• Homélie - 4ème dimanche du Carême (3 avril)

    4ème dimanche du Carême

    Abbé Jean Compazieu


    Ouvre mes yeux, Seigneur…


    aveugle--Jesus.jpgTextes bibliques : Lire


    « Jésus vit sur son passage un homme qui était aveugle de naissance. » En le voyant, ses disciples ne peuvent s’empêcher de se poser des questions et d’interpeller Jésus : « Qui a péché pour qu’il soit né ainsi, lui ou ses parents ? » Cette question est souvent la nôtre aussi : D’où viennent les souffrances, les maladies, les catastrophes de plus en plus fréquentes qui accablent tant de personnes aujourd’hui ? Est-ce une punition de Dieu pour nos péchés ? Et aujourd’hui, Jésus nous apporte la réponse : non, ces malheurs ne viennent pas de Dieu. Il ne faut pas le voir comme un juge irrité qui voudrait nous punir de nos péchés. Dieu est un Père qui aime chacun de ses enfants. Et tout au long des Evangiles, nous découvrons en Jésus l’Envoyé du Père qui est venu chercher et sauver ceux qui étaient perdus. 


    Cet aveugle sur la route, c’est toute l’humanité. Elle est plongée dans les ténèbres de l’ignorance religieuse et du péché. Jésus a vu toute cette détresse. Et il continue à venir pour nous apporter la véritable libération. Ils sont nombreux ceux et celles qui s’égarent sur des chemins de perdition. Beaucoup sont aveuglés par leurs certitudes. Ils se détournent du vrai Dieu pour s’attacher à l’argent, aux richesses et aux petits bonheurs qui ne peuvent vraiment les combler. C’est de cet aveuglement que Jésus veut nous guérir. Nous avons peut-être lu ou entendu des témoignages de personnes qui ont eu le bonheur de rencontrer le Christ. Toutes sont unanimes pour dire : « Il a changé ma vie. »

    Dans l’Evangile de ce jour, c’est Jésus qui vient à la rencontre de l’homme aveugle. Et nous le voyons accomplir un geste surprenant. Il crache sur le sol et avec la salive, il fait de la boue qu’il applique sur les yeux de l’aveugle. Non, ce n’est pas le remède miracle. Ce geste a une signification bien précise. Il nous renvoie au récit de la création dans le livre de la Genèse quand Dieu a façonné l’être humain avec la poussière du sol (Gn 2. 7) En Jésus, une création nouvelle s’accomplit. Par lui, c’est un homme nouveau qui est en train de naître. Voilà une bonne nouvelle qui doit nous remplir de joie et d’espérance. Le Christ vient nous donner un regard neuf capable de « voir » Dieu.


    Pour mieux comprendre toute la portée du geste de Jésus, il nous faut revenir sur cette boue sur les yeux. Elle nous rappelle celle du péché qui déforme notre regard. Ce péché c’est celui qui nous empêche de voir Dieu comme un père et de regarder nos semblables comme des frères aimés de Dieu. Cette boue embrouille également le regard que nous portons sur nous-mêmes. Mais le Seigneur est là. Il ne demande qu’à nous rejoindre pour nous ouvrir à la lumière de la foi. Il ne cesse de nous tendre la main pour nous sortir du bourbier de nos péchés, de nos faiblesses et de nos mensonges. Saint Paul nous le dit à la manière : « Là où le péché a abondé, l’amour a surabondé » (Rm 5. 20)


    Cette guérison de l’homme aveugle est un véritable bouleversement dans sa vie mais aussi dans celle des témoins de cet événement. Il doit s’expliquer sur ce qui s’est passé : « Il m’a mis de la boue, je me suis lavé et maintenant je vois. » Cet homme guéri a été affronté aux incrédules, à ses parents qui ne veulent pas se compromettre, aux autorités religieuses qui l’injurient et l’expulsent hors du temple. Les chrétiens d’aujourd’hui qui veulent témoigner de leur foi sont également affrontés à toutes sortes d’oppositions. Les pharisiens d’autrefois sont toujours bien présents. Ce pharisien c’est celui qui juge et condamne l’autre, celui qui l’enfonce dans son passé et sa mauvaise réputation. En agissant ainsi, nous faisons obstacle au projet du Christ qui continue à vouloir chercher et sauver ceux qui étaient perdus.


    Comme l’aveugle guéri, nous sommes tous appelés à faire un chemin de foi. Le Christ ouvre nos yeux pour que nous croyions. Il est venu enlever de notre regard intérieur ce qui le souille, nous rendre la vue pour apercevoir les merveilles de Dieu. Il veut nous rendre forts dans ce monde marqué par l’incroyance, l’indifférence et même les persécutions et les moqueries. Rien ne doit nous empêcher de rendre compte de l’espérance qui est en nous. Notre Dieu est plein d’amour pour tous. Il est celui qui s’approche de l’homme, des plus petits, des plus délaissés. Alors oui, laissons-nous éclairer par celui qui nous dit : « Je suis la Lumière du monde. »


    Cet Evangile nous apporte un éclairage nous apporte un éclairage nouveau sur ce que doit être le Carême. Ce n’est pas d’abord un temps de privation mais un temps pour accueillir la Lumière qui vient de Jésus. Il est venu pour que les aveugles retrouvent la vue. Il nous attend pour raviver notre foi et guider nos pas sur nos routes humaines. Au cours de cette Eucharistie, nous le supplions : « Seigneur, ouvre nos yeux pour que nous te reconnaissions à la fraction du pain.


    D’après diverses sources

    Source http://dimancheprochain.org

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