• Homélie du Mercredi des Cendres

    Abbé Jean Compazieu

     Entrer en Carême Image hébergée par servimg.com 

     

     Textes bibliques : Lire

    Si vous demandez à des enfants ce qu’est le Carême, certains vous répondront : « On ne mange pas de viande… » D’autres ajouteront : « On ne mange pas de bonbons… » Des adultes qui pensent en savoir un peu plus feront le lien avec le Ramadan des musulmans. On se dit qu’il va falloir se priver et faire des sacrifices. Comme si la vie n’en imposait pas suffisamment aux siens. 

    En fait, le vrai Carême c’est tout autre chose. Les lectures bibliques de ce premier jour veulent nous aider à le réorienter vers son véritable but. Le carême n’a de sens que parce qu’il est une préparation à Pâques. Ce temps de préparation fait déjà partie de la fête. Nous sommes en marche vers la victoire de Pâques. Le Christ vainqueur de la mort et du péché veut nous y associer tous. Ces quarante jours sont comme une retraite joyeuse pour remettre le Christ au centre de nos vies. C’est en lui et avec lui que nous retrouverons la vraie joie.

    Ce carême s’ouvre par un appel de Dieu « tendre et miséricordieux… lent à la colère et plein d’amour » (1ère lecture). Le prophète Joël convoque le peuple à une célébration pénitentielle dans le jeûne, les larmes et le deuil. Il ne s’agit pas d’enfoncer la communauté dans son tort mais de l’aider à se relever. Chacun doit comprendre que Dieu est le seul vrai  but de toute vie humaine. Son amour est toujours prêt à pardonner. Il convient de faire le deuil de tout ce qui nous empêche d’aller à Dieu. Le sacrement du pardon nous sera proposé pour revenir vers le Seigneur et accueillir son amour.

    C’est aussi le même message que nous adresse saint Paul. Le Christ est venu dans le monde pour réaliser la réconciliation de Dieu avec l’humanité. Elle se réalise à travers la mort et la résurrection de Jésus.  Mais rien ne sera possible si le salut offert à tous n’est pas accueilli. C’est pour cela que Paul nous supplie : « laissez vous réconcilier avec Dieu ». C’est par la croix de Jésus que nous sommes sauvés. « Ne laissez pas sans effet la grâce de Dieu » (2Co. 6, 1). Accueillir cet appel peut nous entraîner à aller à contre-courant de l’opinion qui règne dans le monde. Mais nous, chrétiens, nous savons que le Christ est « Le chemin, la Vérité et la Vie. Lui seul a « les paroles de la Vie Éternelle ».

    L’Évangile nous renvoie à un autre aspect de cette conversion : il nous parle des pratiques du Carême : partager, jeûner, prier. C’est là que nous retrouvons notre capacité d’aimer Dieu et nos frères. Mais ces pratiques risquent d’être détournées de leur but premier. C’est ce qui arrive quand on agit pour se montrer et se faire estimer. Ces pratiques ne sont plus orientées vers Dieu mais vers nous-mêmes. C’est pour cette raison que le Christ nous recommande de sortir de cette hypocrisie.

    Tout au long de ce Carême, Jésus nous invite à le suivre sur la montagne pour accueillir sa Parole et nous en nourrir. Il nous rappelle qu’agir « comme des justes » c’est nous ajuster à Dieu. Si nous prions, si nous jeûnons, si nous partageons avec les plus pauvres, ce n’est pas pour nous faire admirer ni pour nous donner bonne conscience. La seule attitude qui convient. Il voit ce que nous faisons dans le secret et il nous le revaudra.

    Être authentique devant Dieu c’est tout faire pour mettre notre vie en accord avec son amour. La prière, le jeûne et le partage sont des moyens pour le retrouver en vérité. Tout au long de ce Carême, le Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement nous donnera des moyens concrets pour aider ceux qui ont faim à sortir de leur misère. A travers ce partage, nous disons quelque chose de l’amour qui est en Dieu.  Mais pour cela, nous avons besoin de puiser à la Source de Celui qui est L’Amour. C’est là le but du Carême. Nous vivons dans un monde qui s’agite beaucoup sans réfléchir. Un chrétien qui ne réagit plus est un chrétien en danger. Mais le Seigneur ne nous abandonne pas. Il nous appelle inlassablement à revenir vers lui de tout notre cœur. C’est maintenant le moment favorable, le jour du Salut. Que cette bonne nouvelle nous remplisse de joie !

    Apprends-nous, Seigneur, à être simples, à aimer comme toi. Apprends-nous à nous laisser habiter par ta présence et ta divine miséricorde. Amen

    Sources : Revues Signes, Feu Nouveau, Dimanche en paroisse, Carême à domicile, Homélies de l’année liturgique (Simon Faivre), Missel Communautaire (Michonneau)

    Source http://dimancheprochain.org
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  • Homélie du 6ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu

    Contaminés par l’Amour

    Homélie du 6ème dimanche du temps ordinaire - 15 fev. 2015

     

     Textes bibliques : Lire

    En écoutant la première  lecture, nous avons pu nous poser quelques questions : pourquoi des prescriptions aussi terribles face à la lèpre ? Pourquoi être obligé de porter des vêtements déchirés et de se présenter en tant qu’impur ? Il faut savoir que cette maladie était l’un des fléaux les plus redoutés du Moyen Orient. A l’époque, on ignorait la médecine et on ne voyait que la contagion. Il n’y avait d’autre solution que l’isolement. Le malade était donc « excommunié ». Il était exclu du camp ou de la cité.  

    Cette maladie redoutable était comme une image du péché, non par son origine mais par ses effets, la défiguration et la contagion. Nous, chrétiens, nous savons bien que l’image de Dieu en nous est abîmée par le péché. Il provoque une défiguration bien plus grave que celle de la lèpre. Notre complicité dans le péché est pire que la contagion de cette maladie. Il se propage bien plus vite.

    Mais avec Jésus, le mal n’a pas le dernier mot. Il ne craint pas de braver les interdits en touchant le lépreux. Cette liberté qu’il prend a sa source dans son amour pour Dieu et pour le prochain. C’est un amour sans frontière qui ne craint pas de bousculer les règlements. C’est ainsi qu’un jour,  Jésus guérit un infirme le jour du Sabbat. Il explique à tous que le Sabbat est fait pour l’homme et non l’homme pour le sabbat. C’est dans le même esprit que saint Augustin donne ce conseil : « Aime et fais ce que tu veux. » La liberté est servante de l’amour. C’est l’amour qui la rend authentique et vraie.

    Quand l’amour n’est entravé par rien ni personne, c’est lui qui devient contagieux. Et c’est ce qui arrive. Non seulement Jésus n’est pas contaminé par la lèpre mais c’est lui qui contamine le lépreux. L’humanité de Jésus est porteuse de vie divine. Elle est instrument du salut. Sa sainteté agit dans toute la race humaine. En touchant le lépreux, il met sa chair saine en contact avec la chair pourrie de l’excommunié.

    Du coup, c’est cette humanité qui est contaminée par la vie, la santé et la sainteté de Dieu. La contagion est inversée. Elle a joué dans le sens contraire. C’est la santé qui met en péril la maladie, la vie qui contamine la mort. L’amour l’emporte sur la haine. Voilà une bonne nouvelle pour  nous aujourd’hui. Comme ce lépreux, nous pouvons nous approcher de Jésus et le supplier : « Seigneur, prends pitié ! » Et il sera toujours là pour nous dire : « Je le veux, sois purifié. »

    On a dit que Jésus semble le premier étonné en découvrant la puissance de l’amour qui l’habite. Il demande impérativement au lépreux guéri de garder le secret. Mais nous savons bien qu’un secret c’est quelque chose qu’on ne dit qu’à une personne à la fois. Au bout d’un certain temps, tout le monde finit par le connaître. Si Jésus donne cette consigne c’est parce qu’il craint l’admiration des foules. Il ne veut pas qu’on le prenne pour un faiseur de miracles. Il ne cherche pas à faire du merveilleux pour en mettre plein la vue. Sa mission première c’est de « chercher et sauver ceux qui étaient perdus. »

    L’homme a donc été purifié. Sa lèpre a disparu. Il ne sera plus un exclu. Son être profond est réorienté et réhabilité. Il ne lui reste plus qu’à rencontrer le prêtre pour être réintégré dans sa communauté. Le grand message de cet Évangile c’est un appel à nous laisser toucher par cet amour infini du Christ. Devant lui, nous nous reconnaissons défigurés par le péché. Mais il ne se lasse jamais de nous accueillir et de nous pardonner. Son amour pour nous dépasse infiniment tout ce que nous pouvons imaginer.

    Saint Paul a passé une partie de sa vie à persécuter les chrétiens. Mais il s’est laissé toucher par lui sur le chemin de Damas. Il s’est efforcé de l’imiter. Avec lui, la bonne nouvelle a été annoncée à tous ceux qui étaient loin de Dieu. Les païens sont introduits dans la communauté au même titre que les autres. Comme Paul et bien d’autres après lui, nous avons à réorienter notre vie vers le Christ. Le Carême qui s’annonce pour mercredi prochain nous donnera l’occasion de nous mettre en chemin et de tomber à genoux. Nous ferons nôtre cette prière : « Si tu le veux, tu peux me purifier ». Oui, que toute notre vie soit imprégnée de ton amour afin que nous puissions le communiquer à tous. Amen

    Sources : revues signes, Feu Nouveau, Dimanche en Paroisse, Panorama (Évangile médité), Homélies pour l’année B (Amédée Brunot), Homélies pour l’année liturgique B (Simon Faivre)
    source http://dimancheprochain.org
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  • Homélie du 5ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu

    Dimanche de la santé

     

     Textes bibliques : Lire

    Les textes liturgiques de ce dimanche nous parlent de la souffrance. Nous avons d’abord entendu la prière de Job. Voilà un homme qui a tout perdu, ses biens, sa famille, sa santé ; il est profondément atteint dans son cœur et dans sa chair. En lui, tout est contradiction : il désespère et il espère ; il blasphème et il adore ; il en appelle à Dieu et contre Dieu. Cette souffrance, beaucoup la connaissent : c’est celle de nombreux malades, des adultes, des jeunes et même des enfants. En ce dimanche de la santé, notre regard est tourné vers eux et vers ceux et celles qui les accompagnent, les personnels soignants, les familles et les bénévoles qui vont leur rendre visite. Notre mission de chrétiens est aussi de les porter dans notre prière. Par notre qualité de présence, nous voulons témoigner d’un Dieu qui rejoint chacun au plus profond de sa détresse.
    Dans la seconde lecture, saint Paul nous parle aussi de la souffrance. Mais ce n’est pas celle qui vient de la maladie. Il s’agit de celle qu’il  trouve en annonçant l’Évangile de Jésus Christ. Sa  vie a été marquée par des persécutions, des privations et des épreuves de toutes sortes. Mais tout au long de son ministère, il s’est efforcé de proclamer l’Évangile de Jésus Christ sans chercher des avantages matériels. Son seul but est de gagner le plus grand nombre au Christ. Lui-même disait : « Malheur à moi si je n’annonce pas l’Évangile.
    Beaucoup le font actuellement au péril de leur vie. Comment ne pas penser à tous ces martyrs de la foi en Irak, en Syrie, en Corée du Nord, en Afrique et dans de nombreux autres pays. Comme Job, nous faisons monter cette prière vers le Seigneur : « Des profondeurs, je crie vers toi, Seigneur… Que ton oreille se fasse attentive au cri de ma prière.
    L’Évangile nous montre la réponse de Jésus à celui qui souffre. Il est venu pour que tous les hommes aient la vie en abondance. Il rejoint chacun là où il en est. L’Évangile de ce jour commence par la guérison de la belle-mère de Pierre. Il la prend par la main et la fait lever. C’est l’image de ce qu’il veut faire pour nous. Nous sommes souvent paralysés par la fièvre du péché, de la rancune et de l’orgueil sous toutes ses formes. Mais le Seigneur Jésus nous rejoint. Il nous remet debout pour que nous puissions nous mettre su service de nos frères. S’il nous redonne la santé de l’âme et du corps, c’est pour que nous puissions redonner de l’espoir et de l’amour autour de nous.
    Le soir venu, on amène à Jésus de nombreux malades et possédés. Saint Marc nous dit que « la ville entière se presse à sa porte ». Avec une attention infatigable, Jésus se met au service de ces malades et de ces possédés. Il soigne un grand nombre de malades et chasse beaucoup de démons. Mais il y a une chose très importante qu’il ne faut surtout pas oublier : le Christ ne se contente pas de guérir des malades. Son but premier c’est de sauver tous les hommes. Un jour il a dit que le Fils de l’Homme est « venu chercher et sauver ceux qui étaient perdus ». Nous pensons aux malades qui reviennent de leur pèlerinage à Lourdes. Tous ne sont pas guéris. Mais ils nous disent qu’ils ont été transformés par cette rencontre avec le Seigneur.
    Suite à cette journée extraordinaire, Jésus aurait pu se mettre en avant pour montrer sa puissance. Or c’est exactement le contraire qui se passe. Il se retire dans un lieu désert pour prier. Il a besoin de ce cœur à cœur avec le Père. Ses amis le retrouvent et lui disent : « Tout le monde te cherche ». « Tout le monde… » ce sont les pêcheurs du lac, les paysans, les malades, les estropiés, ceux et celles qui attendent d’êtres guéris… Mais qui cherchent-ils ? Celui qui les console et les guérit ? Celui qui chasse les démons ? Celui qui répond à leurs besoins immédiats ? Ce que Jésus voudrait leur offrir est bien plus grand et bien plus beau. Il s’agit de la Vie Eternelle. Son grand désir, c’est de rassembler tous les hommes dans son Royaume.
    En ce jour, le Seigneur nous invite à le rejoindre dans ce « lieu désert » pour un temps de prière. Nous lui confions tous ceux et celles qui sont douloureusement éprouvés par la souffrance et la maladie. Nous prions  également pour tous ceux qui les accompagnent. Et comme pour la belle-mère de Pierre, cette rencontre avec le Seigneur nous permettra de repartir en tenue de service. Avec Jésus, c’est la bonne nouvelle qui est annoncée à tous les désespérés du monde.
    En communion avec tous les chrétiens du monde entier, nous supplions le Seigneur : « O Seigneur, guéris-nous. O Seigneur, sauve-nous. Donne-nous la paix. »
    Sources : revues Feu Nouveau,  lectures bibliques des dimanches B (Albert Vanhoye), Plaquette du dima

    Source http://dimancheprochain.org
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  • Homélie du 4ème dimanche du temps ordinaire (1er février 2015)

    Abbé Jean Compazieu 

    Une Parole qui libère

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     Textes bibliques : Lire
    Les textes bibliques de ce dimanche nous annoncent une bonne nouvelle qui vient raviver notre espérance. Il y a des jours où nous en avons bien besoin. Quand tout va mal, nous pouvons nous tourner vers le Seigneur ; nous pouvons compter sur sa présence et son amour. Son grand et unique souci c’est de sauver toute l’humanité.
     
    C’est ce message que nous trouvons dans la première lecture. Avant de mourir, Moïse promet aux gens de son peuple que Dieu ne les abandonnera pas. Il va continuer à les guider et à les enseigner, même après la disparition de Moïse : « Au milieu de vous, parmi vos frères, le Seigneur votre Dieu fera se lever un prophète comme moi, et vous l’écouterez. » Plus tard, les chrétiens reliront ce passage en l’appliquant à Jésus. L’apôtre Pierre comprendra que lui seul a « les parles de la Vie éternelle ». Notre réponse doit être une attitude d’écoute et d’accueil. « Aujourd’hui ne fermons pas notre cœur mais écoutons la voix du Seigneur. »

    Des prophètes, il y en toujours eu dans la vie de l’Église. Comprenons bien, un prophète ce n’est pas quelqu’un qui prédit l’avenir pour nous dire ce que nous avons envie d’entendre. C’est plutôt un homme ou une femme qui s’efforce d’être à l’écoute de la Parole de Dieu et qui en témoigne. Il se fait le porte-parole de Dieu à travers ses paroles, ses actes et toute sa vie. Dans le monde  d’aujourd’hui, nous avons de très nombreux prophètes, des hommes, des femmes et des enfants, qui  témoignent de leur attachement au Christ jusqu’au martyre.

    Dans la seconde lecture, nous entendons saint Paul nous recommander d’être attachés à Dieu sans partage. Cet appel vient rejoindre ceux qui sont mariés et ceux qui ne le sont pas. Il faut savoir qu’il s’adresse à des gens qui vivent dans le luxe et la luxure. Mais quand on a rencontré le Christ, c’est toute la vie qui est changée. Nous en avons de nombreux témoignages dans la vie de l’Église. L’important c’est de rester unis au Seigneur, chacun selon sa propre vocation.
    L’Évangile nous rapporte la première prédication de Jésus. Il est LE prophète qui enseigne avec autorité. Jésus est d’abord un enseignant. Il est venu nous révéler le Père et nous enseigner le sens des Écritures. En face de lui, nous sommes appelés à devenir des disciples, des gens qui l’écoutent et le suivent. Je ne me fabrique pas MA religion ; je ne me fabrique pas un Dieu comme ça m’arrange. Je me mets à l’écoute de Jésus qui enseigne.

    L’Évangile insiste sur ce point : Jésus enseigne avec autorité. Il est le Verbe du Père, la Parole de Dieu. Il n’a à se référer à personne d’autre. En lui, habite la plénitude de la divinité. Par rapport aux scribes et aux pharisiens de son temps, c’est tout-à-fait nouveau. Dans leur enseignement, ils se contentaient de répéter ce qui avait été dit avant eux : « Rabbi Untel, bénie soit sa mémoire, disait que… » Avec Jésus, il n’en est pas ainsi : sa seule référence, c’est le Père.

    Dans la synagogue, il y avait un homme qui était possédé par un esprit impur. Cet esprit ne l’a pas empêché de venir à la synagogue pour écouter l’enseignement de Jésus. Il ne nous empêche pas non plus d’aller à l’église. Un esprit impur, c’est un esprit qui nuit à notre intégrité. Il nous empêche d’être complètement donnés à Dieu. Nous n’entendons que ce que nous avons envie d’entendre. Et nous n’acceptons pas d’être remis en cause. « Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? » Autrement dit, « pourquoi viens-tu nous déranger ? » Cet Évangile doit être reçu comme un appel à la foi. Cela doit être une adhésion amoureuse et pas seulement une simple connaissance.

    Accueillons cet Évangile comme une bonne nouvelle : Jésus est venu pour nous débarrasser de tout ce qui nous empêche d’être nous-mêmes, en particulier des esprits mauvais qui nous détournent de Dieu. Plus tard, il donnera ce pouvoir à ses disciples. La Parole de Dieu manifestée en Jésus est bien plus forte que tous les démons et tous les esprits mauvais. Avec lui, le mal ne peut avoir le dernier mot.

    Comme autrefois dans la synagogue, le même Jésus rejoint les communautés réunies en son nom dans toutes les églises du monde. Il nous fait entendre sa Parole. Il vient nous libérer de toutes nos possessions. Ouvrons-nous à cette Parole qui guérit d’elle-même. Avec lui, nos actes et toute notre vie deviendront conformes à cette parole. En accueillant le Christ libérateur, nous pourrons chanter avec plus de force : « Ta Parole, Seigneur est vérité, et ta loi délivrance. » Amen

    Sources : revues Feu Nouveau, Signes, Dimanche en paroisse, homélies du dimanche (Mgr Léon Soulier), lectures bibliques des dimanches B (Albert Vanhoye), commentaire de Claire Patier.

    Source http://dimancheprochain.org

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  • Homélie du 3ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu 

    « Conversion-minute »

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     Textes bibliques : Lire

    Quand nous entrons dans une galerie marchande ou un centre commercial, nous repérons des enseignes : « clés minute », « talon minute ». C’est ainsi que certains services sont assurés immédiatement pour répondre à l’urgence. Or voilà que la liturgie nous présente des « conversions-minute » pour répondre à des urgences spirituelles. 

     C’est ce message que nous trouvons dans la première lecture. Jonas est envoyé par Dieu à Ninive, la grande ville païenne « dont la perversité est montée jusqu’aux cieux ». En plus, c’est une mission à risque car ces païens avaient écrasé Israël. Mais voilà que Dieu se préoccupe de leur sort. Trop souvent, nous classons les gens en deux catégories, les bons et les mauvais. Mais pour Dieu, tous sont ses enfants. Il nous presse d’aller vers les autres pour être les messagers de son amour.

    Jonas a répondu à cet appel avec la peur au ventre. Il annonce à cette ville que dans quarante jours, elle sera détruite. Sans plus attendre, les gens se mettent à jeûner et à faire pénitence. Cette conversion leur évite le châtiment dont ils étaient menacés. En lisant cette histoire, nous découvrons un Dieu qui s’intéresse à tous, même à ceux qui n’appartiennent pas à son peuple. Il les aime tous, quelle que soit leur religion, musulmans, juifs, Indouistes. Il offre son salut à tous. Voilà cette découverte fabuleuse que nous découvrons dans le petit roman de Jonas.

    Saint Paul a vécu lui aussi une « conversion-minute » sur le chemin de Damas. Dans sa lettre aux Corinthiens, il cherche à les entraîner vers l’essentiel : ce n’est plus « Ninive sera détruite » mais « Le monde dans lequel nous vivons est en train de passer. Nous sommes au seuil d’un monde nouveau ». Nous comprenons alors qu’il est urgent de lever les yeux au-dessus de notre horizon quotidien. Nous devons regarder l’horizon de Dieu. C’est un monde nouveau qui est en train  de naître. Et nous ne pouvons que nous en réjouir. La bonne nouvelle est pour tous, riches et pauvres, mariés ou non. Quelle que soit notre situation ici-bas, nous sommes entraînés à vivre dans la perspective du Monde nouveau : « Soit que vous mangiez, soit que vous buviez, faites tout pour la gloire de Dieu. »

    Dans l’évangile de saint Marc, nous assistons également à une « conversion-minute ». Ce retournement n’est pas dû à une menace mais à l’annonce d’une bonne nouvelle : « les temps sont accomplis. Le Règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. » C’est alors l’appel de Simon et André : « Venez derrière-moi. » Aussitôt, Simon et André laissent tout, leurs filets, leurs barques, leurs familles. Et ils partent derrière Jésus. Un peu plus tard, c’est Jacques et Jean qui répondent à son appel.

    Nous remarquons le mot « aussitôt » qui revient deux fois dans ce récit. On est dans l’urgence. Il est urgent d’appeler car « le Royaume est tout proche ». C’est aussi l’urgence de répondre pour devenir « pêcheur d’hommes ». Cette pêche n’est pas une capture mais un sauvetage. Il s’agit de ramener les hommes vers la vraie vie. Avec Jésus et comme lui, nous avons à « crier l’Evangile ». Notre Dieu veut se faire connaître de tous les hommes. Il veut les rassembler tous dans son Royaume. Qui que nous soyons, nous sommes son bien le plus précieux.

    En ce dimanche 25 février, c’est la fête de la « conversion-minute » de Saul sur le chemin de Damas. Après trois jours de jeûne,  cet homme qui persécutait les chrétiens a été baptisé par Ananias. Par la suite, il est devenu un prédicateur flamboyant de Jésus Christ et de son Evangile. Il y avait urgence pour Paul et pour le monde.

    Des « conversions-minute », nous en trouvons tout au long de l’histoire chrétienne. Nous pensons à saint Augustin et à Charles de Foucauld qui ont passé une première partie de leur vie dans la débauche. Et aujourd’hui encore, des gens qui étaient loin de Dieu se mettent en route vers le baptême et la confirmation. C’est le cas aussi de nombreux persécuteurs qui se convertissent à Jésus Christ comme Paul sur le chemin de Damas. Cette conversion les a obligés à rompre avec leurs familles et leurs relations. Mais ils sont heureux car cette rencontre avec le Christ a changé leur vie.

    En ce dimanche 25 janvier, nous clôturons la semaine de prière pour l’unité des chrétiens ; nous prions en communion avec nos frères et sœurs de différentes confessions. Cette prière doit nous conduire vers une conversion du regard que nous portons sur les autres. Nous nous découvrons tous frères et sœurs, tous membres de la même famille de Dieu. Ce qui doit guider notre vie c’est l’amour que le Seigneur met en nous. En ce jour, nous faisons nôtre cette prière du psaume : « Aujourd’hui, ne fermons pas notre cœur, mais écoutons la voix du Seigneur ».

    Sources : Revues Signes, Feu Nouveau, Dimanche en Paroisse – L’Intelligence des Écritures (Marie-Noëlle Thabut) – Dossiers personnels.

    source http://dimancheprochain.org
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  • Homélie - 2ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu

    « Que cherchez-vous ? »

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     Textes bibliques : Lire

    Les lectures bibliques de ce dimanche nous parlent de l’appel du Seigneur et du changement qui en découle. Nous avons tout d’abord l’appel du jeune Samuel. Cet enfant avait été confié par sa mère au prêtre Élie. Ce prêtre finit par comprendre que la voix entendue par l’enfant est celle de Dieu. Alors, il n’hésite plus. Il renvoie l’enfant à son interlocuteur invisible et il lui montre quelle suite il doit donner : « Si on t’appelle, tu diras : parle, Seigneur, ton serviteur écoute. »
     
    Le prêtre Elie se garde bien de gêner ce dialogue. Il sait que c’est important de respecter la conscience d’un enfant. Dieu parle au cœur de beaucoup d’enfants. Et comme le prêtre Elie, nous avons à leur apprendre à se mettre à son écoute. Il y a un secret entre Dieu et l’enfant. La nuit de Noël, nous avons fêté notre Dieu qui est venu nous rejoindre sous les traits d’un petit enfant. Il appartient aux éducateurs de les ouvrir à ce dialogue avec lui. Ils ont une mission de discernement. C’est ainsi qu’on aide des enfants à grandir. Le texte d’aujourd’hui ne nous dit pas le contenu du dialogue entre Dieu et le petit Samuel. Mais nous savons que cette rencontre a donné une orientation nouvelle à sa vie : « L’enfant grandit ; le Seigneur était avec lui et il ne laissa aucune de ses paroles sans effet.

    C’est aussi ce message que nous laisse saint Paul dans sa lettre aux Corinthiens. Il dénonce les abus et les scandales qui existent dans cette communauté : les divisions entre fidèles, les atteintes à la chasteté chrétienne, les recours aux tribunaux païens. Pour celui qui a entendu l’appel du Seigneur et qui l’a accueilli dans sa vie, ce n’est pas acceptable. Notre rencontre avec lui doit être le point de départ d’une vie entièrement renouvelée. Nous devons nous laisser guider par l’Esprit Saint.  Nous chrétiens, nous sommes soumis à toutes sortes de tentations. Mais le Seigneur ne cesse de nous appeler. En ce dimanche, nous sommes invités à entendre sa parole et à la mettre en pratique dans notre vie de tous les jours.

    L’Evangile de ce jour nous parle de Jean Baptiste : Il voit Jésus qui « allait et venait ». Et il dit : « Voici l’Agneau de Dieu ». C’est une manière de dire : Voici celui qui aime tous les hommes. Un agneau, c’est fragile, doux, sans défense. Au temple de Jérusalem, les fidèles avaient l’habitude d’immoler un agneau pour la purification  des péchés. Plus tard, Jésus sera comme cet agneau : il livrera son Corps et versera son sang pour nous et pour la multitude en rémission des péchés. C’est ainsi qu’il sera porteur du pardon de Dieu.

    Deux disciples de Jean Baptiste l’ont vu montrer « l’Agneau de Dieu ». C’étaient des pécheurs du lac de Tibériade. L’ayant entendu, ils se mettent à suivre Jésus. Jésus se retourne et leur demande : « Que cherchez-vous ? » La même question nous est posée à tous aujourd’hui : Que cherchons-nous ? C’est vrai que parfois, nous ne cherchons pas du bon côté. Rappelons nous la mise au point de Jésus après la multiplication des pains : s’adressant à la foule, il dit : « vous me cherchez parce que vous avez mangé du pain et que vous avez été rassasiés » (Jn 6, 26. Beaucoup ne cherchent pas Jésus pour lui-même ; ce qui les intéresse, c’est leur satisfaction personnelle.

    Les deux disciples posent la question : « Maître, où habites-tu ? » nous comprenons qu’ils recherchent un maître et un lieu d’enseignement. La réponse de Jésus est un appel à le suivre : « Venez et vous verrez. » C’est ainsi qu’ils acceptent de cheminer avec lui et de voir qui il est. Ils ont trouvé celui qu’ils cherchaient. André le dit à son frère Simon. Trouver le Christ c’est accepter de ne pas s’installer, c’est accepter de marcher sans cesse. La vocation du disciple c’est de marcher à la suite du Maître. C’est aussi accepter de marcher avec les autres. Ces derniers peuvent être très différents. Les chrétiens ne sont pas tous constitués sur le même modèle. La diversité est une richesse.

    Cette semaine, nous prions pour l’unité des chrétiens. Prier pour l’unité c’est reconnaître que nos vocations sont différentes. Il ne s’agit pas de rechercher des compromis entre catholiques, protestants, orthodoxes… L’important c’est de nous mettre ensemble autour du Seigneur et d’entendre son appel. C’est autour de lui seul que pourra se construire l’unité entre tous les chrétiens.

    Et après avoir prié ensemble, nous apprendrons à voir en eux des frères et des sœurs. Des chrétiens divisés, des chrétiens qui critiquent les autres à la sortie de la messe ne peuvent pas vraiment témoigner du Christ. Tout au long de cette semaine, nous prierons pour que nos communautés chrétiennes deviennent plus fraternelles et plus unies. Et nous mettrons tout en œuvre pour qu’il en soit ainsi. Alors, comme André, nous pourrons  dire à d’autres : « Nous avons trouvé le Christ, Celui que nous cherchions. » Et nous mourrons chanter avec plus de vérité : « Seigneur, tu nous appelles et nous allons vers toi, ta bonne nouvelle nous met le cœur en joie. »

    Sources : revues Signes et Feu Nouveau, Homélies des dimanches Année B (Amédée Brunot), Homélies des dimanches (Mgr Raymond Soulier), Lectures bibliques des dimanches (Albert Vanhoye)

    source http://dimancheprochain.org
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  • Homélie fête du baptême de Jésus

    Abbé Jean Compazieu

     Textes bibliques : Lire

    Dimanche dernier, nous fêtions l’Epiphanie du Seigneur. A travers les mages, le Christ était manifesté au monde païen. Aujourd’hui, à l’occasion de son baptême, il est manifesté à Jean Baptiste et à tous ceux qui sont avec lui. Cette fête d’aujourd’hui nous parle d’abord de l’Esprit Saint. La Bible nous apprend qu’il intervient dans tous les grands événements de l’histoire du Salut : « Dès qu’il fut baptisé, les cieux s’ouvrirent. Il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui »… « La voix du Père se fit entendre : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis tout mon amour, écoutez-le. »

     

    Les textes bibliques qui précèdent l’Evangile nous préparent à accueillir son message. Nous avons entendu le prophète Isaïe : son message a été écrit pour des exilés. Après quarante ans d’exil, certains n’étaient pas très décidés à rentrer en Palestine. Isaïe leur annonce que la Parole de Dieu est efficace. La terre promise comblera tous leurs besoins. L’alliance entre Dieu et son peuple continuera. Mais pour que cette alliance soir possible, il faut une réponse effective de le part des hommes : « Prêtez l’oreille, écoutez, cherchez, que le mécréant revienne vers le Seigneur, mes pensées ne sont pas vos pensées… » C’est ainsi que le prophète nous prépare à accueillir les fruits du baptême.

    Dans la seconde lecture, saint Jean nous parle de l’Esprit Saint, de l’eau et du sang. L’Esprit de Pentecôte témoigne de la condition divine du Christ.  Du baptême jusqu’à la croix, nous découvrons en lui le Fils de Dieu. Il nous rejoint dans notre humanité. Comme le disait le pape Jean-Paul II, il est celui qui a donné les hommes à Dieu et Dieu aux hommes. Et dans l’Evangile de saint Jean, nous lisons que Dieu a tellement aimé le monde qu’il lui a donné son Fils unique.

    L’Evangile de saint Marc nous rapporte l’événement du baptême de Jésus. Ce baptême donné par Jean Baptiste était un geste de pénitence. Ceux qui demandaient à le recevoir manifestaient qu’ils se reconnaissaient pécheurs. Ils étaient plongés dans les eux du Jourdain et en ressortaient purifiés. Cette démarche les engageait sur la route d’une véritable conversion. Or voilà que Jésus est là. Il se tient au milieu de tous ces gens qui demandent à Dieu de les apaiser. Bien sûr, lui, le Fils bien-aimé du Père n’avait pas de péché à se faire pardonner. Alors pourquoi demande-t-il à recevoir ce baptême de conversion ?

    Certains répondent qu’il a voulu donner l’exemple. C’est sans doute bien, mais il nous faut aller plus loin. La démarche de Jésus a une signification unique. Il faut savoir que le mot « baptême » signifie « plonger ». Au jour de son baptême, Jésus, pur de tout péché, a été plongé dans l’eau du Jourdain. Il en est ressorti porteur de tout le péché du monde. Il l’a pris sur lui pour nous en libérer. Quant à nous, au jour de notre baptême, nous avons été immergés dans l’amour qui est en Dieu, Père, Fils et Saint Esprit. Ce jour-là, Jésus nous a dit : « Tu es mon enfant bien-aimé. »

    Jésus n’avait pas besoin de ce baptême donné par Jean Baptiste. Il n’avait pas de péché à se faire pardonner. Mais il a tenu à  rejoindre  tous  les hommes pécheurs. Il a pris sur lui tous leurs péchés et toutes leurs misères. Avec nous, il porte sa croix et nous la portons avec lui. Notre vie peut être marquée par bien des faiblesses, des histoires tourmentées ou malheureuses. Mais le Seigneur est là. Il nous rejoint. Avec lui, c’est l’espérance qui renaît. La bonne nouvelle est annoncée aux pauvres, les pécheurs sont pardonnés, les malades sont guéris et relevés. Quand Jésus est là, plus rien ne peut être comme avant.

    En recevant ce baptême, le Christ a manifesté sa complète solidarité avec le Père et sa généreuse docilité envers les pécheurs. Il nous rappelle que l’amour de Dieu et l’amour du prochain sont inséparables. On ne peut pas vivre en enfant de Dieu sans vivre ensemble comme des frères, solidaires les uns des autres. Le Christ nous donne le témoignage d’un amour passionné pour Dieu et pour l’humanité. Et c’est sur ce chemin qu’il veut nous conduire. Nous savons bien que ce n’est pas gagné. Dans notre vie, il peut y avoir des inclinations mauvaises qui nous éloignent de l’amour. Pensons à l’orgueil, l’égoïsme, la malhonnêteté. Mais le Seigneur est toujours là. Il ne se lasse jamais de nous offrir son pardon. Là où le péché a abondé, son amour a surabondé.

    Depuis notre baptême, nous sommes habités par la présence du Christ en nous. Comme les apôtres, nous sommes invités à « rester avec lui » pour nous laisser enseigner. Cette rencontre avec lui ne peut que nous transformer. Comme les amis de Jésus, nous pourrons porter et diffuser la bonne nouvelle dans le monde d’aujourd’hui. C’est en vue de cette mission qui nous supplions le Seigneur : « Que ton Esprit repose sur nous comme il a reposé sur Jésus. Ainsi, en rencontrant nos frères et nos sœurs, nous apprendrons à te rencontrer toi-même. Amen

    Sources : Revues Signes, Feu Nouveau, Dimanche en Paroisse, Guide Emmaüs des dimanches et fêtes (JP. Bagot), Homélies pour l’année B (Amédée Brunot),

    source http://dimancheprochain.org

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  • Nouvel An : l'homélie du pape François

    Aleteia vous propose le texte intégral de l'homélie du Saint-Père à l'occasion de la Solennité de Marie Sainte Mère de Dieu. - Salle de presse du Saint-Siège

    Francisco

                                                                                                                                                                              Mercedes Fariña

     Les paroles par lesquelles Élisabeth prononça sa bénédiction sur la Vierge Sainte nous reviennent aujourd’hui à l’esprit : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni ! D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? » (Lc 1,42-43).

    Cette bénédiction est en continuité avec la bénédiction sacerdotale que Dieu avait suggérée à Moïse pour qu’il la transmette à Aaron et à tout le peuple : « Que le Seigneur te bénisse et te garde ! Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage, qu’il te prenne en grâce ! Que le Seigneur tourne vers toi son visage, qu’il t’apporte la paix ! » (Nb 6,24-26). En célébrant la Solennité de sainte Marie, la Sainte Mère de Dieu, l’Église nous rappelle que Marie est la première destinataire de cette bénédiction. En elle, celle-ci trouve son accomplissement : en effet, aucune créature n’a vu briller sur elle le visage de Dieu comme Marie, qui a donné un visage humain au Verbe éternel, de sorte que tous puissent le contempler.

    Outre la contemplation du visage de Dieu, nous pouvons aussi le louer et le glorifier comme les bergers, qui sont repartis de Bethléem avec un chant d’action de grâces après avoir vu l’Enfant et sa jeune maman (cf. Lc 2,16). Ils étaient ensemble, comme ils ont été ensemble au Calvaire, parce que le Christ et sa Mère sont inséparables : il y a entre eux une relation très étroite, comme entre tout fils et sa mère. La chair du Christ – qui est le pivot de notre salut (Tertullien) – a été tissée dans le sein de Marie (cf. Ps 139,13). Cette inséparabilité est signifiée aussi par le fait que Marie, choisie pour être la mère du Rédempteur, en a partagé intimement toute la mission en restant auprès de son fils, jusqu’à la fin, sur le Calvaire.

    Marie est ainsi unie à Jésus parce qu’elle a reçu de Lui la connaissance du cœur, la connaissance de la foi, nourrie de l’expérience maternelle et du lien intime avec son Fils. La Vierge Sainte est la femme de foi, qui a fait place à Dieu dans son cœur, dans ses projets ; elle est la croyante capable de recevoir dans le don du Fils l’avènement de cette « plénitude des temps » (Ga 4, 4) dans laquelle Dieu, en choisissant l’humble voie de l’existence humaine, est entré personnellement dans le sillon de l’histoire du Salut. C’est pourquoi on ne peut pas comprendre Jésus sans sa Mère.

    De même, le Christ et l’Église sont inséparables, parce que l’Église et Marie vont toujours ensemble et cela est justement le mystère de la femme dans la communauté ecclésiale, et on ne peut pas comprendre le Salut opéré par Jésus sans prendre en compte la maternité de l’Église. Séparer Jésus de l’Église serait vouloir introduire une « dichotomie absurde », comme l’a écrit le bienheureux Paul VI (cf. Ex. ap. Evangelii nuntiandi, n. 16). Il n’est pas possible d’« aimer le Christ mais sans l’Église, écouter le Christ mais non l’Église, être au Christ mais en dehors de l’Église » (Ibid). C’est en effet l’Église, la grande famille de Dieu, qui nous apporte le Christ. Notre foi n’est pas une doctrine abstraite ni une philosophie, mais elle est la relation vitale et pleine avec une personne : Jésus-Christ, le Fils unique de Dieu fait homme, mort et ressuscité pour nous sauver, et vivant au milieu de nous. Où pouvons-nous le rencontrer ? Nous Le rencontrons dans l’Église, dans notre Sainte Mère l’Église hiérarchique. C’est l’Église qui dit aujourd’hui : « Voici l’agneau de Dieu » ; c’est l’Église qui l’annonce ; c’est dans l’Église que Jésus continue à accomplir ses gestes de grâce que sont les sacrements.

    Cette action et mission de l’Église exprime sa maternité. Elle est en effet comme une mère qui garde Jésus avec tendresse et Le donne à tous avec joie et générosité. Aucune manifestation du Christ, pas même la plus mystique, ne peut jamais être séparée de la chair et du sang de l’Église, du réalisme historique du Corps du Christ. Sans l’Église, Jésus-Christ finit par se réduire à une idée, à une morale, à un sentiment. Sans l’Église, notre rapport avec le Christ serait à la merci de notre imagination, de nos interprétations, de nos humeurs.
     
    Chers frères et sœurs, Jésus Christ est la bénédiction pour tout homme et pour l’humanité entière. L’Église, en nous donnant Jésus, nous offre la plénitude de la bénédiction du Seigneur. C’est précisément cela qui est la mission du peuple de Dieu : irradier sur tous les peuples la bénédiction de Dieu incarnée en Jésus-Christ. Et Marie, la première et parfaite disciple de Jésus, la première et parfaite croyante, modèle de l’Église en chemin, est celle qui ouvre cette route de maternité de l’Église et en soutient toujours la mission maternelle adressée à tous les hommes. Son témoignage discret et maternel marche avec l’Église depuis les origines. Elle, la Mère de Dieu, elle est aussi la Mère de l’Église et, par l’Église, elle est la Mère de tous les hommes et de tous les peuples.

    Que cette Mère douce et prévenante nous obtienne la bénédiction du Seigneur pour toute la famille humaine. Spécialement aujourd’hui, Journée mondiale de la Paix, demandons son intercession pour que le Seigneur donne la paix à notre temps : paix dans les cœurs, paix dans les familles, paix entre les nations. Cette année, en particulier, le message pour la Journée de la Paix est : « Non plus esclaves, mais frères ». Nous somme tous appelés à être libres, tous à être fils et, chacun selon ses responsabilités, à lutter contre les formes modernes d’esclavage. Venant de tout peuple, culture et religion, unissons nos forces. Que Celui qui pour nous rendre tous frères s’est fait notre serviteur, nous guide et nous soutienne.

    Regardons Marie, contemplons la Sainte Mère de Dieu. Et je voudrais vous proposer de la saluer ensemble, comme l’a fait ce courageux peuple d’Éphèse, qui criait devant ses pasteurs quand ils entraient dans l’église : « Sainte Mère de Dieu ! ». Quel beau salut pour notre Mère… Une histoire dit, je ne sais pas si elle est vraie, que certains, parmi ces gens, avaient des bâtons en main, peut-être pour faire comprendre aux évêques ce qui leur serait arrivé s’ils n’avaient pas eu le courage de proclamer Marie « Mère de Dieu ». Je vous invite tous, sans bâtons, à vous lever et à la saluer par trois fois, debout, avec ce salut de la primitive Église : « Sainte Mère de Dieu ! 
    source http://www.aleteia.org/f

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  • Homélie du 5ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu 

     Dimanche de la santé

      

      Textes bibliques : LireLes textes liturgiques de ce dimanche nous parlent de la souffrance. Nous avons d’abord entendu la prière de Job. Voilà un homme qui a tout perdu, ses biens, sa famille, sa santé ; il est profondément atteint dans son cœur et dans sa chair. En lui, tout est contradiction : il désespère et il espère ; il blasphème et il adore ; il en appelle à Dieu et contre Dieu. Cette souffrance, beaucoup la connaissent : c’est celle de nombreux malades, des adultes, des jeunes et même des enfants. En ce dimanche de la santé, notre regard est tourné vers eux et vers ceux et celles qui les accompagnent, les personnels soignants, les familles et les bénévoles qui vont leur rendre visite. Notre mission de chrétiens est aussi de les porter dans notre prière. Par notre qualité de présence, nous voulons témoigner d’un Dieu qui rejoint chacun au plus profond de sa détresse.

    Dans la seconde lecture, saint Paul nous parle aussi de la souffrance. Mais ce n’est pas celle qui vient de la maladie. Il s’agit de celle qu’il  trouve en annonçant l’Évangile de Jésus Christ. Sa  vie a été marquée par des persécutions, des privations et des épreuves de toutes sortes. Mais tout au long de son ministère, il s’est efforcé de proclamer l’Évangile de Jésus Christ sans chercher des avantages matériels. Son seul but est de gagner le plus grand nombre au Christ. Lui-même disait : « Malheur à moi si je n’annonce pas l’Évangile.

    Beaucoup le font actuellement au péril de leur vie. Comment ne pas penser à tous ces martyrs de la foi en Irak, en Syrie, en Corée du Nord, en Afrique et dans de nombreux autres pays. Comme Job, nous faisons monter cette prière vers le Seigneur : « Des profondeurs, je crie vers toi, Seigneur… Que ton oreille se fasse attentive au cri de ma prière.

    L’Évangile nous montre la réponse de Jésus à celui qui souffre. Il est venu pour que tous les hommes aient la vie en abondance. Il rejoint chacun là où il en est. L’Évangile de ce jour commence par la guérison de la belle-mère de Pierre. Il la prend par la main et la fait lever. C’est l’image de ce qu’il veut faire pour nous. Nous sommes souvent paralysés par la fièvre du péché, de la rancune et de l’orgueil sous toutes ses formes. Mais le Seigneur Jésus nous rejoint. Il nous remet debout pour que nous puissions nous mettre su service de nos frères. S’il nous redonne la santé de l’âme et du corps, c’est pour que nous puissions redonner de l’espoir et de l’amour autour de nous.

    Le soir venu, on amène à Jésus de nombreux malades et possédés. Saint Marc nous dit que « la ville entière se presse à sa porte ». Avec une attention infatigable, Jésus se met au service de ces malades et de ces possédés. Il soigne un grand nombre de malades et chasse beaucoup de démons. Mais il y a une chose très importante qu’il ne faut surtout pas oublier : le Christ ne se contente pas de guérir des malades. Son but premier c’est de sauver tous les hommes. Un jour il a dit que le Fils de l’Homme est « venu chercher et sauver ceux qui étaient perdus ». Nous pensons aux malades qui reviennent de leur pèlerinage à Lourdes. Tous ne sont pas guéris. Mais ils nous disent qu’ils ont été transformés par cette rencontre avec le Seigneur.

    Suite à cette journée extraordinaire, Jésus aurait pu se mettre en avant pour montrer sa puissance. Or c’est exactement le contraire qui se passe. Il se retire dans un lieu désert pour prier. Il a besoin de ce cœur à cœur avec le Père. Ses amis le retrouvent et lui disent : « Tout le monde te cherche ». « Tout le monde… » ce sont les pêcheurs du lac, les paysans, les malades, les estropiés, ceux et celles qui attendent d’êtres guéris… Mais qui cherchent-ils ? Celui qui les console et les guérit ? Celui qui chasse les démons ? Celui qui répond à leurs besoins immédiats ? Ce que Jésus voudrait leur offrir est bien plus grand et bien plus beau. Il s’agit de la Vie Eternelle. Son grand désir, c’est de rassembler tous les hommes dans son Royaume.

    En ce jour, le Seigneur nous invite à le rejoindre dans ce « lieu désert » pour un temps de prière. Nous lui confions tous ceux et celles qui sont douloureusement éprouvés par la souffrance et la maladie. Nous prions  également pour tous ceux qui les accompagnent. Et comme pour la belle-mère de Pierre, cette rencontre avec le Seigneur nous permettra de repartir en tenue de service. Avec Jésus, c’est la bonne nouvelle qui est annoncée à tous les désespérés du monde.

    En communion avec tous les chrétiens du monde entier, nous supplions le Seigneur : « O Seigneur, guéris-nous. O Seigneur, sauve-nous. Donne-nous la paix. »


    Sources : revues Feu Nouveau,  lectures bibliques des dimanches B (Albert Vanhoye), Plaquette du dimanche de la santé, Homélie pour l’année B (Amédée Brunot)

    source http://dimancheprochain.org
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  • Homélie : avoir confiance en Dieu, en toute circonstance

     Radio Vatican

    (RV) L'importance du passé et la confiance dans le Seigneur sont les deux enseignements à tirer des lectures du jour selon le Pape François. Dans son homélie quotidienne prononcée pendant la messe célébrée à la Chapelle de la Maison Sainte-Marthe, le Pape a conseillé de faire confiance à Dieu dans les moments d’obscurité, même si parfois nous ne comprenons pas ce qui se passe. C’est toujours quelque chose de salutaire selon lui.

    « Dieu a toujours voulu nous sauver, notre salut n’est pas aseptisé, il est historique. Dieu a parcouru le chemin de l’histoire avec son peuple. Il n’y a pas de salut sans histoire. Pour arriver à la situation actuelle, il y a eu une très longue histoire » a observé François. Pour le Pape, « quand nous nous trompons, Dieu corrige l’histoire et nous porte en avant, plus loin, toujours en marchant à nos côtés. Et si cela n’est pas clair pour nous, nous ne comprendrons jamais Noel, ni l’Incarnation du Verbe ! »

    L'exemple de Joseph

    Dans cette histoire commune, le Pape François distingue les envoyés de Dieu, choisis par Lui « pour aider son peuple à aller de l’avant », comme Abraham, Moïse, Elie. Pour eux, il y a eu des moments difficiles, sombres, qui dérangent. Parfois, certains voulaient mourir mais finalement ils ont eu confiance en Dieu. Ils voulaient peut-être vivre tranquilles mais « le Seigneur dérange. Il le fait pour réaliser l’histoire ! Il nous fait avancer sur tant de routes que nous ne voulons pas emprunter » a constaté le Pape.

    Dans l’Evangile du jour, Joseph découvre que Marie, la femme qui lui est promise, est enceinte. C’est un moment dur pour Joseph, les « on-dit » le font souffrir. Même s’il ne comprend pas, il sait que Marie « est incapable d’infidélité ». Pour le Pape, l’exemple de Joseph montre que « dans ces moments durs, ces élus de Dieu, pour continuer l’histoire, doivent prendre le problème sur eux, sur leurs épaules, sans comprendre. C’est comme ça que Dieu fait l’histoire ».

    « Faire l’histoire avec son peuple signifie pour Dieu marcher et mettre à l’épreuve ses élus » a précisé François, mais à la fin, il nous sauve. « Souvenons-nous toujours, avec confiance, aussi dans les moments les plus durs, dans la maladie, quand nous nous rendrons compte que nous devrons demander l’extrême onction, car il n’y aura pas d’autre issue, de dire "Seigneur, l’histoire n’a pas commencé avec moi et ne finira pas avec moi. Va de l’avant, je suis prêt". Et ainsi se mettre dans les mains du Seigneur » a conclu le Pape.

    (Tratto dall'archivio della Radio Vaticana)
    source http://www.news.va
     
     

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