• Homélie du 15ème dimanche du temps ordinaire - 15 juillet 2012

    Homélie du 15ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu

     prophete.jpgTextes bibliques : Lire


    Les lectures de ce dimanche nous rappellent que Dieu ne peut laisser son peuple sans prophète et sans parole. Il a appelé Amos. Il l’a saisi quand il était derrière son troupeau et il l’a envoyé dénoncer les injustices du pouvoir politique. Le prêtre Amazias qui était une sorte « d’aumônier de cour » évitait de parler de ces sujets qui fâchent. Il choisit donc de rester très prudent par rapport à ce pouvoir en place, sans doute pour éviter les représailles. Il conseille à Amos d’aller exercer son ministère ailleurs. Mais Amos lui répond que c’est là que Dieu l’a envoyé et il restera fidèle à sa mission jusqu’au bout.


     

    Les injustices dans le monde sont toujours bien présentes. Mais Dieu continue à susciter des prophètes pour crier que le pouvoir de l’argent ça suffit. Ce qui est premier, c’est le respect de la dignité de l’homme, le respect des familles, le droit au logement et à la nourriture. Comme au temps d’Amos, des prophètes sont là pour dénoncer les causes de la misère et de la faim. A travers eux, c’est le Seigneur qui nous appelle à la construction d’un monde plus juste et plus fraternel. Il ne peut supporter de voir ses enfants souffrir des injustices et de l’intolérance.


    Saint Paul a, lui aussi, été « saisi » par le Seigneur  pour annoncer l’Evangile. Et aujourd’hui, il rend grâce pour le chemin parcouru. Le projet de Dieu est en train de se réaliser. Des communautés chrétiennes sont nées et se sont développées malgré les persécutions. Saint Paul s’est dépensé sans compter pour la mission mais il reconnaît que Dieu l’a précédé. Sans l’action de l’Esprit Saint, rien n’aurait été possible. C’est pour cette merveille que saint Paul rend grâce. Et nous-mêmes, nous nous unissons à cette prière d’action de grâce. Le Seigneur est toujours là, au cœur de nos fies, toujours présent et agissant.


    L’évangile commence aussi par un envoi en mission. Cet appel nous rejoint en période de vacances. Beaucoup partent pour rechercher l’évasion et le repos. C’est vrai que les vacances sont loin d’être un départ en mission. Et pourtant, nous sommes et nous devons être des disciples et des messagers de Jésus, toujours et partout. Il n’y a pas de vacances pour un cœur qui aime. Alors, en vacances ou non, Dieu nous envoie pour être les témoins et les messagers de son amour. Chacun peut faire sien cette parole de saint Paul : « Malheur à moi si je n’évangélise pas… »


    « Jésus appelle les Douze et pour la première fois, il les envoie deux par deux. » Pourquoi deux par deux ? C’est une manière de rappeler que les commandements de la charité sont deux : l’amour de Dieu et l’amour du prochain. Celui qui n’a pas la charité n’est pas qualifié pour entreprendre un ministère de prédication. Comprenons bien : Jésus nous envoie porter au monde un message d’amour. Nous devons en donner le témoignage par notre amour fraternel. C’est là le premier moyen d’apostolat ; et c’est le plus efficace : « On vous reconnaîtra pour mes amis si vous vous aimez les uns les autres. Chacun de nous peut s’interroger : où  en sommes-nous ? La mission a besoin du témoignage de foyers unis, de voisinage solidaire et compréhensif et de chrétiens vivant en frères entre eux.


    « Il leur donne pouvoir sur les esprits mauvais… » La mission que Jésus nous confie n’est pas facile. Le tentateur est toujours à l’œuvre ; il ne prend jamais de vacances. Le mal existe autour de nous et en nous. Cela ne dit pas nous décourager : le Seigneur nous demande de rester vigilants. Le meilleur moyen c’est de rester sans cesse relié à lui comme le sarment à la vigne. C’est à ce prix que notre mission portera du fruit. Une fois de plus, le Seigneur se sert de notre faiblesse pour réaliser de grandes choses.


    La suite de l’évangile va dans le même sens : Jésus demande à ses envoyés de ne rien emporter pour la route si ce n’est un bâton, de n’avoir ni pain, ni sac, ni pièce de monnaie. La mission qui nous est confiée n’est pas notre affaire personnelle mais la sienne. Nous ne devons rien emporter de nous ni compter sur nous. « Ne revêtez pas deux tuniques… » Il ne s’agit pas de la tunique de rechange mais de celle que l’on voudrait mettre par-dessus l’autre dans un souci d’adaptation au monde. Nous ne sommes pas envoyés pour dire ce qui plaît au monde mais pour annoncer le message de l’Evangile. L’important c’est de nous rappeler que nous sommes baptisés en Christ et plongés dans son amour. De ce fait, nous avons revêtu le Christ. (Ga 3, 27)


    Il est hors de question d’impressionner, d’éblouir ou de peser sur la réponse des autres. Nous devons laisser à l’Esprit de Dieu un chemin libre et dégagé. Nous sommes envoyés pour dire et témoigner, mais c’est lui qui agit dans le cœur des hommes. Par l’Eucharistie, il veut nous garder unis à lui. Alors, nous serons les messagers fidèles qu’il désire. Nous serons de bons instruments de son œuvre.

    Alors oui, Seigneur, garde-nous pauvres de nous-mêmes et riches de toi et de ton amour. Amen  

     

    Sources : Revues Signes et Feu Nouveau, Avec saint Marc (Claire Patier), Pensées sur l’Evangile de Marc (Christoph Schönborn, la Parole de Dieu pour chaque jour de 2012

    Source http://dimancheprochain.org

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