• Japon - 10 000 tonnes d'eau radioactive déversées dans le Pacifique par Tepco

    Agence Reuters   5 avril 2011  Asie
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    Photo : Agence Reuters Christian Aslund
    Une experte de Greenpeace, Rianne Teule, prenait hier des échantillons de la radioactivité à 25 kilomètres de Fukishima.

    Tokyo — L'exploitant de la centrale nucléaire de Fukushima, au Japon, a été contraint de rejeter hier 10 000 tonnes d'eau contaminée dans l'océan Pacifique et s'emploie toujours à rechercher l'origine d'une fuite radioactive par tous les moyens, même les plus dérisoires.

    Il faudra des mois pour arrêter les fuites, a prévenu un conseiller du premier ministre nippon, Naoto Kan, et peut-être encore davantage pour reprendre le contrôle du site lourdement endommagé par le séisme et le tsunami du 11 mars, qui ont fait 28 000 morts et disparus.

    «Il faut stopper le plus vite possible la dispersion d'eau contaminée dans l'océan. Avec une ferme détermination, nous demandons à Tokyo Electric Power Co d'agir rapidement», a déclaré le secrétaire général du gouvernement, Yukio Edano. «Si la situation actuelle se prolonge sur une longue période, l'accumulation de substances radioactives aura un impact énorme sur l'océan», a-t-il averti.

    Aucune autre solution

    L'eau déversée dans la mer est environ 100 fois plus radioactive que les seuils autorisés, a précisé Tokyo Electric Power (Tepco), l'opérateur de la centrale. Il n'y a pas d'autre solution, a expliqué le gouvernement, car Tepco n'a plus de place pour stocker une eau encore plus radioactive ayant servi à refroidir les réacteurs.

    Au cours de la fin de semaine, les ingénieurs ont injecté un mélange de sciure, de journaux, de polymères et de ciment dans la fissure découverte dans un puits de béton du réacteur no2. Mais ils ne parviennent toujours à localiser l'origine exacte de la fuite radioactive. Ils ont recouru hier à des produits chimiques comme des sels de bain, qui produisent une couleur laiteuse, afin de détecter la brèche.

    «Nous espérions que les polymères fonctionneraient comme des absorbants, mais ils n'ont encore produit aucun effet visible», a déploré Hidehiko Nishiyama, directeur général adjoint de l'Agence japonaise de sûreté nucléaire et industrielle. Trois des six réacteurs de la centrale dont le combustible menaçait de fondre sont désormais dans un état stable, a-t-il toutefois ajouté.

    Un filet

    Selon Tepco, au moins quatre des six tranches de la centrale seraient mises hors service une fois le problème réglé, ce qui pourrait prendre des années, voire des décennies.

    L'exploitant de Fukushima prévoit aussi d'installer un vaste filet dans l'océan pour empêcher la vase contaminée de dériver au large, mais cette manoeuvre pourrait prendre plusieurs jours.

    La crise nucléaire risque par ailleurs d'entraîner une révision des objectifs de Tokyo en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, a averti le vice-ministre de l'Environnement, Hideki Minamikawa. «Il est vrai que notre objectif pourrait être affecté de façon importante», a-t-il confié au quotidien Yomiuri.

    Très impopulaire avant même la catastrophe, le chef du gouvernement, qui s'est rendu pour la première fois samedi dans la zone dévastée, a été sévèrement mis en cause pour sa discrétion dans la gestion de la crise nucléaire et de la situation humanitaire.

    Plus de 163 000 sinistrés restent hébergés dans des structures provisoires et Tokyo a évalué le coût de la catastrophe entre 190 et 298 milliards de dollars.

    Source http://www.ledevoir.com


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  • Oxfam répond à l’irruption de cholera en Haïti

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    Reuters/St Felix Evens. Courtesy of Reuters alertnet.org
    2010-11-10

    Pour contrôler l’épidémie de cholera qui touche désormais Port-au-Prince et d’autres régions, Oxfam renforce ses programmes eau potable, assainissement et hygiène dans les camps de la capitale. Les mesures se poursuivent également dans la région de l’Artibonite où l’épidémie a éclatée.


    Raphaël Mutiku, conseiller en eau et assainissement pour Oxfam a déclaré :

    « L’objectif à l’heure actuelle est de minimiser les risques dans les camps où nous intervenons. Nous renforçons nos systèmes et nos installations et nous continuons à promouvoir les bonnes pratiques d’hygiène.


    Nous nous attendions à ce que la maladie atteigne Port-au-Prince à cause des pluies torrentielles. Les personnes dans les camps appréhendent une propagation de l’épidémie, mais nous sommes préparés à cette éventualité. Dans la capitale, nous renforçons les programmes que nous avons mis en place dans les camps que nous gérons depuis janvier dernier. Nous rejoignons ainsi plus de 300 000 personnes. Nous travaillons sans relâche pour contenir la propagation et rassurer la population locale.


    Pendant plus de dix mois, même avec plus d’un million de personnes vivant sous des tentes et des bâches, pas une seule irruption de maladie liée à l’eau n’a eu lieu à Port-au-Prince. Nous savons comment faire face à l’apparition de la maladie et le plus important maintenant est de diffuser les messages d’hygiène au plus grand nombre de personnes et de continuer à coordonner nos activités avec le gouvernement et les organisations humanitaires. »

     

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  • Quelle est la dangerosité des boues toxiques en Hongrie ?

    PHILIP WELLER, SECRETAIRE EXECUTIF DE LA COMMISSION INTERNATIONALE POUR LA PROTECTION DU DANUBE (1)

    Boues-toxiques-en-Hongrie.jpg « Nous avions identifié le site industriel de l’usine Mal de production d’aluminium à Ajka comme un site à risques. Après la catastrophe similaire qui s’était produite à l’usine de Baia Mare en Roumanie en 2000, nous avions réalisé un inventaire des sites à risques.

    Pas moins de 230 sites industriels en activité ou sites de stockage – notamment de déchets miniers – ont été recensés le long du fleuve. Ajka avait été considéré comme un site à risques limités, dans la mesure où les sous-produits de la bauxite dont on extrait l’aluminium ne sont pas considérés comme les déchets les plus toxiques.

    Il reste que la toxicité des boues a été localement très élevée, notamment en raison du caractère alcalin de l’eau qui avait atteint un ph de 12 ou 13 (sur une échelle de 14). Or, à ce niveau, l’environnement n’est plus viable pour les plantes et les animaux.

    La Hongrie a d’ailleurs annoncé le 7 octobre que l’écosystème de la rivière Marcal était détruit. Cela ne semble pas être le cas en aval, dans le Raab et le Danube, où l’on ne déplore pas pour l’instant de mortalité de poissons, en raison de la dilution des boues grâce à de plus grands volumes d’eau et par l’utilisation de plâtre pour faire baisser le ph.

    Des effets à long terme en raison des métaux lourds

    Il ne s’agit là que des effets immédiats de la pollution. Celle-ci aura aussi des effets à long terme, notamment en raison de la présence dans ces boues de divers métaux lourds, tels que du cadmium, qui s’accumulent dans la chaîne alimentaire. Les dommages environnementaux dépendront de leur concentration. Nous attendons encore les données précises sur les polluants et leur concentration de la part des services hongrois.

    Cette catastrophe est évidemment un coup dur. Depuis près d’une quinzaine d’années, de nombreux investissements ont été réalisés, notamment en matière d’épuration, pour améliorer la qualité des eaux du Danube, très polluées.

    Certes le fleuve ne sera pas en mesure d’atteindre à l’échéance 2015 le « bon état écologique » requis par la directive cadre sur l’eau. Mais sur plusieurs portions, qui représentent environ un cinquième de la longueur du fleuve, ce « bon état » est quasiment atteint. »

    Recueilli par Marie VERDIER

    (1) Regroupant les onze États traversés par le Danube signataires d’une convention en vigueur depuis 1998.

    Source http://www.la-croix.com

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  • Voici un article qui normalement je ne publierais pas, mais comme nous, franciscain sommes préoccupé par l'environnement, je crois bon que vous en preniez connaissance et par la suite de laisser un commentaire à l'endroit ''écrire un commentaire'' au bas de l'article. Merci !

     

     


    La voiture électrique, sur les chapeaux de roues

     

    Les voitures électriques seront les vedettes du Mondial de l’automobile qui ouvre ses portes ce week-end à Paris. Les constructeurs s’apprêtent à les commercialiser, est-ce le moment d’acheter ?

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    Ce nouveau marché devrait représenter, d’ici à dix ans, 5 à 10 % des voitures vendues chaque année en France, soit 100 000 à 200 000 exemplaires (MACDOUGALL/AFP).


    Cette fois, elles arrivent : la Fluence de Renault, la Ion de Peugeot ou sa jumelle C-Zéro de Citroën. Des véhicules électriques pour le grand public vont être disponibles dès les prochaines semaines chez les concessionnaires automobiles.

    En attendant, les consommateurs vont pouvoir découvrir ces modèles au Mondial de l’automobile qui commence samedi 2 octobre à Paris. Mais si l’on veut d’ores et déjà se faire une idée des avantages et des contraintes d’une voiture électrique, mieux vaut encore sonder les utilisateurs, comme cet ingénieur à la retraite en banlieue parisienne, Gérard Dusailly, qui roule à l’électricité depuis cinq ans.

    Membre d’une association de passionnés (1), il a racheté au Domaine des véhicules produits par les constructeurs français il y a une dizaine d’années pour répondre aux commandes publiques : des Kangoo ou des 106 électriques. Depuis, il les entretient et roule avec chaque jour. Il participe même, avec une petite Citroën Visa électrique, au « rallye de Monte-Carlo des véhicules à énergie alternative », une course annuelle qui rassemble, au mois de mars, plus d’une centaine de concurrents au volant de véhicules roulant sans une goutte de pétrole.

    À l’en croire, la voiture électrique, c’est la simplicité : des véhicules qui n’ont pas besoin de vidange, pas de courroie de transmission à changer, pas d’embrayage, pas de pot d’échappement, pas de boîte de vitesse ! « Le moteur est en prise directe sur les roues. Il y a moins de frottements mécaniques. La voiture électrique est plus facile d’entretien, nécessite moins de frais et vit plus longtemps qu’une voiture à essence », explique Gérard Dusailly.

    Seulement deux pédales : un accélérateur et un frein

    Pour s’en convaincre, un petit tour au volant d’une Saxo électrique blanche, âgée d’une bonne dizaine d’années, qui dort devant son garage, s’impose. L’aspect extérieur n’a rien de surprenant, si ce n’est la grosse prise protégée par un cache, au niveau du rétroviseur latéral, côté passager. Sous le volant, seulement deux pédales : un accélérateur et un frein.

    La marche arrière s’enclenche en pressant sur un bouton au tableau de bord. « Et le freinage produit du courant », fait observer Gérard Dusailly. Il montre une aiguille qui se met sur le vert dès que l’on décélère. « Dans une longue descente, on récupère pas mal de charge… »

    Autre surprise, c’est une voiture nerveuse, qui s’insère bien dans la circulation. Les accélérations sont fortes. Il ne faut pas craindre de se traîner en ville. « Mais la vitesse de pointe reste faible : 95 km/h. Elle a été limitée pour ne pas trop consommer », précise le conducteur.

    Autre avantage, et qui n’est pas des moindres, la voiture électrique donne le sentiment au conducteur qu’il nuit moins à son environnement : pas de bruit, pas de gaz d’échappement, pas de taches d’huile sur le sol du garage. Certes, le bilan écologique du véhicule électrique n’est pas neutre pour l’environnement puisqu’il faut prendre en compte le fonctionnement des centrales nucléaires. Mais tout de même, par rapport aux nuisances du moteur thermique (essence ou diesel), le progrès est réel.

    Reste que le principal avantage est bien le coût à l’usage : « Le coût du carburant au kilomètre, avec une voiture à essence, revient à 0,13 €, tandis que pour une voiture électrique, c’est 0,02 €. Il y a un rapport de 1 à 6 », calcule Hadi Zablit, directeur associé du Boston Consulting Group qui vient de consacrer une étude au sujet. Un véhicule branché consomme la même chose qu’un chauffe-eau électrique. Autrement dit, pas grand-chose.

    Les modèles qui arrivent sur le marché seront très chers

    Mais cet avantage risque bien d’être gommé par le prix d’achat d’une voiture électrique. Les modèles qui arrivent sur le marché seront en effet très chers, du moins dans un premier temps : environ deux fois le prix d’achat d’un véhicule thermique équivalent. Les constructeurs vont compenser en mettant sur pied un système de location de batterie ou de location-vente. Mais compte tenu des coûts actuels du pétrole, la voiture électrique ne sera intéressante, économiquement, que pour quelqu’un roulant plus de 15 000 km par an.

    Par ailleurs, la voiture électrique reste dotée, pour l’heure, d’une faible autonomie. Les modèles annoncés feront moins de 200 km sans se recharger. C’est peu pour partir en vacances… Des bornes de chargement vont se multiplier sur les routes, et même des bornes rapides, qui permettront de récupérer 80 % de la charge de la batterie en une demi-heure.

    Mais il faudra du temps avant que le territoire français soit couvert. « Aujourd’hui, il existe déjà 230 prises à Paris, dont 80 en voirie, où il est possible de recharger son véhicule électrique », rassure Igor Czerny, directeur des transports et véhicules électriques à EDF. Et comme le futur système de paiement n’a pas été installé, ces bornes sont aujourd’hui gratuites.

    Un conducteur pourra recharger son véhicule sur n’importe quelle prise, assurent les constructeurs. C’est-à-dire que l’automobiliste qui se sera aventuré loin de chez lui pourra se ravitailler, pourvu qu’il trouve une prise de courant. Mais encore faudra-t-il qu’il soit prêt à attendre les 8 heures nécessaires pour faire le plein… Verra-t-on, demain, des naufragés de la voiture électrique déjeunant longuement dans une auberge de campagne, en attendant que leur voiture se charge ?

    Le marché devrait représenter dix ans 10 % des voitures vendues 

    Plusieurs constructeurs organisent actuellement des tests de voitures électriques auprès d’utilisateurs. C’est ce que fait l’allemand BMW en ayant confié 50 Mini-e à des Berlinois volontaires. Il s’agit de petites voitures, à deux places, capables d’atteindre les 150 km/h et dotées d’une autonomie de 160 kilomètres.

    « Ces tests ont démontré que les utilisateurs de voitures électriques ne changent pas leur comportement », expliquait récemment Jean-Michel Cavret, responsable véhicule électrique chez BMW, à l’occasion d’une table ronde organisée par Enerpresse. « Ils rechargent leur voiture en moyenne tous les 3 jours et demi, chez eux ou au bureau dans 94 % des cas. Les bornes publiques ne servent en fait qu’à les rassurer. Chaque fois qu’une voiture démarre, elle fait en moyenne 35 km au total dans la journée. »

    Ces paramètres donnent à penser que la voiture électrique sera surtout destinée aux habitants de communes périurbaines qui ont un usage quotidien de leur véhicule pour aller travailler. Elle sera surtout une deuxième voiture pour des familles ayant déjà un véhicule thermique.

    Les constructeurs estiment qu’à moyen terme, la voiture électrique ne remplacera pas l’ensemble du parc automobile. Mais ce nouveau marché devrait représenter, d’ici à dix ans, 5 à 10 % des voitures vendues chaque année en France, soit 100 000 à 200 000 exemplaires. Ces voitures n’iront sans doute pas souvent sur autoroute. Mais elles pourraient changer l’aspect des centres-villes.

    Alain GUILLEMOLES

    (1) L’Avep, Association du véhicule électrique parisien, 66, rue David-d’Angers, 75019 Paris.

    source http://www.la-croix.com

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  • QUESTION ENVIRONNEMENT.. parlons-en de cette course aux GAZ de schiste

     

    Source L'AutreJournal


    Gaz de schiste : politique et improvisation… un mélange dangereux!

    02 septembre 2010

    Réjean Porlier

     

      gaz-schiste-.jpg L’auteur est président du Syndicat des technologues d’Hydro-Québec (SCFP-FTQ)

    Les gaz de schiste soulèvent les passions par les temps qui courent. Des gaz explosifs si l'on en croit les réactions de plusieurs acteurs municipaux et environnementaux, ainsi que la mobilisation citoyenne qui s'installe là où les projets débarquent.

    Qu'est-ce qu'on reproche au gouvernement? Essentiellement de laisser l'industrie agir comme si nous étions en plein western à l'époque de la ruée vers l'or. Au plus fort la poche, sans réglementation adéquate et reddition de comptes. Mon ami Léo-Paul Lauzon avait raison de prétendre que les pétrolières dictent au gouvernement la marche à suivre et non l'inverse.

    Nathalie-Normandeau.jpg La première réaction de la ministre de l'Environnement et des Ressources naturelles, Mme Nathalie Normandeau, a d'ailleurs été très éloquente quant aux visées du gouvernement Libéral dans le dossier. Avec cette nouvelle filière, c'est l'indépendance énergétique du Québec qui est à nos portes, rien de moins selon les dires de la ministre.

    Faut-il comprendre que dans sa tête, l'indépendance énergétique du Québec est étroitement liée à l'exploration et l'exploitation de ce gaz dont on ignore à ce jour le réel potentiel en sol québécois et, surtout, toutes les retombées environnementales?

    Qui plus est, pour parler d'indépendance et donner l'impression que le sérieux est au rendez-vous, il faut avoir un plan, alors que visiblement nous sommes face à la plus grande improvisation. Non seulement le gouvernement n'a prévu aucune réglementation afin d'assurer une gestion intelligente de la ressource, mais il est loin d'être garanti que les retombées de cette nouvelle filière profiteront à la population québécoise. L'industrie pétrolière n'a pas pour culture de se soucier en priorité de l'intérêt public, et la seule indépendance au menu est la sienne.

    Sans doute après avoir pris la mesure du mécontentement grandissant et afin de rassurer tout le monde, Mme Normandeau annonçait le 30 août dernier en grande pompe que le BAPE serait mis à contribution et qu’un plan de communication serait mis en place cet automne pour que l’entreprise soit plus à l’écoute de la population.

    Comment ne pas s'inquiéter de voir la ministre improviser de la sorte et ajuster son discours au goût du jour. Le gouvernement a-t-il, oui ou non, mis en veilleuse une politique d'indépendance énergétique digne de ce nom? Bien sûr que oui! Sinon il ne serait pas à la remorque des évènements. Mais ça fait chic par les temps qui courent de nous y faire rêver.

    Le Québec occupe une position des plus enviables en matière d'énergie, avec une filière électrique qui a fait ses preuves tant d'un point de vue organisationnel que pour les retombées récurrentes dont profite la population québécoise. Pourquoi, lorsqu'il est question de pétrole, de gaz naturel et maintenant des gaz de schiste, le gouvernement agit-il comme s'il était à la tête d'une république de bananes?

    Ne pas avoir de vision c'est une chose, mais laisser à d'autres le choix de nos ambitions, ce n'est pas seulement irresponsable, c'est dangereux. Fermer les yeux sur le développement anarchique de nos ressources naturelles, ce n'est pas agir dans le respect de ceux et celles qui nous ont élus.

    Avant de se lancer tête baissée dans pareille aventure, n'y aurait-il pas eu lieu de procéder à une évaluation sérieuse et responsable de ce que rapportera réellement l'exploitation des gaz de schiste au Québec?

    Pour celles et ceux qui auraient rêvé de voir le Québec profiter pleinement des retombées de cette nouvelle filière, Louis-Gilles Francoeur, dans le Devoir du 28 août dernier, nous explique comment le gouvernement Charest a tout mis en place pour s’assurer que cette nouvelle ressource nous glisse entre les mains au profit de l’industrie. (http://www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/295218/gaz-de-schiste-doit-on-expliquer-maintenant-par-qui-et-pour-qui)

    Une industrie sous la gouverne de nul autre que l’ancien président d’Hydro-Québec, M.André Caillé, maintenant président de l’Association de l’industrie pétrolière et gazière du Québec.

    Allons-nous découvrir dans quelques années que l'empressement de nos élus était une fois de plus le résultat de généreuses donations à la caisse du parti, après que la nouvelle filière soit bien ancrée dans le paysage, les impacts environnementaux mieux connus et que les épisodes désastreux auxquels nous ont habitué tous les Shell de ce monde aient été encore répétés?

    Il serait peut-être temps d’être un peu plus critique à l’endroit de nos politiciens. Faut-il s’interroger de l’absence d’une position claire du parti Québécois dans le dossier ou pouvons-nous encore espérer les voir accoucher un jour de cet ambitieux projet de société? Le fait est qu’on nous dépouille de nos ressources naturelles sans qu’ils ne disent mot et que bientôt ils crieront à qui veut bien l’entendre qu’ils veulent un pays…

     

    Un pays dont les leviers économiques seront entre les mains d’autrui!

    Mais où sont donc passés nos bâtisseurs?

    À suivre!

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  • Le cardinal Erdö explique le sens chrétien de l'écologie
    Pèlerinage des évêques d'Europe pour réfléchir sur la sauvegarde de la création

    Nouvelle-image-copie-1.jpg ROME, Jeudi 2 septembre 2010 (ZENIT.org) - « La nature n'est pas sans patron, mais appartient à Dieu qui l'aime » : c'est sur cela que repose, selon le cardinal Peter Erdö, archevêque d'Esztergom-Budapest et président du Conseil des Conférences épiscopales d'Europe (CCEE), l'attitude du chrétien à l'égard de l'environnement.

    Le 1er septembre, une messe célébrée dans la cathédrale d'Esztergom, siège primatial de l'Église en Hongrie, a marqué le début du pèlerinage des évêques et délégués des conférences épiscopales européennes responsables de la pastorale de la sauvegarde de la création, au sanctuaire autrichien de Mariazell, promu par le CCEE. L'objectif de l'initiative est une réflexion sur le thème proposé par Benoît XVI pour la Journée mondiale de la paix 2010 : « Si tu veux construire la paix, protège la création ».

    « Un pèlerinage - a souligné le père Duarte da Cunha, secrétaire général du CCEE au début des travaux - c'est aller à la rencontre de Dieu qui s'unit à l'émerveillement devant la beauté de ce que l'on rencontre sur le chemin ». Du fait de sa situation au centre de l'Europe, le sanctuaire de Mariazell« est un point de rencontre entre l'est et l'ouest et l'occasion de rappeler que l'Europe, avant d'être un projet politique, est une réalité de pays qui se rencontrent depuis des siècles et, malheureusement, s'affrontent. Si nous construisons l'unité autour de Dieu, Celui-ci donnera force à nos projets ».

    « La Hongrie, la Slovaquie et l'Autriche, les trois pays à travers lesquels se déroulera le pèlerinage - a expliqué encore le père da Cunha - font partie des nations européennes qui prêtent une attention particulière aux thèmes de l'environnement, aussi bien au niveau des politiques nationales que de l'engagement ecclésial ».

    Selon le secrétaire général du CCEE, la question de la sauvegarde de la création « est très complexe, car elle implique le présent et l'avenir et nécessite la contribution de tous. Elle requiert de nouveaux styles de vie pour protéger la nature et vivre en paix avec l'environnement ». « La proposition de l'Église, a conclu le père da Cunha, est de réfléchir sur ce thème en partant de l'homme et d'une anthropologie adaptée qui tienne compte de toutes les dimensions qui le constituent. Une écologie humaine doit être à la base du dialogue avec tous ceux qui se préoccupent de la relation avec l'environnement ».

    L'attitude à l'égard de l'environnement se base sur une donnée culturelle. Répondant à une question de ZENIT au cours de la rencontre avec les journalistes qui suivent le pèlerinage, le cardinal Erdö a rappelé que « la question de l'environnement doit être placée dans le cadre plus général de la crise de la culture occidentale. Parce que derrière les cultures se trouve une vision du monde. La communauté humaine a besoin de se placer dans le cadre de l'univers pour trouver les règles d'un comportement raisonnable ». « Sans une vision du monde plus ou moins commune, a ajouté le cardinal, pas une seule et unique vision, mais un minimum dénominateur commun objectivement partagé par la majorité de la société, nous ne pouvons pas même établir des règles de comportement parce que le droit ne suffit pas ». En effet, « le droit sans moralité ne peut fonctionner, parce qu'il ne peut faire abstraction de la nécessité d'une observance spontanée des lois ».

    « Il existe - a affirmé le cardinal Erdö - une utopie postmoderne à prendre au sérieux, selon laquelle la réglementation du comportement humain qui repose sur le droit et sur la morale, peut être substituée par un autre ensemble constitué de manipulations, à travers les médias, ou également à travers des pratiques génétiques et des techniques électroniques sophistiquées de contrôle du comportement humain ».

    Toutefois, « la personne est toujours nécessaire pour apporter une orientation à n'importe quelle technique. Il faut une plus grande responsabilité pour individualiser les profils de moralité que comportent les nouveautés apportées par la science, outre la nécessité de leur réglementation juridique ». Il s'agit d'un chemin encore à accomplir mais « si le subjectivisme sans limite dominant dans une certaine culture ne nous permet pas d'avoir une vision d'ensemble du monde dans lequel nous vivons, nous ne pourrons sentir notre responsabilité à l'égard de l'environnement ». « Nous continuerons à nous concentrer, a affirmé le président du CCEE, sur le 'feeling', sur 'comment je me sens en cet instant'. Sans hier ni lendemain, il n'existe que le moment présent dans lequel le contexte n'a ni valeur ni sens ».

    « Je suis très optimiste, a affirmé le cardinal Erdo, parce que je pense que notre culture n'est pas morte et que nous réussirons à trouver une vision d'ensemble sur ce point ». Une vision « très humble, conscients que nous ne serons jamais en mesure de connaître le fonctionnement complet du monde entier ; mais cela ne nous interdit pas d'en sentir la responsabilité ». « Si nous croyons en Dieu créateur et propriétaire de ce monde, a-t-il conclu, nous croyons dans sa providence. Dieu nous aidera également à respecter sa créature ».

    Chiara Santomiero

    Source www.zenit.org

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  • Etats-Unis -Article publié le : jeudi 02 septembre 2010 -

    Explosion sur une plateforme pétrolière dans le golfe du Mexique

    Carte montrant l'emplacement de la plateforme, extraite d'un reportage de CNN, le 2 septembre 2010.
    CNN
    Par RFIgolf-Mexique-2-sept.jpg

    Une plateforme pétrolière a été ravagée ce jeudi 2 septembre par une explosion dans le golfe du Mexique à environ 140 kilomètres des côtes de la Louisiane, de Vermillion Bay (sud des Etats-Unis).Treize personnes ont été projetées à la mer, l’une d’elles est blessée. Les garde-côtes américains ont dépêché neuf hélicoptères sur place. On ne signale pas de fuite de pétrole dans la mer pour le moment.

    Beaucoup d'inconnus pour l'instant. On sait seulement que les employés ont sauté dans l'eau pour se protéger. Ils portaient tous une combinaison d'immersion et ont été localisés. La plateforme serait toujours la proie des flammes.

    On ne connait pas l'origine de l'explosion. D'après ce que l’on sait, la plateforme n'était pas en phase de production au moment de l'explosion. Ce serait évidemment une bonne nouvelle pour l'environnement, car le risque qu'une grande quantité de pétrole s'échappe comme c'est arrivé après l'explosion de Deepwater Horizon, serait diminué.

    La compagnie pétrolière à qui appartient la plateforme est une compagnie indépendante dont le siège se trouve à Houston au Texas. Elle s'appelle Mariner et vient d'être rachetée par la société pétrolière Apache. Mariner Energy s'est spécialisé dans le forage en eau profonde. Et l'objectif du rachat était justement de développer les extradassions de pétrole dans le golfe du Mexique. L'accident va-t-il remettre en cause ce projet ? Pour l'instant on en sait rien. Si ce n'est que l'action de la compagnie vient de chuter de 6 pourcent à la Bourse de New York suite à cette explosion.

    Source http://www.rfi.fr/

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  • Golfe du Mexique : l’Arctic Sunrise dénonce les véritables impacts de la marée noire

    Le navire de Greenpeace l’Arctic Sunrise poursuit son expédition scientifique de trois mois dans le golfe du Mexique. Objectif : révéler l’étendue et la nature réelles de la marée noire provoquée par BP. Les scientifiques embarqués à bord du navire étudient les conséquences de ce désastre écologique sur les écosystèmes de la région, des éponges ancrées dans les grands fonds océaniques au plancton évoluant à la surface.

    Golf-Mexique.jpg

    Des chiffres officiels largement contestés
    D’après les estimations des scientifiques de l’université de Géorgie, 80 % du pétrole échappé de la plateforme Deepwater est toujours présent dans l’océan, contrairement à ce qu’avaient affirmé les rapports de l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA) ou de la National Incident Command (NIC), l’agence gouvernementale chargée d’évaluer l’étendue et les conséquences de la marée noire. Ces rapports ont été largement discrédités, voire accusés de donner une représentation erronée de la réalité. Une nouvelle étude de l’institut de recherche américain Woods Hole Oceanographic Institution réfute les affirmations selon lesquelles les hydrocarbures sont rapidement digérés par les microorganismes. Les scientifiques sont unanimes : il faut que de plus amples évaluations soient menées à bien pour comprendre les multiples impacts de cette catastrophe sur les écosystèmes.

     

    La mission de Greenpeace : révéler le véritable coût de la marée noire
    Les données publiées jusqu’à présent sont loin de refléter la réalité. Greenpeace a entendu l’appel des scientifiques et a décidé de mettre en place une expédition de recherche indépendante à grande échelle. La NOAA s’efforce de faire croire que la marée noire a tout simplement disparu, et le gouvernement dissimule des informations. Il est indispensable que des scientifiques examinent les impacts de la marée noire en toute indépendance, sans la mainmise de BP ou du gouvernement. Greenpeace s’est fixé pour objectif de révéler le véritable coût du forage en mer. On peut d’ores-et-déjà avancer que la planète n’a tout simplement pas les moyens de « payer » une autre marée noire, tant sur le plan financier qu’écologique.

     

    Greenpeace mobilise des scientifiques à bord de l’Arctic Sunrise
    La semaine dernière, les Drs Jose Lopez et Charles Messing ont rejoint l’équipe de plongée de Greenpeace à bord de l’Arctic Sunrise. Les deux scientifiques du centre océanographique de l’Université Nova Southeastern (Floride) sont chargés d’étudier « l’état de santé » des récifs situés au large de la ville de Key West. En effet, les eaux de Dry Tortugas, un archipel se trouvant au large des côtes de la Floride, pourraient avoir été affectées par les nappes de pétrole répandues par BP.
    Tant que nous ne mettrons pas un terme à l’exploitation en mer, les récifs coralliens seront en danger. Le travail qu’effectue le Dr Lopez sur les éponges pourrait révéler la présence de traces d’hydrocarbure : ces organismes pouvant filtrer d’importants volumes d’eau chaque jour (jusqu’à plusieurs milliers de litres), ils pourraient révéler la présence de pétrole, mais également de dispersant.
    « Il est possible que le pétrole échappé de la plateforme ait été si bien dilué et ‘‘miniaturisé » que les organismes des fonds marins, telles que les éponges, soient les mieux à même de révéler la présence d’hydrocarbures ou de dispersants au niveau moléculaire. Ces expériences pourraient bien confirmer les effets catastrophiques de notre dépendance aux combustibles fossiles », explique le Dr Jose Lopez.
    Cette semaine, les chercheurs Caz Taylor et Erin Grey de l’Université de Tulane (Nouvelle-Orléans) effectueront des prélèvements de planctons afin d’analyser les larves de crabes bleus. Cette espèce est non seulement cruciale pour l’industrie de la pêche dans la région, mais elle est également un maillon clé de la chaîne alimentaire de l’écosystème du golfe du Mexique.
    Sue Rocca, biologiste de la Whale and Dolphin Conservation Society, rejoindra également l’Arctic Sunrise afin d’étudier les impacts de la marée noire sur les mammifères marins, notamment au moyen d’un hydrophone. D’autres scientifiques viendront également prêter main forte à l’équipe de Greenpeace en septembre.

     

    Stopper au plus vite notre addiction totale au pétrole : stop aux pétroles non conventionnels
    Même s’il nous faudra des années pour analyser tous les effets de cette marée noire, le constat est déjà sans appel : il faut réorienter nos politiques énergétiques et abandonner les combustibles fossiles au profit d’énergies propres et renouvelables.

     

    Et la première étape, c’est de mettre un point final au développement jusqu’ici incontesté de l’industrie pétrolière. Cela passe notamment par l’arrêt du développement des pétroles non conventionnels, les plus sales, les plus dangereux et les plus chers : sables bitumineux en Alberta, forage en eau profonde dans le Golf du Mexique ou en Arctique, etc.

    Pour suivre en direct les activités de l’Arctic Sunrise : http://www.greenpeace.org/usa/oilspilltruth

    Pour aller plus loin : les effets de la marée noire sur les eaux profondes, un article de la Cité des Sciences
    http://www.cite-sciences.fr/francais/ala_cite/science_actualites/sitesactu/question_actu.php?langue=fr&id_article=15603

    source http://www.greenpeace.org/usa/oilspilltruth

     

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  • Les difficultés de l'après séisme... pas évident et que penser pour l'avenir d'Haiti ?


    Reconstruction à deux vitesses à La Nouvelle-Orléans - Des plaies ouvertes, cinq ans après Katrina
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    Photo : Jean-Frédéric Légaré-Tremblay - Le Devoir
    Un jeune partisan des Saints, champions du dernier Super Bowl, juché sur les épaules de son père durant une fête populaire dans le quartier pauvre et criminalisé de Seventh Ward, à La Nouvelle-Orléans. Seventh Ward n’a pas trop souffert de Katrina, contrairement à d’autres parties de la ville.

    Le 29 août 2005, l'ouragan Katrina frappait de plein fouet La Nouvelle-Orléans, inondant 80 % de son territoire et forçant l'évacuation de la quasi-totalité de sa population. Cinq ans plus tard, la Big Easy a repris vie, offrant même des occasions jadis impensables. Mais l'ouragan le plus coûteux de l'histoire a aussi laissé des cicatrices et des plaies encore béantes. Premier de deux textes.

    Le petit bungalow fraîchement reconstruit de Wesley Hall semble avoir été parachuté dans le quartier. La brique neuve, le gazon touffu et la clôture métallique étincelante cohabitent avec des maisons abandonnées, des terrains envahis par le chiendent, des rues truffées de nids d'autruche et des fils électriques qui pendent. Le petit havre de M. Hall, un Afro-Américain de 59 ans, est l'exception dans le village fantôme auquel ressemble le Lower Ninth Ward, l'un des quartiers de La Nouvelle-Orléans les plus touchés par l'ouragan Katrina.

    La reconstruction se fait toujours attendre dans le Lower Ninth. Seulement le quart des maisons ont fait peau neuve dans ce quartier pauvre à forte majorité noire et situé jusqu'à quatre mètres sous le niveau de la mer. Bien des images montrant les toitures émerger de l'eau après que les digues eurent cédé en 2005 ont été prises ici.

    Le Lower Ninth n'est pas représentatif de l'ensemble de La Nouvelle-Orléans. Heureusement. Aujourd'hui, les deux tiers du territoire urbain sont reconstruits, et 80 % de la population pré-Katrina (soit 375 000 habitants) est revenue au bercail après un exil plus ou moins prolongé dans les villes et les États voisins. Malgré la marée noire venue tempérer les ardeurs des Néo-Orléanais cet été, l'élection triomphale du maire Mitch Landrieu en février — qui remplace ainsi le très controversé Ray Nagin — et la victoire improbable des Saints lors du dernier Super Bowl ont donné un fier élan à l'optimisme qui gagnait en intensité depuis quelques mois déjà. Mais, de toute évidence, l'on ne se remet pas si facilement d'une si grande catastrophe. Et des cicatrices, sinon des plaies encore béantes, balafrent encore le visage de la ville en plusieurs endroits.

    Laissés derrière

    Wesley Hall ne sait pas où ses voisins sont allés. Partis comme lui en trombe après l'ouragan, ils ne sont jamais revenus. «Ils sont peut-être restés à l'extérieur, en Arkansas ou au Texas», suggère-t-il avec son accent du Sud à trancher au couteau, ajoutant que lui, sa femme et ses deux enfants ont été séparés entre ces deux États avant de se retrouver en Arkansas, un peu plus tard. M. Hall est revenu depuis quelques mois seulement à La Nouvelle-Orléans, mais ses enfants sont restés là-bas et sa femme, elle, s'est éteinte en chemin. «Le stress l'a tuée», dit-il, le regard fuyant.

    S'il a pu revenir, c'est parce que cet entrepreneur en construction à la retraite avait 100 000 $ en poche pour se reconstruire, en plus d'un peu d'aide de l'État. Encore que sans l'argent et les bras de l'ONG presbytérienne Project Homecoming, il n'aurait jamais pu terminer le travail, assure-t-il.

    La dévastation du Lower Ninth est pratiquement sans égal dans la Big Easy, mais d'autres quartiers restent sévèrement touchés. Les quartiers résidentiels de classe moyenne Gentilly et Lakeview, dans le nord de la ville, ne sont reconstruits qu'à moitié, tandis que Mid-City est complètement bigarré; des pâtés de maisons reconstruits côtoient un terrain vague et des immeubles désaffectés jouxtent des résidences demeurées intactes.

    Une question d'argent

    La reconstruction est lente dans ces quartiers pour des raisons économiques. «Ces maisons ne valent pas grand-chose, explique Greg Rigamer, directeur de GCR & Associates, un cabinet de consultants très impliqué dans la reconstruction de la ville. Dans Gentilly, par exemple, une maison unifamiliale coûte environ 184 000 $. Mais les coûts de reconstruction dépassent souvent sa valeur. Alors, sentimentalement, vous voudrez peut-être reconstruire votre maison, mais, économiquement, ça n'a pas vraiment de sens.»

    D'autant que l'aide publique est souvent insuffisante dans les cas de grande dévastation. Le principal fonds d'aide aux sinistrés, le Road Home Program, dispose de 8,6 milliards de dollars, mais les sommes moyennes accordées oscillent entre 70 000 et 80 000 $, et le plafond — difficile à obtenir — est figé à 150 000 $.

    Dans son ensemble, La Nouvelle-Orléans est «de retour dans la ligue», estime Greg Rigamer. Selon ses calculs, le montant d'argent engagé dans les différents projets et programmes dans la ville par les gouvernements fédéral, étatique et municipal atteint 27 milliards en 2010, dont 15 milliards sont exclusivement destinés au renforcement du système de protection de la ville contre les ouragans, l'un des plus vastes chantiers au monde. Or, les investissements privés restent très rares, ajoute-t-il, et la création d'emplois n'existe à peu près pas. Seule l'industrie de la construction a vu le nombre d'emplois augmenter depuis la période pré-Katrina (+3,5 %). Tous les autres domaines d'activité, comme le secteur public, le tourisme, la finance, la santé ou l'éducation, ont vu les emplois chuter entre 10 % et 24 %.

    Alors que faire pour reconstruire les quartiers dévastés? Pour M. Rigamer, la réponse est évidente: «Nous avons besoin d'emplois.»

     

    source http://www.ledevoir.com

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  • Selon toutes les informations, cette tragédie dépasserait plusieurs autres ''tragédies réunies'' des dernières années.



    De nouvelles inondations ont aggravé la situation dans le sud du Pakistan, où 200.000 personnes supplémentaires ont dû abandonner leurs foyers au cours des dernières 24 heures, ont annoncé dimanche les autorités.


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    Quatre districts au moins de la province du Sind, que traverse l'Indus en crue avant de se jeter en mer d'Oman, ont été touchés. Des zones urbaines sont concernées.

    "La partie méridionale du Sind est notre priorité. Nous y avons redéployé nos ressources pour des opérations de sauvetage", a dit Saleh Farooqui, directeur général des services provinciaux de gestion de crise, joint par téléphone.

    Sur le plan national, le niveau des eaux devrait baisser dans les prochains jours, à mesure que les dernières crues se déverseront en mer d'Oman, écrit l'agence de presse officielle APP. Des orages localisés sont toutefois prévus dans le Pendjab, le Nord-Ouest, le Cachemire et dans certains secteurs du Sind.

     

    Les conséquences économiques, sociales et politiques de ces inondations sans précédent depuis plusieurs dizaines d'années s'annoncent durables. Des localités entières et des terres agricoles ont été dévastées, des routes et des ponts détruits.

    Le bilan officiel fait état de 1.600 morts et plus de quatre millions de sans-abri.

    Dans la région sinistrée, un demi-million d'entre eux s'entassent dans quelques 5.000 écoles, où les conditions d'hygiène, la chaleur et la promiscuité font craindre des épidémies.

    La catastrophe est par ailleurs lourde d'enjeux politiques.

     

    Le gouvernement pakistanais a été mis en cause pour la lenteur de sa réaction, alors que les organisations humanitaires islamistes, dont certaines sont liées à des mouvements armés, se sont empressées de porter secours des sinistrés.

    "PAS DES MÉCHANTS"

    "On pensait que c'étaient des terroristes, mais c'est faux. Ils étaient les premiers à nous aider. On ne veut pas qu'ils nous gouvernent, mais ce ne sont pas des méchants", assure un paysan.

     

    Le mécontentement dû aux échecs du gouvernement face à l'insécurité, à la pauvreté et aux pénuries d'énergie suscitait déjà une vive hostilité avant même les inondations. La catastrophe et l'incurie du gouvernement ne sont qu'un atout supplémentaire dans le jeu des extrémistes.

    Face à la guérilla et à l'urgence humanitaire, la communauté internationale a débloqué plus de 800 millions de dollars d'aide, a annoncé dimanche le ministre de l'Intérieur, Shah Mehmoud Qureishi.

    "Compte tenue des circonstances, en pleine récession de l'Occident, de l'Europe et des Etats-Unis, et de la soi-disant lassitude des donateurs, cette solidarité avec le Pakistan est encourageante", s'est-il félicité.

     

    Les inondations se sont étendues petit à petit aux zones rizicoles de tout le nord du Sind, où beaucoup de récoltes sont perdues. Les autorités ont dû revoir à la baisse leur objectif de croissance, fixé à 4,5% pour 2010, et prévoient désormais un déficit budgétaire de 8% du PIB.

    Le coût de la catastrophe pourrait peser sur les projets de développement du Nord-Ouest, bastion de la contestation islamiste, ce qui risque d'alimenter encore une insurrection toujours active malgré les vastes opérations menées par l'armée.

     

    "Ce sera une décision très difficile, parce qu'il s'agit de situation d'une urgence rare dans les deux cas", commente Asad Sayeed, directeur du Collectif pour la recherche en sciences sociales, un cercle de réflexion pakistanais.

    Le Fonds monétaire international va revoir lundi les perspectives économiques et budgétaires du Pakistan avec des représentants du gouvernement, dépêchés à Washington. Les discussions porteront notamment sur le programme de dix milliards de dollars approuvé en 2008.

    Henri-Pierre André et Jean-Philippe Lefief pour le service français

     

    Source http://fr.news.yahoo.com/

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