Un élément du travail de FI consiste à renforcer la capacité de notre action de plaidoyer dans chaque région pour ceux qui font un travail de plaidoyer sur le terrain afin de mieux répondre aux mécanismes clef des droits de l’homme pour influencer efficacement les politiques qui les touchent.

Ce mois-ci, la newsletter vous donne un aperçu du travail effectué par FI dans nos trois régions.

La Papouasie Occidentale est une région très difficile pour les défenseurs des droits de l’homme. Le 8 Octobre 2015, par exemple, la police de Papouasie Occidentale a arrêté 10 activistes des droits de l’homme, six frères Franciscains de Papouasie, et deux Augustins pour avoir provoqué soi-disant des « troubles à l’ordre public » lors d’un rassemblement. Ce rassemblement pacifique avait été organisé par un groupe de plaidoyer pour exiger du Président Indonésien Joko Widodo qu’il mène une enquête sur les violations des droits de l’homme en cours dans la région, y compris sur les tueries de 4 manifestants étudiants à Panial, en décembre 2014

Ces dernières années, les défenseurs des droits de l’homme en Papouasie ont fait face à certains obstacles dans le domaine de la coordination de leurs actions entre eux, travaillant souvent de façon isolée l’un de l’autre et doublant leurs efforts. Une initiative du réseau Justice Paix et Intégrité de la Création en Papouasie a rassemblé les défenseurs des droits de l’homme locaux et internationaux et des organisations partenaires pour un rassemblement de quatre jours à Sorong, Papouasie, du 14 au 17 Octobre 2015.

Les débats se sont concentrés sur les différents rôles joués par les organisations confessionnelles en matière de plaidoyer pour les des droits de l’homme. Il y a eu un partage des expériences venant de la base, et on a souligné les résultats atteints mais aussi les défis rencontrés en matière des droits de l’homme dans la région. Pour répondre à l’assassinat extra-judiciaire des 4 étudiants à Panial, par exemple, les défenseurs des droits de l’homme en Papouasie ont réussi à se mettre d’accord pour déposer une requête urgente commune aux Nations Unies. Le représentant de FI a pu donner des informations sur la manière dont FI encourage et assure une collaboration entre les acteurs locaux et internationaux pour son travail de plaidoyer aux Nations Unies.

Le dernier jour, les participants ont esquissé une stratégie commune pour travailler ensemble, en tant que réseau, pour la justice et la paix en Papouasie. Ce réseau qui comprend à la fois les organisations confessionnelles et non confessionnelles s’est mis d’accord pour travailler sur certaines questions dont les droits des populations autochtones, les femmes, et les jeunes.

Pour en lire plus sur les violations des droits de l’homme commises en Papouasie Occidentale, voir notre nouvelle publication.

L’agriculture industrielle en Argentine est en croissance de 60 % depuis les dix dernières années, avec un plan national visant à augmenter la production agricole jusqu’à 2020. Les plantations de soja et d’autres méthodes agricoles de monoculture entrainent une déforestation intense et une contamination de l’eau et des sols. Cela oblige les communautés autochtones qui vivent dans la forêt et qui en vivent à se déplacer dans de courts délais et cela les plongent dans un environnement et mode de vie qui ne correspondent pas à leur identité et à leur histoire, et les marginalisent encore plus.

La Famille Franciscaine d’Argentine s’est réunie en Octobre pour leur 4ème Congrès qui a mis l’accent sur « l’écoute des groupes marginaux qui appellent à l’aide », y compris les cris d’appel à  l’aide des populations autochtones et de celles qui vivent dans l’extrême pauvreté. La représentante régionale de Franciscans International pour l’Amérique Latine, Nora Pfeiffer, a assisté au Congrès et a présenté le travail de FI. Elle a montré comment FI, avec la Famille Franciscaine, peut agir solidairement avec les populations autochtones en faisant en sorte que les mécanismes des droits de l’homme des Nations Unies incitent les décideurs à adopter des systèmes plus équitables.

Une réponse écrite à la présentation du travail de FI dit en susbstance : « Du fond du continent, je désire manifester mon inquiétude et ne peux plus passer sous silence ce qui se passe ici. La terre s’assèche parce que l’homme ne lui donne plus d’eau, la fumée obscurcit le ciel empêchant le soleil de rayonner. Les usines où je travaille rendent nos frères malades et leurs maladies ne peuvent guérir ; ce sont  les blessures infligées à l’environnement par l’humanité. Aujourd’hui, je prends la parole pour ces personnes qui soit par crainte ou soit en étant complices décident de se taire. Je ne peux plus continuer à passer sous silence tous ces hommes, toutes ces femmes et enfants qui étaient présents hier et qui sont morts aujourd’hui ».

Pour répondre à l’appel au secours des populations autochtones,  la Famille Franciscaine d’Argentine s’est engagée à continuer à se tenir  régulièrement au courant de la réalité à laquelle font face les 38 groupes d’Argentine. Les participants ont aussi manifesté leur intérêt et décidé de collaborer avec FI pour promouvoir les droits des populations autochtones face à la discrimination et à toutes les politiques qui ont un impact négatif sur elles.

Fournir des informations sur les cas de violations des droits de l’homme pour les faire remonter et les faire prendre en compte par les Nations Unies est un défi colossal. Les partenaires de FI qui travaillent sur les problèmes des droits culturels, sociaux, et économiques surtout les droits des femmes et des enfants en Afrique de l’Est, peuvent en témoigner. Il peut y avoir un manque d’information et les rapports bien documentés n’atteignent pas toujours les publics concernés.

Du 9 au 13 Octobre 2015, FI a organisé un atelier en Tanzanie, pour la région d’Afrique de l’Est, mettant l’accent sur les droits culturels, sociaux et économiques. Les participants étaient originaires du Kenya, de la Tanzanie, du Burundi, du Rwanda, de l’Ouganda et de l’Ethiopie. L’atelier a rappelé les bases des droits culturels, sociaux et économiques et a fourni aux participants les outils nécessaires pour documenter les cas de violations de droits pour pouvoir les utiliser et les faire remonter aux Nations Unies . Il avait comme objectif de mettre en relief le rôle capital joué par FI et ses partenaires pour promouvoir les droits économiques, sociaux et culturels dans leurs communautés et dans toute la région.

L’atelier a aussi permis à ces défenseurs des droits de l’homme et aux acteurs de la société civile de faire un échange d’expériences et d’explorer d’éventuelles collaborations. Cela a été pour FI une bonne opportunité de les rapprocher et de les former également aux mécanismes des Nations Unies pour que leur travail et celui de FI puissent avoir une portée plus importante et influencer les décideurs aux niveau national et international.

Les participants ont quitté l’atelier avec de nouvelles connaissances et un partenariat renforcé. Beaucoup d’entre eux se sont sentis habilités à sortir de leur secteur propre, pour analyser les situations qu’ils rencontrent grâce à leur vision nouvellement acquise des droits sociaux, culturels et économiques. Ils ont apprécié que des ateliers comme ceux-ci leur rappellent la valeur de leur travail dans la lutte pour la justice et la paix, et activent les flammes de leur engagement commun pour défendre les droits de l’homme.

Du 30 Novembre au 11 Décembre 2015 assisteront à la Conférence COP 21 à Paris,  les gouvernements de plus de 190 Etats pour débattre d’un éventuel nouvel accord juridiquement contraignant sur le réchauffement climatique, dont l’objectif est de réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre.  Les scientifiques ont averti que si les émissions de gaz à effet de serre continuent à augmenter, nous dépasserons le seuil au-delà duquel le réchauffement mondial deviendra catastrophique et irréversible :il faut que l’augmentation de la température ne dépasse pas 2°C par rapport aux niveaux pré-industriels.

Les premières victimes d’un réchauffement climatique rapide sont celles qui vivent dans l’extrême pauvreté, qui sont directement touchées par une sécurité alimentaire fragile, la hausse du niveau des mers, les catastrophes naturelles. Franciscans  International travaille avec ces victimes du réchauffement climatique, en insistant auprès des Nations Unies et des gouvernements pour faire adopter des mesures qui prendront en compte la perspective de ces communautés et amélioreront la situation des plus vulnérables.

FI a envoyé une délégation au rassemblement de la COP21, qui cherchera à influencer directement les décideurs. Un débat que FI sponsorisera à la Conférence, "Laissez les Combustibles Fossiles Dans Les Sols", mettra en exergue les stratégies, les objectifs et les progrès réalisés pour interdire la technique du fracking (le processus de forage de la terre pour libérer le gaz) et l’extraction de l’énergie dans différentes régions du monde. Le débat prendra en compte le rôle essentiel de ces mouvements pour construire une dynamique politique destinée à réaliser de réelles avancées dans les négociations avec les Nations Unies.

FI se joindra à d’autres Franciscains lors de manifestations parallèles, de débats, et de discussions, renforçant ainsi le message de Saint François pour la sauvegarde de l’environnement, et rejoignant d’autres organisations confessionnelles dans le domaine du plaidoyer à Paris. « Les communautés religieuses jouent un  rôle de tout premier plan dans les efforts entrepris pour atténuer le réchauffement climatique mondial et redoubler d’efforts pour s’adapter à ses conséquences », écrit Shaun Casey Représentant Spécial auprès des Etats-Unis pour les Affaires Mondiales et Religieuses. FI et ses partenaires sont convaincus qu’il est absolument capital de s’engager auprès de la COP21 en cherchant à atteindre des objectifs sérieux destinés à atténuer le réchauffement climatique et utiliser leurs ressources disponibles pour faire pression sur les gouvernements afin d’en obtenir une action efficace.

*https://blogs.state.gov/stories/2015/11/08/faith-leaders-address-ways-actonclimate

Pour plus d’information sur les activités de la COP21, vous pouvez écouter le webinar ici.

Le Manuel sur l’Extrême Pauvreté et les Droits de l’Homme a été lancéavec succès aux Nations Unies à Genève le 21 Septembre 2015 avec plus d’une centaine de personnes se rassemblant pour entendre parler du contenu du manuel et regarder le film qui l’accompagnait « Revendiquer ses Droits ». FI diffuse actuellement le manuel à un vaste public à la fois international et sur le terrain, où les communautés travaillent pour avoir accès à leur droits et jouer un rôle dans l’élaboration des politiques qui les concernent.

Vous pouvez télécharger le manuel ici, et regarder la video ici ;

En savoir plus sur le lancement ici.