• Homélie du 33ème dimanche du temps ordinaire - 13 nov 2011

    Homélie du 33ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu

    bible2Les talents que Dieu nous confie


    Textes bibliques : Lire

    L’évangile de ce dimanche nous oriente vers la fin des temps. C’est un sujet qui agite de nombreux esprits, surtout du côté des sectes. Au cours de ces derniers dimanches de l’année liturgique, l’Eglise nous donne l’occasion d’y revenir à la lumière de la Parole de Dieu. La deuxième lecture nous montre que ces questions devaient également habiter les premiers chrétiens. Saint Paul rappelle à ceux de Thessalonique qu’au sujet du retour du Seigneur, l’important n’est pas de penser aux délais et aux dates. L’essentiel c’est de voir ce que nous allons faire de cette attente et des biens qui nous sont confiés.

     

    L’évangile nous parle précisément de ces biens que le Seigneur nous a confiés. Il y est question de « talents ». Pour éviter toute confusion, il faut savoir que ces talents ne sont pas d’abord des qualités. On dit que certains ont des talents pour la musique, d’autres pour le chant, d’autres encore sont très habiles pour le bricolage. C’est sûrement bien, mais ce que Jésus veut nous dire est bien plus important. Dans la bible, un talent c’est une somme de 6000 deniers ; c’est le salaire de 20 à 30 années de travail. Quand Jésus nous parle de cinq talents, puis deux, puis un, il s’agit donc d’une somme considérable. C’est une manière de dire que Dieu nous confie tous ses biens. Il nous fait confiance pour les gérer et les faire fructifier.


    Pour comprendre quels sont ces talents, il suffit de parcourir les évangiles. Le premier c’est celui de la Parole de Dieu. Elle nous est confiée dans la liturgie. Nous pouvons nous en nourrir pour notre vie de tous les jours. Cette Parole c’est comme une lumière qui ne demande qu’à être partagée et communiquée au monde entier en vue du Royaume de Dieu. Les paroles de Jésus sont celles de la Vie éternelle. Et malheur à nous si nous les gardons pour nous seuls. Le deuxième talent c’est celui du Pain de Vie. Il nous est confié dans l’eucharistie. Nous nous rassemblons à l’église pour accueillir l’amour qui est en Dieu, puis nous sommes renvoyés par Jésus lui-même vers nos frères et sœurs, en particulier ceux qui sont dans la précarité. Le troisième talent, c’est celui de la charité que Dieu dépose en nous. C’est Jésus lui-même qui nous invite à ouvrir les yeux, nos mains et notre cœur à ceux et celles qui nous entourent. Sa priorité va vers les plus pauvres, y compris le mendiant qui peut se trouver à la porte de l’église.


    Cet appel à faire valoir les talents se trouve concrétisé à la fin de l’évangile de Marc. Au moment de les quitter, Jésus envoie ses apôtres dans le monde entier. Il leur donne trois missions : « Allez » à la rencontre ; proclamez la bonne nouvelle ; baptisez-les au nom du Père, et du Fils et du Saint Esprit. Tout commence par la rencontre, l’accueil de l’autre et le partage. Jésus lui-même nous donne l’exemple en accueillant les malades, les petits et les exclus de toutes sortes. C’est vrai que cela n’est pas facile, mais Mère Térésa, Sœur Emmanuelle, l’abbé Pierre et bien d’autres l’ont fait. Nous chrétiens, nous ne pouvons pas faire autrement que de chercher à voir chacun avec le regard même de Jésus.


    Le deuxième talent, c’est celui de la Parole. Quand l’un des nôtres vient de mourir, nous nous mettons à parler de ses qualités. Notre regard sur lui a changé. Alors, nous pouvons nous poser la question : Pourquoi attendre la mort pour voir les qualités de ceux qui nous entourent. La bonne parole c’est celle qui revalorise l’autre, lui redonne confiance et le guérit. La Parole du Christ est bonne nouvelle pour les pauvres, les prisonniers et tous les exclus. Elle nous annonce que nous avons tous du prix aux yeux de Dieu. Il est présent à travers le petit que nous croisons sur notre route. Et comme pour Caïn dans le livre de la Genèse, il nous demandera : « Qu’as-tu fait de ton frère ?


    Troisième talent, le baptême : Baptiser quelqu’un c’est l’intégrer dans l’amour qui est en Dieu. Désormais, nous sommes membres d’une même grande famille et Jésus nous y apprend à voir l’autre comme un frère ; c’est le commandement qu’il nous laisse : « aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ». Vivre en baptisé, c’est accueillir l’amour qui est accueillir l’amour qui est en Dieu et nous laisser transformer par lui ; puis nous sommes envoyés dans le monde pour le communiquer à tous ceux et celles qui nous entourent. Beaucoup souffrent de la violence et des injustices. D’autres sont enfermés dans la misère, l’angoisse et la peur. Le Seigneur compte sur nous pour leur apporter l’amour qui est en lui.


    Tous ces exclus font partie de ce trésor inestimable que Dieu nous confie. Nous ne pouvons pas construire et développer le Royaume de Dieu sans lutter contre la pauvreté, la violence et toutes les formes d’injustices. C’est à cette condition que nous pourrons porter du fruit pour le Royaume. Et c’est ainsi que nous pourrons entrer dans la joie de Dieu.

    En ce jour, nous pouvons reprendre l’oraison du missel : « Accorde-nous, Seigneur, de trouver notre joie dans notre fidélité : car c’est un bonheur durable et profond de servir constamment le créateur de tous biens. Amen

     

    Source http://dimancheprochain.org

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