• Homélie du 21ème dimanche du temps ordinaire (21 août)

    Homélie du 21ème dimanche du temps ordinaire

     

    Abbé Jean Compazieu

    Qui est Jésus pour nous ?

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    Cate.jpg Jésus a longuement cheminé avec ses disciples. Il leur a beaucoup parlé du Royaume des cieux. Il a guéri des malades, rencontré de nombreuses personnes. Et aujourd’hui, nous le voyons d’abord demander l’opinion des autres : que dit-on de moi autour de vous ? Les avis sont partagés : pour les uns, c’est Jean Baptiste revenu à la vie. Pour d’autres, c’est Elie dont on attendait le retour, ou encore Jérémie, l’ancien prophète contestataire et contesté. Aujourd’hui, beaucoup reconnaissent en Jésus une personnalité hors du commun. Il a marqué l’histoire du monde d’une manière exceptionnelle. Mais de plus en plus, le nom de Jésus n’évoque plus rien. Beaucoup n’ont jamais entendu parler de lui. 

    Vient ensuite une deuxième question de Jésus : « Pour vous, qui suis-je ? » Nous pouvons imaginer le silence gêné des disciples. Heureusement, il y a Pierre qui est toujours très spontané : « Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant. » En écoutant cette réponse, nous ne devons pas oublier que Matthieu a écrit son évangile 30 ou 40 années après les faits. La réponse de Pierre est celle de la communauté chrétienne après la Pentecôte. Pierre ne voyait pas si loin quand il répondait à Jésus. C’est Dieu qui lui a fait la grâce de saisir progressivement quelque chose du mystère de Jésus. Pierre a vécu des expériences fortes : il y a eu l’événement de la multiplication des pains, la tempête apaisée, de nombreuses guérisons. Il en a été profondément marqué. Aujourd’hui, il est proclamé heureux parce qu’il a reçu la lumière de la foi.

    Dans le même langage, Jésus s’adresse à chacun de nous aujourd’hui : Qui suis-je pour vous ? Quelle est votre profession de foi. Il ne s’agit pas de réciter une réponse apprise au catéchisme ou trouvée dans un livre. Le plus important c’est de nous demander quelle place il tient dans notre vie. Est-il vraiment au centre de tout ce qui est important pour nous ? Est-il notre chemin, notre vérité et notre vie ? Qu’en est-il de notre bonheur de croire ? De plus en plus, nous trouvons des témoignages de gens dont la vie a été bouleversée par une rencontre avec lui. Autrefois, ils étaient très loin de la foi. Puis un jour, ils ont découvert son amour qui dépasse tout ce qu’ils auraient pu imaginer. Pour eux, c’est quelque chose d’extraordinaire.

    Pour Pierre, reconnaître en Jésus le Messie équivaut à un engagement à sa suite. Un jour, il a dit : « A qui irions-nous, tu as les paroles de la Vie éternelle » (Jn 6, 68). Cet engagement n’est pas à sens unique : le Seigneur s’est engagé envers Pierre : « Tu es Pierre, et sur cette pierre, je bâtirai mon Eglise. » Remarquons bien qu’il ne dit pas : « Je bâtirai l’Eglise ». Nous entendons parfois des gens qui disent : « J’ai mal à mon Eglise. » Non, ce n’est pas « notre » Eglise mais celle de Jésus. Il affirme même que la puissance de la mort ne l’emportera pas sur elle. C’est donc un appel à l’espérance. Le Christ vainqueur de la mort et du péché est toujours présent et agissant dans son Eglise.

    Certains n’y croient plus car ils n’acceptent pas ce qui s’est passé tout au long de l’histoire de l’Eglise. Et pourtant, Jésus y a toujours été bien présent et agissant. Quand nous voyons une maison en construction, nous ne jugeons pas sur le désordre du chantier. Nous entrevoyons ce qu’elle sera quand la construction sera terminée. Il en est de même pour ce chantier permanent qu’est l’Eglise de Jésus Christ. Il y a des conflits, des divisions, des violences, des scandales. Mais Jésus nous assure que le mal n’aura pas le dernier mot. Un jour, il disparaîtra définitivement. Ce mal qui nous accable, le Christ  veut le porter avec nous. C’est dans cette espérance que nous nous engageons comme Pierre et ses compagnons à la suite du Christ ressuscité.

    Si le Seigneur nous appelle à sa suite c’est pour nous embaucher à son chantier. Il compte sur nous pour témoigner de l’espérance qui nous anime. Il nous envoie vers les autres, vers tous ceux qui souffrent à cause du chômage, de l’exclusion, la violence, tous ceux pour qui la vie n’a plus aucun sens parce qu’ils se sentent inutiles. C’est dans ce monde-là que nous avons à témoigner de la foi qui nous anime. Mais au bout du compte, nous découvrons qu’il nous précède dans le cœur de ceux qu’il met sur notre route. Nous ne devons pas bâtir sans lui. Nous ne sommes pas à notre compte. Le Seigneur est présent avec nous, tous les jours et jusqu’à la fin du monde. Si nous croyons vraiment en lui, nous ne nous laisserons pas aller au découragement. Nous croirons à l’avenir de l’Eglise et à l’avenir de l’homme aimé de Dieu.

    En ce dimanche, nous te rendons grâce, Seigneur, pour le don de la foi. Merci de venir à nous dans le mystère de l’Eucharistie. En te faisant nourriture, tu entretiens en nous la vie divine. Fais-nous vivre notre condition humaine en véritables fils du Père. Amen

    Source http://dimancheprochain.org/

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