de biocarburants issus de produits agricoles, sur l’énergie nucléaire et sur la fracturation hydraulique des gaz de schiste. En terme de respect de la Création, le compte n’y est donc pas encore pleinement.

    DL

    Source : Catholic News Service, art. de Dennis Sadowski -trad. DL

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  • L’écologie pour tous ?

    écologie humaine 2Le 22 juin dernier, un courant pour une "écologie humaine" a été officiellement lancé en France. Tugdual Derville, Gilles Hériard-Dubreuil et Pierre-Yves Gomez en sont les parrains officiels. Ce dernier a livré au journal La Croix ces impressions quand à la dynamique interne de ce courant de réflexion, tel qu’il s’est ébauché avec les 400 personnes présentes samedi. Extraits

    « (…) Nous ne voulons pas créer une énième association ou “think tank” d’experts. Notre but est de rassembler tous ceux qui œuvrent dans le même sens, à savoir remettre l’homme au centre de la société et des décisions politiques. Nous créons une plate-forme permettant d’échanger, de se parler, de s’organiser. L’idée est de poursuivre l’engagement qui est né de la « Manif pour tous » tout en tendant la main à d’autres personnes. Le mariage homosexuel et les questions de filiation ont été le détonateur qui a permis une prise de conscience de la place à accorder à l’homme dans une société extrêmement économique, technologique… Il faut sortir du fatalisme et montrer qu’on ne peut pas faire n’importe quoi dans le travail, dans la famille. L’homme doit être la préoc­cu­pa­tion centrale. Notre but est de changer la société par la base, de sorte que chacun en devienne acteur, comme les «veilleurs» qui ont créé à partir de rien leur propre mouvement novateur.  Pour le lancement de notre courant, nous avons invité des médecins, des chefs d’entreprise, etc. à partager quelques belles expériences vécues. L’après-midi, on a organisé quinze ateliers thématiques sur le droit, le travail, la nature, la politique, la consommation… L’idée étant de croiser les regards d’experts et de personnes de terrain pour aborder les questions ensemble, sans isoler les problématiques et en les considérant sous l’angle humain. (…) Notre objectif, dans les mois à venir, est de décliner cette journée en assises dans toutes les régions pour faire émerger des idées nouvelles. Puis on se retrouvera dans un an pour faire le point et voir si on a eu une bonne intuition. Arrêtons d’être dans la réaction, soyons dans la proposition ! »

    Recueilli par FLORE THOMASSET

    Source http://ecologyandchurches.wordpress.com

     

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  • Que faire de nos vieilles centrales nucléaires ?

     

    centrale-nuc.jpg

     

    Ca bouge du côté suisse, sur la question du devenir du nucléaire civil. Un communiqué récent d’un groupe de travail chrétien rend compte d’une proposition vers une "désaffectation planifiée des centrales nucléaires existantes". En voici le texte.

    Dans une lettre adressée aux membres du Conseil national, le groupe Justice, paix et sauvegarde de la création de la communauté de travail inter-franciscaine et l’association oeku Eglise et environnement demandent au Conseil national de soutenir « la solution sur la base d’accords » pour la désaffectation des centrales nucléaires existantes. Celle-ci préconise une durée d’exploitation maximale de 50 ans. La solution sur la base d’accord permettrait d’éviter d’autres affrontements dans la société à propos de l’avenir de l’énergie nucléaire et renforcerait la cohésion sociale.


    Le groupe Justice, paix et sauvegarde de la création de la communauté de travail inter-franciscaine de Suisse alémanique INFAG CH–GFS et l’association oecuménique oeku Eglise et environnement demandent aux Conseillères nationales et aux Conseillers nationaux de soutenir la motion de la CEATE-CN qui figure à l’ordre du jour de la session d’été 2013, à savoir la motion 13.3284 « Désaffectation des centrales nucléaires suisses. Solution sur la base d’accords » (ci-après solution sur la base d’accords). Celle-ci prévoit une réglementation, par la loi, de la désaffectation des centrales nucléaires existantes au terme d’une durée d’exploitation maximale de 50 ans. La décision du Conseil fédéral et du Parlement en faveur de l’abandon du nucléaire ne pourra être mise à exécution systématiquement que lorsqu’on aura établi clairement à quel moment les centrales nucléaires existantes seront mises hors service. Car si, pour des raisons de sécurité et de protection des humains et de l’environnement, la construction de nouvelles centrales nucléaires n’est plus autorisée, les centrales nucléaires existantes qui présentent des lacunes en matière de sécurité doivent aussi, pour les mêmes raisons, être mises hors service de façon planifiée, selon des délais.


    Dans leurs prises de position sur la Stratégie énergétique 2050, la Fédération des Eglises protestantes de Suisse FEPS ainsi que l’association oecuménique oeku Eglise et environnement ont relevé toutes deux que pour la réussite du tournant énergétique, il était essentiel d’adopter systématiquement la perspective de la sortie du nucléaire et d’opter pour une planification qui garantit la sécurité. La FEPS écrit en substance: « Les facteurs suivants plaident en faveur d’une limitation explicite de la durée de fonctionnement restante des centrales nucléaires : le gain de clarté pour les perspectives de la politique énergétique à moyen terme et, de ce fait, le gain dû au fait que toutes les forces de la société se concentrent sur le défi que représente un approvisionnement en énergie sans nucléaire. »

     

    Concrètement, la FEPS recommandait de lier la Stratégie énergétique 2050 à l’abandon de l’énergie nucléaire et d’inscrire dans la loi une durée d’exploitation maximale de 50 ans. Cette position correspond en grande partie à la solution sur la base d’accords présentée par la CEATE-CN. L’acceptation de la solution sur la base d’accords permettra d’éviter d’autres affrontements dans la société à propos de l’avenir de l’énergie nucléaire et renforcera la cohésion sociale. Une politique énergétique et climatique qui se réfère à des critères éthiques soutient la cohésion sociale, est écologique et favorable à la paix. Une telle politique bénéficie aussi du soutien des Eglises.

    Kurt Zaugg-Ott, Oeku Eglise et environnement Groupe justice, paix

     

    Walter Ludin, directeur Capucin

    source http://ecologyandchurches.wordpress.com

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  • La société de consommation déshumanise

    Pape journaliste A l’occasion de la journée mondiale pour l’environnement, le pape François a dédié le texte de son intervention pour l’audience générale de ce mercredi à ce sujet.  Pour mieux comprendre la pensée du pape, E&E reproduit ici d’abord le texte écrit du pape, puis la retranscription de ce qu’il a dit vraiment. C’est proche, mais les nuances et les insistances sont toujours intéressantes à repérer.
    VERSION ECRITE
    Chers frères et sœurs, Dieu a confié la création à l’homme et à la femme pour qu’ils la gardent et la cultivent. Cultiver veut dire prendre soin, avec attention, avec passion et dévouement. Parfois nous perdons notre capacité de contempler, de nous émerveiller devant la Création, car nous vivons dans un monde horizontal, qui s’éloigne de Dieu. Or la Création est un don qui nous est fait, que nous devons respecter, et non pas manipuler pour en tirer profit. Mais, « garder et cultiver » concernent aussi les relations entre les hommes. La personne humaine est aujourd’hui sacrifiée aux idoles du profit et de la consommation. Elle est trop souvent rejetée comme si elle était un déchet dont personne ne se préoccupe, dès lors qu’elle est considérée comme coûteuse ou inutile. Alors que beaucoup d’hommes ne mangent pas à leur faim, la culture de consommation nous entraîne à gaspiller de la nourriture dont nous n’estimons même plus la valeur. Mais rappelons-nous que la nourriture que l’on jette c’est comme si elle avait été volée à la table du pauvre. Ecologie de l’environnement et écologie humaine vont ensemble. C’est en combattant la culture du rejet et du gaspillage qu’il est possible de devenir attentif à chacun, et de venir en aide aux besoins des plus pauvres.
    VERSION ORALE
    Lorsqu’on parle d’environnement, a-t-il dit, "on pense au livre de la Genèse qui rapporte que Dieu confia la terre à l’homme et à la femme pour qu’ils la cultivent et la protègent. Qu’est ce que cela signifie? Cultivons nous et protégeons nous vraiment la nature, ou bien exploitons nous et négligeons nous la Création? Cultiver et protéger est un ordre de Dieu valable dans le temps et applicable à chacun de nous. Cela fait partie de son projet qui est de faire grandir le monde dans la responsabilité, afin d’en faire un jardin, un espace vivable pour tous. Benoît XVI a plusieurs fois rappelé que la mission attribuée à l’humanité par le Créateur implique le respect des rythmes et de la logique de la Création. Mais l’homme est souvent dominé par la tendance à dominer, posséder, manipuler et exploiter, et non par le respect de la nature considérée comme un don gratuit. Ainsi perd-on le sens de la contemplation et de l’écoute de la Création. Ainsi oublie-t-on de cueillir ce que Benoît XVI appelle le rythme de l’histoire d’amour entre Dieu et l’homme. Ce défaut vient de ce qu’on pense et vit de façon horizontale, loin de Dieu et loin de ses signes. Mais ce "cultiver et protéger" comprend aussi les rapports humains. Si la crise actuelle est largement liée à l’environnement, elle touche également l’homme. La personne est en danger et ceci justifie la priorité d’une écologie humaine. Ce danger est d’autant plus grave que sa cause est profonde. Il ne s’agit pas d’économie mais d’éthique et d’anthropologie. Il s’agit d’une culture du gaspillage et du rejet qui tend à devenir commune. La mode aujourd’hui c’est l’argent et la richesse, pas l’homme. C’est la dictature de l’argent. Dieu a chargé l’homme de gérer la terre, non l’argent. Là est le devoir de chacun de nous. A l’inverse, la vie et la personne n’y sont plus considérées comme des valeurs primaires. Cette culture rend insensible jusqu’au gâchis alimentaire. La société de consommation nous a habitués à l’excès et au gaspillage des aliments, auxquels on finit par ne plus accorder de valeur. Et ceci va bien au-delà des simples paramètres économiques car ces denrées sont en fait comme volées aux pauvres et aux affamés. Je vous invite donc à réfléchir sur cette problématique. Si une nuit d’hiver, tout près de cette place, quelqu’un meurt dans la rue, ce n’est pas une information alors que si un réseau électronique saute c’est un drame! Si la bourse fléchit de quelques points, c’est une tragédie, mais pas que des êtres humains soient rejetés comme on jette des ordures. Partout de par le monde il y a des enfants qui n’ont rien à manger et on fait comme si c’était normal. Il ne peut pas en être ainsi! Prenons tous l’engagement à respecter et protéger l’environnement et la création. Soyons attentifs à toute personne et luttons contre la culture du gaspillage et du rejet au profit d’une culture de la solidarité et du dialogue".

    DL

    Source http://ecologyandchurches.wordpress.com

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  • Vous avez dit 350 ?

    Bill-McKibben.jpg J’ai eu la joie de voir l’épanouissement du mouvement environnementaliste religieux à partir d’un petit cercle de gens il y a 25 ans en un groupe solide, membre à part entière des réseaux écologistes. (…) C’est bien d’aider nos églises à "verdir". Mais ce n’est qu’une action parmi d’autres. Elle a besoin d’être combinée à un travail politique qui mène par exemple à évaluer le prix du CO2 émis. (…) Pour le dire franchement, nous avons surtout besoin davantage de "grandes gueules" sur le front de ces questions. (…) (Evoquant le pape François et sa sensibilité au respect de la Création) "Nous verrons par ses actions dans quelle mesure il comprend la nature de la crise dans laquelle nous nous trouvons."

    C’est Bill McKibben qui s’exprime. Le fondateur et directeur du mouvement 350.org (350 évoquant la concentration de CO2 à de ne pas dépasser dans l’atmosphère) a été récompensé par le réseau inter religieux du National Religious Coalition on Creation Care, au cours de sa 15e matinée annuelle de prière à Washington mardi dernier.

    DL

    Source : Article NCR, Brian Roewe, Eco Catholic.

    et http://ecologyandchurches.wordpress.com

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