• 1er dimanche de l’Avent

    Abbé Jean Compazieu

     

    Nous attendons ta venue, Seigneur…
     
    tableau saintsTextes bibliques : Lire
     
    Nous entrons aujourd’hui dans le temps de l’Avent. L’Avent, c’est l’avènement, la venue de Jésus. Cette période nous prépare à bien vivre Noël. Ce jour-là, nous fêterons dans la joie la naissance et la venue du Christ sauveur. Mais les textes de ce dimanche nous orientent plus loin. Ce Jésus dont nous allons fêter la naissance est aussi celui qui reviendra. Ce jour-là, il mènera l’histoire des hommes à son terme. Ce sera un événement heureux. Les lectures de ce dimanche sont un appel à l’espérance. Notre Dieu est un Dieu fidèle « à sa promesse de bonheur ».

     

     
    Cette bonne nouvelle nous rejoint dans un monde traversé par l’angoisse. Le prophète Jérémie s’adresse à un peuple qui souffre de la défaite et de la misère. Il lui annonce un avenir merveilleux. Notre Dieu est le Dieu sauveur et libérateur. Il est celui qui a vu la misère de son peuple, pas seulement la misère matérielle mais aussi la misère morale. Il invite les pécheurs à retrouver la bonne route vers lui. Il a un faible pour les plus humbles et les plus fragiles. Il veille spécialement sur eux. Cette bonne nouvelle se réalise spécialement en Jésus. Avec lui c’est le Royaume de Dieu qui est là.
     
    Les autres lectures nous parlent bien plus de la seconde venue de Jésus. S’adressant aux Thessaloniciens, Paul les invite à s’y préparer. Ce jour-là, le Seigneur reviendra, accompagné de tous les anges et de tous les saints pour manifester à tous la venue du monde nouveau de Dieu. Nous sommes tous invités à nous y préparer activement. L’apôtre Paul nous supplie de nous conduire en conséquence. Il nous recommande de rechercher « une sainteté sans reproche devant Dieu le Père ». Au jour de notre baptême, nous nous sommes engagés sur les sentiers de la foi. Il n’est plus question de s’arrêter. Il nous faut sans cesse « croître et abonder dans l’amour ».
     
    Nous n’avons donc pas à nous contenter d’un « programme minimum ». L’évangile nous appelle à une vraie conversion du cœur. Il nous faut repartir chaque jour à la découverte des nouvelles exigences du Christ. Il est toujours devant nous pour nous inviter à vaincre les records de la veille dans le domaine de l’amour fraternel : « Faites de nouveaux progrès » nous dit saint Paul. Comme lui, il nous faut « oublier le chemin déjà parcouru et courir vers le but » (Phil 3. 14). Ce but, c’est le Christ, c’est son Royaume de justice, de paix et d’amour.
     
    Dans l’évangile, Saint Luc nous dit que « Jésus parlait à ses disciples de sa venue ». Il ne s’agit pas pour lui de revenir comme avant. C’est en ressuscité qu’il va venir et qu’il continue à venir. Par sa mort et sa résurrection, il nous ouvre le monde divin ; il nous offre la vie divine. Il va venir pour nous faire entrer dans le Royaume de Dieu. Il ne vient pas établir un nouveau Royaume terrestre. Lui-même nous a prévenus : « Mon Royaume n’est pas de ce monde ». C’est ce que nous rappelait la fête du Christ Roi de l’univers dimanche dernier. Jésus est un roi « Berger de toute humanité ». Il porte sur chacun un regard rempli de sa tendresse et de son amour.
     
    Aujourd’hui, Jésus nous invite à « lever la tête ». Il ne nous demande pas de surveiller l’horizon. Le plus important c’est que nous restions sur nos gardes pour ne pas être surpris. Le jour du Fils de l’Homme s’abattra « soudain comme un filet ». Si nous voulons aller à la rencontre du Seigneur, des précautions s’imposent : la vigilance et la prière. Si nous suivons cette consigne, nous ne seront pas trouvés distraits ou endormis. Le croyant doit aussi être un « espérant ». Il doit témoigner aux yeux de tous que la venue du Seigneur ne peut être qu’une bonne nouvelle. Elle seule est capable de nous renouveler radicalement.
     
    En venant ici dans cette église, nous avons choisi de nous retrouver loin de l’agitation commerciale qui se manifeste à l’approche de Noël. Nous le voyons bien : les publicités nous proposent chaque jour « un Noël de rêve ». En ce temps de l’Avent, la Parole de Dieu nous interpelle : « Ne laissez pas vos cœurs s’appesantir dans la débauche, l’ivrognerie et les soucis de la vie ». L’Evangile nous appelle à vivre chaque jour de manière généreuse dans l’amour. Cela ne sera possible que si nous sommes unis au cœur de Jésus, lui qui est rempli d’un amour universel. C’est ainsi que Noël nous fera entrer dans une grande joie. 
     
    Sur ce chemin de l’Avent, le Seigneur est là. Il se fait notre compagnon de route et notre nourriture. Il est Celui qui nous annonce notre délivrance. C’est pour cette raison qu’il nous recommande de rester éveillés et de prier. Chaque matin est une retrouvaille de Jésus Christ et de son Evangile. On reprend la résolution d’être attentifs à Dieu, à notre tâche et aux personnes que nous allons rencontrer. Et surtout, ne lâchons jamais la prière. Grâce à elle, à la fin de notre vie et à la fin des temps, nous serons jugés dignes de paraître debout devant le Fils de l’homme.
     
    Oui, Seigneur, fais-nous connaître ce bonheur de tenir debout en ta présence, l’espérance chevillée au cœur et à l’esprit. Amen
     
    Sources : Revues Signes et Feu Nouveau, lectures bibliques des dimanches (A Vanhoye), Un Rendez-vous d’amour (Sève), Homélies pour l’année C (A Brunot)
    Source http://dimancheprochain.org

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  • Nous approchons de la fin de l'année liturgique. C'est pourquoi l'Eglise nous
    propose des textes qui nous parlent de la destruction du temple de Jérusalem et
    de la fin du monde. Il ne faut pas les lire comme des messages de catastrophe
    mais comme un appel à l'espérance [...]
    Abbé Jean Compazieu

    Homélie du 33ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu 

    Urgence don sahel

     

    33ème dimanche du temps ordinaire

    Confiance…


    Textes bibliques : Lire

    Nous approchons de la fin de l’année liturgique. C’est pourquoi l’Eglise nous propose des textes qui nous parlent de la destruction du temple de Jérusalem et de la fin du monde. Il ne faut pas les lire comme des messages de catastrophe mais comme un appel à l’espérance en période de catastrophe.


     

    La première lecture est un extrait du livre de Daniel. Il s’adresse précisément à des gens qui sont en situation de détresse ; beaucoup se posent des questions : Comment tenir bon dans sa foi quand la violence des armes s’accélère ? Il semble que Dieu se tait et laisse faire devant le malheur des rescapés. Le livre de Daniel reflète ces questions angoissées des croyants. Il les supplie de renoncer à toute action violente. Le Salut ne viendra que du Seigneur Dieu. Lui seul est capable de faire revenir à la vie ceux qui dorment dans la mort. Il invite chacun à se laisser conduire par la sagesse et la justice.


    Ce message est toujours d’actualité : la détresse du monde est immense. Il est toujours difficile de la soutenir du regard dans les journaux télévisés, dans nos rues et parfois en nous-mêmes ; c’est la pauvreté physique et morale, les violences, les guerres… « Terreur de tous côtés » nous dit le psaume. On nous parle également de la pollution, des bouleversements climatiques, des tsunamis, de la désertification. Si on n’écoutait que ces messages de catastrophes, il y aurait de quoi désespérer. Mais aujourd’hui, le Seigneur a une bonne nouvelle pour nous.


    Cette bonne nouvelle c’est que Dieu intervient : il envoie des sages, des maîtres de justice animés par son Esprit. Il met sur notre route des hommes de bonne volonté qui nous rappellent que d’autres chemins sont possibles. Il nous faut à tout prix sortir de la spirale de la violence. Il y a dans le monde des gens qui font jaillir la vie autour d’eux. Ils font se réveiller les morts-vivants enfoncés dans la souffrance. Ceux-là brillent comme des étoiles pour la multitude. Mais il nous faut ouvrir les yeux pour vraiment les reconnaître dans le ciel obscur de notre monde.


    Voici un témoignage du Secours Catholique : « Moi je suis mauritanien, je suis musulman pratiquant, mais je suis heureux de participer avec le Secours catholique. Ici, le Blanc est à côté du Noir, l’Arabe est à côté de l’Africain. Il y a cette grande volonté de redonner aux gens qui avaient des idées noires, de vraiment retrouver l’espérance. Il n’y a pas de place pour le désespoir. Il y a ces jeunes prêts à sacrifier leur temps, leurs moyens, leurs idées pour vraiment nous aider à vraiment retrouver le sens de la vie… Vive le Secours Catholique, vive l’amitié, vive l’amour ! »


    Ce qu’il nous faut bien comprendre, c’est que nous sommes tous envoyés pour témoigner de cet amour qui est en Dieu et le communiquer autour de nous. C’est une mission qui nous dépasse ; mais le Seigneur nous donne son Esprit Saint. Il est celui qui rassemble tous les combattants pour la vie. Nous pouvons toujours compter sur lui. C’est avec lui que nous préparons la venue du monde nouveau dont nous parle l’Evangile.


    Comprenons bien : l’ancien monde est appelé à disparaître. La fin de ce monde ancien c’est la venue de Jésus parmi nous ; cet univers a déjà commencé ; l’espérance chrétienne ne consiste pas à attendre un autre Monde mais un Monde autre, un Monde transformé, un Monde transfiguré, un Monde ressuscité, un Monde libéré. Ce ne sera possible que si nous laissons pénétrer les puissances de l’amour dans toutes les réalités de notre vie terrestre. Pour nous en parler, Jésus utilise une comparaison très intéressante : C’est celle du figuier : quand ses branches deviennent tendres et que les feuilles commencent à sortir, c’est l’annonce de l’été. De même, Jésus nous invite à reconnaître les signes d’espérance qui annoncent la venue du monde nouveau. Le Seigneur est toujours là. Il se fait proche de nous quand les épreuves nous frappent.


    Il y aura toujours des prophètes de malheur pour nous dire : Voyez comment va le monde et vous croyez encore en un Dieu sauveur ? » Et c’est vrai que c’est parfois difficile de ne pas sombrer dans le désespoir face à certaines situations. La seule réponse de Dieu c’est justement de se faire proche au plus profond de notre humanité, d’être à notre porte au plus fort de la crise.  Les forces du mal sont déjà vaincues. Les temps derniers dont nous parle l’Evangile commencent au matin de Pâques. Pour nous libérer de nos impasses, Jésus s’est offert une fois pour toutes ; il s’est assis pour toujours à la droite de Dieu. Et il nous rassemble en chemin vers le plein accomplissement du salut déjà commencé.


    En ce jour, nous te disons merci, Seigneur. Ta venue n’est pas seulement pour la fin des temps. C’est maintenant que tu frappes à notre porte. Donne-nous de te reconnaître, Seigneur, et de t’ouvrir sans tarder. Amen

    Sources : Signes, Feu Nouveau, Lectures bibliques des dimanches (Albert Vanhoye) Lectures d’Evangile d’un vieux prêtre de Montpellier, document du Secours Catholique.

     

    Source http://dimancheprochain.org

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  • Homélie du 32ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu

     

     
    Tout donner
     
     
    christ croix Textes bibliques : Lire
     
     
    En lisant ces textes bibliques, j’ai pensé à un conte du poète Tagore. C’est l’histoire d’un pauvre mendiant  qui rencontre le cortège rutilant du roi. En le voyant, il pense que c’est son jour de chance. Alors, il tend la main vers le char en or. A sa grande surprise, le roi lui demande : Qu’as-tu à me donner ? Le mendiant déçu cherche au fond de son sac quelques grains de blé et il en donne un au roi. A la fin de la journée, le mendiant fait ses comptes. Et dans ses pauvres grains, il en trouve un en or. Il se dit en pleurant qu’il aurait dû tout donner.

     

     
    Ce n’est qu’un conte. Mais il rejoint les textes bibliques de ce dimanche. Quand Dieu envoie le prophète Elie au désert, ce n’est pas pour convertir mais pour mendier. Et c’est à une pauvre veuve qu’il fait appel. Contrairement au mendiant de Tagore, elle donne tout le peu dont elle dispose. Et c’est avec ce peu que le Seigneur a réalisé de grandes choses. Sa farine et son huile ne s’épuisèrent pas. Pour nous chrétiens, cette veuve est le visage de la foi qui partage. Comme le dira plus tard l’apôtre saint Jacques : « Moi c’est par mes œuvres que je te montrerai ma foi. »
     
    L’Evangile insiste aussi sur la pauvreté des moyens que Dieu emploie : quand il prend la condition humaine, il fait tout à l’envers : il naît dans une étable, il fréquente les pécheurs ; il juge sévèrement ceux qui donnent beaucoup au temple pour se faire remarquer ; il vante les mérites d’une pauvre veuve qui n’a rien mais qui donne  tout. Ce qui est étonnant dans cet évangile, c’est la première place donnée aux petits, aux exclus, à ceux qui sont les derniers en ce monde. Par contre, il a des paroles très dures contre certains scribes qui ne cherchent qu’à être bien vus  sur les places publiques, dans les synagogues et les dîners. Ils dévorent les biens des veuves au lieu de leur venir en aide. C’était d’autant plus grave qu’elles étaient réduites à la misère. En agissant ainsi, ils trahissent leur fonction et ne peuvent servir de modèle.
     
    C’est aussi pour nous que cet évangile a été écrit et proclamé : Méfiez-vous de ceux qui cherchent les premières pages dans les journaux, les succès dans les sondages, les grands discours à la télévision. Cet orgueil n’est pas seulement le lot des scribes du temps de Jésus. Il nous menace tous plus ou moins. La tentation de rechercher les premières places est toujours bien présente. C’est toujours agréable de recevoir des éloges et d’attirer l’admiration des autres. Mais le plus important c’est le regard de Dieu. Il voit mieux que nous ce qu’il y a dans le cœur de chacun.
     
    Ce qui fait la valeur d’une vie c’est notre amour de tous les jours pour tous ceux et celles qui nous entourent. Georges Guynemer disait : « Tant qu’on n’a pas tout donné, on n’a rien donné. » L’Evangile de ce jour met en avant une pauvre veuve qui dépose deux piécettes. Personne ne l’a remarquée. Mais sans le savoir, elle a attiré l’attention de Jésus. Il montre qu’elle a tout donné, tout ce qu’elle avait pour vivre. C’est à Dieu qu’elle donne tout. C’est en lui qu’elle met toute sa confiance. Cet évangile rejoint celui des béatitudes : « Heureux les pauvres de cœur. » Ils sont proclamés heureux, non à cause de leur misère mais parce que le Royaume des cieux est à eux.
     
    Le Seigneur souhaite que nous soyons ainsi devant lui. Il nous recommande d’être comme des gens simples qui se méfient de l’hypocrisie, pas seulement celle des autres mais aussi la nôtre. Il attend de nous que nous donnions le meilleur de nous-mêmes pour celui qui vient à nous. C’est ainsi que Jésus a donné sa vie. Il prend la place du dernier des esclaves pour laver les pieds de ses disciples. Il leur ordonne de suivre son exemple. C’est important pour nous aujourd’hui. Nous ne pouvons pas nous contenter de belles paroles. Le Seigneur attend de nous que nous mettions notre vie en accord avec l’amour qui est en lui.
     
    Pour bien comprendre toute la portée de cet Evangile, nous nous tournons vers la croix du Christ. Nous comprenons alors qu’il a tout donné jusqu’au bout. Et il continue à se donner pour chacun de nous. La lettre aux hébreux nous rappelle que la Passion du Christ a changé l’histoire. En lui, tous les hommes sont sauvés. Cet évangile nous appelle donc à apprendre à vivre sous le regard de Dieu et non celui des hommes. Il nous provoque surtout à réviser le critère de notre générosité : Ce qui prime ce n’est pas la quantité de ce que nous donnons mais le dépouillement effectif de ce à quoi nous tenons le plus. En donnant, on a parfois l’impression de perdre, de se perdre. Donner c’est gagner pour la vie éternelle.
     
    En ce dimanche, le peuple de France commémore l’armistice. Devant le monument aux morts, nous penserons à tous ceux qui ont donné leur vie pour que nous puissions vivre dans un pays libre. Nous n’oublions pas les victimes de toutes les guerres, des violences et des attentats. Nous penserons aussi aux familles endeuillées, aux enfants orphelins et à tous les grands blessés. Au cours de cette Eucharistie, nous nous tournons vers toi Seigneur : Apprends-nous à donner le meilleur de nous-mêmes. Que toute notre vie soit vraiment remplie de ton amour pour toi et pour tous nos frères. Amen
    Source http://dimancheprochain.org/
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  • Homélie du 31ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu

     

    31ème dimanche du temps ordinaire
     
    Tu aimeras
     
     
    tu-aimeras.jpgTextes bibliques : Lire
     
    Les lectures bibliques de ce dimanche viennent orienter notre vie dans un sens magnifique. Elles nous rappellent la loi d’amour qui doit imprégner la vie de tout homme. C’est le premier de tous les commandements. Nous le trouvons d’abord dans le livre du Deutéronome (1ère lecture) : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force ». Ce texte nous demande de « craindre le Seigneur ». Il ne s’agit pas d’en avoir peur mais de l’aimer et « d’observer tous ses commandements ». Seule cette obéissance fidèle et aimante permet au peuple de bénéficier des promesses de Dieu. Tout au long de la Bible, nous découvrons un Dieu qui fait alliance avec son peuple. Il attend de chacun une réponse libre et aimante.
     

     

    L’Evangile nous invite à faire un pas de plus : il nous présente un scribe qui pose à Jésus cette question : quel est le premier de tous les commandements ? Cette demande est très importante. Il s’agit de bien repérer le commandement que nous devons suivre avec la plus grande attention, la plus grande générosité et la plus grande fidélité. C’est aussi une question difficile. Dans la Bible, on trouve 613 préceptes. Ils ont été résumés en 10 commandements. Mais celui que Jésus met en avant n’est pas dans la liste des dix. Ces derniers sont principalement des interdictions ; ils posent des limites : « Tu n’auras pas d’autre Dieu que moi… Tu ne commettras pas de meurtre… Tu ne porteras pas de faux témoignage… » ces interdictions sont importantes. En les transgressant, on se met en dehors de l’amour de Dieu.
     
    Mais des commandements négatifs ne peuvent suffire à orienter notre vie de façon positive. Quand on éduque un enfant, on ne lui montre pas seulement ce qui est interdit. On s’efforce de lui montrer un idéal de vie. Pour notre vie chrétienne, c’est la même chose. Il nous est demandé de ne pas tuer, de ne pas voler, de ne pas porter de faux témoignage. Mais tout cela ne peut suffire à constituer un idéal de vie. C’est pour cette raison que Jésus nous ramène vers l’essentiel : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force. Et voici le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas de commandement plus grands que ceux-là. »
     
    Jésus nous transmet ainsi un message de la plus haute importance. Nous sommes créés pour aimer. Dieu qui est amour, nous a créés pour que nous puissions, nous aussi, aimer et demeurer unis à lui. Nous ne trouverons la vraie joie qu’en aimant. Il ne s’agit pas d’abord de faire beaucoup de choses mais de vivre selon un esprit filial envers Dieu et fraternel envers les autres. En nous faisant le prochain des autres, nous  nous approchons de Dieu qui est amour. Mon prochain, c’est celui que je prends le temps d’écouter et de rencontrer.  C’est un seul et même amour qui nous attire vers Dieu et vers les autres. Nos capacités à aimer peuvent être blessées, mais le Seigneur est toujours là pour nous remettre sur la bonne voie.
     
    La lettre aux Hébreux (2ème lecture) va dans le même sens. Elle nous montre en Jésus le grand prêtre qui s’est offert à Dieu en sacrifice pour nos péchés. Il nous manifeste ainsi le plus grand amour qui soit possible. Cet amour inimaginable, nous le découvrons dans sa double dimension : envers Dieu et envers le prochain. C’est en nous tournant vers la croix que nous commençons à comprendre ce que veut dire « aimer ». Par sa mort et sa résurrection, Jésus nous a ouvert un passage vers ce monde nouveau qu’il appelle le Royaume de Dieu. Ressuscité et exalté auprès de Dieu, « il vit pour toujours afin d’intercéder en faveur de tous. Médiateur entre Dieu et les hommes, il est totalement dans le monde du divin et celui de l’humain.
     
    Cette année, les enfants du catéchisme ont découvert un Dieu qui fait alliance avec les hommes. Il est celui qui fait sans cesse le premier pas vers nous. Mais rien ne se passera si nous ne faisons pas le second vers lui. Malheureusement, quand nous regardons autour de nous et en nous, nous voyons bien que Dieu est souvent le grand oublié. On vit facilement sans lui et en dehors de lui. Et quand nous regardons les journaux et la télévision, nous voyons tous les jours des actes de violence. Sur nos routes, des hommes, des femmes et des enfants sont victimes de l’inconscience de certains. D’autres souffrent à cause des guerres, des conflits familiaux, de la faim, de l’exclusion. Le Christ est présent à travers celui qui n’en peut plus d’être harcelé. C’est tous les jours qu’il est jeté à la rue. Nous devons le reconnaître en celui qui meurt de faim, de froid et surtout de manque d’amour. 
     
    En ce dimanche, la Parole de Dieu nous interpelle. Elle nous invite à changer notre regard sur Dieu et le prochain.  Le Christ veut nous entraîner tous à sa suite. Il veut nous apprendre à voir tous nos frères et sœurs avec le cœur même de Dieu. Célébrer l’Eucharistie c’est communier à l’amour du Christ pour le Père et pour chaque être humain. C’est se mettre en disposition d’aimer. En ce jour, nous te prions Seigneur : Envoie ton Esprit qui renouvelle la face de la terre. Amen 
     
    Sources : Revues Feu Nouveau et Signes, lectures bibliques des dimanches B (Albert Vanhoye)
    Source http://dimancheprochain.org
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  • Homélie pour la fête de tous les saints

    Abbé Jean Compazieu

     

     
    L’immense cortège de tous les saints
     
     
    Toussaint.jpg Textes bibliques : Lire
     
    Cette fête de tous les saints voudrait nous remplir d’espérance. Pour cela, il est important que nous changions notre regard. Nous nous rappelons tous cette parole de Saint Exupéry : « On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible aux yeux ». Aujourd’hui, le Seigneur nous demande d’ouvrir les yeux de notre cœur et de changer notre regard. Les textes de la Parole de Dieu sont là pour nous y aider. 

     

     
    Nous avons d’abord le texte de l’Apocalypse (1ère lecture). C’est un témoin qui raconte : le ciel existe, les morts son vivants ; ils sont heureux ; je les ai vus, affirme l’apôtre. C’était une foule immense ; ils criaient leur joie ; ils chantaient les louanges de Dieu. Ce message est une réponse de l’apôtre aux chrétiens découragés par les persécutions. Tous ces morts emportés par la tourmente ont obtenu la récompense de leur amour et de leur fidélité. C’était une foule que nul ne pouvait dénombrer. Contrairement à ce que prétendent les témoins de Jéhovah, les 144 000, c’est un chiffre symbolique qui désigne la plénitude ; c’est tout le peuple de Dieu ; c’est une foule de toutes les nations, races, peuples et langues.
     
    La bonne nouvelle, c’est que nous sommes tous appelés à entrer dans ce cortège. Ce message d’espérance est de la plus haute importance pour notre période troublée et bouleversée. Il nous rejoint dans la situation qui est la nôtre. Accueillons-le comme un appel à réveiller notre foi et à réchauffer notre espérance. Les chrétiens d’aujourd’hui comme ceux d’autrefois ont besoin de héros et de modèles. N’oublions jamais qu’avant d’être mis sur un piédestal, les saints ont cheminé comme chacun de nous. Leur vie a été un combat contre les forces du mal. Ce que Dieu a réalisé pour chacun d’eux, il le veut aussi pour nous.
     
    Dans la 2ème lecture, c’est encore saint Jean qui nous parle. Il a une bonne nouvelle pour nous ; c’est comme une confidence que nous fait le Seigneur : « Tu es mon enfant bien-aimé. Je t’aime. » Oui, nous sommes enfants de Dieu. Nous appartenons pleinement au monde divin. Mais ce que nous serons ne paraît pas encore pleinement. Au jour de la manifestation du Christ dans la gloire, nous le verrons tel qu’il est. Voilà un nouvel aspect de cette bonne nouvelle qui doit nous combler d’espérance. Oui, mais comment croire cela quand on est meurtri par la vie, la solitude, les injustices, les violences de toutes sortes ? 
     
    Le message de saint Jean est précisément une réponse à toutes ces souffrances. Il nous redit une fois de plus que pour Dieu, il n’y a pas de situation désespérée. Il nous aime tous sans exception bien au-delà de tout ce que nous pouvons imaginer. Il est toujours de notre côté pour nous relever et nous redonner force et espérance. Et quand nous sommes tombés très bas, Jésus nous dit que Dieu est le Père du fils prodigue. Il est toujours là pour accueillir ce fils et le combler de son amour. Cela vaut aussi pour celui que nous considérons comme la pire des canailles. Pour Dieu, rien n’est impossible.
     
    L’Evangile est un appel à la joie et à la sainteté, ce qui est la même chose. Il nous annonce que les larmes, les pleurs, les injustices disparaissent dans le Royaume de Dieu. Les béatitudes nous annoncent la venue prochaine de ce Royaume. Elles nous montrent le chemin du vrai bonheur. Ce chemin, c’est le refus de la violence, la soif de justice, de miséricorde. Jésus nous indique ce chemin : il est lui-même le pauvre de cœur, assoiffé de justice, miséricordieux, artisan de paix. Ce chemin qu’il nous montre peut paraître rude. Mais le Christ est toujours là pour nous accompagner et nous aider à tenir bon.
     
    Le grand message de ce jour, c’est que nous sommes tous appelés à devenir des saints. Le plus important ce n’est pas des choses à faire ni une morale à observer ou des œuvres à accomplir. Le vrai chemin de la sainteté c’est d’abord un amour à découvrir et à accueillir. Cet amour, nous l’accueillons avec émerveillement et nous faisons tout pour y répondre. Quand on a vraiment compris cela, c’est toute notre vie qui est changée.
     
    Un jour, une petite fille se faisait expliquer les vitraux de l’église. On lui a montré sainte Bernadette, sainte Thérèse, saint Joseph, la Vierge Marie… Quelques jours plus tard, elle se retrouve au catéchisme avec son groupe. La catéchiste leur demande s’ils savent ce qu’est un saint ; la petite fille qui avait vu les vitraux répond aussitôt : « c’est quelqu’un qui laisse passer la lumière. Nous admirons cette belle réponse. Mais le plus important c’est d’ouvrir notre cœur pour accueillir cette lumière. Car on ne voit bien qu’avec le cœur de Dieu.
     
    En union avec toute l’Eglise, nous supplions le Seigneur : « Fais paraître ton Jour, et le temps de ta grâce,Fais paraître ton Jour: que l’homme soit sauvé ! » Amen 
     
     Sources : Revues Feu Nouveau et Signes, dossiers personnels
    Source http://dimancheprochain.org
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  • Homélie du 30ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu

     

    Le cadeau de la foi

     

    bible2Textes bibliques : Lire


    Les lectures bibliques de ce dimanche sont un appel à la foi. Même quand tout va mal, le Seigneur est là. Son amour nous est offert une fois pour toutes. C’est ce message d’espérance que le prophète Jérémie adresse à son peuple. Ce dernier vient de vivre une situation catastrophique. Il a connu la déportation en terre étrangère. Cela s’est fait sans ménagement. Nous pouvons imaginer la situation désespérée de tous ces gens vivant loin de leur patrie. Mais voilà que le prophète Jérémie annonce le retour proche et heureux des rescapés. Pour les aider à garder l’espérance, il évoque la joie de ce retour. Ce sera quelque chose d’extraordinaire. Ce sera vraiment un jour de fête et de joie pour tous.

     

    La bonne nouvelle c’est que notre Dieu n’a pas changé. Il reste toujours celui qui ne demande qu’à nous combler de son amour. Il est celui qui rassemble son peuple. Cette annonce, il ne faut jamais l’oublier, même quand les événements semblent la contredire. Ce qui intéresse Dieu, c’est notre foi, une foi qui surmonte tous les doutes et tous les obstacles. Avec Dieu, il n’y a pas de situation désespérée. Il y a quelques temps, nous avons entendu le témoignage d’un homme qui a vécu comme « la pire des canailles » (c’était son expression). Le Seigneur l’a rejoint dans sa prison. Il a découvert un Dieu sauveur et libérateur. Pour lui, la bonne nouvelle annoncée aux pauvres c’est du concret. Et maintenant, il témoigne partout de sa foi. Il va dans les écoles pour faire de la prévention contre les drogues.


    Ce Dieu plein d’amour s’est révélé en Jésus Christ. La Lettre aux Hébreux nous le présente comme le « grand prêtre » par excellence. Ce prêtre c’est celui qui établit des relations entre Dieu et les hommes. Il est celui qui parle de Dieu aux hommes et des hommes à Dieu. Comme le disait le pape Jean-Paul II, « il donne Dieu aux hommes et les hommes à Dieu ». Il les libère de leurs péchés pour leur permettre d’aller à Dieu. Il s’est offert une fois pour toutes dans un acte libre et obéissant envers Dieu. Il est le médiateur de la nouvelle alliance entre Dieu et les hommes. Appartenant au monde du divin et à celui de l’humain, il met les deux mondes en communion.

    L’Evangile nous parle de la foi qui sauve. C’est l’histoire de Bartimée, l’aveugle assis au bord de la route. Bien qu’il soit aveugle, il reste clairvoyant. Il reconnaît en Jésus le « Fils de David », autrement dit, le Messie. En réponse à son cri de confiance, Jésus lui répond : « Va, ta foi t’a sauvé. Ce qu’il faut bien remarquer c’est que cet homme est sauvé avant même d’y voir. Le salut que Jésus apporte n’est pas la guérison d’une infirmité physique. Etre sauvé, c’est être tiré d’un danger dans lequel nous allions périr. Ce péril mortel, nous le découvrons tout au long de la Bible. Dieu se révèle à nous comme celui qui sauve.


    C’est ainsi que l’homme sauvé va devenir disciple. Lui qui était mis à l’écart de la société va briser les frontières dans lesquelles il était enfermé. Son cri est un cri de foi et de confiance. Il jette le manteau qui lui servait à recueillir les aumônes. Désormais, il n’en a plus besoin. Il bondit vers Jésus. Nous pouvons admirer la foi et le courage de cet homme qui résiste à la foule et qui suit le Christ après sa guérison. Nous contemplons aussi l’attention de Jésus aux misères humaines.

    Il y a aussi beaucoup à dire sur la foule. Quand nous lisons l’Evangile, nous voyons bien qu’elle a également  besoin d’être guérie. C’est une foule qui veut faire taire l’aveugle au moment même où il confesse sa foi. Pour Jésus, cela n’est pas tolérable. Les véritables aveugles ne sont pas ceux auxquels on pense. Eux qui barraient la route à Bartimée, ils vont devoir lui ouvrir un passage et lui dire : « Confiance, lève-toi, il t’appelle ». En Jésus, ils découvrent un Dieu qui ne laisse personne de côté. Il offre son bonheur à tous, même à ceux pour lesquels on n’a aucune considération.


    Comme je l’ai dit au début, ces textes bibliques sont un appel à la foi. Dieu ne cesse de venir à notre rencontre. Il fait toujours le premier pas. La foi qu’il attend de nous ne peut être qu’une réponse à son amour. C’est un cadeau extraordinaire qu’il nous offre. A nous de l’accueillir. Depuis le 11 octobre, nous sommes entrés dans l’année de la foi. Nous aurons toute cette année pour déballer et découvrir ce merveilleux cadeau.


    En célébrant cette Eucharistie, nous te rendons grâce, Seigneur, pour les merveilles que tu ne cesses de réaliser en nos vies. Tu regardes avec tendresse tous les blessés de la vie. Fais que nous puissions vivre en toi et trouver en toi le bonheur éternel. Amen

    Sources: Revues Feu Nouveau et Signes, Semainier chrétien. « Lectures d’Evangile d’un vieux prêtre de Montpellier

     

    Source http://dimancheprochain.org

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  • Homélie du 29ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu

     

    Le serviteur souffrant

     

    Christ souffrantTextes bibliques : Lire


    La liturgie de la Parole nous a proposé un passage du livre d’Isaïe extrait du 4ème chant du serviteur de Dieu. Ce texte nous parle du « serviteur souffrant ». La question a été posée : qui est ce serviteur inconnu ? Le prophète rejeté par les siens ? Un roi fidèle au Seigneur qui aurait été renversé ? Un simple fidèle persécuté pour sa foi ? Le peuple en exil sur une terre étrangère ? Tous les croyants qui connaissent des situations difficiles peuvent s’y reconnaître. Mais nous, chrétiens, nous voyons dans ce personnage une annonce de Jésus serviteur de Dieu.


     

    Ces quelques lignes nous invitent à réfléchir sur le sens de la souffrance et du sacrifice. Tout d’abord, une mise au point s’impose : la souffrance et la maladie sont un mal qu’il faut combattre par tous les moyens. La souffrance en elle-même n’a pas de sens. En revanche, la personne qui souffre se trouve devant un choix. Au lieu de se laisser écraser et détruire par cette épreuve, elle peut s’en servir pour sortir de son isolement. Quand le Père François a fondé la Fraternité chrétienne des personnes malades et handicapées, il disait : « La Fraternité c’est un malade qui va vers un autre malade et ensemble, ils vont vers un troisième ». C’est ainsi qu’ils apprennent à progresser ensemble vers une plus grande plénitude de vie.


    Ce don de soi, nous le trouvons pleinement réalisé dans la personne de Jésus. C’est ce que vient nous rappeler la lettre aux Hébreux. Elle nous présente le Christ comme le « grand prêtre » qui a partagé nos épreuves, qui nous fait grâce et nous obtient la miséricorde. Ce prêtre est celui qui fait le lien entre la terre et le ciel. Il parle des hommes à Dieu et de Dieu aux hommes. Il est Celui qui intercède pour tous les hommes. Le Concile Vatican II nous a aidés à retrouver le sacerdoce ministériel mais aussi celui des baptisés. Les uns et les autres, nous avons tous à faire miséricorde, à pardonner, à aider et à prier pour nos frères. C’est ainsi que nous deviendrons de vrais témoins du Christ. C’est une façon de partager le sacerdoce du Christ.
     
    L’Evangile vient apporter un chemin nouveau à ce chemin de  conversion. Tout commence par le rêve de Jacques et Jean : « Accorde-nous de siéger l’un à ta droite et l’autre à ta gauche dans ton Royaume » (Luc 10. 37). Ils ont bien compris que la gloire de Jésus n’est pas celle dont parle le monde. C’est celle qu’ils ont contemplée le jour de la Transfiguration. Aujourd’hui, nous les voyons réclamer une participation à cette gloire. Jésus profite de cette demande pour faire une mise au point. Sa réponse vaut pour eux mais aussi pour ceux qui les entourent. Il leur donne un enseignement très fort sur l’abaissement suprême, le renoncement total à soi-même. C’est ce que lui-même se prépare à vivre.


    Pour évoquer ce qui l’attend, il parle de coupe et de baptême. Cette coupe, il la boira en portant sur lui le péché des hommes. Identifié aux pécheurs, il subira les conséquences du péché. Quand au baptême dont parle Jésus, c’est celui de sa Passion et de sa mort. Il sera plongé dans un abîme de souffrances. Jacques et Jean boiront à cette coupe. Ils recevront le baptême dans lequel Jésus va être plongé. Le livre des Actes des Apôtres nous parle de leur martyre. Ce sacrifice de leur vie leur donnera d’entrer dans la gloire de Jésus. Mais la place dans la gloire, personne ne peut en décider. Cela reste caché dans le mystère de Dieu.


    Cet évangile est une invitation très forte à remettre les choses à leur vraie place. Pour devenir grand, il faut se faire serviteur. Ce qui commande tout, c’est la loi d’amour et le don de soi. Sur ce chemin de conversion, nous pouvons prendre le Christ pour modèle et pour guide : « Le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi mais pour servir » jusqu’au bout, jusqu’à donner sa vie pour la multitude. C’est en regardant vers la croix du Christ que nous comprenons mieux toute la portée de ce don de soi.


    Nous n’avons pas à juger Jacques et Jean. Leur tentation est souvent la nôtre. C’est ce qui arrive quand nous ne pensons qu’à nos avantages, quand nous sommes tentés de nous faire servir au lieu de servir, quand nous sommes tentés de prier pour que le Seigneur fasse notre volonté. Mais le Seigneur est là pour nous aider à remettre notre vie à l’endroit. Il nous appelle tous à marcher à sa suite, à la place du serviteur. Retrouvons avec Jésus la dernière place, là où l’on sert les hommes et là où l’on sert Dieu.


    Par la célébration eucharistique, le Seigneur nous redit qu’il est  le Corps livré pour tous. Il nous offre sans cesse le sang versé pour la multitude. Il nous appelle à le suivre sur ce chemin et il nous en apporte les forces et la grâce. En ce jour nous te prions Seigneur, donne-nous d’entrer dans ta prière et de travailler à ton règne, comme toi. Donne-nous force et courage pour chercher non à être servi mais à servir. Amen

    Sources : Signes, Feu Nouveau, Avec Saint Marc (C. Patier), Homélies du dimanche (L. Soulier), Semainier chrétien 2012-2013


    Source http://dimancheprochain.org

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  • Homélie du 28ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu

     

    Le vrai trésor

     

    bible2Textes bibliques : Lire


    La première lecture nous a rapporté un extrait du 2ème livre de la Sagesse. Ce texte a été écrit au cours du 1er siècle avant Jésus Christ. Il fait l’éloge de la Sagesse. Sa conviction est très forte : seule la sagesse conduit le monde dans la direction voulue par Dieu. Le sage, c’est celui qui sait mener sa barque contre vents et tempêtes. Cette lecture nous dit que la sagesse est bien plus précieuse que la richesse. Sans elle, la vie n’a pas de sens. Cet éloge de la sagesse est placé dans la bouche de Salomon qui vient de succéder à son père David. Il se rend compte de la très lourde charge qui l’attend. Alors, il demande à Dieu de lui donner un cœur ouvert et attentif. C’est ainsi qu’il pourra recevoir la sagesse qui saura le guider dans le gouvernement de son peuple.


     

    Cette recherche de la sagesse est fondamentale. C’est comme un trésor extraordinaire. Mais pour l’acquérir, il faut être prêt à vendre tout. Cette sagesse est le fruit de la prière. Elle n’est pas une conquête de la raison mais un don de Dieu. Il est sans cesse présent et agissant dans la vie des hommes. Il n’attend qu’une chose, c’est que nous lui ouvrions la porte de notre cœur.


    A côté de cet éloge de la Sagesse, nous avons celui de la Parole de Dieu. C’est l’extrait de la lettre aux Hébreux dans la seconde lecture. C’est une parole qui ne se contente pas de nous instruire. Elle nous révèle à nous-mêmes tels que Dieu nous voit. Elle discerne ce qu’il y a de plus intime au cœur de chacun. Il nous faut absolument la prendre au sérieux car elle vient de Dieu. Elle est même « la Parole vivante de Dieu ». Si nous l’accueillons, elle devient pour nous « source de vie ». Si nous lui résistons, elle nous brule. Elle fait naître en nous la souffrance et l’inquiétude. Si nous l’accueillons, elle illumine notre vie. Elle nous donne le courage et la force de progresser sur le chemin du bien et de l’amour.


    Voilà donc ces deux premières lectures qui nous parlent de la sagesse et de la Parole. Avec l’Evangile, nous faisons un pas de plus : Jésus nous est présenté comme Sagesse et Parole de Dieu. Nous l’entendons parler de tout quitter pour le suivre. Cet évangile nous montre un homme qui accourt vers Jésus. Il a bien compris le sens de son existence : notre vie sur terre est une préparation à la Vie Éternelle. Alors il lui pose la question qui lui tient à cœur : Que faut-il faire pour l’acquérir ? Beaucoup sont loin de ce souci. Aussi une telle démarche ne pouvait que réjouir le Seigneur. Elle vient en effet d’un cœur sincère qui n’a pas peur des efforts : « J’ai observé tous ces commandements depuis ma jeunesse » dit cet homme.


    Devant cette bonne volonté, le Christ laisse transparaître sa joie profonde. Posant son regard sur lui, « il se mit à l’aimer ». Nous aussi, nous pouvons demander au Seigneur qui nous donne d’être à l’écoute de la Parole de Dieu et qu’il mette en nous le désir d’observer ses commandements. Aujourd’hui, Jésus voudrait l’emmener plus loin : « Ne bricole plus : une seule chose te manque : va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens et suis-moi ». Alors, cet homme s’en alla tout triste car il avait de grands biens.


    Cet évangile nous rejoint. Nous vivons dans une société très attachée aux richesses de ce monde. En période de crise, la prévoyance nous recommande de garder nos biens pour voir venir. Mais l’évangile nous dit que Jésus ressuscité nous ouvre un trésor infiniment plus imposant que les pacotilles d’ici-bas. Le problème c’est que nous restons attachés à la pacotille et que nous délaissons le vrai trésor qui pourrait nous combler. Jésus a tout donné pour obtenir ce trésor. Il est allé jusqu’au don de sa vie sur une croix. Comme pour cet homme, il est triste de voir que nous nous éloignons de son amour.


    Il y a une comparaison qui pourrait nous aider à comprendre cet évangile : c’est celle de la montgolfière. Pour qu’elle puisse s’envoler vers le ciel, il faut que toutes les fixations soient défaites. Comme elles, nous pouvons, nous aussi, nous élever spirituellement. Le problème, c’est que nous avons des filins qui nous maintiennent au sol. Nous sommes comme des ballons qui ne peuvent pas décoller. Ces filins sont nombreux : pensons à la peur de Dieu : où va-t-il nous conduire si nous nous laissons faire. Mais le plus important qui est cité dans l’évangile c’est notre attachement à l’argent et aux richesses de ce monde. Il ne laisse aucune place à l’amour et à la générosité.


    Le vrai bonheur c’est précisément d’aimer, de donner, de se donner. C’est là que se trouve la vraie sagesse suprême, bien plus précieuse que tous les trésors de ce monde. Aujourd’hui comme autrefois, Dieu continue à nous appeler. Célébrer l’Eucharistie c’est entendre cet appel et y répondre. C’est un engagement personnel de chacun. Saint Benoît nous recommande de « ne rien préférer à l’amour du Christ ». Oui, c’est possible car tout est possible pour Dieu.

    En ce jour, nous te supplions, Seigneur : donne-nous le désir de rechercher l’essentiel. Garde-nous à l’écoute de ta Parole. Garde-nous tout petits devant toi. Amen


    Sources : Revues Feu Nouveau et Signes, L’Evangile au présent (D. Sonnet, lectures bibliques des dimanches (A Vanhoye), Semainier chrétien.

     

    Source http://dimancheprochain.org

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  • Homélie du 27ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu 

     

    Dimanche des familles

     

    main-main.jpgTextes bibliques : Lire


    Les lectures bibliques de ce dimanche nous adressent un enseignement de la plus haute importance sur la vie familiale et fraternelle. Elles nous donnent l’occasion de nous rappeler de vérités fondamentales qui risquent d’être oubliées dans notre société. L’évangile nous parle de la fidélité dans le mariage et de l’accueil des enfants. Sa lecture est préparée par le récit de la Genèse. Il nous dit que l’homme et la femme forment une union inséparable. La seconde lecture (lettre aux Hébreux) nous rappelle que le Christ est resté fidèle jusqu’à la mort.


     

    Le passage de la Genèse qui nous est proposé aujourd’hui est hautement symbolique. C’est l’un des textes les plus importants de la bible. Les mots que Dieu prononce sont significatifs : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul… Je vais lui faire une aide qui lui correspondra. » L’homme n’a pas été créé pour vivre seul. S’il était seul, il ne pourrait pas vivre d’amour. Dieu est Amour. S’il a créé l’homme, c’est pour lui communiquer son amour. Il veut le rendre capable de vivre dans l’amour. Il a donc créé l’homme et la femme en même temps. Tous deux sont égaux devant lui.


    Le but de ce récit n’est pas de nous dire comment les choses se sont passées. D’ailleurs, en y regardant de plus prés, nous voyons qu’il s’inspire de traditions orales qui circulaient dans le Moyen Orient païen. Mais sous l’impulsion de l’Esprit Saint, il nous propose une vision très riche de Dieu, du monde et de l’homme. Le texte d’aujourd’hui nous rapporte le grand projet de Dieu : « L’homme quittera son père et sa mère… il s’attachera à sa femme » non pas avec les liens de la domination ou de la soumission mais avec celui de l’amour.


    Dans l’évangile, nous voyons les pharisiens interroger Jésus pour le mettre à l’épreuve : « Est-il permis à un mari de renvoyer sa femme ? » Jésus les renvoie à la loi de Moïse qu’ils connaissent par cœur. Ils savent qu’elle a permis de renvoyer sa femme à condition d’établir un acte de répudiation. Mais Jésus les reprend : « C’est en raison de l’endurcissement de votre cœur qu’il a formulé cette loi. » Ce n’était qu’une concession pour limiter les dégâts. Cette concession peut être abolie car elle ne correspond pas à l’idée originelle de Dieu : « Au commencement de la Création, il les fit homme et femme. L’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme et tous deux ne feront qu’un. » A l’origine, Dieu souhaitait que l’homme et la femme s’unissent dans une fidélité réciproque. Il a voulu qu’ils ne forment qu’une seule chair. Et Jésus conclut : « Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas. »


    Cet enseignement du Christ est très fort. Il défend la dignité du mariage. L’homme et la femme qui décident de se marier sont appelés à former une communauté de vie, de partage et d’amour. Tout cela ne va pas sans difficultés. Il suffit de voir le nombre de divorces. Nous voyons aussi certaines vies de famille très décevantes. Certaines se contentent d’être des f    amilles « hôtel restaurant » ou des « familles dortoir ». Elles sont une simple juxtaposition de personnes. Il n’y a pas de vrai dialogue sur les questions essentielles.


    Mais ces échecs ne doivent pas nous faire oublier ce qui a été voulu par Dieu depuis les origines. Le mariage c’est un homme et une femme qui choisissent de fonder librement une communauté de vie et d’amour. Ils s’engagent à rester fidèles l’un à l’autre toute leur vie. Leur amour doit rester ouvert aux enfants qui naîtront à  leur foyer. Ces derniers ont besoin de grandir entre un papa et une maman qui les aiment. Quand un couple s’aime, l’enfant est aimé puisqu’il est le fruit de leur amour. Jésus en profite pour nous rappeler une vérité très importante. Cet amour des parents pour leur enfant vient de Dieu. C’est cela qu’il faut leur montrer.


    Cet évangile nous invite à changer notre regard sur le mariage. L’homme et la femme sont créés à l’image de Dieu. C’est beau de voir un couple aimant et uni. Cela nous dit quelque chose de l’amour qui est en Dieu. Or c’est précisément cela que Dieu a voulu depuis les origines. Il a voulu que leur amour soit un écho de celui qui est en en lui. Cela signifie aussi que les couples qui n’arrêtent pas de se déchirer ne remplissent pas cette mission que Dieu leur a confiée. Mais Dieu reste toujours fidèle à son alliance. Par le sacrement de mariage, il devient le compagnon de route des époux. Il leur offre de marcher avec eux dans l’amour et la fidélité. Il est indispensable que les époux bâtissent leur amour sur le Christ. C’est en le prenant comme guide qu’ils poursuivent ensemble leur « ascension de la montagne de l’Amour ».


    La lettre aux hébreux ne parle pas spécialement du mariage. Mais elle nous révèle cet amour passionné de Jésus pour tous les hommes. C’est un amour qui est resté fidèle et qui  s’est donné jusqu’au sacrifice de sa vie. Par sa Passion, sa mort et sa résurrection, il nous a ouvert le chemin de la vraie vie. Ce qu’il attend de nous, c’est que nous venions à lui comme les petits enfants dont nous parle l’Evangile. C’est autour de lui que doit se construire l’unité des familles et celle des communautés chrétiennes.


     Dieu de l’alliance éternelle, « Toi qui es Lumière, toi qui es l’amour, mets en nos ténèbres ton Esprit d’amour ».


    Sources : Revues Feu Nouveau et Signes, L’Evangile au présent (D. Sonnet, lectures bibliques des dimanches (A Vanhoye), Semainier chrétien, Avec saint Marc (Claire Patier)

    Source http://dimancheprochain.org/

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  • Homélie du 26ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu

     

    Un Dieu libérateur

     

    Parole et lampion Textes bibliques : Lire

    Les lectures bibliques de ce dimanche nous révèlent un Dieu libérateur. Sous la conduite de Moïse, Dieu a libéré son peuple de l’esclavage d’Egypte. Le livre des Nombres (1ère lecture) nous raconte la suite de l’Exode, le séjour des Hébreux au désert. Pour Moïse, la charge est lourde à porter. Les hébreux récriminent régulièrement contre lui. Alors, pour le soulager dans cette charge, Dieu lui adjoint 70 hommes auxquels il donne une part de son Esprit. Mais un problème se pose : deux hommes, Eldad et Médad se mettent à prophétiser dans un cadre qui n’est pas prévu. Josué voudrait les arrêter. Mais on ne peut pas empêcher l’Esprit de Dieu de souffler où il veut. Personne n’en a le monopole. C’est vrai aussi pour nous les chrétiens : l’Esprit Saint n’agit pas que dans l’Eglise. Il intervient aussi dans le cœur de ceux qui sont d’une autre religion et dans celui de tous les hommes.

     

    Dans l’Evangile, c’est un peu la même question qui est posée. Il faut se rappeler que saint Marc écrit son Evangile après Pâques. Les communautés chrétiennes ont chacune leurs particularités. Les différences entre les unes et les autres peuvent provoquer des frictions. On a du mal à accepter qu’un disciple appartenant à une communauté puisse intervenir dans une autre. Alors Marc voudrait leur rappeler qu’ils sont tous dans le même camp. C’est vrai quelle que soit la communauté dont ils font partie. Ils rendent le même témoignage au  Christ Sauveur. On ne peut que s’en réjouir.

    C’est important pour nous aujourd’hui. Le Christ voudrait nous apprendre à respecter ceux qui sont différents de nous, ceux qui sont d’une autre religion et ceux qui n’en ont pas. Il y a parmi eux des gens très généreux qui ont le souci d’accueillir et de partager. Un jour, Jésus a dit : « J’ai eu faim et vous m’avez donné à manger… J’étais étranger et vous m’avez accueilli. » Cette parole ne concerne pas que les chrétiens. Elle vaut pour l’humanité entière, y compris pour ceux qui n’ont jamais entendu parler der Dieu. Tout acte de bonté, même le plus élémentaire ouvre la porte du ciel. Il nous adjoint au nombre immense des élus de Dieu.

    Le grand désir de Dieu, c’est que ses disciples restent unis, solidaires les uns des autres. Dans sa lettre, saint Jacques dénonce des contre-témoignages graves. Il s’attaque à ceux qui accumulent pour eux richesses et argent. Il s’en prend à ceux qui n’hésitent pas à exploiter à leur profit les travailleurs. Cette attitude est un scandale, surtout quand elle vient de chrétiens. La lettre de saint Jacques est là pour nous inviter à remettre le Christ au centre de nos vies. C’est en lui que nous trouvons la véritable libération. Avec lui, plus rien ne peut être comme avant.

    Dans l’Evangile, le Christ nous montre un chemin de conversion. Il nous demande de couper et de trancher. Il ne s’agit pas de se mutiler mais de renoncer à la soif des possessions et à la convoitise. La main qui fait chuter, c’est celle qui s’agrippe aux richesses matérielles, aux satisfactions et aux désirs immédiats. Le pied représente la liberté de l’homme qui peut aller et venir. Le péché, c’est quand on refuse de marcher à la suite de Jésus ; c’est quand on veut vivre sa vie sans Dieu en ne comptant que sur nos seules  forces. L’œil qui entraîne au péché, c’est celui qui se laisse séduire. Mais la vue peut nous tromper et nous faire désirer ce qui est mauvais pour nous.

    On coupe un arbre malade pour l’empêcher de contaminer les autres. De même, nous dit Jésus, il faut supprimer toute cause de scandale et de danger pour la communauté. Il faut éviter ce qui pourrait l’entraîner loin de Dieu. Ce serait le pire des malheurs. Ce que le Seigneur attend de nous, c’est un véritable retournement, une main tendue, des pieds qui  marchent à sa suite, un regard qui voit les qualités des autres même s’ils ne sont pas de notre bord ni de notre Eglise. Le Seigneur attire notre regard vers eux, non pour les juger mais pour nous réjouir du bien qu’ils font. Ce qui nous permettra de vivre « en paix les uns avec les autres, ce sera la même passion pour le Royaume de Dieu. Comme il l’a fait pour son apôtre Jean, Jésus veut nous guider pour changer notre regard. Ouvrons-nous à sa parole. Et surtout, n’oublions pas ce que nous dit Saint Exupéry : « L’essentiel est invisible aux yeux. On ne voit bien qu’avec le cœur. »

    En ce jour, nous prions les uns pour les autres et pour tous les baptisés. Donne-nous, Seigneur, de vivre en conformité avec l’Evangile. Ta Parole est un feu purifiant. Libère-nous de toutes les souillures du péché et fais de nous de vrais témoins de ton Amour. Amen

    Sources : Revues Signes, Feu Nouveau, Dimanche en Paroisse N° 364, L’évangile de saint Marc (Claire Patier), Semainier chrétien, L’Intelligence des Ecritures (Marie Noëlle Thabut)

    Source http://dimancheprochain.org

     

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