• Facebook, les jeunes y sont, l’Eglise veut y être

    Facebook, les jeunes y sont, l’Eglise veut y être



    Les réseaux sociaux sur Internet, un des principaux lieux de communication des 12-35 ans, sont en train de révolutionner la manière de faire de la pastorale des jeunes


    Capture d'écran de la page Facebook du Frat 2010

    C’est une page Facebook comme une autre, créée pour annoncer un événement et permettre à ses participants de partager leurs commentaires. Comme une autre ? Pas tout à fait: l’événement en question n’est autre que le Frat 2010, pèlerinage des lycéens d’Île-de-France qui rassemble à partir d’aujourd’hui et jusqu’à lundi 10 000 jeunes à Lourdes.

    L’Église de France investit en effet de plus en plus le Web pour communiquer sur ses projets : après les sites institutionnels, les blogs et les vidéos en ligne, nombre de diocèses, mouvements et aumôneries tentent l’aventure des réseaux sociaux, ces plates-formes communautaires qui connaissent un succès fulgurant, notamment chez les ados et les étudiants.

    D’évidence, les jeunes chrétiens n’échappent pas à la règle : «Je suis grave impatient pck (NDLR : parce que) le groupe de Boulogne va mettre beaucoup d’ambiance :)», écrit ainsi Jordy, lycéen à Sèvres, quelques jours avant le Frat. En langage abrégé lui aussi, Dylan suit le décompte des jours.

    «Les jeunes partagent l'information avec leurs amis, pas forcément cathos»

    Pour ce collégien d’Étampes, Facebook est le moyen d’entrer en relation avec d’autres jeunes, à l’heure où la culture du réseau supplante parfois le tissu paroissial : « On m’a invité hier : comme l’année dernière c’était drôlement trop bien, j’ai évidemment accepté mais bon, je suis le seul de ma paroisse à participer… » Louis, 18 ans, raconte en ligne qu’il s’est converti au Frat en 2007 et a invité tous ses contacts lycéens de Facebook à rejoindre ce groupe.

    À la veille de l’événement, la page enregistrait déjà 1500 membres. « Je me suis dit qu’un tel groupe permettrait d’ouvrir les frateux à d’autres initiatives », souligne son créateur, le P. Jean-Christophe Helbecque, 30 ans, prêtre à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis), qui totalise 1864 amis sur Facebook.

    Pour sœur Nathalie Becquart, directrice adjointe du Service national pour l’évangélisation des jeunes, les réseaux sociaux sont un des premiers lieux de communication pour les jeunes. «Il est très facile d’inviter à un événement d’Église grâce à Facebook. L’information circule mieux et ils la partagent avec leurs amis, pas forcément cathos », renchérit-elle, convaincue qu’un aumônier de jeunes se doit d’être sur les réseaux sociaux.

    « Facebook ouvre beaucoup de portes, les jeunes y sont en vérité»

    C’est d’ailleurs une idée largement répandue chez bon nombre d’animateurs. L’exemple du Frat n’est pas marginal : la coordination centrale des JMJ de Madrid mise à plein, elle aussi, sur les réseaux sociaux. La page Journée Mondiale de la Jeunesse cumule déjà 5200 fans, auxquels s’adjoignent 100 jeunes chaque semaine, détaille Paul Santus, 25 ans, ingénieur et coresponsable de l’équipe communication, lui-même enfant de la génération Internet. Depuis deux ans, 230 prêtres français de tous âges et de tous diocèses ont aussi rejoint le groupe Prêtre forever sur Facebook.


    Capture d'écran de la page Facebook Journée mondiale de la jeunesse-France.

    Un profil en ligne est un « signe de crédibilité », va jusqu’à affirmer le P. Martin Charcosset, 31 ans, à Villefranche-sur-Saône (69) : « Facebook ouvre beaucoup de portes, les jeunes y sont en vérité. C’est étonnant de voir que les mêmes qui n’osent pas décrocher deux mots devant leurs parents deviennent soudain bavards sur Internet et posent plus facilement des questions ».

    Le P. Helbecque évoque ces demandes inattendues : « Certains me parlent d’une tentative de suicide, d’autres d’une recherche de vocation. Je ne compte plus les amis d’amis avec lesquels j’ai eu l’occasion d’échanger quelques minutes ou d’entamer un compagnonnage plus durable ».

    Ces réseaux soulevent des questions anthropologiques

    Facebook, une nouvelle forme de disponibilité ? « Les jeunes n’iront pas forcément me chercher dans le confessionnal, mais ils me trouveront facilement sur Internet », souligne le P. Nicolas Steeves, ancien aumônier d’HEC – et près de 500 amis sur Facebook. « Une page Facebook est plus personnelle, plus incarnée qu’une adresse mail ». Pour ce jésuite, si les réseaux sociaux aident à l’amitié, « alors ils nous conforment à notre vocation profonde, qui est d’être en relation ».

    À condition, avertit Paul Santus, qu’on sache les utiliser pour ce qu’ils sont : « Une tentation serait d’utiliser ces outils de manière institutionnelle. Or l’enjeu de ces nouveaux médias, c’est au contraire la relation. Ce n’est pas nous qui pilotons tout depuis Paris ou Madrid ».

    Certains, parmi les aumôniers de jeunes, résistent, privilégiant « la vraie rencontre en direct », encore mal à l’aise avec la culture numérique. Au moment où Facebook vient d’être condamné après la mise en ligne d’une page insultante à l’encontre de l’évêque de Soissons, Mgr Hervé Giraud, ces réseaux ne sont pas sans soulever des questions anthropologiques.

    Intégrer Facebook à une panoplie d’outils plus large

    « Tout le monde y est ami avec tout le monde, sans qualification du type de relation. Notre rôle est d’aider les jeunes à gérer leur profil et leur donner des repères : que faut-il publier ou non ? On ne peut le faire si on ne connaît rien à l’outil », remarque sœur Nathalie Becquart, qui organise une formation le 20 mai.

    Cela étant, Facebook ne se suffit pas à lui-même, relativise la religieuse : « On l’intègre à une panoplie d’outils plus large, à côté des mails, du téléphone portable, des affiches »… et de la relation directe.

    De fait, Julie Vingadassalon, 22 ans, étudiante et responsable de l’aumônerie des lycéens du doyenné de Luzarches, part au Frat avec 21 jeunes, dont 9 recrutés « sur le terrain » : « Pour communiquer, on s’est déplacés dans les villes du doyenné, on a posé des affiches et fait de la pub à la sortie des messes. Une fois le premier contact établi, c’est là qu’on pourra poursuivre sur Internet… »

    Céline HOYEAU et François-Xavier MAIGRE

    Source http://www.la-croix.com

     

    Depuis quelques semaines l'OFS y est aussi -capture d'écran

    Facebook-Famille-franciscaine.jpg

     

    « LA PASSION REDEMPTRICE DE L’AMOUR DIVIN - art. 12 SuzanneHalte-là! - Interbible »

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