• Homélie de la Fête de l’Ascension

    Abbé Jean Compazieu

     

    Fête de l’Ascension

    http://ekladata.com/6m00uW-bZ7pKoUdoCGdxKYboEg4.jpgTextes bibliques : Lire


    En ce jour de l’Ascension, nous célébrons le Christ ressuscité qui entre dans la gloire du Père. C’est sa dernière apparition à ses disciples. Désormais, il n’est plus visible sur la terre, mais il reste présent « tous les jours, jusqu’à la fin du monde ». Les apôtres sont pleins de joie car ils sont habités par la présence du Christ. De retour à Jérusalem, ils sont tous les jours au temple à bénir Dieu. Le soir de Pâques, Jésus leur avait donné le souffle de l’Esprit Saint. Au jour de la Pentecôte, ce souffle les transfigurera en témoins inlassables du Christ ressuscité. Avec eux, c’est le temps de l’Eglise qui commence.


    La bonne nouvelle c’est aussi la confiance que Dieu nous fait. Le Christ ressuscité est présent partout. Il est tous les jours avec nous. Mais il n’est pas l’inquisiteur dont il faudrait se méfier. Il n’est pas là pour nous surveiller ni pour brimer notre liberté. Nous sommes créés libres et responsables. Son amour n’est pas écrasant. Il est libérant ; il fait confiance. Il ne cesse de nous dire : « N’ayez pas peur ». Au moment où il se retire, Jésus lève les mains et bénit ses disciples. Il est comme un père qui écarte les bras pour laisser son enfant marcher seul pour la première fois. Son amour nous rend libres. Il fait de nous des hommes et des femmes responsables, adultes dans la foi.

    Cette confiance de Jésus à notre égard n’a d’égal que celle qu’il a pour son Père. Pour Jésus c’est allé jusqu’à la croix. Un tel amour est à la fois source de joie et de souffrance. La confiance est source d’émerveillement.  Mais elle est aussi un risque. C’est une aventure qui nous apprend sans cesse à dépasser nos propres limites. La confiance donné et reçue nous grandit et nous rend humbles.


    En ressuscitant Jésus et en l’élevant jusqu’à lui, Dieu confirme que ce chemin est celui de la vraie vie. Accepter le risque de la foi et mettre sa confiance en l’amour de Dieu nous fait passer, avec le Christ, de la mort à la vie. Notre Dieu est un Père plein d’amour qui croit en nous. Il fait de nous des hommes et des femmes libres, capables d’avancer sur le chemin qui conduit à lui. C’est par Jésus et avec lui que nous pourrons avancer sur ce chemin. En d’autres termes, on peut dire que l’Ascension du Christ nous prépare à notre ascension ; cette montée a commencé au jour de notre baptême et elle doit se continuer tout au long de notre vie.

    Cette fête de l’Ascension est une bonne nouvelle pour notre monde qui en a bien besoin. Nous le voyons trop souvent plongé dans la méfiance et le doute. Pour beaucoup, l’avenir semble bouché. Si on veut gagner la confiance, il faut la mériter. Quand la rentabilité  et l’efficacité deviennent les maître-mots, cela devient angoissant. Ils sont nombreux ceux et celles qui ne peuvent plus supporter cette situation paralysante.


    Devant tant de souffrances, nous entendons régulièrement cette question : « où est-il ce Dieu dont vous nous parlez » ? Il est bien là, présent au cœur de nos vies. Mais le problème c’est que nous sommes ailleurs. Les apôtres ont été envoyés dans toutes les nations. Leur mission a été de proclamer l’amour vainqueur. Aucune mort ne pourra arrêter sa course. C’est de cela que nous avons à témoigner dans notre vie de tous les jours. Le Christ ressuscité n’est plus visible à notre regard, mais le monde doit pouvoir contempler son visage à travers nous, entendre son message à travers nos paroles et toute notre vie. Et surtout, ils doivent y découvrir quelque chose de l’amour passionné pour tous les hommes. C’est cela la confiance que Jésus nous fait. Alors, ne perdons pas une minute. C’est à chaque instant que nous avons à rayonner cette lumière qui vient de Dieu.


    L’Ascension de Jésus fait naître en nous une grande espérance. C’est une joie très forte que nous ne pouvons pas garder pour nous. Le Christ vainqueur de la mort et du péché veut nous associer tous à sa victoire. Il nous donne chaque jour son Esprit Saint qui fait de nous des témoins et des messagers de son amour. C’est avec joie que nous nous engageons activement à l’épopée de l’évangélisation. Il n’est pas question de conquérir mais de servir et d’aimer au nom du Seigneur qui nous envoie. Nous sommes tous appelés à vivre en ce monde en témoignant de cette Bonne Nouvelle de l’amour de Dieu.


    En ce jour, nous prions le Seigneur en communion les uns avec les autres. Rappelons-nous que c’est auprès de lui que nous trouvons la source de toute vie et de tout amour. Qu’il nous garde toujours unis à lui pour que nous soyons toujours fidèles à la mission qu’il nous confie.

    Sources : Revues Feu Nouveau, Signes, Dimanche en Paroisse, ,  Lectures bibliques des dimanches © (A.Vanhoye), Commentaires du missel communautaire (A. Rebré), Homélies pour l’année D (A Brunot)

     

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  • Homélie du 7ème dimanche de Pâques

    Abbé Jean Compazieu

     

    Qu’ils soient UN

     

    premiers chrétiensTextes bibliques : Lire


    Avec cet Evangile, nous sommes à quelques heures de la Passion et de la mort de Jésus. Il est là, au milieu des siens. Il est sans doute bien conscient de tout ce qui se trame contre lui. Mais ce n’est pas ce qui le préoccupe le plus. Il pense d’abord à ses disciples et à ceux qui croiront à leur parole. Il prie pour l’unité des croyants. C’est important, pas seulement pour l’Eglise mais aussi pour le monde : « Qu’ils soient un afin que le monde croie. » Ce n’est pas possible de croire que l’amour de Dieu habite des hommes divisés entre eux. La clé de la vitalité de l’Eglise se trouve dans la recherche renouvelée de l’unité.


     

    A la suite des disciples, nous sommes envoyés dans le monde. Nous avons à lui dire que Dieu l’aime. Il faut que cela se voie dans nos vies. Trop souvent, notre manière de vivre n’est pas en accord avec nos belles paroles. Dans nos familles, nos équipes, nos communautés paroissiales, il peut y avoir des rivalités et des désunions. Des chrétiens divisés ne peuvent que donner une mauvaise image de Dieu. C’est pour cela que Jésus insiste si fortement sur l’unité qui doit régner dans les communautés chrétiennes ; sans cette unité, la mission de l’Eglise ne peut pas vraiment porter du fruit.


    La première lecture nous montre l’état d’esprit d’Etienne juste avant de mourir. Il vient de témoigner de sa foi auprès des juifs qui rejettent le Christ. Il sait que ce témoignage le conduira à la mort. Quand il fait part de sa vision de Jésus glorieux, debout à la droite de Dieu, c’est le rejet absolu. Mais Etienne a appris de Jésus comment mourir. C’est important pour nous chrétiens d’aujourd’hui. Ils sont nombreux dans le monde ceux et celles qui sont persécutés pour leur foi. Les statistiques nous parlent de 200 millions. Nous-mêmes, nous pouvons être tournés en dérision. Mais rien ne doit arrêter le témoignage que le Seigneur attend de nous.


    Le drame, c’est qu’aujourd’hui comme autrefois, le monde refuse de croire à cet amour qui vient de Dieu. Jésus nous en donne l’explication dans sa prière : « Père juste, le monde ne t’a pas connu… » Dans le langage de la Bible, cela signifie : « Le monde ne t’a pas aimé. » Il n’y a pas entre le monde et Dieu cette relation d’amour qui unit Jésus et son Père. Mais rien ne peut empêcher Dieu d’aimer ce monde et de vouloir le sauver. Il est urgent de tout faire pour que toute notre vie soit une réponse à cet amour passionné qu’il nous porte.


    Le livre de l’Apocalypse nous parle dans un langage qui peut nous dérouter. Mais il nous dit tout aussi fortement la foi de Pâques. Saint Jean s’adresse à des chrétiens persécutés. Tout au long de ce livre, il leur montre la gloire du Christ vainqueur. Avec lui, la mort et le péché ne peuvent avoir le dernier mot. Et ce qui est important c’est que nous sommes tous appelés à cette victoire. Avec Jésus, c’est un monde nouveau qui est en train de naître, un monde rempli de l’amour qui est en Dieu. Il faut que cette bonne nouvelle nous remplisse de joie et de confiance malgré les épreuves de la vie.


    Le psaume 96 nous annonce précisément que la Royauté de Dieu s’étend aussi bien sur la « terre » que dans les « cieux ». Elle écarte la puissance aveugle et le passe-droit. Cette relecture du psaume après le récit de la mort d’Etienne prend une saveur toute nouvelle. Nous le lisons en pensant à Jésus crucifié et ressuscité. Il nous attire vers lui, avec lui et en lui, dans la gloire de Dieu. Ce psaume et tous les autres sont devenus la prière de l’Eglise. Ils nous rejoignent dans toutes les situations pour dire nos joies et nos souffrances. On y trouve aussi des appels au secours et cris de révolte quand tout va mal. Ces derniers sont souvent difficiles à comprendre car ils ont été écrits avant l’enseignement de Jésus sur l’amour des ennemis et le pardon. C’est dans cette prière que, de génération en génération, les croyants puisent la force de l’amour qui est en Dieu.


    Chaque dimanche, nous sommes rassemblés pour écouter la Parole du Christ et pour partager le Pain vivant de l’Eucharistie. Au moment de nous quitter, nous sommes envoyés pour être des messagers de la bonne nouvelle. Notre mission, c’est de montrer au monde que les Paroles du Christ sont celles de la Vie Eternelle. Il est indispensable que notre unité dise au monde l’amour dont le Christ nous a aimés. Le rassemblement Diaconia 2013 à Lourdes nous rappelle l’importance du service du frère.


    Aujourd’hui, nous avons entendu la prière du Christ au Cénacle. Mais elle ne s’arrête pas là. Au-delà de la mort, il est toujours vivant et il continue à intercéder en notre faveur. Il continue à prier pour l’unité de son Eglise « pour que le monde croie ». C’est notre vie remplie d’amour qui rendra notre témoignage vraiment crédible. Alors oui, nous te prions, Seigneur : que ton Esprit vienne mettre en nous l’amour dont le Père t’a aimé.

    Sources : Revue Signes, Feu Nouveau, Dimanche en paroisse, Missel communautaire (Rebré), Homélies pour l’année C.

     

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  • Homélie du 6ème dimanche de Pâques

    Abbé Jean Compazieu

     

    Une Eglise ouverte

     

    Lectures bibliques : Lire


    L’évangile de ce dimanche nous parle de l’intimité de Jésus avec son Père et avec l’Esprit Saint. Ce qui est merveilleux, c’est que Jésus nous fait entrer dans cette intimité. Dieu veut être notre hôte intérieur. Il attend de nous que nous lui donnions la première place dans toute notre vie. Sa présence parmi nous et en nous est un privilège extraordinaire. Quand nous allons communier, nous recevons Dieu qui daigne habiter en nous. Nous n’aurions jamais pu imaginer un privilège aussi grand. Dans plusieurs de ses lettres, saint Paul nous rappelle que « nous sommes le temple de Dieu ».


     

    Si Jésus fait de nous sa demeure, c’est au nom de l’amour qu’il nous porte. Cela suppose de notre part un profond respect et une sincère docilité. Il est hors de question de déplaire à ce Dieu qui vient en nous par amour. Il est important de vivre en harmonie avec lui, une harmonie pleine de confiance et d’amour. C’est le message que Jésus nous adresse en ce jour : « Si quelqu’un m’aime, il restera fidèle à ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons chez lui, et nous établirons chez lui notre demeure. » Aimer, c’est avant tout écouter et accueillir la Parole du Christ. La Parole d’un tel Maître ne ressemble en rien à celle des hommes. A travers lui, c’est le Père qui vient à nous et se révèle.


    Il y a une troisième complicité : Jésus nous parle d’une troisième personne qui prendra en charge ses disciples : c’est l’Esprit Saint. Il agira à la manière d’un avocat, d’un défenseur. Il veillera à faire correspondre l’enseignement de Jésus aux difficultés nouvelles qui ne manqueront pas de surgir. Cette promesse du Christ nous rejoint dans un monde qui connaît bien des bouleversements. Chaque jour, les médias nous parlent de guerres, de violences et de scandales. Le chômage et la précarité sont  des fléaux qui frappent de plus en plus de monde. C’est dans ce monde bouleversé que nous avons à vivre l’Evangile du Christ. L’Esprit saint est là pour nous aider à le mettre en pratique jour après jour.


    Les premiers chrétiens ont eux aussi connu des difficultés. Beaucoup venaient d’un monde païen. Ils avaient sincèrement adhéré à la foi et vivaient dans la charité. Or voilà que des chrétiens d’origine juive  prétendaient imposer leur des traditions qui venaient de la loi de Moïse. Mais ces nouveaux venus leur répondaient : « Nous n’avons rien à voir avec la loi de Moïse ; c’est à Jésus Christ que nous nous sommes convertis ». La loi de Moïse avait été une étape très importante dans l’histoire du Peuple de Dieu. Avec Jésus elle n’est pas abolie ; bien au contraire, avec lui, nous sommes entrés dans une nouvelle alliance. Sa présence dans notre vie et notre monde vient tout bouleverser. Il ne suffit plus de respecter une loi et des interdits. Ce qui nous est proposé c’est de plonger dans cet océan  d’amour qui est en Dieu. Si nous faisons cela, plus rien ne peut être comme avant.


    Tout cela nous parle de la mission de l’Eglise. Le premier concile de Jérusalem a mis les choses au point : l’Eglise n’est pas une institution close sur elle-même. Elle n’a pas à annexer les hommes en leur imposant des traditions et des structures rigides. Notre pape François nous le dit à sa manière : « Une Eglise fermée sur elle-même finit par sentir le renfermé. » Il est essentiel qu’elle soit ouverte au monde. Les nouveaux convertis n’ont pas à se dépouiller de leur origine culturelle ni de leurs valeurs humaines.


    Bien sûr, il y aura toujours des esprits chagrins pour croire que l’ouverture au monde est un abandon de la foi et que la diversité des cultures est une entorse à l’unité. Les responsables de l’Eglise primitive n’en ont pas jugé ainsi. Guidés par l’Esprit Saint, ils ont voulu qu’elle soit ouverte à tous. Le Concile Vatican II nous l’a rappelé à sa manière : la foi n’est pas liée à des rites liturgiques ni à des prescriptions religieuses. Elle doit commander toute notre vie ; nous n’avons pas à souhaiter que tous les chrétiens soient bâtis sur le même modèle. Ce qui est premier c’est notre amour pour le Christ.


    La lecture de l’Apocalypse nous adresse un message de la plus haute importance. Elle nous redit à sa manière la foi de Pâques : la résurrection de Jésus ouvre un monde neuf et tout autre. Nous savons que dans la tradition biblique, la ville de Jérusalem est le lieu que Dieu a choisi pour habiter parmi les hommes. Mais l’Apocalypse nous parle de la « Jérusalem nouvelle » ; et là, c’est tout autre chose car elle « descend du ciel ». Il n’y a plus besoin de temple pour signifier la présence de Dieu. Il est l’Agneau victorieux des temps nouveaux.


    Les lectures de ce dimanche nous disent que l’Eglise n’est pas d’abord une administration ni « une ONG » (pape François). C’est d’abord une communauté de frères et de sœurs. Notre pape nous dit qu’elle est « née du cœur de Dieu ». A travers notre manière de vivre, nous disons quelque chose de l’amour de Dieu. En ce dimanche, il est présent parmi nous puisque nous sommes réunis en son nom. C’est avec nous, avec nos pauvres moyens, qu’il veut construire une Eglise plus missionnaire et plus engagée au service des autres. « Seul l’amour nous sauvera » (Pape François.


    En ce mois de Mai, nous nous tournons vers la Vierge Marie notre Maman du ciel. Elle ne cesse de nous redire : « Faites tout ce qu’il vous dira ». Elle était avec les apôtres qui se préparaient à recevoir l’Esprit Saint en vue de la mission. Elle est aussi avec nous aujourd’hui. Sa présence vient raviver notre foi, notre lien profond avec Jésus Christ, notre désir de le suivre sur le chemin vers la Maison du Père. En ce jour, nous te prions, Seigneur : « envoie ton Esprit qui renouvelle la face de la terre ». Fais que notre humanité s’ouvre à la paix et à la joie. Amen

    Sources : Revues Feu Nouveau et Dimanche en paroisse,  Lectures bibliques des dimanches © (A.Vanhoye), Commentaires du missel communautaire (A. Rebré), Homélies pour l’année D (A Brunot)

     

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  • Homélie du 5ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu | 21 avril 2013

    Un commandement nouveau

    Textes libliques : Lire

    photo papeDans les lectures bibliques de ce dimanche, nous trouvons un mot qui revient plusieurs fois : c’est le mot « nouveau ». C’est tout à fait normal. Nous savons en effet que tout l’Evangile est une « bonne nouvelle » car il contient la nouveauté par excellence. Aujourd’hui, Jésus qualifie de « nouveau » un commandement qui était connu depuis Moïse. Il est « ancien » parce qu’il avait été donné par Dieu depuis longtemps. Mais il est nouveau selon l’Esprit. La force de le mettre en pratique n’est donnée qu’avec le Christ. Ce qui est nouveau naît de Dieu. C’est ce que Jésus disait à Nicodème : « il ne suffit pas de naître de sa mère ; il faut naître de nouveau selon l’Esprit Saint »


     

    La nouveauté c’est de vivre « comme » Jésus le commandement de l’amour des frères : « Comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres ». Le Seigneur nous a aimés jusqu’au don de sa vie sur la croix. Aujourd’hui, il nous invite à entrer dans sa manière d’aimer ses frères. Cet amour à la manière de Jésus est le meilleur témoignage que nous pouvons donner de notre foi. C’est vrai que cela n’est pas toujours facile. Nous ne pouvons pas compter sur nos seules forces. Mais le Seigneur est là présent. C’est lui qui nous rend capables de cet amour généreux qui surmonte tous les obstacles. Quand nous le recevons dans notre cœur, nous recevons son cœur plein d’amour généreux qui va jusqu’au don total de lui-même.


    Notre pape François insiste beaucoup sur ce commandement. Il nous dit que « Seul l’amour nous sauvera ». Nous avons entendu ses appels en faveur des plus faibles. Tout l’Evangile est un message d’amour pour le monde. C’est tout le contraire de ce que nous entendons souvent à la radio ou à la télévision. Nous vivons dans une société qui juge et qui condamne. On y insulte les autres avant de les écouter. L’évangile est là aujourd’hui pour nous renvoyer à la parole du Christ : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ». C’est en nous nourrissant des paroles du Christ que nous pourrons devenir des témoins de charité, d’amour et de rapprochement. C’est pour nous tous un appel à agir comme le Christ en nous faisant proches des pauvres, des exclus et de tous ceux qui sont abandonnés.


    Cette ardeur missionnaire, nous la retrouvons dans la première lecture (Actes des Apôtres). Paul et Barnabé racontent aux chrétiens de Syrie « comment Dieu a ouvert aux nations païennes la porte de la foi ». Cela n’a été possible que parce que Paul et Barnabé étaient passionnés de l’amour qui est en Dieu ; ils ne pouvaient faire autrement que de le communiquer aux païens. Dans sa lettre aux Galates (2. 20), il disait : « Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi ». Il aurait pu dire : « C’est le Christ qui aime en moi ». C’est l’amour universel du Christ qui l’a poussé à répandre la Parole de Dieu chez les païens. Le Christ ressuscité possède une force d’amour que rien ni personne ne peut arrêter.


    La seconde lecture (Apocalypse) nous montre le fruit de la résurrection de Jésus. Elle nous parle de « la cité sainte, la Jérusalem nouvelle, toute prête comme une fiancée parée pour son époux ». Contrairement à ce qu’on entend dire, l’Apocalypse n’est pas un livre de catastrophe ; c’est d’abord une bonne nouvelle. Elle montre à des chrétiens persécutés l’amour du Christ vainqueur du mal et de la mort. Le Christ ressuscité veut nous associer tous à sa victoire. Le texte d’aujourd’hui se termine par cette affirmation : « Voici que je fais toutes choses nouvelles ». Ces nouveautés dont il parle, c’est un monde rempli de joie et d’amour. Il n’y aura plus de souffrances ni de tensions. La rancœur et la haine n’y auront plus leur place. Il ne restera que l’amour qui vient de Dieu et qui transforme tout.


    Pour aimer comme Jésus, c’est d’abord vers lui que nous devons nous tourner. C’est toute sa vie que nous devons regarder, ses paroles, son engagement, son attention à tous et à chacun. Cet amour du Christ pour tous les hommes, nous le voyons aussi dans sa prière. Il y passait parfois des nuits entières. La prière pour nos frères est aussi un moyen de les aimer. C’est dans cette rencontre avec le Christ dans la prière et surtout dans l’Eucharistie que nous puisons la force d’aimer comme lui. A la fin de la messe, nous serons envoyés avec lui vers les autres. Notre mission sera de témoigner de son amour universel à tous ceux qu’il mettra sur notre route. Rayonnants de la joie pascale, nous annoncerons par nos actes la proximité du Royaume.

    « Toi qui es Lumière, toi qui es l’Amour, mets en nos ténèbres ton Esprit d’amour ».

    Sources : Revues Signes, Feu Nouveau, Dimanche en paroisse, Missel communautaire (André Rebré), Pape François (Seul l’amour nous sauvera)

    Source http://dimancheprochain.org

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  • Homélie du 4ème dimanche de Pâques

    Abbé Jean Compazieu

     

    Le Bon Berger

     

    Textes bibliques : Lire


    Tout au long de ce temps de Pâques, nous contemplons Jésus ressuscité d’entre les morts. Le livre de l’Apocalypse nous dit qu’il est « l’Agneau qui a été égorgé sur la croix ». Mais par sa résurrection, il est devenu « le Bon Pasteur ». Il est celui qui guide sa communauté. Il nourrit ses brebis. Il choisit des nouveaux pasteurs pour leur confier son troupeau. Les prêtres qu’il nous donne sont les instruments vivants de sa présence dans les communautés chrétiennes. C’est à travers eux qu’il continue à conduire son Eglise. Ce que le Christ attend de nous, c’est que nous écoutions sa voix. Car personne ne peut aller vers le Père sans passer par lui.


     

    C’est en l’écoutant que nous apprenons à mieux le « connaître ». Nous devons comprendre ce mot connaître au sens de « naître avec ». Pour cela, il nous faut le fréquenter, lui donner la priorité place dans notre vie, redonner toute leur place à la prière et aux sacrements. Il est toujours présent mais bien souvent, nous sommes ailleurs. Beaucoup s’installent dans l’indifférence. La religion devient quelque chose de secondaire par rapport au métier, aux loisirs et aux diverses activités. Le résultat, c’est la montée des sectes et des pratiques superstitieuses. Il est urgent de revenir u cœur de la foi, Jésus mort et ressuscité. Il est vivant avec nous, tous les jours, jusqu’à la fin du monde. Il est le « bon Berger » qui fait sans cesse le premier pas vers nous. Et il attend notre réponse libre et confiante.


    Quand Jésus se présente comme le Bon Berger, il ne pense pas seulement aux croyants fidèles. C’est le message que nous adresse la première lecture (Actes des Apôtres). Dès les débuts, les communautés chrétiennes risquaient de se refermer sur elles-mêmes. Avec Paul et Barnabé, l’Evangile sera désormais annoncé aux païens. Ils ont compris que le Christ est « la Lumière des nations » et « le Sauveur de tous les peuples. Cette mission auprès des païens connaîtra vite un succès magnifique. Mais elle n’ira pas sans les persécutions. C’est ce qui se passe encore aujourd’hui.


    L’association « Eglise en détresse » nous parle de 200 millions de chrétiens persécutés dans le monde. Dans de nombreux pays, en Asie, en Afrique, en Amérique latine et même dans des pays Européens, il ne fait pas bon d’être disciples du Christ. « Dans de nombreux pays aujourd’hui, la liberté religieuse est menacée. Des chrétiens continuent à être assassinés pour leur foi. Certains sont humiliés, traités injustement, exclus de la vie sociale et politique par des législations discriminatoires. D’autres sont menacés pour avoir pris la défense des petits et des pauvres. » (AED) Mais rien ne peut ébranler leur espérance. Ils nous donnent un témoignage de foi extraordinaire.


    La seconde lecture (Apocalypse) nous parle précisément de la victoire obtenue par les martyrs. Quand on parle de l’Apocalypse, on pense catastrophe. C’est un contre-sens absolu. En effet, ce livre nous annonce une bonne nouvelle : il nous révèle la victoire de Jésus ressuscité. Il nous le présente comme « l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ». Et ce qui est merveilleux, c’est que le Christ veut nous associer tous à sa victoire. Saint Jean nous parle d’une foule « de toutes les races et de toutes les cultures. Après les persécutions, les souffrances, la faim, la soif et les pleurs, ils connaissent la joie d’être avec Dieu.


    Nous aussi, nous sommes tous appelés à prolonger cette victoire du Ressuscité. C’est en nous attachant fidèlement à lui et à la foi reçue au baptême que nous parviendrons à cette victoire. Bien sûr, nous reconnaissons que notre vie est marquée par le péché. Mais nous ne devons pas nous y installer. Le Christ notre berger ne cesse de nous appeler à revenir vers lui de tout notre cœur. Comme nous l’a rappelé notre pape François, Jésus ne se lasse jamais de nous offrir son pardon. Notre Dieu est le « pardonneur » ; ce mot n’existe pas dans le dictionnaire et c’est dommage. Mais Dieu est plus grand que nos mots humains. Mais on peut bien inventer un mot qui ne serve qu’à lui. Chaque fois que les hommes se sont détournés de lui et ont défiguré son alliance, il leur a offert une vie renouvelée.


    En ce 4ème dimanche de Pâques, nous fêtons le Christ  « Berger de toute humanité ». Le Christ est venu pour tous. Il ne veut pas qu’un seul se perde. Aujourd’hui, c’est le dimanche des vocations. Cette journée nous rappelle que Jésus veut nous associer tous à sa mission de berger de l’humanité. Nous pensons tous aux prêtres, oui, bien sûr. Mais nous ne devons pas oublier que Dieu appelle aussi des baptisés pour d’autres missions. Nous pensons à ceux et celles qui donnent le meilleur d’eux-mêmes en tant que catéchistes, animateurs de groupes de jeunes, engagements dans un Conseil Pastoral ou dans tout autre service d’Eglise. Et bien sûr, nous ne devons pas oublier les personnes qui, sans faire de bruit, participent aux humbles tâches matérielles. Tout est important aux yeux de Dieu.


    Nous sommes tous plus ou moins en situation de bergers dans l’Eglise et dans la société et la famille. C’est là que nous exerçons des responsabilités. Nous vivons dans une société qui perd beaucoup de ses repères. C’est là que le Seigneur nous appelle à réagir. Si nous voulons lui être fidèles, il nous faudra parfois aller à contrecourant de la mentalité ambiante. Le Christ compte sur chacun de nous là où nous vivons. L’Eglise a besoin de tous pour remplir sa mission, des petits et des grands. Personne ne doit rester sur la touche. Le Seigneur attend de nous que nous donnions le meilleur de nous-mêmes là où nous sommes. Que notre réponse soit à la mesure de son amour pour nous.


    En ce dimanche, nous te rendons grâce, Seigneur, pour l’espérance que tu mets en nous. Tu veux nous combler de ta joie. Donne-nous d’en être les porteurs et les messagers tout au long de cette semaine.

    Sources : Revues Feu Nouveau et Dimanche en paroisse, Aujourd’hui s’accomplit l’Ecriture (Enzo Bianchi),  Lectures bibliques des dimanches © (A.Vanhoye), Commentaires du missel communautaire (A. Rebré), Site Internet Aide à l’Eglise en détresse)

     

    Source http://dimancheprochain.org

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  • Homélie du 3ème dimanche de Pâques

    Abbé Jean Compazieu

    apparision-aux-apotres.jpgTextes bibliques : Lire


    En ce 3ème dimanche du temps Pascal, l’Eglise nous propose le récit des apparitions de Jésus sur les rives du lac de Tibériade. C’était après la Passion : Jésus avait été jugé, flagellé puis mis à mort sur une croix. Au moment de son procès, Pierre avait renié trois fois son maître. Complètement désemparé, il décide, avec ses compagnons, de reprendre son ancien métier. C’est là que Jésus les rejoint et se manifeste à eux. Il le fait d’une manière discrète. Il se rend présent à leur vie quotidienne d’une manière naturelle. Après leur avoir demandé s’ils avaient du poisson, il leur demande de jeter les filets sur la droite de la barque. Le résultat est tellement extraordinaire qu’ils ne peuvent remonter le filet.

     

    Cette pêche miraculeuse, tout comme la multiplication des pains, nous montre la surabondance des dons de Dieu. Ces 153 poissons représentent toutes les espèces connues à l’époque. Cette pêche symbolise l’univers entier que le Christ veut rassasier. Elle est le signe d’une intervention qui dépasse toutes les forces humaines. C’est la marque du Dieu vivant. C’est aussi l’annonce de la mission qui sera confiée à Pierre. Lui qui, par trois fois, avait renié le Christ se verra pardonné. Il deviendra le berger du troupeau que Jésus va lui confier. Mais rien ne sera possible sans un amour inconditionnel envers le Christ.

     

    Ce retournement de situation, nous le voyons encore aujourd’hui. Des hommes et des femmes qui avaient une vie complètement ratée ont rencontré le Christ. Leur vie a été transfigurée. Eux qui étaient des déshérités, des épaves, des déchets, ont connu un destin merveilleux. Le Christ a changé leur vie. C’est grâce à ce pardon qu’ils sont devenus des témoins de la foi. C’est important pour nous, Nous ne pourrons être des témoins du Christ  sans une vraie rencontre avec lui.

    La première lecture nous montre les apôtres qui sont devenus des missionnaires. Aujourd’hui, nous les voyons devant le même tribunal qui a condamné Jésus. Malgré toutes les menaces qui pèsent sur eux, ils n’hésitent pas à affirmer leur foi. Ils choisissent d’obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes. Ils proclament haut et fort que Jésus est ressuscité. Dieu l’a élevé au rang de chef et sauveur de son peuple pour qu’il apporte le pardon des péchés. C’est ainsi que l’Esprit Saint a fait de ces hommes peureux des missionnaires courageux.


    Nous chrétiens d’aujourd’hui, nous sommes appelés à témoigner de notre foi dans le monde d’aujourd’hui. La tentation est grande d’obéir à la mentalité ambiante. Il y a des jours où il faut dire la vérité et dénoncer les injustices. Nous vivons dans un monde souvent hostile ou indifférent à la foi. C’est là que nous sommes envoyés pour témoigner de notre foi en Jésus ressuscité. Beaucoup le font au péril de leur vie. Voici quelques extraits d’un témoignage de chrétiens qui subissent une persécution terrible

    « Dans mon pays, toute personne soupçonnée d’être chrétienne est emprisonnée ou exécutée. Dans mon pays, on envoie des familles entières dans des camps. Les chrétiens ont un traitement spécial, ils travaillent davantage, 18 heures par jour, et on leur réserve les travaux les plus pénibles. Ils n’ont pas le droit de lever la tête ou de regarder le ciel… Dans mon pays, les chrétiens ne renient jamais leur foi. J’étais impressionnée de les voir se tenir par la main et chanter avec beaucoup de joie autour des mourants. Un jour, j’ai vu les gardes, les ayant surpris, leur marteler le visage à coups de pied pour les défigurer… Un jour j’ai désobéi aux ordres, et pour cela j’ai passé 7 années en camp. J’y ai rencontré des chrétiens pour la première fois.


    À ma sortie, bien que courbés, ils m’imploraient des yeux : « cette liberté n’est pas seulement pour toi ; tu as été libérée pour parler de nous ». Non, je n’oublierai jamais cette lumière dans leurs yeux. Aujourd’hui, grâce à eux, je crois en Jésus et je veux témoigner de ce que j’ai vu : Il n’y a pas d’endroit plus terrible sur terre pour les chrétiens que mon pays. (AED) Ce témoignage nous interpelle tous.


    Le texte de l’Apocalypse de Saint Jean nous dit que cette confiance des chrétiens persécutés n’est pas vaine. Le triomphe du Christ nous est présenté comme une grandiose liturgie qui se déploie en plein ciel. Avec saint Jean, nous sommes invités à rendre gloire pour le triomphe du Christ. Bien sûr, il y a des catastrophes, des persécutions, des violences de toutes sortes. Mais au cœur de ces épreuves, nous assistons à des gestes de solidarité et de bonté. Cette puissance de l’amour est une force contagieuse que rien ni personne ne peut arrêter. En définitive c’est l’amour et non le  mal qui aura le dernier mot.


    Comme Pierre, nous nous jetons à l’eau pour venir à toi, Seigneur. Donne-nous de partager notre espérance et de témoigner de ton amour pour notre humanité.

    Sources : Revues Feu Nouveau et Dimanche en paroisse, Homélies pour l’année C (A. Brunot), Lectures bibliques des dimanches © (A.Vanhoye), Commentaires du missel communautaire (A. Rebré), Site Internet Aide à l’Eglise en détresse)

    Source http://dimancheprochain.org

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  • Homélie du 2ème dimanche de Pâques

    Abbé Jean Compazieu

     

    Dimanche de la Miséricorde


    Textes bibliques : Lire


    resusrection-13.jpgNous célébrons aujourd’hui le deuxième dimanche de Pâques. Depuis quelques années, il est appelé dimanche de la miséricorde. C’est le pape Jean-Paul II qui a institué cette fête. Il répondait ainsi au désir que le Seigneur avait transmis à sainte Faustine : « En ce jour, disait Jésus, les entrailles de ma miséricorde sont ouvertes ; je déverse tout un océan de grâces sur les âmes qui s’approcheront de ma miséricorde… La fête de la miséricorde est issue de mes entrailles. Je désire qu’elle soit fêtée solennellement ».


    Les lectures de ce jour sont précisément des témoignages de cette miséricorde de Jésus ressuscité. Nous le voyons dans les premiers mots qu’il adresse qu’il adresse à ses apôtres. Il aurait pu leur reprocher de l’avoir renié et abandonné. Au lieu de cela, c’est un message de paix qu’il leur adresse : « La Paix soit avec vous ! » (Shalom en Hébreu). Cette paix ce n’est pas seulement l’absence de conflit. C’est la paix intérieure, le pardon, la joie retrouvée. Jésus ressuscité est source de paix. Par sa victoire sur la mort et le péché, il réconcilie tous les hommes avec Dieu. Les forces hostiles à Dieu ont été vaincues ; il fait triompher la paix.


    Dans un deuxième temps, l’évangéliste fait remarquer que Thomas n’était pas avec eux lors de la première rencontre. Quand ses amis lui en parlent, il refuse de croire : nous avons entendu ses paroles : si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt à l’endroit des clous, si je ne mets pas mes mains dans son côté, non, je n’y croirai pas. » Bien sûr, nous avons l’habitude de sourire de son incrédulité. Et ils sont nombreux aujourd’hui ceux et celles qui disent : « Je ne crois que ce que je vois… Comme je ne vois rien, je ne crois pas. » C’est implacable.


    Mais il est important que nous lisions cet évangile jusqu’au bout. Nous voyons en effet Thomas se mettre à genoux devant Jésus. Il est allé plus loin que les autres dans son acte de foi. Les apôtres avaient reconnu en Jésus l’ami d’autrefois. Mais Thomas fait un pas de plus car il est le premier à dire « Mon Seigneur et mon Dieu ». Comme lui, nous sommes invités à croire en accueillant la présence de Jésus ressuscité et en recevant sa parole. Quand nous rentrons à l’église pour l’Eucharistie c’est lui qui nous accueille. Comme Thomas, nous pouvons nous tourner vers lui et lui dire « Mon Seigneur et mon Dieu ». Heureux sommes-nous si nous croyons sans voir. C’est à cette condition que nous deviendrons témoins de sa miséricorde.


    La première lecture nous montre précisément une communauté de chrétiens qui a bénéficié de cette miséricorde de Jésus et qui en témoigne. On faisait leur éloge pour ce qui s’y passait. En eux c’est Dieu qui accomplissait des merveilles. Hommes et femmes de plus en plus nombreux adhéraient à la foi. Avant d’être un contenu doctrinal, la foi est une rencontre avec la personne de Jésus ressuscité. Il ne peut pas y avoir d’évangélisation sans la foi ni sans le témoignage d’une vie fraternelle. Les divisions, les violences et les rancunes sont un contre témoignage. Elles font obstacle à l’annonce de l’Evangile. Celle-ci ne peut être accomplie que par des communautés unies.


    Dans la seconde lecture, nous avons un texte de l’Apocalypse de Saint Jean. Il s’adresse à des chrétiens persécutés à cause de leur foi. Lui-même est exilé à l’île de Patmos. Dans le texte de ce jour, il nous fait part de sa vision du Christ ressuscité, debout au milieu de son Eglise persécutée. Les sept chandeliers représentent les sept communautés chrétiennes auxquelles s’adresse saint Jean. Il leur annonce que le Ressuscité est le Maître de l’histoire. Il la domine du premier au dernier jour.


    Aux chrétiens inquiets à cause de la persécution, il va révéler le sens de leurs souffrances présentes. Il va surtout leur dire que le mal et la mort n’auront pas le dernier mot. Ceux et celles qui auront tenu bon jusqu’au bout auront la Vie éternelle avec lui.

    Ces trois lectures nous renvoient à nous. Nous vivons dans un monde indifférent ou hostile à la foi. Dans certains pays, il est interdit d’être chrétien. Mais malgré les menaces qui pèsent sur leur vie, beaucoup font preuve d’un courage extraordinaire. Il suffit de lire les témoignages des revues « Aide à l’Eglise en détresse ». Ces chrétiens ont la ferme certitude que Dieu se tient bien présent au milieu des siens. Le livre de l’Apocalypse est là pour nous dire que le vrai bonheur succède à l phase dramatique de l’histoire humaine.


    En ce dimanche, nous te prions, Seigneur : rends-nous plus disponibles à la force de la foi. Sois avec nous pour que nous soyons plus courageux dans le témoignage. Garde-nous plus généreux dans la pratique de la charité fraternelle. « Toi qui es Lumière, toi qui es l’amour, mets en nos ténèbres ton Esprit d’amour ». Amen


    Sources : Revues Feu Nouveau, Dimanche en Paroisse – Missel communautaire (A Rebré) – Lectures bibliques des dimanches Année C (A Vanhoye)

     

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  • Homélie du jour de Pâques

    Abbé Jean Compazieu

     

    Le Seigneur est ressuscité, Alléluia

     

     

    toujours vivantTextes bibliques : Lire


    En ce dimanche de Pâques, nous fêtons avec toute l’Eglise la résurrection du Christ. C’est l’événement le plus important de toute l’histoire de l’humanité. Il s’est produit sans que personne ne puisse le voir, le décrire et le contempler. Deux hommes s’étaient occupés du corps de Jésus. Ils l’avaient descendu de la croix et l’avaient déposé respectueusement dans un tombeau. Ce n’est pas très élogieux pour les apôtres. Ces derniers s’étaient cachés car ils avaient peur d’être poursuivis et mis à mort comme leur Maître. Nous n’avons pas à les juger : nous savons bien que dans un monde hostile ou indifférent, nous avons du mal à affirmer notre foi. Mais comme les apôtres, ne craignons pas de reconnaître nos erreurs et nos lâchetés.


    L’Evangile nous montre que Marie-Madeleine a fait preuve d’un plus grand courage. Elle n’a pas eu peur des menaces qui pesaient sur les disciples de Jésus. Mais en arrivant au tombeau, elle voit qu’il est ouvert et vide. Ce tombeau ouvert apparaît comme un immense point d’interrogation. Pierre qui y est entré constate ce que Marie-Madeleine a pressenti : le tombeau est vide. Le corps de Jésus n’est plus là. Il ne voit que les linges pliés. Pierre ne voit pas plus loin. Jean entre à son tour. Il est « le disciple que Jésus aimait. » C’est sa foi et son amour qui l’amènent à croire. Cette foi et cet amour qu’il a envers Jésus lui permettent de lire les signes.


    L’évangéliste ajoute que « jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas vu que d’après les Ecritures, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts. » Avant, ils n’avaient pas su les interpréter. La résurrection de Jésus est l’événement qui a illuminé le cœur et la vie des disciples. Jésus ressuscité est source de lumière et de réconfort. Sa résurrection vient révéler le sens de la Passion. Sans la résurrection, la Passion apparaîtrait comme un drame parmi d’autres. Ce serait la fin d’une grande espérance. Pâques, c’est la victoire de la vie sur la mort ; c’est la victoire de l’Amour.


    Pour les disciples, cette foi en la résurrection s’affermira progressivement avec les apparitions de Jésus. Il deviendra évident que son corps  n’a pas été enlevé par les hommes. Il a été saisi et transformé en corps glorieux. Depuis cette première heure, Jésus est allé à la rencontre d’un nombre incalculable de personnes. Elles ne l’ont pas forcément vu de leurs propres yeux. Mais elles peuvent attester qu’il est vivant. Le même Christ continue à venir à notre rencontre. Si nous savons lui ouvrir notre porte et l’accueillir, c’est toute notre vie qui en sera bouleversée. A la suite de Pierre et de bien d’autres, nous deviendrons des témoins.


    C’est ce témoignage que nous donne Pierre dans le livre des Actes des Apôtres (1ère lecture). Il nous dit que Jésus avait été suspendu au gibet infâmant de la croix. Mais les apôtres l’ont vu vivant. Ils ont mangé et bu avec lui après sa résurrection. Ils ont reçu de lui la mission de continuer son œuvre de pardon et d’amour. Et tout au long des siècles, l’Eglise ne cessera jamais de témoigner de sa foi en Jésus ressuscité. Beaucoup continuent à le faire à le faire au péril de leur vie. Dans de nombreux pays, les chrétiens sont persécutés et condamnés à de lourdes peines. Mais leur foi en Jésus Christ reste inébranlable.


    Cet événement de Pâques nous interpelle. Nous, chrétiens d’aujourd’hui, nous avons à rendre compte de nos raisons de croire. Sur notre route, nous rencontrons des jeunes et des moins jeunes qui s’interrogent et qui doutent. Ils ont besoin de notre témoignage. Mais n’oublions pas : pour témoigner de l’espérance qui nous anime, il nous faut puiser à la source, rencontrer le Seigneur dans la prière, nous nourrir de sa parole et de son Eucharistie.  Le témoignage que nous avons à donner n’est pas le nôtre mais celui du Christ en nous.


    Dans la seconde lecture (Colossiens 3. 1-4), saint Paul nous rappelle que nous aussi, nous sommes appelés à ressusciter avec le Christ. Cela ne sera possible que si nous acceptons la vie nouvelle qu’il nous propose. Le chrétien n’a qu’un objectif : conduire l’univers entier vers le Père. C’est l’humanité toute entière qui est appelée à partager la vie du Christ glorieux. Alors oui, ne soyons pas timides. N’ayons pas peur d’être catholiques. Nous sommes tous envoyés pour témoigner de notre foi. Mais nous ne sommes pas seuls : l’Esprit Saint agira dans le cœur de ceux à qui nous parlons


    En ce jour, nous te supplions Seigneur : mets en nous ton Esprit Saint. Ainsi, nous pourrons proclamer avec force que tu es vivant aujourd’hui et pour les siècles des siècles. Amen

    Sources : Revues Feu Nouveau, Dimanche en Paroisse – Homélies pour l’année C (A Brunot) – Missel communautaire (A Rebré) – Pensées sur l’Evangile de saint Luc (S. Chönborn) -  Lectures bibliques des dimanches Année C (A Vanhoye)

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  • Homélie de la veillée pascale

    Abbé Jean Compazieu

     

    Textes bibliques : Lire


    Toutes ces lectures bibliques qui nous sont proposées pour cette veillée pascale nous montrent que Dieu n’a jamais cessé d’être présent à son peuple. Il est celui qui crée le monde avec amour et par amour. Il est encore celui qui a vu la misère de son peuple et qui veut le sauver. Tout au long des siècles, le monde a beaucoup changé. Mais Dieu n’a pas changé. Malgré les infidélités de son peuple, Dieu reste fidèle à son alliance. Et il envoie des prophètes pour le lui dire. Au cours des périodes sombres, ces derniers sont intervenus pour appeler le peuple à la conversion : « Revenez à moi de tout votre cœur… »


    C’est très important pour nous aujourd’hui. Notre monde aussi a beaucoup changé. Mais Dieu reste le même. Il est le Dieu de l’alliance, celui qui  continue à aimer son peuple d’un amour passionné. L’important ce n’est pas d’adapter notre religion à ce monde mais de nous ajuster à Dieu qui nous appelle à revenir vers lui. Avec lui, le mal et la mort ne peuvent avoir le dernier mot.


    C’est cette bonne nouvelle qui nous est rapportée dans l’Evangile de saint Luc. Il nous parle des femmes qui sont venues au tombeau de grand matin. Ce sont les mêmes qui avaient suivi Jésus jusqu’au pied de la croix. Elles ont été plus courageuses que les hommes. Ces derniers se sont cachés car ils avaient peur d’être recherchés et poursuivis par les juifs. Elles ont suivi leur Maître jusqu’au pied de la croix. En venant au tombeau en ce matin de Pâques, elles croyaient embaumer son corps.


    Mais rien ne se passe comme elles l’avaient prévu. Quand elles arrivent, elles trouvent un tombeau vide. Deux messagers du Seigneur interviennent. Si elles veulent trouver Jésus, ce n’est pas dans un cimetière qu’il faut le chercher. Il est sorti de son tombeau ; il est vivant. Cette bonne nouvelle, il faut l’annoncer à tous, et en premier aux disciples. Ces derniers ont eu du mal à y croire. Pour eux, c’était impensable. Mais la victoire du Christ ressuscité a été plus forte que leurs réticences.


    Voilà cette bonne nouvelle qui a été transmise de génération en génération. C’est à nous maintenant de prendre le relai pour qu’elle continue à être annoncée. Dans certains pays, les chrétiens le font au péril de leur vie. Mais rien ne peut empêcher la progression de la Parole de Dieu. Nous-mêmes, nous sommes envoyés dans le monde d’aujourd’hui pour être témoins et messagers de Jésus ressuscité. Notre mission c’est de dire et de témoigner. Mais le principal travail, c’est Dieu qui le fait dans le cœur de ceux et celles qu’il met sur notre route. L’Evangile restera toujours une force communicative pour les hommes d’aujourd’hui.


    Cette mission qui nous est confiée, nous la portons dans notre prière. C’est important pour nous. La parole que nous avons à proclamer ce n’est pas la nôtre mais celle de Jésus. C’est pour cela que nous avons sans cesse à nous ajuster à lui. C’est avec lui que notre vie pourra devenir un authentique témoignage.


    Ce soir, nous pouvons faire nôtre ce chant d’envoi : « Allez-vous-en sur les places et sur les parvis ! Allez-vous-en sur les places y chercher mes amis. »

     

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  • Homélie du Vendredi saint

    Abbé Jean Compazieu

     

    chemin-croix.jpgTextes bibliques : LIRE


    Ce Vendredi Saint nous révèle un Dieu qui nous aime sans mesure. Il n’a pas refusé son Fils unique. Il l’a livré pour sauver tous les hommes. Bien sûr, il n’a pas voulu  qu’il meure ainsi. Il a simplement voulu qu’il nous aime comme lui, le Père, nous aime. Le Christ nous a aimés jusqu’à mourir sur une croix. Dans sa Passion c’est l’amour du Père qui est à l’œuvre. C’est la réussite du projet de Dieu annoncé dans la première lecture : « Mon serviteur réussira. »


    A première vue, cette réussite n’est pas très évidente. En effet, nous voyons une foule qui rejette Jésus. Puis il y a la croix, la mort atroce réservée aux esclaves. Mais le serviteur broyé deviendra le Sauveur de tous ses frères. C’est par la croix que Jésus est devenu cause du Salut éternel. Saint Jean nous présente la Passion comme une marche triomphale du Fils de Dieu vers son Père. Il nous faut la lire comme un récit de glorification.


    En lisant ce récit de la Passion, nous découvrons que Jésus a parfaitement conscience de ce qui va lui arriver. C’est lui qui donne librement sa vie : « Ma vie, nul ne la prend mais c’est moi qui la donne. » (Jn 10. 18) C’est lui qui interpelle Judas et non l’inverse.  

    En ce Vendredi Saint, nous nous tournons vers la croix du Christ et nous faisons silence. Nous ne demandons pas au Seigneur de comprendre ce trop grand mystère mais d’y communier. En cette année de la foi c’est une démarche absolument essentielle. Au cours de cette célébration, une grande prière universelle nous sera proposée pour le monde entier. C’est en effet pour tous les hommes de tous les temps que Jésus a donné sa vie.


    En ce jour, notre pensée et notre prière vont vers tant d’hommes et de femmes qui portent une croix douloureuse. Pour beaucoup cette croix s’appelle solitude, longue maladie, précarité… Nous n’oublions pas les victimes de la haine et de la violence des hommes, en particulier ceux qui sont retenus loin de chez eux contre leur volonté.  Nous pensons aussi aux chrétiens persécutés en Corée du Nord, en Chine et dans de nombreux autres pays. Beaucoup sont persécutés à cause de leur foi.


    Mais à travers ces petits, ces exclus, ces personnes qui souffrent, le Seigneur est là. Il se reconnaît dans celui qui a faim, celui qui est malade et seul, celui qui est persécuté. Il nous rejoint dans notre vie et notre mort pour que nous soyons avec lui dans sa résurrection. En ce Vendredi Saint, nous contemplons la gloire de Celui qui nous a aimés jusqu’au bout. Et avec toute l’Eglise, nous chantons et nous proclamons : « Victoire, tu règneras ; O Croix, tu nous sauveras. »


    Sources : Revues signes, Feu Nouveau, Lectures bibliques des dimanches (A Vanhoye), Missel communautaire (André Rebré)

    Source http://dimancheprochain.org

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