• Homélie - 26ème dimanche du temps ordinaire

    26ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu - pour le 26 septembre 2010


    26ème dimanche du temps ordinaire

    Pauvre-riche-bible.jpg Textes bibliques : Lire


    « Il y avait un homme riche…Un pauvre était couché devant son portail. » C’est toujours le même contraste aujourd’hui. Des riches vivent dans l’abondance pendant que des pauvres de plus en plus nombreux restent dans la misère. Actuellement, ce ne sont plus seulement des individus mais aussi des nations entières qui se retrouvent en situation de précarité. Dans le même temps, nous voyons des riches qui font des dépenses somptueuses. Ils spéculent en bourse et font tout pour s’enrichir. Cela devient une insulte pour les victimes des licenciements qui restent chômeurs pendant des mois et des années. Cette pauvreté n’est pas que matérielle : nous ne devons pas oublier ceux et celles qui sont privés d’instruction, de culture, de considération sociale et surtout d’amour.


    Devant ce constat douloureux, la tentation est grande de se révolter contre Dieu. Des propos insultants et odieux ont été écrits contre lui à l’époque du séisme en Haïti. Mais réfléchissons un peu : ce pays a été laissé à l’abandon pendant des mois et des années, y compris par ceux qui s’en prennent à Dieu. On savait qu’il y avait de la misère, mais on n’a pas réagi ; le riche qui ne voit pas le pauvre Lazare assis à sa porte, c’est aujourd’hui que cela se passe ; nous pouvons le constater même sur notre paroisse : des familles n’ont plus les moyens de payer les charges ni de se nourrir. Le problème c’est que nous ne voyons pas la souffrance qui est autour de nous. Beaucoup se montreraient plus accueillants et plus fraternels s’ils prenaient la peine d’ouvrir les yeux sur cette souffrance. Ils comprendraient qu’il n’y a pas d’autre solution que de partager. Alors ils seraient sauvés.


    Mais quand nous prenons conscience de cette situation catastrophique, nous risquons de nous sentir dépassés. Pourquoi ces millions d’hommes, de femmes et d’enfants qui meurent de faim ? Nous ne devons pas accuser Dieu. Il n’est pas responsable de tous ces malheurs. Ce monde, il l’a fait pour que tous les hommes y vivent en frères ; il nous invite à partager les biens qu’il a créés en abondance. Or ce n’est pas ce qui se passe actuellement : Une infime minorité possède plus de la moitié de la richesse globale. Mais ce constat douloureux ne doit pas nous dédouaner : Ce pauvre qui vit une situation difficile c’est peut-être mon voisin de quartier ou de village. Il a besoin d’une aide matérielle ; oui, bien sûr, mais il attend surtout que nous le regardions et que nous lui parlions.


    Arrivé au terme de sa vie, le riche s’aperçoit trop tard des conséquences catastrophiques de son aveuglement. Tout au long de sa vie, il n’a pensé qu’à ses richesses, ses vêtements de luxe, ses festins somptueux. Chez lui, il n’y avait pas de place pour les autres. La parabole semble suggérer qu’il n’y a pas de convive à sa table bien garnie. Il est seul et il va le rester dans l’autre vie. Là, personne ne pourra venir à son secours. L’évangile nous parle d’un grand abîme entre lui et Lazare. Mais cet abîme infranchissable, c’est le riche qui l’a creusé. Cette terrible solitude dans laquelle il se trouve, c’est lui qui l’a organisée. Il s’y est complètement enfermé et maintenant, personne ne peut rien pour lui.


    Et pourtant, ce riche n’avait rien fait de mal. Son problème c’est qu’il ne voyait pas. Ses richesses lui ont bouché les yeux et fermé le cœur. Comprenons bien : le but de cet évangile n’est pas de dénoncer les grandes fortunes des autres. Il s’adresse aussi à chacun de nous. Il veut nous montrer tout ce qui nous accapare, tout ce qui ferme notre cœur à nos frères. Il est important que nous prenions conscience de nos enfermements qui nous empêchent d’accueillir et de partager avec nos frères notre pain, notre amitié et notre temps. Le Seigneur compte sur nous pour que nous ouvrions notre cœur à tous ceux et celles qui souffrent de la précarité, du mépris et de l’exclusion. Nous n’avons peut-être pas grand-chose à donner, mis nous pouvons toujours offrir un sourire, un bonjour, un regard.


    Il est frappant de constater que le seul commandement que nous laisse Jésus dans l’évangile de saint Jean ne mentionne plus l’amour de Dieu : « Je vous donne un commandement nouveau : aimez-vous les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres. » (Ev. Jean, XIII, 35, 36) Nous devons nous interroger : Quelle est la qualité de mon amour pour les autres ? Nous ne devons pas nous contenter d’un simple souci de justice et de respect des autres, ce qui est déjà pas mal. Le plus important c’est de nous ajuster au regard de Dieu sur chaque personne. Trop souvent, nous ne voyons que l’apparence, mais Dieu voit le cœur.


    Un pauvre mendiant avait affiché devant lui cette demande : « Au moins, n’ayez pas peur de me regarder ». Par ton Eucharistie, Seigneur, vient nous transformer pour que chacun de nous te voie dans ses frères quels qu’ils soient. Tu nous renvoie à Moïse et aux prophètes ; tu nous interpelles par ton Evangile mais aussi par la voix de celui qui crie sa détresse. Ouvre nos yeux et nos cœurs, libère-nous de nos égoïsmes car c’est dans le partage que nous pourrons être fidèles à ta parole. Amen.


    D’après diverses sources

    Source http://dimancheprochain.org

    Autres Homélies antérieurs

    « LES MOUVEMENTS INTERIEURS DE L’AME (2 de 2) - art. 29 SuzanneUne visite « incroyablement émouvante », selon David Cameron »

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :