• François chez le sultan… et les musulmans chez nous - Compte rendu

    Pour vous, deux comptes rendus de la rencontre

    tenu à Sherbrooke le 16 mars 2013

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    De Jean-Guy Dupuis et suivi d'Irène Brouillette

     

     

    François chez le sultan… et les musulmans chez nous

     

    Le SIAF (Service intercommunautaire d’animation franciscaine) est venu à Sherbrooke nous présenter le 2e thème de la saison 2012-2014 en ce samedi 16 mars.

     

    À 9h00, ce fut l’ouverture et la présentation des 4 objectifs de notre rencontre avec insistance sur le 4e qui est : identifier les points de ressemblance qui nous unissent. Par la suite, on nous présenta les personnes ressources de cette rencontre.

     

    Ensuite, nous nous sommes mis dans l’ambiance par le chant thème dont le refrain dit :

                              Ne ferme pas la porte à l’étranger,

                              Tu risquerais de la fermer sur l’Ange du Seigneur

     

    Puis, nous avons procédé à notre prière matinale.

     

    Pour lancer le thème, nous avons eu à mettre à l’épreuve nos connaissances sur l’Islam en petits groupes en répondant à un questionnaire. Samia Hanafi-2 16 mars-13

     

    Par la suite, le premier conférencier, M. Hanafi Tessa, nous a présenté sommairement l’Islam et sa présence dans le monde.

     

    J’ai pu retenir entre autres que l’Islam est réparti dans 200 pays dont 60% sont asiatiques. Il nous a expliqué aussi l’ori-gine des 2 courants principaux : les chiites et les Sunnites.  En 2e partie, il nous a parlé de la vie spirituelle au quotidien en précisant entre autres les 5 piliers de l’Islam qui sont :

    1-     profession de foi en un Dieu unique

    2-    prière quotidienne à 5 moments de la journée

    3-    obligation sociale du partage des richesses

    4-    la pratique du ramadan 1 fois par année

    5-    le pèlerinage à la Mecque si possible une fois dans sa vie

     

    En 3e partie, il nous a raconté son insertion sociale dans le Québec. Il est arrivé à l’âge de 8 ans en 1994 au moment de l’Halloween. Dû à son jeune âge, son intégration fut assez facile. Il a approfondi l’Islam ici, par ses rencontres, ses lectures et par ses recherches sur internet.

     

    Finalement, il nous invite à faire la différence entre l’Islam comme religion envers un Dieu unique et la politique qui parfois utilise l’Islam pour en faire plus ou moins bon usage.

     

    En fin d’avant-midi, nous avons pu voir un extrait d’un film qui nous présente concrètement l’intégration d’une musulmane dans le contexte québécois et qui a repéré l’Oratoire St-Joseph comme premier lieu de silence et de paix pour rencontrer Dieu. Cette personne était présente sur place avec quelques membres de sa famille.

     

    Dans l’après-midi, nous avons eu l’exposé de Mme Samia Amor. Elle s’est attardée à nous situer le contexte dans lequel François d’Assise rencontre le sultan. Elle mentionne l’audace de François d’aller à la rencontre du sultan pour favoriser la paix durant cette 5e croisade.

     

    En deuxième lieu, elle élabore sur la soumission que doit avoir le chrétien comme le musulman. Pour elle, cette soumission n’est pas une obéissance passive, mais une grande confiance en ce Dieu d’amour et de miséricorde. Et cet abandon m’invite aussi à la confiance envers l’autre, à m’ouvrir humblement à l’autre, à chercher avec l’autre des compromis pour un vivre ensemble dans la paix.

     

    Elle exprime aussi que la prière individuelle ou collective est un moyen de s’extraire des exigences de la vie temporelle et nous permet de trouver un sens à notre vie.

     

    Par la suite, elle nous invite à oser dire notre foi dans différents milieux. Finalement, elle nous invite à l’ouverture à l’autre. L’ouverture favorise davantage la compréhension, alors que la fermeture crée des préjugés, de la méconnaissance les uns des autres.

     

    Après ces entretiens très enrichissants, nous nous sommes déplacés dans la chapelle pour des moments d’intériorisation et d’engagement.

     

    Et en quittant, on nous remettait une brochure pour compléter encore notre réflexion.

    J-G D 

     

     

     

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    Irène Brouillette

     

    Quelle belle journée ai-je vécue chez les Clarisses de Lennoxville. Il y eu d’abord la présentation des intervenants suivi d’un chant-prière de Noël Colombier dont voici les mots du refrain :

    « Ne ferme pas la porte à l’étranger,

    Tu risquerais de la fermer sur l’Ange du Seigneur

    Sur l’ange du Seigneur venu te visiter

    Sur l’ange du Seigneur qui passe dans ta vie. »

     

    participants.jpg La sœur générale des MNDA a prononcé une prière nous invitant à vivre cette journée dans la fraternité et l’unité.

     

    Cette journée a permis de réaliser ce regard croisé des chrétiens que nous sommes chez les musulmans et d’une musulmane chez les chrétiens.

     

    Nous avons plus d’éléments  communs que nous ne le pensions dans nos religions respectives : La foi en un Dieu unique, des livres sacrés, la croyance aux anges, aux prophètes à partir d’Adam jusqu’à Muhammed.

    Il y a un credo et des commandements divins qui entrainent des devoirs.

     

    Les animateurs nous ont appris qu’être soumis ne veut pas dire être assujetti et asservi mais être en confiance et en humilité; vivre en amitié et en paix. Pour y arriver, il faut se situer en vérité face à soi-même et en confiance face aux autres et dans la vie. Ainsi, nous engendrons l’amitié, l’entente et la paix autour de nous.

     

    L’activité commune qui se dégage de nos deux religions monothéistes c’est la louange à Dieu. Autant chez les moniales que dans les familles musulmanes pratiquantes, la prière est requise cinq fois par jour. «  La prière commune est un moyen de détachement de la vie mondaine et d’attachement à la vie spirituelle. Elle est un témoignage de la présence de Dieu. »

     

    Comme nous percevons beaucoup d’inquiétude face à l’étranger, ici au Québec,

    nous avons pu dialoguer sur des aspects qui nous posent question. Par exemple, en cas d’adultère, la femme reçoit des coups de fouet s’il n’y a pas de repentance. La lapidation est une pratique culturelle semble-t-il. Elle n’est pas en lien avec Abraham et les prophètes jusqu’à Muhammed auxquels se doit de croire tout bon musulman. Par conséquent, certains participants ont pu s’étonner d’apprendre que Jésus et Marie sont nommés dans le Coran. Autre distinction qui me semble fort importante est celle d’Islam et Arabe car dans les faits, l’Islam est présente avec 200 millions de membres en Indonésie. Le 1,5 milliard de membres sont répartis dans 200 pays et 60% sont asiatiques et non arabes.

     

    Lors de son témoignage, Ali nous a mentionné que le jeune musulman qui arrive au Québec porte des lunettes de curiosité. Il nous dit que le Ramadan vécu pendant un mois c’est un travail de maîtrise de soi en vu de sortir de son égo. « Dans une logique de vie normale, pas d’antagonisme qui peut être créé. »

    Dans une insécurité économique, ils veulent une meilleure sécurité et, bien que hautement qualifiés, ils ont du mal à obtenir un emploi dans leur sphère de compétence. La famille algérienne venue de Montréal nous a présenté un film réalisé par elle. Il s’intitule : Deux prières, une foi. Ce film évocateur de la profondeur de foi de « Maman » nous la présente méditant dans sa maison ici au Québec comme en Algérie et même à l’Oratoire saint Joseph. C’est l’espérance que cette dame place en Dieu face à sa pauvre destinée; c’est cette espérance ferme placée en l’autre que nous sommes invités à partager avec nos contemporains.

     

    L’engagement réciproque dans lequel on fait confiance réduit la crainte et le sentiment de rejet. Nous sommes invités « à envisager sereinement notre propre identité au Québec sinon, on va s’exacerber de l’identité de l’autre. » Aux catholiques, nous demandons de faire respecter respectueusement nos droits sinon on risque le maintien d’un clivage entre la laïcité de l’État et la communauté citoyenne qui doit apprendre à s’assumer comme croyante.

    I.B.

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