• Homélie - 4ème dimanche de l’Avent - 19 décembre 2010

    4ème dimanche de l’Avent - 19 décembre 2010

    Abbé Jean Compazieu 


    Emmanuel, Dieu avec nous


    Bougie-de-l-Avent.jpg Textes bibliques : Lire


    En ce 4ème dimanche de l’Avent, la liturgie nous propose deux récits d’Annonciation. Nous avons d’abord celui de la première lecture. Nous sommes au 4ème siècle avant Jésus Christ. La situation du peuple d’Israël est de plus en plus dramatique. Il est menacé de partout par des armées étrangères. Le roi Acaz qui règne sur Jérusalem est tout jeune ; il n’a que vingt ans. Le prophète Isaïe vient l’inviter à se tourner vers le Seigneur et à lui demander un signe. Il voit bien que le jeune roi a choisi son camp. Il a abandonné le vrai Dieu pour se tourner vers ceux des païens et s’attirer leur faveur. Mais ces dieux païens ne sont rien. Le prophète Isaïe est là pour rappeler au roi et à chacun d’entre nous qu’il doit revenir vers le seul vrai Dieu. C’est sur lui seul qu’il nous faut compter. Ce temps de l’Avent est là pour nous y inviter. 


    Le roi Acaz s’est donc détourné de Dieu. Il a sacrifié son fils aux dieux païens. Mais quoi qu’il arrive, le Seigneur est toujours fidèle à son alliance et il donne un signe venant du ciel : « Voici que la Vierge concevra, elle enfantera un fils et on l’appellera Emmanuel (Dieu avec nous) ». Pour le jeune roi, c’est une réponse bien dérisoire. Mais rien ni personne ne peut arrêter la réalisation du projet de Dieu. Quand il intervient, c’est toujours avec des moyens que nous n’avions pas prévus. Toute la bible et toute l’histoire de l’Eglise nous montrent que pour transmettre au monde les messages les plus importants, Dieu fait appel à des petits, des pauvres, des ignorants. Ce n’est pas eux qui parlent mais l’Esprit Saint en eux. Dans l’évangile des béatitudes, le Christ nous dit : « Heureux les pauvres de cœur », ceux qui ne sont pas imbus de leurs richesses et de leur savoir mais qui sont entièrement réceptifs au don de Dieu. Le Royaume des cieux est à eux.


    Cette annonce de la venue d’Emmanuel, nous la retrouvons dans l’évangile de ce dimanche. C’est le message de l’ange à Joseph. Il est invité à prendre chez lui Marie son épouse : « L’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ». Dans la première lecture, nous avons vu Acaz prendre la parole pour se moquer de Dieu qu’il a trahi. Pour Joseph, c’est le contraire : il reste silencieux et il s’engage su la Parole de Dieu. Il est le seul à avoir l’humilité qui plaît à Dieu. Il a renoncé à tout mais Dieu lui donnera le fils que le monde attend, celui qui sauvera tous les hommes de leurs péchés.


    C’est cette venue de Jésus que nous allons fêter le jour de Noël. Il ne s’agit pas seulement d’un anniversaire. Vivre Noël, c’est accueillir Jésus dans notre vie chaque jour. Le Cardinal Eyt, archevêque de Bordeaux, disait que « nous ne sommes pas deux mille ans après Jésus Christ, mais deux mille ans avec lui. Fêter la naissance de Jésus, sa vie, sa mort, sa, résurrection c’est accueillir la nourriture qui nous est donnée pour notre foi. Tout au long de l’année liturgique et tout au long de notre vie, nous sommes invités à renouveler et à approfondir ce qui nous fait vivre : Jésus Christ est le vrai Messie, le seul sauveur de tout le peuple. L’évangile nous dit qu’il part à la recherche de la brebis égarée. En fait, ce n’est pas seulement la brebis qui est en perdition mais des troupeaux entiers. Le Christ veut les sauver tous et il compte sur nous pour participer à cette mission.


    En ce jour, nous pouvons manifester toute notre reconnaissance à Joseph. C’est aussi grâce à lui que nous pouvons proclamer notre foi. L’évangile selon saint Matthieu nous dit qu’il était « un homme juste ». Comprenons bien. Ici le mot « juste ne signifie pas seulement « équitable ». Joseph qui était charpentier avait l’habitude de veiller à ce que toutes les pièces soient bien ajustées les unes aux autres. C’est toute la solidité de l’ouvrage qui en dépendait. Eh bien ! Saint Joseph c’est laissé « travailler » par l’Esprit Saint pour devenir de plus en plus « ajusté » à la volonté de Dieu. Il était prêt à correspondre à la mission que Dieu voulait lui confier.


    En ce 4ème dimanche de l’Avent, nous prenons du temps pour le silence et l’écoute de l’Esprit Saint. C’est dans la prière et le recueillement que nous pourrons, nous aussi, nous ajuster à la volonté de Dieu et participer à son projet. Comme Joseph, nous apprenons à nous faire les serviteurs d’un mystère qui nous dépasse. Comme lui, le Seigneur nous conduit sur des chemins que nous n’avions pas prévus. Mais les paroles qu’il nous adresse sont celles de la « Vie Eternelle ».


    La mission de l’Eglise, notre mission à tous, c’est d’annoncer la bonne nouvelle de « Jésus Christ, notre Seigneur ». Nous le faisons en nous approchant au plus près de sa Parole et en nous laissant surprendre par elle. Cela concerne chacun d’entre nous. L’important, ce n’est pas notre faiblesse mais le Christ qui est au milieu de nous. C’est lui que nous célébrons dans chaque Eucharistie. Nous lui rendons grâce car il est déjà dans nos cœurs « Dieu avec nous ». Il est celui qui nous fait entrer dans l’alliance définitive entre l’homme et Dieu. Et il nous confie cette mission : faire triompher l’amour sur la haine, la tendresse sur l’indifférence. Alors, plus que jamais, nous le prions : « O Seigneur, envoie ton Esprit qui renouvelle la face de la terre ! » Amen


    D’après diverses sources

    Source http://dimancheprochain.org

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