• Homélie - 31ème dimanche du temps ordinaire - 31 octobre

    31ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu | 31 octobre 2010

    Nouvelle-image-copie-2.jpgCélébration pénitentielle à Jéricho


    Textes bibliques : LIRE


    L’événement qui nous est rapporté dans l’évangile de ce jour est bien connu de tous, y compris dans les groupes d’enfants du catéchisme. Mais si nous le lisons d’une manière trop superficielle, nous risquons de passer à côté de la bonne nouvelle que Jésus voudrait nous transmettre. Nous devons donc prendre le temps de bien voir ce qu’il nous dit de Jésus et de nous. Cet évangile se présente un peu comme une célébration pénitentielle à Jéricho.

    D’un côté, nous avons Zachée. Il est percepteur des impôts et il travaille pour l’occupant étranger. La dernière guerre mondiale nous a appris comment on pouvait considérer les collaborateurs. Zachée ne pouvait qu’être détesté par tous ces pauvres gens accablés par les impôts qu’il fallait payer à l’occupant militaire. Il avait la réputation d’être intraitable et de profiter sans état d’âme de sa position dominante. De plus en tant que chef des publicains, il est tenu pour responsable du comportement et des violences de ses collaborateurs. Sa profession le rangeait donc dans la catégorie des pécheurs infréquentables.

    En ce jour, nous nous approchons de plus près pour mieux voir Zachée. Nous comprenons qui il est. Mais l’évangile voudrait nous inviter à nous mettre sous le regard de Dieu en nous posant la question : « Et moi, en vérité, qui suis-je ? » nous vivons dans un monde où les pauvres sont de plus en plus pauvre et de plus en plus nombreux. Tout au long de ces dernières semaines, nous avons entendu des cris de révolte. Nous devons les comprendre comme une aspiration à une société plus juste et plus fraternelle. Mais trop souvent, nous sommes un peu comme Zachée ; nous nous réfugions derrière des préjugés et nous nous laissons aveugler par l’indifférence.

    Mais voilà qu’un événement imprévu survient : C’est Jésus qui arrive à Jéricho. Comme tout le monde, Zachée voudrait bien le voir. S’il monte sur un sycomore, c’est pour être mieux placé car il est de petite taille ; c’est aussi sans doute pour passer inaperçu et se mettre à l’abri des insultes et des sifflets de la foule. Aujourd’hui, nous contemplons cette attitude de Zachée quand il a appris que Jésus venait dans sa ville. Mais le plus important c’est de ne pas oublier que le même Christ continue à venir dans notre monde. Il passe par les chemins de notre vie : chacun de nous peut se poser la question : »Sommes-nous prêts à le voir arriver ? »

    Voilà donc Zachée bien installé sur son perchoir et bien placé pour voir sans être vu. Il ne s’attendait certainement pas à tout ce qui allait arriver : en effet, au milieu de toute cette foule, Jésus ne voit que Zachée, celui-là même que personne ne veut voir. Et chose surprenante, c’est chez lui qu’il choisit de s’inviter : « Descend vite, aujourd’hui il faut que j’aille demeurer chez toi. » La foule n’en croit pas ses oreilles ; elle a dû mal comprendre ; Jésus a sûrement dû se tromper. Lui qui se dit « Envoyé de Dieu » ne devrait pas se compromettre avec un hors-la-loi. Ce n’est tout simplement pas possible et nous comprenons la stupéfaction de ces gens. Pour eux c’est inconcevable. Son activité professionnelle fait de lui un exclu.

    Le même Christ frappe aujourd’hui à notre porte : Comme autrefois, il ne cesse de nous dire : « Descend vite, aujourd’hui, il me faut demeurer chez toi. » Le verbe demeurer signifie  » habiter quelque part et y rester. Comme pour Zachée, Jésus ne vient pas pour nous faire des reproches mais pour apporter le salut de Dieu. Cette rencontre avec le Christ a bouleversé toute la vie de cet homme. Lui, qui était si avide d’argent, décide de partager et de réparer les torts qu’il a faits aux autres. C’est ainsi que Jésus a pu dire à son sujet : « Aujourd’hui, le salut est arrivé pour cette maison, car lui aussi est un fils d’Abraham. »
    Cette visite du Christ, qui s’invite chez nous, nous provoque à un examen de conscience, ou plutôt un examen de confiance. Car c’est vrai, en venant chez nous, il nous fait confiance bien au-delà de tout ce que nous pouvons imaginer. Il vient nous dire tout l’amour de Dieu pour nous. Avec lui, c’est le salut qui entre dans notre maison car « le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ceux qui étaient perdus. » Rien ni personne ne peut arrêter le Christ dans cette mission. Il va la remplir jusqu’au bout, jusqu’au don de sa vie sur une croix.

    Mais rien ne sera possible si nous ne descendons pas de notre arbre ; cet arbre, c’est celui où nous nous cachons pour rester en dehors des combats des hommes ; c’est celui de nos certitudes, celui de notre bonne ou mauvaise conscience… Nous sommes tous invités à descendre de notre piédestal pour nous laisser habiter par Jésus lui-même. Il nous faut aussi accepter de laisser les autres entrer dans notre vie. Le vrai Dieu, celui qui Jésus est venu nous révéler, c’est précisément celui de tous les exclus, qu’ils soient riches ou pauvres, jeunes ou adultes.

    En ce jour, nous te prions Seigneur pour tous les Zachée de la terre, tous ceux et celles qui sont rejetés et méprisés à cause de leur passé et de leurs actes. Tu veux demeurer chez eux comme chez nous. Par ton Eucharistie, tu nous invites chez toi. Que notre rendez-vous à la messe et à l’adoration nous transforme comme il a transformé le publicain de Jéricho. Amen

    D’après diverses sources

    Source http://dimancheprochain.org

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