Gustavo Gutiérrez Merino

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Gustavo Gutiérrez, père de la "théologie de la libération"

Bien que philosophe et théologien, il resta au contact des populations en exerçant son ministère dans de simples paroisses.

 

L'enfance solitaire

 

Gustavo Gutiérrez Merino naît en 1928 à Lima ( Pérou). Par sa grand-mère, il a du sang indien dans les veines. Cloué au lit de 12 à 18 ans par une grave maladie des os, il se passionne pour toutes sortes de lectures et dévore les livres de Jules Verne. Sensiblement mystique, après quelques années passées chez les Frères maristes, il découvre la philosophie "intuitive et intellectuelle" de Blaise Pascal. 

 

L'option pour les pauvres

 

Au moment de choixir sa voie, il hésite entre la philosophie et la médecine, et s'oriente finalement vers les études de médecine, qu'il abandonnera finalement au bout de quatre années. Il se tourne alors vers la philosophie et la psychologie qu'il étudie à Louvain ( Belgique). A 24 ans, il sent qu'il sera plus utile pour son peuple dans l'Eglise et part étudier  la théologie à Lyon. L'Action catholique ayant creusé chez lui une soif de justice, il lit le théologien et philosophe allemand  Romano Guardini qui aécrit sur le cheminement de la foi à travers les doutes, les certitudes et les obscurités de l'existence humaine.
 
Durant ces années de formation, la rencontre les dominicains Yves Congar et Marie-Dominique Chenu est déterminante. Avec eux, il commence à penser une "théologie découlant de l'histoire et non l'inverse". Il sera aussi particulièrement influencé par Albert Gelin et son travail sur "les pauvres de Yahvé". Il est ordonné prêtre à 31 ans en 1959 .  

 

Le "théologien de la libération"

 

En 1959, il a 31 ans et est ordonné prêtre. Il rentre au Pérou pour y prendre une paroisse. C'est aussi l'époque où il commence à théroiser "sa "théologie . Son souci est d'abord pastoral: "comment parler de résurrection à ce peuple qui vit quotidiennement l'expérience dun Vendredi saint ?" En 1960, le pape Jean XXIII va dans son sens en proclamant que l'Eglise catholique est "l'Eglise de tous et en particulier des pauvres". L'évangélisation des pauvres devient "le sujet" du concile Vatican II.

 

1968, Medellin

 

 En 1968, la rencontre du CELAM (Conférence des évêques latino-américains) à Medellin qui doit oeuvrer contre la pauvreté, dans l'esprit du concile Vatican II (1962-65), sera déterminante. Guttiérrez est alors consultant théologique de l'épiscopat latino-américain. Peu avant l'ouverture de la conférence, on lui demande de parler de "la théorie du développement". Il évoque alors la "théorie de la libération" . A la fin des années 60, le mot libération était dans l'air. Il désignait "la rédemption, le salut":la nécessité de se  libérer de la dépendance des pays pauvres,racine du mal social et le péché " racine ultime de l'injustice sociale". Sa "théologie de la libération" imprègnera fortement la conférence. Son ouvrage sur la théologie de lma libération paru 1971 sera traduit dans de nombreuses langues. Après la critique papale qui qualifie cette  théologie "d'idéologie marxisante", le Vatican reconnaît Gustavo Gutierrez Merino comme "non marxiste".En 2001, à 72 ans, il choisir de revenir  à Lyon pour entrer dans l'ordre dominicain.

La Croix
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