• 2e dimanche de Pâques
    abbé Jean Compazieu

    Jésus Christ, visage de la miséricorde du Père

     

    Textes bibliques : Lire

    « Dimanche de la Miséricorde… » Parlons-en ! Nous vivons dans une société qui est sans pitié pour ceux qui, à un moment donné, ont fait preuve de faiblesse. Malgré les efforts qu’ils font pour s’en sortir, on continue à les enfoncer. On leur rappelle leur passé, on le leur laisse aucune chance. Ils continuent à être considérés comme irrécupérables. Chacun de nous peut penser à toutes les paroles et aux écrits qui peuvent causer bien plus de dégâts que des coups. C’est toute une vie qui finit par être brisée. 

    Or voilà que l’Évangile de ce 2ème dimanche de Pâques nous parle de miséricorde. Rappelons-nous : Jésus venait d’être trahi par ses plus proches amis. Tous sauf Jean l’ont abandonné. Ils l’ont laissé seul face à la violence et à la mort. Ils avaient trop peur d’être arrêtés et condamnés en même temps que lui. C’est aussi pour cette raison qu’après la mort de leur Maître, ils se sont cachés et enfermés en un lieu secret. Pour eux, c’était une question de vie ou de mort.

    C’est alors que Jésus les rejoint là où ils en sont. Et ses premières paroles sont un message de paix. Il aurait pu leur rappeler leur abandon, leur manque de foi, leur infidélité. Pierre avait même renié Jésus. Trois fois de suite, il avait dit qu’il ne connaissait pas cet homme. Mais Jésus ressuscité n’a pas cherché le punir ni à lui faire des reproches. Il  n’a pas exigé des excuses.  Bien au contraire, sa grande préoccupation a été de pacifier leur cœur. Il porte sur eux un regard miséricordieux. Tout l’Évangile nous le montre relevant celui qui est tombé. Il veut le libérer de ce mal dans lequel il s’est enfoncé. Lui-même a dit, un jour, qu’il était venu chercher et sauver ceux qui étaient perdus.

    Dans un deuxième temps, Jésus montre ses plaies à ses disciples, celles de ses mains, de ses pieds et de son côté. Il ne les montre pas comme un reproche mais comme une preuve d’amour. Jésus a été « blessé d’amour ». C’est en contemplant ses blessures que nous comprenons à quel point Dieu nous aime. « Là où le péché a abondé, l’amour a surabondé » (Saint Paul aux Romains). Nous n’aurons jamais fini de rendre grâce pour cet amour inépuisable qui est en Dieu.

    Voilà un message de la plus haute importance pour nous aujourd’hui. Nous reprochons à l’autre les blessures qu’il nous a faites. Parfois, cette rancune dure des mois et des années. On se dit que rien ne pourra effacer ce mal dont nous avons été victimes. Mais Jésus ressuscité nous apprend un amour bien plus fort que toutes les traces infligées. Avec lui, ces traces deviennent le signe d’un amour qui se laisse toucher. Elles nous montrent à quel point Jésus nous a aimés : « Le Seigneur nous a aimés comme on n’a jamais aimé… Son amour était si fort qu’il en mourut sur une croix. »

    En continuant la lecture de cet Évangile, nous découvrons que Jésus fait une chose encore plus incroyable : il envoie ses disciples en mission. Il aurait pu dire : « Non, je ne peux pas compter sur eux… ils ne sont pas fiables. » Or voilà que, malgré leur trahison, il leur redit toute sa confiance. Il leur donne son Esprit Saint. Et surtout, il les institue comme ministres de son pardon. Il aurait pu commencer par régler ses comptes. Il aurait pu également vérifier s’ils avaient bien compris la leçon. Rien de tout cela, bien au contraire : il s’adresse à des pécheurs pour leur confier ses richesses. Il les envoie pour donner son pardon. La miséricorde ne connaît pas la méfiance ni la prudence. Elle espère contre toute espérance.

    C’est grâce à cette rencontre avec Jésus que les apôtres ont pu annoncer la bonne nouvelle. Les grands témoins de la foi sont des pécheurs pardonnés. La première lecture nous montre le témoignage d’une communauté de chrétiens qui a bénéficié de cette miséricorde de Jésus. Le livre de l’Apocalypse (2ème lecture) nous dit que cela n’a pas été facile. Les premiers chrétiens ont été persécutés à cause de leur foi. C’est aussi ce qui se passe tous les jours dans de nombreux pays. Mais le Seigneur est toujours là : il nous rejoint dans nos épreuves et nos doutes. Le mal, la haine et la violence qui accablent de nombreux chrétien n’aura pas le dernier mot. Et si nous venons à tomber, le Seigneur est toujours là pour nous relever et nous remettre en route.

    Nous avons tous besoin de réapprendre à vivre de cet amour miséricordieux qui est en Jésus. Et surtout, nous sommes envoyés pour en être les témoins et les messagers dans ce monde qui en a bien besoin. Beaucoup ne connaissent pas la miséricorde. Les coupables sont enfoncés dans la honte et l’échec. Nous, chrétiens, nous sommes invités à nous ajuster à Jésus qui veut à tout prix sauver tous les hommes, même ceux qui ont commis le pire. Comme il l’a fait pour les disciples, il nous envoie. Mais le principal travail, c’est lui qui le fait. Il est à l’œuvre ; nous, nous ne sommes que les manœuvres.

    Pour conclure, voici une parole du pape François : « Dieu ne se lasse jamais de pardonner… le problème, c’est que nous, nous nous lassons, nous ne voulons pas, nous nous lassons de demander pardon. Dieu ne se lasse jamais de pardonner… Le nom de Dieu est Miséricorde ». « O Seigneur, envoie ton Esprit qui renouvelle la face de la terre. » Qu’il soit avec nous pour annoncer au monde qu’un pardon est toujours possible.

    Téléchager 2ème dimanche de Pâques

    Cliquer ICI pour écouter le chant

    Sources : Revues signes, Feu Nouveau, Homélie de Mgr Brouvet, Pape François, journaux locaux

    source  http://dimancheprochain.org/
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  • Victoire, tu règneras, O Croix, tu nous sauveras

    Le dimanche des Rameaux et de la Passion, nous entrons dans la « Grande Semaine ». Nous sommes invités à suivre le Christ depuis son entrée à Jérusalem jusqu’à sa mort et sa résurrection. Dimanche prochain, nous célèbrerons la victoire du Christ sur les forces du mal et de la mort.

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     Au début de cette célébration, nous avons écouté le récit de l'entrée de Jésus à Jérusalem. Nous l'avons vu acclamé par les foules. Cette acclamation a été pour lui un "triomphe" bien modeste aussitôt contesté. La gloire pleinement réalisée pour Jésus a été son entrée dans la Jérusalem du ciel le jour de son Ascension. C'est à cette gloire que nous sommes tous appelés. Le Christ mort et ressuscité nous en ouvre le chemin.

    En participant à la procession avec des rameaux en main, nous tentons, maladroitement de célébrer Celui qui est le "Seigneur de gloire". Il ne s'agit pas seulement d'un geste liturgique. Ce qui glorifie le Seigneur, c'est d'en faire le "Roi" de nos vies. C'est un appel à vraiment écouter sa parole et à nous laisser guider par lui. Ses Paroles sont celles de la Vie éternelle.

    Le Christ a voulu pour lui le chemin de l'obéissance et du dépouillement. Il s'en est remis totalement à son Père. C'est en passant par ce chemin qu'il est devenu pour l'univers entier le "Seigneur de gloire. La plénitude où Dieu nous convie passe par ce même chemin. C'est un appel de Jésus lui-même : "Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge chaque jour de sa croix, et qu'il me suive."

    La violence s'est déchaînée contre Jésus. Mais lui, il répond par l'amour. Dans sa Passion, il a triomphé du mal et de la mort par la douceur et la compassion. C'est cela la victoire de la Croix. Nous vivons dans un monde qui souffre de la montée de la violence : actes terroristes, persécutions contre les chrétiens, insécurité dans certains quartiers, violences dans les écoles, les collèges, les lycées. Aujourd'hui, nous recevons cet évangile comme un appel à lutter positivement pour la vie, pour l'éducation et pour la paix. Le Christ nous montre que seul l'amour peut détruire la haine.

    La Passion selon Saint Luc est un appel très fort à la réconciliation. C'est la Bonne Nouvelle d'un amour qui pardonne et qui nous invite à recevoir le pardon que Dieu nous offre en son Fils. Tournons-nous vers la Croix du Christ. Comme lui nous implorons le Pardon du Père pour tous les hommes de notre temps : "Père, pardonne-leur !" Laissons-nous toucher par cette prière pour devenir à notre tour des témoins de la miséricorde de Dieu.

    Sources : Célébrons dimanche 2016 – Pour célébrer l'Eucharistie (Feder et Gorius) - divers

    Cliquer ICI pour écouter le chant

     Télécharger les homélies de la Semaine Sainte : 

    Bonne semaine Sainte à tous
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  • Homélie du 5ème dimanche du carême

    Abbé Jean Compazieu

    Sur les routes de l’alliance…

     bible

    Textes bibliques : Lire

    Les textes bibliques de ce dimanche nous révèlent un Dieu libérateur et sauveur. Dans la première lecture, le prophète Isaïe nous rappelle comment le peuple des Hébreux a été libéré de l’esclavage d’Egypte. Mais cet événement fondateur n’est pas que de l’histoire ancienne. Isaïe s’adresse à un peuple qui vient de vivre une longue période de captivité. Il lui annonce cette bonne nouvelle : c’est aujourd’hui que Dieu sauve son peuple de l’exil. Ce dernier va pouvoir entrer dans la Terre promise. Le désert qu’il va traverser sera jalonné d’oasis. Il faut y voir un signe que Dieu peut donner vie et espérance aux cœurs les plus arides. 

    C’est important pour nous aujourd’hui. Dans ce monde qui est le nôtre, beaucoup vivent dans la désespérance. Il a besoin de témoins qui lui révèlent la source d’eau vive, celle qui fait fleurir tous les déserts, ceux de nos familles, ceux de nos milieux de vie et ceux de notre monde. Il faut le dire et le redire : Dieu prépare pour son peuple des temps nouveaux ; ce peuple formé par Dieu est appelé à chanter sa louange.

    Dans la seconde lecture, nous avons le témoignage de Paul. Au départ c’était un ardent défenseur de la loi juive. Il poursuivait les chrétiens et les faisait enfermer. Mais sur le chemin de Damas, il a rencontré Jésus. Et à partir  de là, tout a changé ; il n’a plus désormais qu’un seul but : se laisser conduire par le Christ. Il a compris que la justice selon la loi n’est pas la vraie justice. La vraie libération c’est celle qui vient du Christ. C’est un don que Dieu nous fait par pure miséricorde. Comme Paul, nous sommes tous invités à nous décentrer de nous-mêmes et à nous tourner entièrement vers Jésus. C’est avec lui et en lui que nous trouverons la force pour nous libérer de tout ce qui nous enferme sur nous-mêmes.

    Dans son Evangile, saint  Jean nous parle de la miséricorde qui libère. Il nous raconte le procès de cette femme coupable d’adultère. Ses accusateurs sont des scribes et des pharisiens, des experts de la loi de Moïse, des personnes reconnues pour leur ferveur religieuse. D’après la loi de Moïse, cette femme devait être lapidée. Mais s’ils se tournent vers Jésus, c’est d’abord pour le piéger. S’il refuse de la condamner, il ne respecte pas la loi de Moïse. Et s’il la condamne, il est en contradiction avec la miséricorde qu’il prêche.

    Mais leur propre manœuvre se retourne contre eux : Jésus ouvre un nouveau procès, celui des accusateurs : « Que celui d’entre vous qui est sans péché lui jette la première pierre. » Et voilà que chacun est renvoyé à sa propre conscience. Devant Dieu, personne n’est sans péché. D’une manière ou de l’autre, nous sommes tous coupables.

    En lisant cet Evangile, nous pensons à tous les scandales, petits ou grands. Certains sont connus seulement de l’entourage familier. D’autres sont répandus par la Presse, la télé et Internet. Alors les langues vont bon train. Bien sûr, on ne lapide plus les pécheurs et les pècheresses. Mais on ricane, on dénonce celui qui a fauté ; on l’enfonce dans sa mauvaise réputation. On ne lui laisse aucune chance de s’en sortir.

    C’est alors qu’il nous faut revenir à l’Évangile de ce jour : « Que celui qui n’a jamais péché soit le premier à lui jeter la pierre ». Jésus veut nous faire comprendre que nous sommes tous pécheurs, tous solidaires dans le péché. Avant de faire la leçon aux autres, nous avons besoin d’enlever la poutre qui est dans notre œil. Cette poutre, c’est l’orgueil et le mépris à l’égard de ceux qui ont fauté. Tout cela nous empêche d’accueillir l’amour qui est en Dieu. Nous ne devons jamais oublier que le Christ est venu chercher et sauver tous les pécheurs, même ceux qui ont commis le pire. Il veut nous ouvrir à tous un chemin d’espérance.

    Comprenons bien : le péché est un mal qu’il faut combattre et rejeter. Mais le pécheur c’est quelqu’un qu’il faut guérir et sauver. Il a besoin d’être aidé pour qu’il puisse retrouver sa place dans la communauté des chrétiens. La vie chrétienne est un combat contre toutes les forces du mal. Mais pour ce combat, nous ne sommes pas seuls : Jésus est avec nous. Il ne nous enferme pas dans le péché que nous avons commis. Il sait que nous valons mieux que ça. Mais parce qu’il nous aime, il nous dit : « Va, et désormais ne pèche plus ! » Nous sommes faits pour l’amour, la liberté et la miséricorde. Nous sommes envoyés pour en être les témoins et les messagers dans ce monde qui en a tant besoin.

    En ce jour, nous sommes venus à Jésus avec le désir d’accueillir sa parole et de nous laisser transformer par elle. Il peut changer nos cœurs de pierre en cœurs de chair. C’est avec lui que nous trouverons la joie d’aider, de soutenir, de consoler et d’aimer. Que sa Parole soit lumière pour notre monde et que son amour apaise ceux qui souffrent. Amen

    Télécharger : 5ème dimanche du Carême

    Cliquer sur ce lien Sur les routes de l’alliance…  pour écouter le chant

    Sources : revues Signes et Feu Nouveau – Pour célébrer l’Eucharistie (Feder et Gorius) – célébrons le dimanche 2016 – Missel des dimanches des trois années – Au service de la Parole (Bernard Prévost)

    source http://dimancheprochain.org/
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  • «Si tu ne te sens pas pécheur, tu es mal parti», homélie

    Une « histoire de fidélité manquée »

    Messe à Sainte-Marthe, L'Osservatore Romano

    Messe À Sainte-Marthe, L'Osservatore Romano

    «Si tu ne te sens pas pécheur, tu es mal parti», explique le pape François qui invite les baptisés à demander et la grâce de la « fidélité » et la grâce de savoir « demander pardon », pour pouvoir répondre à la question de Jésus : « Es-tu avec moi ou contre moi ? »

    Le pape a invité les baptisés à s’ouvrir sans condition à la miséricorde de Dieu, dans son homélie de la messe qu’il a célébrée, ce jeudi 3 mars, dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe du Vatican. Nous traduisons d’après une synthèse de L’Osservatore Romano en italien du 4 mars.

    Comme à l’accoutumée, à la fin de son homélie, le pape a suggéré la « grâce à demander »: demander « au Seigneur la grâce de la fidélité », en étant conscient que « le premier pas pour marcher sur cette route de la fidélité est de se sentir pécheur » : « si tu ne te sens pas pécheur, tu es mal parti ». Par conséquent, a insisté le pape, « demandons la grâce que notre cœur ne s’endurcisse pas, qu’il soit ouvert à la miséricorde de Dieu et la grâce de la fidélité », et aussi, « quand c’est nous » qui sommes « infidèles », la « grâce de demander pardon ».

    Au commencement de la première lecture, a fait observer le pape François, le prophète Jérémie (7,23-28) « rappelle le pacte de Dieu avec son peuple : ‘Écoutez ma voix : je serai votre Dieu, et vous, vous serez mon peuple ; vous suivrez tous les chemins que je vous prescris, afin que vous soyez heureux’. C’est un « pacte de fidélité ».

    Et, a continué le pape, « les deux lectures, nous racontent une autre histoire : ce pacte a été rompu et aujourd’hui l’Église nous fait réfléchir sur l’histoire – nous pouvons l’appeler comme cela – d’une fidélité manquée » : en réalité, « Dieu reste toujours fidèle, parce qu’il ne peut se renier lui-même » ; en revanche, le peuple enchaîne les infidélités « l’une après l’autre : il est infidèle, il est resté infidèle ».

    Dans le livre de Jérémie, on lit que le peuple n’a pas respecté le pacte, a poursuivi le pape : « ils n’ont pas écouté, ils n’ont pas prêté l’oreille ». L’Écriture, a-t-il expliqué, « nous raconte aussi tout ce que Dieu a fait pour attirer les cœurs de son peuple, des siens : « Depuis le jour où vos pères sont sortis du pays d’Égypte jusqu’à ce jour, j’ai envoyé vers vous, inlassablement, tous mes serviteurs les prophètes. Mais ils ne m’ont pas écouté, ils n’ont pas prêté l’oreille, ils ont raidi leur nuque, ils ont été pires que leurs pères. » Et ce passage de Jérémie se termine par une expression forte : « La fidélité s’est perdue, elle a disparu de leur bouche. »

    L’ « infidélité du peuple de Dieu », comme notre infidélité, « endurcit notre cœur ; elle ferme notre cœur » et « ne laisse pas entrer la voix du Seigneur qui, comme un père plein d’amour, nous demande toujours de nous ouvrir à sa miséricorde et à son amour ». Dans le psaume 94, a comemnté le pape, « nous avons prié tous ensemble : aujourd’hui, ne fermez pas votre cœur, mais écoutez la voix du Seigneur » : « le Seigneur nous parle toujours comme cela » et « aussi, avec la tendresse d’un père, il nous dit : revenez à moi de tout votre cœur car je suis tendre et miséricordieux ».

    Mais « quand le cœur est dur, on ne le comprend pas », a expliqué le pape : « la miséricorde de Dieu ne se comprend que si tu es capable d’ouvrir ton cœur, pour qu’il puisse entrer », et « celui-ci avance, avance : son cœur se ferme ». Et c’est « la même histoire » dans le passage de l’évangile de Luc proposé par la liturgie (11,14-23): « Il y avait ces personnes qui avaient étudié les Écritures, les docteurs de la loi qui savaient la théologie, mais ils étaient tellement, tellement fermés. La foule était étonnée : stupeur ! Parce que la foule suivait Jésus. On pourrait dire : ‘Mais elle le suivait pour être guérie, elle le suivait pour cela’. »

    Mais la réalité, c’est que la foule « avait foi en Jésus ! Elle avait le cœur ouvert ; imparfait, pécheur, mais le cœur ouvert », en revanche, « ces théologiens avaient un comportement fermé » : « ils cherchaient toujours une explication pour ne pas comprendre le message de Jésus » et ils disent : «  Mais non ! Celui-ci chasse les démons au nom du chef des démons ». L’évangile note qu’ils « cherchaient toujours » d’autres prétextes « pour le mettre à l’épreuve : ils lui demandaient un signe du ciel ».

    Le problème de fond, c’est qu’ils étaient « toujours fermés », a diagnostiqué le pape : ainsi, « c’était Jésus qui devait justifier ce qu’il faisait ».

    « C’est cela l’histoire, l’histoire de cette fidélité manquée, a dit le pape, l’histoire des cœurs fermés, des cœurs qui ne laissent pas entrer la miséricorde de Dieu, qui ont oublié le mot « pardon » – « Pardonne-moi, Seigneur ! » – simplement parce qu’ils ne se sentent pas pécheurs : ils se sentent juges des autres » : c’est « une longue histoire de siècles ».

    Précisément, « cette fidélité manquée, Jésus l’explique en deux paroles claires, pour finir ce discours de ces hypocrites : ‘Celui qui n’est pas avec moi est contre moi.’ Quelqu’un pourrait se dire qu’il y a peut-être ‘une voie médiane pour faire une négociation’, échappant à la clarté de la parole de Jésus : ‘ou tu es fidèle, ou tu es contre’. Et en effet, a expliqué le pape, « il y a une issue : confesse-toi, pécheur ! » : « si tu dis : ‘je suis pécheur’, ton cœur s’ouvre et la miséricorde de Dieu y entre et tu commences à être fidèle ».

    source https://fr.zenit.org/
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  • Homélie du 4ème dimanche du Carême

    Abbé Jean Compazieu

    Goûtez et voyez comme est bon le Seigneur

    fils_prodigue  Textes bibliques : Lire

    En ce 4ème  dimanche du carême, nous sommes tous appelés à la joie. Le prophète Isaïe nous y invite : « Réjouissez-vous avec Jérusalem. Exultez avec elle vous tous qui l’aimez. Avec elle, soyez dans l’allégresse, vous qui portez son deuil. » La raison de cette joie, c’est la découverte progressive du monde de Dieu, le monde dans lequel Dieu nous appelle tous à vivre. 

    Le livre de Josué (première lecture) nous rappelle que ce n’est pas un monde d’esclavage, mais un monde d’hommes libres et solidaires. Après la libération d’Égypte et la longue traversée du désert, on arrive à la terre que Dieu avait promise à son peuple. Cette entrée dans la terre promise donne lieu à une grande fête. Dieu ne supporte pas de voir ses enfants esclaves sur une terre étrangère. Le monde où Dieu nous appelle à vivre, c’est un monde où chacun peut vivre en homme libre et heureux. Il pourra ainsi se découvrir responsable de lui-même et de ses frères : « Goûtez et voyez comme est bon Le Seigneur ! »

    Nous aussi, nous sommes en marche vers le monde de Dieu. C’est le message de Saint Paul dans la seconde lecture : « Dès maintenant, le monde ancien s’en est allé, un monde nouveau déjà né. » Le monde ancien c’est celui où l’on est esclave de ses égoïsmes et de l’amour de l’argent, celui de l’indifférence et de la violence. C’est un monde où l’on est esclave de ses caprices et de ses instincts. Nous reconnaissons que nous avons tous à lutter contre les traces de ce monde ancien. Mais la question n’est pas de SE transformer mais de SE LAISSER transformer par le Seigneur. Ce combat que nous avons à mener n’est pas le nôtre mais le sien.

    Le monde nouveau est déjà né. Ce monde c’est celui de la réconciliation et de la paix ; c’est le monde du pardon mutuel et de la tolérance ; c’est le monde du partage fraternel. Tel est le monde de Dieu. Pour y entrer, Le Seigneur nous invite à nous laisser réconcilier avec lui et entre nous. Dieu qui nous manifeste sa miséricorde nous demande d’être miséricordieux avec tous ceux et celles qui nous entourent. Nous sommes sauvés en Jésus et nous travaillons à ce salut qui vient.

    Mais pour cela, il nous faut encore redécouvrir le vrai visage de Dieu. L’évangile de ce jour va nous y aider. C’est la parabole du fils prodigue. Nous avons entendu l’histoire de ce garçon qui réclame à son père sa part d’héritage. Un fils qui part loin de sa famille et qui coupe toute relation avec elle, c’est un drame. Il ne peut plus participer aux joies et aux peines des siens parce qu’on ne sait plus où le joindre. Nous connaissons tous des familles qui vivent ce drame.

    Ce fils dont nous parle l’Évangile part donc pour un pays lointain. Il dépense toute sa fortune dans une vie de débauche. Il finit par la pire déchéance pour un juif : garder les cochons, ces animaux impurs d’après la loi. Nous pensons aujourd’hui à tous ceux et celles qui se retrouvent à la rue ou en prison. Ce fils prodigue décide donc de revenir vers son père. Ce retour n’est pas dû à une vraie contrition mais à la faim qui le tenaille. Comme le père de la parabole, Dieu fait le premier pas vers nous. Il nous offre son pardon gratuit. Tel est le monde de Dieu, un Dieu qui nous accueille tels que nous sommes, avec nos lèpres et nos souillures, sans nous juger. Il est absolument bouleversé par le mal que nous nous faisons à nous-mêmes.

    La grande joie de notre Dieu c’est de nous guérir et de nous accueillir. Il est incapable d’en vouloir à ses enfants, quoi qu’ils aient fait. Dieu est miséricorde. Il n’est que miséricorde, même pour le pire des hommes, ou plutôt celui qui a commis le pire. Nous sommes tous aimés de Dieu. Son Royaume est offert à tous. Il nous appartient de le dire et le redire à ceux qui ne le savent pas.

    Il est urgent pour nous d’entrer dans ce monde de Dieu, monde de la miséricorde, de la gratuité et du pardon. Nous ressemblons trop souvent au fils aîné qui se contente de servir son père comme un simple salarié. Au lieu d’accueillir son frère il le juge et le condamne. Au premier abord il a raison : ce frère a fauté ; il a déshonoré sa famille ; il doit assumer les conséquences de ses actes.

    Mais Dieu ne voit pas les choses ainsi. Sa grande joie c’est d’abord de retrouver son enfant : « il était mort, il est revenu à la vie. Il était perdu et le voilà retrouvé ! Entre donc dans la joie de ton père ! » Ce carême de l’année jubilaire nous est proposé comme un temps fort pour expérimenter et célébrer la miséricorde de Dieu. Entrons dans la joie du pardon et de la réconciliation où l’on oublie le passé. Puissions-nous accueillir cette joie que Dieu nous offre et nous ouvrir à son Royaume.

    Sources : revue Feu nouveau – célébrerons dimanche – missel des dimanches et fêtes 2016 – au service de la parole (Bernard Prévost).

    TÉLÉCHARGER  Homélie du 4ème dimanche du Carême

    Chant de ce dimanche: Goûtez et voyez comme est bon le Seigneur

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  • Homélie du 3ème dimanche du Carême

    Abbé Jean Compazieu

    Que tes œuvres sont belles !

    que tes oeuvres sont belles

    Textes bibliques : Lire

    Tout au long de ce temps du carême, nous continuons notre marche vers Pâques. Et nous le faisons à la lumière de la Parole de Dieu. Le livre de l’Exode (première lecture) nous conduit à la deuxième étape du salut : c’est la révélation de Dieu à Moïse, au buisson ardent. Ce Dieu a vu la souffrance de son peuple réduit en esclavage. Il est avec tous ceux qui sont exploités, ceux qui sont réduits par la misère. Il est avec eux pour les délivrer. Mais il ne veut pas le faire sans vous. Il appelle des hommes, pas nécessairement les meilleurs ni les plus saints. Avec des petits moyens, il peut faire des grandes choses. 

    Dans la seconde lecture, Saint Paul s’adresse à la jeune communauté de Corinthe. Il s’y trouve des esprits forts qui se croient à l’abri des tentations. Il leur recommande d’être prudent et de se défier d’eux-mêmes. Saint Paul les invite à une relecture de l’histoire du peuple hébreu autant de Moïse. La plupart n’ont fait que déplaire à Dieu et ils sont tombés dans le péché. Beaucoup sont morts par ce qu’ils s’étaient écartés de Dieu. Cette lecture est un appel à nous convertir : prendre garde à ne pas tomber même si l’on se croit solide ; cela commence par un appel à ne pas juger les faibles. Comme Moïse et bien d’autres, nous sommes envoyés pour leur annoncer la sollicitude et la miséricorde de Dieu.

    Dans l’Évangile de ce jour, Jésus nous recommande de vraiment nous engager sur le chemin de la conversion. Pour nous y aider, il part des événements de la vie : l’accident absurde, les catastrophes, les guerres fratricides qui ne provoquent que destruction est mort. À l’époque, on pensait que tous ces malheurs étaient une punition de Dieu. Jésus refuse cette interprétation encore aussi répandue. Nous avons tous entendu cette question : « qu’est-ce que j’ai fait au Bon Dieu pour souffrir ainsi ? » Le Christ précise que le malheur est un avertissement pour nous tous et non le signe d’une culpabilité particulière.

    Dans cet Évangile, Jésus nous adresse un message important : c’est nous qui avons à nous remettre en cause. Les événements de la vie sont le signe que Dieu nous parle pour nous appeler à la conversion. Ce n’est pas le péché qui entraîne la condamnation mais le refus de se convertir : « si vous ne vous convertissez pas, vous périrez comme eux. » Non, ce n’est pas une menace, ce n’est pas Dieu qui va vous faire périr, c’est nous qui allons à notre perte. C’est pour cela que le Christ nous demande de ne pas remettre à demain notre conversion.

    La violence de Jésus, c’est celle de son amour miséricordieux. Il ne peut supporter que les hommes arrivent à leur perte. Il dénonce ce qui est le vrai mal de l’homme. Il nous rappelle à temps et à contretemps qu’il ne peut y avoir de compromission entre Dieu et le péché. Rester dans le péché c’est se condamner à une mort bien plus grave que celle qui est donnée par le glaive des soldats de Pilate. Mais le Christ Jésus est toujours là : il est celui qui a été envoyé par le Père pour guérir et sauver tous les hommes. Supplions-le de nous guider sur le chemin d’ une vraie conversion durant ce carême.

    Cet évangile se termine par la parabole du figuier : ce dernier ne porte pas de fruit et son maître envisage de l’arracher. Jésus condamne le fruit pourri mais aussi l’absence de fruits. Mais le vrai vigneron est un passionné qui aime vraiment sa vigne. C’est encore plus vrai pour Jésus : il n’est pas venu pour les justes mais pour les pêcheurs. Tout au long de l’Évangile selon saint Luc, nous pouvons lire les paroles de la miséricorde ; elles nous disent toutes qu’il aime les pêcheurs ; il nous aime tous. Il ne faut pas opposer la miséricorde et l’exigence. Le carême est toujours le temps de la sincérité du cœur, le temps de l’amour vrai, de l’amour pour la vie.

    Face à ce mal qui accable notre monde, nous voulons choisir l’amour, nous voulons changer notre cœur, le retourner, le convertir. La Vigne c’est le peuple d’Israël, c’est nous aujourd’hui. Sans l’amour, sans la conversion, nous sommes comme le figuier qui ne porte pas de fruit. Mais quand nous ne portons pas de bons fruits, Jésus ne nous dit pas : « il n’y a rien à faire ! Je t’abandonne ! » Jésus prend patience. Il veut nous aider à porter leurs fruits nouveaux. Il s’engage à tout faire pour nous y aider. Il fait sans cesse le premier pas vers nous, mais rien n’est possible si nous ne répondons pas à cet amour libérateur.

    En ce jour, nous faisons notre la prière du psaume 94 : « Aujourd’hui ne fermons pas notre cœur, mais écoutons la voix du Seigneur. »

    Télécharger : 3ème dimanche du carême

    Sources : Revue Signes – Feu Nouveau _ Missel des dimanches et fêtes des 3 années (Michel Wackenheim) – Homélies pour l’année C (Amédée Brunot) – Célébrons dimanche (Assemblées de la Parole des dimanches et fêtes) – parole de Dieu pour chaque dimanche (Noël Quesson).

    source http://dimancheprochain.org/
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  • Homélie du 2ème dimanche du Carême

    Abbé Jean Compazieu

    Vers toi je viens Jésus Christ ma Lumière

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     Textes bibliques : Lire

    Le carême est le temps de l’alliance. Dieu se révèle et nous fait vivre de sa vie. La première lecture nous a montré comment il s’est fait connaître à Abraham. C’est lui, Dieu, qui a l’initiative. La promesse qu’il fait à son ami est inconditionnelle. Elle ne s’appuie pas sur les mérites d’Abraham ou de ses descendants ; ce qu’il attend de lui et de nous c’est une absolue confiance. Nous reconnaissons que nous sommes fragiles, mais nous savons que nous pouvons toujours compter sur Dieu. 

    Dans la seconde lecture, Saint Paul nous assure que la foi en Jésus Christ nous ouvre le bonheur du ciel. Les chrétiens ne peuvent pas oublier qu’ils doivent leur salut au sang du Christ et non aux seules pratiques religieuses. Ils savent qu’ils sont sauvés par le Christ seul, dont ils attendent de partager la résurrection. Nous sommes « citoyens du ciel ». Nos « pauvres corps » sont destinés à être transformés à l’image du « corps glorieux » de Jésus ressuscité. C’est un appel pour tous à ne pas nous laisser dominer par « les choses de la terre ».

    L’Évangile nous montre Jésus qui se retire sur la montagne pour prier. Saint Luc nous le présente comme l’homme de la prière. Nous en avons de nombreux témoignages dans son Évangile. Le dialogue avec son Père est permanent et naturel. Pendant que Jésus est en prière sur la montagne, son visage apparaît tout autre ; ses vêtements deviennent d’une blancheur éclatante : c’est la couleur de la gloire, la couleur de la résurrection.

    Jésus n’est pas seul : deux hommes s’entretiennent avec lui, eux aussi dans la gloire : Moïse et Élie qui représentaient la loi et les prophètes. Ils parlent de son « exode » comme dit saint Luc, qui va se réaliser à Jérusalem. C’est une allusion à la passion de Jésus qui aura lieu à Jérusalem. Les trois disciples sont saisis d’effroi par cette vision extraordinaire. Ils n’ont plus qu’une envie, c’est de demeurer là : « il est heureux que nous soyons ici : dressons trois tentes ».

    C’est alors que survient la nuée, signe de la présence de Dieu ; la voix du Père se fait entendre : « celui-ci est mon Fils, celui que j’ai choisi : écoutez-le. » Après avoir parlé de multiples manières, par la loi et les prophètes, c’est en lui, son Fils « que Dieu parle aux hommes et se révèle à eux ». La parole de l’Ancien Testament s’efface, elle s’accomplit en Jésus. La nuée, signe de la présence de Dieu, peut elle-même se retirer. Le signe de la présence de Dieu c’est désormais son Fils Jésus. Celui qui le voit voit le Père.

    Cet Évangile ainsi que les deux premières lectures nous adressent un message très important : Nous y trouvons une invitation à renouveler notre engagement à nous laisser conduire par sa Parole, à le suivre en toute chose, à laisser toute notre vie s’illuminer de la clarté de Pâques.

    En ce deuxième dimanche du carême, nous contemplons Jésus transfiguré. Mais ce qui est merveilleux, c’est que cet événement nous fait entrevoir la beauté de notre vocation et de notre destinée. En Jésus, nous sommes devenus des fils et des filles du Père. Au jour de notre baptême, nous sommes entrés dans une vie nouvelle, celle de la résurrection. Pour le moment, elle n’apparaît pas clairement ; mais un jour, elle nous sera donnée en plénitude.

    En ce dimanche nous accueillons la voix du Père qui nous invite tous à écouter son Fils bien-aimé. La réponse que nous donnerons nous transfigurera si elle répond au désir de Dieu. Toutes nos actions de carême participent à ce vaste mouvement de transfiguration. Cela peut se manifester par de nouvelles formes de jeûne, par la maîtrise de notre équilibre personnel ; et en cette période difficile, nous n’oublions pas les gestes de partage et de solidarité qui nous sont proposées par le CCFD et autres organismes.

    Quelle que soit notre situation, le même conseil vaut pour tous : « celui-ci est mon Fils, celui que j’ai choisi. Écoutez- le. » C’est la condition requise pour notre transfiguration.

    Nous t’en prions seigneur : que ta parole vienne illuminer nos vies. Qu’elle nous donne de revenir à toi de tout notre cœur. Révèle à chacun cette promesse de bonheur et de vie que tu nous fais.

    Le chant du deuxième dimanche ici

    Télécharger : 2ème dimanche du carême

    ADAP

    Sources : Revue Signes – Feu Nouveau – Semainier chrétien – Missel des dimanches et fêtes des 3 années (Michel Wackenheim) – Homélies pour l’année C (Amédée Brunot) – Célébrons dimanche (Assemblées de la Parole des dimanches et fêtes)

    source http://dimancheprochain.org/


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  • Homélie du 1er dimanche du Carême

    Abbé Jean Compazieu 

    Seigneur, avec toi, nous irons au désert

     

    déssert

    Textes bibliques : Lire

    Mercredi dernier, nous sommes entrés dans le temps du carême. Quand on en parle, on pense souvent austérité, privation ; on se dit qu’il va falloir faire des efforts, avoir une face de carême. Ce n’est pas très réjouissant. 

    Heureusement pour nous, le carême c’est beaucoup mieux. Pour le comprendre, il nous faut revenir aux textes bibliques de ce dimanche. Le livre du Deutéronome (première lecture) nous parle du peuple hébreu qui avait été esclave en Égypte. Dieu a entendu leur voix et il les a conduits vers une terre de liberté. Cela nous fait penser à tous ces nombreux réfugiés qui fuient le pays en guerre et qui prennent des risques pour trouver ailleurs une vie meilleure.

    Le carême c’est cette longue route vers la libération. Le Seigneur nous voit engagés sur des chemins de perdition. Il veut nous en libérer. Il veut nous conduire sur le chemin de la vraie vie. Aujourd’hui, Moïse invite son peuple à se souvenir de tout ce qu’il a reçus de Dieu. Il s’agit d’une véritable libération. Ce « ramassis d’esclaves et de fugitifs » a retrouvé sa dignité humaine. Il est entré dans un monde nouveau avec une mentalité nouvelle. La Bible insiste très fortement sur l’accueil du Dieu libérateur. C’est dans cet esprit que nous devons vivre ce temps du carême.

    Dans la seconde lecture, saint Paul nous invite à accueillir la parole de Dieu et à nous laisser guider par elle. Le Dieu libérateur veut le salut de tous les hommes, quelle que soit leur religion. Tous doivent pouvoir entendre « les paroles de la vie éternelle ». Cette parole est à nous, dans notre bouche et notre cœur ; mais elle a parfois de la peine à sortir de nos lèvres. Et pourtant, le Seigneur compte sur nous. Il veut que cette parole soit proclamée dans le monde entier. Dieu est généreux envers tous ceux qui l’invoquent. Mais comment l’invoqueront-ils si nous ne leur annonçons pas ?

    Dans l’Évangile, nous lisons le récit des tentations de Jésus au désert. En l’écoutant, nous pensons à notre société de consommation qui refuse les renoncements. Tant de publicités viennent nous tenter pour nous dire qu’on peut tout avoir : « achetez aujourd’hui, vous paierez dans trois mois »… Ou encore « mangez ce que vous aimez tout en perdant du poids… »

    Or voilà que dans l’Évangile, le démon pousse cette illusion à son comble : en plein désert, il propose à Jésus de trouver la nourriture, les richesses, le pouvoir et une sécurité absolue. Cette tentation a été celle du peuple hébreu au cours de sa traversée du désert. C’est aussi la nôtre aujourd’hui : nous voulons vivre à l’aise, nous cherchons à dominer. Notre cœur n’est à l’abri d’aucune convoitise.

    Mais Jésus ne se laisse pas dominer. Il fait le bon choix, celui de rester fidèle à Dieu. Le carême c’est précisément cette période de 40 jours pour renouveler ce bon choix. Nous sommes conduits au désert pour nous mettre face à face avec notre propre vie et face à face avec Dieu notre Père. Être fils de Dieu, c’est se laisser conduire par lui, c’est lui faire totalement confiance, c’est faire de sa volonté notre nourriture de chaque jour.

    Cet amour qui est en Dieu est offert à tous ; en ce dimanche de la santé, nous nous laissons interpeller par le cri de tous ceux qui souffrent. Nous pensons à tous les malades mais aussi à tous les soignants. Et bien sûr nous n’oublions pas le cri douloureux des réfugiés qui fuient leur pays en guerre et celui des associations qui tentent de les aider. Ils sont nombreux ceux et celles qui crient leur souffrance devant ce mal qui les accable.

    Et pourtant, si nous regardons vivre tant de soignants, tant de visiteurs et tant de famille, nous comprendrons : les uns et les autres font chaque jour l’expérience d’une résurrection : il ne s’agit plus de changer des pierres en pain ; ce sont désormais des cœurs de pierre qui deviennent des cœurs de chair. C’est leur vie qui est transformée par l’amour qu’ils apportent à tous ceux qui souffrent. En nous ouvrant à Dieu et aux autres le temps du carême nous invite à épuiser Satan et toutes ses tentations.

    Avec tous ceux qui, dans le monde de la santé, savent entendre le cri des souffrants, laissons le Christ guérir nos oreilles pour qu’elles soient toujours ouvertes à tous les cris de souffrance. Lançons-nous comme lui pour dire ensemble avec Dieu : « Quand l’homme appelle, moi, je lui réponds, je veux le libérer. »

    Télécharger : Premier dimanche du carême

    Titre : Écouter le chant

    Sources : revues Signe – Feu nouveau – dossier du dimanche de la santé – Pour la célébration de l’eucharistie (Feder et Gorius) – célébrons dimanche (assemblées de la parole) – homélies pour l’année C (Amédée Brunot) – missel des dimanches et fêtes

    source http://dimancheprochain.org/
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  • Homélie du Mercredi des Cendres (10 février)

    Abbé Jean Compazieu 

    Revenez à moi de tout votre cœur

     Textes bibliques : Lire

    Le carême qui s’ouvre aujourd’hui est le temps de la miséricorde. Ce temps nous est offert pour retrouver le chemin de l’alliance. C’est un temps favorable pour nous laisser réconcilier et renouveler par la tendresse du Père. Son amour miséricordieux ne demande qu’à revenir purifier nos cœurs. 

    En cette année de la miséricorde, la première démarche qui nous est demandée c’est de nous réunir en assemblée liturgique et de laisser retentir en nous l’appel de Dieu : « Revenez à moi de tout votre cœur » (Première lecture). Et dans la seconde lecture, l’apôtre Paul nous dit : « c’est Dieu lui-même qui lance un appel : nous vous le demandons au nom du Christ, laissez-vous réconcilier avec Dieu. » Cet appel s’adresse à chacun de nous quelque soit notre âge. Le plus important n’est pas d’abord de prendre conscience de notre péché ; c’est surtout de reconnaître que le cœur de Dieu est toujours prêt à pardonner. C’est aussi de découvrir que nos fautes sont contre témoignage aux yeux des incroyants : « Où est-il donc que leur Dieu puisqu’ils ne sont pas meilleurs que les autres ? »

    Au cours de ce carême, nous sommes donc invités à recentrer notre vie sur Dieu. C’est lui qui prend l’initiative d’appeler à la conversion. Nous serons également invités à renouveler notre regard sur nous-mêmes pour discerner notre péché. Mais le plus important, en cette année de la miséricorde, c’est de renouveler notre regard sur Dieu, c’est de lui redonner toute sa place, le laisser venir à nous, le laisser nous parler, le laisser nous révélait son visage de miséricorde. Comprenons bien : le vrai Dieu est miséricorde ; il ne sait pas être autre chose.

    Dans la seconde lecture, c’est Paul nous appelle de manière pressante à la réconciliation au nom de Jésus Christ. Mais il précise que cette œuvre de réconciliation est déjà réalisée en Jésus. Par sa mort et sa résurrection, le Christ nous a réconcilié avec son Père. Lui qui était sans péché, il est devenu tellement solidaire des hommes pécheurs qu’il a été identifié au péché. C’est une grâce extraordinaire déjà obtenue. C’est pour cette raison que l’apôtre nous supplie de ne pas laisser sans effet cette grâce reçue de Dieu. Entrer en carême c’est choisir de laisser le Christ Sauveur guérir en nous ce qui a besoin d’être guéri, c’est laisser se développer en nous les fruits de cette réconciliation de Dieu à l’initiative.

    L’Évangile nous montre ce que doit être la vraie conversion. Celle-ci doit toujours être concrète et incarnée. Pour nous aider à comprendre son appel, Jésus reprend trois pratiques juives : l’aumône, la prière et le jeûne. Il ne les supprime pas ; bien au contraire, il est important de nous y engager pleinement et sincèrement. Mais cela doit se pratiquer discrètement, sous le regard du Père, et non en vue de paraître.

    La prière nous met en relation personnelle avec Dieu. Elle est essentielle pour notre vie chrétienne, en particulier tout au long de ce carême. Mais Jésus nous demande de ne pas être obsédés par le désir d’être remarqués des autres.

    L’aumône, le partage, l’engagement pour la justice, l’attention aux plus pauvres, tout cela est important ; cela constitue le vrai jeûne qui plaît à Dieu. Mais pour Jésus, il vaut mieux que notre main gauche ignore ce que donne notre main droite ; le Père voit ce que nous faisons dans le secret.

    En commençant ce temps du carême, laissons-nous toucher par cet amour miséricordieux de notre Dieu. Et demandons-lui la grâce d’entrer chaque jour en vérité dans une démarche de conversion qui nous engage tout entier. Reconnaissons avec humilité que nous avons besoin du Christ Sauveur.

    Père, tu vois dans le secret de mon cœur : ma bonne volonté tout autant que mes faiblesses. Pendant ce carême, fait triompher le meilleur de moi-même.

    Télécharger :  Mercredi des cendres

    ADAP

    Sources : revue Feu nouveau – Michel des dimanches et fêtes de trois années – Célébrons le dimanche  Assemblée de la Parole de la Parole dimanches et fêtes année C.

    source http://dimancheprochain.org/
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