• Homélie de la veillée pascale (19 avril -14)

    Abbé Jean Compazieu

     La nuit du premier jour de la semaine

     

     Textes bibliques : Lire

    C’était après le Sabbat, à l’heure où commençait le premier jour de la semaine. Il faisait encore nuit. Il faisait nuit aussi dans le cœur de ces femmes qui se rendaient au tombeau du Seigneur. Elles l’avaient suivi jusqu’au pied de la croix et elles pensaient venir rendre les derniers honneurs à un ami défunt. Cette nuit de Pâques nous renvoie à une autre nuit, celle qui nous a rassemblés à Noël pour célébrer la naissance de Jésus. Cette nuit-là nous a annoncé que le Sauveur nous a rejoints au cœur de nos ténèbres pour conduire notre monde vers la Lumière. Et au cours de la nuit de Pâques, nous célébrons la victoire de Jésus sur les ténèbres de la mort et du péché. C’est la Lumière qui l’emporte.

    Un autre point important : L’Evangile situe la résurrection de Jésus au premier jour de la semaine (ce qui correspond au dimanche). Ce premier jour nous renvoie à celui de la création du monde que nous lisons dans le livre de la Genèse. Ce jour-là, Dieu avait entrepris de faire du neuf. C’est aussi ce qui se passe le jour de Pâques. La toute-puissance de Dieu fait de nous des êtres nouveaux. Elle nous libère de l’esclavage du péché. Le Christ ressuscité nous ouvre un chemin de liberté.

    L’Evangile nous parle d’un grand tremblement de terre. L’Ange du Seigneur est là et roule la pierre. Cette pierre, c’est celle de tous nos enfermements, nos égoïsmes, notre péché. Cet événement de la résurrection nous rappelle que la mort et le péché ne peuvent avoir le dernier mot. Le Christ ressuscité veut nous associer à sa victoire.

    Voilà la bonne nouvelle de cette nuit de Pâques : Jésus est sorti vivant et victorieux de son tombeau. Il est entré dans la vie céleste. Il est glorifié. Cette bonne nouvelle a été annoncée aux femmes qui l’avaient suivi jusqu’au pied de la croix. Et maintenant, elles sont envoyées vers les disciples. Ils doivent se rendre en Galilée, là où tout a commencé pour lui. C’est là qu’il leur donnera la mission d’annoncer la bonne nouvelle au monde entier.

    Cette bonne nouvelle a été transmise de génération en génération. C’est à nous maintenant de prendre le relai pour qu’elle continue à être annoncée. Dans certains pays, les chrétiens le font au péril de leur vie. Ils sont nombreux ceux et celles qui sont persécutés, poursuivis et mis à mort à cause de leur foi en Jésus.

    Mais rien ne peut empêcher la progression de la Parole de Dieu. Nous-mêmes, nous sommes envoyés dans le monde d’aujourd’hui pour être témoins et messagers de Jésus ressuscité. Notre mission c’est de dire et de témoigner par nos paroles et nos actes. Nous sommes envoyés vers ceux qui vivent dans la nuit de l’incroyance, de l’indifférence. Aujourd’hui comme autrefois, notre Dieu reste celui qui a vu la misère de son peuple. Il veut à tout prix le sauver. Et il compte sur nous pour participer à cette mission. Mais le principal travail, c’est lui qui le fait dans le cœur de ceux et celles qu’il met sur notre route. L’Evangile restera toujours une force communicative pour les hommes d’aujourd’hui.

    Cette mission qui nous est confiée, nous la portons dans notre prière. C’est important pour nous. La parole que nous avons à proclamer ce n’est pas la nôtre mais celle de Jésus. C’est pour cela que nous avons sans cesse à nous ajuster à lui. C’est avec lui que notre vie pourra devenir un authentique témoignage.

    Ce soir, nous pouvons faire nôtre ce chant d’envoi : « Allez-vous-en sur les places et sur les parvis ! Allez-vous-en sur les places y chercher mes amis. »

    source : http://dimancheprochain.org/


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  • Homélie du jour de Pâques

    Abbé Jean Compazieu

    Le Seigneur est ressuscité

     

    Textes bibliques (Messe du jour de Pâques) : Lire

    Le samedi est passé ; un jour nouveau commence ; il commence dans la tristesse. C’est souvent le cas dans notre vie, surtout lorsque nous nous trouvons devant la tombe d’un être cher. Celle de Jésus n’a rien de particulier. C’est une tombe parmi d’autres. Il y a quand-même une tristesse en plus : ce n’est pas seulement le corps d’un ami qui finit dans cette tombe ; c’est aussi l’espérance d’un règne nouveau.

    Le premier jour de la semaine (dimanche), « Marie-Madeleine se rend au tombeau alors qu’il fait sombre ». Sa détresse est celle de toute personne qui se réveille chaque matin pour se trouver devant un grand vide. Celui que son cœur aime n’est plus là. C’est cette souffrance morale qui la pousse de grand matin vers le cimetière.

    Mais si nous sommes attentifs à la vie de notre monde, nous découvrons l’ampleur du drame. De nos jours, des pays entiers sont transformés en cimetières. Pensons à toutes les victimes de l’oppression, de la violence, de la guerre : devant ces images de mort, nous sommes souvent comme les disciples de Jésus : nous fuyons. Seules quelques pauvres femmes ont suivi Jésus jusqu’au bout. En ce premier jour, elles se rendent au tombeau. Elles sont préoccupées par la manière dont elles pourront y entrer. La pierre qui scelle la tombe est lourde, comme celles qui écrasent la vie des pauvres.

    Mais à leur arrivée, elles voient que la pierre est roulée de côté. Elles découvrent un ange vêtu de blanc. Elles sont alors saisies de crainte. Mais l’ange les rassure : « Ne craignez pas, vous : je sais bien que vous cherchez Jésus le crucifié. Il n’est pas ici car il est ressuscité comme il l’avait dit (Mt 28, 5-6) ». Voilà l’Evangile de la résurrection qui nous est annoncé en ce dimanche.

    Cette première Pâque est offerte à trois pauvres femmes, seules, étrangères et méprisées. A travers elles, c’est la bonne nouvelle qui est annoncée aux pauvres. Même si elle n’a lieu que pour ces trois pauvres femmes, elle concerne tous les disciples. Elles sont envoyées pour leur annoncer que Jésus est ressuscité d’entre les morts ; ils doivent se rendre en Galilée. C’est là qu’ils le trouveront. Les évangiles nous donnent plusieurs témoignages de la résurrection. Tous nous parlent du tombeau vide. Plus tard, ils rencontreront Jésus ressuscité.

    A partir de ce moment, les disciples seront envoyés pour annoncer la résurrection au monde entier. C’est ce témoignage que nous trouvons dans le livre des actes des apôtres. Tous les discours de Pierre après la Pentecôte sont centrés sur cet événement qui a bouleversé sa vie. La Passion et la résurrection de Jésus l’ont amené à avoir une tout autre vision de Dieu et de son œuvre de salut. Aujourd’hui, cette bonne nouvelle est annoncée à Corneille, un centurion romain. Avec Jésus, le salut est offert à tous ceux qui s’ouvrent à la foi. Même les païens peuvent devenir membres du peuple de Dieu.

    Dans la seconde lecture, l’apôtre Paul nous recommande d’enlever de nos cœurs le vieux levain, c’est-à-dire tous les ferments mauvais de pourriture. Cela ne veut pas dire qu’il faut abandonner le monde ni passer sa journée à regarder vers le ciel. Il s’agit pour nous de fixer notre regard vers le Christ. C’est un appel à lui manifester notre amour. Cette manifestation, nous pourrons la vivre des la prière, dans les sacrements, dans la charité et dans notre témoignage. Alors, comme saint Paul, nous pourrons dire fièrement : « Pour moi, vivre, c’est le Christ et mourir est un avantage. »

    Nous avons lu dans l’Evangile que, le jour de Pâques, les disciples sont invités à se rendre en Galilée, c’est-à-dire l’extrême périphérie d’Israël. C’est là que commence le monde des païens. C’était une région contaminée par des pratiques religieuses venues du paganisme. Et c’est là que Jésus a commencé sa mission. C’est aussi de là que les apôtres partiront sur les routes du monde. C’est important pour nous : le pape François nous rappelle inlassablement à aller vers les périphéries ; l’Evangile doit être annoncé à tous, en particulier à ceux qui sont les plus loin.

    Nous sommes tous envoyés pour évangéliser. Ne disons pas : « Je ne sais pas convaincre… je ne suis pas assez formé… je ne suis pas capable… » Ces arguments reviennent souvent quand on propose à des chrétiens d’évangéliser. N’oublions pas que la première évangélisatrice, c’est Marie-Madeleine, une pècheresse ; visiblement, elle n’a pas compris tout de suite ce qui se passait. Mais c’est elle qui est partie en toute hâte pour annoncer la bonne nouvelle aux apôtres. Et c’est parce qu’elle a osé le faire que Pierre et Jean ont couru vers le tombeau et que leurs yeux se sont ouverts. A notre tout, n’attendons pas d’avoir tout compris pour nous lancer dans cette grande aventure.

    En ce jour, nous te supplions, Seigneur : mets en nous ton Esprit Saint. Ainsi, nous pourrons proclamer avec force que tu es vivant pour les siècles des siècles. Amen

    Sources : Parole de Dieu pour chaque jour de 2014 (V. Paglia) – Au cœur de l’Eglise, année A (P. Chauvet) – Missel communautaire – Guide Emmaüs des dimanches – Revue Dimanche en Paroisse

    source http://dimancheprochain.org/

     

     


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  • Vendredi Saint

    Abbé Jean Compazieu 

     Gethsémani

      Textes bibliques : Lire

    En ce vendredi Saint, nous contemplons la croix de Jésus qui a pris sur lui tous les péchés du monde. Il s’est engagé jusqu’au bout dans la lutte contre le mal. Au jardin de Gethsémani, il a prié son Père : « Si tu le veux, éloigne de moi cette coupe ; cependant, que ce ne soit pas ma volonté qui se fasse mais la tienne ». Jésus savait bien que la volonté de son Père était qu’il ne perde aucun de ceux qu’il lui avait donnés. La volonté de Dieu était que le mal ne nous engloutisse pas. Jésus n’a pas évité la mort pour qu’elle ne nous écrase pas. Il ne voulait pas nous perdre.

    Aujourd’hui, la Passion continue. Elle se poursuit dans les pays accablés par la guerre et là où des millions de réfugiés sont entassés. Elle se poursuit également là où des gens sont prostrés dans l’angoisse, là où des malades agonisent dans la solitude. La croix du Christ nous renvoie à toutes celles qui marquent douloureusement beaucoup d’hommes, de femmes et d’enfants d’aujourd’hui.  

    Mais, avec le Christ, la mort n’a pas le dernier mot. Elle est un passage vers une radicale libération. Avec le Christ et à sa suite, nous entrons dans une vie nouvelle. Nous n’oublions pas que le Christ est « le Chemin, la Vérité et la Vie ». C’est par lui que nous devons passer pour aller au Père. Suivre le Christ ne sera possible que si nous nous libérons de tout ce qui nous alourdit et nous encombre. En nous tournant vers sa croix, nous lui demandons qu’il nous donne la force de nous engager sur le chemin de l’amour et du pardon.

    Sources : La Parole de Dieu pour chaque jour de 2014 (V. Paglia) – Dossiers personnels

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  • Homélie du Jeudi Saint

    Abbé Jean Compazieu

     « Il les aima jusqu’au bout… »

     

    Textes bibliques : Lire

    « J’ai ardemment désiré manger cette pâque avec vous avant de souffrir » (Luc 22,15). Ce sont les paroles mêmes de Jésus au début de son dernier repas avec ses apôtres. En réalité, c’est son désir permanent. Aujourd’hui comme hier, il souhaite demeurer avec les siens ; il veut être avec nous. Ce soir, nous pouvons nous poser la question : avons-nous ce désir d’être avec lui, au moins un petit peu ? Saurons-nous lui offrir ce peu de compagnie et d’affection dont notre cœur est capable ?

    Si nous regardons de près, il faut bien reconnaître que c’est toujours lui qui fait l’effort d’être auprès de nous. Il fait sans cesse le premier pas vers nous. Au soir du Jeudi Saint, le dernier soir de sa vie, il réunit ses disciples. Dans un suprême élan d’amour, il continue à se lier définitivement à eux.

    Les textes bibliques nous enseignent que Jésus se mit à table avec les Douze. Il prit le pain et le distribua en disant : « ceci est mon Corps livré pour vous. » De même, il prit la coupe : « ceci est mon sang versé pour vous ». Ce sont ces paroles que les prêtres vont prononcer sur l’autel. Et c’est le même Seigneur qui invitera chacun de nous à se nourrir du pain et du vin consacrés. C’est ainsi que Jésus a « inventé » l’impossible pour rester à nos côtés. C’est de cette manière qu’il a choisi d’être proche de ses disciples à travers l’histoire.

    En réalité, il ne veut pas seulement être proche. Il désire être au-dedans de ses disciples. Pour nous, il devient nourriture, chair de notre chair. Ce pain et ce vin sont la nourriture que Dieu nous envoie. Ils continuent à être un remède et un soutien pour notre vie. Ils nous unissent à Jésus pour nous rendre semblables à lui. C’est ainsi que nous apprenons à désirer les choses qu’il désirait. En donnant ce pain et ce vin, le Seigneur fait jaillir en nous des sentiments de bonté, d’affection, d’amour et de pardon.

    C’est au nom de cet amour que Jésus va accomplir un geste très important. Il s’agenouille devant ses disciples pour leur laver les pieds. Ce geste était fréquent chez les juifs car il y avait beaucoup de poussière sur les chemins. En temps ordinaire, un serviteur se mettait à la disposition du visiteur pour accomplir cette tâche. Ce qui est nouveau dans cet évangile, c’est que Jésus lui-même se fait serviteur. Nous comprenons l’étonnement de Pierre et son refus. Mais pour être en communion d’amour avec le Christ, il doit accueillir le témoignage qu’il nous laisse.

    Dans notre monde, on court beaucoup après les honneurs, le prestige, le pouvoir. On se débarrasse de ceux qui font obstacle ou qui gênent. L’Evangile du Jeudi saint nous invite à prendre le contre-pied de cette orientation. C’est un commandement de Dieu lui-même. Se laver les pieds les uns les autres c’est être au service des plus faibles, des malades, des personnes ans défense. C’est une nouvelle façon de vivre.

    Voilà donc deux tables, celle du lavement des pieds et celle de l’Eucharistie. On ne peut séparer la liturgie du service fraternel. L’un et l’autre participent au même élan. Le Christ que nous accueillons en allant communier nous entraîne à nous mettre au service des autres. Lui-même nous a donné l’exemple. Son amour est allé jusqu’au don de sa vie.

    Aujourd’hui, dans l’Eglise d’Occident, l’Eucharistie pose question. Nous assistons à une diminution drastique du nombre de messes dominicales et à une baisse du nombre de pratiquants réguliers. Ailleurs, la messe  ne peut être célébrée que dans la clandestinité.  Quand l’Eucharistie est en souffrance, les communautés chrétiennes le sont aussi. N’oublions pas ce que disait le concile Vatican II : « L’eucharistie construit l’Eglise. »

    L’épreuve est souvent une invitation à revenir à l’essentiel. La commémoration de la dernière Cène est pour nous l’occasion de revenir à cette source. Au soir du Jeudi Saint, les apôtres n’ont pas seulement entendu un discours. Ils ont vécu un événement qui a bouleversé leur cœur. Ils ne seront plus jamais comme avant. Pour nous chrétiens, la célébration de l’Eucharistie doit être de cet ordre. C’est un événement qui transforme en profondeur celui qui se laisse laver les pieds par le Christ.

    Jésus est le premier à enlever sa tunique pour revêtir l’habit du serviteur. Nous aussi, nous devons nous débarrasser de notre orgueil qui nous empêche de rejoindre le Christ en toute vérité : c’est ce que nous rappelle inlassablement le pape François : une Eglise pauvre au service des plus pauvres.

    Demandons au Seigneur de nous placer dans cet esprit d’amour et de service afin de transformer le monde autour de nous. Ayons toujours présente en nos cœur cette parole de l’Evangile : « Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout ».

    Sources : Revues Signes, Feu Nouveau et Dimanche en Paroisse – La parole de Dieu pour chaque jour de 2014 (V. Paglia) – Lectures bibliques des dimanches (A. Vanhoye)

    source http://dimancheprochain.org

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  • Homélie pour le Dimanche des Rameaux et de la Passion

    Abbé Jean Compazieu

    Béni soit celui qui vient

    au nom du Seigneur

     

     Textes bibliques : Lire

    Avec tous les chrétiens du monde entier, nous entrons aujourd’hui dans la Semaine Sainte. En ce dimanche, nous faisons mémoire de l’entrée de Jésus à Jérusalem. Son voyage a commencé en Galilée. Il est sur le point de se terminer. Aujourd’hui, c’est la dernière étape. Jésus s’arrête sur le Mont des Oliviers et il envoie deux de ses disciples lui chercher une monture.

    Jusqu’à présent, le Messie vivait caché. Mais en ce jour, il veut prendre possession de la ville sainte et du temple. C’est ainsi qu’il va révéler la véritable mission du nouveau pasteur d’Israël. Il n’arrive pas sur un char, comme le ferait le chef d’une armée libératrice, mais sur un petit âne. Et lors de son entrée, il est acclamé par la foule. Les rameaux d’olivier répandus sur le passage de Jésus lui font un tapis triomphal. Pleine d’enthousiasme, la foule crie « Hosanna » (aide-nous en hébreu).

    Le même Jésus entre aussi dans nos villes et nos villages d’aujourd’hui. Il veut nous rejoindre au cœur de nos vies. Il se présente à nous comme le seul qui peut nous délivrer de tous nos esclavages. Lui seul peut nous rendre acteurs d’une vie plus humaine et plus solidaire. Son visage n’est pas celui d’un homme puissant et fort. C’est celui d’un homme doux et humble. Quelques jours plus tard, ce sera celui d’un crucifié. La seule couronne qui sera posée sur la tête de ce roi sera une couronne d’épine. Aux yeux du plus grand nombre, sa mort sera considérée comme une défaite. En réalité, ce sera une victoire, la victoire de l’amour sur le péché.

    Nous allons rentrer chez nous avec un rameau béni. Ce rameau va nous rappeler que nous avons chanté : « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! » Il doit aussi nous rappeler que Jésus a besoin de nous. Saisi par l’angoisse de la mort, il a voulu que les siens demeurent avec lui sous les oliviers de Gethsémani. C’est le même appel qu’il nous adresse en ce jour. Alors oui, que ce rameau emporté dans nos maisons soit le signe de notre engagement auprès du Seigneur. Tout au long de cette semaine sainte, nous sommes invités à plonger avec lui dans la prière.

    En célébrant cette Eucharistie, nous recevons tout le fruit de la Passion de Jésus. Il nous donne non seulement son Corps et son Sang mais aussi son union avec le Père. Il nous met sur le chemin d’une vie généreuse et de l’union définitive avec Dieu.

    Nous t’en prions, Seigneur, affermis notre foi en cette bonne nouvelle pour que nous en devenions des témoins fidèles tout au long de notre vie. Amen

    Sources : Revues Signes, Feu Nouveau et Dimanche en Paroisse – La parole de Dieu pour chaque jour de 2014 (V. Paglia) – Lectures bibliques des dimanches (A. Vanhoye)

    source http://dimancheprochain.org

     

     


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  • Homélie du 5ème dimanche du carême

    Abbé Jean Compazieu 

    Le Dieu des vivants

    Textes bibliques : Lire

    Les textes bibliques de ce 5ème dimanche du carême nous annoncent une bonne nouvelle : ils nous disent que notre Dieu n’est pas le Dieu des morts mais celui des vivants. Il veut que nous ayons la vie en abondance. Ce dimanche nous ouvre les perspectives de la résurrection. C’est le fondement même de notre foi.

     Dans la première lecture, le prophète Ezéchiel nous introduit à ce message d’espérance. Il s’adresse à des gens qui sont en terre d’exil depuis de nombreuses années. Beaucoup d’entre eux sont morts d’épuisement. Pour les survivants, l’avenir semble sans espoir. Le peuple élu semble appelé à disparaître comme beaucoup d’autres avant lui. Mais le prophète Ézéchiel vient raviver leur espérance. Il leur raconte sa vision des ossements desséchés qui se sont recouverts de chair et de peau puis se sont mis à revivre. C’est ainsi que Dieu fera revivre son peuple. Avec lui, il n’y a pas de situation désespérée. A travers ce texte biblique, nous avons une approche de l’idée de résurrection.

    La victoire sur la mort est en revanche clairement annoncée dans la deuxième lecture. Paul affirme que nous ne sommes pas soumis à l’emprise de la chair mais à l’esprit. Dans le langage de Paul, la chair c’est l’homme enfermé en lui-même et centré sur ses désirs. L’esprit est une forme de vie nouvelle suscitée par l’Esprit même de Dieu. Il nous apprend à nous situer en vérité face à Dieu, face aux autres et face au monde. En choisissant de vivre ainsi, nous échappons à la mort. Cette vie de Dieu qui nous est donnée au baptême se développera pleinement à la résurrection des morts. Le Christ ressuscité veut nous associer tous à sa victoire sur la mort et le péché.

    Dans l’Evangile que nous venons d’écouter, nous découvrons la force et la grandeur de l’amour de Jésus. Malgré les menaces de mort qui pèsent sur lui, il décide de se rendre auprès de son ami Lazare. Il  ne peut rester loin de ceux qui souffrent. Il y a déjà là une interpellation pour nous qui avons souvent tendance à nous détourner de la souffrance. Pensons à tous ces hommes, ces femmes et ces enfants qui sont écrasés par la guerre, la faim, la solitude, la tristesse. Pour eux, c’est comme une pierre froide qui les écrase.

    Nous avons écouté ce dialogue qui nous dit toute la souffrance de Marthe quand elle s’adresse à Jésus : « Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort ». Ce reproche est toujours d’actualité : « Si toi, Seigneur, tu avais été proche, ces malheurs ne seraient pas arrivés… Ces exterminations n’auraient pas eu lieu… En fait, si nous lisons bien l’Evangile, nous découvrons une chose à laquelle personne ne pense : ce n’est pas Dieu qui s’est éloigné mais les hommes. Il n’y a que lui à leurs côtés. Et il pleure sur ses amis comme il pleura sur Lazare.

    Mais se faire proche de toute cette souffrance, ce n’est pas facile. Nous avons entendu la réflexion des deux sœurs quand Jésus veut faire ouvrir le tombeau : « Seigneur, il sent déjà ; c’est le quatrième jour ». Oui, il sent déjà. C’est comme sentent les pauvres, comme sentent les camps de réfugiés rassemblés par centaine de milliers. Mais Jésus ne s’arrête pas. Son affection pour Lazare est plus forte que la résignation des deux sœurs. L’amour du Seigneur ne connaît pas de limite, pas même celle de la mort.

    Voilà cette bonne nouvelle : la tombe n’est pas la demeure définitive des amis de Jésus. Lazare est appelé à venir dehors. Il a entendu la voix du Seigneur et il est sorti. En méditant sur cet Evangile, nous découvrons que Jésus ne s’adresse pas à un mort mais à un vivant. Ces bandelettes de Lazare sont le symbole de notre égoïsme, de notre froideur et de notre indifférence. C’est de cela que Jésus veut nous libérer. A travers cet évangile, il nous annonce un message de la plus haute importance : « Je suis la résurrection et la Vie ; celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra. »

    En appelant Lazare à venir dehors, Jésus s’adresse aussi à tous les hommes. Il les appelle tous par leur nom. Avec lui, la mort ne peut avoir le dernier mot. Elle est devenue un passage, une porte vers l’éternité. En ce jour, nous faisons nôtre la profession de foi de Marthe : « Je crois, Seigneur ; tu es le Fils de Dieu qui vient sauver le monde. »

    Sources : Revues Feu nouveau, Signes, Dimanche en paroisse – Guide Emmaüs des dimanches et fêtes – lectures bibliques des dimanches et fêtes (A. Vanhoye) – La Parole de Dieu pour chaque jour de 2014 (V. Paglia)

    source http://dimancheprochain.org

     

     


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  • Homélie du 4ème dimanche du Carême

    Abbé Jean Compazieu

    Dimanche de la joie

     

    Textes bibliques : Lire

    Ce 4ème dimanche du Carême est celui de la joie. C’est le prophète Isaïe qui nous y invite : « Réjouissez-vous avec Jérusalem, exultez à cause d’elle, vous tous qui l’aimez ! Avec elle, soyez dans l’allégresse, vous qui portiez le deuil ! (Isaïe 60, 10-11). Ces paroles ont été proclamées pour un peuple qui avait tout perdu en terre d’exil. Comment être dans la joie quand tout va mal ? En fait, la bonne nouvelle c’est que Dieu est là ; il rejoint son peuple au cœur de ses détresses et il intervient pour lui annoncer le salut.

     Les textes bibliques de ce dimanche voudraient nous aider à voir les personnes et les événements avec le regard de Dieu. La première lecture nous parle de la succession du roi Saül. Ce dernier ne suit pas les orientations de Dieu sur le droit et la justice. Il doit donc quitter sa place car le Seigneur ne peut tolérer cette situation qui le blesse et qui fait du tort à son peuple. Pour lui succéder, il choisit David, celui auquel personne ne pensait. Dieu ne voit pas comme nous. II se sert des petits et des humbles pour réaliser des grandes choses. A travers ce message, Dieu voudrait nous apprendre à avoir le même regard que lui.

    Dans la seconde lecture, saint Paul nous parle de la lumière spirituelle. S’adressant aux chrétiens d’Ephèse, il leur dit : « Autrefois, vous étiez ténèbres. Maintenant, dans le Seigneur, vous êtes devenus lumières.  Voilà un message très important qui rejoint  l’Evangile. Il ne suffit pas de recevoir la lumière ; il faut devenir lumière. Rappelons-nous les paroles de Jésus à ses disciples : « Vous êtes la Lumière du monde. » Pour nous chrétiens, il ne suffit pas d’accueillir la Lumière dans notre vie ; il nous faut aussi la manifester pour notre comportement. C’est ce que nous recommande l’apôtre Paul : « Vivez en enfants de Lumière, or la lumière produit tout ce qui est bonté, justice et vérité. »

    L’apôtre nous invite aussi à repousser « les œuvres des ténèbres ». En disant cela, il fait allusion à ce que qui est accompli dans l’obscurité par peur d’être vu. Il importe pour nous de faire des œuvres qui puissent être assumées devant les autres. Ce qui doit nous guider c’est la lumière qui est en Jésus, c’est son amour. C’est de lui que nous le recevons ; il veut nous associer tous à sa victoire sur la mort et le péché.

    L’évangile de ce dimanche nous invite également à nous ajuster au regard de Dieu. Aux yeux de tous, ce pauvre aveugle était puni à cause de ses péchés. On croyait que Dieu punissait l’homme en fonction de sa faute. De nombreux  chrétiens continuent à le penser mais c’est faux. Dieu n’est pas à l’origine des malheurs qui nous arrivent. Il ne passe pas son temps à espionner nos faiblesses pour mieux nous punir. Il n’inflige pas le mal à ses enfants. Jésus est absolument catégorique sur ce point.

    L’Evangile nous dit également que Dieu n’est pas indifférent aux drames et aux maladies qui s’abattent sur les humains. Il vient à notre secours pour nous sauver. Il continue à venir pour nous apporter la véritable libération. Ils sont nombreux dans notre monde ceux et celles qui s’égarent sur des chemins de perdition. Beaucoup se détournent du vrai Dieu pour s’attacher à l’argent, aux richesses et aux petits bonheurs qui ne peuvent pas vraiment nous combler. C’est de cet aveuglement que Jésus veut nous guérir. Comme pour le mendiant dont nous parle l’Evangile, le véritable salut ne peut se trouver que dans une vraie rencontre avec Jésus.

    Face à ce mendiant sauvé, nous voyons des pharisiens qui s’enfoncent dans leur aveuglement. Ils restent indifférents à sa joie et finissent par le chasser. Leur cœur est dur, leur justice sans amour. Jésus voudrait les inviter à faire un chemin de foi. Mais ils restent enfermés dans leurs certitudes. Mais le Christ  est là pour nous apprendre à tendre la main à celui qui en a besoin. Il veut surtout nous aider à prendre conscience des merveilles de Dieu dans le monde d’aujourd’hui. C’est vrai que ce monde reste très marqué par l’incroyance, l’indifférence et toutes sortes de malheurs. Mais le Seigneur continue à nous rejoindre au cœur de nos vies. Rien ne doit nous empêcher de rendre compte de l’espérance qu’il met en nous.

    Vivre le Carême c’est revenir vers le Seigneur et accueillir la Lumière qui vient de lui. Cette lumière c’est celle de la foi. Grâce à cette lumière, nous apprendrons à voir les personnes et les événements avec le regard de Dieu. Comme l’aveugle guéri, nous deviendrons des témoins du Christ. Et nous pourrons proclamer ensemble notre foi avec joie et fierté : « Je crois, Seigneur, tu es source de vie. »

    Sources : Revues Feu Nouveau, Dimanche en paroisse et Signes – La Parole de Dieu pour chaque jour de 2014 (V. Paglia) Lectures bibliques des dimanches (A.Vanhoye) – guide Emmaüs des dimanches et fêtes (JP Bagot

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     source http://dimancheprochain.org


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  • Saint Joseph (19 mars)

    Abbé Jean Compazieu

    L’homme de l’écoute

     Textes bibliques : Lire

    Dans nos églises, on trouve beaucoup de tableaux ou des vitraux qui évoquent « l’annonce faite à Marie ». On y voit l’ange Gabriel qui rend visite à Marie et la réponse de cette dernière. Mais nous ne trouvons rien sur « l’annonce faite à Joseph », rien sur ces choses surprenantes qui lui ont été révélées. Les évangiles ne nous rapportent aucune parole de cet homme. Et pourtant, le récit que nous venons d’entendre nous en dit bien plus que nous ne pouvons l’imaginer. Il nous apprend à ECOUTER. C’est une attitude absolument essentielle. Joseph peut nous servir d’exemple et nous y entraîner.

     L’Evangile nous dit que l’Ange du Seigneur lui apparaît « en songe ». C’est souvent que, dans la Bible, on évoque le songe. Dans le langage biblique, cela n’a rien à voir avec un rêve. C’est une façon imagée de rendre compte d’une aventure intérieure où quelque chose d’essentiel est engagé. Dire que l’ange du Seigneur lui apparaît en songe, c’est une manière de dire que le Seigneur lui a parlé au cœur. Ce que Joseph a entendu c’est un appel à prendre chez lui Marie son épouse : « L’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint. »

    Tout cela n’allait pas de soi. Imaginons un peu Joseph complètement brisé et tourmenté par ce qui lui arrive. Ce qui allait de soi, c’était de répudier Marie. C’était conforme à la loi de Moïse et à la tradition. Mais la Parole de Dieu a été plus forte que ses réticences. Il a eu le courage de changer de projet de se faire le serviteur d’un mystère qu’il ne comprend pas.

    Joseph est un homme de silence, un homme capable d’écouter Dieu lui parler et capable de changer sa vie à la lumière de la parole qu’il a entendue. Il découvre que cet enfant vient d’ailleurs. Il n’est pas de lui, ni d’un autre, ni même de Marie. Il est l’Envoyé de Celui qui est le « Tout Autre ». C’est ainsi que Joseph est introduit peu à peu dans la Lumière d’un immense mystère qui devra un jour être proclamé à toute la Création.

    Voilà une leçon absolument essentielle pour nous chrétiens de 2014. Nous vivons dans un monde bruyant et agité. Aujourd’hui, Joseph nous apprend à ECOUTER ce qui se passe en nous, à faire le point, à prendre du recul pour accueillir une parole qui vient d’ailleurs. C’est parfois difficile car bien souvent nous avons tendance à trop parler, la plupart du temps pour ne rien dire. Nous ne pourrons entendre le Seigneur parler à notre cœur que si nous prenons des moments de silence et de recueillement.

    Prendre le temps de se taire pour faire silence et pour écouter, c’est absolument essentiel si l’on veut rester un homme. Car c’est dans le silence que Dieu parle à notre cœur par l’Esprit Saint. En d’autres circonstances, on nous a dit que la vie chrétienne ne peut se concevoir sans un engagement résolu contre la misère, l’injustice et la violence qui dégradent l’homme et défigurent le projet d’amour de Dieu sur l’humanité. Aujourd’hui, nous découvrons que nous ne pouvons pas être chrétiens sans un engagement déterminé pour retrouver le chemin du cœur.

    En cette période de Carême, nous découvrons que préparer Pâques, c’est d’abord prendre du temps pour le silence, la prière, la lecture de l’évangile. Comme Joseph, nous écoutons une parole et nous apprenons à nous rendre dociles à ce que Dieu nous suggère. Comme lui, nous sommes invités à nous faire les serviteurs d’un mystère qui nous dépasse. Tout l’Evangile nous dit que le Seigneur nous conduit sur des chemins que nous n’avions pas prévus. Mais les Paroles qu’il nous adresse sont celles de la Vie Eternelle.

     

    source http://dimancheprochain.org/

     

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  • Homélie du 3ème dimanche du Carême (23 mars)

    Abbé Jean Compazieu

    Puiser à la Source

    Textes bibliques : Lire

    Les lectures de ce dimanche nous parlent de l’eau ou plutôt de ce qui se passe quand on n’en a pas. Le texte de l’Exode (1ère lecture) nous raconte comment le peuple d’Israël  est sorti de l’esclavage d’Egypte. Moïse marche à la tête de ce peuple. Il y a là des hommes, des femmes et des enfants avec leurs troupeaux. Ils marchent à travers le désert, allant d’un point d’eau à un autre. Mais à l’étape de Réphidim, il n’y a pas d’eau. En plein désert et en pleine chaleur, cela peut devenir très grave. C’est une question de vie ou de mort.

     Alors que faire ? Le texte nous dit qu’ils se sont tous laissés envahir par la panique. Au 13ème siècle avant Jésus Christ, ils ont fait ce que nous ferions aujourd’hui. Ils s’en sont pris au gouvernement. Et le gouvernement de l’époque c’est Moïse. Ils lui font comprendre que c’est bien joli de les avoir fait sortir d’Egypte pour conquérir la liberté. Mais si c’est pour mourir en plein désert, à quoi bon ? Il vaut mieux être esclave et vivant que libre et mort.

    Tout au long de cette traversée du désert, les récriminations ont été nombreuses. Pourtant, à chaque fois, Dieu répond à son peuple. Il lui donne l’eau et la nourriture sans jamais le sanctionner négativement. Il se révèle à eux comme un père, toujours soucieux de ses enfants. Il leur donne l’eau sans laquelle la vie n’est pas possible. Il leur donne aussi la nourriture qui leur permet de reprendre des forces. Grâce à cela, le peuple pourra marcher jusqu’au Sinaï et recevoir une autre nourriture, la Parole de Dieu.

    La soif, ce n’est pas seulement le besoin de boire. C’est aussi une certaine lassitude. Cette soif n’est pas seulement physique. Elle est aussi une lassitude spirituelle. C’est la fatigue de se trouver dans un désert spirituel, dans un monde stérile et menaçant. Là, il n’y a rien pour nous nourrir et nous désaltérer. Mais dans le récit de l’Exode, nous découvrons que même dans une telle sècheresse, un rafraîchissement est possible.

    Des centaines d’années plus tard, saint Paul a lu dans cet épisode une image du Christ. Les Hébreux ne pouvaient pas le savoir, mais Paul a compris que ce rocher d’où a jailli l’eau c’était le Christ. Son amour a été « répandu en nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donnés ». Il fait sans cesse le premier pas vers nous. Il répond à notre soif d’aimer et d’être aimés. C’est auprès de lui et en lui que nous trouvons la source de la vraie vie.

    L’Evangile nous montre Jésus fatigué. Cette fatigue n’est pas due seulement au chemin parcouru. Il est fatigué parce qu’il est continuellement à courir derrière nous. Il nous voit nous précipiter vers le danger et tomber dans les péchés. Il fait tout pour nous en sortir. Quand il demande à la Samaritaine « Donne-moi à  boire », il a soif de la sauver. Il a soif de son affection et de la nôtre. La samaritaine sera progressivement amenée à découvrir en Jésus la Source d’eau vive.

    C’est important pour nous. Une des caractéristiques de notre temps, c’est l’ignorance religieuse. On finit par s’installer dans le désert de l’indifférence. La foi devient quelque chose de secondaire par rapport au métier, aux loisirs et à nos diverses activités du quotidien. Mais chassez le naturel, il revient au galop : en effet, cette baisse de la foi fait vite place à une montée des pratiques ésotériques ou superstitieuses catastrophiques, voyance, magie blanche ou noire…C’est dans ce désert que Jésus veut rejoindre le monde d’aujourd’hui. Il continue à chercher ceux qui vont à leur perte.

    Cette source à laquelle s’est abreuvée la femme de Samarie est aussi à notre disposition. Le Christ est mort pour les coupables que nous étions. Cette source peut tout changer dans notre vie. Elle nous donne la certitude d’avoir accès au monde de Dieu. En puisant à cette source, c’est l’amour de Dieu que nous accueillons. Pour le retrouver, il n’y a pas de secret. Il suffit de prendre chaque jour du temps pour la prière et l’accueil de la Parole de Dieu dans l’Evangile. Et surtout, il est essentiel de redonner toute sa place à l’Eucharistie, source et sommet de toute vie chrétienne et de toute Evangélisation.

    En lisant cet Evangile, nous avons bien vu que Jésus ne s’adresse pas à une « sainte femme » mais à une pècheresse. C’est à elle qu’il a offert « la source jaillissante pour la vie éternelle ». Cela nous rappelle que nos fautes, nos erreurs et nos blessures n’éloignent pas le Christ. Bien au contraire, elles l’attirent. Il n’est pas venu pour les justes mais  pour les pécheurs. Il a recherché la compagnie de ceux que le judaïsme de son temps mettait de côté. Et c’est ainsi qu’il continue d’agir dans notre monde d’aujourd’hui. Il est continuellement à la recherche de la « brebis perdue ».

    Voilà une bonne nouvelle pour nous en ce dimanche. Le Christ est là : il nous rejoint dans toutes les situations de notre vie, même les plus compliquées. Il nous offre à tous « la source jaillissante pour la Vie éternelle ». Cette source qui a transformé la vie de la samaritaine peut aussi transformer la nôtre. Elle peut faire de nous des messagers de la bonne nouvelle auprès de tous ceux que nous rencontrons. En communion les uns avec les autres, nous pouvons proclamer : « Nous savons que tu es vraiment le Sauveur du monde. Amen

    Sources : Revues  Signes, Feu Nouveau, Dimanche en paroisse, La Parole de Dieu pour chaque jour de 2014 (V. Paglia), Paroles pour la route (J.Y. Garneau), Guide Emmaüs des dimanches et fêtes, site « Puiser à la Source »

    source http://dimancheprochain.org/

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  • Homélie du 2ème dimanche du Carême

    Abbé Jean Compazieu

    Suivre Jésus sur la montagne

    Textes bibliques : Lire

    Les textes de la Parole de Dieu de ce jour sont là pour nous aider à mieux entrer dans l’esprit du Carême. Ce n’est pas d’abord un temps de pénitence et de mortifications austères. Ce qui est premier c’est la rencontre avec Dieu. Il nous appelle tous à lui et il attend de chacun de nous une réponse libre et aimante.

     C’est ce qui s’est passé avec Abraham (1ère lecture). Dieu l’a appelé à quitter son pays et sa famille. Abraham s’est mis en route. Il a fait confiance à la parole de Dieu. Vivre le Carême c’est sortir de notre petite vie tranquille, c’est nous nourrir chaque jour de l’Evangile, c’est suivre le Seigneur sur des chemins que nous n’avions pas prévus. Ce qui est extraordinaire, c’est que Dieu a un grand désir de nous combler de ses bénédictions.

    La lettre de saint Paul à Timothée rejoint le texte de la Genèse qui vient d’être proclamé. Elle nous redit le grand projet de Dieu. Il ne souhaite rien d’autre que de déployer la bénédiction confiée à Abraham : « Notre Sauveur, le Christ Jésus, s’est manifesté en détruisant la mort et en faisant resplendir la vie. » Notre mission de  disciples c’est d’annoncer cette bonne nouvelle partout et à tous. Dieu nous appelle tous à être ses collaborateurs à son projet de Salut.

    L’Evangile nous rapporte le récit de la Transfiguration du Seigneur. Jésus conduit trois de ses disciples sur la montagne pour leur laisser entrevoir la beauté de sa divinité. Nous nous rappelons qu’un jour, il avait dit : « Je suis la Lumière du monde. » Aujourd’hui, il laisse transparaître  devant ses disciples un peu de cette lumière qui est en lui. C’est important car quelques jours plus tard, ils verront son visage défiguré. Il fallait les affermir dans la foi.

    Cet Evangile de la Transfiguration nous décrit ce qui se passe le dimanche à la messe. Après six jours de travail, Jésus nous réunit et nous conduit dans un lieu « élevé ». C’est important pour nous : nous avons tous besoin de nous élever. Il ne s’agit pas pour nous de fuir le monde ou de nous évader. Si le Christ nous appelle à lui, c’est pour nous faire contempler « les choses du ciel ». Cette rencontre c’est quelque chose d’extraordinaire car elle donne une orientation nouvelle à notre vie.

    Dans l’Evangile de ce jour, nous lisons que Jésus prend avec lui trois de ses disciples. En réalité, son grand désir c’est de les prendre tous. Dans l’Evangile de saint Jean, ce désir se transforme en prière : « Père, ceux que tu m’as donnés, je veux que là où je suis, eux aussi soient avec moi, afin qu’ils contemplent la gloire que tu m’as donnée » (Jn 17. 24).  C’est exactement ce qui se passe sur le mont Tabor. Et c’est aussi ce qui se passe au cours de la messe. Ce rendez-vous avec le Christ est un événement qu’il  ne faut surtout pas manquer.

    L’apôtre Pierre aurait aimé rester là en compagnie de Jésus, Moïse et Elie. Mais il est interrompu par la voix qui vient de la nuée : « Celui-ci est mon Fils bien aimé qui a toute ma faveur. Ecoutez-le ». Cette voix s’adresse aussi à nous : Ecoutez l’Evangile ; c’est la parole la plus précieuse, la plus explicite et la plus lumineuse que le Seigneur nous a donnée. Suite à cette parole, les apôtres se sont trouvés plongés dans une aventure plus sérieuse et plus profonde que ce qu’ils avaient imaginé.

    Il en est de même pour nous avec l’Evangile. Si nous l’accueillons, nous seront entraînés dans une nouvelle aventure. Elle sera bien plus belle et bien plus grande que tout ce que tout ce à quoi nous pouvions nous attendre. Avec lui, notre vie peut devenir plus belle et plus lumineuse. Nous ne devons pas avoir peur. Le visage de Jésus transfigure les cœurs et le monde. Il reste avec nous tous les jours. Pour vraiment changer notre vie, c’est lui qu’il nous faut écouter. Il a vaincu la mort et a fait resplendir la vie. C’est une lumière d’amour qui illumine nos yeux. C’est aussi une lumière qui se transmet. Avec l’amour, tout grandit et se pare de couleurs.

    Tout au long de ce Carême, le Seigneur nous appelle à gravir la montagne et à nous approcher de lui. Nous devons prendre au sérieux l’appel que le Père nous adresse : « Ecoutez-le ». Des propositions sont faites dans les paroisses pour nous aider à être plus attentifs à la Parole de Dieu. Soyons tous unis dans une même prière : Donne-nous de contempler ton visage dans le mystère Eucharistique et de repartir le visage rempli de lumière pour éclairer les détails de notre vie. Aide-nous aussi à te découvrir dans le visage des frères et sœurs que tu mets sur notre route. Amen

    Sources : Revues Signes et Feu Nouveau – La Parole de Dieu pour chaque jour de 2014 (V. Paglia) – Au cœur de l’Eglise (P. Chauvet) – Dossiers parsonnels.

    flexions et vidéos sur le carême sur le site Notre Dame de la Paix

    Avec le CCFD Terre Solidaire : Télécharger ici

    source http://dimancheprochain.org

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