• Homélie de la fête du Saint Sacrement

    Abbé Jean Compazieu

    Le Pain de Vie

     

     

    Textes bibliques : Lire

    Chaque année, la fête du Saint Sacrement nous permet de redécouvrir des vérités importantes sur l’Eucharistie. Cette fête date du treizième siècle. A l’époque, certains pensaient que la présence de Jésus s’arrêtait à la fin de la messe. L’Eglise a fermement réagi contre cette affirmation. C’est ainsi qu’ont été instaurées des processions au Saint Sacrement et des temps d’adoration à l’église. La présence de Jésus dans l’Eucharistie fait partie de notre foi.

     Tous les dimanches, nous nous réunissons pour célébrer l’Eucharistie. Ce mystère est si riche que l’Eglise nous le présente comme la source, le centre et le sommet de toute vie chrétienne. Jésus a voulu nous laisser sa présence sous la forme d’un repas. Il nous invite à nous nourrir de cette présence. L’Eucharistie est la nourriture essentielle de notre vie. Le Curé d’Ars disait : « Vous n’en êtes pas dignes mais vous en avez besoin. »

    La première lecture nous adresse un appel pressant : « Souviens-toi ! » C’est une manière de montrer au peuple l’importance des racines. Il ne les voit pas mais il ne vit que par elles : Souviens-toi… N’oublie pas… Ne te coupe pas de tes racines… Tu as connu des moments difficiles au cours de ta traversée du désert… tu as souffert de la pauvreté, de la faim, de la soif… Dieu ne t’a pas abandonné. Il t’a donné la manne. C’était une nourriture inconnue jusque là. Sans l’intervention de Dieu, tu serais mort.

    Quand le peuple se nourrit de la manne, il reconnaît que cette nourriture vient de Dieu. Il a tout à recevoir de son créateur. Nous aussi, nous reconnaissons que nous dépendons de lui. C’est important car c’est le seul moyen de ne pas devenir esclave d’un autre. A moment d’affronter l’idolâtrie du monde païen, il nous est bon de réentendre l’appel du Seigneur : « Souviens-toi… » N’oublie pas tes racines chrétiennes… N’oublie jamais de te nourrir de la Parole de Dieu et de l’Eucharistie.

    Dans la deuxième lecture, saint Paul rappelle aux chrétiens que l’Eucharistie est le pain de l’unité : « puisqu’il n’y a qu’un seul pain, la multitude que nous sommes est un seul corps car nous avons tous part à un seul pain. » L’Eucharistie existe pour nous rapprocher les uns des autres, pour faire de nous un seul corps, le Corps du Christ… Cette unité à laquelle nous sommes appelés est fondée sur la communion au Christ. C’est lui qui nous rassemble et nous unit. C’est sa vie donnée à chacun qui fait notre unité.

    Il nous appartient d’en tirer les conséquences concrètes : nous affirmons que nous sommes unis dans le Christ ; mais si nous passons nos journées sans nous saluer, sans nous regarder, sans nous parler et surtout sans nous entraider, il y a là un contresens. Certains ne se gênent pas pour le dire : aller à la messe et critiquer les autres à la sortie, c’est un scandale. L’Eucharistie exige plus qu’une vague unité spirituelle : Il faut aussi que les solitudes soient brisées et que chacun fasse vraiment l’effort d’aller à la rencontre des autres. Nous ne pouvons pas dire que nous aimons Dieu si nous n’aimons pas notre prochain. On ne mange pas vraiment l’Eucharistie quand on reste indifférent à ceux qui sont à la même table que nous.

    Dans  l’Evangile, nous avons entendu un extrait du discours de Jésus sur le Pain de Vie : « Moi je suis le Pain vivant qui est descendu du ciel. Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. » Ces paroles ont provoqué un refus de la part des foules. Et aujourd’hui encore, l’Eucharistie pose question : comment croire à la présence de Jésus dans ce petit morceau de pain ? Mais l’apôtre Pierre est là pour nous ramener à la vérité. « A qui irions-nous, Seigneur ? Tu as les paroles de la Vie Eternelle. » C’est ce même acte de foi que nous  faisons en venant à la messe.

    Oui en ce dimanche, nous demandons au Seigneur d’entrer vraiment dans ce grand mystère. Les paroles de Jésus sont toujours celles de la Vie éternelle. La nourriture qu’il nous donne c’est son Corps et son sang. C’est lui-même, homme et Dieu qui se fait notre nourriture. Sans cette nourriture, nous ne pouvons pas vivre ; nous nous coupons de nos racines. Chaque dimanche, le Christ nous invite à sa table. Nous devons tout faire pour que l’Eucharistie soit vraiment LE grand événement de la semaine. Seuls ceux qui ont un cœur de pauvre peuvent comprendre cela.

    L’Eucharistie est un trésor extraordinaire. En ce jour, nous portons dans notre prière ceux et celles qui n’ont pas compris cela. Nous qui avons cette chance de pouvoir nous rassembler à l’église, nous rendons grâce à Dieu pour ce cadeau qu’il nous fait. C’est sa vie de ressuscité qu’il nous donne en partage dans nos Eucharisties. Nous faisons nôtre cette prière d’action de grâce :
    « Que tes œuvres sont belles,
    Que tes œuvres sont grandes !
    Seigneur, Seigneur, tu nous combles de joie.
    Que tes œuvres sont belles,
    Que tes œuvres sont grandes !
    Seigneur, Seigneur, tu nous combles de joie. »

    s Signes et Feu nouveau – Lectures bibliques des dimanches (A Vanhoye) – Paroles pour la route A (Jean-Yves Carneau) – L’intelligence des Ecritures A (Marie-Noëlle Thabut)

    source http://dimancheprochain.org/

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  • Homélie de la fête de la Sainte Trinité

     Homélie de la fête de la Sainte Trinité - 15 JUIN 14

    Les lectures du jour

    Dieu est Amour

    Au cours d'une séance de catéchisme, on demandait à la petite Bernadette de Lourdes de dire qui est Dieu. Il fallait qu'elle récite le texte appris par cœur dans son livre. N'y arrivant pas, elle a dit : "c'est quelqu'un qui nous aime". Cette réponse n'a pas été acceptée par la catéchiste car ce n'était pas celle du livre. Et pourtant, Bernadette ne croyait pas si bien dire.

    "Dieu c'est quelqu'un qui nous aime". C'est exactement ce qui vient d'être lu dans les textes bibliques de ce dimanche. Le livre de l'Exode (1ère lecture) nous présente un Dieu libérateur qui fait alliance avec son peuple. Il veut en faire ses amis. Or voilà que le peuple a commis un péché très grave. Au lieu d'accueillir cette amitié avec Dieu, il s'en est détourné. II s'est fabriqué un dieu en forme de veau et s'est prosterné devant lui. Moïse intercède pour son peuple coupable. Et c'est alors que Dieu se révèle à lui sous un aspect jusque là inconnu. Le Seigneur grand et redoutable est en même temps tendre et miséricordieux, plein d'amour et de fidélité. C'est un Dieu sauveur. Son amour va jusqu'au pardon. C'est ainsi qu'il fait de nous son peuple.

    Dans la seconde lecture, saint Paul nous invite à accueillir l'amour qui est en Dieu et à nous laisser transformer par lui. Cela doit vraiment changer nos relations les uns avec les autres. Paul nous parle de "joie", de "perfection dans la charité". C'est par notre manière de vivre ensemble comme des frères que nous dirons quelque chose de l'amour de Dieu. Nous ne pouvons pas témoigner d'un Dieu d'amour et de paix si nous restons fâchés avec quelqu'un. En ce dimanche, nous célébrons la solennité de la Sainte Trinité. C'est la fête de Dieu qui est Père, Fils et Saint Esprit, Dieu qui est "Amour". Nous sommes invités à nous ouvrir à une vie remplie de cet amour qui est vient de lui.

    Dans l’Évangile de saint Jean, nous trouvons des paroles très fortes : "Dieu a tellement aimé le monde qu'il lui a donné son Fils unique : ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas mais il obtiendra la Vie Éternelle." Ce monde dont parle saint Jean, c'est celui qui est mauvais. Les hommes sont pécheurs. Dieu aurait pu venir pour juger ce monde et détruire le mal. Il aurait pu punir les pécheurs. Au lieu de cela, il aime ce monde et lui envoie ce qu'il a de plus précieux, son Fils unique. Il l'a envoyé pour effacer les péchés des hommes par son sacrifice. Jésus lui-même nous a dit un jour qu'il est venu chercher et sauver ceux qui étaient perdus. Par sa mort et sa résurrection, le Christ nous ouvre un passage vers ce monde nouveau qu'il appelle le Royaume de Dieu.

    C'est ainsi que Dieu-Amour s'est révélé. Celui qui croit en lui est libéré du péché et de la mort. Il obtient la Vie Éternelle, la vie en communion avec lui. Si Dieu nous a créés, c'est pour être aimés de lui et pour aimer avec lui. Voilà une bonne nouvelle que nous avons à accueillir tous les jours de notre vie. Et c'est en regardant chaque jour vers la croix du Christ que nous en reconnaissons toute la portée. Nous n'aurons jamais fini de découvrir toute la grandeur de cet amour qui est en lui.

    "Celui qui croit en lui échappe à la condamnation. Celui qui ne veut pas croire est déjà condamné parce qu'il n'a pas cru au nom du Fils unique de Dieu". Les pécheurs qui croient en Jésus et se tournent vers lui obtiennent le pardon de leurs fautes et la force de n'en plus commettre. Celui qui ne veut pas croire refuse ce salut qui lui est offert.. Il se condamne. Comprenons bien, ce n'est pas Dieu qui manque d'amour. Le pécheur qui s'obstine et n'accueille pas cet amour se condamne lui-même. Il ne croit pas en cet amour qui s'est manifesté sur la croix. En organisant sa vie en dehors de Dieu, il court vers sa perte.

    Certains croyants pensent connaître Dieu parce qu'ils ont suivi quelques années de catéchisme et qu'ils ont lu en diagonale les évangiles. C'est complètement ridicule. Si nous voulons entrer dans le mystère de la foi, il nous faut cheminer pas à pas avec Jésus, il nous faut accueillir sa parole chaque jour. Le Seigneur est là, il frappe à notre porte. C'est nous qui avons la clé pour lui ouvrir et l'accueillir dans notre vie.

    "Dieu c'est quelqu'un qui nous aime." Oui, la petite Bernadette de Lourdes avait bien raison. C'est cette bonne nouvelle que les enfants du catéchisme ont entendu tout au long de cette année au cours de leurs rencontres. Voilà un message dont ils devront s'imprégner tout au long de leur vie. Nous leur souhaitons d'être entourés par une communauté qui leur donne le témoignage de sa foi. En ce mois de juin, nous nous réjouissons avec ceux qui vont communier pour la première fois. C'est Jésus qui les accueille pour les combler de son amour. En se nourrissant de son Corps, ils reçoivent de lui la force de rester fidèles à son amour.

    Au moment de la communion, nous entendons : "Heureux les invités au repas du Seigneur". Pour vivre, nous avons besoin de nous nourrir tous les jours. Si nous ne le faisons pas, nous tombons malades et nous pouvons en mourir. Des chrétiens qui passent des mois et des années sans se nourrir de l'eucharistie peuvent aussi devenir anorexiques. Alors oui, "aujourd'hui ne fermons pas notre cœur mais écoutons la voix du Seigneur."

    En ce dimanche, nous rendons grâce à Dieu qui est Père, Fils et Saint Esprit, Dieu qui est Amour. Heureux sommes-nous d'entrer dans cette communion. Que cette communion s'étende à toute l'humanité ! qu'elle dépasse les limites de l’Église pour faire de nous un peuple fraternel, heureux de rendre grâce. Amen

    Sources : revues Feu Nouveau et Signes, guide Emmaüs des dimanches et fêtes (JP. Bagot), Lectures bibliques des dimanches A (A. Vanhoye)

    SOURCE http://preparonsdimanche.puiseralasource.org/

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  • Homélie de la Pentecôte

    Abbé Jean Compazieu

    Le don de l’Esprit Saint

     

     Textes bibliques (Messe du jour) : Lire

    Certains ne le savent peut-être pas : bien avant d’être une fête chrétienne, la Pentecôte était une fête juive. On la célébrait le cinquantième jour après la Pâque. Ces deux fêtes étaient intimement liées. La Pâque, c’était la libération physique, le passage de l’esclavage vers la terre promise. Mais il y a des esclavages autres que physique. Le grand projet de Dieu c’est la libération spirituelle de son peuple. C’est cela qu’il entreprend sur la montagne du Sinaï en donnant sa loi aux fils d’Israël. Cette loi est considérée par eux comme un chemin de liberté.

     

    Le récit des Actes des Apôtres (1ère lecture) est à situer au cours de cette Pentecôte juive. On était venu de partout pour fêter le don de la loi. Tous ces gens n’avaient certainement pas entendu parler de Jésus de Nazareth. Ils étaient là pour renouveler l’alliance avec Dieu. Mais rien ne se passe comme ils l’avaient prévu : saint Luc nous parle d’un bruit pareil à celui d’un violent coup de vent, une sorte de feu qui se partageait en langues… c’est le don de l’Esprit Saint.

    En y réfléchissant bien, nous comprenons que c’est la même aventure qui se continue. La terre promise vers laquelle nous sommes en marche n’est plus un pays particulier mais le Royaume de Dieu. L’Esprit Saint nous est donné. Il nous souffle l’enseignement divin et nous en fait vivre. Dans la Pentecôte juive et celle des chrétiens c’est le même Dieu qui agit. Le salut nous est donné en Jésus qui nous envoie son « souffle » pour respirer pleinement. Voilà cette bonne nouvelle que Pierre a proclamée. Elle est offerte à tous.

    Dans sa lettre aux chrétiens de Corinthe (2ème lecture), Paul rappelle l’action de l’Esprit Saint à l’intérieur de la communauté. Le problème c’est qu’il y a des divisions entre chrétiens. L’apôtre intervient pour rappeler que toutes les considérations de hiérarchie ou de supériorité doivent être éradiquées ; le fait d’être juif ou païen, esclave ou homme libre, ça ne compte plus. Le racisme, l’exclusion n’ont plus leur place chez les chrétiens. Dans l’Eglise de Jésus Christ, on n’apprend plus à penser en termes de supériorité, de hiérarchie, d’avancement ou d’honneur. Désormais, une seule chose compte : notre baptême dans l’unique Esprit. L’Eglise n’est pas une pyramide mais une foule serrée autour de Jésus Christ.

    Dans sa lettre, saint Paul nous présente l’Eglise comme un corps. Le Christ en est la tête et nous sommes les membres. Chacun de nous est différent. Il faut voir l’Eglise comme une foule de toutes les couleurs. Les divers membres n’ont pas la même fonction. Cette diversité est un cadeau. Chaque membre est très important aux yeux de Dieu. Nous sommes appelés à vivre l’unité  dans la diversité. Ce pari nous ne pourrons le gagner que parce que l’Esprit saint nous est donné.

    L’Evangile nous présente l’envoi des disciples en mission au soir de Pâques : « Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie ». Puis  il « souffle » sur eux. C’est ainsi qu’ils reçoivent le Saint Esprit en vue de la mission qui leur est confiée. Désormais, ils devront partir pour annoncer à tous l’Evangile du Salut en Jésus Christ. Pour cette grande mission, ils ne sont pas seuls. L’Esprit Saint, le souffle de Dieu, les accompagnera et les précèdera. Il sera agissant dans le cœur de ceux qu’il mettra sur leur route.

    Cette fête de la Pentecôte, c’est celle de l’Esprit Saint qui ne cesse de renouveler l’Eglise depuis vingt siècles. C’est ce même Esprit que nous sommes invités à accueillir dans notre vie. Pour cela, il nous faut nous ouvrir à ce don de Dieu. Nous savons bien que cela n’est pas facile. Il y a en nous des résistances qui cherchent à nous détourner de lui. Etre sous l’emprise de l’Esprit c’est sentir en nous la présence de Dieu  qui est source de paix et de joie intérieure. Le Christ nous libère en nous orientant vers Dieu.
    Cet accueil de l’Esprit Saint nous le faisons dans la prière. C’est vrai que nous avons parfois du mal à prier. Nous cherchons des méthodes, des conseils… En fait, c’est l’Esprit Saint qui prie en nous. La meilleure attitude c’est de faire silence et de le laisser parler. On commence à avancer dans la prière quand on a compris que prier ce n’est pas d’abord parler mais se taire. Ce n’est pas pour rien que Jésus a dit : « Heureux les pauvres de cœur », ceux qui sont entièrement ouverts au don de Dieu.

    Avec lui, nous pourrons nous imprégner de l’amour qui est en Dieu pour le communiquer à tous ceux qui nous entourent. Nous sommes envoyés dans le monde pour témoigner de l’espérance qui nous anime. Notre pape François nous dit que cette espérance doit être combative. La vie chrétienne est un combat contre nous-mêmes et bien souvent contre les idées à la mode. Comme un feu puissant, il chasse leurs ténèbres ; il illumine notre nuit. Devant la foule, les apôtres se mettent à proclamer les merveilles de Dieu. La première de ces merveilles, c’est l’annonce de Jésus Christ mort et ressuscité. Ils n’ont plus peur de témoigner, même devant ceux qui l’ont fait mourir sur une croix.

    En ce jour, nous te rendons grâce, Seigneur, pour le don de l’Esprit Saint que tu renouvelles à chaque messe. Apprends-nous à ouvrir nos esprits et nos cœurs à son souffle. Qu’il soit avec nous pour nous aider à mieux comprendre le message de l’Evangile. Avec lui, nous pourrons mieux aimer nos frères ; et nous pourrons leur annoncer la bonne nouvelle avec un zèle que rien ne saurait intimider.

    Vidéos de Soeur Claire et de Mgr Di Falco sur le site Notre Dame dela Paix (vers le fond de la page)

    Sources : Revue Signes –  L’intelligence des Ecritures A (M. N. Thabut) – Au cœur de ‘Eglise A (P. Chauvet) – Dossiers personnels 

    source http://dimancheprochain.org

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  • Ce 7ème dimanche de Pâques nous prépare à la grande fête de la Pentecôte

    Abbé Jean Compazieu | 24 mai 2014

    Viens Esprit Saint

     Textes bibliques : Lire

    Ce 7ème dimanche de Pâques nous prépare à la grande fête de la Pentecôte qui sera célébrée dimanche prochain. Ce jour-là, les apôtres se mettront à proclamer avec force et courage les merveilles de Dieu. En attendant, ils sont réunis en un même lieu pour un temps de prière. Le livre des Actes énumère chacun des onze apôtres (les douze moins Judas). Dès le début, ils ont été choisis par Jésus. Il les a formés et leur a donné des instructions.

    Le Livre des Actes mentionne également la présence de quelques femmes. C’est vraiment exceptionnel dans le monde Juif. C’est une manière de dire qu’elles ont un rôle essentiel dans l’Eglise. Il y a également Marie, la mère de Jésus et quelques membres de sa proche famille. Toutes ces personnes sont réunies pour participer fidèlement à la prière. Les uns et les autres se préparent à la manifestation de la gloire divine qu’ils découvriront quelques jours plus tard. C’est de cette merveille qu’ils auront à témoigner jusqu’aux extrémités de la terre.

    Mais il ne peut y avoir de mission sans ce temps de prière. C’est par là qu’il faut commencer. C’est vrai aussi pour nous. Cela vaut la peine de se poser quelques questions : Est-ce que nous prions ? Comment prions-nous ? Le Père Guy Gilbert a écrit dans un de ses livres qu’une journée sans prière, ça ne vaut pas grand-chose. Si nous prions, ce n’est pas d’abord pour adresser des demandes à Dieu. Il sait de quoi nous avons besoin avant que nous lui demandions. Le plus important c’est de nous accorder à son amour et de nous en imprégner. Nous ne serons des témoins rayonnants et lumineux que si nous accueillons la lumière qui vient de lui.

    Dans sa lettre, l’apôtre Pierre insiste sur ce point : il rappelle aux chrétiens la nécessité d’être vraiment reliés au Christ. Ils en ont bien besoin car ils sont affrontés à toutes sortes de persécutions. Mais Jésus avait prévenu : « le serviteur n’est pas au-dessus de son maître ». Le Seigneur Jésus a connu la persécution, le rejet et la croix. Il en sera de même pour des générations de chrétiens. Nos médias n’en parlent presque pas : de nombreux chrétiens continuent à être persécutés et mis à mort en Chine, en Corée du Nord, en Egypte et dans de nombreux pays islamistes. Ils sont nombreux ceux et celles qui vivent chaque jour avec la peur au ventre. A travers eux, c’est la famille des chrétiens, notre famille, qui est éprouvée. Ensemble, en communion avec eux, nous prions et nous supplions le Seigneur : qu’il nous garde fermes dans la foi jusqu’au jour où sa gloire se révèlera à tous.

    Dans l’Evangile, nous découvrons la prière de Jésus : elle nous le montre en totale communion avec son Père. Ils sont liés l’un à l’autre dans une communion éternelle. Les évangiles nous disent que Jésus passait parfois des nuits entières à prier son Père. Cette union dépasse tout ce que nous pouvons vivre à notre niveau. Elle nous dit l’intensité de la prière de Jésus et nous en sommes éblouis. Ce qui est extraordinaire, c’est qu’il veut nous associer tous à sa prière. C’est avec lui que nous connaîtrons le bonheur de prier.

    Cette prière de Jésus se situe à un moment important de sa vie : il se prépare à passer de ce monde à son Père. Sa mort sur la croix ne sera pas un échec mais une élévation. Ce sera la grande victoire de l’amour sur la mort et le péché. Au moment le plus dramatique de sa vie, Jésus veut partager à ses disciples sa joie d’avoir accompli sa mission. La bonne nouvelle a été annoncée aux pauvres. Les petits et les exclus ont été les premiers à l’accueillir. C’est pour toutes ces merveilles que Jésus rend grâce. En lisant cet Evangile, nous découvrons ce que doit être la vraie prière. Trop souvent, elle n’est que plainte et requête. Nous ne devons jamais oublier que la plus belle expression de la prière c’est la louange et l’action de grâce. Nous sommes invités à suivre l’exemple de Jésus qui rendait grâce avant de demander.

    Dans cette prière que nous adressons au Père, nous devons souligner le rôle important de Marie, la mère de Jésus. Elle était présente dans le groupe des apôtres. Elle l’est aussi dans l’Eglise d’aujourd’hui pour accompagner et soutenir notre prière. Nous ne pouvions rêver meilleur accompagnement. Comme autrefois, elle continue à nous renvoyer au Christ et à son Evangile ; elle ne cesse de nous redire : « faites tout ce qu’il vous dira. » Et ce que Jésus nous dit, c’est de nous remplir de la source d’eau vive qui est en Dieu.

    Avec Marie et avec toute l’Eglise, nous nous tournons vers toi, Seigneur ; nous nous préparons à accueillir le don de ton Esprit. Fais que notre cœur soit disponible et accueillant pour que notre vie dise quelque chose de ton amour. Amen

    Sources : Revues Feu Nouveau et Signes – Ta Parole est ma joie (J. Proux) – Guide Emmaüs des dimanches et fêtes (JP. Bagot)

    sourcehttp://dimancheprochain.org

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  • Homélie du 6ème dimanche de Pâques

    Abbé Jean Compazieu

     

    « Je ne vous laisserai pas orphelins… »

     

    Textes bibliques : Lire

    Le récit des Actes des Apôtres (1ère lecture) nous rapporte ce qui s’est passé après la résurrection du Christ. C’est vraiment un temps de plénitude : la croix porte un fruit qui demeure. Elle donne l’audace de l’assurance. C’est ce témoignage que nous trouvons chez le diacre Etienne : sa fidélité au Christ lui a valu la mort par lapidation. Mais rien ni personne ne peut arrêter la progression de la Parole de Dieu. Philippe est envoyé en Samarie, non pour se cacher mais pour y prêcher. Pressé par les besoins de la communauté, il s’est adapté sans peur. Il proclame le Christ ressuscité. Tout cela, il l’accomplit en lien avec ceux qui lui ont confié cette mission. Ces derniers viendront de Jérusalem pour authentifier son travail.

     

    Tout cela ne va pas sans danger. Les chrétiens sont poursuivis, emprisonnés et mis à mort. C’est pour eux et pour nous que l’apôtre Pierre écrit la lettre (2ème lecture) Il leur demande de ne pas craindre de rendre compte de l’espérance qui les anime. Le plus important c’est de témoigner par des actes et de ne pas craindre devant les tortionnaires. Au moment où Pierre écrit sa lettre. Au moment où Pierre écrit sa lettre, certains ont renié leur foi car ils ont eu peur du danger. Aujourd’hui comme autrefois, de nombreux chrétiens sont persécutés et mis à mort. Des églises sont saccagées. C’est dans ce monde-là que nous avons à témoigner de notre foi au Christ. Et c’est en vue de cette mission que  Jésus nous envoie l’Esprit Saint.

    C’est cette venue de l’Esprit Saint « consolateur » que Jésus annonce à ses apôtres au soir du Jeudi Saint. Tout cela a lieu à quelques heures de sa mort sur une croix. « Le monde ne me verra plus, leur dit-il, mais vous, vous me verrez vivant. » Le monde dont parle Jean, c’est celui qui va juger, torturer et tuer le Maître. C’est aussi ceux qui ne savent pas voir la force de la résurrection dont témoignent les communautés chrétiennes, celles d’autrefois et celles d’aujourd’hui.

    Pour reconnaître Jésus ressuscité et en témoigner, il faut le regard de la foi. Nous vivons dans un monde où beaucoup ont l’impression d’être les seuls croyants. On entend régulièrement des réflexions désagréables, des moqueries, des ricanements au sujet du Christ et de l’Eglise. Quand on est chrétiens, c’est difficile à supporter. Mais ailleurs, des chefs religieux (ou plutôt des terroristes) ne cessent de poursuivre les chrétiens pour les condamner à mort. Dans un monde hostile ou indifférent, il faut beaucoup de courage pour affirmer sa foi.

    Mais l’évangile de ce dimanche nous annonce une bonne nouvelle : Jésus promet un « défenseur » à ses disciples. Il sait qu’après sa mort, ils se sentiront « orphelins ». Ce défenseur, c’est l’Esprit Saint, le « Paraclet ». C’est l’Esprit d’amour qui trouve sa source en Dieu. Il intervient quand nous sommes accusés, tournés en dérision au nom de notre appartenance au Christ. C’est lui qui donne force et courage aux chrétiens persécutés en Corée du Nord, au Soudan et ailleurs. La bible nous dit et nous redit que le mal, la haine et la violence ne peuvent avoir le dernier mot. C’est l’Amour qui triomphera.

    Depuis Pâques, depuis la Pentecôte, la route est grande ouverte. Nous pouvons marcher sans crainte puisque le Paraclet, notre « Assistance », notre « Défenseur » se trouve à nos côtés. La promesse de Jésus se réalise. Son absence n’est pas un vide. Elle nous introduit dans une autre expérience, une vie d’intimité avec le Père, le Fils et l’Esprit Saint. L’Evangile de ce dimanche veut nous mettre en communication avec la vie même de Dieu. Cela suppose une contemplation. Dans nos vies souvent bousculées, nous en avons bien besoin. C’est en Jésus ressuscité que notre vie trouve tout son sens. Lui seul peut nous conduire vers le Père. C’est en dehors de lui que nous nous retrouvons orphelins.

    Cette annonce du Royaume de Dieu doit être joyeuse. Il s’agit d’une bonne nouvelle : Dieu nous invite au « festin des noces ». C’est une invitation au bonheur et il faut que cela se voie dans notre vie. Au jour de notre baptême, nous avons été plongés dans cet océan d’amour qui est en Dieu Père, Fils et Saint Esprit. Plus rien ne peut être comme avant. Comme il l’a fait pour Zachée, le Christ nous sollicite pour habiter chez nous. C’est pour répondre à son appel que nous nous rassemblons chaque dimanche pour célébrer l’Eucharistie. Nous reconnaissons en Jésus le Pain rompu pour un monde nouveau, un monde dans lequel tous les hommes deviennent des frères. Supplions l’Esprit Saint, le défenseur, afin qu’il nous apprenne à vivre et à aimer comme le Christ.

    Dieu notre Père, envoie ton Esprit qui renouvelle la face de la terre. Qu’il nous éclaire et nous évite le désespoir. Que ton Fils cloué sur l’arbre de la croix ns ouvre jour après jour le chemin de l’espérance. Amen

    Télécharger « 6ème dimanche de Pâques.pdf »

    Sources : Revues Signes, Feu Nouveau, Semainier chrétien, Elle est vivante la Parole de Dieu (R.Houlliot), Guide Emmaüs des dimanches et fêtes (JP Bagot), Lectures bibliques des dimanches (A Vanhoye), La parole de Dieu pour chaque jour de 2014 (V. Paglia), commentaires du missel communautaire (Rebré), Site Notre Dame de la Paix

     

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  • Homélie du 5ème dimanche de Pâques (18 mai)

    Abbé Jean Compazieu

    Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie

     

     Textes bibliques : Lire

    Cet Evangile, nous le connaissons bien. Il est souvent choisi pour les célébrations de sépultures. Jésus nous est présenté comme le « chemin ». En lisant ce texte, je pensais à tous ceux qui errent sur les chemins du monde sans savoir où ils passeront la nuit. Beaucoup ont eu une belle situation, un métier, une vie de famille. Puis il y a eu un événement qui a fini par les jeter à la rue. En Syrie et ailleurs, ce sont des familles entières qui ont quitté leur domicile pour fuir la guerre. Ils sont partis sans savoir où leur chemin les conduira.

     

    Quand Jésus nous dit qu’il est le chemin, c’est tout autre chose. Il ne s’agit pas d’un chemin d’errance. Il nous annonce le but et l’aboutissement de notre vie. Lui-même est toujours vivant auprès de son Père. En même temps, il nous assure de sa présence parmi nous tous les jours et jusqu’à la fin du monde. Il est pour nous « le Chemin, la Vérité et la Vie ». Lui seul peut nous conduire auprès du Père. Son grand projet, c’est de rassembler tous les hommes. Il nous prépare une maison dans laquelle tous se sentiront accueillis avec amour.

    Ce qu’il nous faut bien comprendre c’est que Jésus ne se contente pas de nous montrer le chemin. Il est lui-même « le Chemin, la Vérité et la Vie. » C’est en lui seul que nous trouvons la plénitude de la vérité. Ses paroles sont celles de la Vie Eternelle. En dehors de lui, nous allons à notre perte. Personne ne peut aller vers le Père sans passer par lui. C’est lui qui nous révèle le vrai visage de Dieu. C’est en regardant vers le ciel que nous redécouvrons le vrai sens de notre vie. Cet évangile est un appel à l’espérance, même si nous sommes « bouleversés » par les incertitudes et les épreuves de la vie. Mais succomber au découragement serait pire que tout. Nous pouvons nous raccrocher aux paroles du psaume de ce jour : « Le Seigneur veille sur ceux qui l’aiment et espèrent en son amour. » Et Jésus est toujours là pour nous redire inlassablement : « Croyez en moi ! »

    Ceci dit, ce chemin n’est pas celui de la facilité. Il est étroit, et il nous conduit vers une porte étroite. Notre vie est un combat de tous les jours contre les forces du mal qui cherchent à nous entrainer vers des chemins de perdition. C’est la course à l’argent, la violence, la haine, la rancune. Tout cela nous détourne du vrai but de notre vie. En ce jour, cela vaut la peine de nous interroger : Jésus est-il vraiment notre chemin, notre vérité et notre vie ? Est-ce vraiment lui que nous suivons ? Si ce n’est pas le cas, nous devons réentendre son appel : « Revenez à moi de tout votre cœur… Convertissez-vous et croyez à l’Evangile… »

    Le livre des Actes des Apôtres (1ère lecture) nous montre comment les premiers chrétiens ont suivi ce chemin du Christ. La Parole de Dieu est annoncée aux païens. Les veuves ne sont pas abandonnées à leur triste sort ; elles reçoivent une aide. Le partage des services se met en place. C’est ainsi qu’une communauté se met en route à la suite du Christ. C’est important pour nous aujourd’hui : la parole de Dieu doit être annoncée à temps et à contretemps ; mais les petits, les pauvres et les exclus ne doivent pas être oubliés : il n’est pas possible d’annoncer la bonne nouvelle de l’Evangile à des gens qui ont faim et froid. A travers eux, c’est le Christ lui-même qui nous interpelle.

    Dans la seconde lecture, saint Pierre nous invite à nous approcher du Seigneur Jésus. Nous nous rappelons que dans l’Evangile, il nous parlait de la Maison du Père qui contient de « nombreuses demeures ». Ici, saint Pierre nous dit que Jésus en est « la pierre vivante que les hommes ont éliminée mais que Dieu a choisie parce qu’il en connaît la valeur. » Cette maison dont il parle n’est pas seulement de pierres ou de bois ; c’est une fraternité, une communauté construite par le souffle de l’Esprit Saint. En tant que disciples, nous participons à sa victoire. Nous sommes devenus « la race choisie, le sacerdoce Royal, la nation sainte, le peuple qui appartient à Dieu. »

    Mais il y a un piège que nous devons éviter : le risque serait de nous complaire dans les honneurs, la facilité et l’orgueil. Nous  avons une mission urgente : c’est d’annoncer « les merveilles de celui qui nous a fait passer des ténèbres à son admirable lumière ». Il est urgent de montrer à tous que nous savons où nous allons. Nous sommes sur un chemin qui est balisé par l’Evangile de Jésus Christ. Nous avons là un repère essentiel pour notre marche. Dans une de ses audiences, le pape François nous recommandait de le lire chaque jour. La Parole de Dieu est une nourriture indispensable pour notre marche vers le Père.

    Pour conclure, je vous propose quelques paroles de Saint Augustin qui nous rejoignent sur notre chemin : « Ici (sur la terre), c’est l’espérance qui nous fait chanter… Chante, mais en marchant. Oublie ta fatigue en chantant, mais prends garde à la paresse… Chante et marche sans te tromper de route, sans revenir en arrière, sans piétiner sur place. CHANTE et MARCHE. »

    Télécharger « 5ème dimanche de Pâques.pdf »

    Sources : Revues Signes et Feu Nouveau, Paroles pour la route (J. Y. Carneau), C’est dimanche (E. Oré)

    source http://dimancheprochain.org

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  • Homélie du 4ème dimanche de Pâques

    Abbé Jean Compazieu

     Jésus berger de toute humanité

    Textes bibliques : Lire

    Les lectures bibliques de ce dimanche utilisent l’image du berger. A l’époque de Jésus, il faisait partie du paysage quotidien. Le soir venu, nous le voyons rassembler son troupeau pour le mettre à l’abri pendant la nuit. Puis le matin, il le conduit vers les pâturages.

     

    Cette image du berger, nous la retrouvons souvent dans la Bible. En l’utilisant, Dieu nous parle de lui et de nous. Nous sommes son troupeau, son peuple. Actuellement, on trouve des élevages en batterie. Cela n’a rien à voir. Notre berger c’est quelqu’un qui nous connaît tous personnellement. Nous sommes ses enfants. Il y a une place pour chacun de nous dans son cœur. Un jour, le prophète Isaïe transmettait cette parole de Dieu à son peuple en exil : « Tu as du prix à mes yeux, je t’aime ». C’est aussi cela qu’il redit à chacun de nous dans la situation qui est la nôtre, même quand tout va mal.

    Dans l’Evangile de ce jour, Jésus s’adresse principalement à des pharisiens. Ces derniers ont un sens très fort du sacré. Pour eux, Dieu est LE SAINT, l’inaccessible. Sur ce point, le  Christ leur donne raison. Et c’est pour leur répondre qu’il se présente comme « la porte des brebis ». En passant par lui, nous pouvons aller au Père. Il est « le passeur », celui qui nous ouvre l’entrée dans la vraie vie. C’est  important pour nous : nous vivons dans un monde où le sentiment de la grandeur de Dieu est devenu rare. C’est pour nous un appel à sortir de notre orgueil et à accueillir « la bonne nouvelle annoncée aux pauvres ».

    C’est ce qui se passe dans la première lecture : ceux qui ont entendu la prédication de Pierre ont pris conscience de leur faiblesse et de leur méchanceté. Comme eux, chacun de nous est invité à se poser cette question : « Frères, que devons-nous faire ? » Et la réponse est toujours la même : nous convertir, mettre notre vie  en accord avec notre baptême. C’est ainsi que nous sommes appelés à suivre le Christ bon Pasteur. Il est la porte par laquelle nous pouvons passer pour entrer dans la vie nouvelle.

    Mais ce qu’il ne faut pas oublier, c’est que le Christ frappe à la porte de notre cœur. Au soir des premières apparitions, Jésus a rejoint ses disciples. Il a trouvé la porte de leur cœur fermé par la peur et l’incrédulité. Cette porte s’est ouverte ; le Pasteur est entré : il a appelé ses brebis une par une ; c’est sa parole qui a appelé Marie quand elle pleurait au tombeau ; c’est aussi sa parole qui a appelé Thomas pour qu’il ne reste pas incrédule. Et c’est encore cette même parole que le Seigneur adresse par trois fois à Pierre : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ?

    Voilà cette bonne nouvelle : le Christ se présente à nous comme le bon berger et la porte des brebis. Il attend de nous une réponse qui soit de plus en plus à la mesure de son amour pour nous. C’est ce que nous rappelle l’apôtre Pierre dans la deuxième lecture : il s’adresse à des chrétiens calomniés ; on les accuse d’être des malfaiteurs. Beaucoup sont morts simplement parce qu’ils sont chrétiens. Pierre les invite tous à imiter l’exemple du Christ durant sa Passion. Il n’a pas répondu à la violence. C’est un exemple qu’il nous a donné afin que nous suivions ses traces : « Dans son corps, il a porté nos péchés afin que nous puissions mourir à nos péchés et vivre dans la justice. »

    En écoutant cet Evangile, nous comprenons l’importance de cet appel du Christ : il est la porte par laquelle nous sommes tous invités à passer ; il s’agit pour nous de l’imiter, de vivre comme il a vécu, d’aimer comme il a aimé. C’est aussi par cette porte que passent toutes nos prières : toutes celles de la messe se concluent en disant « par Jésus, ton Fils, notre Seigneur ». Les prières de l’Eglise sont offertes au Christ pour qu’il les présente au Père. « Il est le seul médiateur d’une alliance nouvelle. (He 9. 5) C’est par lui que nous devons passer pour avoir un rapport authentique avec Dieu.

    Notre mission de chrétiens baptisés et confirmés, c’est de montrer cette porte à ceux et celles qui ne la connaissent pas. Beaucoup s’engagent sur des chemins de perdition et vont vers leur malheur. C’est dans ce monde tel qu’il est que nous sommes envoyés comme « portiers ». Il a envoyé ses apôtres. Il continue à appeler aujourd’hui. Comme autrefois, il constate que la moisson est abondante mais les ouvriers sont peu nombreux. Devant l’ampleur de la tâche à réaliser, il ne leur demande pas d’en faire un peu plus ; il leur dit : « priez le Maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à sa moisson. » Car une vocation ne s’éveille et ne prend forme que dans la prière. C’est pour cette raison qu’en 1964, le pape Paul VI a établi cette journée mondiale de prière pour les vocations.

    Notre mission à tous, c’est de de témoigner aux yeux du monde que le Christ est vraiment le « Berger de toute humanité. Rien ni personne ne pourra l’empêcher de vouloir sauver tous les hommes. En communion les uns avec les autres et avec toute l’Eglise, nous pouvons chanter et proclamer : « Tu es mon berger, o Seigneur, rien ne saurait manquer où tu me conduis. »

    Télécharger « 4ème dimanche de Pâques.pdf »

    Sources : Revues Dimanche en Paroisse, Signes, Feu nouveau, Lectures bibliques des dimanches (A Vanhoye), La parole de Dieu pour chaque jour de 2014 (V. Paglia), commentaires du missel communautaire (Rebré)


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  • Homélie du 3ème dimanche de Pâques

    Abbé Jean Compazieu

    Jésus ressuscité nous rejoint

    Textes bibliques : Lire

    Nous découvrons à travers ces trois textes bibliques comment Dieu s’y prend pour donner l’Esprit Saint aux croyants. Ces lectures nous disent quelle est l’action de cet Esprit. II leur est donné pour accompagner les hommes sur leur route et les configurer au Christ. C’est ainsi que le message du Christ nous rejoint sur nos routes et dans nos maisons.

     La première lecture nous a donné le témoignage de Pierre. C’est lui qui, précédemment, refusait le scandale de la croix. Il peut maintenant éclairer ses compatriotes qui sont encore enfermés dans la vision qui était la sienne autrefois. Il affirme devant tous que Jésus, le crucifié, est vivant pour toujours. Dieu l’a ressuscité. Pierre et les autres apôtres en sont témoins. Ils sont également témoins du pardon que Dieu accorde aux juifs et de l’appel à la conversion qu’il leur adresse.

    Cet appel de Pierre à la conversion est repris dans la 2ème lecture. Il s’adresse à des chrétiens qui, autrefois, menaient une vie « sans but ». Ou plutôt, leur but, c’était « l’or et l’argent ». Maintenant qu’ils ont donné leur foi au Christ, ils doivent rompre avec le passé. Leur libération a été acquise par le sang de Jésus qui a donné sa vie pour nous. Il est important de tout faire pour ne pas décevoir cet amour de Dieu qui dépasse tout ce que nous pouvons imaginer. Nous devons tous nous interroger sur le vrai but que nous donnons à notre existence. Cette lettre de Pierre nous est donnée pour nous appeler à une vraie conversion.

    Puis nous avons l’Evangile des disciples d’Emmaüs. Nous croyons bien le connaître car nous l’avons entendu souvent. Mais il nous faut sans cesse le relire avec un regard neuf car il reste inépuisable. L’important c’est de le relire dans notre actualité. Ces deux disciples complètement désemparés qui retournent dans leur village c’est chacun de nous. Nous aussi, nous sommes parfois marqués par la tristesse. Notre vie de tous les jours est souvent une défaite : c’est la défaite de l’Evangile pour les persécutés, les pauvres, les victimes de la violence, des guerres, de la solitude et de l’abandon. Cette défaite c’est aussi quand nous disons qu’au point où nous en sommes, il n’y a plus d’espoir possible.

    Mais voilà que sur le chemin des disciples, le crucifié lui-même s’approche et les rejoint. Il leur pose des questions : « De quoi causiez-vous donc tout en marchant ? » Ils lui répondent : « Tu es bien le seul à ignorer ce qui s’est passé ces jours-ci »… l’arrestation de Jésus et sa mort sur la croix… « Nous espérions qu’il serait le libérateur d’Israël ; mais avec tout cela, voilà trois jours que ces choses sont arrivées. » Pour les disciples, c’est la déception et la tristesse qui l’emportent.

    C’est alors que Jésus intervient pour leur expliquer les Ecritures, Moïse et les prophètes. Leur cœur était brulant tandis qu’il leur parlait. Pour entrer dans le mystère de Dieu, il nous faut ce cœur brulant d’amour. C’est cela qu’il nous faut demander au Seigneur : « Emplis-nous de l’amour qui jaillit de ton cœur ». Ainsi, nous pourrons entrer dans le mystère de ton Père et nous serons transfigurés par cette présence d’amour. C’est ainsi que la présence de Jésus transforme le cœur et la vie des disciples. C’est important pour nous : accueillir le Christ et son Evangile, nous laisser éclairer par lui, tout cela ne peut que changer notre vie.

    Mais il y a une autre étape absolument essentielle : c’est la demande des disciples : « Reste avec nous ». Une telle rencontre ne peut pas s’arrêter ainsi. Jésus entre donc pour rester avec eux. L’Evangile nous parle d’un repas, d’un pain rompu et distribué. Alors leur yeux  et ils le reconnaissent. Comme pour les disciples, notre foi au Christ ressuscité a besoin d’être réchauffée par la Parole de Dieu et celle de l’Eglise. Nous avons également besoin d’être nourris et fortifiés par son Pain Eucharistique. Le Christ ressuscité nous rejoint au cœur de nos vies et se donne à nous pour nous ouvrir un chemin d’espérance.

    Jésus a disparu à leur regard. Il a terminé son œuvre de conversion. Cette conversion est totale lorsqu’ils eéintègrent la communauté des disciples. En ce dimanche, le même Seigneur nous rejoint. Il nous accompagne, il nous parle, il partage avec nous le pain de l’Eucharistie. Nos yeux ne le voient pas, mais nous le reconnaissons avec le regard de la foi. Et à la fin de cette messe, nous serons envoyés pour annoncer la bonne nouvelle au monde : « C’est vrai, le Seigneur est ressuscité ».

    Seigneur, en ces lendemains de Pâques, nous avons du mal à te reconnaître sur nos routes humaines. Reste avec nous. Fais-nous voir la clarté de ton visage afin que nous devenions de vrais témoins de ton amour. AMEN

    Télécharger « 3ème dimanche de Pâques1.pdf »

    Sources : Revues Signes, Feu Nouveau et dimanche en Paroisse – La parole de Dieu pour chaque jour de 2014 (V. Paglia)– Missel communautaire – Elle est vivante la Parole de Dieu (R.Houliot) – au cœur de l’Eglise (P. Chauvet)

    source http://dimancheprochain.org

     

     


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  • Homélie du 2ème dimanche de Pâques

    Abbé Jean Compazieu

     Dimanche de la miséricorde Divine

    Textes bibliques : Lire

    En ce 2ème dimanche de Pâques, nous sommes invités à tourner notre regard et notre cœur vers la divine miséricorde qui est en Jésus. Nous nous rappelons que cette fête a été créée par le pape Jean-Paul II le 30 avril 2000. Ce dernier est canonisé en ce dimanche en même temps que Jean XXIII. Pour l’Eglise universelle, c’est un jour de joie et de fête. Nous serons en communion d’action de grâce avec les centaines de milliers de personnes rassemblées sur la Place Saint Pierre à Rome. Ensemble, nous sommes la même Eglise de Jésus Christ appelée à témoigner de sa foi en Jésus ressuscité.

    Les textes bibliques de ce dimanche nous montrent comment les premiers chrétiens ont accueilli cette miséricorde de Jésus. Le livre des Actes des Apôtres nous donne le témoignage de la première communauté chrétienne. Quand on a vraiment accueilli le Christ dans sa vie, tout est changé. C’est la joie qui renaît dans les cœurs. Les disciples vivent en « communion fraternelle » et mettent « tout en commun ». Le même Christ continue d’agir dans l’Eglise d’aujourd’hui. C’est lui qui suscite des gestes de partage dans le cœur des hommes. A la suite des premiers chrétiens, nous sommes envoyés dans le monde pour lui montrer par nos paroles et nos actes cette miséricorde de Dieu.

    Dans la seconde lecture, saint Pierre nous invite à faire un pas de plus. Les épreuves de la vie sont une invitation à approfondir notre foi. L’apôtre Pierre s’adresse à des chrétiens qui vivent comme des étrangers dans un monde païen. Son but est de ranimer leur  espérance car ils en ont bien besoin. C’est aussi important pour nous qui vivons dans un monde hostile ou indifférent à la foi. Le Seigneur est toujours là, bien présent. Il nous montre le but de notre vie. C’est vers lui que nous sommes invités à nous tourner. Et c’est lui que nous devons suivre.

    L’Evangile nous raconte les difficultés de Thomas. Nous avons souvent tendance à sourire de son incrédulité. Mais il y a une chose que nous devons savoir : Thomas est surnommé « Didyme » ce qui signifie « Jumeau ». Nous comprenons alors qu’il est bien notre jumeau cet homme qui ne veut pas être naïf et qui cherche à vérifier ce qu’on lui raconte. Qui de nous peut se vanter de n’avoir jamais eu de doute par rapport à tel ou tel aspect de la foi ? Qui de nous ne s’est jamais posé de question sur les affirmations concernant la résurrection du Christ ou la résurrection de la chair ? Oui, comme Thomas, nous cherchons des preuves et nous voudrions voir avant de croire.

    Autre chose : quand Jésus ressuscité est apparu aux apôtres le 1er jour de la semaine (le dimanche), Thomas n’était pas là. Il a dû attendre huit jours, c’est-à-dire le dimanche suivant, pour le rencontrer et le reconnaître. Nous n’avons pas à le juger. Qui de nous peut se vanter de n’avoir jamais manqué une assemblée dominicale ? Car c’est chaque dimanche que Jésus rejoint les communautés rassemblées en son nom. Il vient pour nous recréer, nous renouveler. Mais on trouve souvent des excuses pour y être absents « de huit jours en huit jours ».

    Comme Thomas, en ce dimanche, premier jour de la semaine, nous avons répondu à la convocation du Seigneur. Comme aux premiers temps, il nous laisse un message de paix. Pour répondre à nos difficultés, il nous invite à voir et à toucher ses plaies et à croire en lui. Ses paroles doivent atteindre notre cœur comme elles ont atteint celui de Thomas. En même temps, nous n’oublions pas que si nous voulons vraiment  rencontrer le Seigneur ressuscité, il nous faut poser nos mains sur les corps meurtris, malades et affaiblis que nous rencontrons. La victoire sur notre incrédulité et sur celle du monde commence par l’écoute de l’Evangile de Pâques et cette approche concrète des blessures de Jésus  à travers celles de tant d’hommes et de femmes proches ou éloignés de nous.

    L’apôtre Thomas a accueilli la miséricorde du Seigneur. On peut dire qu’il a passé un très beau dimanche. Il ne tient qu’à nous d’en passer 52 aussi beaux tout au long de l’année. En nous rassemblant à l’église, nous apprenons à reconnaître en Jésus « Mon Seigneur et mon Dieu ». Il ne demande qu’à nous rejoindre pour nous aider à sortir de nos enfermements et à grandir dans la foi. Cette foi que nous sommes invités à proclamer est source de paix, de joie et d’amour. Elle est par-dessus tout, source d’une union personnelle et intime avec Jésus ressuscité. Et par lui, nous sommes unis à notre Père du ciel.

    Notre foi est un trésor inestimable que nous sommes heureux de posséder. Ce trésor n’est pas fait pour être enfermé mais pour être communiqué au monde entier. En ce dimanche, nous te prions, Seigneur : rends-nous plus accueillants à ce don que tu nous fais. Sois avec nous pour que nous soyons plus courageux dans le témoignage. Garde-nous plus généreux dans la pratique de la charité fraternelle. « Toi qui es Lumière, toi qui es l’amour, mets en nos ténèbres ton Esprit d’amour ». Amen

    Télécharger « 2ème dimanche de Pâques.pdf »

    Sources : Revues Signes et Feu Nouveau – La parole de Dieu pour chaque jour de 2014 (V. Paglia) – Lectures bibliques des dimanches (A Vanoye) – Guide Emmaüs des dimanches et fêtes – Dossiers personnels.

    source http://dimancheprochain.org

     

     


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  • Homélie de la veillée pascale (19 avril -14)

    Abbé Jean Compazieu

     La nuit du premier jour de la semaine

     

     Textes bibliques : Lire

    C’était après le Sabbat, à l’heure où commençait le premier jour de la semaine. Il faisait encore nuit. Il faisait nuit aussi dans le cœur de ces femmes qui se rendaient au tombeau du Seigneur. Elles l’avaient suivi jusqu’au pied de la croix et elles pensaient venir rendre les derniers honneurs à un ami défunt. Cette nuit de Pâques nous renvoie à une autre nuit, celle qui nous a rassemblés à Noël pour célébrer la naissance de Jésus. Cette nuit-là nous a annoncé que le Sauveur nous a rejoints au cœur de nos ténèbres pour conduire notre monde vers la Lumière. Et au cours de la nuit de Pâques, nous célébrons la victoire de Jésus sur les ténèbres de la mort et du péché. C’est la Lumière qui l’emporte.

    Un autre point important : L’Evangile situe la résurrection de Jésus au premier jour de la semaine (ce qui correspond au dimanche). Ce premier jour nous renvoie à celui de la création du monde que nous lisons dans le livre de la Genèse. Ce jour-là, Dieu avait entrepris de faire du neuf. C’est aussi ce qui se passe le jour de Pâques. La toute-puissance de Dieu fait de nous des êtres nouveaux. Elle nous libère de l’esclavage du péché. Le Christ ressuscité nous ouvre un chemin de liberté.

    L’Evangile nous parle d’un grand tremblement de terre. L’Ange du Seigneur est là et roule la pierre. Cette pierre, c’est celle de tous nos enfermements, nos égoïsmes, notre péché. Cet événement de la résurrection nous rappelle que la mort et le péché ne peuvent avoir le dernier mot. Le Christ ressuscité veut nous associer à sa victoire.

    Voilà la bonne nouvelle de cette nuit de Pâques : Jésus est sorti vivant et victorieux de son tombeau. Il est entré dans la vie céleste. Il est glorifié. Cette bonne nouvelle a été annoncée aux femmes qui l’avaient suivi jusqu’au pied de la croix. Et maintenant, elles sont envoyées vers les disciples. Ils doivent se rendre en Galilée, là où tout a commencé pour lui. C’est là qu’il leur donnera la mission d’annoncer la bonne nouvelle au monde entier.

    Cette bonne nouvelle a été transmise de génération en génération. C’est à nous maintenant de prendre le relai pour qu’elle continue à être annoncée. Dans certains pays, les chrétiens le font au péril de leur vie. Ils sont nombreux ceux et celles qui sont persécutés, poursuivis et mis à mort à cause de leur foi en Jésus.

    Mais rien ne peut empêcher la progression de la Parole de Dieu. Nous-mêmes, nous sommes envoyés dans le monde d’aujourd’hui pour être témoins et messagers de Jésus ressuscité. Notre mission c’est de dire et de témoigner par nos paroles et nos actes. Nous sommes envoyés vers ceux qui vivent dans la nuit de l’incroyance, de l’indifférence. Aujourd’hui comme autrefois, notre Dieu reste celui qui a vu la misère de son peuple. Il veut à tout prix le sauver. Et il compte sur nous pour participer à cette mission. Mais le principal travail, c’est lui qui le fait dans le cœur de ceux et celles qu’il met sur notre route. L’Evangile restera toujours une force communicative pour les hommes d’aujourd’hui.

    Cette mission qui nous est confiée, nous la portons dans notre prière. C’est important pour nous. La parole que nous avons à proclamer ce n’est pas la nôtre mais celle de Jésus. C’est pour cela que nous avons sans cesse à nous ajuster à lui. C’est avec lui que notre vie pourra devenir un authentique témoignage.

    Ce soir, nous pouvons faire nôtre ce chant d’envoi : « Allez-vous-en sur les places et sur les parvis ! Allez-vous-en sur les places y chercher mes amis. »

    source : http://dimancheprochain.org/


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