• Homélie du 2ème dimanche du Carême - 24 février 2013

    Homélie du 2ème dimanche du Carême (24 février)

    Abbé Jean Compazieu

     

    Le Dieu de l’alliance

     

    alliance.jpgTextes bibliques : Lire


    Les lectures de ce dimanche nous aident à mieux comprendre ce que doit être le Carême. Ce qui est le plus important, ce n’est pas d’accomplir des performances en matière de sacrifices et de privations. Vivre le carême c’est d’abord accueillir Dieu qui fait alliance avec nous. Il est Celui qui fait sans cesse le premier pas vers nous. Cela change tout dans la vie de celui qui répond à son amour.


    C’est ce qui apparaît dans le texte du livre de la Genèse (1ère lecture). Abraham a répondu à l’appel de Dieu. Il l’a suivi dans l’inconnu. Il a fait preuve d’une foi et d’une confiance incroyables. Le problème c’est qu’il est très âgé et qu’il n’a pas de fils. Mais ce qui est impossible aux hommes est toujours possible à Dieu. C’est ainsi qu’Abraham est devenu le père d’une multitude de peuples. Le texte biblique nous dit : « Abraham crut dans le Seigneur qui le compta comme juste ». S’il est considéré comme juste, ce n’est pas à cause d’une action méritoire, c’est parce qu’il reconnaît Dieu comme Dieu, celui qui fait ce qu’il promet.


    La suite de cette lecture peut nous paraître étrange. Ces animaux partagés en deux, qu’est ce que cela veut dire ? En fait, c’est un rituel très ancien du Moyen Orient. Quand deux chefs de tribus décidaient de faire alliance, ils immolaient un animal et le partageaient en deux morceaux. Ils passaient ensuite entre ces morceaux. Celui qui ne respectait pas le contrat savait qu’il risquait le même sort que ces animaux. Mais à Mambré, c’est Dieu seul qui s’engage. Sous le symbole du feu, il passe entre les victimes dépecées. C’est ainsi qu’il se lie pour toujours à son ami Abraham.

     

    En lisant ce texte très ancien, nous découvrons une bonne nouvelle. Nous avons conscience

    de notre fragilité et de nos infidélités. Mais nous comprenons que nous pouvons toujours compter sur la fidélité de Dieu. Nous sommes aimés par lui avant même que nous n’en prenions conscience. Aujourd’hui, il nous invite à un abandon total entre ses mains. Il nous appelle à une totale confiance. Cet appel nous rejoint quand tout va bien mais aussi quand l’âge ou la maladie nous réduisent à l’inactivité. Et même quand notre péché nous désespère, Dieu est toujours là pour nous redire son amour et nous inviter à l’accueillir.


    Dans l’Evangile, saint Luc nous invite à suivre Jésus sur la montagne pour nous unir à sa prière. Les trois disciples l’ont accompagné ; ils ont été témoins de cette prière. Ils découvrent la « blancheur éclatante » et la « gloire » qui est en lui. Ils sont témoins de l’entretien de Jésus avec Moïse et Elie, les deux grands acteurs de l’alliance de Dieu avec les hommes. Tous trois parlaient ensemble de « son départ qui allait se réaliser à Jérusalem ». C’est là qu’il sera arrêté, condamné et mis à mort. Les animaux écartelés de la première lecture nous font penser à Jésus écartelé sur la croix. Ce sera le sacrifice de l’Alliance de Dieu avec l’humanité toute entière.


    Mais pour raviver la foi des apôtres, Jésus leur laisse entrevoir la gloire qui sera la sienne lors de la résurrection. C’est aussi à cette gloire que nous sommes tous appelés par Dieu lui-même. En ce jour et tout au long du Carême, la voix du Père est toujours là : « Celui-ci est mon Fils… Ecoutez-le ». Vivre le Carême, c’est accueillir le Christ, c’est lui donner la première place dans, c’est nous laisser guider par lui. C’est en lui que se réalise l’alliance de Dieu avec l’humanité.


    Au jour de notre baptême, nous sommes devenus enfants de Dieu ; nous portons le même  germe de résurrection que Jésus. Cette espérance de la résurrection doit transfigurer toute notre vie, nos luttes, nos souffrances, notre travail. C’est dans la prière que nous apprenons à connaître le regard que Dieu porte sur nos vies. Là où nous ne voyons que l’échec, la mort, la misère, Dieu voit triompher la vie. C’est de cette espérance en la résurrection que nous avons à témoigner dans le monde d’aujourd’hui.


    Dans la seconde lecture, saint Paul nous met en garde contre tout ce qui nous détourne de l’alliance entre Dieu et les hommes. Il dénonce « les ennemis de la croix du Christ », ceux qui font un dieu de leur ventre. Ces ennemis sont souvent des chrétiens qui oublient qu’ils doivent leur salut au sang du Christ et non à des pratiques ou à des traditions de la religion juive. Le chrétien sait qu’il est sauvé par le Christ seul ; il attend de partager sa résurrection. C’est en ce sens qu’il est « citoyen du ciel ».


    Cette lettre de Paul est toujours actuelle. Nous avons beaucoup d’idoles qui nous détournent de Dieu et de son alliance. Mais en ce temps du Carême, la voix du Père nous est adressée : « Celui-ci est mon Fils… Ecoutez-le ». Lui seul peut vus faire vivre éternellement. En réponse à cette prière, nous faisons monter la nôtre vers lui : « Père, augmente notre foi, cette foi qui nous fait trouver dans ta parole les vivres dont nous avons besoin ».


    Sources : Revues Signes, Feu Nouveau, Homélies Année C (A Brunot), L’intelligence des Ecritures (M.N. Thabut) Missel communautaire (A. Rebré)

    Source http://dimancheprochain.org

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