• Homélie du 28eme dimanche du temps ordinaire.

    Abbé Jean Compazieu

    « Un tournant manqué »

     Image hébergée par servimg.com 

     

     Textes bibliques :  Lire

    La première lecture nous parle d’une perle de Grand prix : la sagesse biblique. Elle est participation à la sagesse de Dieu. Elle consiste à accueillir l’Esprit Saint qui veut habiter le cœur du baptisé. Nous ne pourrons l’acquérir que si nous nous laissons imprégner par l’Évangile. L’Esprit Saint ne demande qu’à agir dans notre cœur. Il nous aide à discerner ce qui est le meilleur. Il n’attend qu’une chose, c’est que nous lui ouvrions notre cœur. La sagesse nous amène à changer notre regard sur Dieu et sur le monde. À côté d’elle les richesses du monde n’ont aucune valeur. 

    Après cet éloge de la sagesse, nous avons celui de la parole de Dieu. C’est l’extrait de la lettre aux hébreux qui a été proclamé dans la deuxième lecture. C’est une parole qui ne se contente pas de nous instruire. Elle nous révèle à nous-mêmes tels que Dieu nous voit. Elle discerne ce qu’il y a de plus intime dans le cœur de chacun. Il nous faut absolument la prendre au sérieux car elle vient de Dieu. C’est vraiment Dieu qui nous parle et qui nous rejoint dans tout ce que nous vivons. Si nous restons en surface, si nous sommes trop encombrés ou repliés sur nous-mêmes, nous ne pourrons pas entendre celui qui vient frapper à notre porte. Si nous l’accueillons, elle nous illuminera notre vie. Elle viendra nous donner force et courage pour progresser sur le chemin de l’amour.

    Avec l’Évangile nous découvrons le Christ  qui nous est présenté comme sagesse et parole de Dieu. Il nous montre un homme qui vient trouver Jésus. Il lui pose la question qui lui tient à cœur : « Bon maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? » Jésus lui rappelle les commandements, celui de l’amour de Dieu et ceux de l’amour du prochain. L’homme répond qu’il a observé tout cela depuis sa jeunesse.

    L’Évangile nous dit alors que Jésus posa son regard sur lui. Cette attitude de Jésus, nous la retrouvons très souvent dans les Évangiles. Rappelons-nous la vocation de Pierre. La manière dont Jésus l’a regardé suppose un appel. Quand Jésus appelle un disciple, il fixe son regard sur lui. Il fait rayonner sur lui l’amour même de Dieu. Cette manière d’aimer sort du Cœur  de Jésus ; son regard et son amour sont pour nous un appel.

    En appelant cet homme qui vient à lui, Jésus met le doigt sur ce qui ne va pas dans sa vie : avoir une vie correcte, ça ne suffit pas. C’est toute la différence entre une vie irréprochable et une vie amoureuse. Jésus nous invite à passer d’une vie délimitée par des commandements à une vie habitée par un amour.  Cet amour ne peut se contenter du strict devoir. Il va beaucoup plus loin. Aimer c’est tout donner, c’est se donner à celui qui veut être notre unique berger. Avec lui nous ne manquons de rien. Cette Thérèse disait : « Depuis que je suis devenu libre vis-à-vis des biens humains, je suis totalement heureuse. »

    Mais l’homme dont parle l’Évangile n’a pas fait ce pas. Il n’a pas voulu renoncer à ses richesses. Il a préféré les garder pour lui plutôt que d’accueillir celle que Jésus lui offrait. Son attachement à la pacotille l’a empêché d’accueillir le seul vrai trésor qui pouvait le combler. Cette conversion qu’il n’a pas acceptée, d’autres l’ont vécue. Nous pensons à Saint François d ‘Assise. Il a rendu ses vêtements de luxe. Il s’en est allé tout joyeux et entièrement libéré pour se mettre à la suite du Christ.

    Ce qui nous est proposé, celle de nous laisser envahir par ce regard et cet amour du Christ. Au jour de notre baptême, nous avons été immergés dans cet océan d’amour qui est en lui. Si nous restons en communion avec lui, nous comprendrons que ses exigences ne sont pas une menace mais un appel à vivre en plénitude.

    Cet Évangile est un appel à ne pas nous crisper sur nos biens mais à les mettre au service des blessés de la vie. C’est à ce prix que nous serons des témoins de l’Évangile du Christ. Au terme de notre vie, nous serons jugés sur l’amour. Même si nous commettons des erreurs, nous ne devons jamais cesser d’aimer. C’est l’unique chemin pour avoir en héritage la vie éternelle.

    Ta parole, seigneur, nous bouscule et nous réveille. Elle met dans la lumière nos zones d’ombre. Nous te prions : ouvre nos cœurs et nos oreilles. Que ta parole trace dans nos vies  un chemin de lumière et de paix. Amen

    Télécharger cette homélie

    Sous le figuier avec Nathanaël

    ADAP

    VIRC

    Sources : Revue Signes – Homélies du Dimanche B (Mgr Léon Soulier) – Commentaires de Claire Patier – Semainier chrétien –  Lectures bibliques des dimanches (A Vanhoye) – Reste avec nous quand vient le soir (Laurette Lepage)

    --------------------------------------------
    source http://dimancheprochain.org

    -----------------------------------------

    Les nouveautés - OFS-Sherb

    votre commentaire
  • Homélie du 27ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu 

    Sauver l’amour

    Image hébergée par servimg.com

    Textes bibliques : Lire

    En ce dimanche des familles, les lectures bibliques nous rappellent des vérités fondamentales que notre société moderne risque d’oublier. Chacun a ses idées, ses certitudes, mais nous chrétiens, nous sommes invités à nous rappeler ce qui a été voulu par le Seigneur ; nous nous mettons à son écoute pour accueillir ce qu’il nous dit sur l’amour, le mariage et la famille.  

    Nous avons tout d’abord le récit de la Création (1ère lecture). Il ne faut pas le lire à la manière des fondamentalistes (C’est écrit ainsi, donc c’est ainsi). Le but de ce texte n’est pas de nous dire comment les choses se sont passées. Ce qu’il faut y voir, c’est la révélation d’un Dieu créateur. Il ne réside pas dans les nuages ; il n’est pas insensible à ce qui se passe sur terre. Il est quelqu’un qui veut aimer et communiquer. L’humanité n’est pas créée pour être son esclave mais pour devenir un partenaire conscient et libre.

    Ce texte de la Genèse utilise un langage imagé pour nous révéler la grandeur du couple humain. Pour être totalement humain, chacun aura besoin de l’autre. Ce récit nous rappelle le grand projet de Dieu : l’homme et la femme ont été créés pour qu’ils aiment. Dieu a sur eux un projet d’amour éternel. Nous savons que cela n’a pas marché comme il le souhaitait. Le projet de Dieu a été souvent abimé ; l’amour a été blessé. Nous en avons de nombreux témoignages dans notre société actuelle.

    Mais le Seigneur n’a pas renoncé à ce grand projet d’amour vrai, fidèle et heureux pour toujours. Et c’est pour nous rappeler ce projet que Jésus répond à la question des pharisiens. Ces derniers l’interrogent pour savoir ce qu’il pense : « Est-il permis à un mari de renvoyer sa femme ? » Jésus les renvoie à ce qui est dit dans la loi de  Moïse. Dans les cas extrêmes, elle permet un acte de répudiation. Jésus leur répond que si Moïse a fait cette concession, c’est à cause de la « sclérose » de leur cœur. La Bible prend les gens là où ils en sont pour les conduire pas à pas vers la révélation dans le Christ Jésus. Un cœur sclérosé, c’est un cœur qui obéit à ses propres désirs et non à la volonté de l’Esprit Saint. « Ce n’est pas à votre honneur ce que Moïse a été obligé de faire. C’est à cause de votre sclérose de cœur que ce commandement a été écrit ».

    Mais le but de Jésus n’est pas de faire une leçon de morale. Il donne un enseignement sur ce qui a été voulu par Dieu depuis les origines : « Il les fit homme et femme. A cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme et tous  deux ne feront plus qu’un. Ainsi, ils ne sont plus deux mais ils ne font qu’un. » Créé à l’image de Dieu, le couple doit être « l’icône de Dieu » : « Donc, ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! »  Qu’il ne le détruise pas. Qu’il ne l’avilisse pas. La première chose à faire, c’est de revenir à la volonté de Dieu sur nous : sa volonté c’est que l’homme et la femme soient l’icône de sa propre unité, l’icône de l’amour à l’intérieur du mystère Trinitaire.

    C’est très beau car ça montre que le mariage existait avant le péché de l’homme. Il continue à être une bénédiction après le péché. « Le mariage demeure une bénédiction divine que le péché n’a pas aboli. Très abîmé par le péché originel, il retrouve tout son sens en Jésus. Le mariage chrétien est une réponse à ce qui a été voulu dès les origines. C’est quelque chose de très grand, très beau et très mystérieux auquel on ne doit pas toucher parce que c’est l’icône de l’amour de Dieu. C’est pour cette raison que l’adultère est si grave car il est un péché contre l’icône de Dieu. Dans l’Ancien Testament, il va avec l’idolâtrie. Ce texte est une hymne à la grandeur et à la beauté du mystère de l’union de l’homme et de la femme depuis les origines. Cette bénédiction continue après le péché des origines.
    Pour nous aider à entrer dans l’esprit de Dieu, Jésus nous parle de l’esprit d’enfance. On lui apporte dans petits enfants. Les disciples pensent que ça va le déranger. Mais Jésus leur dit : « laissez les petits enfants venir à moi ; c’est à leurs pareils qu’appartient le Royaume de Dieu. L’enfance spirituelle, c’est la confiance dans la volonté de Dieu et le désir d’obéir à sa volonté. On sait que tout ce qui vient de Dieu est beau et bon. Nous sommes appelés à être des enfants dans les bras de Dieu.

    La lettre aux hébreux ne parle pas du mariage, mais elle rappelle cet amour passionné de Jésus pour tous les hommes. C’est un amour qui est resté fidèle jusqu’au sacrifice de sa vie. Par sa Passion, sa mort et sa résurrection, il nous ouvre le chemin  de la raie vie. Ce qu’il attend de nous, c’est que nous venions à lui comme les petits enfants dont nous parle  l’Evangile. C’est autour de lui que doit se construire l’unité des familles et celle des communautés chrétiennes.

    En ce jour, nous faisons nôtre ce refrain : « Sur les chemins de la  vie, sois ma lumière, Seigneur. »

    Sources : Revues Feu nouveau et Signes – L’Evangile au présent – (D. Sonnet) – Lectures bibliques des dimanches (A Vanhoye) – Commentaires de Claire Patier- Reste avec nous quand vient le soir (Laurette lepage)

    Télécharger cette homélie

    Source http://dimancheprochain.org
    -------------------------------------------------

    Les nouveautés - OFS-Sherb

    votre commentaire
  • Homélie du 26ème dimanche du temps ordinaire - 27 septembre 2015

    Abbé Jean Compazieu

     Changez vos cœurs 

     

    Homélie du 26ème dimanche du temps ordinaire - 27 septembre 2015

      Textes bibliques :  Lire

    Les lectures bibliques de ce dimanche nous  révèlent un Dieu qui veut nous conduire sur le chemin de la Vie. Pour cela, il vient nous libérer de tout ce qui nous en détourne. Sur la route vers la terre promise, les hébreux n’étaient qu’un simple ramassis d’esclaves. Moïse avait été choisi par Dieu pour les conduire vers la liberté. Mais comme la charge devenait trop lourde, il a réparti son pouvoir en nommant des responsables. Dieu lui a promis de répandre son esprit sur ces derniers. 

    Mais un problème se pose : deux hommes, Eldad et Médad se mettent à prophétiser alors qu’ils n’ont pas été désignés. Josué les dénonce à Moïse. Il leur reproche un « exercice illégal de prophétie ». Mais on ne peut empêcher l’Esprit de Dieu de souffler où il veut. Personne n’en a le monopole. C’est vrai aussi pour nous aujourd’hui. On a longtemps pensé que seuls le pape, les évêques et les prêtres étaient les seuls à avoir le droit de parler de la part de Dieu. Aujourd’hui, nous voyons des chrétiens qui se forment pour exercer des responsabilités d’enseignement religieux et d’aumônerie dans les collèges, les lycées ou les hôpitaux. Et ce qui est extraordinaire c’est que l’Esprit est à l’œuvre même en dehors de l’Église. Il intervient aussi dans le cœur de ceux qui sont d’une autre religion et dans celui de tous les hommes.

    Dans l’Évangile, c’est un peu la même question qui est posée à Jésus. Rappelons-nous, ils viennent de se disputer les premiers postes. Ils pensent qu’ils sont les seuls titulaires de ce pouvoir. Ils sont contrariés de voir un homme qui chasse les démons au nom de Jésus. C’est de la concurrence déloyale. Le Christ voudrait les ramener à un peu plus d’humilité. Il ne faut pas empêcher celui qui agit au  nom de Jésus. Comprenons bien, le démon c’est celui qui nous entraîne sur des chemins de perdition. Si on le chasse, on ne peut pas être contre Jésus.
    La suite de l’Évangile nous montre les avertissements sévères à l’égard de celui qui entraînera la chute d’un petit. Faire tomber un disciple qui a décidé de suivre Jésus est extrêmement grave. Quand saint Marc écrit son Évangile, il pense à ceux qui ne sont pas de « notre Église ». Parmi eux, se trouvent des sympathisants qui sont prêts à franchir le seuil. On ne doit pas les refouler. Bien au contraire, nous sommes envoyés pour travailler au salut de tous les hommes. Dieu les aime tous et il ne veut pas qu’un seul se perde.

    Dans l’Évangile, nous trouvons trois exemples pour prévenir la chute. Jésus nous parle d’abord de la main. Elle est faite pour recevoir les dons de Dieu et les partager. La main qui entraîne au péché c’est celle qui cherche à accumuler des richesses au détriment des plus pauvres. Elle n’hésite pas à frapper pour en avoir encore plus. C’est cette soif de richesses qui peut entraîner la chute d’un petit. C’est extrêmement grave, surtout quand ça vient d’un chrétien.

    Le pied, c’est l’indépendance et l’autonomie. Il permet d’aller et venir. Aujourd’hui, nous comprenons que Jésus nous appelle tous à marcher à sa suite. Il est le chemin, la Vérité et la Vie. C’est par lui que nous allons au Père. On peut pécher avec le pied quand on court vers le mal et qu’on y entraîne les autres. Pécher avec le pied, c’est se détourner de Dieu et s’engager sur des chemins de perdition.

    Le péché de l’œil c’est de voir bon ce que Dieu déclare mauvais. Les yeux peuvent nous entraîner dans l’illusion et nous détourner de Dieu et des autres. Nous pensons au riche qui n’avait pas vu le pauvre Lazare au pied de sa porte. Son péché a été de ne voir que lui même et ses intérêts personnels immédiats.

    C’est exactement cela que dénonce la lettre de Saint Jacques (2ème lecture). Il s’attaque à ceux qui accumulent pour eux richesses et argent. Il s’en prend à ceux qui  exploitent les travailleurs qui sont sous leurs ordres. Ces richesses qu’ils empilent « sont pourries ». Elles ne font que fausser les relations de fraternité et de justice. Si Dieu nous donne plus de biens, c’est pour faire plus d’heureux. Ce qui fait la valeur d’une vie c’est l’amour.

    Dans l’Évangile, Jésus nous demande de couper et de trancher. Il ne s’agit pas d’une mutilation ; ce qui nous est demandé c’est de rompre d’une manière catégorique avec ces habitudes qui nous entraînent au péché. Le Seigneur attend de nous un véritable retournement : que notre main soit toujours tendue vers Dieu et vers les autres, que nos pieds marchent à la suite de Jésus, que nos yeux voient les autres avec le regard même de Dieu, un regard plein d’amour et de tendresse.

    En ce jour, nous faisons nôtres les paroles de ce chant : « Changez vos cœurs, croyez à la Bonne Nouvelle. Changez de vie, croyez que Dieu vous aime ! »

    Sources : Revue Signes, Homélies pour l’année B (Amédée Brunot) – au service de la Parole (Bernard Prévost) – Guide Emmaüs des dimanches et fêtes (JP. Bagot) – Commentaire de Sœur Claire.

    Télécharger l’homélie

    Source http://dimancheprochain.org/
    ---------------------------------------------

    Les nouveautés - OFS-Sherb

    votre commentaire
  • Homélie du 25ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu 

    Sur les chemins de la Vie…

    Homélie du 25ème dimanche du temps ordinaire - 20 sept. 2015

      Textes bibliques : Lire

    Dimanche dernier, le prophète Isaïe nous parlait d’un homme persécuté, tout simplement parce qu’il avait reçu de Dieu une mission et un engagement. Aujourd’hui, le livre de la Sagesse nous renvoie à la situation des juifs qui sont partis à l’étranger. Dans le cas présent, il s’agit de ceux qui sont à Alexandrie. Les grecs le ridiculisent parce qu’ils prétendent avoir une connaissance particulière de Dieu. Ils se disent fils de Dieu et mis à part. 

    C’est ainsi qu’on les voit dénigrés de toutes les manières. Mais ils ont la ferme certitude que Dieu ne les abandonnera pas : « Les justes sont dans la main de Dieu qui veille sur eux. » Ils sont victimes de la haine des païens mais aussi des juifs qui ont renié leur foi. Pour ces derniers ce n’est pas supportable. La fidélité des croyants est un reproche vivant pour ceux qui ont renié leur foi. Mais le mal et la haine n’auront pas le dernier mot. Quelqu’un disait à Lourdes : « Là où il y a des montagnes de souffrance, il y a un Himalaya d’amour (L’Himalaya c’est la plus haute montagne du monde). Nous sommes donc invités à demander au Seigneur  qu’il nous rende fermes dans la foi. Il n’abandonne jamais ceux qui comptent sur lui.  

    Dans la seconde lecture, saint Jacques s’adresse à des chrétiens qui sont dispersés dans l’empire Romain. Beaucoup sont éblouis par le prestige de la culture grecque. Ils finissent, eux aussi, par abandonner leur foi et la pratique de leur religion. Ils raillent et persécutent ceux qui sont restés fidèles. Saint Jacques dénonce cette hypocrisie. Il leur rappelle que les guerres et les conflits viennent de tous ces instincts qui mènent leur combat en nous. Tout cela finit par polluer la prière. Personne ne songe à prier quand il se livre à la recherche avide des biens d’ici-bas. La vraie lumière, nous ne pouvons la trouver que dans la sagesse qui descend de Dieu. Elle est « droiture, paix, tolérance, compréhension, féconde en bienfaits ». Elle transforme notre cœur. Elle rendra possible la vraie paix.

    L’Évangile nous montre également cette opposition entre l’esprit du monde et l’esprit de Dieu. L’événement qui nous est rapporté se passe juste après la Transfiguration. Les apôtres Pierre, Jacques et Jean ont été les témoins émerveillés de la gloire de Dieu. Ils ont entendu la voix du Père qui le déclarait « Bien aimé de Dieu ». Ils s’attendaient pour lui à un destin glorieux et victorieux.

    Or voilà que Jésus leur annonce qu’il va affronter la souffrance et la haine des hommes. Il sera arrêté, condamné et mis à mort sur une croix. Les disciples ne comprennent plus parce que c’est totalement contraire à l’idée qu’ils se font du Messie. Ils découvrent que celui qui prendra la tête de l’humanité sera traité comme un rebut.

    La suite du récit nous montre bien qu’ils n’ont rien compris. En effet, ils en viennent à discuter entre eux pour savoir qui est le plus grand parmi eux. C’est l’éternelle question du pouvoir. Que ce soit en politique, en économie ou dans le milieu professionnel, on veut se mettre en position de force, on veut dominer l’autre et le soumettre à son vouloir personnel.

    Ce n’est pas ainsi que Jésus voit les choses. Pour les conduire vers une vraie perfection, il prend un enfant et le place au milieu d’eux. Dans le monde de la Bible, l’enfant c’est celui qui n’a pas droit à la parole. C’est le dernier de tous. Accueillir un enfant comme celui qu’il leur montre, c’est accueillir Jésus lui-même. La vraie grandeur, c’est l’accueil et le service des petits. C’est ainsi que l’humble service est élevé au rang de service de Dieu. C’est important pour nous, en particulier pour ceux qui sont engagés dans des associations caritatives.

    A travers ces trois lectures de la Bible, c’est Dieu qui nous parle. Le juste qui souffre (1ère lecture) nous renvoie aux chrétiens persécutés qui sont obligés de fuir leur pays. Nous pouvons aussi nous reconnaître à travers l’intrigant dont nous parle saint Jacques. Le Seigneur veut nous libérer de cette recherche de nous-mêmes. Dans l’Évangile, il nous rappelle que les vrais grands ne sont pas ceux qui recherchent les premières places et les honneurs mais ceux dont le cœur est ouvert aux autres.

    Nous voilà donc provoqués à réviser nos positions puisque, aux yeux de Jésus, le plus grand c’est le plus petit. Quand notre monde fonctionnera selon cet ordre de grandeur, quand les plus fragiles seront au cœur de la communauté, la vie sera tout autre. Chacun peut, à son niveau, mettre en pratique cette parole qui sera celle de l’accueil final : « Ce que vous avez fait au plus petit  d’entre les miens, c’est à moi que vous l’avez fait ». Amen

    Sources : Revue Signes – Homélies du dimanche (Mgr Léon Soulier) – Guide Emmaüs des dimanches et fêtes – Homélies de l’année liturgique B (Simon Faivre – Reste avec nous quand vient le soir (Laurette lepage) – Homélies année B (Amédée Brunot) – Entretiens du dimanche (Noël Quesson)

    Télécharger cette homélie

    source http://dimancheprochain.org
    -----------------------------------------------------

    Les nouveautés - OFS-Sherb

    votre commentaire
  • Homélie du 24ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu 

    La foi qui sauve

    Image hébergée par servimg.com

    Textes bibliques : Lire

    Les lectures bibliques de ce dimanche nous parlent de la foi. Nous avons tout d’abord le témoignage d’Isaïe. En lisant ce texte, nous pensons aux prophètes qui doivent faire face à des adversaires violents. Mais malgré les difficultés, ils restent fidèles à leur mission. Ils sont obligés de ramer à contre courant. Ils sont victimes d’outrages et de crachats. Mais Isaïe ne se décourage pas car, dit-il, « le Seigneur vient à mon secours… Il prend ma défense ; qui donc me condamnera ? » 

    Les chrétiens d’aujourd’hui doivent aussi ramer à contre courant pour rester fidèles à leur foi. Ils sont affrontés à l’indifférence et à la dérision. C’est dans ce monde tel qu’il est que nous avons à témoigner de notre foi. Pour beaucoup, cela va jusqu’au sacrifice de leur vie. Mais leur confiance en Dieu reste inébranlable. Ils ont la ferme conviction que le mal et la violence n’auront pas le dernier mot. C’est l’amour qui triomphera.

    Dans sa lettre, saint Jacques nous invite à accueillir cet amour qui est en Dieu. Mais il ne suffit pas d’avoir la foi dans le cœur. Nous ne pouvons pas nous contenter de belles paroles. La foi qui n’agit pas est morte. Nous ne pouvons pas nous dire disciples du Christ si nous n’agissons pas en conséquence. Cet engagement doit se traduire par un service effectif des autres. Seuls les actes disent la vérité de nos paroles. Un jour, Jésus a dit : « ce ne sont pas ceux qui disent Seigneur, Seigneur qui entreront dans le Royaume des cieux mais ceux qui font la volonté de mon Père.

    Dans l’Évangile, nous trouvons Jésus à Césarée de Philippe en plein territoire païen. Il marche dans la campagne et il interroge ses disciples : « Pour les gens qui suis-je ? » Son ministère a connu un grand succès. Il a manifesté une bonté extraordinaire à l’égard des malades, des pécheurs et des exclus de toutes sortes. Sa puissance a beaucoup impressionné les gens qui le voyaient. Alors son se demande qui est ce personnage à la fois si puissant et si bon.

    Les disciples lui rapportent les paroles qui circulent dans la foule. Pour certains, il est Jean Baptiste ressuscité, pour d’autres Élie, pour d’autres encore un prophète. Dans notre monde d’aujourd’hui, c’est souvent la même chose : on entend dire que Jésus est un homme généreux, un sage, un homme qui fait des miracles. En fait, on ne sait pas trop. La plupart ne sont pas certains de sa véritable identité.

    Mais voilà qu’arrive une question un peu provocante : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous qui suis-je ? » La réponse de Pierre semble la meilleure : « Tu es le Christ. » Cette affirmation est porteuse de toutes les espérances du monde juif. On attendait un Messie qui libèrerait le pays de l’occupant étranger. Il rétablirait la royauté en Israël. Avec lui, ce serait l’avènement du règne d’un Dieu puisant et fort.

    « Tu es le Christ » dit Pierre. Cette réponse est bonne mais elle a des limites. Les mots ne suffisent pas. Il faut que notre vie soit en accord avec nos paroles. Jésus montre à Pierre et à chacun de nous le décalage entre notre pensée et celle de Dieu. Dans l’Évangile, il annonce qu’il va souffrir, être rejeté et condamné à mort par les autorités. Pierre ne s’attendait pas à une telle révélation. C’est vrai pour nous aussi. Le Christ n’est jamais celui qu’on imagine.

    Pour accepter un messie de douleur, il y a un abîme à franchir. Les apôtres ont du mal croire en un Messie souffrant. Et c’est vrai aussi pour nous aujourd’hui. Mais après la résurrection de Jésus, ils comprendront que la mort n’est pas un échec. Elle nous a ouvert le plus haut chemin, celui qui a donné naissance à une nouvelle humanité.

    Au fond, pour vraiment connaître Jésus, il n’y a qu’une méthode : c’est de marcher à sa suite, c’est de se laisser conduire par lui, c’est de mettre nos pas dans les siens. Nous sommes sur un chemin de croix, non plus le nôtre, mais celui de Jésus. Rappelons-nous cette parole : « Si quelqu’un veut marcher derrière moi, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive ! » Cette croix, nous la portons peut-être en boitant. Mais elle ne nous empêche pas de chanter : « Victoire, tu règneras, o croix tu nous sauveras. »

    Sources : Revues Signes et Feu nouveau – Reste avec nous quand vient le soir (Laurette Lepage) – Homélies des dimanches B (Mgr Léon Soulier) – Guide Emmaüs des dimanches et fêtes (JP Bagot – Lectures bibliques des dimanches (Albert Vanhoye.

    Télécharger cette homélie

    Source http://dimancheprochain.org/
    -
    ------------------------------------------------------

    Dossiers

     


    votre commentaire
  • Homélie du 23ème dimanche du temps ordinaire 

    Abbé Jean Compazie

    Ouvre-toi 

    Image hébergée par servimg.com 

     Textes bibliques : Lire

    Les textes bibliques que nous venons d’écouter pourraient se résumer en deux mots : « Ouvre-toi ». Et tout d’abord ouvre-toi à l’espérance. Parfois, nous avons l’impression que le mal l’emporte toujours, que l’homme est un éternel condamné à la souffrance et que demain sera pire qu’aujourd’hui. Or voilà qu’en ce jour, nous avons la réponse d’Isaïe dans la première lecture : « Prenez courage, ne craignez pas, voici votre Dieu ; c’est la vengeance qui vient, la revanche de votre Dieu. Il va vs sauver. » 

    Nous ne devons pas nous tromper sur le sens de ces paroles. Nous avons tendance à penser à la vengeance contre ceux qui nous ont fait du mal et nous disons que c’est « un plat qui se mange froid ». Ici, ce n’est pas de cela qu’il s’agit. Le prophète ne parle pas de la vengeance contre des hommes mais contre le mal. Il annonce la victoire de l’amour de Dieu contre le mal, la haine, la violence. C’est un encouragement pour ceux et celles qui ont vécu dans la peur. La revanche de Dieu c’est de supprimer le mal, c’est de faire en sorte que les aveugles voient et que les sourds entendent. La bonne nouvelle c’est cet amour infini de Dieu pour tous les hommes. C’est à cette espérance que nous devons nous ouvrir.

    La lettre de saint Jacques (2ème lecture) nous apporte un éclairage nouveau sur cette bonne nouvelle : elle nous invite à réagir contre certaines attitudes contraires à l’Évangile. Nous parlons d’égalité et de  fraternité, mais nous nous laissons aveugler par tout ce qui brille. Pendant ce temps, les pauvres sont bien laissés de côté. L’apôtre nous rappelle que nous ne devons pas faire de « différence entre nous ». Ce n’est pas l’argent ni la pauvreté qui font la valeur d’un homme mais la foi. La foi c’est l’accueil de Dieu dans toute notre vie. Il n’est contre personne. Si nous voulons être en communion avec lui, il nous faut être ouverts et accueillants pour tous, même s’ils sont différents.  Cette mise au point de saint Jacques s’adresse aussi à nous aujourd’hui. Il s’agit d’avoir le regard même de Dieu sur tous ceux et celles qui nous entourent.

    Dans l’Évangile, nous trouvons Jésus en plein territoire païen. Il n’hésite pas à sortir des frontières d’Israël. C’est une manière de dire que la bonne nouvelle n’est pas réservée à quelques-uns mais au monde entier. Le voilà donc au milieu de tous ces gens qui n’ont pas d’oreille pour entendre la Parole de Dieu ni de bouche pour proclamer sa louange. Comme leurs idoles ils « ont une bouche et ne parlent pas… des oreilles et n’entendent pas. » (Psaume 113) Or voilà que l’Évangile nous donne une pitoyable illustration de ce monde païen : un sourd muet est amené à Jésus.

    Jésus se met tout de suite au travail : imposer les mains ne suffit pas ; le mal est trop grand : il faut aller à l’écart, mettre les doigts dans les oreilles, toucher la langue, lever les yeux au ciel, soupirer et prier. Le mal est très fort. Jésus se bat contre lui ; ce n’est pas sans peine mais il finit par gagner. Les oreilles s’ouvrent, la langue se délie. A travers cet homme, Dieu donne aux païens une oreille pour entendre la Parole de Dieu et une bouche pour proclamer sa louange.

    « Ouvre-toi ! » C’est aussi à chacun de nous que le Christ s’adresse en ce jour. Nous savons bien qu’il n’y a pas de pire sourd que celui qui ne veut pas se laisser toucher par les appels de Dieu et de ses frères. Ces sont nos fermetures, nos blocages qui entravent une vraie communication entre nous. « Ouvre-toi » nous dit le Seigneur. Ne reste pas enfermé sur tes soucis personnels ni sur tes relations habituelles, ni sur ton milieu social. Ouvre-toi à Dieu et aux autres. Ce n’est pas pour rien que notre pape François nous recommande d’aller jusqu’aux « périphéries ».

    Depuis Pentecôte 2015, notre diocèse de Rodez est en période de synode. Une grande réflexion est lancée sur le thème « Pour que les hommes aient la vie, disciples et missionnaires ». C’est un vaste chantier qui durera deux ans. Des équipes se sont mises en route. Ce dimanche de rentrée est un jour de relance. Les équipes existantes sont appelées à continuer. D’autres sont invitées à se lancer. Tout le monde est invité. Profitons de cette chance pour prendre la parole.

    En ce dimanche, accueillons cet appel à nous ouvrir à notre paroisse, à notre diocèse et au monde dans lequel nous vivons. Notre rôle  de chrétiens baptisés et confirmés, c’est de bâtir avec Jésus des communions ouvertes et accueillantes aux autres. Soyons plus spécialement attentifs à tous les blessés de la vie, à ceux qui n’ont jamais la parole et que personne n’écoute. Ils ont la première place dans le cœur de Dieu.

    En ce jour, nous faisons nôtre cette prière :
    « Ouvre mes yeux, Seigneur, aux merveilles de ton amour.
    Je suis l’aveugle sur le chemin, guéris-moi, je veux te voir.

    Fais que j’entende, Seigneur, tous mes frères qui crient vers moi.
    A leur souffrance et à leurs appels, que mon cœur ne soit pas sourd. »

    Sources : Revues Signes et Feu Nouveau – Homélies pour l’année B (Amédée Brunot) – Au service de la Parole (Bernard Prévost) – Guide Emmaüs des dimanches et fêtes (JP. Bagot)

    source http://dimancheprochain.org/
    -----------------------------------------------------


    votre commentaire
  • Homélie du 22ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu |

    Une religion du cœur  

    Image hébergée par servimg.com  Textes bibliques : Lire

    En écoutant la Parole de Dieu chaque dimanche, nous découvrons ce que Dieu dit aux hommes pour conduire leur vie. Cette parole est lumière pour leur route. 

    La première lecture nous rappelle ce qui s’est passé pour le peuple d’Israël : sous la conduite de Moïse, Dieu les a sortis de l’esclavage d’Égypte. En donnant sa loi à son peuple, Dieu lui offrait « un passeport pour la liberté ». En effet, seuls les peuples libres ont une loi. Les autres sont soumis à l’arbitraire et à la violence. Cela nous le voyons tous les jours. Le livre du Deutéronome, que nous avons écouté, a été écrit bien longtemps après l’Exode. Sur la montagne du Sinaï, Dieu a fait alliance avec son peuple. Il s’est engagé envers lui et il a tenu sa promesse. Mais le peuple n’a pas toujours été fidèle à l’alliance. Il a fini par se détourner de son Dieu. Il n’a pas compris à quel point Dieu les aime. L’auteur du livre du Deutéronome vient rappeler que la loi donnée au Sinaï est une loi à pratiquer et à vivre. Elle est la fierté d’Israël face aux nations païennes. Cette loi se résume en deux grands volets : l’amour de Dieu et l’amour de nos frères.

    Le premier volet regarde Dieu : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu… Tu sanctifieras le jour du Seigneur… » Ce qui est premier, c’est de nous rappeler que Dieu est notre créateur et qu’il est passionné d’amour pour le monde. En dehors de lui, toute recherche de bonheur est vaine. Tout ce que nous avons, tout ce que nous sommes est un don de Dieu. La seule attitude digne d’un croyant c’est de mettre toute notre confiance en ce Dieu et de construire notre vie sur lui. Nous sommes renvoyés au grand commandement de l’amour. C’est là que nous trouvons le seul vrai bonheur.

    Le deuxième volet concerne le prochain : « Tu honoreras ton père et ta mère… Tu respecteras les biens du prochain… » Il s’agit d’éviter tout ce qui peut faire du tort aux autres. Dieu aime son peuple d’un amour passionné. Notre réponse doit devenir de plus en plus à la hauteur de la sienne. Il est essentiel pour tous d’écouter ces deux commandements et de les mettre en pratique. C’est important pour nous aussi. Nous vivons dans un monde affronté à la violence, l’indifférence, le mépris et toutes sortes de malheurs. Notre mission c’est d’y vivre autrement et d’y porter l’amour.

    Dans sa lettre, saint Jacques s’adresse à des nouveaux baptisés. Il les invite précisément à vivre autrement. Au jour de leur baptême, ils ont accueilli la vie nouvelle. C’est comme une lumière au milieu des ténèbres de l’humanité. Au centre de cette vie, il y a Jésus Christ. Il est la Parole donnée pour que le monde ait la vie. Cette parole est semée en chacun de nous. Il nous revient de l’accueillir humblement ; elle est capable de nous sauver. Comme le Deutéronome, saint Jacques nous invite à la mettre en pratique : « La manière pure et irréprochable de pratiquer la religion, c’est de venir en aide aux orphelins et aux veuves et de se garder propres au milieu du monde. »

    Dans l’évangile, nous voyons Jésus face aux pharisiens. Ces derniers sont les gardiens de la loi de Moïse et des traditions. Aujourd’hui, les pharisiens constatent de nombreuses infractions commises par les disciples. Il s’agit de manquements aux traditions des anciens. Mais Jésus leur reproche de laisser de côté les commandements de Dieu pour s’attacher aux traditions des hommes. Aujourd’hui, il voudrait nous dire que le plus important n’est pas de se laver les mains mais de se laver le cœur. Jésus nous invite à faire la vérité dans tous nos actes religieux, nos pratiques religieuses, notre prière et tout ce qui est important pour nous.

    Cet évangile nous invite à faire notre examen de conscience : il y a des paroles qui sonnent creux. Elles ne correspondent pas à des sentiments vrais. Nous n’aimons pas qu’on nous parle comme si on nous récitait une leçon. Pour Dieu c’est pareil. Il n’accepte pas de notre part des prières vides, vides de notre cœur. Nous ne pouvons atteindre Dieu qu’avec le cœur. Dans notre vie de relation de Dieu avec nous et de nous avec Dieu, tout se joue au niveau du cœur. Vivre en chrétien, c’est vivre intensément cette alliance d’amour entre Dieu et nous. Il n’y a que cela qui compte. On comprend alors que Jésus soit déconcerté par les critiques des pharisiens qui lui reprochent de ne pas respecter les traditions religieuses. Si l’évangile nous rapporte cet événement, c’est pour attirer notre attention sur nous. Comme eux, nous avons facilement tendance à juger la religion des autres. L’intolérance n’est pas que chez les Islamiste. Elle peut être aussi chez ceux qu’on pourrait appeler les « christianistes ». L’intolérance n’a rien à voir avec l’Évangile.

    En critiquant et en dénonçant, nous ne faisons qu’ajouter un peu plus d’amertume à ce monde. Notre bataille contre le mal doit commencer par le cœur. C’est dans le cœur que nous devons planter les bonnes herbes de la solidarité, de l’amitié, de la patience, de l’humilité, de la piété, de la miséricorde et du pardon. Le chemin vers cette plantation, c’est l’Évangile qui nous le trace. Il nous apprend à mettre tous les jours un peu plus d’amour dans notre vie. En ce jour, nous nous tournons vers le Seigneur et nous le supplions : Toi qui es Lumière, toi qui es l’amour, mets en nos ténèbres ton Esprit d’amour. »

    Télécharger

    ADAP

    Sources : Dimanche en Paroisse, Feu Nouveau, Paroles d’Evangile d’un vieux prêtre de Montpellier, Parole de Dieu pour chaque jour de 2012 (V. Paglia, Homélies du dimanche (L. Soulier), L’intelligence des Ecritures (MN Thabut)

    Source http://dimancheprochain.org/
    --------------------------------------------

    Les nouveautés - OFS-Sherb

     


    votre commentaire
  • Homélie du 21ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu | 14 août 2015

     Fidélité au Dieu de l’alliance

     Image hébergée par servimg.com

    Textes bibliques :  Lire

    La liturgie de ce dimanche nous adresse un appel très fort à choisir pour ou contre Dieu. Dans la première lecture, nous trouvons Josué qui rassemble toutes les tribus d’Israël à Sichem. Il convoque le peuple et le met devant ses responsabilités ; dans un premier temps, il lui montre tout ce que le Seigneur a fait pour lui : il l’a libéré de l’esclavage d’Égypte ; il a fait alliance avec lui sur la montagne du Sinaï : il ne cesse de faire le premier pas vers les hommes car il veut les sauver du malheur.

    Quelle sera la réponse du peuple ? A Sichem, Josué rappelle à tous qu’ils doivent choisir : servir le Seigneur ou servir les dieux des habitants de des nations païennes; tous répondent unanimes : plutôt mourir que d’abandonner le Seigneur et servir d’autres dieux. Si Josué insiste c’est parce qu’il est conscient des infidélités de ce peuple. Ces tribus restent marquées par les récriminations du désert. De plus, elles sont attirées par  les idoles païennes. Mais aujourd’hui, c’est le Seigneur que le peuple choisit de servir.

    Ce texte biblique est toujours d’actualité. Notre Dieu n’a pas changé. Il reste toujours le Dieu de l’alliance, un Dieu passionné d’amour pour l’humanité entière. Au jour de notre baptême, nous avons franchi le Jourdain pour entrer dans la Terre de Dieu. Nous avons sans cesse à choisir entre le Dieu libérateur ou les idoles païennes. Mais la tentation est grande de revenir en arrière. C’est ce qui se passe quand nous organisons notre vie en dehors de Dieu. On s’attache à l’argent, aux biens matériel et à toutes sortes de richesses qui laissent un grand vide dans notre vie.  En ce jour, le livre de Josué nous invite à refaire le pacte de Sichem car c’est le Seigneur que nous voulons servir.

    Pour nous parler de cette alliance entre Dieu et les hommes saint Paul utilise l’image du couple humain. Le sacrement du mariage unit les  époux l’un à l’autre mais aussi à Dieu. Cet amour mutuel qu’ils s’efforcent de vivre est appelé à être à l’image de celui de Dieu pour l’humanité. C’est  un amour qui fait sans cesse le premier pas vers l’autre, un amour qui écoute, qui partage, qui pardonne, un amour qui va jusqu’au don de sa vie pour l’autre. Tout cela nous dit quelque chose de l’amour que Dieu nous porte.

    Ce texte commence par un appel à une soumission réciproque : « Soyez soumis les uns aux autres… » Comprenons bien, il ne s’agit pas d’une soumission d’esclavage mais d’une soumission d’amour : saint Paul compare cet amour du couple à celui du Christ pour son Église. Elle a été voulue et sauvée par lui au prix de sa propre vie. Dans le monde actuel, beaucoup se disent déçus par elle. Mais ils doivent savoir que quitter l’Église, c’est quitter le Christ. Encore une fois, il nous faut choisir pour lui ou contre lui.

    C’est aussi cet appel que nous retrouvons dans l’Évangile de ce jour. En l’écrivant bien après la résurrection de Christ, saint Jean s’adresse à des chrétiens bien précis. Certains considéraient que les paroles de Jésus sur l’Eucharistie sont difficiles à accepter. Alors, ils se sont mis à quitter la communauté. En précisant que seuls les Douze restent, Jean affirme qu’aucune parole de Jésus n’est intolérable pour les croyants. Comme Pierre, nous pouvons dire : « A qui irions-nous, Seigneur, toi seul as les paroles de la Vie éternelle ». L’Église est envoyée dans le monde pour annoncer l’Évangile du Christ tel qu’il a été révélé. Vivre en chrétien c’est choisir les paroles de Jésus qui sont « Esprit et vie »

    Les trois textes bibliques de ce dimanche sont donc un appel à la foi. Nous sommes invités à marcher avec le Seigneur et à vivre en communion avec lui. C’est par Jésus et en lui que nous entrons dans la Vie éternelle. En dehors de lui, nous ne tombons que dans des chemins de perdition.

    En ce jour, nous faisons nôtre cette prière : « O Seigneur, je viens vers toi, je te cherche mon Dieu… » Accorde nous de choisir chaque jour pour toi. Donne-nous de proclamer que notre vie et notre bonheur sont en toi. Garde-nous fidèles à ton amour. Amen

    Sources : Revues Signes et Feu nouveau – Homélies pour l’année B (A Brunot) – Lectures bibliques des dimanches (A Vanhoye) – Guide Emmaüs des dimanches et fêtes (JP Bagot) – Les entretiens du dimanche (Noël Quesson)

    Source http://dimancheprochain.org/
    -
    ----------------------------------------------

    Les nouveautés - OFS-Sherb

     


    votre commentaire
  • Homélie du 20ème dimanche du temps ordinaire (16 aout)

    Abbé Jean Compazieu

    « Pour que les hommes aient la vie »

     Image hébergée par servimg.com 

     

    Textes bibliques : lire

    La liturgie de ce dimanche nous présente un Dieu qui se dit et se donne. Il est celui qui nous invite et nous accueille : « La sagesse a dressé une table… » Cette table est devenue un lieu symbolique très fort. Elle nous fait penser à la table de travail, celle des négociations, et surtout celle des repas de fête. 

    Dans la première lecture, nous avons entendu un appel pressant : « Venez manger mon pain, buvez le vin. Quittez l’étourderie et vous vivrez. » En écoutant ces paroles, nous comprenons que c’est Dieu qui parle à son peuple. Il envoie des prophètes pour transmettre son appel. Il s’adresse  tous les étourdis qui ne se rendent pas compte de l’enjeu de cette invitation. Plus tard, Jésus se présentera comme la « Sagesse » qui parcourt les rues et les places. Il invitera tous les hommes à son banquet. Il se donnera lui-même en nourriture de Vie éternelle.

    Dans la seconde lecture, saint Paul nous invite à un véritable discernement : « Ne vivez pas comme des fous mais comme des sages. » Le fou c’est celui qui se laisse influencer par les idées à la mode. Il mène une vie trépidante et il oublie le plus important. La seule  vérité c’est celle que nous trouvons dans les Évangiles : « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie, nous dit Jésus, personne ne va au Père sans passer par moi ». Saint Paul nous en parle à sa manière : « Accueillir la volonté de Dieu et la Lumière de l’Esprit Saint aux jours mauvais, prier en chantant des hymnes et des psaumes, célébrer Dieu et lui rendre grâce, se retrouver en frères… » C’est ainsi qu’il nous montre comment vivre en sages.

    Dans l’Évangile, nous avons entendu la suite du discours de Jésus sur le « Pain de vie ». C’est une réponse à l’invitation de la Sagesse (1ère lecture). Avec Jésus la promesse annoncée par le livre des Proverbes s’est réalisée au-delà de toute espérance. Sa déclaration est des plus solennelles : « oui vraiment, je vous le dis : celui qui mange ma chair et boit mon sang a la Vie éternelle et moi je le ressusciterai au dernier jour. » Nous désirons tous avoir la Vie éternelle. Nous avons donc absolument besoin de ce Pain vivifiant, de Jésus lui-même. C’est lui qui a donné la force aux martyrs de tous les temps de rester fermes dans la foi. Nous en avons de nombreux témoignages dans l’histoire de l’Église.

    Face à une telle affirmation, les juifs se sont mis à récriminer. Ce n’est pas d’aujourd’hui qu’on refuse Jésus et son Pain vivant. L’abandon que nous constatons actuellement a commencé dès le premier jour où Jésus faisait  sa catéchèse sur le Pain de vie. Ils ne peuvent accepter les prétentions de cet homme, Jésus de Nazareth que tout le monde connaît bien.

    Mais Jésus insiste : « Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme et si vous ne buvez pas son sang, vous n’aurez pas la vie. Il ne donne pas d’explication. Il les invite à un acte de foi. C’est ce même acte de foi que nous sommes appelés à faire à chaque messe. Nous reconnaissons en Jésus le Pain vivant donné pour la vie du monde. Aujourd’hui comme autrefois, c’est difficile à comprendre. Beaucoup refusent de l’accepter ; d’autres sont trop habitués. Il nous faut retrouver toute la force et la nouveauté du message qu’il nous adresse : Jésus nous donne les paroles et la nourriture de la Vie éternelle. Nous entrons dans une communion d’amour avec Dieu qui nous fait entrer dans une communion d’amour avec tous les hommes.

    Bien sûr, à chaque messe, nous n’avons pas toujours conscience de la grandeur de ce mystère de la foi. Mais nous ne devons pas oublier que la messe, c’est le moment le plus important de la journée. C’est Jésus qui est là ; il rejoint les communautés  rassemblées en son nom. Il veut se donner « pour que les hommes aient la vie ». Le prêtre dit avant la communion : « Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ». Ces paroles ne sont pas seulement pour l’assemblée présente dans l’église mais pour le monde entier. Le Christ veut se donner à tous. Il est le Pain vivant offert pour la vie du monde.

    Nous allons proclamer ensemble notre foi. Mais n’oublions pas que c’est toute l’Eucharistie qui est profession de foi. En disant le « Je crois en Dieu », nous disons que nous faisons confiance aux paroles du Christ et que nous voulons le suivre jusqu’au bout. En ce jour, nous faisons nôtre cette prière du psaume 33 : « je bénirai le Seigneur en tout temps, sa louange sans cesse à mes lèvres. Je me glorifierai dans le Seigneur : que les pauvres m’entendent et soient en fête. »

    Télécharger : 20ème dimanche du temps ordinaire

    Sources : Revues Signes et Feu nouveau – Homélies pour l’année B (A Brunot) – Lectures bibliques des dimanches (A Vanhoye) – Guide Emmaüs des dimanches et fêtes (JP Bagot – Les entretiens du dimanche (Noël Quesson)

    Source http://dimancheprochain.org
    ----------------------------------------

    Articles récents

    votre commentaire
  • Homélie de la fête de l’Assomption de Marie

    Abbé Jean Compazieu 

    Mon âme exalte le Seigneur

     Image hébergée par servimg.com 

     Textes bibliques : Lire

    En cette fête de l’Assomption, les chrétiens se réunissent nombreux dans les sanctuaires dédiés à Marie. Nous sommes tous en communion de louange pour remercier le Seigneur. Marie est entrée corps et âme dans la éternelle de Dieu auprès de son Fils ressuscité. C’est une fête exceptionnelle à laquelle tous les chrétiens sont invités. 

    La première lecture est tirée du livre de l’Apocalypse. Ce livre a été écrit pour des chrétiens persécutés. Pour des raisons de sécurité, il est rédigé dans un langage codé que seuls les chrétiens peuvent comprendre. L’auteur nous parle d’un signe grandiose dans le ciel : « Une femme ayant le soleil pour manteau, la lune sous ses pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles ». Marie n’est pas directement nommée mais nous comprenons que c’est d’elle qu’il s’agit.

    Nous avons un deuxième signe ; celui-là est négatif : « Un grand dragon rouge feu… Il vint se poster devant la femme qui allait enfanter pour dévorer l’enfant à sa naissance ». Nous pensons au massacre des innocents ordonné par Hérode après Noël. L’enfant Jésus est recherché pour être tué. Il s’agit d’une action diabolique. Mais Dieu a protégé son Fils incarné qui doit accomplir la rédemption de tous les hommes.

    En nous donnant ce signe, l’auteur pense aux chrétiens persécutés à cause de leur foi au Christ. On veut les forcer à le renier mais ils refusent. Ils savent qu’ils ne doivent pas craindre ceux qui peuvent tuer le corps. L’Apocalypse est un message pour tous les chrétiens, ceux d’autrefois mais aussi pour ceux d’aujourd’hui. Il nous invite à tenir bon dans l’épreuve : le mal n’aura pas le dernier mot. C’est l’amour qui triomphera. Par sa fidélité, Marie a échappé aux pièges de l’ennemi. Elle nous montre ce que Dieu veut pour chacun de nous.

    La deuxième lecture ne  parle pas directement de Marie. Mais en choisissant ce texte l’Église nous invite à voir ce qui lui est arrivé. Marie est la première à avoir bénéficié en son corps et en son âme de la résurrection de Jésus, « premier né d’entre les morts ». Marie est le premier acte d’une longue lignée d’humains. Cela signifie que nous sommes tous appelés à la plénitude de la vie en Dieu au-delà de la mort. Tout ce qui s’oppose à Dieu sera anéanti. Ce sera la victoire de l’amour sur la violence et la haine. Et Marie « Mère de miséricorde » est là pour nous montrer le chemin.

    L’Évangile de ce jour nous a rappelé l’épisode de la Visitation. Nous y entendons aussi la prière du Magnificat et une partie du « Je vous salue ». Aucune autre page de l’Évangile ne contient autant de paroles de Marie. Son premier cri dans le Magnificat est une louange. La fête de l’Assomption est une invitation à l’action de grâce. Nous y célébrons la réussite du grand projet de Dieu qui veut sauver toute l’humanité.

    Marie se souvient. Elle chante Dieu qui se souvient de « la promesse faite à nos Pères ». L’Évangile de Luc nous dit qu’elle conservait tout cela dans son cœur et le méditait. En célébrant l’Eucharistie nous nous associons à cette louange de Marie. Chacun de nous peut dire merci  pour tous les bienfaits  de Dieu qui ont marqué nos vies. Tout  au long de notre existence, il n’a jamais cessé de déployer « la force de son bras » en notre faveur.

    La fête de l’Assomption nous révèle l’avenir qui nous attend. Comme Marie, nous sommes appelés à connaître la gloire auprès du Père. La glorification de la Vierge nous annonce la nôtre. Comme elle, nous pouvons rendre grâce à Dieu qui s’est penché sur ses pauvres serviteurs et servantes pour les élever jusqu’à lui. Voilà cette bonne nouvelle qu’il nous faut crier au monde à temps et à contre temps.

    Mais nous ne devons pas nous nous faire illusion : cette gloire n’est réservée qu’à ceux qui ont un cœur de pauvre, ceux qui, comme Marie, ne disposent d’aucun autre appui que la tendresse et la miséricorde du Père : « Déployant la force de son bras, il disperse les superbes, il renverse les puissants de leur trône, il élève les humbles. Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides ».

    Marie nous adresse un appel de la plus haute importance : Si nous voulons partager la gloire qu’elle reçoit de son fils, il nous faut aussi partager sa pauvreté. C’est ce même message que nous trouvons dans l’Évangile des béatitudes : « Heureux les pauvres de cœur », ceux qui sont entièrement ouverts au don de Dieu. Cette fête de l’Assomption doit raviver notre désir de suivre le Christ qui veut nous conduire vers la Maison du Père. Marie, Mère de miséricorde, est toujours là pour nous adresser cette recommandation : « Faites tout ce qu’il vous dira ». Amen

    Télécharger : Assomption de Marie

    Sources ; Revues Signes, Feu Nouveau, Homélies pour l’année b (Amédée Brunot, Lectures bibliques des dimanches (Albert Vanhoye)

    source http://dimancheprochain.org
    ---------------------------------------------

    Articles récents

    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique