• Homélie du 14ème dimanche (3 juillet)

    Homélie du 14ème dimanche (3 juillet)

    Abbé Jean Compazieu

     

    Ce que tu as caché aux sages et aux savants…

    S

     

    jesus au jardinTextes bibliques : LIRE


    L’évangile de ce dimanche nous montre Jésus en prière. Habituellement, il est très discret sur le contenu de cette prière. Aujourd’hui, il s’adresse publiquement au Père : « Je proclame ta louange ; ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout petits. » Ne nous trompons pas sur le sens de cette parole. La bonne nouvelle n’a été cachée à personne ; elle a été proclamée dans toute la Galilée. Jésus y a fait beaucoup de miracles. Il n’a jamais cessé d’inviter les uns et les autres à se convertir ; mais voilà : « il est venu chez les siens et les siens ne l’ont pas reçu. » A plusieurs reprises, Jésus s’est trouvé affronté à la dureté de cœur de ses auditeurs. Les habitants de Bethsaïde et de Capharnaüm n’ont pas su répondre à son attente.


    Face à ce refus, Jésus ne se laisse pas aller à la tristesse. Pour lui, c’est même une raison de plus de se tourner vers le Père. Cette bonne nouvelle que les sages et les savants n’ont pas su accueillir a été un bouleversement pour les tout petits. Comprenons bien : ces sages et ces savants, ce ne sont pas les scientifiques au sens où nous l’entendons actuellement. Il s’agit ici des docteurs de la loi juive. Ces éminents personnages avaient étudié la loi de Moïse. Ils en étaient les spécialistes. Ils étaient imbus de leur savoir et de leurs connaissances. Mais ils ne connaissaient rien au mystère profond de Dieu.


    Qui sont les sages et les savants d’aujourd’hui ? Nous pensons tous aux théologiens, aux cardinaux… Dans l’Eglise, nous avons une congrégation qui veille à ce que la doctrine de la foi ne soit pas déformée. Le danger ne vient pas d’eux. D’ailleurs, ce service des théologiens est absolument indispensable pour la vie de l’Eglise. Les sages et les savants que Jésus dénonce, ce sont ceux qui s’accrochent à leurs raisonnements humains. Ils pensent avoir raison contre tout le monde, y compris contre les évêques. Ils sont imbus de leurs connaissances et de leurs certitudes. De ce fait, ils deviennent incapables d’accueillir une vérité qui vient d’ailleurs.


    Il faut le dire et le redire : l’évangile n’est pas d’abord une doctrine, ni des dogmes à apprendre, ni une morale à pratiquer. C’est beaucoup plus que cela ; c’est une bonne nouvelle ; il nous dit l’amour passionné de Dieu qui a envoyé son Fils dans le monde pour le sauver. Quand on a compris cela, ça change tout dans la vie ; nous ne pouvons plus vivre comme avant. Mais pour accueillir cette bonne nouvelle, il nous faut avoir un cœur de pauvres, entièrement ouvert à Dieu. Jésus se révèle aux tout petits pour leur dire qu’ils sont les plus grands de ce monde. Nous ne pouvons qu’exulter de joie face à un Dieu pareil. Il remet toute chose à sa juste place. Ce qui a de la valeur à ses yeux, ce n’est pas l’argent ni les richesses de ce monde mais l’amour de tous les jours pour tous ceux et celles qui nous entourent.


    S’adressant aux tout petits, Jésus leur dit : « Venez à moi. » Ce verbe venir, nous le retrouvons très souvent dans la bible. Il s’adresse aux apôtres, au jeune homme riche. Les lépreux viennent à Jésus alors que c’était formellement interdit par la loi de Moïse. Un jour, Jésus a même dit : « Laissez les enfants venir à moi ; le Royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemble » (non parce qu’ils sont plus sages, mais parce qu’ils viennent à Jésus). L’important, c’est de venir. Pendant les vacances d’été, beaucoup choisissent d’aller à la mer, la montagne, chez des membres de leur famille ou des amis. Beaucoup de propositions sont offertes aux uns et aux autres. Pour eux, ce sera un temps de repos et de détente. Mais il ne faut pas oublier cet appel du Seigneur : « venez à moi ». Il est toujours là pour nous accueillir. Son amour nous est toujours offert ; il ne demande qu’à nous accompagner partout où nous allons.


    Cette bonne nouvelle est offerte à tous. Mais la priorité de Jésus va vers tous ceux et celles qui ploient sous le poids de leur fardeau. Nous pensons à tous ceux qui sont douloureusement éprouvés par la maladie, la souffrance physique ou morale. Certains vivent des situations douloureuses et ils ne savent pas comment s’en sortir ; dans les hôpitaux, les urgences accueillent des hommes, des femmes, des jeunes qui ont cherché à mettre fin à leurs jours. Ils ne savent pas comment crier leur souffrance.

    S’adressant aux uns et aux autres, Jésus leur dit : « Venez à moi. » Le problème c’est que beaucoup en sont incapables. Alors nous pouvons faire comme les porteurs qui amenaient un paralysé à Jésus. Ce qui a sauvé cet homme, ce n’est pas sa foi mais celle des porteurs. Quand nous allons à Jésus, nous pouvons lui amener tous ceux qui souffrent autour de nous et partout dans le monde : pensons aux malades, aux exclus, aux victimes de la haine et de la violence des hommes. Nous ne pouvons pas aller à Jésus sans eux.


    S’adressant à ceux qui ploient sous le fardeau, le Seigneur leur dit : « Prenez sur vous mon joug ». Ne nous trompons pas sur le sens de cette parole : ce jour n’est pas un fardeau de plus. Les paysans des anciennes générations le savaient bien : il servait à joindre une paire de bœufs pour qu’ils puissent porter le fardeau ensemble. Aujourd’hui, Jésus veut nous faire comprendre qu’il veut que nous soyons reliés à lui. Ce fardeau qui nous accable, il veut le porter avec nous. Il sait que par nos seules forces, ce ne sera pas possible. Mais avec lui, il n’y a pas de situation désespérée.


    Nous qui sommes rassemblés à l’église, nous sommes venus à toi, Seigneur Jésus. Nous nous unissons à ton action de grâce : « ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout petits. » Donne-nous d’en être les témoins fidèles auprès de tous ceux que tu mettras sur notre route.


    D’après diverses sources


    Source http://dimancheprochain.org

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