• Homélie du 6ème dimanche de Pâques

    Abbé Jean Compazieu

    Demeurez dans mon amour

    croix-pascale.jpgTextes bibliques  :  Lire


    La liturgie de ce dimanche nous présente de magnifiques textes qui nous parlent de l’amour de Dieu. Ce message est au cœur de la révélation du Nouveau Testament : « Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour. » Cet amour nous vient du Père. Pour nous atteindre, il passe par le cœur de Jésus. Et il ne demande qu’à passer par le nôtre pour se communiquer à tous ceux et celles qui nous entourent. Jésus nous communique cet amour qui est en Dieu pour le rayonner autour de nous. Grâce à lui et avec lui, nous pouvons travailler à la construction d’un monde plus juste et plus fraternel.


     

    Cette mission doit être le principal but de notre vie. Il s’agit de mettre plus d’amour et plus de fraternité autour de nous. Cela doit commencer à l’intérieur de nos familles et dans toutes nos relations. Des familles, des voisins qui n’arrivent pas à s’entendre, cela n’est pas acceptable. C’est un contre témoignage. Il est absolument essentiel de ne jamais oublier cette parole du Seigneur : « Demeurez dans mon amour. » Demeurer, cela veut dire : « Installez-vous et restez-y. » Si nous baignons dans cet amour de Dieu, nous ne pourrons plus regarder les autres comme des étrangers mais comme des frères.


    Dans la seconde lecture, saint Jean insiste très fortement sur ce commandement. A la fin de sa vie, c’était pratiquement devenu son principal message : « Celui qui aime est fils de Dieu. » Le grand désir de Jésus c’est que son amour se répande des plus proches jusqu’aux plus lointains. En venant à l’Eucharistie, nous accueillons cet amour qui vient de Dieu. En Jésus, il se donne à nous pour que nous vivions. Il ne cesse jamais de faire le premier pas vers nous. Nous n’aurons jamais fini de contempler ces merveilles dans l’histoire de notre monde et dans notre vie.

    C’est très important car on a beaucoup déformé l’image du vrai Dieu. On a voulu se servir de lui pour rétablir l’ordre. On a insisté sur les commandements qu’il faut observer. Dans une société qui perd ses repères, on voudrait rappeler les exigences de la morale chrétienne et imposer une morale stricte. Il faut alors se rappeler que l’Evangile ne se réduit pas à une morale. Il est d’abord une bonne nouvelle. L’Eglise n’a pas reçu pour mission  de prêcher une morale mais d’annoncer l’Evangile


    Pour comprendre cela, il nous faut revenir au témoignage des nouveaux baptisés dans les premières communautés chrétiennes. Ils venaient d’un monde sans Dieu ; leur vie n’avait aucun sens. Le baptême était pour eux le point de départ d’une rupture avec l’existence qu’ils avaient connue jusque là. Ils comprenaient que c’est seulement par le baptême qu’ils commençaient à vivre vraiment. Tout ce qu’ils avaient connu jusque là était absurde et vide. C’était un monde décadent. Le sens de la vie était perdu. Leur seule préoccupation était la recherche effrénée des plaisirs, des fêtes et de tout ce qui pouvait exciter les sens et la curiosité. Le baptême était le point de départ d’une rupture avec toute cette agitation. Au cours de la cérémonie, ils renonçaient au mal et à l’absurdité d’une vie éloignée de Dieu. Le baptême était pour eux comme une nouvelle naissance. C’est un sacrement qui nous fait participer à la nature divine.


    Le vrai Dieu c’est celui qui veut nous combler de sa joie. Cette joie, c’est le fruit de son amour. C’est la joie exubérante que nous trouvons chez les apôtres après la Pentecôte. Et nous-mêmes, au jour de notre baptême, nous avons été plongés dans cet océan d’amour qui est en Dieu, Père, Fils et Saint Esprit. Il est essentiel pour nous d’y rester immergés tout au long de notre vie. Dieu se donne, il fait alliance, mais rien ne sera possible si nous n’accueillons pas librement ce don de Dieu.


    Dieu nous a créés à son image et à sa ressemblance. Nous ne pourrons accéder à cette image et à cette ressemblance qu’en aimant comme il aime. En lisant l’Evangile, nous comprenons que cela va jusqu’au don de sa vie : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. » C’est en levant les yeux vers la croix que nous commençons à comprendre cela : « Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. » L’Evangile ne nous demande pas de chercher à imiter l’amour infini qui unit le Père, le Fils et le Saint Esprit. Nous serons toujours très loin du compte. Il nous faut tout simplement ouvrir nos mains et notre cœur. C’est ainsi que nous pourrons accueillir l’amour qui vient du Père par Jésus. Forts de cette présence, notre vie portera du fruit. Nous pourrons alors nous engager contre la violence, les injustices, la misère et les injustices de toutes sortes.


    En ce jour, nous pouvons faire nôtre la prière de St François d’Assise :
    « Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix,
    Là où est la haine, que je mette l’amour.
    Là où est l’offense, que je mette le pardon.
    Là où est la discorde, que je mette l’union.
    Là où est l’erreur, que je mette la vérité.
    Là où est le doute, que je mette la foi.
    Là où est le désespoir, que je mette l’espérance.
    Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière.
    Là où est la tristesse, que je mette la joie.
    O Seigneur, que je ne cherche pas tant à être consolé qu’à consoler,
    à être compris qu’à comprendre,
    à être aimé qu’à aimer.
    Car c’est en se donnant qu’on reçoit,
    c’est en s’oubliant qu’on se retrouve,
    c’est en pardonnant qu’on est pardonné,
    c’est en mourant qu’on ressuscite à l’éternelle vie. »  

    Sources : Revues Signes et Feu Nouveau, Lectures bibliques des dimanches B (Albert Vanhoye)   

     

    Source http://dimancheprochain.org

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  • Abbé Jean Compazieu

    La vraie vigne

     

    fruits.jpg Textes bibliques : Lire


    L’évangile de dimanche dernier nous parlait du bon Berger. Aujourd’hui, le Christ utilise l’image de la vigne. Dans le texte de ce jour, il ne s’agit pas d’un vignoble mais d’un seul plant. Dans les pays orientaux, certains ceps pouvaient être gros comme des arbres, si bien qu’on pouvait aller se reposer dessous. C’est cette image que Jésus utilise pour nous parler de lui et de nous. Il y a dans cet évangile un message de la plus haute importance qui nous concerne tous.


     

    La véritable vigne c’est Jésus. Son Père est le vigneron. Les disciples sont des sarments. Ces derniers ne pourront porter du fruit que s’ils demeurent rattachés au cep. C’est pour nous que Jésus ajoute : « Ce qui glorifie mon Père c’est que vous portiez du fruit en abondance. » Ces fruits que Dieu attend de nous c’est d’abord notre amour de tous les jours pour tous ceux et celles qui nous entourent. C’est une attention toute particulière aux petits, aux pauvres, aux exclus qui sont de plus en plus nombreux en cette période de crise. Nous ne devons jamais oublier qu’ils ont la première place dans le cœur de Dieu. Si nous les rejetons, nous nous coupons de Jésus lui-même.


    Nous chrétiens, nous sommes associés au Christ par la foi et par le baptême. Nous sommes envoyés par lui pour annoncer la bonne nouvelle aux pauvres, pour être les témoins et les messagers de son amour auprès de tous ceux qui nous entourent. Cette mission ne pourra porter du fruit que si nous sommes reliés au Christ comme le sarment est relié au cep. « Demeurez en moi comme moi je demeure en vous », nous dit Jésus. Demeurer cela signifie habiter quelque part et y rester. Nous chrétiens, nous sommes des hommes et des femmes demeurent dans le Christ et qui l’accueillent dans leur vie. En étant reliés à lui comme le sarment au cep de vigne, nous recevons la sève qui nous fait vivre, celle de son amour. Cet amour, nous le recevons de Dieu pour le transmettre aux autres tout au long de la semaine.


    L’évangile nous dit que pour produire du fruit, la vigne a besoin d’être taillée. A la bonne saison, le vigneron sacrifie un certain nombre de pousses latérales pour améliorer la récolte. Il accepte de perdre pour gagner. Ces images empruntées à l’art du vigneron nous rappellent plusieurs paroles de Jésus que nous retrouvons tout au long des évangiles.


    En effet, de nombreux textes nous parlent de renoncement, de rupture. Quand Jésus appelle des disciples, ces derniers doivent tout laisser derrière eux. Au jeune homme riche qui lui demande ce qu’il doit faire pour avoir en héritage la Vie éternelle, Jésus répond : « Va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres et tu auras un trésor au ciel ; puis viens et suis-moi. » (Marc 10) Un autre jour, il recommande à ses disciples de prendre la dernière place pour être premiers. A plusieurs reprises, il les met en garde contre le danger des richesses. Nous convertir à Jésus Christ c’est nous libérer de toutes ces chaînes qui nous empêchent d’aller à lui. L’évangile est une rude école d’émondage, il nous invite à pratiquer des coupes sombres dans nos vies, à nous libérer de notre orgueil et de notre égoïsme, à nous désencombrer du superflu qui nous paralyse.


    Si nous acceptons tous ces renoncements, c’est en vue d’un bien supérieur. Ce qui est premier dans l’image de la vigne c’est que la sève puisse circuler. C’est elle qui alimente les sarments porteurs de raisins. Elle irrigue tout l’organisme de la vigne. Les sarments coupés n’ont plus de sève. Ils dépérissent et on les brûle. Pour l’évangile, la sève c’est le lien vital qui relie les disciples au Maître. C’est cela qui nous permet de demeurer en Jésus et de porter du fruit. Ceux qui se coupent de lui vont à la dérive. Ceux qui restent reliés à lui bénéficient du ressourcement permanent assuré par la sève. Nous porterons du fruit en écoutant Dieu, en ayant foi en Jésus, en observant les commandements, en étant serviteurs, en priant, en accueillant l’Esprit Saint.


    Pour cette mission, nous ne sommes pas seuls ; nous sommes enracinés dans une communauté qui s’appelle l’Église. Rappelons-nous ce qui s’est passé pour l’apôtre Paul : Il a été un grand prédicateur de l’évangile. Mais tout cela n’a été possible que parce qu’il était en communion avec le groupe des apôtres et envoyé par eux. C’est parce qu’il était en communion avec le Christ et avec la communauté des chrétiens que sa mission a pu porter du fruit. Ce qui fait la valeur d’une vie, ce n’est pas les belles paroles mais l’amour mutuel, les gestes de partage, d’accueil et de solidarité.


    Chaque dimanche, nous nous rassemblons en Eglise pour nous nourrir de la Parole de Dieu et de l’Eucharistie. Le Christ est là présent : Il rejoint les communautés réunies en son nom. La prière que nous lui adressons nous invite à nous tenir debout devant lui. C’est auprès de lui que nous puisons la force de prendre part à la lutte contre le mal et le malheur des hommes. Dieu accueille notre prière et il nous envoie l’Esprit Saint en vue de cette mission. Demandons-lui qu’il nous garde reliés à lui pour que notre mission porte les fruits qu’il attend de nous.


    D’après diverses sources

    Sources: http://dimancheprochain.org

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  • Abbé Jean Compazieu

    Le bon Berger

     

     

    bon pasteurTextes bibliques : Lire


    Cette image du bon berger, nous la connaissons bien. Il est celui qui veille sur son troupeau. Ses conditions  de vie et de travail peuvent être difficiles. Quand on est sur les pentes des alpages et des estives, il faut surveiller, il faut rechercher les brebis égarées, soigner celles qui sont blessées. C’est un métier difficile, surtout quand la météo est défavorable. Jésus avait bien observé tout cela dans son pays de Palestine. Il nous conforte dans l’idée que le métier de berger n’est pas de tout repos.


     

    « Je suis le bon Pasteur » nous dit le Christ. Quand nous lisons les évangiles, nous voyons que sa vie est un combat de tous les jours. Il doit faire face aux faux prophètes, aux pharisiens, aux docteurs de la loi. Et puis, il y a les disciples qui ont du mal à comprendre, les malades qu’il faut guérir, les possédés qui le poussent dans ses retranchements. Au moment de la Passion, ce sera l’abandon du Père au Jardin des Oliviers, le reniement de Pierre, le baiser de Judas. Tout au long de son ministère, il a dû affronter l’incrédulité, la mauvaise foi et les attaques de toutes sortes.


    En ce dimanche, nous chantons : « Jésus berger de toute humanité… » Nous ne devons pas en rester aux belles paroles. Nous ne pouvons pas oublier que ce bon berger, c’est celui qui donne sa vie pour ses amis. Il court après les brebis pour les rassembler en un seul troupeau (tout en respectant la liberté des uns et des autres). Il les connaît toutes personnellement. Pour lui, connaître quelqu’un ce n’est pas dire « je vois qui c’est » ; Jésus nous connaît avec le cœur. Chacun de nous est important pour lui. Nous ne sommes pas des pions interchangeables. Pour Dieu, nous sommes uniques. C’est pour nous un appel à une fidélité totale.


    Le bon berger n’hésite pas à quitter la bergerie pour aller à la rencontre des brebis perdues. Il part de nuit comme de jour pour les retrouver. Jésus expose sa vie pour protéger ses brebis. Il va jusqu’au bout en se donnant totalement à ceux qui viennent l’arrêter. Il donne sa vie pour le salut du monde. Lui-même a dit : « Ma vie, nul ne la prend, mais c’est moi qui la donne. »


    Cet évangile nous renvoie à notre vie. Nous chantons et nous proclamons Jésus « berger de toute humanité ». Mais il ne faut pas en rester à des belles paroles. L’important c’est d’accueillir vraiment le Christ et de lui donner la première place dans toute notre vie. C’est précisément ce que nous faisons chaque dimanche en venant à l’Eucharistie. Nous accueillons l’amour qui est en lui pour qu’il nous transforme. Lui-même nous dit ailleurs qu’il est le Chemin, la Vérité et la Vie. C’est par lui que nous devons passer pour aller au Père. Alors aujourd’hui, cela vaut la peine de se poser la question : Jésus est-il vraiment notre chemin, notre Vérité et notre Vie ? Quelle place lui donnons-nous tout au long de nos journées ?


    En lisant cet évangile, nous devons faire un pas de plus. Jésus notre berger nous confie les uns aux autres. L’Eglise est le prolongement du Christ sur la terre. Comme lui, nous sommes amenés à quitter nos bergeries pour aller à la rencontre des autres. Etre disciple du Christ c’est une grande aventure ; ce n’est pas de tout repos. La tentation est grande de refermer sa porte et de rester bien au chaud à l’intérieur. Mais nous ne pouvons pas nous enfermer dans la nostalgie du passé. La bonne nouvelle de l’Evangile doit être annoncée aux pauvres et aux exclus dans le monde entier. Il importe que celle-ci se réalise en actes. Si nous rejetons telle ou telle personne parce qu’elle ne pense pas comme nous, c’est le Christ que nous rejetons.


    Pour mieux comprendre ce que le Christ attend de nous, il nous faut inlassablement revenir à l’Evangile.  Au jour de la Pentecôte, les apôtres étaient enfermés dans le Cénacle. L’Esprit Saint les a poussés au dehors pour proclamer à tous les  merveilles de Dieu. Ils se sont retrouvés face à ceux-là même qui avaient mis le Christ en croix. Nous aussi, nous sommes tous envoyés pour participer à l’œuvre de salut du Christ ressuscité. Notre mission de baptisés c’est d’apporter notre pierre à la construction de l’Eglise du Christ. Il est lui-même la pierre angulaire. C’est autour de lui que se réalise l’unité de son Corps.


    Depuis la Pentecôte, les apôtres sont devenus des témoins de cette bonne nouvelle. Après la résurrection de Jésus, Pierre a connu une transformation très forte. Lui qui avait peur au moment de la Passion fait preuve d’une force merveilleuse. Il n’hésite pas à proclamer devant tous ses adversaires qu’en dehors de Jésus, il n’y a pas de salut. Ce n’est que grâce à lui que nous pouvons obtenir la vie nouvelle qui fait de nous des enfants de Dieu. C’est de cela que nous avons à témoigner tout au long de nos journées. Nous sommes tous engagés pour le royaume de Dieu. Les évêques, les prêtres, les diacres, les laïcs sont tous donnés à l’Eglise et au monde comme le Christ notre berger. Nous ne sommes pas à notre compte mais à celui de Jésus qui nous appelle et nous envoie pour être les témoins de la Bonne Nouvelle de l’Evangile.


    En ce jour, nous te prions Seigneur : Fais-nous reconnaître ta voix parmi les bruits du monde. Ta Parole nous révèle le chemin qui mène à toi. Donne-nous de l’accueillir et de la garder pour qu’elle transforme notre vie et celle de nos frères. Amen.

    Source http://dimancheprochain.org

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  • Abbé Jean Compazieu

     

    Grandir dans la foi…

     

     
    Textes bibliques : lire

    L’Evangile de ce jour nous montre comment Jésus s’est manifesté une fois de plus à ses disciples. Il les trouve incrédules, frappés de stupeur et de doutes. Nous avons même entendu qu’ils le prennent pour un fantôme. Nous n’avons pas à les juger. Le même Jésus ne cesse de nous rejoindre tout au long de notre vie. Il connaît toutes les faiblesses de nos vies. Il sait combien nous sommes troublés face au mal qui accable notre monde. Comme les disciples, nous avons peut-être tendance à nous enfermer, à verrouiller nos portes. La tentation est grande de rester entre chrétiens, loin des attaques du monde.

     

    Mais le Seigneur nous rejoint dans nos peurs. Comme pour les disciples, ses premières paroles sont un message de paix. Quand l’amertume et l’inquiétude prennent le dessus, il vient nous rassure, nous redonner force et courage. La paix qu’il nous donne vient nous renouveler. Elle nous donne un cœur neuf qui régénère ce qui est vieux. Elle nous redonne vie et espérance à la vie pour toujours. C’est en Jésus que nous trouvons cette paix du cœur. Quelqu’un a dit : « C’est la paix entre le ciel et la terre. » C’est ce don que le Christ continue à nous faire à chaque célébration eucharistique. Et quand le prêtre nous dit à la fin de la messe « Allez dans la paix du Christ », c’est pour nous inviter à le partager.


    C’est grâce à ce don de la paix que les apôtres ont pu devenir des témoins de la foi. Dans le livre des Actes des Apôtres, nous voyons Pierre proclamant la foi qui est en eux. S’adressant aux gens de son pays, il leur annonce Jésus ressuscité. Ce témoignage nous a été transmis de génération en génération. Il nous appartient de transmettre le flambeau, pas seulement aux croyants mais à tous ceux et celles qui se trouvent sur notre route. Jésus a voulu que la bonne nouvelle soit proclamée au monde entier.


    La lettre de saint Jean va dans le même sens. La résurrection et l’exaltation de Jésus sont une richesse extraordinaire pour les croyants. Avec lui, nous avons un « avocat », un « défenseur ». Grâce à lui, nous pouvons connaître Dieu, l’approcher et garder ses commandements. En Jésus c’est le monde entier qui est réconcilié et devient proche de Dieu. Voilà une bonne nouvelle de la plus haute importance. Il est urgent de l’annoncer à tous. Il ne nous est pas demandé de faire croire mais de dire et de témoigner par nos actes et toute notre vie.


    C’est aussi ce message que le pape Benoît XVI nous rappelle. Au mois d’octobre 2011, il a annoncé pour 2012 une année de la foi ; c’est un appel à l’Eglise toute entière : « L’Eglise dans son ensemble et les pasteurs en son sein doivent comme le Christ, se mettre en route, pour conduire les hommes hors du désert, vers le lieu  de la vie, vers l’amitié avec le Fils de Dieu, vers celui qui nous donne la vie en plénitude. » Le pape souhaite que tous les croyants puissent « franchir le seuil de la foi », « se rendre au puits » et « se nourrir. Il est absolument essentiel que « personne ne devienne paresseux dans la foi ».


    Pourquoi une telle année ? « Pour que le témoignage des croyants grandisse en crédibilité. » Le gros problème c’est l’ignorance religieuse de beaucoup. Il est absolument essentiel d’approfondir la connaissance des contenus de la foi pour pouvoir mieux la transmettre. C’est un appel à l’approfondissement et à la réflexion. Nous vivons dans une société qui connaît toutes sortes de bouleversements. Ce qui paraissait solide finit par s’ébranler. Ce n’est pas pour autant qu’il faut tout abandonner.


    Bien au contraire : c’est le moment de mettre en place des lieux de partage de la foi. C’est aussi pour chacun de nous une invitation à les rejoindre. Il s’agit pour tous et chacun, d’aller vers une source et d’y puiser. C’est un peu exigent car cela oblige à quitter pour un moment sa maison et sa famille. Mais c’est le Seigneur qui nous appelle. Il a une bonne nouvelle pour nous. Nous prendrons le temps de la laisser résonner en nous. Puis nous serons invités à nous remettre en route pour l’annoncer aux autres.


    Lire les Ecritures, prier les psaumes, prendre le temps d’approfondir sa foi, c’est entrer dans le plan de Dieu, c’est se préparer à recevoir le Christ ; c’est comprendre en profondeur. C’est pour cela que dans toutes les familles chrétiennes, il devrait y avoir au moins un Nouveau Testament, Prions en Eglise ou Magnificat; il est important que chacun puisse se nourrir de la Parole de Dieu. Si nous ne le faisons pas, c’est le doute qui finira par s’installer en nous.


    Ce temps de Pâques, c’est celui du renouveau de nos vies et de nos communautés chrétiennes. Chaque dimanche est un jour de fête et de joie. Comme il l’a fait pour ses apôtres, Jésus rejoint les communautés rassemblées en son nom. C’est important pour nous ; nous vivons dans un monde qui perd ses repères, qui est capable du meilleur et du pire et qui cherche désespérément la bonne direction à prendre. C’est dans ce monde-là que nous sommes envoyés pour être les témoins de l’amour et de la joie de Dieu.


    En ce jour, nous te prions, Seigneur : ouvre nos cœurs à l’intelligence des Ecritures. Fais de nous des témoins et des messagers de l’amour qui est en toi. Amen.

    Sources : Revues Signes et Feu Nouveau , Lectures biblilques du dimanche (Albert Vanhoye)

    Source http://dimancheprochain.org

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  • Abbé Jean Compazieu

    2ème dimanche de Pâques

     

    Dimanche de la miséricorde divine.

     

    dim. Miséricorde Textes bibliques : Lire


    Ce deuxième dimanche de Pâque est pour toute l’Eglise celui de la divine miséricorde. Cette fête a été instituée par le pape Jean Paul II le 30 avril 2000 à l’occasion de la canonisation de Sœur Faustine. Et conformément aux demandes du Seigneur, elle est célébrée tous les ans le premier dimanche après Pâques. Ce thème de la miséricorde est très présent dans chacune des lectures bibliques de ce jour.


     

    Le texte du livre des Actes des Apôtres nous dit que les premiers chrétiens vivaient « d’un seul cœur » et « d’une seule âme ». Dans cette communauté, tout se partage. Les apôtres sont devenus de vrais témoins de la résurrection. Tout est devenu merveilleux. Si les choses sont ainsi, ce n’est pas à cause de leurs mérites, mais parce qu’au départ, le Seigneur leur a fait miséricorde. Voilà un message très important pour nous. Quand tout va bien et que nous sommes fiers de notre réussite, nous ne devons pas oublier que rien ne serait possible sans la miséricorde du Seigneur. D’ailleurs, la suite du livre des Actes des Apôtres nous dit que ce temps merveilleux n’a pas duré. Il y aura des rechutes. Les chrétiens auront toujours besoin de cette miséricorde du Christ.


    Le psaume 117 nous invite précisément à rendre grâce au Seigneur pour cette miséricorde : « Rendrez grâce au Seigneur, il est bon ! Eternel est son amour. » Si Dieu s’est manifesté comme libérateur et sauveur, c’est parce qu’il nous aime. Il nous a tant aimés qu’il nous a donné son Fils unique. Jésus se présente à nous comme celui qui est venu chercher et sauver ceux qui étaient perdus. Il veut que notre destin soit divin. C’est cette miséricorde du Seigneur que nous fêtons en ce temps de Pâques.


    Nous avons ensuite la lettre de Saint Jean. En raison de sa grande miséricorde, le Christ nous a libérés de nos péchés ; il nous a fait entrer dans une vie nouvelle, la vie de Dieu. Nous sommes invités à donner notre foi au Christ ressuscité, vainqueur du monde par sa mort et sa résurrection. C’est un combat de tous les jours contre les forces du mal. Nous vivons dans un monde difficile. Mais le Seigneur ne nous abandonne pas. Saint Paul a écrit que rien ne peut nous séparer de son amour. C’est à cela que nous devons nous raccrocher chaque jour.


    Avec l’évangile, nous sommes plus que jamais dans la miséricorde de Jésus. Rappelons-nous : quelques jours plus tôt, Judas l’a trahi ; Pierre l’a renié. Tous l’ont abandonné. Et maintenant, ils se cachent, ils s’enferment ; En effet, ils ont peur d’être recherchés par ceux qui ont condamné leur Maître. Or voilà que Jésus ressuscité les rejoint. Il aurait pu leur faire des reproches. Or c’est la paix qu’il leur apporte. Cette paix c’est le pardon, c’est la réconciliation. Avec Jésus ressuscité, le mal ne peut avoir le dernier mot. C’est la miséricorde qui triomphe. Voilà une bonne nouvelle très importante pour nous : quand nous nous sommes détournés du Seigneur, il est toujours là ; il ne cesse de nous  rejoindre pour nous apporter sa paix.


    Il reste le cas de l’apôtre Thomas. Nous avons l’habitude de le désigner comme « l’incrédule » ; ce n’est pas faux. Mais ce n’est pas tout à fait vrai non plus. Il avait demandé à voir et à toucher les plaies de Jésus. En fait, il n’en a pas eu besoin. Les autres disciples avaient vu le Seigneur. Thomas va plus loin : il a été le premier à reconnaître en lui « Mon Seigneur et mon Dieu. » La rencontre et la parole de Jésus vont provoquer la profession de foi de l’incrédule. Jésus lui a fait miséricorde pour son incrédulité. Nous aussi, nous nous reconnaissons dans ce disciple qui cherche des preuves. Mais le Seigneur nous redit les mêmes paroles : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »


    Quand nous lisons cet évangile, il y a un détail très important qui risque de passer inaperçu. Saint Jean nous dit que c’était après la mort de Jésus, le soir du « premier jour de la semaine ». C’est du dimanche qu’il s’agit. Thomas n’était pas présent ce soir-là. Il devra attendre huit jours plus tard, c’est-à-dire le dimanche suivant. C’est chaque dimanche que Jésus rejoint les communautés rassemblées en son nom. Il vient pour nous recréer, nous renouveler. Sa résurrection a été pour nous « une lumière radieuse » (Isaïe 60. 1). Elle vient changer le regard que nous portons sur notre vie et celle des autres. Avec Jésus ressuscité, nous apprenons, nous aussi à faire miséricorde.


    En ce dimanche, nous te prions, Seigneur : rends-nous plus disponibles à la force de la foi. Sois avec nous pour que nous soyons plus courageux dans le témoignage. Garde-nous plus généreux dans la pratique de la charité fraternelle. « Toi qui es Lumière, toi qui es l’amour, mets en nos ténèbres ton Esprit d’amour ». Amen

    Sources : Site Internet (Sœur Faustine) ; revues Signes et Feu Nouveau, Lectures bibliques des dimanches Année B (Albert Vanhoye)

    Source http://dimancheprochain.org

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  • Abbé Jean Compazieu

    Alléluia

    r-surrection2.jpg Textes bibliques (jour) : Lire


    En ce jour de Pâques, il y a un mot chanté qui revient souvent : c’est le mot « Alléluia ». Quand nous le chantons, c’est pour dire notre joie et notre action de grâce. Après les événements du Vendredi Saint, nous sommes heureux de nous retrouver pour fêter Jésus ressuscité. Mais en ce jour, nous n’oublions pas ceux qui ne peuvent plus chanter « Alléluia ». Nous pensons à tous ceux et celles qui sont douloureusement éprouvés par les guerres, les massacres et les violences de toutes sortes. Et puis, nous n’oublions pas les victimes de la crise, les exclus, les malades, tous ceux et celles qui souffrent dans leur corps et leur cœur. Ils sont de plus en plus nombreux dans notre monde.


     

    Mais aujourd’hui, nous entendons une bonne nouvelle. Jésus est ressuscité. Il est vivant. Il nous rejoint dans notre monde tel qu’il est. Il ne vient pas pour résoudre tous nos problèmes. Il n’est pas un magicien qui aurait des solutions toutes faites. S’il vient c’est pour mettre en nous l’amour qui est en lui. C’est aussi pour nous envoyer vers les autres, en particulier vers ceux qui sont douloureusement éprouvés. Et il attend de nous que nous soyons les témoins de l’espérance qui nous anime.


    Nous avons tous en tête que Pâque c’est la résurrection du Christ, son passage de la mort à la vie. Nous l’avons appris au catéchisme et on nous le redit chaque année. Mais le risque est grand de n’en rester qu’à une connaissance intellectuelle. Chacun peut s’interroger : qu’en est-il dans notre vie ? Est-ce que nous avons vraiment expérimenté cette présence de Jésus ressuscité, celle qui nous fait passer du doute à la foi ? Quand on a fait cette expérience de la rencontre avec Jésus ressuscité, plus rien n’est comme avant. Ils sont nombreux ceux qui ont pu dire : « Il a changé ma vie. »


    Tout au long de ce temps de Pâques, nous entendrons des récits d’apparitions de Jésus ressuscité à ses disciples. Il les rejoint pour raffermir leur foi. Ils en ont été complètement transformés. Le même Christ nous rejoint aujourd’hui pour nous inviter à sortir du doute. Il est présent dans l’Eucharistie qui nous rassemble. Des baptêmes ont été célébrés cette nuit. D’autres le sont aujourd’hui et tout au long de ce temps pascal. Tout cela nous dit que Jésus veut être avec nous dans tout ce que nous vivons. Il veut être présent dans nos joies et nos peines, dans nos gestes de solidarité, dans notre travail et nos loisirs. Rien de ce que nous vivons ne peut lui être étranger.

    Cette fête de Pâques est pour nous un appel à vivre en ressuscités. Jésus nous ouvre le chemin. Avec lui, nous pouvons dire aux autres qu’ils peuvent aussi se relever, qu’ils peuvent aussi marcher vers la lumière. Ils sont tous enfants de Dieu. Ils sont tous appelés à vivre auprès de lui pour toujours. Un jour, Jésus a dit qu’il n’est pas venu pour juger le monde mais pour le sauver. C’est de cela que nous avons à témoigner. C’est notre mission et notre responsabilité.


    La bonne nouvelle de ce jour c’est que Dieu n’est pas du côté du mal,  de la souffrance et de la mort ; il est du côté de la vie, du côté des vivants. Si nous sommes atteints par la maladie ou la souffrance, il faut se dire qu’elle ne vient pas de Dieu. Un Dieu amour ne peut être que du côté de la vie. A travers la résurrection de Jésus, les apôtres découvrent que Dieu est plus fort que la mort. Ils se disent alors : Si Dieu est plus fort que la mort, s’il est capable de ressusciter son Fils, cela change tout pour nous. Dans notre lutte contre les forces du mal, nous sommes assurés de gagner.


    Dans le fait de la résurrection, les disciples trouvent une assurance  formidable pour leur propre vie. Ils sont prêts à affronter toutes les souffrances, les tortures et même la mort plutôt que de renier leur foi. Pour eux, la mort est un passage vers une vie autre qu’ils ont touchée en la personne de Jésus. Tout cela nous renvoie à notre vie de croyants. Etre croyants, ce n’est pas se faire une petite idée en se disant : « je crois qu’il y a quelque chose la haut. » Ce n’est pas cela, même si nous le pensons.


    Etre croyants, c’est croire en Jésus ressuscité ; cela change toute notre existence. A partir de ce moment-là, nous allons avoir un plus grand réalisme. Nous ne pourrons jamais nous boucher les yeux devant le mal du monde. Au contraire, nous nous engagerons à le combattre comme Jésus l’a fait. D’autre part, nous irons avec cette assurance qu’avec Jésus, nous sommes gagnants. Ca peut changer aujourd’hui et ça continuera à changer. Le monde nouveau est commencé. Nous sommes déjà ressuscités, nous dira l’apôtre Paul.


    Alors oui, nous avons raison de chanter Alléluia. Parce qu’au centre de notre foi, il y a cette assurance que Jésus est ressuscité. Nous chanterons Alléluia parce que notre vie prend un tout autre sens et une toute autre valeur.

     

    Source http://dimancheprochain.org

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  • Abbé Jean Compazieu

     Veillée pascale

     

    soiree-pascale.jpgTextes bibliques : Lire


    Ce soir, les chrétiens du monde entier se réunissent pour fêter Jésus ressuscité. Voilà un mystère absolument fondamental qui illumine toutes les Ecritures. Nous n’oublions pas que tous les textes de l’Ancien Testament nous préparent à la Passion et à la résurrection du Christ. Désormais nous devons les lire en pensant à Jésus ressuscité et à sa victoire sur la mort et le péché.


     

    La liturgie de cette veillée pascale nous a proposé plusieurs textes bibliques très importants dans l’histoire du peuple de Dieu. Nous avons écouté en particulier le passage de la Mer Rouge. Nous nous rappelons que le peuple hébreu était esclave en Egypte. Dieu a fait appel à Moïse pour le libérer. En traversant les eux de la Mer Rouge, il a quitté cette terre d’esclavage et il s’est mis en route vers une terre de liberté.


    Mais il y avait un autre esclavage dont il fallait sortir : c’est celui du péché. La tentation de se tourner vers d’autres dieux reste toujours bien présente. Et c’est là que nous entendons le message du prophète Ezéchiel : « Je vous donnerai un cœur nouveau ; je mettrai en vous un esprit nouveau. » Cette promesse s’accomplit en cette nuit de Pâques. Jésus ressuscité est vainqueur du mal ; il nous donne son Esprit Saint. Avec lui, un cœur nouveau nous est donné. Il met en nous l’amour qui est en lui. Avec lui, nous pouvons vraiment aimer Dieu et tous nos frères.


    Dans l’évangile de Marc, nous avons le récit de la résurrection de Jésus. Il nous montre tout le côté inattendu et déstabilisant. Nous pouvons imaginer la terreur de ces trois femmes qui trouvent un tombeau vide. Puis il y a l’intervention du messager. Elles sont effrayées car elles comprennent qu’il s’agit d’un messager de Dieu.


    Mais l’ange leur annonce que ce n’est pas le moment d’avoir peur. Quand Dieu nous parle c’est toujours pour nous annoncer une bonne nouvelle ; c’est pour nous dire son amour. Dans le cas présent, c’est bien d’une bonne nouvelle qu’il s’agit : Ce Jésus que vous cherchez n’est plus dans le tombeau ; il est ressuscité ; il vous précède en Galilée. C’est là que vous le trouverez.


    Une précision s’impose : nous n’oublions pas que la Galilée c’est un lieu de passage important ; c’est le carrefour des païens. Dire que Jésus ressuscité nous précède en Galilée  c’est une manière de dire qu’il ne se laisse pas enfermer dans les lieux de culte ni dans nos communautés de croyants. La bonne nouvelle doit être annoncée à tous, dans le monde entier. Il nous précède dans le cœur des hommes, des femmes et des enfants qu’il met sur notre route. Certains sont croyants, d’autres ne le sont pas. Si nous voulons le trouver, c’est aussi vers eux que nous devons aller. Nous sommes envoyés pour être les témoins et les messagers de cette bonne nouvelle.


    Le Christ ressuscité n’est plus visible à notre regard ; mais le cierge pascal nous dit sa présence jusqu’à la fin des temps. Nous pouvons toujours compter sur son amour. Vivons cette célébration comme un passage. C’est le passage du péché à la réconciliation et la vie. C’est notre « sortie d’Egypte », la nuit qui nous permet d’espérer.


    Oui, Seigneur, nous te rendons grâce pour cette espérance que tu mets en nous. Accorde-nous de retenir les enseignements de ta Passion et de ta résurrection. En ce temps de Pâque, reste avec nous pour que nous vivions tous comme des ressuscités. Amen


    Source http://dimancheprochain.org

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  • Abbé Jean Compazieu

    christ croix Vendredi Saint

    Textes bibliques Lire


    « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime » (Jean 14, 13). Ce récit de la Passion du Christ nous le connaissons bien parce que nous l’avons entendu et médité nombre de fois. Et pourtant, il ne peut jamais nous laisser indifférent. C’est la Passion d’un homme abandonné, trahi et bafoué. Elle nous montre un chemin déroutant, révoltant où apparemment Dieu se tait.


     

    Mais si nous nous réunissons à l’Eglise le Vendredi Saint, ce n’est pas seulement pour commémorer l’anniversaire d’un événement vieux de 2000 ans ; c’est d’abord pour communier au sacrifice volontaire de Jésus qui donne sa vie pour sauver tous les hommes.


    La croix est la victoire de l’amour. Voilà une affirmation absolument capitale qui résume bien le message de ce Vendredi Saint. A nous de nous demander si nous sommes capables de l’accueillir en vérité. Sommes-nous remplis de l’Esprit Saint pour en témoigner aujourd’hui dans le quotidien de nos vies ?


    En ce Vendredi Saint, notre regard se porte vers la Croix du Christ. Cette croix symbolise la souffrance de l’homme, notre souffrance. Pour beaucoup, elle s’appelle longue maladie, souffrance, échec, violence, le deuil. Pour d’autres, elle s’appelle persécution et même torture ; beaucoup de chrétiens en sont victimes en Corée du Nord, en Chine, en Irak, en Iran et dans bien d’autres pays… Des chrétiens choisissent de rester fidèles jusqu’au bout plutôt que de trahir le Christ.


    Mais la croix du Christ n’est pas une croix comme les autres. Elle est pour tous les hommes et pour chacun absolument UNIQUE. Elle est notre unique espérance parce qu’elle est la victoire de l’amour. En ce Vendredi Saint, nous ne célébrons pas la souffrance ni la mort. Nous célébrons le signe de l’immense amour de Jésus Christ et de Dieu notre Père pour tous les hommes sans exception. Ce n’est pas une croix ignominieuse, c’est une croix glorieuse, c’est la Croix de l’Amour.

    La croix du Christ, signe d’amour et signe de notre salut, reste pour chacun de nous un mystère. Il n’est pas facile de l’accueillir en vérité surtout si nous connaissons la morsure de la souffrance. Quand tout va bien, quand la réussite, le succès et la santé sont au rendez-vous, il est assez facile de chanter la croix victoire de l’amour. Mais quand le Seigneur nous invite à Gethsémani, nous reconnaissons bien vite nos limites. Alors que faire en ce Vendredi Saint ?


    En ce Vendredi Saint, nous nous réunissons pour méditer sur la mort prématurée du Christ. Sa vie terrestre n’a pas été longue mais elle a été parfaitement réussie parce qu’elle était centrée sur l’Amour. Elle n’a trouvé sa plénitude qu’au-delà de la mort, dans la résurrection et la communion définitive avec le Père. C’est bien là le symbole de notre propre aventure personnelle. Et pourtant… nous oublions trop souvent que, sur cette terre, nous ne sommes que des voyageurs. Nous avons trop tendance à nous installer. Nous savons que la Vie Eternelle commence sur terre, mais nous oublions que son terme se situe dans la rencontre définitive de Dieu.


    Pour  progresser dans l’intelligence du mystère de la croix, il ne suffit pas d’acclamer la croix ou de la vénérer. Ce n’est pas non plus de discuter à perte de vue sur ce mystère. Le plus important c’est de prendre modèle sur le Christ : Il n’a pas attendu le Calvaire pour donner sa vie. Il l’a fait jour après jour au hasard des rencontres, chaque fois qu’il s’est mis au service des petits, des malades et des pauvres.


    Beaucoup ont compris que la meilleure manière de porter sa croix c’est de porter celle des autres ; c’est de faire renaître et aider à renaître à l’espérance tous ceux qui sont méprisés, asservis, malades, découragés. C’est ainsi que nous sommes appelés à célébrer la croix du Christ.

     En ce Vendredi Saint, les uns pour les autres, nous prierons l’Esprit Saint pour qu’il ouvre chacun de nos cœurs à l’intelligence de plus en plus grande de ce mystère d’amour qu’est le mystère de la Croix. Et c’est alors seulement que nous pourrons chanter en toute vérité : « Victoire ! Tu règneras. O croix, tu nous sauveras. »

     

    Source http://dimancheprochain.org

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  • Abbé Jean Compazieu

    Jeudi Saint


    jeudi-saint.jpg Textes bibliques : Lire


    En cette soirée du Jeudi Saint, nous célébrons un événement absolument essentiel dans l’histoire du Salut. Il nous est rapporté par les évangiles des saint Matthieu, Marc et Luc ainsi que par saint Paul. La veille de sa mort, le Seigneur réunit ses disciples pour son dernier repas. Il prit du pain et du vin et il dit : « Prenez et mangez, ceci est mon Corps… Prenez et buvez-en tous, ceci est mon Sang versé pour vous et pour la multitude… Faites ceci en mémoire de moi. » C’est ce soir-là que Jésus a institué l’Eucharistie et le sacerdoce. Quelques jours plus tard, au soir de Pâques, il donne à ses apôtres le pouvoir de pardonner les péchés. Puis au moment de l’Ascension, il leur promet le don de l’Esprit Saint pour annoncer l’Évangile au monde entier et baptiser ceux qui croiront au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit.


     

    Ainsi donc, au soir du Jeudi Saint, Jésus se donne comme nourriture et boisson. Il donne sa chair qui sera bientôt déchirée par les pointes d’épines et les clous. C’est cet aliment qui fortifiera les disciples quand ils seront affrontés à la persécution. Il donne son sang pour les purifier de leurs offenses. Il veut leur donner le courage de perdre leur propre vie pour le Salut de leurs frères humains. Chaque fois que nous allons communier, Jésus nous donne la force de répondre à son commandement : « Demeurez en moi comme moi en vous. Avec lui, nous ne sommes pas seuls. Comme Saint Paul, nous pouvons dire : « Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi. » Lui-même avait dit aux siens : « Je ne vous laisserai pas orphelins, je reviendrai vers vous. » Alors, il invente une présence tout à fait nouvelle, totalement inédite dans l’histoire des hommes. Il leur laisse sa présence de Ressuscité sous la forme d’un repas.


    Le concile Vatican II nous a dit que l’Eucharistie est « source et sommet de toute vie chrétienne et de toute évangélisation. » Il est absolument essentiel pour tout chrétien de puiser à cette Source et de gravir ce sommet. Malheureusement, ils sont nombreux ceux et celles qui n’en sont pas vraiment convaincus. Pensons aussi à la facilité avec laquelle on se dispense de la messe parce qu’on a un repas de famille ou pour toute autre raison. C’est toujours pareil : le Seigneur nous offre un trésor, mais bien souvent, nous préférons la pacotille. Saint François de Sales recommandait la communion fréquente pour apprendre à aimer Dieu, pour nous purifier de nos imperfections. Deux milliards de chrétiens reçoivent chaque dimanche cette hostie. Une fois en eux, elle va les soutenir pour la semaine à venir.


    En ce soir du Jeudi Saint, nous sommes donc invités à revenir au cœur de la foi et à remettre le Christ au centre de notre vie. Certains peuvent prétendre qu’ils n’ont pas besoin de la messe pour être chrétiens. Et c’est vrai qu’ils peuvent être très généreux et très dévoués sans aller à la messe. Mais nous devons entendre cette parole du Curé d’Ars : « Toutes les bonnes œuvres réunies n’équivalent pas le sacrifice de la messe parce qu’elles sont les œuvres des hommes et la sainte messe est l’œuvre de Dieu. » L’Eucharistie est une présence d’amour qui s’offre pour susciter l’amour en nous.


    Cet amour que nous recevons du Seigneur dans l’Eucharistie, nous avons à le rayonner autour de nous. Nous sommes envoyés pour rejoindre ceux et celles qui souffrent de la solitude, de la précarité et du manque d’espérance. Ce monde malade, Jésus veut le sauver. C’est pour lui qu’il est mort sur la croix. Il veut le remplir de son amour. En communion les uns avec les autres, nous sommes envoyés pour témoigner de cette bonne nouvelle et faire en sorte qu’elle se réalise.

    C’est en vue de cette mission que le Christ a institué les prêtres de la nouvelle alliance. Ils sont envoyés dans le monde entier pour l’évangéliser en lui donnant la Parole de Dieu et le Pain de Vie. Quand le prêtre proclame la Parole de Dieu et quand il célèbre l’Eucharistie, c’est le Fils de Dieu qui se rend présent et se donne à chacun des croyants. Il veut nous attirer dans cette intimité extraordinaire qui existe entre lui et son Père. Il veut faire grandir en nous le désir de Dieu.


    En ce Jeudi Saint, nous rendons grâce au Seigneur pour cette grandeur du sacerdoce qui permet au prêtre de rendre le Christ présent par la Parole et par l’Eucharistie. Ce qui fait la grandeur du prêtre, ce n’est pas son humanité, ni ses qualités intellectuelles, morales ou autres. Comme Pierre qui a renié le Christ, il n’est lui aussi qu’un pauvre pécheur. Mais ce que nous honorons chez lui, c’est la personne qu’il représente. Le Curé d’Ars disait que le prêtre tient la place de Dieu. Il est revêtu des pouvoirs de Dieu. Devant la grandeur du don qui lui est fait, Jean-Marie Vianney se sentait bien misérable. Et je pense que chacun de nous, prêtres, peut en dire autant.

    Nous te prions, Seigneur ; Donne aux prêtres force et courage pour la mission que tu leur confies. Et donne à tous les croyants de reconnaître et d’accueillir ce don de l’Eucharistie et du sacerdoce qui leur est offert. Donne-nous de vivre de ton amour afin qu’il remplisse nos vies.


    Source http://dimancheprochain.org

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  • Homélie pour le dimanche des Rameaux et de la Passion

    Abbé Jean Compazieu

    Une semaine avec Jésus

     

    Textes bibliques : Lire


    entrer-a-Jerusalem.jpgNous voici parvenus au début de la grande Semaine Sainte. Elle est appelée parce qu’en son centre il y a Jésus Christ. C’est  lui que nous sommes invités à suivre jusqu’au bout. C’est en regardant vers sa croix que nous comprenons à quel  point il nous a aimés. Nous ne devons jamais oublier que sa Passion a été une Passion d’amour. C’est là que nous comprenons la froideur et la mesquinerie des nombreuses passions qui agitent notre cœur. Si Jésus a été condamné, c’est parce que les hommes ont préféré les sacrifices de la loi à la miséricorde. C’est aussi à cause du manque de foi de ceux qui s’estiment justes. Celui qui ne choisit pas l’amour finit par devenir complice du mal.


     

    Les seuls qui ont compris Jésus, ce sont des enfants lors de son entrée à Jérusalem. Ils ont acclamé Jésus en portant des rameaux : « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur… » Nous nous rappelons qu’un jour, Jésus avait dit : si vous ne devenez comme des petits enfants, vous n’entrerez dans le Royaume des cieux. Pensons aussi à Pierre qui vient de renier son Seigneur. Quand il a commencé à comprendre, il a éclaté en sanglots comme un enfant.


    Nous aussi, au cours de cette semaine sainte, nous pourrons pleurer comme des enfants en demandant pardon de tous nos péchés. Plus un amour est grand, plus nous comprenons ce qui l’offense. C’est en regardant vers la croix du Christ que nous comprenons cela. Nous pouvons aussi nous émouvoir de tant de drames qui accablent les plus pauvres. Avec Jésus, nous pouvons choisir d’aimer. Comme il l’a fait pour Pierre et pour les apôtres, il est toujours là pour nous relever, nous redonner sa confiance et nous envoyer en mission


    Tout au long de cette semaine, nous prendrons l’évangile et nous demeurerons avec Jésus. Nous le suivrons dans ses diverses étapes : le Jeudi Saint, nous célèbrerons l’institution de l’Eucharistie et du sacerdoce ; le Vendredi Saint, nous suivrons Jésus jusqu’au pied de la croix. Puis au cours de la veillée pascale, nous célèbrerons sa victoire sur la mort et le péché. Avec lui, le mal ne peut avoir le dernier mot. Par sa Passion et par sa croix, le Christ nous ouvre un chemin vers résurrection et la vie éternelle.


    Seigneur, donne-nous force et courage pour te suivre tout au long de cette semaine Sainte. Si nous mourons avec toi, avec toi nous vivrons. Si nous souffrons avec toi, avec toi, nous règnerons. « Au-delà de ton calvaire, tu nous donnes rendez-vous ; dans la gloire de ton Père, o Jésus, accueille-nous.

    Sources : Revues liturgiques Signes et Feu Nouveau, La Paroles de Dieu chaque jour 2012

    Source http://dimancheprochain.org/

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