• Homélie de Noël 2012

    Homélie de Noël

    Abbé Jean Compazieu

    Noël 2012

     

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    Tous les ans, on se rassemble pour fêter Noël : tout est prévu, le réveillon, les cadeaux, le sapin, les décorations. Nous chrétiens, nous savons que cette fête c’est celle de la naissance et de la venue de Jésus dans notre vie et notre monde. Mais plus le temps passe, moins on semble se rappeler  du véritable sens de cette fête. Les familles et les amis se rassemblent pour s’amuser. De grands banquets sont organisés. Mais on oublie Celui qui devrait en être le principal invité. Toutes les portes se referment devant lui. C’est un peu comme un enfant qui invite ses amis à son anniversaire : si personne ne s’occupe de lui, nous  pouvons imaginer sa déception.


    En venant ici dans cette église, nous voulons précisément nous rassembler autour de Celui qui nous invite à SA fête. Noël ce n’est pas seulement l’anniversaire d’un événement d’autrefois. C’est Jésus qui continue à vouloir naître dans notre vie et notre monde. C’est là le grand cadeau que Dieu nous fait : « Dieu a tellement aimé le monde qu’il lui a donné son Fils unique. » A côté de ce cadeau extraordinaire, tout le reste c’est de la pacotille ; c’est comme des boites entourées de papier brillant qu’on met sur le sapin de Noël, mais à l’intérieur, elles sont vides.


    Noël, c’est une bonne nouvelle pour « peuple qui marchait dans les ténèbres » (Isaïe). Nous aussi, nous sommes ce peuple envahi par les ténèbres : ténèbres de la guerre, de la violence, de l’égoïsme, ténèbres de l’ignorance religieuse et de l’indifférence, ténèbres de l’exclusion… Les pauvres y deviennent de plus en plus pauvres et de plus en plus nombreux. Les actes de violence font chaque jour la une des médias. Mais au milieu de ces ténèbres, une lumière a resplendi : des associations s’organisent pour aider les plus pauvres à sortir de leur misère. A travers ces gestes de solidarité, c’est un peu plus de lumière qui vient éclairer notre monde.


    Mais en cette fête de Noël, la bonne nouvelle c’est d’abord celle que les anges ont annoncée aux bergers. « Aujourd’hui, vous est né un Sauveur… Il est le Messie, le Seigneur. » Cette bonne nouvelle aurait pu être annoncée en priorité aux prêtres, aux lévites, aux docteurs de la loi. C’étaient tous des gens très pieux et très cultivés, capables de lire la Bible et de l’expliquer, de chanter les psaumes et de respecter la loi. Ce ne sont pas ces notables qui sont choisis pour entendre la bonne nouvelle mais des pauvres bergers, des individus frustes qui vivent en pleine campagne. Ils sont considérés comme des marginaux par la société bien pensante. On ne les voit que très peu à la synagogue.


    Mais ils ont une prédisposition que les autres n’ont pas. Alors que tout le monde dort, eux ils veillent dans la nuit de Bethléem. Ils veillent sur leurs bêtes, oui, bien sûr, mais aussi, peut-être dans leur cœur. Eux qui sont considérés comme des moins-que-rien dans le monde des hommes, ils devaient rêver de quelqu’un qui pourrait les respecter, les estimer ou tout simplement leur parler. Or voilà que c’est à eux que cette bonne nouvelle est proclamée. C’est déjà une manière d’annoncer que le Sauveur est venu pour les petits, les pauvres, les exclus. Ils ont la première place dans le cœur de Dieu. Bien sûr, les autres ne sont pas rejetés : Dieu aime tous les hommes, juifs et païens, riches et pauvres.


    Mais ce n’est pas à la porte des grands que Dieu vient frapper. Ces derniers ont d’autres préoccupations. Ce n’est pas dans le bruit nous dans l’agitation qu’il se révèle. Rappelons-nous ce qui s’est passé avec le prophète Elie : c’est dans le silence qu’il a entendu Dieu. Et c’est dans le silence de la nuit, loin de tout, que le Fils de Dieu devient l’un de nous. C’est un tout petit bébé comme chacun de nous à sa naissance. Ce silence continuera à Nazareth. Enfant comme les autres, on l’appellera « le fils du charpentier ».


    La naissance de Jésus est l’annonce de ce que sera sa vie. Il naît come un sans abri. Plus tard il dira qu’il n’a pas « d’endroit où reposer sa tête ». Né sur les planches d’une mangeoire, il mourra sur le bois de la croix. Par ailleurs, une mangeoire sert à nourrir le bétail. Or Jésus se présentera précisément comme le bon berger qui prend soin de chacune de ses brebis. Il faut aussi savoir que le nom de Bethléem signifie « la maison du pain ». La naissance de Jésus dans ce village et dans une mangeoire nous annonce la nourriture qu’il donnera au monde : « Moi je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura plus jamais faim ».


    Nous n’aurons jamais fini de découvrir la grandeur de ce cadeau extraordinaire que Dieu nous fait. Il dépasse tout ce que nous pouvons imaginer. C’est ce cadeau que nous sommes invités à redécouvrir en cette année de la foi pour le révéler au monde. Avec la venue de Jésus, c’est Dieu qui nous rejoint. Dans les circonstances les plus humbles et les plus douloureuses, il est Emmanuel, Dieu avec nous. Il se fait petit enfant pour partager notre existence et nous accompagner sur le chemin qu’il est venu nous montrer. En ce temps de Noël, nous le supplions : « Toi qui es Lumière, toi qui es l’amour, mets en nos ténèbres ton Esprit d’amour ». Amen


    Sources : Revues Signes et Feu Nouveau, lectures bibliques des dimanches (A. Vanhoye), Dossiers personnels

     

    Source http://dimancheprochain.org/

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