• Homélie du 15 septembre : 24ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu

     

    La miséricorde du Père

     

    Textes bibliques : Lire

    Les lectures bibliques de ce dimanche nous révèlent un Dieu qui pardonne. Il ne se lasse jamais de faire miséricorde. Dans le livre de l’Exode (1ère lecture), nous trouvons l’histoire du veau d’or. Pendant que Moïse est en présence de Dieu sur la montagne, le peuple hébreu s’est fabriqué un dieu en forme de veau et s’est prosterné devant lui. A ce moment-là, Dieu fait part à Moïse de son intention de les engloutir. Alors Moïse supplie le Seigneur de renoncer à ce châtiment. Il découvre alors que malgré les infidélités des hommes, Dieu demeure toujours fidèle à ses promesses. Toute la Bible nous met en face des péchés des hommes mais surtout des pardons et de la miséricorde de Dieu.

     

    Dans la seconde lecture, Saint Paul nous donne son propre témoignage. Lui-même a passé une partie de sa vie à persécuter les chrétiens. Mais un jour, il a fait une rencontre extraordinaire qui a complètement bouleversé son existence. A partir de ce jour, il est devenu un grand témoin de la foi. Il a compris que le Christ est venu dans le monde pour sauver les pécheurs. A travers cette lettre, Paul réaffirme sa reconnaissance au Christ pour le pardon qu’il a reçu. C’est important pour nous aujourd’hui qui avons trop tendance à juger nos frères pécheurs. Nous oublions alors que nous faisons partie du même lot. Ce que nous sommes devenus, nous le devons à la grâce du Christ. Comme Paul, nous sommes tous des pécheurs pardonnés.

    L’Evangile nous montre également cette miséricorde de Dieu et sa joie de retrouver le pécheur qui revient à lui. Nous connaissons tous cette parabole de la brebis perdue. L’Evangile nous parle d’un homme qui a cent brebis et qui en perd une. Il laisse de côté les 99 pour aller à la recherche de celle qui est égarée. Mais notre pape François lit cette parabole en l’inversant. Il nous dit que l’Eglise possède une brebis et quelle en a perdu 99. L’urgence n’est pas d’entretenir celle qui est restée fidèle mais de partir à la recherche du troupeau perdu. C’est ce que nous lisons à la fin de l’Evangile de saint Marc : « Allez dans le monde entier : de tous les peuples, faites des disciples. »

    Mais voilà que dans l’Evangile de ce jour, Jésus met l’accent sur un problème grave. Tout au long de son ministère, il s’est trouvé face à des scribes et des pharisiens qui lui ont reproché de faire bon accueil aux pécheurs. Eux-mêmes sont restés fidèles à la tradition jusque dans ses moindres détails. Mais Jésus leur reproche de confondre fidélité et raideur. C’est pour eux qu’il raconte les trois paraboles, celle de la brebis perdue, la pièce perdue et le fils perdu. Il voudrait leur faire comprendre qu’il est venu chercher et sauver ceux qui étaient perdus. Pour lui, ils sont tellement importants qu’il est allé jusqu’à donner sa vie pour eux sur une croix.

    Aujourd’hui encore, ils sont nombreux ceux et celles qui se sont détournés de Dieu. Alors, il fait tout pour les retrouver. C’est pour cela que Jésus est venu dans le monde. Il veut à tout prix chercher et sauver ceux qui courent à leur perdition. Certains croient que leur situation est désespérée. Mais pour Dieu, cela n’est pas vrai. Il est toujours capable de venir les chercher très loin et très bas. Saint Paul nous le dit à sa manière : « Là où le péché a abondé, la grâce (la miséricorde) a surabondé ». Rien ni personne ne peut nous séparer de l’amour qui est en lui.

    Le grand message de cet Evangile c’est la joie extraordinaire de Dieu quand un seul pécheur se convertit. Et il veut tous nous associer à cette joie. Avec lui, le passé est passé. Désormais c’est un nouveau départ qui commence. Chaque fois que nous allons nous confesser c’est un jour de fête. Cette année, les JMJ  nous ont montré de nombreux jeunes qui ont fait cette rencontre avec le Christ. Ils ont redécouvert la foi et se sont remis à lire l’Evangile. Malheureusement, nous risquons d’être comme le fils aîné qui ne voit que le passé. Il confond fidélité et raideur. Mais le véritable Dieu c’est celui qui fait la fête pour un seul pécheur qui revient à lui.

    Pour décrire cette fête l’Evangile utilise des symboles forts. Le « plus beau vêtement » dont il parle c’est l’habit de lumière qu’Adam et  Eve avaient rejeté. L’anneau au doigt, ce n’est pas seulement un signe d’alliance : c’est surtout celui qui servait  à apposer les sceaux sur les actes importants du roi. C’est ainsi que le pécheur repentant retrouve sa place de fils mais aussi son autorité. Les sandales aux pieds servent à marcher à la suite du Christ mais aussi à aller annoncer la bonne nouvelle. Nous, pécheurs pardonnés, nous sommes tous envoyés à la recherche des brebis perdues.

    En ce dimanche, nous te prions Seigneur : apprends-nous à ne pas mépriser les pécheurs mais à les regarder comme tu les vois. Donne-nous d’être auprès d’eux des témoins de ta miséricorde pour tous. Amen

    Sources : Revues Signes, Feu Nouveau, Dimanche en Paroisse, Pour la célébration de l’Eucharistie (Feder et Gorius), vidéo du site de Sœur Claire

    Source http://dimancheprochain.org

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  • Homélie du 8 septembre : 23ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu

     

    Donner la première place au Christ

     

     

    Textes bibliques : Lire

    La première lecture (Livre de la Sagesse) commence par des questions de la plus haute importance : « Quel homme peut découvrir les intentions de Dieu ? Qui peut comprendre les volontés du Seigneur ? » C’est vrai que Dieu nous dépasse infiniment. Mais il intervient dans notre vie pour nous envoyer sa « Sagesse » : il nous envoie son Esprit Saint.  C’est lui l’Esprit qui nous fait adhérer au Christ quand nous sommes rassemblés pour célébrer l’Eucharistie. C’est encore lui qui fera découvrir à Philémon qu’Onésime n’est plus seulement un esclave mais un enfant de Dieu. Et c’est toujours le même Esprit qui nous donne de nous attacher à Jésus comme lui-même s’est attaché au Père.

    Dans l’Evangile de ce dimanche, nous entendons des paroles difficiles. Nous constatons un changement radical par rapport à tout ce qui précède. Jusque là, nous avons vu le Christ manifester son attention pour ceux qui souffrent. Il a multiplié les pains pour la foule qui avait faim. Il a guéri ceux qui venaient lui présenter leur situation de détresse. Il a ressuscité la fille de Jaïre et le fils de la veuve de Naïm. Avec lui, c’est la bonne nouvelle annoncée aux petits, aux pauvres et aux exclus.

    Bien sûr, Jésus devait être heureux de voir ces foules venir à lui. Il les voyait comme un berger à la recherche de ses brebis. Il se mettait à leur tête pour les conduire aux verts pâturages du Royaume qu’il était venu annoncer. Mais Jésus reste lucide. Il sait que leurs motivations sont intéressées. Il sait aussi qu’une foule peut  être versatile. Le dimanche des rameaux, elle chantera : « Hosanna au Fils de David » ; quelques jours plus tard, le vendredi Saint, elle criera : « Crucifie-le ! » Nous le voyons tous les jours : rien n’est acquis une fois pour toutes.

    Aujourd’hui, Jésus vient nous rappeler que Jésus ne cherche pas des admirateurs intéressés mais des disciples. Un vrai disciple c’est quelqu’un qui se met à l’école de son maître ; Il s’efforce de le suivre et de lui être fidèle. Si nous voulons être disciples du Christ, il nous faut entendre les conditions qu’il pose : « Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses frères et sœur et même à sa propre vie, il ne peut être mon disciple. » Ce que Jésus nous demande, il l’a réalisé : il a quitté sa famille, ses amis, son travail, sa situation pour se consacrer à sa mission.

    Si nous voulons être fidèles aux exigences de l’Evangile, il nous faut donner la première place au Christ ; il nous faut le préférer à notre télé, notre ordinateur et notre téléphone portable. Il n’est plus question de dire : « Je ne vais pas à la messe parce que j’ai un repas de famille » ou encore : « Mon enfant n’ira pas au catéchisme parce qu’il a des activités sportives… » Le chrétien ne peut accepter que son cœur ne soit occupé que par ses biens matériels ou ses intérêts personnels immédiats ;  il doit n’y mettre que Jésus. Il doit lui laisser toute sa place. Il doit toujours désirer faire la volonté de Dieu qui est une volonté d’amour. S’il en est autrement, si son cœur est divisé, il ne peut pas être vraiment son disciple.

    Jésus nous a montré l’exemple. Il a renoncé à mener sa barque à sa guise pour se mettre au service du Père. Un jour, il a dit : « Ma nourriture (ce qui me fait vivre) c’est de faire la volonté de mon Père. C’est lui, le premier qui a porté sa croix chaque jour. Il a accepté la fatigue sur les chemins poussiéreux de la Palestine. Il a vécu de longues journées de rencontres. Il s’est trouvé en conflit avec des pharisiens et des chefs religieux qui confondaient droiture et raideur. Et cela s’est terminé par une croix bien plus redoutable, celle du Vendredi Saint.

    Voilà ce que Jésus a vécu et voilà ce qu’il nous propose. Cela demande réflexion. C’est une œuvre de longue haleine. C’est un investissement lourd, aussi lourd que la construction d’une tour ; il y aura des résistances à vaincre, des conflits à gérer. Les forces du mal attaqueront le disciple comme elles ont attaqué le Maître. Voilà le contrat : il nous faut bien le lire avant de le signer, surtout les petites lignes en bas.

    Mais Jésus ne nous prend pas en traître. Et surtout, il ne nous laisse pas seuls ; ce qui est impossible aux hommes est toujours possible pour Dieu.  Il suffit de lui faire confiance car il « a les paroles de la Vie Eternelle ». C’est avec lui et en lui que nous pourrons réussir notre vie et trouver le vrai bonheur. Aujourd’hui, il nous invite à nous asseoir pour calculer la dépense. Mais le bonne nouvelle c’est que Jésus ne nous présente pas une facture ; il nous offre un chèque cadeau : la vie même de Dieu.

    Seigneur Jésus, Fils de Dieu, apprends-nous les sentiments de ton Père. Donne-nous de ne jamais oublier ta présence. Alors nous serons heureux d’être aimés tels que nous sommes. Jésus, Fils de Dieu, tu es la joie de nos cœurs. Amen

    Sources : revues Signes et Feu Nouveau, lectures bibliques du dimanche (A Vanhoye), dossiers personnels.

    Source http://dimancheprochain.org

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  • 1er septembre : Homélie du 22ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu

     

    Prendre la dernière place…

     

    Textes bibliques : Lire

    Les lectures bibliques de ce dimanche nous parlent de l’humilité. Elles ne veulent pas nous donner de simples conseils de politesse et de savoir vivre. Il s’agit de quelque chose de bien plus important ; pour comprendre ce message, c’est vers le Christ que nous devons regarder : dans sa lettre aux Philippiens, saint Paul nous dit que Jésus « s’est abaissé… jusqu’à mourir et mourir sur une croix. C’est pourquoi, Dieu l’a élevé au-dessus de tout. » C’est ainsi que Jésus nous montre le chemin qui conduit vers le Père.

    La première lecture nous rapporte les paroles de Ben Sirac le Sage. Cet homme a rencontré des personnes qui avaient des responsabilités importantes. Certains étaient vraiment gonflés d’orgueil : cela pourrissait les meilleures choses jusqu’à la racine ; d’autres agissaient avec patience et douceur. En restant humbles, ils savaient se faire aimer ; cela les rendait plus efficaces. Cette leçon d’humilité n’est pas seulement un bon conseil pour avoir de la considération. L’humilité qui est mise en avant c’est d’abord celle du Seigneur. Ce sont les humbles qui lui rendent gloire. En accomplissant « toute chose avec humilité », on s’accorde au Seigneur lui-même.

    C’est un peu ce même message que nous trouvons dans la seconde lecture (Lettre aux Hébreux).  L’auteur y parle de la venue de Dieu et de ses manifestations. Autrefois, sur la montagne du Sinaï, ces manifestations étaient visibles : il y avait le feu, les ténèbres, l’ouragan, le son des trompettes. Quand le Christ est venu, rien de tout cela : tout s’est passé dans l’humilité. Cette venue du Christ a été pour les chrétiens le point de départ d’une alliance nouvelle, une relation nouvelle avec Dieu. C’est en Jésus que nous trouvons la source du bonheur au ciel et sur la terre. Nous sommes introduits dans la cité sainte avec les saints et les anges. Tel est l’enseignement de l’auteur de la lettre aux Hébreux.

    L’évangile nous montre Jésus invité chez un chef des pharisiens pour y prendre son repas. Il constate que les invités choisissent spontanément les premières places. Alors, il dit une parabole pour remettre les choses à l’endroit : Comprenons bien : ces paroles du Christ ne sont pas de simples conseils de politesse ; il a bien mieux à faire : « Va te mettre à la dernière place, dit-il ; et on te dira : avance plus haut ». A travers ces paroles, le Christ nous parle des conditions d’admission au Royaume de Dieu : il nous recommande de bannir toute ambition, tout sentiment de supériorité.

    C’est ce message que nous retrouvons dans le Magnificat de la Vierge Marie : Dieu élève les humbles ; il abaisse les orgueilleux. Dans l’évangile d’aujourd’hui, Jésus nous recommande d’inviter les petits, les pauvres, les exclus. Bien sûr, ils ne peuvent pas rendre l’attention qu’on leur porte. Mais cet amour gratuit et désintéressé ne restera pas sans récompense au jour de la résurrection. Etre à la fois sans prétention et désintéressé, c’est le meilleur moyen de gagner le cœur de Dieu et celui des hommes.

    Pour nous aider à comprendre cela, nous pouvons partir de ce que nous avons pu observer. Si les rivières coulent vers la mer, c’est parce que le niveau de la mer est plus bas que celui des cours d’eau. C’est son aptitude à se tenir aussi bas qui lui permet de  recueillir toute cette eau. C’est un peu l’image de ce qui se passe dans notre relation à Dieu. Il est pour nous comme cette rivière qui ne demande qu’à nous combler de son amour. Mais cela ne sera possible que si nous restons au bon niveau. C’est l’humilité qui nous aide à accepter notre petitesse et la grandeur de Dieu. Si nous restons imbus de notre orgueil et de notre supériorité, rien ne sera possible.

    Jésus nous a donné le plus bel exemple d’humilité. Il est Dieu fait homme. Il est né dans les conditions les plus ordinaires. Il a vécu parmi les pêcheurs du lac de Galilée ; il a accueilli des publicains, des pécheurs notoires, des lépreux. En toute circonstance, il a été un modèle d’humilité. Il n’a autorisé ses disciples à l’appeler « Maitre et Seigneur » qu’après  leur avoir lavé les pieds. Nous n’oublions pas que cet humble service n’était normalement accompli que par le serviteur. Nous, disciples du Christ, nous sommes invités à suivre chaque jour le même chemin que le Maître.

    En ce jour, nous nous tournons vers toi, Seigneur : tu es venu non pour être servi mais pour servir. Toi qui connais notre orgueil et nos désirs de grandeur, nous te prions : montre-nous le bonheur qu’il y a à donner sa vie pour ceux qu’on aime ; ainsi, nous parviendrons tous à la joie de ton Royaume. Amen

    Sources : revues Signes, Dimanche en paroisse, Missel Kephas, Missel Communautaire, Homélies du dimanche (Mgr Léon Soulier), Dossiers personnels

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  • Homélie du 21ème dimanche du temps ordinaire (25 aout 2013)

    Abbé Jean Compazieu | 15 août 2013

     

    Invitation au rassemblement

     

    Textes bibliques : Lire

    Les textes bibliques de ce jour nous révèlent un Dieu qui promet de nous rassembler. Il ne peut être que le « Dieu pour tous ». C’est ce que nous lisons dans le livre d’Isaïe (première lecture) : « Je viens rassembler les hommes de toutes les nations et ils verront ma gloire ». Voilà la bonne nouvelle de ce jour : Dieu veut rassembler tous les hommes. Il veut les rendre heureux. Ce message voudrait rejoindre notre monde d’aujourd’hui dans ce qu’il vit. Beaucoup n’entendent pas ou ne veulent pas entendre les appels du Seigneur : on organise sa vie sans lui et en dehors de lui.

    Mais Dieu ne peut se résigner à cette dispersion ; c’est ce que nous fait comprendre le prophète Isaïe : « Les messagers du Seigneur annonceront ma gloire parmi les nations ». Ces messagers, c’est nous. Le salut des nations est l’œuvre de tous. C’est une œuvre collective et communautaire. Mais le maître d’œuvre c’est Dieu. C’est lui qui a l’initiative. Il compte sur nous pour témoigner, mais c’est lui qui agit dans le cœur de ceux qu’il met sur notre route. Saint Augustin nous le dit à sa manière : « Dieu nous a créés sans nous mais il ne nous sauvera pas malgré nous. »

    Pour l’auteur de la lettre aux Hébreux, ce qui est premier c’est cet amour de Dieu. Nous ne devons pas en douter, même dans les moments d’épreuves. Dieu se comporte envers nous comme un père envers ses enfants. Il n’hésite pas à les conseiller, à les encourager et à les reprendre. Quand on aime, on se met parfois en colère. Ce n’est que bien plus tard que les enfants comprennent les effets bénéfiques de cette colère paternelle. L’important c’est de ne jamais perdre de vue que Dieu est amour. Il nous aime infiniment, tels que nous sommes et il est toujours à nos côtés pour nous relever. Son grand projet c’est de nous rassembler tous dans son Royaume.

    L’Évangile nous montre précisément les conditions qui nous permettront d’entrer dans ce rassemblement : « Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite » nous dit Jésus. Pour être sauvés, il faut être courageux et fidèles. Il faut surtout correspondre à la grâce de Dieu. Notre certificat de baptême n’est pas un laissez-passer suffisant pour entrer dans la salle des fêtes. C’est dans notre vie de tous les jours que s’exprime notre acceptation du salut. Jésus nous invite à l’accueillir et à le laisser faire son œuvre de salut en nous.

    Notre entrée dans le Royaume ne se fera pas sans une vraie conversion personnelle. Passer par la porte étroite c’est se libérer des privilèges, des honneurs et des prétentions qui encombrent notre vie. Toutes les richesses que nous aurons accumulées ne nous seront d’aucune utilité lors de notre passage vers « l’autre rive ». Pour aller à Jésus, il faut se faire tout petit. Si nous sommes imbus de nos certitudes et de nos préjugés, cela ne sera pas possible. Nous resterons fermés sur nous-mêmes et incapables d’accueillir une parole qui vient d’ailleurs.

    « Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite ! » Dans certains grands immeubles, on trouve deux portes dont l’une est réservée au service. Celle-ci est étroite et elle donne sur un escalier plutôt raide. Cette image vient nous rappeler l’orientation que nous avons à donner à notre vie. Passer par la porte étroite c’est s’engager dans l’escalier de service, c’est se donner aux autres, c’est accueillir et partager. Chaque jour, l’actualité nous montre des gens qui s’engagent au service de ceux qui ont tout perdu dans les catastrophes qui ne cessent de s’accumuler dans le monde. Ils donnent de leurs temps, de leurs forces et de leur argent pour les aider à sortir de cette situation désastreuse. Tout ce que nous pouvons faire pour aider l’autre à se relever et à retrouver sa dignité prend valeur d’éternité.

    Cette porte étroite c’est celle que le Christ a franchie. En mourant sur une croix et en ressuscitant, il nous a ouvert un passage ver la Vie Éternelle. Un jour, il a dit : « Je suis la porte des brebis. Celui qui entrera par moi sera sauvé. » Notre entrée dans le Royaume dépend donc de la place que nous donnons au Christ dans notre vie. Le Salut est offert à tous, mais rien n’est possible sans notre accueil. Ce salut est une qualité de vie dans l’amour, une relation dont on jouit ou non. Vouloir faire semblant ne sert à rien. L’amour est vrai ou il n’est pas.

    En ce dimanche, nous nous tournons vers toi Seigneur. Nous te redisons notre désir de vivre en toi et d’avancer avec toi. Beaucoup chercheront à entrer et ne le pourront pas. Mais avec toi, tout est possible. Aide-nous à nous débarrasser de tout ce qui nous encombre et de tout ce qui retarde notre marche à ta suite. Que ta parole réveille notre foi. Alors nous pourrons marcher vers toi avec la multitude de ceux que tu appelles. Amen.

    Sources : Revues Feu Nouveau et Signes, Missel communautaire, Pour la célébration Eucharistique (Feder et Gorius), lectures bibliques des dimanches (A. Vanhoye), dossiers personnels

    Source http://dimancheprochain.org/

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  • Homélie du 20ème dimanche du temps ordinaire (18 aout)

    Abbé Jean Compazieu 

     

    Le feu sur terre…

     

    feuTextes bibliques : Lire

    En lisant l’Évangile de ce dimanche, nous risquons de comprendre le contraire de ce qu’il veut dire. Ce feu que Jésus est venu apporter sur terre, ce n’est pas le feu destructeur. Il n’a rien à voir avec les bombes qui détruisent des villes entières. Dans le livre de l’Exode, nous lisons l’épisode du buisson ardent : il nous dit l’amour passionné de Dieu qui a vu la misère de son peuple et qui veut le sauver. C’est ce même feu dévorant qui animait le prophète Jérémie lorsqu’il s’adressait à son peuple de la part de Dieu.

     

    Ce feu que le Christ désire voir s’allumer, c’est celui de l’amour qui est en lui. Tout l’Évangile nous dit cet amour passionné de Jésus pour son Père et pour tous les hommes : il « nous a aimés comme on n’a jamais aimé ». Son amour pour chacun dépasse tout ce que nous pouvons imaginer. Nous n’aurons jamais fini d’en découvrir toute la grandeur.  Ce feu qui ne demande qu’à se répandre dans le monde entier, c’est celui de la Pentecôte. Ces langues de feu qui se sont posées sur les apôtres reposent aussi sur chacun de nous  et ce feu a pris. Désormais toute notre vie doit être employée à l’attiser. Il ne suffit pas d’être un bon pratiquant. Il importe que toute notre vie se transforme en feu.

    Ce feu c’est aussi celui qui réchauffe. Nous pensons aux disciples d’Emmaüs lors de leur rencontre avec Jésus ressuscité. Ils ne l’ont pas reconnu à ce moment-là ; mais leur cœur était tout brulant quand il leur expliquait les Écritures. Nous aussi, nous pouvons répandre ce feu de l’Amour en réconfortant les désespérés de notre monde. Ce feu est également une lumière qui éclaire notre vie et lui donne un sens nouveau. Cette lumière nous a été transmise au jour de notre baptême. Nous sommes envoyés pour la porter et la rayonner dans ce monde qui en a bien besoin. « Il ne fait jamais nuit là où on s’aime » dit un proverbe africain.

    Une autre qualité du feu, c’est de purifier. Il détruit les déchets dans les décharges. Il réduit en cendres tout ce qui est inutile. Les paroles du Christ ont cette puissance purifiante du feu. Elles viennent décaper tout ce qui est contraire à l’amour. Un chrétien ne peut pas bénir tout ce qui se fait dans  le monde sous prétexte que c’est « moderne ». Il y a des lois et des pratiques que l’Église désapprouve parce qu’elles sont contraires à l’évangile.

    Mais quand on est animé de cet amour passionné pour Dieu, rien n’est facile. Le prophète Jérémie en a fait la douloureuse expérience. Il a été mis en prison puis enfermé dans une citerne. Sa parole dérangeait les puissants de ce monde. Ceux qui racontent cette histoire nous disent leur foi. Jérémie ne prêchait pas la défaite mais l’écoute du Seigneur. L’unique défaite c’est l’éloignement du Seigneur et de sa loi.
     
    Les épreuves qu’a connues Jérémie sont toujours d’actualité. La foi au Christ entraîne des risques. Si nous choisissons de prendre ses paroles au pied de la lettre, on va nous prendre pour des fanatiques ou des intégristes. On va nous accuser d’être entrés dans une secte. Il y aura des conflits à l’intérieur des familles. Ces conflits ne sont pas voulus par le Christ. Mais de fait, dans une même famille, il y a ceux qui adhèrent à lui et ceux qui le rejettent. Sa parole nous invite à prendre position contre tout ce qui est contraire à l’amour, y compris à l’intérieur de nos familles.

    Si notre foi se manifeste uniquement par notre participation à la messe, nous ne prenons pas de gros risques. Il y aura peut-être des moqueries dans certains milieux de travail et de loisir, parfois aussi dans les familles. Mais dans certains pays, ceux qui se convertissent à Jésus sont en danger de mort. Le vingtième siècle est celui qui a connu le plus de martyrs.  Leur témoignage ne cesse de nous interpeller. Vis-à-vis de Jésus, il n’y a pas de compromis possible : Ou bien on se tourne vers lui et on d’efforce de le suivre, ou bien on regarde vers soi-même et vers son seul profit… et alors le feu s’éteint.

    Pour remplir sa mission l’Église a besoin de chrétiens vraiment passionnés de cet amour qui est en Dieu. François Mauriac disait : « Si vous êtes un disciple du Christ, beaucoup se réchaufferont à ce feu. Mais les jours où vous ne brûlez pas d’amour, d’autres mourront de froid. » Alors oui, laissons ici-bas nos cœurs s’embraser de cet amour qui est en Dieu.

    Sources : Sources : Revues Feu Nouveau et Signes, Missel communautaire, Pour la célébration Eucharistique (Feder et Gorius), lectures bibliques des dimanches (A. Vanhoye)

    Source http://dimancheprochain.org

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  • Fête de l'Assomption de Marie

    Comme chaque année, les chrétiens sont nombreux à se rassembler pour fêter l'Assomption de la Vierge Marie. Beaucoup ont choisi de se rendre à Lourdes, Fatima, La Salette et dans divers autres lieux de pèlerinages. Ensemble, en communion les uns avec les autres, nous nous tournons vers Marie pour invoquer sa protection. Dans la grande famille des chrétiens, elle joue un rôle maternel. C'est Jésus qui l'a voulu quand il était sur la croix. S'adressant à Jean, il dit "Voici ta mère". À travers lui, c'est l'ensemble des disciples qui sont confiés à l'amour maternel de Marie.

    Les lectures bibliques de ce jour nous apportent un enseignement de la plus haute importance. Nous avons tout d'abord le récit de l'Apocalypse de Saint Jean. C'est un texte écrit en période de persécution. C'est pour cette raison qu'il est écrit en langage codé et symbolique. Cette femme qui intervient dans l'histoire est d'abord la communauté juive restée fidèle à l'attente du Messie. C'est elle qui donne le jour à l'enfant promis, celui qui va sauver son peuple. Les forces du mal n'auront aucun pouvoir contre lui. Jésus ressuscité est vainqueur du mal et de la mort.

    L'apocalypse nous parle d'un énorme dragon, rouge feu. L'auteur de ce livre ne donne aucune précision sur ce dragon. Est-ce Lucifer, l'ange révolté ? L'empereur Romain qui persécute les chrétiens ? Ou tout simplement chacun de nous avec ses tendances égoïstes. En fait, c'est sûrement les trois en même temps. Les chrétiens persécutés sont prévenus que la vie chrétienne est un combat de tous les jours contre les puissances du mal. Ils ne doivent pas prendre de risques inutiles mais en même temps, ils doivent rester fermes dans leur foi.

    St Jean nous annonce une bonne nouvelle : il nous dit que le mal n'aura pas le dernier mot. Le Christ vainqueur veut nous associer tous à sa victoire sur le mal et la mort. Et Marie est là pour nous apprendre à faire naître le Christ dans le cœur de tous ceux qui nous sont confiés. Malgré nos chutes et nos échecs, nous pouvons la prier de nous garder courageux dans notre combat contre le péché. Si nous le voulons bien, elle sera toujours là pour nous aider à nous relever et nous inviter à suivre le Christ. Comme à Cana, elle ne cesse de nous dire : "Faites tout ce qu'il vous dira".

    Dans sa lettre aux chrétiens de Corinthe, saint Paul nous adresse une bonne nouvelle. Il insiste sur la conséquence inouïe de la résurrection de Jésus : c'est un événement majeur qui nous concerne tous : "Jésus n'est pas ressuscité pour lui tout seul mais pour tous." Par sa mort et sa résurrection, il nous a ouvert un passage vers ce monde nouveau qu'il appelle le Royaume de Dieu. Nous sommes tous appelés à cette victoire. Notre Dieu n'est pas le "Dieu des morts" mais le "Dieu des vivants". Il veut que nous ayons la vie en abondance. Cette fête du 15 aout est une fête de la vie.

    C'est pour cette bonne nouvelle que Marie rend grâce à Dieu. Avec lui, les premiers sont les derniers. Les petits, les humbles, les exclus ont la première place dans son cœur. Marie se reconnait proche d'eux ; elle le montre dans sa prière mais aussi dans son engagement. C'est cet amour qui l'a poussée à faire ce long déplacement pour se rendre chez sa cousine Élisabeth. Et c'est au nom de ce même amour qu'elle accueille tous ses enfants. Elle est là pour nous ramener au christ et à son Évangile. Avec Marie, notre vie actuelle est une marche à la suite du Christ vers cette grande fête que Dieu nous prépare.

    Cette fête de l'Assomption de Marie est donc pour nous l'occasion d'une grande joie. Mais en disant cela, il nous faut éviter une confusion. Nous ne prions pas Marie comme une déesse. La prière que nous faisons passer par elle est orientée vers Dieu. Notre ancien évêque (Mgr Bourrat) disait : quand nous crions "Marie", l'écho répond "Jésus". La fête de l'Assomption nous est donnée pour rendre "grâce à Dieu avec le cœur de Marie".  Avec elle, nous chantons et nous proclamons : "Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur. Tout le magnificat est entièrement tourné vers le Seigneur qui réalise des merveilles.

    En ce jour, nous nous associons à la joie de Marie. Elle est proclamée bienheureuse parce qu'elle a cru. Elle a rejoint son Fils dans la gloire du Père. Ce que Dieu a réalisé pour elle, il le veut aussi pour chacun de nous. Jésus est parti "nous préparer une place". Heureux sommes-nous si nous croyons. L'heure où nous quitterons cette terre sera notre assomption. Que cette fête fasse grandir en nous le désir d'imiter la Vierge Marie ; qu'elle fasse grandir notre confiance en sa prière maternelle pour partager un jour avec elle sa gloire. Amen

    Source: Jean Compazieu ptre.


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  • Homélie du 19ème dimanche du temps ordinaire (11 aout 2013)

    Abbé Jean Compazieu

    « L’heure de Dieu… »

    Textes bibliques : Lire

    Les lectures bibliques de ce dimanche nous adressent un appel pressant à nous mettre à « l’heure de Dieu ». Dans l’Évangile, Jésus nous annonce que Dieu notre Père « a trouvé bon de nous donner le Royaume ». Il insiste très fortement sur le fait que nous devons toujours être prêts. Pour nous expliquer cela, il nous raconte la parabole des serviteurs qui attendent le retour de leur maître. Celui-ci a promis de revenir mais personne ne sait le jour ni l’heure. L’important, c’est d’être prêts pour l’accueillir : « Restez en tenue de service, nous dit-il, et gardez vos lampes allumées ». Le pape Jean-Paul II disait que cette lampe c’est « celle de la foi, celle de l’espérance et celle de la prière ». C’est de cette manière que nous pourrons nous mettre à l’heure de Dieu.

     

    Être prêts, c’est être attentif au Maître qui doit revenir. Notre relation avec lui, c’est ce qu’il y a de plus important. Chaque jour, nous prévoyons son retour. Et nous pensons à ce qu’il aimerait trouver à ce moment-là. Préparer le retour du Seigneur, c’est tout faire pour qu’il soit satisfait à ce moment-là. Notre relation avec lui doit être au centre de notre vie. Nous sommes invités à nous rendre disponibles pour accomplir ce qu’il attend de nous.

    Mais nous ne devons pas oublier que nous sommes dans le temps de l’attente. Notre vie risque de s’engager sur des mauvais chemins. C’est ce qui se passe quand nous cherchons d’autres satisfactions, d’autres plaisirs égoïstes. À ce moment-là, notre vie perd tout son sens ; nous oublions que c’est l’amour du Seigneur qui doit la guider. Mais celui qui s’en est imprégné toute sa vie n’a rien à craindre. Il sera prêt pour accueillir le Seigneur avec joie.

    C’est Jésus lui-même qui nous le dit : « Heureux les serviteurs que le Maître à son arrivée, trouvera en train de veiller. Amen, je vous le dis : il prendra la tenue de service, les fera passer à table et les servira chacun à son tour. » C’est absolument inimaginable : le Maître se fait serviteur pour servir ceux qui sont à ses ordres. C’est ainsi que Jésus nous révèle la  générosité extraordinaire de Dieu envers nous : lui qui est le « Maitre et Seigneur »  n’a pas hésité à se faire le « serviteur des serviteurs ». Il a lavé les pieds de ses apôtres pour leur montrer le chemin de l’amour. Demandons au Seigneur de nous ajuster chaque jour à cet amour qui dépasse tout ce que nous pouvons imaginer. Qu’il nous donne la grâce d’être prêts lorsqu’il  reviendra.

    Le Livre de la Sagesse (1ère lecture) nous rappelle que les Hébreux étaient prêts pour partir sur l’ordre de Dieu. Le peuple accueillait à la fois le salut des justes et la ruine des ennemis. Bien sûr, nous pouvons nous sentir choqués de les voir rendre grâce pour la mort de Pharaon et des Égyptiens. Mais  nous ne devons pas oublier que la conscience de l’homme chemine lentement. Il faudra du temps pour mettre en pratique le commandement de l’amour des ennemis. Ce qu’il faut retenir de ce récit, c’est d’abord la vigilance du peuple ;  la nuit de la Pâque, Dieu les trouva prêts à se mettre en route. Aujourd’hui encore, le même Dieu nous adresse des appels par l’Évangile, par l’Église ou par nos frères les hommes. Il compte sur notre disponibilité même si ces appels nous prennent au dépourvu.

    La lettre aux Hébreux (2ème lecture) nous montre le chemin ; c’est la foi qui nous permet d’être en permanence en état de veille et d’attente. L’auteur de cette lettre nous parle des grands témoins de la foi. Bien avant la venue du Christ, ces derniers nous encouragent à marcher sur leurs traces. Avec eux, nous comprenons que la foi nous permet de « connaitre des réalités qu’on ne voit pas ». C’est grâce à elle que nous pouvons nous tenir en état de veille. La fidélité au Christ suppose un combat de tous les jours. Nous ne devons pas capituler. Nos ancêtres sont un exemple pour nous : ils nous apprennent que la foi est « le moyen de posséder déjà » ce que nous espérons.

    L’Eucharistie est vraiment « l’heure de Dieu ». C’est le moment où « Dieu est là pour nous servir, pour nous faire passer à table ». C’est l’heure où le Fils de l’Homme est glorifié. Seigneur Jésus, tu nous promets un avenir de joie et de lumière auprès de toi. Garde nous vigilants dans l’espérance, ouverts et accueillants aux signes de l’Esprit Saint. Alors ta venue, loin de nous surprendre, sera notre bonheur pour les siècles des siècles. Amen

    Sources : Revues Feu Nouveau et Signes, Missel communautaire, Pour la célébration Eucharistique (Feder et Gorius), lectures bibliques des dimanches (A. Vanhoye), Semainier chrétien

    Source http://dimancheprochain.org

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  • Homélie - Fête de la Transfiguration

    Abbé Jean Compazieu

     

    La Transfiguration

     

    Textes bibliques : Lire

     

    Chaque année, le 6 août est consacré à fête de la Transfiguration du Seigneur. C’est un très grand mystère que nous sommes invités à contempler à la suite des trois apôtres que Jésus a pris avec lui sur la montagne.

     

    Mais c’est surtout à la suite de Pierre que nous allons assister à cet événement unique de la vie de Jésus. Car s’il y a quelqu’un qui a osé se manifester ce jour-là, c’est bien Pierre. La transfiguration du Seigneur l’a tellement marqué qu’il en a longuement parlé dans sa deuxième lettre. Avec Pierre et à sa suite, voyons ce qui s’est passé :« Ses vêtements devinrent resplendissants, d’une blancheur telle que personne sur terre ne peut obtenir une blancheur pareille. » L’événement de la Transfiguration consiste pour Jésus a manifester tout l’éclat et toute la gloire de sa divinité.

    Jésus qui est homme veut montrer le plus clairement possible qu’il est aussi Dieu. Tout ce qui est humain en lui demeure véritablement humain. Mais tout cela prend un aspect et une apparence qui dépasse en plénitude tout ce que l’esprit de l’homme peut concevoir de lui.

    Mais ce qui est le plus important c’est le message que Jésus veut faire passer. Il veut montrer aux siens ce que Dieu réserve pour l’éternité à toute l’humanité régénérée par le mystère de son Incarnation et celui de la Rédemption Pascale. Elie leur apparut, avec Moïse et ils conversaient avec Jésus. Tout ce que les prophètes ont annoncé de la part de Dieu, tout ce que Moïse a enseigné au peuple que Dieu s’est choisi, tout cela, Jésus l’accomplit.
     
    Il n’y a pas d’autre chemin que celui-là : Il faut croire les prophètes et accomplir ce qu’ils disent. Il faut observer la loi de Moïse. En d’autres mots, si nous voulons mériter la gloire du ciel, il faut obéir à la loi de Dieu et suivre l’Esprit du Seigneur qui nous parle par les prophètes. Pierre prend la parole : Maître, il est heureux que nous soyons ici : nous allons dresser trois tentes, une pour toi, une pour Moïse et une pour Elie… Vraiment Pierre est heureux. Il veut que cela dure longtemps. C’est pour cela qu’il veut dresser trois tentes. Il veut que Jésus, Moïse et Elie puissent demeurer là devant lui, dans l’éclat et la splendeur de la gloire. C’est cela qu’il veut avoir devant les yeux pour toujours. Il s’en souviendra longtemps.

    « Et voici qu’une nuée se forma et les couvrit de son ombre. Une voix s’éleva du sein de la nuée : Celui-ci est mon fils bien-aimé ; écoutez-le. Regardant aussitôt autour d’eux, ils ne virent personne si ce n’est Jésus seul avec eux.» L’événement va donc se terminer par une parole du Père, une parole qui révèle le Fils et qui invite à l’écouter. En plus de cette vision grandiose, il y donc cette voix du Père. Mais c’est ce discours du Père qui va mettre fin à la vision. La Transfiguration de Jésus n’est qu’une étape, un chemin vers la gloire du ciel.

    Le chrétien vit déjà dans le ciel par la foi, l’espérance et la charité. Mais il demeure toujours sur terre, obligé de suivre fidèlement la loi de Dieu et les inspirations de l’Esprit du Seigneur. A la suite de Pierre, de Jacques et de Jean, nous devons tous écouter le Christ notre Maître. Il ne cesse de nous rassasier de sa parole et de son amour.

    « Tandis qu’ils descendaient de la montagne, Jésus leur défendit de raconter à personne ce qu’ils avaient vu avant que le fils de l’homme ne ressuscite d’entre les morts. Ils retinrent cette recommandation tout en se demandant les uns aux autres ce que voulait dire « ressusciter d’entre les morts ».

    Aujourd’hui, Jésus est ressuscité. Le mystère de la transfiguration peut être proclamé partout et toujours. Alors n’hésitons pas à le faire. Le Christ  nous invite sans cesse à reprendre la marche avec Dieu et à lui faire une totale confiance. Il ne nous évitera pas les souffrances ni les peines de la vie. A travers toutes ces épreuves, il ne nous conduira pas jusqu’à la montagne de la transfiguration mais à quelque chose de plus grand, jusqu’à la gloire de la résurrection. Alors oui, faisons-lui confiance, même si, comme les trois disciples, nous ne savons pas encore ce que signifie « ressusciter » .

    source http://dimancheprochain.org/4032-4032/

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  • Homélie du 18ème dimanche du temps ordinaire (4 aout)

    Abbé Jean Compazieu

     Quelle vie stupide !

     

    Textes bibliques : Lire

    Les richesses et la mort… voilà la réflexion qui nous est proposée par les lectures bibliques de ce dimanche. Les paroles du livre de l’Ecclésiaste et celles de l’Évangile sont toujours d’actualité. En général, on est assez lucide quand il s’agit des autres. On se dit que « tout ce qu’il a gagné, il ne l’a pas emporté dans son cercueil ». Mais aujourd’hui, chacun peut se poser la question pour lui-même. On se dit détaché de l’argent. Mais comment avons-nous réagi lors du dernier héritage de famille. La tentation est grande de se comparer aux autres, à ceux qui ont eu « de la chance ».

    Autre Constatation : pour gagner plus d’argent, beaucoup s’imposent des fatigues qui ruinent leur santé, leur équilibre, l’union du foyer, l’éducation des enfants. Ces derniers ont tout ce qu’il faut matériellement. Mais il leur manque l’essentiel. La vie d’un enfant ne dépend pas seulement du confort matériel mais de l’amour de son papa et de sa maman. C’est la seule vraie richesse. Tout le reste n’est que du vent. Les biens matériels peuvent être de bons serviteurs mais ils sont de mauvais maîtres car ils laissent les mains et le cœur vides.

    Il est donc urgent de reprendre à notre compte le refrain du psaume : « Aujourd’hui, ne fermons pas notre cœur, mais écoutons la voix du Seigneur. » C’est une invitation pressante à nous approcher de Dieu et à écouter sa voix. Le Seigneur y est appelé « mon rocher » ; c’est de ce rocher que l’eau a jailli dans le désert. Nous sommes « le peuple qu’il conduit » ; ce peuple a souvent fermé son cœur et murmuré contre Dieu. Mais la conversion reste toujours possible. Le Seigneur ne cesse de nous appeler à revenir vers lui et à le mettre au centre de nos vies.

    Saint Paul (2ème lecture) nous montre le chemin. Il nous indique clairement ce que nous devons chercher avec insistance : « Recherchez les réalités d’en haut : c’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu. Tendez vers les réalités d’en haut et non pas vers celles de la terre. » Comprenons bien : il ne s’agit pas de vivre dans les nuages mais de chercher ce qui a une vraie valeur : la justice, l’amour, la charité. C’est là que se trouve la dignité de l’homme. Pour Paul, l’homme accompli c’est Jésus Christ. C’est vers lui qu’il nous faut nous orienter.

    Dans l’évangile de ce jour, nous trouvons un homme qui n’a rien compris : Il est en conflit avec son frère pour une question d’héritage. Pour le comprendre, il faut connaître les habitudes de l’époque : pour éviter la division et la dispersion des champs et des troupeaux, le fils aîné hérite à peu près de tout. Mais il doit gérer le patrimoine au bénéfice du clan familial. Le fils cadet n’a que la portion congrue. C’est le cas de celui qui s’adresse à Jésus pour lui demander d’intervenir auprès de son frère. Mais Jésus repousse sèchement cette demande. Il n’est pas venu pour régler nos problèmes de partage. Il y a des personnes compétentes pour cela.

    Mais comme souvent, Jésus en profite pour attaquer le problème à sa racine. Le vrai malheur, nous dit-il, c’est qu’il y a des hommes qui sont fous ; ils font des choix désastreux. Ils se rendent malheureux ; et en même temps, ils font le malheur des autres. C’est ce qui arrive quand on ne pense qu’à soi et qu’on oublie les autres et le reste du monde. Quand saint Luc écrit son évangile, il pense aux inégalités criantes du monde gréco-romain. Ces inégalités sont toujours bien présentes dans celui d’aujourd’hui. Notre pape François vient de nous le rappeler : il ne cesse de se faire l’avocat d’une « Église pauvre pour les pauvres »

    Il ne faut jamais oublier que la terre et ses richesses ont été créées par Dieu au bénéfice de tous les hommes. Ces richesses continuent à appartenir à Dieu. Il nous les confie pour que nous les fassions fructifier au bénéfice de tous ses enfants. Nous avons le droit d’en user mais non d’en abuser. Par la bouche de Jésus, Dieu traite de fous ceux qui s’y laissent enfermer. En se prosternant devant le veau d’or, ils oublient d’aimer Dieu et le prochain. Ils n’aiment que leur propre personne ; ils deviennent des idolâtres qui se condamnent eux-mêmes. Notre trésor est dans notre cœur. En cette période d’été et de dépenses pour beaucoup, ça vaut la peine de réfléchir au vrai sens de la vie.

    Alors, plus que jamais, nous accueillons cette supplication : « Aujourd’hui, ne fermons pas notre cœur, mais écoutons la voix du Seigneur ».

    Sources : Revues Feu Nouveau et Signes, Missel communautaire, Pour la célébration Eucharistique (Feder et Gorius), lectures bibliques des dimanches (A. Vanhoye)

     Source http://dimancheprochain.org

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  • Homélie du 17ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu

    Une école de prière

    Textes bibliques : Lire

    Les lectures bibliques de ce dimanche se présentent à nous comme une école de prière. Nous avons tout d’abord l’intercession d’Abraham pour les habitants de Sodome. En raison de leurs péchés, ils sont promis à un châtiment bien mérité. Cette discussion entre Abraham et Dieu se présente comme un marchandage à l’orientale : Ça part de 50 et ça tombe à dix. Abraham s’efforce de faire valoir ce qu’il y a de bon dans la vie des hommes ; il croit que les justes sauveront le monde. Leur intercession a plus de poids sur le sort de l’humanité que les facteurs du mal. Abraham fait confiance à la justice de Dieu qui va jusqu’à épargner le coupable afin de ne pas châtier l’innocent.

     

    La ville de Sodome nous est présentée comme ce qu’il y avait de pire dans le péché. Mais quand on y regarde de près, on voit bien que le mal est toujours là. Chaque jour, les journaux, la radio et la télévision nous apportent les dernières nouvelles de la politique, de la criminalité et de la perversion. Alors que faire ? La grande tentation serait de se lamenter sur ce monde pourri. Mais Abraham nous apprend à changer notre regard. Au milieu de toute cette perversité, il y a des justes. Leur   générosité nous rappelle que rien n’est définitivement perdu.

    Comme Abraham, nous sommes invités à nous tenir en présence du Seigneur. La mission des communautés chrétiennes c’est précisément d’intercéder auprès de lui pour ce monde que Dieu a tant aimé. Si on aime les autres en chrétien, on se doit de les porter dans la prière. Cette prière nous aidera à changer notre regard sur eux. Comme Abraham, nous avons la ferme certitude que le petit reste des fidèles peut sauver la multitude.

    Malheureusement, dans son marchandage avec Dieu, Abraham n’est pas allé assez loin. Il s’est arrêté à dix justes. Mais voilà que l’apôtre Paul nous annonce une bonne nouvelle : II reste bien un juste : c’est Jésus lui-même. Par sa Passion, sa mort et sa résurrection, son salut est offert à toute l’humanité ; notre sort est lié à celui de Jésus Christ : il est ressuscité ; nous aussi, nous sommes appelés à la résurrection. Nous chrétiens baptisés, nous croyons que la force de Dieu agit aussi dans nos vies. Le Christ se présente à nous comme le seul juste qui ne se lasse jamais de faire miséricorde.

    L’évangile nous entraîne encore plus loin dans l’apprentissage de la prière. C’est Jésus lui-même qui nous donne l’exemple. Il prie souvent et longuement. Il lui arrive parfois d’y passer des nuits entières. Aujourd’hui, il veut nous associer tous à sa prière. C’est important car elle nous permet d’entrer dans une relation toujours plus forte et toujours plus profonde avec Dieu. On dit souvent aux personnes âgées : « Tant que vous pouvez prier, vous n’êtes pas inutiles sur cette terre. » C’est vrai, notre monde a un très grand besoin de la prière de tous.

    Dans la prière que Jésus nous enseigne, tout est dit sur notre relation à Dieu et aux autres. Il nous apprend à nous tourner vers lui comme vers un Père plein de tendresse. Les premières demandes nous disent que nous devons nous préoccuper du règne de Dieu, de sa gloire et de sa volonté. C’est ce qu’il y a de plus important : « Que ton nom soit sanctifié… » C’est dans notre vie et dans notre monde que la sainteté de Dieu doit être manifestée. A travers ces demandes nous exprimons notre reconnaissance au Père qui nous comble de son amour. Notre réponse doit être celle d’un amour qui cherche le triomphe de son règne.

    La seconde partie du Notre Père concerne nos besoins et ceux de notre monde. C’est avec confiance que nous demandons à Dieu le pain dont nous avons besoin chaque jour. Nous pensons bien sûr à la nourriture matérielle qui nous est nécessaire pour vivre. Mais saint Cyprien nous rappelle que le pain le plus essentiel c’est l’Eucharistie. Nous devons souhaiter que les chrétiens se nourrissent souvent de ce pain pour être transformés par le Christ. C’est là qu’ils trouveront toute la lumière et la force de sa grâce.

    « Pardonne-nous nos offenses… » Dieu se montre Père quand son pardon libère nos cœurs et nous fait revivre. Et si nous demandons le pardon, c’est parce que nous-mêmes, nous avons appris à pardonner à nos frères. « Ne nous soumets pas à la tentation… » Cette tentation c’est celle du désespoir, c’est quand nous pensons que Dieu nous abandonne. Jésus nous apprend à nous tourner vers le Père pour lui demander de nous libérer de ce mal qui cherche à nous détruire.

    C’est dans la prière que nous trouvons la  vraie joie. C’est par elle que nous trouvons le courage d’aimer comme Jésus et avec lui. C’est elle qui rendra notre vie digne de Dieu et féconde. Oui, Seigneur, apprends-nous à prier. Apprends-nous à nous tourner vers notre Père avec confiance et avec persévérance. Amen

    Sources : Revues Signes, Feu Nouveau, Dimanche en paroisse – Pour célébrer l’Eucharistie (Feder et Gorius) – Lectures bibliques des dimanches (A. Vanhoye) – Missel Communautaire.

    http://dimancheprochain.org


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