• 23ème dimanche (5 septembre)

    Abbé Jean Compazieu

    Suivre Jésus

     


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    Voilà un évangile plutôt dur à entendre. Les paroles de Jésus sont tranchantes : « Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs et même à sa propre vie, il ne peut être mon disciple. » Avouons que nous sommes tous en porte à faux avec cet appel. Faut-il vraiment renoncer à toutes nos affections familiales et même à sa propre vie pour être disciples du Christ ? La tentation est grande d’accommoder ces paroles de Jésus à notre situation, nos limites, nos faiblesses. On a longtemps cru que cet appel s’adressait d’abord aux prêtres, religieux et religieuses. Leur situation est effectivement vécue comme une rupture avec la vie familiale. 


    En réalité ce n’est pas ce que dit l’évangile de ce jour. Si nous y regardons de prés, nous y découvrons une précision de la plus haute importance. Il nous dit en effet que de grandes foules faisaient route avec Jésus. C’est donc à tous qu’il dit : « Si quelqu’un vient à moi… » Ces paroles sont donc pour tous ces gens qui sont avec lui sur les routes de Palestine. Elles sont aussi pour nous aujourd’hui. Même si elles sont déroutantes, nous devons les recevoir comme des « paroles de la Vie Éternelle. Le Seigneur attend de chacun qu’il se décide librement et entièrement pour lui.

    Comprenons bien : il ne s’agit pas seulement d’aller écouter quelqu’un qui parle bien. Notre attachement au Christ doit être une priorité absolue. C’est une décision qui se prend au plus profond de nous-mêmes. Il n’est plus question de dire : « Je ne vais pas à la messe parce que j’ai un repas de famille » ou encore : « Mon enfant n’ira pas au catéchisme parce qu’il a des activités sportives… » Si nous choisissons de suivre le Christ, il nous appartient de voir où sont les vraies priorités.


    Pour bien comprendre les appels de cet évangile, nous devons prendre le temps de le relire non avec nos yeux mais ceux du Christ. Tout au long de la Bible, nous découvrons un Dieu passionné d’amour pour l’humanité. Il est celui qui a vu la misère de son peuple et il veut le sauver. Il voit aussi celle de tous les exclus de notre temps, les victimes de la haine, du racisme et de la violence, ceux qui ont tout perdu dans les catastrophes. Il les aime tous d’un amour qui dépasse tout ce que nous pouvons imaginer. C’est en regardant vers la croix du Christ que nous comprenons cela : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. » C’est au nom de cet amour fou que des hommes et des femmes ont tout quitté pour aller vivre dans un monastère. D’autres ont donné leur vie aux pauvres de Calcutta et d’ailleurs.


    Dieu nous aime tous et chacun. Son amour fait sans cesse le premier pas vers nous. Cela, nous le savons par cœur. Mais dans le concret de nos vies, nous l’oublions souvent. Dieu aime chacun et chacune d’entre nous avec nos limites, nos faiblesses, nos péchés. Imaginons l’être le plus répugnant, le plus criminel et le plus haïssable à nos yeux. Dieu l’aime encore et toujours d’un amour infini. Nous avons du mal à croire en cet amour de Dieu pour tous. Le problème c’est que nous nous représentons Dieu à notre image. Nous n’arrêtons pas de projeter en lui notre manière d’aimer. En fait, cet amour infini de Dieu va bien au-delà de tout ce que nous pouvons dire ou imaginer.


    Aujourd’hui, Jésus nous dit de revenir à cet amour inouï et inimaginable. Il veut que nous soyons bouleversés par cet océan d’amour qui est en Dieu Père, Fils et Saint Esprit. Nos affections humaines ne trouveront leur vraie consistance que dans la mesure où nous prendrons conscience de cet amour infini. Dès lors, elles n’entreront pas en concurrence avec notre amour pour Dieu qui devrait tendre à devenir premier. L’évangile de ce dimanche nous provoque à accueillir l’incroyable amour de Dieu qui seul peut nous apprendre à aimer les autres en vérité. Nous vivons dans un monde qui est très dur pour les petits, les pauvres et les exclus. Demandons au Seigneur de nous remplir de son amour pour que nous apprenions à les voir et à les aimer comme Dieu les voit et les aime.


    Seigneur Jésus, Fils de Dieu, apprends-nous les sentiments de ton Père. Donne-nous de ne jamais oublier ta présence. Alors nous serons heureux d’être aimés tels que nous sommes. Jésus, Fils de Dieu, tu es la joie de nos cœurs. Amen

     

    Source http://dimancheprochain.org

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    Richard


    22ème dimanche du temps ordinaire (29 août 2010)
    Abbé Jean Compazieu  
    Invités au repas du Seigneur

    Textes bibliques : Lire

    Eucharistie.jpg C’est très souvent que les évangiles nous parlent de la présence de Jésus à un repas. Il a d’ailleurs commencé son ministère par un repas de noces. Rappelons-nous, c’était à Cana en Galilée. Et il le termine avec le repas de la fête de la Pâque. Tout au long des évangiles, nous le retrouvons chez des pharisiens mais aussi dans la maison de Zachée, celle de Marthe et Marie et bien d’autres. D’ailleurs, ses adversaires n’hésitent pas à se moquer de lui : « Voilà un glouton et un ivrogne. » (Luc 7. 34) C’est vrai que Jésus ne refuse aucune invitation, ni celles de ses amis, ni celles de ses adversaires qui cherchent à le piéger. 


    Il nous arrive régulièrement d’être invités à des repas par exemple lors d’un mariage, un baptême, repas de club des 3ème âge, anniversaires, ou tout simplement un repas entre amis. Quand cela arrive, nous savons bien que le plus important n’est pas de manger mais d’être ensemble. Partager un repas c’est montrer sa joie d’être réunis, c’est partager son amitié, sa vie, ses idées et aussi ses peines. Pour Jésus, c’est aussi cela et bien plus.

     

    S’il est présent à des repas, c’est pour dire à tous et à chacun qu’ils sont aimés de Dieu. Il veut porter la bonne nouvelle de l’évangile aux pharisiens comme aux publicains. Il veut sauver l’humanité tout entière ; c’est pour cette raison qu’il accepte toutes les invitations, celles des pauvres et des riches, celles des pécheurs et des justes, celles de ses amis et celles de ceux qui veulent lui tendre un piège. Son amour est offert à tous sans distinction.


    Un jour, un vieux maître demandait à un de ses élèves : « Où Dieu réside-t-il ? » l’élève lui a répondu : « Il est partout. » Alors le maître reprend : « Non, il est là où on l’invite », chez le notable, chez le petit, chez le pauvre comme chez le riche. Et si nous voulons qu’il soit aussi chez nous, nous devons l’inviter, l’écouter et accueillir sa Parole. Jésus vient chez moi si je l’invite. Il choisit un repas pour demeurer avec nous. L’Eucharistie est le merveilleux festin auquel il nous invite. Il est là pour nous partager sa Parole et son Pain. Il nous redit son amour fidèle. Il nous fait vivre avec lui en enfants de Dieu et en frères et sœurs entre nous. Parfois, il nous arrive d’être invités à la table d’un notable. C’est LE grand événement de la semaine. L’Eucharistie est un moment autrement plus important puisque c’est Dieu qui accueille.


    Dans l’Evangile de ce jour, Jésus nous donne des consignes bien précises. Il observe que certains invités recherchent spontanément les places d’honneur. Dans la vie c’est souvent ainsi que cela se passe. Cette tendance à rechercher le prestige, les honneurs, le pouvoir, c’est quelque chose de terrible. Cet orgueil nous renferme sur nous-mêmes et nous empêche de nous ouvrir à Dieu et aux autres. Aujourd’hui, Jésus nous invite à l’humilité car il veut nous éviter les humiliations. L’humiliation fabrique des humiliés, des exclus, des gens écrasés par les puissants de ce monde. Au contraire, l’humilité fabrique des humbles, ce qui n’est pas la même chose. Celui qui est humble reste entièrement ouvert à Dieu et aux autres. La véritable humilité c’est de savoir que je compte beaucoup aux yeux de Dieu, que je suis précieux pour lui, non à cause de mes mérites mais parce qu’il m’aime.

     

    Désormais, il n’y a plus de place à choisir, ou plutôt, il n’y en a plus qu’une, celle que Jésus occupe et qu’il veut partager avec nous. Cette place, c’est celle du serviteur. Nous l’avons vu au soir du Jeudi Saint quand il a lavé les pieds de ses disciples. Et ils sont nombreux ceux et celles qui occupent cette place en se mettant au service des petits, des exclus, de ceux et celles qui ont tout perdu dans les catastrophes. L’important c’est que nous restions en tenue de service, toujours attentifs aux autres. A travers eux, c’est Jésus qui est là. Si nous savons l’accueillir, il nous a promis qu’un jour, il prendra la tenue de service pour nous servir chacun à notre tour. Il veut que nous soyons avec lui dans le cœur du Père. Voilà le repas éternel annoncé par ses repas de la terre.


    Seigneur, tu es venu non pour être servi mais pour servir. Tu t’es fait le dernier. Toi qui connais notre orgueil et nos désirs de grandeur, nous te prions : montre-nous le bonheur qu’il y a à donner sa vie pour ceux qu’on aime pour que nous parvenions tous à la joie de ton Royaume. Amen
    D’après diverses sources

     

    Source http://dimancheprochain.org/

     

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