• Préparons Dimanche
    eucharistie : parole et pain

     

    19ème dimanche du temps ordinaire
    09/08/2015

     

    Les lectures du jour

    Dans les textes bibliques de ce dimanche, il y a un mot qui conditionne tout. C'est le mot "miséricorde". Aujourd'hui, ce mot n'est pas prononcé directement. Mais en méditant ces textes, nous comprenons qu'il fait partie de la nature même de Dieu.

    La première lecture nous parle du prophète Elie qui n'en peut plus d'être poursuivi par l'hostilité de la reine Jézabel. En fuyant dans le désert, il pense échapper à cette femme. Mais pourra-t-il échapper à sa mission de prophète. A quoi bon tant de zèle ? A quoi bon lutter à contre courant ? Epuisé par tout ce qui lui arrive et plus seul que jamais, il en vient à demander la mort : "Seigneur, c'en est trop ! Reprends ma vie." Loin des hommes, il pourra s'endormir et mourir tranquillement.

    Mais Dieu ne lui fait pas de reproche. Il laisse bien dormir son serviteur. Pour l'apôtre à bout de nerfs, rien ne vaut un bon sommeil. Puis il lui sert un repas : "Lève-toi et mange. Fortifié par cette nourriture, il pourra continuer sa route jusqu'à la montagne de l'Horeb.

    Cet homme découragé, c'est chacun de nous à des degrés divers. C'est ce qui arrive quand nous sommes affrontés aux difficultés de la vie, échecs familiaux, professionnels, intolérance des uns et des autres. Nous avons du mal à prendre du recul pour dédramatiser ce qui nous arrive. Mais comme pour Elie, la réponse de Dieu ne comporte pas de reproche ni de leçon de morale. Il nous invite à ouvrir les yeux et à regarder autour de nous. Il nous demande d'ouvrir les yeux pour reprendre l'aventure qui est la nôtre. Le but de la vie n'est pas l'enfermement pour tout oublier ; c'est de nous mettre en marche pour aller à la rencontre de Dieu. En fait c'est lui qui vient à nous car il n'a jamais cessé de nous aimer.

    Le Seigneur entend l'appel du prophète et il y répond. Il entend le cri des hommes d'aujourd'hui. Il voit la souffrance des chrétiens persécutés, celle des malades, des prisonniers et des exclus de toutes sortes. Il voit aussi nos égarements. Il ne reste pas sourd à notre supplication. Il nous invite à reprendre la route vers la fraternité, le refus de l'exclusion, l'accueil des plus fragiles et des laissés pour compte. Dans la seconde lecture, saint Paul nous recommande de marcher dans l'amour. Dans ses diverses lettres, il parle souvent de course. Cette marche dans l'amour c'est comme une haute montagne qu'il nous faut escalader les uns avec les autres. Nous devons laisser au bas de cette montagne tout ce qui est "amertume, irritation, colère, éclats de voix, injures." Et n'oublions pas la rancune qui peut nous pourrir la vie pendant des mois et des années. En nous libérant de tout ce poids, nous pourrons nous laisser envahir par la fraîcheur des sommets : Soyez bons, ayez du cœur, pardonnez-vous mutuellement comme Dieu vous a pardonné dans le Christ.

    Dans l’Évangile, nous retrouvons Jésus face à la foule dans le désert. Il a vu tous ces gens fatigués et abattus comme des brebis sans berger. Il vient de leur donner la nourriture dont le corps a besoin ; mais il veut es mener à faire un pas de plus : "le pain descendu du ciel" c'est le plus beau cadeau que Dieu a fait à l'humanité. C'est Jésus lui-même qui se donne pour que nous puissions vivre éternellement. Nous n'avons rien fait pour le mériter. Si Dieu se donne à nous, c'est au nom de sa seule miséricorde. Nous n'avons qu'à tendre les mains pour l'accueillir dans la foi.

    Beaucoup n'ont pas cru à ce merveilleux cadeau. C'est encore vrai aujourd'hui. On comprend facilement pourquoi. Jésus se présente comme "le pain descendu du ciel", c'est-à-dire comme une nourriture. Il nous dit qu'il faut le manger. Venir à lui, croire en sa Parole, manger sa Parole, l'accueillir en nous comme celui qui vient, au plus intime de nous-mêmes, de la part de Dieu. Si nous allons communier pour puiser auprès du Christ la force nécessaire pour la mission qu'il nous confie tout au long de la semaine.

    Le problème, c'est qu'il y a aussi des nourritures trompeuses qui tendent à nous détourner de Dieu et de son Evangile. Nous vivons dans une société où la foi est souvent tournée en dérision. Les médias (journaux, radio, télévision, Internet) véhiculent le meilleur et le pire. C'est à chacun de discerner et de choisir ce qui nous nourrit, nous élève et nous fait vivre. En ce dimanche, nous sommes venus à Jésus. C'est lui qui nous accueille. Comme l'a écrit le pape François, il est "le visage de la miséricorde". A chaque messe, il vient à notre rencontre et il nous attend. C'est un rendez-vous d'amour qui est offert à tous.

    Alors oui, nous te prions, Dieu notre Père, ouvre le cœur de tes enfants à celui que tu leur as donné comme "Pain vivant descendu du ciel". Que grandisse en nous le désir de nous laisser attirer par toi. Amen

    Sources : Revues Feu Nouveau et Signes, une homélie pour l'année b (Amédée Brunot, Lectures bibliques des dimanches (A Vanhoye), Le visage de la Miséricorde (Pape François)

     

    Jean Compazieu, prêtre de l'Aveyron ( 09/08/2015)
     

    source http://preparonsdimanche.puiseralasource.org/
     
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  • Homélie du 18ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu 

    Le vrai Pain de vie

    Textes bibliques : Lire

    Les lectures bibliques de ce dimanche nous parlent de la situation dramatique de ceux qui sont tenaillés par la faim. C’était le cas pour les hébreux lorsqu’ils ont été libérés de l’esclavage d’Egypte. Sous la conduite de Moïse, ils se sont mis en marche vers la Terre promise. Mais en attendant, ils se retrouvent dans le désert et la vie y est dure. Ils se sont trouvés affrontés au manque de nourriture et à la faim ; le ton s’est mis à monter ; ils ont récriminé contre Moïse et Aaron. Ils regrettent les marmites et le pain qu’ils avaient à satiété en Egypte. Venir mourir dans le désert, ça n’a pas de sens.

     

    Ces récriminations, Dieu les entend. Et le livre de l’Exode nous donne la réponse de Dieu. En nous rapportant ces événements, les croyants qui ont rédigé ce livre veulent nous transmettre un message de la plus haute importance. Ils ne cessent de nous dire que, même dans les situations les plus difficiles, Dieu ne nous abandonne pas. Il faut lui faire confiance contre vents et marées. Le véritable bonheur c’est de suivre sa loi et son enseignement. C’est le pain que le Seigneur nous donne à manger ; et il est chaque jour à notre disposition.

    L’Evangile de ce dimanche vient compléter cet enseignement ; il fait suite au récit de la multiplication des pains ; Jésus vient de nourrir une foule affamée. Pour tous ces pauvres gens c’est quelque chose d’extraordinaire. Ils pensent avoir trouvé en lui le roi qui répondra à tous leurs besoins. Mais Jésus ne l’entend pas ainsi. Ce n’est pas sa mission. Il a beaucoup mieux à proposer. C’est important pour nous aussi : en effet, nos prières se limitent souvent à des demandes matérielles terre-à-terre. Nous oublions alors ce qui est bien plus important. Et c’est cela que Jésus voudrait nous faire découvrir.

    Tout d’abord, pour échapper à l’enthousiasme des foules, Jésus se retire sur « l’autre rive » du lac. Cette « autre rive » c’est un symbole biblique très important. Il ne s’agit pas seulement de l’autre côté. Passer sur « l’autre rive » c’est renoncer à la facilité et se mettre sur le chemin que Dieu nous montre. Jésus a renoncé à la royauté terrestre ; il n’a pas voulu des prestiges ni des honneurs. Il s’est retiré loin de la foule pour rejoindre son Père dans le silence et la prière.

    Les foules sont parties à la recherche de Jésus. Elles sont également passées sur l’autre rive. Mais elles se sont trompées de rive. Le vrai passage que Jésus attend de nous, c’est celui de la foi et de l’amour. Il nous faut quitter la rive de notre confort et de nos certitudes et rejoindre celle de la vérité de l’Evangile. Ceux et celles qui ont répondu à l’appel du Christ ont renoncé à une vie facile. La grande priorité ce n’est pas les biens que nous possédons ni ceux que nous voulons posséder. Jésus voit tous ces gens qui travaillent dur pour leur nourriture corporelle. Or c’est « une nourriture périssable pour une vie périssable ». Aujourd’hui, il voudrait leur révéler une autre nourriture, un pain « venu du ciel » pour la Vie Eternelle.

    C’est là que Jésus voudrait les éveiller à cet autre pain. Il nous parle du « vrai pain », « le pain de Dieu », « le pain de vie », « le pain venu du ciel ». Ce n’est pas comme la manne que les anciens ont mangée dans le désert au temps de Moïse. Le seul vrai pain, c’est Jésus. Il est le pain du ciel, celui qui donne la vie. Cette nourriture largement offerte à tous c’est d’abord la parole de Jésus : « L’homme ne vit pas seulement de pain mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu (Dt. 8. 3). Jésus est également nourriture par son Corps et son Sang donnés en nourriture lors de la célébration Eucharistique.

    Actuellement, le même Christ continue à nous révéler notre faim et notre soif d’absolu. Il voit tous ces jeunes et moins jeunes qui courent vers les plaisirs que procure la société de consommation, la drogue, l’alcool, les décibels. Il voit tous ces gens qui sont angoissés parce qu’ils ont perdu leur emploi. Leur grande douleur c’est que personne n’a besoin d’eux. Il leur manque un climat de tendresse et d’amour qui pourrait illuminer leur vie. Nous chrétiens, nous sommes envoyés pour témoigner de cet amour qui est en Dieu et le communiquer à tous ceux qui nous entourent.

    Saint Paul nous montre le chemin. Il invite les croyants de son temps et chacun de nous à se laisser guider par un esprit renouvelé. Les Ephésiens, auxquels il s’adresse, sont passés sur l’autre rive. Ils ont quitté leurs anciennes pratiques pour se mettre à la suite du Christ. . Leur foi en Jésus a fait d’eux des hommes nouveaux. Mais saint Paul sait que cette foi est encore fragile car ils vivent dans un monde païen. Nous aussi, nous pouvons être atteins par l’esprit païen de notre temps. C’est ce qui se passe quand nous donnons la première place à l’argent et aux satisfactions matérielles. Mais le Seigneur veille ; il nous appelle inlassablement à revenir vers l’autre rive. C’est là qu’il nous attend. Il nous destine à partager sa vie.

    En ce jour, nous venons vers toi Seigneur. Toi seul peux nous guider sur le chemin de la vraie conversion. Garde-nous fidèles à tes paroles car elles sont celles de la Vie Eternelle. Amen

    Sources : Revues Signes et Feu Nouveau ; La Parole de Dieu pour chaque jour (V. Paglia) ; Pensées sur l’Evangile de Marc (C. Schonborn) ; Homélies pour l’année B (Amédée BRUNOT) ; dossiers personnels…

     

    Source http://dimancheprochain.org
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  • Homélie du 17ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu 

     

    Cinq pains et deux poissons

     

    Textes bibliques : Lire ici

    Quand nous lisons les textes bibliques de ce dimanche, nous sommes impressionnés par la place donnée aux chiffres : 20 pains d’orge pour cent personnes, cinq pains et deux poissons pour cinq mille hommes, douze paniers pleins de miettes… Et comment ne pas penser à d’autres chiffres qui en disent long : des centaines de milliers de tués dans les guerres, des millions d’affamés dans le monde, des dizaines de millions d’euros pour le transfert d’un footballeur. Ces chiffres nous dispensent de paroles ; ils deviennent parole. D’un côté c’est le cri d’admiration devant le miracle ; de l’autre, c’est l’horreur.

     

    Ces chiffres nous en disent plus qu’un simple calcul mathématique. Dans les lectures bibliques de ce dimanche, ils nous montrent la disproportion entre la nourriture disponible et les besoins énormes : « Il y a là un jeune garçon qui a cinq pains d’orge et deux poissons, mais qu’est-ce que cela pour tant de monde ? » Nous aussi, nous sommes affrontés aux mêmes questions : devant toutes les catastrophes meurtrières, devant les guerres et les famines, nous nous sentons désemparés et impuissants : que pouvons-nous faire?

    Et c’est là qu’il nous faut revenir à l’Evangile et regarder ce que fait Jésus. En ce jour, il nous propose de revoir d’une autre manière notre table de multiplication. Tout d’abord, il accepte le modeste goûter d’un enfant. Rien n’aurait été possible si cet enfant n’avait accepté de tout donner. Dieu a besoin de nos gestes de partage pour réaliser de grandes choses. C’est ainsi que les cinq pains et les deux poissons ont servi à nourrir cinq mille hommes. Une précision : le pain d’orge c’est celui des pauvres. C’est avec ce pain des pauvres qu’il nourrit toute cette foule. Il fait totalement confiance à Dieu. Il sait que tout est possible pour Dieu.

    Cet évangile nous renvoie à l’actualité de notre monde Comment ne pas penser à la famine qui ravage une grande partie de l’humanité ? Beaucoup se posent la question : Où est Dieu dans le Sahel ? Et même dans nos pays occidentaux, beaucoup n’ont pas le minimum pour survivre. Alors, nous nous sentons désemparés et impuissants devant l’immensité des besoins. Mais la parole de Jésus est toujours là dans l’évangile de Marc : « Donnez-leur vous-mêmes à manger ! » Il suffit du peu que nous avons, un peu d’amour, un peu de biens matériels et un peu de disponibilité pour vaincre la faim, celle du corps et celle du cœur. Ce peu, nous le remettons entre les mains du Seigneur. C’est avec cela qu’il peut réaliser de grandes choses.

    Une autre question se pose : Jésus a nourri les foules un jour. Mais le lendemain, elles continueront à avoir faim. Elles se retrouveront dans une situation tout aussi misérable. Alors pourquoi Jésus a-t-il fait de tels actes sans rien changer aux situations ? Quand on veut lutter contre la famine, on ne se contente pas de donner à manger. On agit, en lien avec les organismes de solidarité, contre les causes qui provoquent la famine. Mais le but de Jésus n’est pas de changer les situations ; il est de changer le cœur les hommes. C’est aux hommes renouvelés par l’Evangile d’opérer les redressements nécessaires. Quand on est imprégné du message d’amour du Christ, plus rien ne peut être comme avant. L’important c’est que nous donnions le meilleur de nous-mêmes en lien avec ceux qui organisent la solidarité, Secours Catholique, CCFD et autres. Ce sont nos gestes d’amour et de partage qui font la valeur de notre vie.

    En voyant Jésus devant ces foules, nous pensons à Moïse face au peuple des Hébreux. Nous nous rappelons qu’il l’avait conduit à travers le désert pour le guider vers la Terre promise. Jésus conduit l’humanité toute entière de l’autre côté du lac, vers le Père. Il nous appelle à le rejoindre sur la montagne pour vivre de l’alliance nouvelle et devenir enfants de Dieu. Il se présente à tous comme le vrai libérateur. Il est Celui qui nous fait passer de l’esclavage du péché à la vraie liberté, des ténèbres à la Lumière, de la mort à la Vie. C’est ainsi que la multiplication des pains est bien plus qu’un miracle ; c’est un signe qui nous parle de Dieu.

    En lisant cet évangile, nous ne devons pas nous limiter au pain matériel. Bien sûr, ce pain est nécessaire pour notre vie. Mais le Christ voudrait nous inviter à faire un pas de plus. Il nous dit que Dieu est présent dans toutes les réalités et les événements de notre vie. C’est dans la foi que nous le rencontrons. Nous vivons de son amour. Autrefois, il a multiplié les pains. Ce geste est le signe de la multiplication de l’amour qu’il continue à réaliser en nous. Il nous envoie pour le distribuer à tous ceux et celles qui ont faim d’amour. Ainsi, il dépend de nous que le miracle ne s’arrête jamais, le miracle de l’amour entre les hommes.

    « Nous sommes là, au cœur de la vie avec Dieu, au cœur de la vie de Dieu. »  En ce dimanche, c’est lui qui nous rassemble autour de la table du Christ ressuscité pour partager son pain. Nous le supplions : « mets en nous ton Esprit Saint pour que nous entrions dans ton amour. » Amen

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    Sources : Revues Signes et Feu Nouveau ; La Parole de Dieu pour chaque jour (V. Paglia) ; lectures d’Evangile d’un vieux prêtre de Montpellier ; Pensées sur l’Evangile de Marc (C. Schonborn) ; Homélies pour l’année B (Amédée BRUNOT) ; dossiers personnels…
     

    Source http://dimancheprochain.org
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  • Homélie du 16ème dimanche du Temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu

       « Venez à l’écart et reposez-vous un peu »

     

    Image hébergée par servimg.com Textes bibliques : Lire

    Les textes bibliques de ce dimanche commencent par une terrible accusation contre les responsables politiques d’Israël. Leur mission était de rassembler le peuple dans la paix et l’unité. Mais c’est le contraire qui arrive. Ils n’ont cherché que leurs intérêts personnels. Ils se sont enrichis au détriment des plus pauvres. C’est à cause d’eux que le peuple est dispersé. 

    Mais le prophète annonce une bonne nouvelle : Dieu reste fidèle. Il n’abandonne pas ses enfants trompés par ces hommes sans conscience. Comme au temps de Moïse, il a vu la misère de son peuple. Il annonce qu’il rassemblera lui-même ses brebis dispersées. Il laisse entrevoir la venue d’un Pasteur unique, le fils de David. Ce sera le Christ. Avec lui, la bonne nouvelle sera annoncée aux pauvres, aux exclus, aux prisonniers, aux malades… C’est lui qui refera l’unité du peuple de Dieu.

    A travers ce texte biblique, le prophète nous adresse un message de la plus haute importance. La principale priorité de notre Dieu n’est pas que nous lui organisions de magnifiques cérémonies. Ce qu’il veut, c’est d’abord le bonheur de son peuple, c’est le droit et la justice pour tous. Il attend de nous que nous vivions ensemble comme des frères, solidaires les uns des autres. Il est impossible de parler de Dieu en oubliant les autres. Plus tard, Jésus dira à ses disciples que c’est à notre amour que nous serons reconnus comme disciples. Saint Paul nous le dira à sa manière : « Si je n’ai pas l’amour, je ne suis rien. » Le grand désir de Dieu c’est que chacun soit respecté et vive pleinement en paix.

    Dans sa lettre aux Ephésiens, saint Paul nous apporte un éclairage nouveau sur le Christ et sa mission. Il se présente à tous comme le grand rassembleur. Par son sacrifice, il réalise l’unité du genre humain brisée par le péché. Il a abattu « le mur de la haine » que certains hommes avaient élevé pour défendre leurs privilèges. Dieu qui aime tous les hommes veut que nous arrivions à nous rassembler et à nous aimer. L’unité finale sera le fruit d’un tel amour. Dès maintenant, nous sommes invités à nous tourner vers la croix du Christ. Elle unit le ciel et la terre. Elle attire tous les hommes à lui.

    Dans l’Evangile, nous voyons Jésus qui vient d’associer ses apôtres à sa mission de pasteur. Il les a envoyés prêcher, chasser les démons, soulager les malades. Quand ils reviennent, ils lui rapportent tout ce qu’ils ont fait et enseigné. Jésus les entend. Il les invite à venir à l’écart pour un temps de repos. C’est dans le silence et la prière que lui-même se repose. Et de nos jours, nous voyons de plus en plus de gens qui cherchent cette forme de repos dans les monastères. Ce sont des lieux de ressourcement très appréciés.

    Mais nous voyons que tout ne se passe pas comme prévu. Au lieu du silence et du désert, c’est une immense foule qui cherche à voir Jésus, à le toucher et à l’entendre. Le Christ voit ces foules, celles de son temps, et celles d’aujourd’hui. Il est saisi de pitié car elles sont comme des brebis sans berger. Alors, il prend lui-même le relai et se met à les enseigner longuement. Contrairement aux mauvais pasteurs décrits par le prophète Jérémie, il se dépense corps et âme. Lui-même nous dit qu’il est venu pour « chercher et sauver ceux qui étaient perdus ».

    Cet Évangile est d’une actualité brulante : nous vivons dans un monde blessé par les guerres, les violences, le désespoir. Beaucoup ont perdu leurs repères. Mais le Seigneur est là. Avec lui, il n’y a pas de situation désespérée. Il veut nous aider à retrouver un sens à notre vie. Il ne veut pas que nous soyons perdus, sans savoir où nous allons. Il vient nous apporter la lumière de sa présence, la chaleur de son amour. Avec lui, nous avançons vers toujours plus d’amour. N’oublions jamais, Jésus « berger de toute humanité » est amour. Il n’est qu’amour.

    Cette bonne nouvelle doit être annoncée au monde entier. C’est notre mission et notre responsabilité. Nous sommes envoyés pour être porteurs de joie et d’espérance auprès de tous les blessés de ce monde.

    L’évangile de Marc ne nous dit pas le contenu du long sermon de Jésus ce jour-là. Mais nous le devinons : Pendant cinq dimanches, nous allons écouter le plus long sermon de Jésus, celui sur le Pain de Vie. Seigneur, nous te prions : Que cette Eucharistie nous aide à changer notre regard sur toi, sur notre monde et sur nous-mêmes.

    Télécharger « 16ème dimanche du Temps ordinaire.pdf »

    Sources : Revues Signes et Feu nouveau – Homélies pour l’année B (A. Brunot) – Lectures d’Evangile d’un vieux prêtre de Montpellier – Guide Emmaüs des dimanches et fêtes (JP Bagot) – Homélies des dimanches (L. Soulier)

    source http://dimancheprochain.org/

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  • Homélie du 15ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu

    Appelés et envoyés

    Homélie du 15ème dimanche du temps ordinaire - 12 juillet 2015

     

    Textes bibliques : Lire

    « Nul n’est prophète dans son pays ». Jésus a donc quitté la synagogue de son village. Quelques siècles plus tôt, le prophète Amos avait été chassé de son pays et de son temps. Vingt siècles plus tard, de nombreux chrétiens doivent quitter leur région parce qu’ils y sont persécutés, ou simplement parce qu’à cause de leur foi, ils ne peuvent trouver du travail. 

    La première lecture nous parle du prophète Amos. Il n’est pas le bienvenu dans le sanctuaire de Béthel. Ses paroles sur le droit et la justice dérangent les affaires du prêtre Amazias. Quand on dénonce des « magouilles », il faut s’attendre à des représailles. Amazias voudrait neutraliser Amos et le renvoyer d’où il vient. Mais Amos lui répond que c’est Dieu qui l’a appelé et envoyé. En écoutant cette lecture, nous nous disons  qu’il faudrait aujourd’hui des prophètes comme Amos. Ils auraient beaucoup à dire contre tous ces politiques véreux, ces commerçants tricheurs, ces juges achetés. Notre pape François a des paroles très fortes pour dénoncer tout ce qui détruit l’homme. La Parole de Dieu passe avant tout. Elle ne peut être enchaînée par aucun ordre établi, aucune politique. Dieu  ne peut supporter de voir ses enfants souffrir des injustices, de la violence et de l’intolérance.

    L’apôtre Paul a lui aussi été saisi par le Seigneur pour annoncer l’Évangile. Aujourd’hui, il rend grâce au Seigneur pour le chemin parcouru. Toute sa vie et tout son être sont vraiment imprégnés de cet amour qui est en Jésus. Cette lecture est un hymne au Christ qui nous a comblés de ses bénédictions. Il nous a obtenu le pardon des péchés. Il nous a dévoilé le mystère de la foi. Il nous a donné la sagesse et l’intelligence pour le comprendre. Il nous a donné l’Église pour garder le message et guider notre marche. Cet hymne s’adresse aussi à nous aujourd’hui  pour nous aider à aimer le Christ et l’Église. Le Christ est là au cœur de nos vies. Il ne cesse de nous envoyer pour être témoins de son amour.

    Dans l’Évangile, nous lisons que Jésus envoie ses disciples deux par deux sur les routes du monde. Ils doivent partir avec un minimum d’équipement. Il est inutile de s’encombrer de choses secondaires. Le vrai missionnaire doit s’attacher à l’essentiel. Rien pour séduire, rien pour attirer, simplement aller à la rencontre des gens pour annoncer la bonne nouvelle, et surtout ne jamais oublier que le Seigneur se sert de ce qui est faible pour réaliser des merveilles.

    L’envoi des Douze par Jésus n’est pas seulement l’envoi des apôtres. Le chiffre 12, nombre des apôtres choisis par Jésus, évoque les douze tribus d’Israël. C’est donc le peuple de Dieu tout entier. A travers les  Douze, c’est toute l’Église que Jésus envoie en mission. Nous sommes tous concernés. Et pour comprendre ce que le Seigneur attend de nous, il nous faut revenir à l’Évangile : « Etant partis, ils prêchèrent qu’il fallait se convertir, et ils chassaient beaucoup de démons, faisaient des onctions d’huile sur les malades et les guérissaient » (Marc 6/12-13).

    Prêcher qu’il faut se convertir, ce n’est pas seulement faire des sermons, c’est profiter de toutes les occasions pour annoncer l’Évangile. Cette annonce se fait d’abord par le témoignage d’une vie évangélique. Si notre vie n’est pas en accord avec ce que nous voulons annoncer, c’est un mensonge. Bien sûr, la Parole sera toujours nécessaire. Mais elle ne sera pas nécessairement la vocation de tous. Par contre, tous les chrétiens sont appelés à donner le témoignage d’une vie en accord avec l’Évangile. S’ils appellent à la conversion, ils doivent commencer par eux-mêmes. Tout cela se trouve résumé dans cette parole de Jésus : « Convertissez-vous et croyez à ‘Évangile » (Marc 1/5)

    « Chasser les démons… » Nous pensons aux exorcistes qui ont reçu cette mission. Jésus est venu vaincre les puissances du mal. Mais il ne veut pas le faire sans nous. Il veut nous associer à son combat contre le mal. Il met en nous sa puissance d’Amour, sa puissance de sainteté. Il nous envoie pour lutter avec lui contre tout ce qui empêche l’homme d’être à l’image de Dieu.

    Faire des onctions d’huile sur les malades pour les guérir… Nous pensons bien sûr à l’huile du sacrement des malades. Dans ce cas, c’est le prêtre qui est appelé. Mais nous ne devons pas oublier que cet appel à entourer les malades s’adresse à tous les baptisés. Il s’agit d’être là auprès de celui qui souffre, prendre le temps de l’écouter et de le réconforter. Si nous allons vers eux avec Jésus et Marie, nos visites deviennent des visitations. Tous ne sont pas guéris physiquement, mais quand on est rempli de l’amour qui est en Dieu, ça change tout.

    En ce jour, Seigneur, tu veux nous ramener à l’essentiel. Libère nous de tout ce qui nous encombre. Que la force de ta parole et le souffle de ton Esprit nous rendent disponibles pour être les témoins et les messagers de ton message d’amour et de réconciliation.

    Télécharger « Appelés et envoyés.pdf »

    Sources : revues Signes et Feu Nouveau – Au service de la Parole (Bernard Prévost) – Lectures d’Évangile d’un vieux prêtre de Montpellier – Guide Emmaüs des dimanches et fêtes (JP Bagot) – Homélies Année B (A. Brunot) – Homélies du dimanche (Mgr Léon soulier) – Homélies de l’année liturgique B (S. Faivre).

    source http://dimancheprochain.org

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  • Homélie du 14ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu

    « Il n’y a rien de nouveau sous le soleil. »

     Image hébergée par servimg.comTextes bibliques :  Lire

    Les trois textes bibliques de ce dimanche ont un point commun. Ils nous montrent la faiblesse de celui qui parle de la part de Dieu. C’est le cas du prophète Ezéchiel (1ère lecture). Aujourd’hui, nous le trouvons à un moment dramatique de l’histoire de Jérusalem. Les représentants des forces actives du pays ont été déportés à Babylone. Le prophète, lui aussi déporté, est appelé par Dieu. Il est envoyé vers son peuple rebelle ; il devra faire preuve d’audace : « Qu’ils écoutent ou qu’ils n’écoutent pas, ils sauront qu’il y a un prophète au milieu d’eux qui les appelle à la conversion. 

    Le même Seigneur continue à envoyer  des apôtres pour appeler à la conversion. Leur message n’est pas toujours bien reçu. Ces envoyés sont souvent tournés en dérision. Dans de nombreux pays, ils sont victimes de la haine et de  la violence des persécuteurs. Mais rien ni personne ne peut les empêcher de rendre compte de l’espérance qui les anime. La Parole de Dieu doit être annoncée à temps et à contretemps dans le monde entier. C’est notre mission à tous en tant que chrétiens baptisés et confirmés.

    Dans sa deuxième lettre aux Corinthiens, l’apôtre Paul nous décrit les vraies conditions de son apostolat. Il a reçu des révélations exceptionnelles. Mais il est accablé de difficultés et d’humiliations : insultes, faiblesses, contraintes, persécutions, situations angoissantes… A cela s’ajoutent de graves problèmes de santé. Bien sûr, il a demandé au Seigneur de l’en libérer car il n’en peut plus. Mais le Seigneur lui a répondu : « Ma grâce te suffit ». Paul découvre ainsi que la puissance de Dieu agit dans sa faiblesse à lui. C’est important pour l’apôtre d’aujourd’hui : il doit être habité par cette confiance en Dieu. Il n’est pas seul dans cette mission. Le principal travail, c’est Dieu qui le fait dans le cœur de ceux qu’il met sur notre route.

    Dans l’Évangile, nous voyons Jésus qui est affronté au manque de foi des habitants de son village. Il vient de leur annoncer que l’Esprit de Dieu repose sur lui, qu’il est envoyé pour annoncer la bonne nouvelle aux pauvres… Pour ses compatriotes, ces paroles ne sont pas acceptables. Pour qui se prend-il ? Ils l’ont vu grandir et devenir charpentier. Certains ont bénéficié de ses services. De quoi se mêle-t-il en enseignant dans la synagogue ? Ce qu’on lui reproche, c’est de dire la Parole de Dieu sans être qualifié pour cela. Il n’a pas fait d’étude de rabbin ou  de scribe. Il est un simple laïc.

    Voilà donc le Christ empêché d’être reconnu comme Messie. « Il est venu chez les siens et les siens ne l’ont pas reçu ». Nous n’avons pas à les juger. Nous aussi, nous sommes souvent rebelles quand on vient nous parler de la part de Dieu. Mais rien ni personne ne peut arrêter l’annonce de la bonne nouvelle. Devant ce refus, Jésus est parti vers les villages voisins. Les messagers de l’Évangile n’ont pas à être découragés si on refuse de les écouter et de les accueillir. Comme Jésus, ils doivent partir annoncer l’Évangile ailleurs car tous doivent l’entendre.

    Le problème des auditeurs de Jésus, c’est qu’ils étaient enfermés dans leurs certitudes et leurs traditions. C’est souvent vrai pour nous aussi. Nous pensons savoir beaucoup de choses sur Dieu. Mais ce que nous pouvons en dire sera toujours insignifiant par rapport à ce qu’il est réellement. La foi n’est pas d’abord une affaire de connaissances et de savoir. Elle est surtout une affaire de questionnement spirituel : Qui est Jésus pour nous ? Voilà la question fondamentale que nous trouvons tout au long de l’Évangile de saint Marc. Et la réponse nous est donnée au pied de la croix par le centurion païen : « Vraiment cet  homme était Fils de Dieu. »

    Comme le prophète et comme Paul, nous avons conscience de nos faiblesses. Mais le Seigneur compte sur nous pour être les messagers de la bonne nouvelle. Nous pouvons penser à la merveilleuse réplique de sainte Bernadette de Lourdes : « Je ne suis pas chargée de vous faire croire mais de vous dire. » Malgré notre faiblesse, le Seigneur compte sur nous pour être ses porte-paroles. Dans nos diverses rencontres, nous sommes appelés à rendre compte de l’espérance qui nous anime. Nous avons des valeurs à défendre, le partage, la solidarité, le respect de la digité des personnes, surtout les plus faibles. C’est à notre amour que nous serons reconnus comme disciples du Christ.

    Avant de nous lancer dans la mission, nous te prions Seigneur : envoie-nous ton Esprit Saint. Qu’il vienne nous rappeler ce que tu as dit. Qu’il nous apprenne à reconnaître que tu nous précèdes dans le cœur de ceux et celles que tu mets sur notre route. Seigneur, sois avec nous pour que nous soyons de vrais témoins de ton amour.

    Télécharger « Homélie du 14ème dimanche du temps ordinaire.pdf »

    Sources : Revues Feu Nouveau et Signes – Ta Parole est ma joie (J. Proux) – Homélies des dimanches B (Mgr Léon Soulier) – Guide Emmaüs des dimanches et fêtes (JP Bagot) – Homélies pour l’année B (A Brunot)

    Source http://dimancheprochain.org/
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  • Homélie du 12ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu

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    Textes bibliques : Lire

    Pour comprendre ces textes d’aujourd’hui, il faut savoir que dans le monde de la Bible, la mer c’est le repère des forces du mal. Dans la première lecture, nous voyons Job qui est très douloureusement éprouvé par ce mal. Dieu lui répond en affirmant sa puissance sur la mer, et, à travers elle, sur tout ce qui détruit l’homme. Si nous lisons la suite de ce récit, nous découvrons que Job va retrouver une situation encore plus belle que celle qu’il avait au début. Comme Job, les hommes peuvent crier leur souffrance vers Dieu. La bonne nouvelle c’est qu’il ne nous laisse pas désespérés. Il vient vers nous. 

    Dans la seconde lecture, saint Paul nous invite à faire un pas de plus. En venant dans le monde, le Christ a pris sur lui toutes nos souffrances et nos péchés. Toute la vie de Paul a été transformée par la découverte de ce Jésus qui est mort pour tous les hommes en portant sur lui le poids du mal. Notre situation s’en trouve totalement modifiée. Si Jésus est mort pour nous, nous n’avons pas le droit de vivre enfermés dans notre égoïsme. Nous devons accueillir la vie nouvelle qu’il nous a obtenue par sa Passion et sa mort. C’est une vie essentiellement caractérisée par un immense amour.

    Dans l’Evangile, nous voyons Jésus qui invite ses disciples à passer vers « l’autre rive ». Nous devons comprendre ici que cette « autre rive » ce n’est pas seulement l’autre côté de la mer. C’est d’abord celle du monde païen. Jésus veut le rejoindre là où il en est pour le libérer des puissances du mal et lui annoncer la bonne nouvelle de l’Evangile. C’est une manière de dire qu’il n’est pas venu pour le seul peuple d’Israël mais aussi pour tous les hommes du monde entier. Il veut que tous aient la vie en abondance.

    En lisant cet Evangile, nous pensons aux nombreux prêtres, religieux, religieuses et laïcs qui ont répondu à cet appel du Christ. Ils ont quitté leur famille, leurs amis, leur pays pour aller vers l’inconnu. Ils ont traversé les océans pour annoncer Jésus à des peuples qui ne le connaissaient pas. Et actuellement, nous voyons des prêtres Africains, Indiens ou autres qui ont également quitté leur pays pour venir nous évangéliser. La bonne nouvelle doit être annoncée à tous. Elle est en priorité pour les pauvres, les exclus, les malades, les prisonniers. Dieu les aime tous tels qu’ils sont, et il veut leur salut.

    Quitter son pays pour rejoindre « l’autre rive » cela suppose une grande confiance. L’Evangile nous parle de la tempête et de la peur panique des disciples. En calmant cette tempête, le Christ affirme sa victoire sur les forces du mal. Il faut savoir que saint Marc écrit son Evangile bien après la résurrection du Christ (vers les années 60 – 70). Il s’adresse à des chrétiens persécutés et désemparés par cette tempête qui les accable. L’Eglise est un peu comme la barque de Pierre qui est en train de sombrer. Alors, ils appellent au secours : « Sauve-nous ! Nous périssons. » C’est aussi la prière de nombreux chrétiens d’aujourd’hui qui subissent la violence et la persécution. Mais Jésus est là et avec lui, les puissances du mal n’ont pas le dernier mot.

    Si nous voulons rester fidèles à l’Evangile, nous serons exposés aux difficultés de notre temps : nous aurons à lutter contre le racisme, à prendre la défense des opprimés, à faire preuve de solidarité avec les plus pauvres. En affrontant le mal, les chrétiens peuvent se mettre en danger ou être tournés en dérision.  Mais ils se rappellent qu’avec Jésus, il n’y a rien à craindre car il a vaincu toutes les formes de tempêtes. Avec lui, nous pouvons affronter les mêmes combats contre le mal et maîtriser toutes les tempêtes, celles de l’égoïsme, de la haine, de l’injustice et de la violence. Avec lui, nous avons la ferme assurance que c’est l’amour qui triomphera.

    En ce jour, nous pouvons faire nôtre cette prière du chanteur Raymond Fau :
    Tu es là au cœur de nos vies
    Et c’est toi qui nous fais vivre
    Tu es là au cœur de nos vies
    Bien vivant, ô Jésus-Christ.

    Sources : Revues Signes et Feu Nouveau, Guide Emmaüs des dimanches et fêtes (JP Bagot), Ta Parole est ma joie (J. Proux), Lectures bibliques des dimanches (A. Vanhoye, site des ADAP, Sous le figuier avec Nathanaël

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  • Homélie de la fête de la Pentecôte

    Abbé Jean Compazieu

    Un ouragan…

    Image hébergée par servimg.comTextes bibliques (Messe du jour) : lire

    En ce 5Oème jour après Pâques, nous célébrons la fête de la Pentecôte. Nous savons, nous chrétiens que c’est le don de l’Esprit Saint aux apôtres puis à toute l’Église. Ils étaient tous là, la Vierge Marie, les apôtres, enfermés dans une pièce appelée Cénacle. Soudain, ils entendirent un bruit pareil à celui du vent, et ils virent des langues de feu se poser sur eux. C’est la promesse de Jésus qui se réalise. Jeunes et anciens sont pris dans l’ouragan de l’Esprit Saint. Ils sont propulsés dehors pour témoigner des merveilles de Dieu. 

    C’est important pour nous. L’Esprit Saint ne veut pas que  nous nous installions dans une Église « à air conditionné ». Notre pape François ne cesse de nous le rappeler : nous avons à témoigner des merveilles de Dieu jusque dans les périphéries. L’Esprit Saint qui nous est donné en vue de cette mission est comme un ouragan qui balaie toutes nos peurs. Notre Pentecôte à nous fut le jour de notre confirmation. Pour notre diocèse, c’est l’ouverture du synode qui durera jusqu’en 2017. Depuis le Concile Vatican II, certains sont pris de vertige par une si rapide oxygénation. Rassurons-nous. Pierre a ouvert la fenêtre et il nous dit : « C’est la Pentecôte. » Faisons confiance l’Esprit Saint : Il apporte à l’Eglise de Jésus Christ une bouffée d’air frais. Il y chasse l’odeur de renfermé et de naphtaline dans laquelle nous avons trop tendance à nous installer.

    En réponse à ce cadeau merveilleux, nous ne pouvons que rendre grâce au Seigneur. Le psaume 103 nous invite précisément à la louange : « Tu envoies ton souffle… Tu renouvelles la face de la terre… » Nous rendons grâce au Seigneur pour toutes ses merveilles, celles d’autrefois et celles d’aujourd’hui. La Pentecôte c’est la naissance d’une nouvelle création. Cela a commencé par le brassage entre Juifs, Parthes, Mèdes, Elamites…. Tous les entendaient proclamer dans leur langue les merveilles de Dieu.  Nos assemblées dominicales sont aussi un brassage de gens très divers. Un enfant du catéchisme disait : « Dans ma classe, il y en a qui sont blancs, d’autres noirs ; il y en a un qui est d’Asie ; d’autres sont arabes. Il y en a qui disent : ‘Ce n’est pas normal, il devrait n’y avoir que des Français’. Moi je crois que si Dieu a fait l’arc-en-ciel avec des couleurs différentes, c’est qu’il aime ça. » Actuellement, dans le monde entier, tous entendent le message de Dieu dans leur langue. Et cette langue n’est rien d’autre que celle de l’amour qui est en Dieu.

    Quand on a reçu l’Esprit Saint, plus rien ne peut être comme avant dans notre vie. Ce qui nous est demandé, c’est de vivre sous sa conduite et de nous laisser guider par lui. Marcher sous la conduite de l’Esprit Saint, c’est le laisser agir en nous. Il est la seule source spirituelle capable d’arroser notre cœur. L’Esprit Saint est une force qui nous transforme. Elle nous donne amour, joie paix, patience, bonté, bienveillance, foi. C’est grâce à lui que nous pourrons nous ouvrir à Dieu.

    L’Évangile fait partie du discours de Jésus après la Cène, au soir du Jeudi Saint. Mais il a été écrit après Pâques, et cela change tout. L’Esprit que Jésus promet à ses disciples sera leur défenseur contre le mal. Comme lui, ils auront à souffrir de la persécution. Ils seront conduits devant les tribunaux. Mais le Seigneur ne les abandonne pas. Grâce à lui, ils pourront parler avec assurance devant ceux-là même qui ont fait mourir Jésus sur la croix. Il suffit de relire le livre des Actes des Apôtres pour se rendre compte de la force de ce témoignage.

    Comme au temps des apôtres, l’Esprit Saint est toujours agissant dans le monde d’aujourd’hui. Il est le défenseur des chrétiens persécutés. Nous savons qu’ils sont de plus en plus nombreux dans le monde. Nous pensons à tous ceux du Moyen Orient, de l’Afrique, de l’Asie et de nombreux pays. Le Seigneur nous assure de sa présence, tous les jours et jusqu’à la fin du monde. Il ne nous abandonne jamais, même dans les situations les plus désespérées. Rien ne peut l’empêcher de faire en sorte que le témoignage des chrétiens porte du fruit.

    Alors oui, Seigneur, envoie-nous ce Défenseur. Esprit-Saint, Toi qui es depuis toujours le maître de l’impossible, viens réaliser en nous tout ce qui t’est possible : fais revivre ce qui meurt, fais éclore ce qui germe, fais mûrir ce qui est tombé en terre. Que toute notre vie soit remplie de ton amour.

    Sources : revues Signes, Feu nouveau, Dimanche en paroisse, Homélies du dimanche (Mgr Léon Soulier), Homélies pour l’année B (Amédée Brunot)

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  • Homélie du 7ème dimanche de Pâques

    Abbé Jean Compazieu 

    Des témoins unis

     

     Textes bibliques : Lire


    Ce Jeudi 14 mai, nous fêterons l’Ascension de Jésus ressuscité. C’était sa dernière apparition à ses disciples. Il disparaît à leur regard. Sa mission terrestre est terminée. C’est celle des apôtres qui commence. Ils sont envoyés dans le monde entier pour annoncer la bonne nouvelle de l’Évangile. Le message a été transmis de génération en génération. Il nous appartient de prendre le relais pour le communiquer autour de nous dans nos familles, nos villages, nos quartiers. Rien ne doit arrêter l’annonce de la Parole de Dieu. Elle est pour le monde entier. 

    La première lecture nous montre que ce témoignage a besoin d’une communauté organisée. Judas n’est plus là. Il faut le remplacer par un témoin de la résurrection de Jésus. Le choix de ce nouvel apôtre ne se fait pas par élection mais par appel à l’Esprit Saint. L’Église de Jésus Christ ne saurait être considérée comme un groupe humain. Sa mission est de retransmettre au nom de Dieu l’Évangile du Christ. C’est donc à l’Esprit Saint qu’il appartient de désigner Matthias. Il est toujours présent dans la vie de son Église. Il ne cesse d’éclairer notre route pour faire de nous des hommes et des femmes de foi.

    La seconde lecture est extraite de la première lettre de Saint Jean. Au moment où elle est écrite, des sectes viennent semer la zizanie en proposant des interprétations fausses de Jésus. Jean intervient pour rappeler une vérité fondamentale : Pour que notre témoignage soit crédible, il nous faut être en communion avec Dieu. On ne peut pas aimer Dieu sans aimer tous nos frères. Le message de l’Évangile ne peut être transmis que par des chrétiens unis par les liens de l’amour. Il nous faut donc rejeter les rivalités, les rancunes qui sont un contre-témoignage pour l’Église. Des chrétiens divisés qui n’arrêtent pas de se critiquer les uns les autres ne peuvent être crédibles. C’est à nos gestes d’amour, de partage et de solidarité que nous serons reconnus comme disciples.
    Dans l’Évangile, nous avons entendu la grande prière de Jésus au moment de passer de ce monde à son Père. Sa grande préoccupation n’est pas de savoir comment l’Église sera organisée ni comment les sacrements seront célébrés. Il sait que ce qu’ils vont mettre en place ne sera pas parfait, mais ce n’est pas cela qui le préoccupe le plus. Son grand souci, c’est qu’ils restent unis : « Qu’ils soient un comme nous-mêmes. » Comprenons bien, la grande mission des disciples du Christ, notre mission de chrétiens, c’est d’être les témoins authentiques de Dieu parmi les hommes.

    Nous sommes envoyés par Jésus pour communiquer au monde l’amour qui est en Dieu. Sa grande priorité, c’est les petits, les pauvres, les exclus, tous ceux et celles qui sont rejetés à cause de leur passé. A travers nous, c’est Dieu qui est là pour leur annoncer la bonne nouvelle et leur redonner joie et espérance. Comme Jésus, nous aurons à pardonner et à témoigner de l’amour de Dieu pour le monde. Cette mission ne pourra être accomplie que par des chrétiens unis.

    Pour parvenir à cette unité, il n’est pas question de chercher des compromis entre les idées des uns et des autres. Ce qui nous est demandé c’est de nous rassembler autour du Christ et de nous unir à sa prière. N’attendons pas d’être parfaits pour nous tourner vers lui. Lui-même nous invite à nous associer à sa prière pour l’unité de ses disciples. Nous connaissons bien nos fragilités, notre péché. Nous vivons dans un monde qui nous regarde vivre et qui ne pardonne pas les scandales dans l’Église. Alors, plus que jamais, nous nous unissons à la prière pour l’unité et la fidélité des siens. Nous accueillons l’amour qui est en Dieu pour qu’il transforme toute notre vie. Lui-même a prié pour que nous devenions l’amour.

    Cet appel nous rejoint aujourd’hui dans un monde qui souffre de la violence. Des hommes, des femmes et des enfants y sont persécutés et massacrés à cause de leur foi au Christ. Quand ils vont à la messe, le dimanche, ils ne savent pas s’ils reviendront vivants. Mais rien ne peut les séparer de cet amour qui est en Dieu.

    En ce dimanche, nous te prions Seigneur pour la réconciliation des peuples, la progression de la justice. Donne-nous force et courage pour travailler à la construction d’un monde plus juste, plus fraternel, un monde rempli de l’amour qui est en toi.

    Sources : Revues Signes, Feu Nouveau, Homélies du dimanche (Mgr Léon Soulier), Guide Emmaüs des dimanches et fêtes.

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  • NOTE : ERREUR plus tôt nous avons publié pour le 10 mai le 5e dimanche de Pâques

    Homélie du 6ème dimanche de Pâques

    Abbé Jean Compazieu 

    AIMEZ  Image hébergée par servimg.com

      Textes bibliques : Lire

    Les lectures bibliques de ce dimanche se résument en un mot : « AIMEZ ». C’est un commandement que nous trouvons tout au long de la Bible. Mais le livre des Actes des Apôtres (1ère lecture) nous rappelle que ce n’est pas gagné, même chez les chrétiens. Pour les juifs convertis au Christ, tout soldat romain était un ennemi national. Tout étranger était exclu de la plénitude de l’Alliance. Il était interdit à tout juif pieux de fréquenter la maison des païens. Les premiers chrétiens partageaient cette façon de voir. L’expansion de l’Évangile devait se traduire dans un premier temps par le rassemblement des douze tribus d’Israël. 

    Mais l’Esprit Saint fait voler en éclat cette barrière. Pierre doit intégrer dans la communauté des croyants un païen converti. L’Évangile de Jésus Christ est pour tous, même pour ceux qui sont très loin. C’est très important pour nous qui avons toujours tendance à juger ceux qui ne sont pas de notre bord. Il y a des paroles méprisantes et blessantes qui sont un obstacle à l’annonce de l’Évangile. Nous oublions que ces personnes ont la première place dans le cœur de Dieu. Elles sont son bien le plus précieux. En les rejetant, c’est contre Dieu que nous péchons.

    La lettre de saint Jean (2ème lecture) insiste fortement sur le grand commandement de l’amour : « Mes bien-aimés, aimons-nous les uns les autres puisque l’amour vient de Dieu ». C’est important pour nous d’entendre cet appel, surtout quand on est confronté aux divisions et aux disputes qui empoisonnent la vie chrétienne. L’amour du frère s’enracine dans l’amour dont Dieu nous aime. Il faut le dire et le redire : Dieu nous a aimés, il a aimé le monde pour que nous vivions de la vie divine. Il s’est offert en sacrifice pour le pardon des péchés. Il attend de nous une réponse qui soit à la mesure de son amour pour nous.

    L’Évangile nous rappelle les paroles de Jésus au joie du Jeudi Saint : « Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour. » Ces paroles sont le testament qu’il nous a laissé la veille de sa mort. Elles s’adressent aux apôtres mais aussi à chacun de nous aujourd’hui. Ce sont ses dernières volontés. Elles nous révèlent ce qu’il y a de plus profond en lui, ce qu’il nous confie de réaliser.

    Jésus tient à préciser que c’est un commandement nouveau. Ce qui est nouveau, ce n’est pas l’amour. Ce commandement de l’amour existait dans l’Ancien Testament, bien avant la venue de Jésus : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Avec l’Évangile de ce jour, nous faisons un pas de plus : « Aimez-vous les uns les autres COMME je vous ai aimés. » L’amour que nous devons avoir les uns pour les autres nous vient du Père par Jésus. Ce qui est premier, c’est cette affirmation : Dieu est amour. Cet amour, ce n’est pas une simple qualité de Dieu. C’est tout son être qui est amour.

    Quant à nous, nous ne sommes pas l’amour, mais nous avons en nous celui qui est l’Amour. C’est pour cette raison que saint Jean écrit : « celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu et Dieu demeure en lui. » On ne peut pas vivre sans cet amour qui est en Dieu Père, Fils et Esprit Saint. Et cet amour qui vient de Dieu, nous ne pouvons le vivre qu’en passant par les autres.

    Il nous appartient d’en tirer toutes les conséquences dans nos familles, nos villages, nos quartiers. Quand un chrétien va visiter une personne malade ou un prisonnier, c’est toujours au nom de cet amour qui est en Dieu. Il en est de même quand nous partageons avec les plus pauvres, ceux qui ont tout perdu. C’est toujours une réponse à Jésus qui nous commande de nous aimer les uns les autres. Aimer nous fait ressembler à Dieu.

    Bien sûr, quand nous parlons d’amour, il faut éviter les contrefaçons. Nous le savons bien : le verbe aimer comporte des nuances qui vont du sublime au sordide. L’amour vrai trouve sa source en Dieu. Il fait sans cesse le premier pas vers nous. C’est la croix du Christ qui nous le révèle. Elle nous le montre livrant son corps et versant son sang pour nous et pour la multitude. C’est ce don de Dieu qui nous rassemble chaque dimanche à la messe. Nous accueillons celui qui est l’Amour pour le porter aux autres.

    Seigneur, toi qui es l’Amour, nous te prions les uns pour les autres et pour notre monde. Rassemble-nous tous dans la paix de ton amour. Amen

    source http://dimancheprochain.org
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