• 29ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu 

    Soyons des disciples missionnaires

    à la foi active et la charité efficace 

    Pistes pour l’homélie
    Textes bibliques : Lire

    En ce 29ème dimanche du Temps ordinaire, nous entendons des textes bibliques qui nous interpellent. Ils nous rappellent l’importance que nous avons aux yeux de Dieu et le rôle que nous avons auprès des autres ; ce sont les paroles de la première lecture : “Je t’ai appelé par ton nom. Je t’ai donné un titre ; je suis le Seigneur et il n’en est pas d’autre.” Cette bonne nouvelle a  été annoncée à un peuple qui vient de passer 50 ans en exil sur une terre étrangère. Ce peuple anéanti et humilié va pouvoir retrouver sa dignité et sa fierté. Ce qui est extraordinaire, c’est que Dieu se sert d’un roi païen pour réaliser son projet de salut. Cyrus, roi de Perse est devenu l’homme providentiel qui permettra au peuple d’Israël de retrouver sa terre.

    À travers ce texte du prophète, nous entrevoyons un autre libérateur : il s’agit de Jésus lui-même. Avec lui, ce n’est pas seulement Israël qui est sauvé. Il est venu pour tous les peuples du monde. Il nous voit plongés dans notre péché, loin de Dieu. Il a livré son Corps et versé son Sang pour nous et pour la multitude. Il veut associer tous les hommes à sa victoire sur la mort et le péché. La journée missionnaire est là pour nous appeler à être  missionnaires.

    Nous sommes envoyés pour annoncer “la joie de l’Évangile” ; c’est l’appel que nous adresse inlassablement le pape François : “la joie de l’Évangile remplit le cœur de ceux qui rencontrent Jésus.” C’est cette joie que nous avons à communiquer et à rayonner dans ce monde qui en a bien besoin. Devant ce désert spirituel, la tentation est grande de se décourager et de dire que ça ne sert à rien. Mais dans ce désert, “il faut des hommes de foi, qui par l’exemple de leur vie, montrent le chemin vers la Terre promise et ainsi, tiennent en éveil l’espérance”. (Pape François)

    C’est de cette espérance que Paul témoigne dans la 2ème lecture ; il découvre chez les chrétiens de Thessalonique une foi active. Il a annoncé l’Évangile à des gens qui ne le connaissaient pas. Ces païens ont accueilli la Bonne nouvelle et se sont convertis à Jésus Christ. Mais il découvre que le principal travail, c’est Dieu qui le fait dans le cœur des hommes.

    Cette annonce de l’Évangile n’a pas été facile pour les envoyés. Ils se sont trouvés affrontés à des gens qui ont cherché à le discréditer. C’est ce qui s’est passé pour Jésus tout au long de son ministère. Dans l’Évangile d’aujourd’hui, nous voyons les pharisiens et les partisans d’Hérode se mettre d’accord pour lui tendre un piège ; ils commencent par faire l’éloge de sa franchise, de sa rectitude et de son intégrité ; mais ce langage flatteur vire progressivement vers un complot contre Jésus : “Est-il permis, oui ou non, de payer l’impôt à l’empereur César ?”

    Ces oppositions à l’Évangile sont toujours d’actualité : la tentation est grande de mettre hors circuit ceux qui nous remettent en question et nous poussent à changer. Quand la parole de l’Église nous dérange, on fait tout pour la discréditer. Mais rien ne doit arrêter l’annonce de la bonne nouvelle. Le Christ compte sur chacun de nous pour être les témoins et les messagers de ces paroles de la Vie Éternelle.

    Dans l’Évangile de ce jour, Jésus remet les choses “à l’endroit” : “Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu.” Certains pourraient croire que Jésus nous invite à un partage clair entre les deux domaines. Pour beaucoup c’est “la semaine à César et le dimanche à Dieu. »  Mais ce n’est pas cela que Jésus nous demande. Rendre à Dieu ce qui est à Dieu, “c’est reconnaître, face à n’importe quel type de pouvoir que Dieu est le Seigneur de l’homme et qu’il n’y en a pas d’autre” (pape François). Rendre à Dieu ce qui est à Dieu, c’est s’ouvrir à sa volonté et coopérer à son Royaume de miséricorde, d’amour et de paix.”

    Rendre à césar ce qui est à césar, c’est participer à l’organisation de la société dans laquelle nous vivons, c’est assainir les relations en les fondant sur la loyauté, c’est assumer nos tâches dans les divers domaines de la vie sociale, économique et familiale. Nous avons tous à lutter pour que la dignité des plus pauvres soit reconnue et respectée. C’est dans ce monde tel qu’il est que nous sommes envoyés comme messagers de l’Évangile. À l’occasion de cette semaine missionnaire, nous sommes mis devant nos responsabilités. Le Christ nous veut en état de mission quels que soient notre et notre situation.

    En célébrant cette Eucharistie, nous voulons, Seigneur, te rendre ce qui te revient. Nous t’offrons tous les actes de foi, d’espérance et de charité qui émaillent de nos vies et de celles de tous nos frères. Avec toi nous nous engageons à tout faire pour que l’amour l’emporte sur la haine et la violence. Sois avec nous pour que l’Évangile soit annoncé dans le monde entier. Amen
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  • 28ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu

    « Heureux les invités au repas du Seigneur » 

    Pistes pour l’homélie
    Textes bibliques : Lire

    Les textes bibliques de ce dimanche nous adressent un appel à l’espérance. Ils nous rejoignent dans a situation qui est la nôtre. Dans la 1ère lecture, le prophète Isaïe s’adresse à un peuple qui vit une situation difficile. Son message cherche à le raffermir dans sa foi. Il annonce l’intervention de Dieu qui opèrera un renversement radical non seulement du sort d’Israël mais aussi de tous les peuples. C’est un monde nouveau qui est en train de naître, un monde où rien n’est perdu de ce qui est beau et bon, un monde le mal est exclu. 

    Cette proposition de salut est comparée à un festin offert à tous les peuples. Ce sera une vie entièrement nouvelle, en totale communion avec Dieu. Ce repas célèbrera la disparition définitive de l’humiliation, de la souffrance et de la mort. En communion les uns avec les autres, nous célèbrerons la grandeur de Dieu. À nous de diffuser cette bonne nouvelle si nous voulons hâter ce jour du grand festin entrevu par Isaïe.

    C’est aussi cette bonne nouvelle que saint Paul a annoncée au monde païen de ton temps. Sa vie était loin d’être une succession de festins. Sa plus grande préoccupation était que l’invitation du Christ soit proclamée dans le monde entier. Il a vécu des moments difficiles ; il a connu des privations ; il a souffert les persécutions. Mais il trouve sa force en Dieu. Lui seul peut nous combler pleinement. Sa grâce nous suffit.

    L’évangile nous présente un roi qui célébrait noces de son fils. Ce roi, c’est Dieu. Il invite l’humanité entière à la noce de son Fils Jésus. Envoyé par le Père, Jésus a épousé notre humanité par son incarnation. Et le Père veut absolument que tous en bénéficient et s’en réjouissent. C’est donc toute l’humanité que Dieu veut rassembler auprès de lui. Les paroles de Jésus sont très claires : “Allez donc à la croisée des chemins ; tous ceux que vous rencontrerez, invitez-les au repas de noces.”

    La mission de l’Église, notre mission à tous, c’est d’être les messagers de cette invitation. En tant que chrétiens baptisés et confirmés, nous sommes envoyés dans le monde pour témoigner de cette bonne nouvelle et de l’espérance qui nous anime. C’est en vue de cette mission que Jésus nous envoie son Esprit Saint. Nous ne pouvons pas être disciples du Christ sans être missionnaires. C’est toute notre vie qui doit contribuer à l’annonce de Jésus.

    Voilà donc cette invitation à la fête. Mais l’évangile nous montre l’obstination de ceux qui se sont éloignés de la bonne nouvelle. Nous sommes surpris et même choqués devant l’attitude désinvolte des invités de cette parabole. On leur propose quelque chose d’extraordinaire qui va transformer leur vie ; or voilà qu’ils n’ont pas le temps, ils sont débordés de travail, accablés de soucis. Pire, ils se retournent contre les messagers porteurs de cette bonne nouvelle qui insistent et ils les maltraitent sauvagement. C’est une allusion à tous les martyrs d’autrefois et à ceux d’aujourd’hui.

    Nous aussi, nous trouvons facilement des excuses pour ne pas répondre à l’invitation du Seigneur. Je n’ai pas le temps de prier ni d’aller à la messe d’aller à la messe parce que j’ai trop de travail ou encore parce que j’ai des invités. On oublie alors que l’Eucharistie est vraiment le rendez-vous le plus important de la semaine. Le Christ est là présent ; il rejoint les communautés chrétiennes réunies en son nom. Il vient nous redire l’amour passionné de Dieu pour tous les hommes. Malheureusement, beaucoup préfèrent être tranquillement installés chez eux et éviter tout ce qui dérange leur tranquillité.

    Bien sûr, Jésus ne force personne à venir à ses noces. Mais il poursuit inlassablement son invitation. Il ne peut pas se résigner à nous voir malheureux loin de lui. Dieu est amour. Il ne peut pas ne pas aimer. Toute la Bible nous montre Dieu s’adressant aux hommes en termes d’amour et d’alliance. C’est comme un feu que rien ne peut arrêter.

    La deuxième partie de l’évangile nous montre le rassemblement dans la salle des noces. Nous assistons à l’entrée du Roi. Et là, il y a un problème. L’un des convives n’a pas son vêtement de noces. Alors on se pose la question : Comment reprocher à un homme que l’on a ramassé sur la route de ne pas avoir son vêtement nuptial ? Si Jésus a ajouté cette exagération, c’est qu’il a un message important à nous transmettre.

    Jésus vient en effet nous rappeler que nous devons nous habiller de justice, porter des fruits de droiture. Porter le vêtement de noces, c’est être converti. Cet habit nuptial nous est fourni par le sacrement de la réconciliation. C’est là que nous retrouvons notre dignité d’enfants de Dieu. N’oublions jamais que le Seigneur est toujours là pour nous revêtir de sa lumière et de sa gloire.

    En ce mois du Rosaire, nous nous tournons aussi vers la Vierge Marie. Qu’elle nous accompagne sur ce chemin de conversion. Confions-lui les drames et les espérances de notre monde. Prions-la aussi pour ceux qui sont persécutés à cause de leur foi. Elle sera toujours là pour nous renvoyer au Christ. “Aujourd’hui, ne fermons pas notre cœur, mais écoutons la voix du Seigneur.”

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  • 27ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu

    Dieu neutralise le mal et le retourne en bien 

    Pistes pour l’homélie  
    Textes bibliques : Lire


    Cette semaine encore, la liturgie nous parle de la vigne. La vigne ce n’est pas seulement une récolte comme les autres. C’est surtout une passion. Le plus grand bonheur d’un viticulteur c’est de nous faire visiter sa vigne et sa cave ; sa plus grande peine c’est de voir une vigne abandonnée, livrée aux ronces, aux épines et aux sangliers. 

    Cette déception est d’autant plus grande que cette culture demande beaucoup de travail. Il faut s’en occuper toute l’année. Puis c’est l’attente impatiente de la vendange ; on a toujours peur que la grêle ne vienne tout ravager en quelques minutes. Les vignerons de chez nous en parleraient mieux que moi.

    Le prophète Isaïe part de cette relation du vigneron et de sa vigne pour nous parler de Dieu et de son peuple. Pour le prophète cette vigne c’est le peuple d’Israël. Dieu nous est présenté comme un maître qui a tout fait pour elle. Mais cet amour passionné de Dieu est déçu. Il attendait de son peuple le droit et la justice. Or voilà qu’il se trouve pourri par le mensonge, la violence et la trahison. Les menaces dont il parle ne cherchent qu’à éviter le châtiment. Cette conversion n’a pas eu lieu et les menaces se sont réalisées.

    Ce texte biblique nous rejoint aujourd’hui. Tout au long de notre vie nous sommes invités à reconnaître la tendresse de Dieu à notre égard. Dieu nous aime tous d’un amour passionné. Mais notre réponse n’est pas toujours à la mesure de cet amour. La violence, le mensonge, la trahison sont bien là. Cette l’attitude est un affront à celui qui nous a aimés jusqu’à mourir sur une croix. Mais cet amour du seigneur est bien plus fort que tous nos péchés. Il ne cesse de nous appeler à revenir vers lui de tout notre cœur. C’est à cette condition que notre vie pourra produire du fruit de bons fruits.

    Dans la seconde lecture, nous avons le témoignage de Paul. Nous le voyons souvent porter un regard sévère sur le comportement des païens. Mais il sait aussi reconnaître leurs qualités. Il y a chez eux, des gestes d’accueil, de partage et de solidarité. Le premier devoir d’un missionnaire c’est de reconnaître tout ce qu’il y a de beau et de grand chez les hommes à qui il annonce Jésus-Christ. Il découvrira alors avec émerveillement que l’Esprit Saint l’a précédé dans le cœur de ceux et celles qu’il a mis sur sa route. Ce changement de regard nous rendra plus humbles. Il nous aidera à porter les fruits que Dieu attend de nous.

    L’Évangile nous parle aussi de la vigne. Mais il y a une différence. Le problème ne vient pas de la récolte mais des vignerons. Ils ont oublié qu’ils ne sont que de simples gérants. Or voilà qu’ils se comportent comme des propriétaires. Ils gardent pour eux toute la récolte du vignoble.

    Cet Évangile est aussi pour chacun de nous. Le Seigneur nous a confié les biens du Royaume. Il nous a confié la bonne nouvelle du Royaume de Dieu. Nous sommes envoyés pour en être les messagers. Mais nous ne devons pas oublier que nous ne sommes pas à notre compte. La mission n’est pas d’abord notre affaire mais celle du Seigneur. Nous vivons dans un monde qui cherche à le mettre dehors. Mais son amour crucifié sera plus fort que tout. C’est avec lui que notre vie portera du fruit.

    Pour répondre à cet appel, nous avons besoin de l’aide du Seigneur. Dans nos vies, il y a toujours le péché qui nous détourne de lui. Mais à partir d’un mal, Dieu peut toujours faire surgir un bien. Il a retourné le triple reniement de Pierre pour en faire l’occasion d’une triple déclaration d’amour. Et c’est ainsi qu’il a pu donner à Pierre une confiance encore plus grande. Le même Christ est capable de retourner les pires criminels pour en faire des saints. Il est également capable de faire de nous ses amis.

    C’est ainsi que le Seigneur nous renouvelle sa confiance. Il nous appartient de nous en montrer digne. Depuis le concile Vatican II, les baptisés redécouvrent précisément cette dignité de membres du peuple de Dieu. Cela vaut la peine de lire les textes qui parlent du sacerdoce commun des baptisés. Il importe que chacun de nous se montre digne de la confiance que Jésus nous fait. C’est à nous qu’il confie la gérance de sa vigne. En ce jour, nous te prions, Seigneur : Donne-nous d’être là où tu nous as mis. Donne-nous d’être de bons serviteurs de ton Royaume. Amen

    Télécharger : 27ème dimanche du temps ordinaire

    Sources : Revues liturgiques – Missel communautaire des Dimanches et fêtes (André Rebré) – Lectures bibliques des dimanches (A. Vanhoye) – C’est dimanche (E. Oré)

    Source https://dimancheprochain.org/

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  • 26ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu

    Vivons en frères sous l’action de l’Esprit

     

     

    Pistes pour l’homélie
    Textes bibliques : Lire

    Les textes bibliques de ce dimanche dénoncent les incohérences qui peuvent exister dans nos jugements. C’est ce qui se passait au temps d’Ézéchiel (1ère lecture). Le prophète s’adresse à un peuple déporté loin de sa terre natale. La nation juive a été disséminée en terre païenne. Beaucoup pensent que  c’est à cause des fautes des générations précédentes qu’ils subissent une telle catastrophe. Le prophète réagit contre cette mentalité : il rappelle à chacun ses responsabilités ; c’est également important pour nous : nous sommes tous appelés à réorienter notre vie vers le Seigneur et à le suivre.

    Dans la seconde lecture, saint Paul nous donne des précisions sur ce que doit être cette conversion. Il nous parle de vie fraternelle, d’humilité et même d’abaissement. Notre modèle doit être le Christ. Il a accepté la mort par amour de ses frères. C’est cette attitude qui lui a valu de triompher. Et c’est à ce triomphe sur la mort et le péché qu’il veut tous nous associer. Avoir les mêmes sentiments que lui, c’est être tout entier orienté vers le salut et la vie des hommes.

    Dans l’Évangile, Jésus nous nous raconte la parabole des deux fils qui sont envoyés par leur père pour travailler à sa vigne. Ces enfants qui disent oui mais ne font rien, nous en connaissons tous. Quand on leur demande de faire quelque chose, ils savent dire un oui convaincant, mais une heure plus tard, on les retrouve devant leur télévision ou plongés ou leur téléphone portable sans avoir bougé le petit doigt. À travers ce constat, Jésus nous interpelle sur notre vie : “vous avez de belles paroles mais vous ne faites pas ce que Dieu attend de vous. Votre vie n’est pas en accord avec ce que vous prétendez être. Vous croyez être parfaits, mais vous n’êtes pas convertis.

    Au même moment, nous avons des mal-croyants notoires, des gens de mauvaise vie, voleurs et tricheurs, des femmes qu’on disait perdues : les uns et les autres étaient considérés comme irrécupérables. Or voilà qu’ils accueillent l’annonce du Salut : ils se convertissent et changent de vie. Leur “non” est devenu un “oui” parce qu’ils ont cru à l’amour de Dieu qui les ouvrait à un avenir nouveau.

    Ce que Jésus dénonce, c’est l’orgueil et aussi le mépris à l’égard du pécheur. Ce dernier est enfoncé dans son passé et sa mauvaise réputation. On ne lui laisse aucune chance, mais Dieu n’est pas ainsi. Comme nous l’a rappelé le prophète Ézéchiel, le juste peut se pervertir et le méchant se convertir. Jésus voit ce qu’il y a dans le cœur de chacun. Il accueille le pécheur qui revient à Dieu. Les publicains et les prostituées avaient commencé par dire non à cet appel. Mais ils se sont convertis. Ils ont accueilli celui qui, seul, pouvait donner un sens à leur existence. Cette rencontre avec Dieu a complètement changé leur vie. Tout au long des évangiles, nous découvrons que les grands témoins de la foi sont des pécheurs pardonnés.

    Au-delà des grands prêtres et des anciens, Jésus s’adresse aussi à chacun de nous ; c’est à nous qu’il pose la question : “Lequel des deux a fait la volonté du Père ?” La réponse nous appartient mais il ne faut pas oublier d’en tirer les conséquences : nous ne pouvons pas nous contenter de bons sentiments, de superbes résolutions, d’ardentes prières… il en faut bien sûr, mais si les actes ne suivent pas, nous ne sommes pas convertis. Une simple visite à un malade compte plus qu’un beau discours sur la maladie ; un pardon donné a plus de poids qu’une dissertation sur la paix.

    En ce jour, nous entendons la Parole du Père : “Mon fils, va travailler aujourd’hui à ma vigne !” Cette vigne c’est le Royaume de Dieu, Royaume d’amour, de justice et de paix. C’est là que Dieu veut rassembler tous les hommes, y compris ceux qui sont loin de lui.

    Travailler à la Vigne du Seigneur, c’est participer à cette œuvre de rassemblement, c’est témoigner de la foi et de l’espérance qui nous habitent. Nous sommes tous envoyés dans ce monde pour y être des messagers de l’Évangile. C’est à notre amour que ns serons reconnus comme disciples du Christ.

    Nous allons célébrer ensemble cette Eucharistie : qu’elle soit pour chacun de nous le lieu du repentir qui précède un engagement plus vrai dans la vigne du Seigneur.

    Télécharger : 26ème dimanche du temps ordinaire

    source  https://dimancheprochain.org/

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  • 25ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu 

    « Ce n’est pas juste ! » :
    laissons-nous surprendre par la « justesse » de Dieu. 

     Pistes pour l’homélie

    Textes bibliques : Lire

    Les textes bibliques de ce dimanche nous adressent un appel pressant à nous convertir : “Cherchez le Seigneur tant qu’il se laisse trouver” nous dit le prophète Isaïe. Et il ajoute : “Mes pensées ne sont pas vos pensées et mes chemins ne sont pas vos chemins”. Il y a un grand écart entre nos chemins et  ceux de Dieu. C’est le péché qui a creusé cet écart entre l’homme et le Dieu très saint. Mais cet abîme n’est pas insurmontable car c’est Dieu qui fait le premier pas vers nous. Par sa pitié et son pardon, il se fait proche et se laisse trouver. Son message est un message de miséricorde. Il est urgent que chacun de nous saisisse cette occasion salutaire. Cela ne sera possible que si nous faisons tout pour nous ajuster aux chemins et aux pensées de Dieu.

    L’apôtre saint Paul a bénéficié de cette générosité de Dieu. Sa rencontre avec Jésus sur le chemin de Damas a été pour lui le point de départ d’un véritable retournement. C’est de cela qu’il a témoigné tout au long de son ministère. II sait qu’il va être condamné à mort. Il affirme que, pour lui, ce serait un bien car il serait pour toujours avec son Seigneur. Mais si, en restant dans ce monde, il peut se rendre utile aux communautés chrétiennes, il est prêt à continuer à travailler pour elles. Il renonce à sa manière de penser pour s’ajuster à celle de Dieu.

    C’est dans ce sens que nous devons accueillir l’Évangile de ce dimanche. Cette parabole des ouvriers de la onzième heure, nous la connaissons bien. Et il y aura toujours quelqu’un pour dire : “je ne suis pas d’accord.” En fait, cette parabole nous révèle un Dieu qui est bon. Il veut être le Sauveur de tous. Il appelle tous les hommes à travailler à la construction de son Royaume. Il les appelle à toutes les heures de la journée et à tous les âges de leur vie. A travers cette parabole, Jésus nous révèle un Dieu qui ne demande qu’à les combler tous de son amour. Il ne se contente pas de donner à chacun la part qui lui revient. Il veut nous donner tout. Son grand projet c’est de sauver tous les hommes. Le salaire qu’il leur propose c’est la Vie Éternelle.

    Cet Évangile est une réponse à des gens qui n’ont rien compris au vrai Dieu. Quand Jésus fait bon accueil aux pécheurs et aux publicains, les pharisiens et les chefs religieux sont scandalisés. Ces derniers se considèrent comme bien plus méritants. Ils espèrent recevoir plus que les ouvriers de la dernière heure. Jésus voudrait les inviter à sortir de leur niveau mesquin et à ouvrir leur cœur à cet océan d’amour qui est en Dieu. Le Seigneur fait miséricorde. Il est “riche en pardon” et plein de générosité. C’est vraiment une bonne nouvelle pour tous les pécheurs que nous sommes.

    Le grand message que nous pouvons retenir de cet Évangile, c’est que Dieu est amour. Nous avons l’habitude de le dire et de le chanter. Mais nous oublions souvent d’en tirer les conséquences pour notre vie. Trop souvent, nous nous représentons un Dieu à notre image. Nous oublions alors que ses pensées ne sont pas nos pensées. Dieu nous aime tous gratuitement et sans mérite de notre part. C’est vrai pour les ouvriers de la onzième heure comme pour ceux de la première. Comment ne pas penser à celui que nous appelons “le bon larron” ? Ce bandit a été l’ouvrier de la dernière minute. Il a hérité lui aussi du Royaume de Dieu. La grande passion de Dieu c’est de donner son amour à tous, y compris ceux de la dernière heure et de la dernière minute.

    Avec l’arrivée de Jésus, c’est toute l’Église qui est embauchée. Sa mission n’est pas de se sauver elle-même mais de sauver le monde. Cette embauche dure depuis vingt siècles. Et nous ne sommes pas au soir de la journée de Dieu. L’ère chrétienne ne fait que commencer. Dans tous les continents, ils sont nombreux ceux et celles qui attendent cet appel de Dieu. Le Seigneur compte sur nous pour témoigner de la bonne nouvelle de l’Evangile. C’est l’appel qu’il adresse à ses apôtres avant de rejoindre son Père le jour de l’Ascension : “Allez-donc, de toutes les nations faites des disciples : Baptisez-les au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit.”

    A la suite des apôtres, nous sommes tous appelés à témoigner de la bonne nouvelle de l’Évangile dans le monde d’aujourd’hui. Beaucoup ont la chance d’être les ouvriers de la première heure. Heureux sont-ils car leur vie est remplie de la présence et de l’amour de Dieu. Mais il y a les autres, ceux qui ont été embauchés bien plus tard, avec autant de confiance et d’amour. Le Seigneur compte sur nous pour que nous leur donnions toute leur place. Pensons aux catéchumènes qui se préparent au baptême, aux “recommençant” qui retrouvent la foi, aux pratiquants occasionnels et à tous les chercheurs de Dieu. Eux aussi sont appelés au même titre que les autres en vue de la mission.

    Seigneur, nous te rendons grâce pour le travail de tant d’hommes et de femmes qui étaient des chômeurs dans le domaine du service. Grâce à ton Esprit Saint, ils sont devenus des artisans de paix et des bâtisseurs d’amour. Nous t’en prions, sois notre guide dans cette aventure de la foi. Amen

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    Sources : Revue Feu Nouveau – Lectures bibliques des dimanches (Albert Vanhoye) – Guide Emmaüs des dimanches et fêtes – dossiers personnels.

    source  https://dimancheprochain.org/

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  • 24ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu

    Ne gardons pas rancune envers notre prochain

     

    Pistes pour l’homélie
    Textes bibliques : Lire


    Ces trois dernières semaines les textes bibliques nous ont parlé de la vie fraternelle et communautaire. En ce dimanche, ils insistent sur la nécessité du pardon. Pardonner à ceux qui nous ont fait du mal, c’est contraire à la mentalité du monde. Nous le constatons tous les jours : “Une fois,  ça passe ; deux fois ça lasse ; trois fois ça casse.” C’est ce qui se dit très souvent mais c’est absolument contraire au message de la Bible.

    Bien avant la venue de Jésus, Ben Sirac écrivait : “Rancune et colère, voilà des choses abominables où le pécheur s’obstine”. Ce texte de l’Ancien Testament nous appelle à dépasser le cercle vicieux de la haine et à entrer dans la spirale montante du pardon et de l’amour mutuel. Ces paroles nous rejoignent dans une société qui pratique la vengeance contre eux qui nous ont fait du mal. Oui, bien sûr, il y avait la loi du Talion : “œil pour œil, dent pour dent” ; mais c’était déjà un progrès car cette loi limitait la vengeance. Aujourd’hui, il ne s’agit plus de la limiter mais de la refuser jusqu’au bout.

    C’est ce que nous découvrons avec l’Évangile de ce jour ; Pierre pensait être généreux en pardonnant jusqu’à sept fois. Sept est un chiffre qui symbolise la totalité. Mais dans son propos, Pierre reste encore dans la logique comptable. Jésus va bien plus loin : il multiplie à l’infini le devoir de pardonner : pardonner jusqu’à “70 fois sept fois” veut dire pardonner encore et toujours pour chacune des offenses ; ce que Jésus nous demande, il l’a vécu jusqu’au bout : livré aux mains des hommes, il a été bafoué, torturé et mis à mort sur une croix. Mais il a pardonné. Lui seul peut nous donner le courage d’aller jusqu’au bout.

    Ils sont nombreux ceux et celles qui l’ont suivi sur ce chemin : je pense à cet homme qui écrivait : “Il nous faut pardonner ; c’est la seule attitude qui convienne à des chrétiens.” Il parlait de celui qui l’avait dénoncé pour aller en camp de concentration. Malgré les horreurs qu’il y a vécues, il a eu le courage de pardonner. En agissant ainsi, il a suivi l’exemple du Christ.

    Pour mieux se faire comprendre, Jésus nous raconte une parabole. Il compare Dieu à un roi qui voulut régler ses comptes avec ses serviteurs. On lui en amène un qui devait dix mille talents (soixante millions de pièces d’argent). C’est une somme énorme, absolument impossible à rembourser ; en nous racontant cette parabole, Jésus veut nous faire comprendre où nous en sommes vis à vis de Dieu : la démesure de cette dette n’est qu’une image de ce qui se passe entre lui et nous. Devant lui, nous sommes des débiteurs incapables de rembourser.

    Et pourtant, quand nous les supplions, Dieu ne se contente pas de nous accorder un délai. Il va jusqu’à nous faire grâce, tout cela au nom de l’amour qu’il nous porte. L’Évangile nous dit qu’il est “saisi de pitié”. C’est une expression que nous rencontrons souvent, par exemple quand Jésus se trouve devant un malade, un lépreux, un paralysé ; c’est le cœur qui parle. Le pardon est donné pour permettre un avenir à celui qui n’en a pas d’autres possibles.

    Si le Seigneur se comporte ainsi à l’égard des hommes, c’est pour nous apprendre à suivre son exemple à l’égard de ceux qui nous ont fait souffrir. C’est vrai que l’offense d’un frère nous fait mal. Mais elle est bien peu de choses par rapport à tous nos manques envers Dieu. Cent euros, c’est insignifiant par rapport aux soixante millions que je dois. Imiter Jésus, c’est abandonner sa rancune même justifiée, pour qu’elle ne se transforme pas en rancœur, de peur que notre cœur ne devienne “rance”

    Aujourd’hui, Jésus nous invite à tendre la main à l’offenseur pour l’aider à se relever. Pardonner, c’est aimer, c’est repartir ensemble sur des nouvelles bases. Dieu est un Père qui aime chacun de ses enfants. Son grand désir, c’est que ses enfants restent unis et solidaires. C’est pour cela qu’il nous a laissé son grand commandement : “Aimez-vous les uns les autres COMME je vous ai aimés” (autant que je vous ai aimés, jusqu’au pardon).

    En parlant du pardon, nous n’oublions pas que Jésus nous a donné un sacrement pour l’accueillir. Chaque fois que nous nous adressons au prêtre pour le demander, c’est Jésus qui est là pour nous tendre la main. Il ne demande qu’à nous décharger de nos fautes pour nous rapprocher de Dieu. Il vient renouveler en nous la grâce du baptême. C’est ainsi que nous retrouvons notre place d’enfants de Dieu.

    Dans la seconde lecture, saint Paul nous dit que ” nous ne nous appartenons pas à nous-mêmes”. Nous vivons et nous mourrons pour le Seigneur. Avec lui, tout est cadeau : sa miséricorde est source de joie et de paix. Elle nous ouvre à l’espérance d’être aimés pour toujours malgré nos limites et nos péchés. Pour toutes ces merveilles, nous rendons grâce : « Gloire à Dieu, paix aux hommes, joie du ciel sur la terre ». Amen

    Télécharger : 24ème dimanche du temps ordinaire

    source https://dimancheprochain.org/

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  • 23ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu

    N’ayons de dette envers personne,
    sauf celle de l’amour mutuel 

     

    Pistes pour l’homélie
    Textes bibliques : Lire

    Les textes bibliques de ce jour veulent nous aider à mieux vivre en Église. Ils nous parlent de la correction fraternelle qui est une composante de la vie fraternelle. Dans la première lecture, nous lisons que le prophète Ézéchiel reçoit la mission de guetteur pour la Maison d’Israël. Dieu ne lui demande pas  d’espionner ni de surveiller ses proches. Il lui demande simplement d’être attentif. Le vrai guetteur veille sur les autres, en particulier sur ceux qui risquent de s’orienter vers des chemins de perdition. La mission de l’Église, notre mission, n’est pas de se sauver mais de sauver le monde.

    Dans sa lettre aux Romains, Saint Paul nous apporte un éclairage nouveau ; il nous parle de la dette de l’amour mutuel : “L’amour ne fait rien de mal au prochain.” C’est l’amour qui doit être au cœur de nos relations humaines, que ce soit dans l’Église ou dans la société. En nous disant cela, saint Paul sait de quoi il parle : dans un premier temps, il avait eu une attitude rigide et écrasante pour les autres ; il en était venu à être un persécuteur acharné des chrétiens. Ce qui l’a sauvé, c’est la découverte de l’amour miséricordieux du Christ Sauveur. Plus un amour est grand, plus on voit ce qui l’offense.

    Dans son Évangile, saint Matthieu nous parle de la correction fraternelle à l’intérieur de la communauté des croyants. Il nous dit ce que nous devons faire quand un chrétien a mal agi. Jésus nous enseigne que si mon frère commet une faute contre moi, s’il m’offense, je dois faire preuve de charité envers lui. Je dois lui parler personnellement en lui expliquant que ce qu’il a fait n’est pas bien. Il ne s’agit pas de le corriger ni de lui faire la morale. Le Seigneur nous envoie vers lui pour témoigner de l’amour qui est en Dieu. Notre mission n’est pas d’épier le pécheur mais de lui montrer le chemin qui peut le sauver.

    Et s’il ne m’écoute pas, Jésus suggère une intervention progressive, d’abord deux ou trois personnes, puis la communauté de l’Église. “S’il n’écoute pas la communauté, considère-le comme le païen et le publicain.” Non, ce n’est pas la condamnation finale qui exclut le pécheur. C’est lui qui s’est mis en dehors. Mais la communauté va tout faire pour le porter dans sa prière et le ramener à Dieu. Nous connaissons tous la parabole de la brebis perdue. L’Évangile nous dit que son maître fait tout pour la retrouver. Notre mission c’est de participer activement à cette œuvre du Seigneur.

    Tout cela suppose une attitude de délicatesse, de prudence, d’humilité et d’attention à l’égard de celui qui a péché. Nous devons éviter les mots qui peuvent tuer ou blesser notre frère. Quand je dis du mal, quand je dis une critique injuste, quand j’écorche mon frère avec ma langue, cela signifie que je peux tuer la réputation de l’autre. C’est vrai, les paroles peuvent tuer. Nous devons tout faire pour éviter la clameur du fait divers et le commérage de la communauté.

    Le but c’est d’aider la personne à se rendre compte de ce qu’elle a fait : par sa faute, elle n’a pas seulement offensé une personne. C’est toute la communauté qui est éclaboussée par le contre témoignage qu’elle a donné. Mais nous devons faire preuve d’humilité en nous rappelant que nous aussi, nous sommes tous pécheurs. Nous avons tous besoin du pardon. La correction fraternelle est un service que nous pouvons nous rendre les uns aux autres. Nous en avons tous besoin car nous aussi, nous commettons souvent des erreurs.

    C’est pour cette raison qu’à chaque messe, nous sommes invités à reconnaître devant le Seigneur que nous sommes pécheurs. Nous le disons avec des mots et des gestes : “Prends pitié de nous, Seigneur”. Nous ne disons pas : “prends pitié de celui qui est à côté de moi parce qu’il est pécheur” mais “prends pitié de moi”. Nous sommes tous pécheurs et nous avons tous besoin du pardon du Seigneur. Et surtout, n’oublions pas cette parole de saint Paul : “Là où le péché a abondé, la miséricorde a surabondé”.

    Cet Évangile se termine par un appel à nous unir dans la prière. Quand nous sommes réunis en son nom, Jésus est là. Il est présent aujourd’hui dans l’Eucharistie qui nous rassemble. Il nous rejoint pour mettre son amour en nos cœurs. C’est avec lui que nous pourrons refaire la communion qui est cassée. Et surtout, n’oublions jamais que pour gagner tous ses frères, Jésus s’est donné jusqu’au bout, jusqu’à la mort sur une croix. Alors “aujourd’hui, ne fermons pas notre cœur mais écoutons la voix du Seigneur. Amen
    Télécharger : 23ème dimanche du temps ordinaire A

    Sources : Revue Feu Nouveau – François “Selon Saint Matthieu” – Guide Emmaüs des dimanches (JP. Bagot) – Lectures bibliques des dimanches (Albert Vanhoye)

    source  https://dimancheprochain.org/

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  • 21ème dimanche du temps ordinaire

    Dieu nous a tous appelés

    Pistes pour l’homélie
    Textes bibliques : Lire


    Les lectures bibliques de ce dimanche nous montrent des hommes qui ont été appelés par Dieu pour une mission bien précise. Dans le texte d’Isaïe (1ère lecture), c’est Eliaquim qui est appelé. Il reçoit l’investiture pour remplacer un serviteur royal devenu trop ambitieux. Nous ne savons rien de la vie d’Eliaqim. Son nom signifie “Dieu l’a suscité”. II fait partie de ceux que Dieu a choisis pour conduire son peuple : “Il sera un père pour les habitants de Jérusalem et pour la maison de Juda”. Comprenons bien : ce n’est pas nous qui nous donnons la mission. C’est Dieu qui appelle et nous envoie. Il compte sur nous pour participer à son œuvre de salut du monde.

    Saint Paul a, lui aussi, été suscité par Dieu. Au départ, c’était un pharisien persécuteur. Puis un jour, il a  rencontré Jésus sur le chemin de Damas. Cette rencontre a été pour lui le point de départ d’un véritable bouleversement. Le persécuteur acharné est devenu un grand témoin de la foi auprès des païens. Dans le passage que nous venons d’entendre, il proclame avec enthousiasme les merveilles de Dieu : “Tout vient de toi, Seigneur”. Paul rend gloire à Dieu qui s’est révélé au cours des siècles par son œuvre d’amour. Tous les hommes, juifs et païens, sont appelés à devenir ses fils. Si Dieu a suscité le peuple d’Israël, c’est pour partager avec l’humanité tout entière ce bonheur d’être aimé de Dieu. Voilà une bonne nouvelle qui doit nous réjouir le cœur.

    C’est important pour nous qui avons tendance à ne voir que nos petites communautés. Depuis la Pentecôte, les disciples du Christ sont suscités pour sortir. Ils sont envoyés dans un monde hostile ou indifférent pour témoigner de l’amour qui est en Dieu. Comme Paul, beaucoup le font au péril de leur vie. La mission de l’Eglise n’est pas de se sauver elle-même mais de sauver le monde. Et c’est en vue de cette mission que le Seigneur nous envoie son Esprit Saint.

    Dans l’Evangile, c’est Pierre qui est suscité par le Christ. Il est appelé à être la pierre sur laquelle Jésus édifiera son Eglise. Cette promesse fait suite à la question qu’il vient de poser : “Et vous, qui dites-vous que je suis ?” Et c’est précisément Pierre qui répond par une belle profession de foi : “Tu es le Christ, le Fils de Dieu”. Il reconnaît en lui le Fils du Dieu vivant, le Fils bien-aimé et unique.

    En réponse à cette belle proclamation de sa foi, Jésus change le nom de Simon : “Tu es Pierre et sur cette pierre, je bâtirai mon Eglise, et la puissance de la mort n’aura pas de prise sur elle.” Pierre est choisi par Jésus  comme fondement de cette Eglise qu’il bâtira tout au long des siècles. Cette Eglise défiera les forces de mort et de destruction. Jésus donne à Pierre et à ses successeurs le pouvoir sur son domaine. Ils devront continuer son enseignement, établir des règles de gouvernement de ce nouveau peuple de Dieu et réconcilier les pécheurs.

    Nous, chrétiens d’aujourd’hui, nous sommes suscités pour participer activement à cette mission. La bonne nouvelle doit être annoncée à tous, jusqu’aux “périphéries”. Le problème de nos communautés, c’est qu’elles n’ont pas toujours ce souci missionnaire. Beaucoup se contentent d’un “programme minimum”. C’est un affront aux martyrs d’autrefois et d’aujourd’hui qui n’ont pas hésité à donner leur vie pour le Christ. Et surtout, c’est un affront à Celui qui nous a aimés jusqu’au bout, jusqu’à la mort sur une croix.

    Dieu a suscité Eliaqim puis ses apôtres Pierre et Paul. Aujourd’hui, c’est à nos communautés qu’il fait appel. Il compte sur nous pour que la bonne nouvelle soit répandue dans le monde entier. Un jour, nous aurons à rendre compte de cette mission. Le Seigneur attend de nous que nous donnions le meilleur de nous-mêmes dans l’annonce de l’Évangile.  Et surtout, nous ne devons pas oublier que Dieu a donné à Pierre le pouvoir des clés : “Je te donnerai les  clés du Royaume des cieux…” Ce pouvoir, c’est celui d’ouvrir le Royaume à tous les hommes. Il est confié à toute l’Église représentée par Pierre et ses successeurs.

    Cette mission nous rejoint dans un monde où beaucoup de portes sont fermées. Pensons à tous ceux et celles qui sont enfoncés dans leur passé et leur mauvaise réputation. Le monde se méfie d’eux. Il ne leur laisse aucune chance. Avec Jésus et avec nous tous, la bonne nouvelle doit être annoncée aux petits, aux pauvres et à tous ceux et celles qui se sentent inutiles aux yeux du monde. Nous sommes envoyés vers eux pour leur dire qu’ils ont du prix aux yeux de Dieu.

    C’est pour mieux répondre à cet appel que nous venons chaque dimanche à l’Eucharistie. C’est là que nous nous nourrissons de la parole et du Corps du Christ pour la mission qui nous est confiée. Merci Seigneur, pour cette nourriture. Tu nous précèdes chaque jour auprès des hommes, des femmes et des enfants que tu mets sur notre route. Sois avec nous pour que nous soyons de vrais témoins de ton amour.
    Télécharger : 21ème dimanche du temps ordinaire

    Sources : Revue Feu Nouveau – L’Intelligence des Ecritures (MN Thabut) – Guide Emmaüs des dimanches et fêtes – commentaires du missel communautaire (Père André Rebré)

    source https://dimancheprochain.org/

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  • 20ème dimanche ordinaire

    Abbé Jean Compazieu

    Osez remuer le Seigneur,

    il vous entend ! 

     

    Pistes pour l’homélie
    Textes bibliques : Lire
    Les lectures bibliques de ce dimanche nous annoncent une bonne nouvelle : le salut de Dieu est offert à tous les hommes ; il ne se limite pas aux bons croyants de son peuple ; il est pour tous, y compris pour les étrangers. 

    C’est ce message que nous trouvons dans le livre d’Isaïe, bien avant la venue du Christ : “Les étrangers qui se sont attachés au Seigneur pour l’honorer, pour aimer son nom, pour devenir ses serviteurs… je les conduirai sur ma montagne sainte.” N’oublions pas que dans le monde de la Bible, la montagne c’est le lieu de la rencontre avec Dieu. S’il n’y a qu’un seul Dieu, le salut ne concerne pas seulement ses enfants mais aussi tous les autres peuples. C’est ce que nous rappelle le pape François quand il nous demande d’ouvrir les portes et d’aller au-devant de ceux qui sont loin, jusque dans les “périphéries”. La Parole de Dieu doit être annoncée à tous.

    Le psaume 66 vient prolonger cette lecture d’Isaïe : tous les étrangers sont invités à se joindre à la grande action de grâce du peuple d’Israël : “Que tous les peuples te rendent grâce. Qu’ils te rendent grâce tous ensemble.” C’est une louange qui se veut universelle.

    Avec le lettre de saint Paul, nous sommes en plein dans l’accomplissement de ce projet de Dieu. L’apôtre saint Paul s’adresse à des chrétiens d’origine païenne. Leur accueil dans la communauté chrétienne ne s’est pas passé sans de nombreuses tensions. Mais ces étrangers sont de plus en plus nombreux à se convertir au Christ. Le fait que l’Évangile soit reçu par des païens montre à lui seul que Dieu appelle tous les hommes. Il veut faire miséricorde à tous car il veut que tous soient sauvés. A la suite de Paul et de tous les grands témoins de la foi, nous sommes envoyés vers ceux qui ne fréquentent pas nos assemblées. L’Église d’aujourd’hui doit ouvrir ses yeux, ses oreilles et son cœur aux appels du monde entier. La bonne nouvelle de Jésus Christ est pour tous.

    L’Évangile nous montre qu’avec Jésus cette bonne nouvelle est en train de se réaliser. Lui-même vient de se heurter à l’incroyance des siens. Il se retire dans la région de Tyr et Sidon, en terre païenne ; et c’est là qu’a lieu la rencontre avec la Cananéenne. Sa race, son pays, son passé, tout la rend étrangère et lointaine. Et pourtant, cette païenne va faire preuve de droiture, d’humilité, de disponibilité, d’humour et surtout d’une foi étonnante qui va faire l’admiration de Jésus. Nous l’avons entendu : “Au moins les petits chiens mangent les miettes qui tombent sous la table de leur maître.” C’est une leçon extraordinaire pour les juifs et pour les disciples.

    Nous venons de fêter l’Assomption ; nous pouvons nous poser la question : qu’y a-t-il de commun entre Marie et cette païenne anonyme et méprisée ? Apparemment rien… sauf la foi. Marie et la cananéenne se rejoignent en Jésus Christ. La foi de la cananéenne est une ouverture du cœur, une grande confiance en celui qu’elle implore. Quand tout est désespéré, une mère espère encore. La foi d’une maman étrangère ouvre le cœur de Jésus aux païens.

    Comme la Samaritaine, nous supplions le Christ : “Aie pitié de nous, aie pitié de notre monde qui est tourmenté par les guerres, les injustices, les violences, la misère… Beaucoup sont victimes de fausses accusations qui ne visent qu’à les enfoncer. Le Christ continue à nous envoyer pour témoigner de son amour auprès de tous les blessés de la vie, les malades, les exclus, les prisonniers. Il nous envoie pour porter la guérison autour de nous. Le remède qu’il nous donne c’est bien plus que des miettes : c’est le don de sa Parole et de son Corps, c’est le don de son Esprit saint.

    Les textes bibliques de ce dimanche nous invitent à changer notre regard sur ceux qui ne sont pas de notre bord. Un jour, Jésus a dit : “aimez-vous les uns les autres COMME je vous ai aimés (autant que je vous ai aimés). Cet amour du Christ est universel et sans limite. Tous les peuples du monde entier sont invités à acclamer le Seigneur pour cet amour sans frontière. C’est de cela que nous avons à témoigner par nos paroles, nos gestes d’accueil, de partage et de solidarité

    Nous faisons nôtre la prière de ce chant : “Allez-vous en sur les places et sur les parvis… Allez-vous en sur les places y chercher tous mes amis”. Amen

    Télécharger : 20ème dimanche ordinaire

    source https://dimancheprochain.org/

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  • 19ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu

    Confiance, n’ayez plus peur ! 

     

    Pistes pour l’homélie

    Textes bibliques : Lire


    Les textes bibliques que nous venons d’écouter nous invitent à faire un pas de plus sur le chemin de la conversion. C’est ce qui apparaît pour Élie dans le Livre des Rois. Il vient de combattre l’idolâtrie avec beaucoup d’ardeur ; Alors sa vie se trouve en danger. Après 40 jours et 40 nuits de marche, il arrive sur la montagne de l’Horeb (le Sinaï). Il lui a fallu toute cette longue marche pour s’apercevoir qu’il n’était pas sur le bon chemin et que, peut-être, il s’était trompé de Dieu. Comme ses adversaires, il s’imaginait un Dieu de puissance. 

    Mais Dieu ne l’abandonne pas : il l’invite à se tenir là et à attendre son passage ; il y eut un ouragan, un tremblement de terre, puis un feu. Mais le Seigneur n’était ni dans l’un ni dans l’autre. Après cela, ce fut le “murmure d’une brise légère”. Élie comprend alors que le vrai Dieu n’est pas celui de la violence. Ce n’est pas en massacrant les “infidèles” qu’on sauvera l’honneur du vrai Dieu. Plus tard, Jésus nous révèlera un Dieu qui n’est qu’amour et miséricorde. Il ne sait pas être autre chose. C’est en aimant que nous dirons quelque chose du vrai Dieu.

    L’apôtre Paul s’était lui aussi trompé sur Dieu. Dans un premier temps, il a violemment persécuté les chrétiens. Lui aussi croyait défendre l’honneur de Dieu. Mais un jour, il a rencontré Jésus sur le chemin de Damas. Pour lui, cela a été le point de départ d’une véritable conversion. Dans un premier temps, il rappelle aux chrétiens ce qu’ils doivent aux juifs qui leur ont donné Jésus : “C’est de leur race que le Christ est né. Les juifs appartiennent au projet divin”. Paul nous fait part de sa douleur face à l’incrédulité de ses frères de sang. La majorité des juifs suivent les pharisiens. Ils n’acceptent pas que le privilège du peuple élu soit étendu à tous les païens qui ont mis leur foi au Christ.

    L’évangile qui vient d’être lu fait suite au récit de la multiplication des pains. Jésus vient de nourrir une foule affamée. Le soir venu, il se retire sur la montagne pour prier. Il veut échapper à tous ces gens qui cherchent à faire de lui leur roi. Plus tard, il précisera que sa royauté n’est pas de ce monde. Sa mission première est de révéler aux hommes les secrets du Père. Nous pouvons imaginer sa déception et sa lassitude devant tous ces gens si lents à croire.

    Pendant qu’il est sur la montagne en cœur à cœur avec le Père, les disciples sont sur la barque. Ils avancent péniblement vers “l’autre rive”. Cette barque de Pierre est devenue le symbole de l’Église. Les vagues et les vents contraires évoquent le monde. Quand saint Matthieu écrit son Évangile, il s’adresse à des chrétiens persécutés. C’est encore plus vrai aujourd’hui. En Afrique et ailleurs, les chrétiens persécutés sont bien plus nombreux qu’aux premiers siècles. On veut les obliger à renier leur foi et leur imposer une religion qui n’est pas celle du Christ.

    Et puis, il y a bien d’autres tempêtes que nous affrontons un jour ou l’autre : celle des événements difficiles et des horizons bouchés, celle de la maladie, celle de la précarité et de l’exclusion. Nous vivons dans un monde qui souffre de la guerre, de la violence et de l’exclusion. Les pauvres y deviennent de plus en plus pauvres et de plus en plus nombreux. Si nous voulons rester fidèles à l’Évangile du Christ, il nous faut lutter régulièrement contre les vents contraires.

    Mais voilà qu’en ce jour, nous entendons une bonne nouvelle : l’Évangile nous montre le Christ qui marche sur les eaux. La mer déchainée est le symbole des puissances du mal. Jésus qui marche sur l’eau nous montre que ce mal n’a pas de prise sur lui. Avant même qu’on l’appelle, il s’avance vers les siens. Son empressement à sauver ceux qu’il aime mérite d’être souligné. Il est “Emmanuel”, Dieu avec nous. Il nous assure de sa présence “tous les jours, jusqu’à la fin du monde. Au cours de cette traversée, les disciples ne reconnaissent pas Jésus. Pour le reconnaître, il faut le regard de la foi. Le plus important c’est que le Christ vient à nous, même si nous n’implorons pas sa venue. Quand la tempête fait rage, il se fait proche. Il reste présent même quand nous nous éloignons ou quand nous l’oublions.

    En lisant cet Évangile, comment ne pas penser à la Vierge Marie ? Elle en a connu des tempêtes. Dès le début, elle a dû fuir en Égypte pour protéger son enfant. Elle a beaucoup souffert de l’incompréhension de son peuple qui refusait le message de Jésus. Elle a suivi son fils jusqu’au pied de la croix. Aujourd’hui, elle est toujours là pour nous renvoyer au Christ. Comme à Cana, elle nous invite à faire tout ce qu’il nous dira. C’est ainsi qu’elle nous montre le chemin de la sainteté.

    Avec Marie, nous nous tournons vers le Christ. Quand tout va mal, n’hésitons pas à crier : “Seigneur, sauve-moi.” Et le Christ est toujours là pour tendre la main à celui qui l’implore avec confiance. Il est toujours disposé à sauver du naufrage celui qui l’implore. Conscients de notre fragilité et de nos faiblesses, nous le supplions : “Je crois, Seigneur, mais augmente ma foi”. (Luc 17, 5)

    Télécharger : 19ème dimanche du Temps ordinaire

    Sources : Revues liturgiques – L’Intelligence des Écritures (MN Thabut) – Paroles pour la route Année A (J.Y Garneau) – Reste avec nous quand vient le soir (Laurette Lepage)

    source https://dimancheprochain.org/

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